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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 20:15
La France perd progressivement son influence en Afrique

 

Lu pour vous

 

https://moroccomail.fr/ 03/10/2022

Samedi, les putschistes ont accusé la France d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’ils avaient dit avoir démis vendredi. Une défiance anti-française également prégnante au Mali, au Niger et en Centrafrique, au profit de la Russie.

La tentative de coup d’État au Burkina Faso entérine encore un peu plus le déclassement de l’influence française en Afrique de l’Ouest, au profit en particulier d’une Russie conquérante, qui surfe sur des opinions publiques devenues hostiles à Paris. Même si la situation reste confuse dans le pays, le chef de l’État destitué ayant finalement accepté de démissionner dimanche, la dynamique négative pour la France n’est ni récente ni anecdotique et gagne du terrain, alors que dans le même temps, la contagion djihadiste s’étend. Les groupes armés frappent de plus en plus fort au Sahel et s’infiltrent vers le golfe de Guinée.

À peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier, les putschistes ont accusé la France de l’aider à reconquérir le pouvoir, accusations immédiatement balayées par Paris. Ils ont aussi revendiqué la «ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme».

Une allusion implicite à la Russie, dont des drapeaux ont été aperçus au Burkina depuis deux jours. «Les putschistes inscrivent très explicitement leurs actions dans un clivage Russie versus France», relevait samedi Yvan Guichaoua, expert de la région à l’université de Kent, à Bruxelles. «Très étonnant de voir les putschistes déclarer leur flamme si vite à leur  »partenaire stratégique »» privilégié. «On aurait pu imaginer qu’ils prennent le pouvoir d’abord puis fassent monter les enchères», ajoutait-il sur Twitter.

Et l’expert de poser deux hypothèses : «soit bosser avec les Russes était le projet depuis le début et on a affaire à un plan de déstabilisation mûrement réfléchi, soit on invoque de manière opportuniste le clivage France/Russie pour galvaniser les soutiens parce que le projet tangue». Samedi l’ambassade de France à Ouagadougou a même été attaquée. La claque est d’autant plus rude pour Paris qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.

Le Mali, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres

Au Mali voisin, la France a déployé pendant neuf ans la force antidjihadiste Barkhane contre les groupes affiliés à al-Qaida et État islamique, avant d’assister en 2020 à un double coup d’État amenant au pouvoir des militaires franchement hostiles à sa présence. Jusqu’à l’annonce par le président Emmanuel Macron du départ des soldats français qui se redéploient différemment dans la région. Simultanément, des soldats de la société de mercenaires privée russe Wagner s’installaient dans le pays, quand bien même Bamako n’évoquait que des «formateurs russes». Depuis, l’influence de Moscou s’y est renforcée, notamment via les réseaux sociaux et médias russes.

Un tout récent rapport de l’Institut de Recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), dépendant du ministère français de la Défense, décrivait au Mali la «prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie». Il constatait aussi la contagion au Burkina voisin. «Le  » pays des hommes intègres » fait aujourd’hui partie des pays africains dans le viseur» de Wagner, écrivaient les auteurs. Qui notaient de très fortes progressions de l’audience des sites en français des médias russes RT et Sputnik depuis un an.

Au Niger, la présence militaire française critiquée à son tour

Une contagion qui semble également gagner le Niger voisin. Le 18 septembre 2022, des centaines de personnes manifestaient ainsi dans les rues de la capitale Niamey, et à Dosso (sud-ouest du pays), pour protester notamment contre la force française Barkhane combattant les djihadistes dans le Sahel. C’était la première mobilisation du genre dans le pays.

Derrière cette mobilisation, plusieurs organisations civiles réunies sous le collectif le M62, appelant au départ de Barkhane et l’accusant de déstabiliser le Sahel, s’alignent clairement sur la position de la junte au pouvoir au Mali.

« Considérant les multiples assassinats de nos populations civiles par la force Barkhane, chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu’elle estime conquis pour matérialiser son dessein funeste de déstabilisation du Sahel, nous réitérons notre opposition à la présence militaire française dans notre pays et exigeons son départ immédiat », déclarait alors, sans ambages, le M62.

Un discours relayé par d’autres organisations de la société civile comme le Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement (Reppad), une structure en lien avec des organisations citoyennes importantes au Burkina Faso et au Mali.

Ces rassemblements étaient alors ponctués de slogans anti-français et pro-russes : «Barkhane dehors», «À bas la (France)», «La France, dégage», «Vive Poutine et la Russie». Comme au Niger, et au Burkina, des drapeaux russes étaient également brandis aux côtés de drapeaux nigériens et maliens.

En Centrafrique

Mais la défiance envers la présence militaire française sur le continent, n’est pas l’apanage du Sahel. C’est ainsi le cas également en Centrafrique, où les relations diplomatiques avec la France se détériorent depuis plusieurs années, et notamment depuis le choix de la France de se retirer du pays en mettant fin à l’opération Sangaris, en octobre 2016, après quasiment trois ans de présence, laissant la Minusca (force de l’ONU) gérer seule la sécurité du pays. Un choix alors mal perçu par les Centrafricains, qui y virent un «abandon» en pleine crise, relate Ouest France .

Un retrait dont la Russie, là encore, a su tirer profit, en y envoyant des instructeurs militaires, des armements, où en initiant des processus de paix pour réconcilier des milices. Et en y installant le controversé groupe paramilitaire Wagner.

Parallèlement, la Russie s’est rapprochée de diverses organisations influentes de la société civile, à l’image de la Galaxie Nationale. En mai dernier, elle fut à l’origine d’une forte mobilisation à Bangui pour exiger le départ de la Minusca, et du média français RFI, décrit alors comme «un outil de propagande de la France à travers ses tapages médiatique grotesques, truffés de mensonges, orchestrés dans le but visible de ternir l’image de la République centrafricaine et ses alliés (…)».

Face à la multiplication de campagnes de désinformations alimentées par la Russie, Emmanuel Macron a décidé, le 7 juin, la suspension de l’aide budgétaire et militaire de la France au profit de la Centrafrique. Lors d’un échange avec son homologue centrafricain le 1er juin, le président avait même déploré qu’il soit «l’otage du groupe paramilitaire russe Wagner». Jetant ainsi un froid sur les relations diplomatiques qui, depuis, ne se sont pas vraiment réchauffées.

«L’offre russe»

Au-delà du Sahel – et de la Centrafrique, la baisse de l’influence de la France en Afrique de l’Ouest, au cœur de ce qui était jadis son «pré carré», est patente. «On est à la fin d’un cycle. Si on continue sur la même lancée, il y a des risques d’éviction stratégique forts de la France d’espaces importants et d’intérêts majeurs», expliquait à l’AFP en mai dernier Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

«La conditionnalité démocratique nous met en porte-à-faux avec des régimes qui sont en plein recul sur ce point et n’hésitent pas à faire valoir la concurrence avec des compétiteurs qui eux ne conditionnent leur soutien à aucun critère intérieur», ajoutait-il, pointant «l’offre russe».

Bientôt le Sénégal et la Côte d’Ivoire ?

En quittant le Mali, Paris a promis de ne pas délaisser la lutte contre les djihadistes, qui menacent ouvertement les pays du golfe de Guinée. Des discussions sont censées être en cours entre Paris et les chancelleries africaines, mais la France revendique une volonté de discrétion.

«On change de paradigme (…). Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps», résumait à l’AFP cet été le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane à Niamey (Niger). Un air du temps, à l’évidence, défavorable à Paris.

«À qui le tour ?» s’interrogeait pleine d’ironie, une source sécuritaire ouest-africaine à l’AFP, en évoquant le coup d’État au Burkina. «Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, c’est à bas bruit, mais le vent  »France dégage » souffle également». À terme, la France pourrait devoir quitter le Burkina. Quelque 400 soldats y sont présents avec la force Sabre, des forces spéciales qui forment des soldats burkinabés près de Ouagadougou. Un départ jugé «certain», par une source militaire interrogée par l’AFP, plusieurs fois déployée au Sahel.

Le Figaro, 01/10(2022

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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 20:12
LA FRANCE PERD DE PLUS EN PLUS DE TERRAIN EN AFRIQUE AU PROFIT DE LA RUSSIE

Lu pour vous

 

https://fr.le360.ma/ Par Hassan Benadad le 03/10/2022 à 21h08  Kiosque360.

Les putschistes au Burkina Faso n’ont pas mis longtemps pour afficher leur hostilité à la France qui perd de plus en plus de terrain au Sahel et en Afrique de l’Ouest ainsi qu’en Centrafrique au profit de la Russie. 

Au-delà de l’éviction de l’ancien chef de la junte au Burkina Faso, le putsch du capitaine Ibrahim Traoré est un coup de force qui entérine un fort ressentiment anti-français et ouvre la voie à l’interventionnisme russe dans la région. C’est ce que rapporte le journal français Le Figaro dans son édition du 1er octobre en indiquant qu’en moins de 24 heures les putschistes ont exprimé leur volonté de solliciter l’aide d’autres partenaires pour lutter contre le terrorisme.

Une allusion implicite à la Russie qui continue de gagner du terrain en Afrique de l’Ouest aux dépens de la France qui ne cesse d’en perdre. D’ailleurs, les manifestants burkinabais favorables au nouveau chef de l’Etat ont rapidement pris pour cible la France à travers l’attaque de son ambassade tout en brandissant des drapeaux russes.

C’est ce qui fait dire à un expert de la région dans l’université de Bruxelles qu’il est «très étonnant de voir les putschistes déclarer leur flamme si vite à leur partenaire stratégique privilégié (ndlr la Russie)». Et l’expert d’émettre deux hypothèses: «soit bosser avec les Russes était le projet depuis le début et on a affaire à un plan de déstabilisation mûrement réfléchi, soit on invoque de manière opportuniste le clivage France-Russie pour galvaniser les soutiens parce que le projet tangue».

Le coup d’État au Burkina Faso vient de diminuer davantage l’influence française dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest après la «défection» du Mali, du Niger et de la Centrafrique. Au Mali, la défiance anti-française a atteint son summum avec le départ des soldats français (opération Barkhane) et leur remplacement simultané par le groupe paramilitaire russe, Wagner. Depuis, la présence russe s’est fortement renforcée notamment après la multiplication des campagnes de dénigrement en ligne contre la France.

Le Figaro souligne que le ressentiment anti-français a contaminé d’autres pays comme le Niger où la présence militaire française est fortement critiquée. Le 18 septembre des centaines de manifestants sont sortis dans la rue pour protester contre l’opération Barkhane. Un discours qui est repris par plusieurs organisations de la société civile qui n’hésitent pas à accuser la force française de «déstabiliser le Sahel et d’assassiner les populations civiles» tout en tressant des couronnes à la Russie et Poutine.

La défiance anti-française n’est plus limitée à la région du Sahel elle s’est également étendue à la Centrafrique où le départ de la force française (opération Sangaris) a été ressenti comme un abandon face au danger des groupes armées.

Il n’a pas fallu beaucoup de temps à la Russie pour s’y implanter en envoyant de l’armement et surtout le groupe paramilitaire Wagner. En parallèle, la Russie s’est appuyée sur les organisations de la société civile pour s’attaquer à la force de l’ONU (Minusca) et réclamer le départ du media français RFI accusé de «propagande et de mensonges dans le but visible de ternir l’image de la république centrafricaine et ses alliés». C’est dire que la France est de plus en plus évincée de ses positions stratétgiques en Afrique de l’Ouest, au Sahel et en Centrafrique.

Les dirigeants de ces pays lui reprochent d’avoir échoué dans sa lutte contre les terroristes d’Al Qaida et de l’État islamique. Ils lui en veulent surtout de conditionner son aide à la démocratisation de leurs régimes au moment où la Russie, la Chine et d’autres concurrents ne tiennent pas compte de ce critère. Face à cette vague d’hostilités contre la France, certains observateurs n’hésitent pas à dire que la contagion de la défiance anti-française risque de s’étendre à d’autres pays, plus stables politiquement, comme le Sénégal et la Côte d’ivoire. 

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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 19:17
Nouvelles nationales sur RNL
Nouvelles nationales sur RNL

 

Centrafrique : 3 casques bleus de la Minusca tués dans l’explosion d’une mine dans le Nord-ouest

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 4 octobre 2022 19:37

Trois casques bleus du contingent bangladais de la Minusca ont été tués, ce lundi 03 octobre 2022, dans l’explosion d’une mine dans le Nord-ouest de la République centrafricaine. Le véhicule de ces soldats de la paix a sauté sur un engin explosif non loin de Koui. Le bilan fait également état d’un blessé grave.

Selon des sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, le drame s’est produit le lundi 03 octobre 2022 aux environs de 20H30. Un véhicule des casques bleus bangladais de la Minusca, en mouvement dans la région de Koui (préfecture de l’Ouham-Pendé), a roulé sur un engin explosif enfoui dans le sol à hauteur du village Kaïta, situé à 3 Km de la ville de Koui. Le premier bilan fait état d’au moins 3 morts et d’un blessé grave.

La Minusca attristée  

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) se dit attristée par ce drame. Une source proche de la mission parle d’un événement tragique mais se réserve de donner des détails sur l’accident.

Le contingent bangladais est déployé depuis plusieurs mois dans une partie du Nord-ouest de la République centrafricaine. En plus de la périlleuse mission de la protection des civils face aux attaques des groupes armés, ces soldats de la paix effectuent également des opérations de déminage sur les principaux axes de la région.

Le Nord-ouest centrafricain, un champ de mines ?

Depuis le lancement de la contre-offensive de l’armée centrafricaine et de ses alliés russes en février 2021 contre les positions des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), ces rebelles, pour freiner la progression des forces régulières, ont planté des mines sur plusieurs axes menant aux grandes villes et aux chantiers miniers dans une partie du Nord-ouest. Entre avril 2021 et octobre 2022, plus d’une vingtaine de personnes, pour la plupart des civils, ont déjà péri à cause de ces engins explosifs.

L’utilisation des mines (anti-char et anti-personnel) comme tactique de combat, principalement par le groupe armé Retour-Réclamation-Réhabilitation (3R), a d’énormes impacts négatifs sur la situation socio-économique dans les préfectures de l’Ouham-Pendé, Nana-Mambéré et la Lim-Pendé. Elle entrave la libre circulation des personnes et des biens ainsi que le développement de cette partie de la République centrafricaine.

Ainsi, pour faire face à ce problème, la Minusca a lancé en mai 2021 une opération de déminage dans la région. Cette opération suspendue, 4 mois plus tard, a été relancée en mars 2022. Cependant, aucune donnée n’est encore disponible sur le nombre d’engins explosifs déjà détruits ou désamorcés. 

 

 

 

Centrafrique : reprise timide des cours dans certains établissements scolaires de Bangui une semaine après la rentrée officielle

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 4 octobre 2022 18:24

Une semaine après le lancement de la rentrée scolaire 2022-2023, la reprise des cours demeure timide dans certains établissements scolaires publics de Bangui. C’est le constat fait, ce lundi 03 octobre 2022, par Radio Ndeke Luka qui a fait le tour de quelques établissements de la capitale.

C’est la renaissance de l’ambiance dans la cour de certains établissements scolaires publics. Ce sont des retrouvailles entre camarades de classe après quelques mois de séparation. Çà et là, des petits groupes de causettes entre amis. Cependant, les salles de classes sont encore vides. Une reprise visiblement timide. Au lycée de Bimbo tout comme au lycée de Fatima, les parents continuent d’inscrire leurs enfants.

"Je suis juste venu pour payer les inscriptions de mes enfants" annonce Jocelyn Mokodobé, un parent d’élève.

Au lycée technique, les choses sérieuses ont déjà commencé avec les élèves de la terminale.

« Nous avons pris les cours de français et d’anglais »

"J’ai vu les professeurs et les élèves partout. Il y a un peu de mouvement. Ce matin, nous avons pris le cours de français et après, celui d’anglais" témoigne Maurice Stéphane De-Nzanga, élève en classe de terminale G2.

Au lycée d’application de l’Ecole normale supérieure, incertain, cet apprenant attend son professeur de biologie pour les cours de 13 heures.

"Certains professeurs ne sont pas là mais d’autres viennent quand même pour suivre le programme. Nous avons cours de biologie à partir de 13 heures. Le professeur nous a rassuré qu’il sera là pour le dispenser" explique un apprenant de la 1ère.

Dans le même établissement scolaire, les autorités administratives confirment la reprise des cours. Du moins, elles reconnaissent qu’elle se fait de manière graduelle.

"Les cours ont été effectifs, mais de manière graduelle. Cela veut dire que les tous premiers jours, les enfants viennent par curiosité mais petit à petit. Ils prennent goût à trouver leurs professeurs avec qui, ils échangent. Aujourd’hui, c’est la reprise mais elle n’est pas totale" reconnaît Godefroy Koulou, censeur du 1er cycle au lycée d’application de l’Ecole normale supérieure.

Lancée depuis le mardi 27 septembre dernier, cette reprise des cours peine à atteindre sa vitesse de croisière. Contrairement aux établissements privés, la reprise reste timide dans plusieurs établissements publics de Bangui.

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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 18:53
 Alimentation : la France exporte en Afrique des produits alimentaires bas de gamme
 Alimentation : la France exporte en Afrique des produits alimentaires bas de gamme

 

Lu pour vous

 

https://information.tv5monde.com/ Mise à jour 04.10.2022 à 20:50 par  Elena Lionnet

Trois ONG françaises révèlent dans un rapport publié le 4 octobre, que la France produit pour l'exportation vers les pays en voie de développement de la viande et du lait de mauvaise qualité. Les conséquences sont "délétères" pour l’environnement, la filière agricole française et surtout pour les économies des pays concernés.

L'étude de Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France montre que les filières françaises de lait, porc et volaille de chair exportent essentiellement des produits "très bas de gamme". Pour compenser, la France importe des produits de bonne qualité pour la population française. Ce qui est un "non-sens" pour ces ONG. 

Réseau Action Climat se concentre dans cette étude, réalisée par le cabinet Jokkoo, sur les trois filières d'élevage les plus exportatrices : le poulet de chair, le porc et la production de lait conventionnel. Ces filières sont dominées par quelques "dizaines d'opérateurs économiques" dont des groupes alimentaires comme Lactalis, Bigard ou la Cooperl. La France exporte ainsi 42% de son lait, 39% de sa viande de porc et 25% de sa volaille.

Ces groupes tentent de rivaliser avec des producteurs dont les coûts de production sont moins élevés. Afin d'être compétitifs, ils vendent des produits animaux à faible valeur ajoutée qui concurrencent souvent ceux produits dans les pays en voie de développement.

Du lait "ré-engraissé"

La France est le premier exportateur européen de lait en poudre écrémé. Les principaux clients des poudres de lait françaises sont des pays en développement, la Chine et l'Asie du Sud-Est au sens large mais également l'Algérie, premier client pour la poudre de lait écrémé et la poudre grasse.

La France exporte notamment des poudres de lait ré-engraissées en matière végétale, appelées "MGV". Cela consiste à rengraisser les poudres de lait écrémé avec de l'huile de beurre ou avec des matières grasses végétales (huile de palme, huile de coco ou de coprah).

La production de ce mélange MGV s’est rapidement développée dans les années 2000 (cf. page 22 du rapport) et parmi les importateurs de mélanges MGV européen, l'Afrique de l'Ouest occupe une place importante. 

Ces MGV coûtent 1 700 euros la tonne en moyenne, moins chères que les poudres non écrémées (2100 euros la tonne). Une fois réhydraté, le prix du mélange MGV reste inférieur au lait local (vendu entre 0,30 ou 0,45 euro le litre selon les pays), à 0,20 euro le litre.

En Afrique de l’Ouest, dénonce Réseau action climat, le lait en poudre français est vendu jusqu’à 66% moins cher que le lait local.

Un lait de pauvre qualité alimentaire

La qualité du lait obtenu à partir de ce mélange MGV a été fortement remise en cause, notamment par l'ONG SOS Faim. Par ailleurs, les mélanges MGV ne sont pas considérés comme des produits laitiers par le Codex Alimentarius établi par l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Ils ne sont d'ailleurs pas du tout consommés en Europe. 

Le rapport précise cependant que la part de la France dans l'exportation de cette poudre de lait réengraissée vers l'Afrique de l'Ouest est beaucoup moins importante que celle d'autres pays européens. Mais elle en vend à des pays qui en produisent pour les marchés africains…

Dans le secteur du lait, trois groupes produisent 64,5% des poudres grasses : Lactalis, Indredia Prospértité Fermière et Sill en 2017. Et trois groupes produisent plus de la moitié - 58% - de la poudre de lait écrémée française (Lactalis, Savencia et Laïta)

Des bas morceaux congelés

La même concentration s’observe dans le secteur de la viande de porc.
Trois groupes abattent 50% des animaux français en 2018 : Cooperl Arc Atlantique, Bigard et Agromousquetaires. Le rapport constate une augmentation des exportations de viandes et abats de port vers les pays en voie de développement. Les épidémies de fièvre porcine en Chine ont accru la demande depuis 2017 mais cela n’explique pas tout. 

La France, constate l'expert qui a rédigé le rapport, a vu ses volumes de viande désossées et congelées s'accroître depuis 2018 ainsi que celle d'abats comestibles congelés. Ces hausses s’accompagnent d’une baisse des exports des produits frais ou réfrigérés. 

La France se spécialise aussi dans ce qu’on appelle le "poulet export" destiné au Proche et au Moyen-Orient et les découpes de dindes et de poulet congelés exportées vers l'Afrique de l'Ouest et du Centre. 

L'abattage de volailles est dominé par deux groupes en France, LDC (qui a racheté Doux et sa filière de "poulets exports" via sa filiale SBV) et le Groupe Terrena avec Galliance.

Des "marchés de dégagement"

Ce phénomène de "marchés de dégagement" avait été dénoncé dès 2015 dans un rapport de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale sur les exports de morceaux de poulets surgelés vers les DOM. Il donnait pour exemple les différences de prix de morceaux de poulet surgelés à 1,81 euros le kilo alors que le poulet réunionnais se vendait en frais à 8 euros le kilo.

Ces exportations sont dénoncées dès le début des années 2000 par la société civile africaine et européenne. Le rapport évoque notamment la campagne "Exportations de poulets : l'Europe plume l'Afrique" lancée en 2004.

Malgré cela, les acteurs de la filière française d'export des découpes de volaille continueraient de considérer la plupart des pays d'Afrique Subsaharienne comme des acheteurs de produits qui ne peuvent être vendus, ni consommés, sur le marché national.

Si les exportations de découpes de poulets congelés ont diminué, celle de coq et poulets entiers continue. Il s'agit notamment de poules pondeuses de réforme, non consommées en Europe.

Le Bénin, principal importateur

La France exporte aussi les "morceaux et abats comestibles" de dindes et dindons. Ces trois catégories de produits congelés représentent 87% des exportations vers l'Afrique en 2010, 96% en 2015 et 97% en 2021.

Les principaux marchés pour la France sont le Bénin (28%), le Congo (13%), le Gabon (11%) et la République démocratique du Congo (10%).

Le rapport souligne que l’Afrique importe 20% de la viande consommée par ses habitants (soit deux fois plus la moyenne mondiale) et que le poulet représente 55% de ces imports (en provenant surtout du Brésil, des États-Unis et de l’Union européenne). La France continue de produire de la volaille pour ce marché en dépit des difficultés que connaît la filière pour répondre à sa propre demande intérieure.

La même politique est observée pour la viande de porc. Le rapport pointe "une hausse continue des exportations d’abats comestibles congelés", hausse qui correspond à une baisse des exports des produits frais ou réfrigérés destinés à la zone Europe. Les acteurs de la filière porcine française veulent développer ces marchés de dégagement.

Une production intensive

Le rapport met en évidence un système économique reposant sur des mécanismes d’optimisation des coûts de production pour mieux résister aux baisses des cours internationaux.

Ainsi 83% des poulets de chair sont élevés dans des bâtiments sans accès extérieur ni lumière naturelle à des densités qui peuvent atteindre 22 poulets par m2 et abattus à moins de 40 jours. 

Ces modes d'élevage ont un impact certain sur l'environnement en termes de pollution aux nitrates et en augmentation de gaz à effet de serre. 

Mais plus profondément, le rapport interroge sur l'inégalité que creuse ce système soulignant le fait que la France donne d'une part une aide au développement agricole à certains États, mais d'autre part ne régule pas ses exportations qui déstabilisent les filières agricoles locales. 

Les ONG vont encore plus loin dans leurs conclusions dénonçant un système de production agricole intensif et nocif pour l'environnement. Cette production est fortement dépendante de ce type d'exportations. Elle est détenue par quelques grands opérateurs du marché et subventionnée par la Politique Agricole Commune.

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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 18:00
Cardinal Dieudonné Nzapalainga: «Le sang a assez coulé sur le sol centrafricain»

 

Lu pour vous

 

https://matinlibre.com/ Par Matin Libre Sur Oct 5, 2022

En Centrafrique, c’est la parole d’un homme de paix : le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, s’inquiète de la montée des discours de haine dans son pays, sur fond de bras de fer entre pouvoir et opposition autour de la révision constitutionnelle. Pour cet homme d’Église – qui fut, il y a une décennie, l’une des figures de la Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique – pouvoir et opposition ont la responsabilité de faire retomber les tensions actuelles.

RFI : Ces derniers jours, vous avez dénoncé le retour des discours de haine en Centrafrique. Quel est le type de propos qu’on entend et qui vous alarme ?

Cardinal Dieudonné Nzapalainga : Les discours que j’entends où les gens disent : « il faut arrêter telle personne » ou bien encore « nous devons fracasser les jambes de telle personne ». Je dis non ! Nous avons une justice, nous avons le service de sécurité, s’il y a un problème, on doit les saisir. Mais si les groupes et les gens commencent à travers les réseaux sociaux, à travers les rues, à scander pour demander d’arrêter ou bien encore de tuer une personne ou de blesser une personne, je dis non ! Cette personne pense être au niveau des mots, mais ces mots peuvent nous conduire très loin. Il y a d’autres personnes qui n’ont pas de recul et qui risquent de s’engouffrer dans la brèche et passer à l’acte, où on va effectivement caillasser, effectivement tuer, effectivement blesser.

Vous avez été l’un des artisans de paix quand les esprits s’étaient réenflammés, il y a près de dix ans, à partir de 2013. Est-ce que vous voyez des similitudes entre ce qui s’est passé il y a environ dix ans et maintenant ?

Tout commence par les mots. Ce que nous avons vu dans le passé, où on commençait à traiter les autres comme des ennemis, et les ennemis devenus des réalités, on a considéré certains comme des diables et il fallait les éliminer. Le sang a assez coulé sur le sol centrafricain.

Qui prononce ce genre de propos incendiaires actuellement en Centrafrique ?

Nous avons beaucoup de gens qui pensent aimer ce pays, au nom de ce pays. Ils utilisent des propos qui ne rassemblent pas. Mais ce sont ces groupes-là, je demande aux uns et aux autres d’arrêter. J’interpelle l’ensemble de la classe politique, que ce soit l’opposition, que ce soient aussi ceux qui sont au gouvernement, tous, nous devons avoir un dénominateur commun qui s’appelle la République centrafricaine. Voilà pourquoi j’appelle le sursaut patriotique et à venir aimer ce pays.

Quel regard portez-vous, cardinal Nzapalainga, sur le processus de révision constitutionnelle qui a été engagé par le président Faustin-Archange Touadéra ?

Nous devons respecter ce qui est prévu par la loi pour le bien de ce pays. Pour arriver à cette démarche, il faut un Sénat, il faut que l’Assemblée se prononce. Le Sénat n’est pas encore là, l’Assemblée seule ne pourra pas suffire. Donc, nous pensons qu’il va falloir accepter de mettre en place le Sénat et après, on pourra faire les choses dans l’art. Mais je le dis en même temps, si la Cour constitutionnelle pense que la démarche que nous enclenchons ne cadre pas avec ce qui est prévu par les articles de la loi, nous devons avoir beaucoup d’humilité et nous incliner pour préserver une paix sociale et envisager un avenir heureux pour ce pays.

Comment peut-on sortir par le haut selon vous, cardinal, de ce bras de fer politico-juridique entre la majorité présidentielle et l’opposition ?

Tous, nous avons besoin de modestie. Quand on va engager le bras de fer et que nous aurons des drames, c’est le peuple qui va en pâtir. Donc, je pense que nous devons sans cesse, puisque les uns les autres parlent au nom de ce peuple-là, penser à son avenir. Les enfants doivent continuer à aller à l’école, nous devons reconstruire ce pays, et je crois que les défis sont énormes. Ces défis-là ne passent pas nécessairement par la Constitution. On peut les prendre à bras le corps pour commencer à y répondre. Nous avons comme l’impression que nous nous focalisons sur la Constitution, alors qu’au jour le jour, nous avons les inondations. Au jour le jour, nous avons la rentrée scolaire, les écoles qui manquent et les enseignants qui ne sont pas au rendez-vous. Voilà les grands défis. Que faisons-nous ?

rfi.fr

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5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 17:52
Trois ONG dénoncent « un élevage d’exportation bas de gamme » pratiqué en France
Trois ONG dénoncent « un élevage d’exportation bas de gamme » pratiqué en France

 

Lu pour vous

 

https://www.reussir.fr/  Publié le 4 octobre 2022 - Par Valérie Godement avec Nathalie Marchand

Le Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France publient aujourd’hui une étude sur les filières poulet de chair, porc et production de lait conventionnel. Une étude qui reproche aux grandes entreprises de l’agroalimentaire de les entraîner dans une course aux bas prix sur les marchés mondiaux alors qu'un rapport du Sénat vient à l'inverse de pointer la perte de compétitivité de la ferme France.

Le business de l’élevage intensif français repose sur un pied d’argile : parier sur l’exportation de produits de très mauvaise qualité dans les pays en développement. C’est ce que montre le rapport que nous publions aujourd’hui avec

@greenpeacefr

et @oxfam_france

Réseau Action Climat

@RACFrance

Oct 4 Replying to @RACFrance

Pour les filières des produits laitiers, du porc et du poulet de chair, les industriels rabotent la qualité pour réduire les coûts et exportent les produits notamment vers les pays du Sud, quitte à former une concurrence déloyale avec les produits locaux.

Réseau Action Climat

@RACFrance

Oct 4

 

C’est notamment le cas pour les produits issus du lait (lactose et lait en poudre) dont le prix va jusqu’à concurrencer les laits locaux des pays d’Afrique de l’Ouest… avec des prix jusqu’à 66% moins chers.

Cynisme oblige, concernant les filières volaille et porc, la France est championne de l’exportation du bas de gamme… mais importe en retour des produits meilleurs que nous consommons. Vous avez dit souveraineté alimentaire ? Oubliez-ça tout de suite.

 

Alors que s'ouvre le Sommet de l’élevage  trois ONG Le Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France publient l'étude intitulée « Les coulisses de l'élevage d'exportation bas de gamme » conçue par Kokkoo Conseil.

 « Si certaines pratiques d'élevage sont plus vertueuses en France que dans la moyenne des pays européens (celles notamment mises en avant cette semaine à Cournon, ndlr), cela ne doit pas occulter une réalité : une partie de l'élevage français s'intensifie toujours davantage », écrivent les auteurs de l'étude.

« Cette intensification s’explique notamment par le fait que ces filières se positionnent de plus en plus sur le marché mondial en exportant des produits très bas de gamme, alors qu’en parallèle des importations de produits animaux de plus haute gamme viennent combler une demande intérieure française en évolution », affirment les auteurs du rapport, et ce au moment même où le Sénat vient de publier un rapport sur la perte de compétitivité de l'agriculture française et la hausse des importations de produits bas de gamme, notamment pour le poulet.

Alors que les sénateurs déplorent les conséquences néfastes de la stratégie haut de gamme menée par Emmanuel Macron qui freine les exportations françaises, l'étude des ONG s’attèle, elle, à montrer que l’exportation de ces produits d’élevage est dominée par quelques grandes entreprises agroalimentaires aux dimensions internationales. « Une stratégie qui induit une transformation des produits dans des chaînes industrialisées et enferme les acteurs (éleveurs, transformateurs) dans des systèmes intensifs, seuls à même d’être potentiellement compétitifs sur le marché international », écrivent les ONG.

Et vont plus loin : « Pourtant, ces modèles ne sont pas particulièrement rentables pour les opérateurs français, qui réalisent des marges faibles voire sont fragilisés économiquement, comme c’est le cas dans la filière poulet », peut-on encore lire dans l'étude. Or la problématique de la filière poulet française est plutôt de regagner des parts de marché sur la France face aux produits d'importation, comme le souligne le plan de filière.

Effet négatif pour les pays du Sud

Les auteurs de l’étude dénoncent des impacts négatifs en France comme dans les pays du Sud en expliquant que « le principal effet négatif découle de la concurrence féroce que génèrent ces exportations vis-à-vis des filières locales des pays concernés ». Selon eux, les produits étudiés sont issus de filières intensives plus productives que les filières locales des marchés visés et bénéficient d’un avantage comparatif grâce aux subventions publiques (notamment de la Pac) et les différentiels de prix entre produits importés et filières locales sont souvent à imputer à des « tarifs douaniers peu protecteurs ».

Une "déstructuration des filières locales" qui pose aussi des questions éthiques ainsi que sur le bien-être animal, toujours selon le rapport qui pointe notamment la densité des animaux et leur non-accès au plein air, et des questions environnementales (pollutions aux nitrates, émissions d’ammoniacémissions de gaz à effet de serre et déforestation importée avec notamment l’importation de soja pour nourrir les animaux d’élevage sont mises en avant par le rapport).

Un impact sur le modèle socio-économique de l'élevage français

Le rapport met en avant les impacts sur le modèle socio-économique de l’élevage français : « Dans un contexte où le secteur de l’élevage subit de plein fouet différentes crises économiques et climatiques, le nombre d'exploitations diminue. Entre 2010 et 2016, le nombre d’exploitations spécialisées dans l’élevage a baissé de 3 % par an, celui des élevages porcins, volailles et bovins lait a même baissé de 5 % ». Selon le rapport commandité par les ONG cela s’expliquerait notamment par« une concentration et donc un agrandissement des exploitations incité par une mise en concurrence et donc une recherche de compétitivité-prix sur la scène internationale ».

Si les auteurs dénoncent des élevages toujours plus grands, ils mettent toutefois en avant « des élevages laitiers durables plus autonomes, plus petits et mobilisant moins de moyens de production. Par exemple, les élevages laitiers durables du Grand Ouest ont un résultat par actif supérieur de 66 % par rapport à la moyenne des élevages laitiers sur le même territoire ».

Rediriger les aides publiques vers les élevages extensifs

Pour remédier à la situation, le rapport recommande de réorienter les stratégies commerciales des filières, notamment en adoptant au niveau européen une réglementation des frontières à double sens : critères exigeants à l’entrée et critères exigeants pour les exportations. Il suggère de trouver avec les filières concernées de nouveaux débouchés et une meilleure valorisation pour certains coproduits difficilement commercialisables sur le marché européen ou encore de définir avec elles une stratégie qui s’appuie davantage sur le commerce de produits de qualité, qui mette moins de pression sur les coûts de production des éleveurs.

Autre idée : ne pas octroyer de soutiens aux exportations de produits de « dégagement », et en particulier via les aides directes ou indirectes de la Pac. Le rapport souhaite sortir des élevages intensifs et enclencher la transition vers un élevage durable, notamment en redirigeant les aides publiques (Pac) vers les élevages extensifs et en augmentant les aides à l’agriculture biologique, en ajoutant le critère « pâturage » à l’aide aux élevages bovins.

Il préconise de soutenir en particulier les élevages mixtes pour les volailles (chair/œuf) et bovins (viande/lait) et les systèmes de polyculture élevage durables. Le rapport se positionne par ailleurs en faveur de l’interdiction de la publicité pour la viande issue d’élevage intensif, souhaite encourager la consommation de viande sous signe de qualité et rendre obligatoire l’étiquetage du mode d’élevage pour toutes les filières.

 

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 21:52
La guerre invisible entre l’Occident et la Russie en Afrique
La guerre invisible entre l’Occident et la Russie en Afrique

Lu pour vous

 

https://afrikipresse.fr/  par Christian Gambotti  3 octobre 2022

Cette Chronique n’a pas pour objet de dire à l’Afrique qu’elle doit choisir son camp dans la guerre invisible que se livrent l’Occident et la Russie sur le continent, depuis que l’Afrique est devenue pour Poutine une priorité dans sa politique étrangère. 

Pendant la « Guerre froide » qui va se dérouler entre 1960 et 1989, l’Afrique est sacrifiée aux enjeux stratégiques des puissances étrangères. Les jeunes États-nations africains, indépendants depuis les années 1960, sont sommés de choisir leur camp entre le monde libre piloté par les Etats-Unis et le bloc de l’Est dirigée par l’URSS. Le 30 juin 1960, Le Premier ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), ex-colonie belge, Patrice Lumumba, fait appel à  l’Union soviétique. L’assassinat de Patrice Lumumba va accélérer le rejet de l’Occident dans certains pays et consolider le soutien des mouvements de libération par le monde communiste (URSS, Cuba, Chine). 

En Afrique de l’Ouest, l’URSS a soutenu la mise en place de la forme communiste du pouvoir et de l’économie. Mais, très vite, ces « républiques socialistes » africaines sont devenues des dictatures. Dix ans après, l’influence  de l’URSS avait cessé en Afrique de l’Ouest. Dans la décennie suivant, l’influence du monde communiste s’est déplacée en Afrique australe et dans la Corne de l’Afrique avec le déploiement de moyens militaires cubains, est-allemands et soviétiques. La disparition de l’URSS a mis fin à l’implantation de la Russie, sous la forme d’une idéologie communiste, en Afrique. 

Le bilan de la  « Guerre froide » est, pour l’Afrique, très négatif avec deux effets majeurs : le gel du développement politique et économique du continent et, à partir des années 1960, le retour, des tensions ethniques et la multiplication des coups d’État. Depuis 1960, année des indépendances, l’Afrique a enregistré au moins 200 coups d’État. Sénégal et Cap Vert exceptés, tous les États africains ont connu des renversements de pouvoir par la force. Le Mali et le Burkina Faso ont même connu un second coup d’État militaire dans le premier coup d’État. 

À la fin de la « Guerre froide », dans les années 1990, en proie à une instabilité politique chronique, l’Afrique est oubliée, marginalisée, livrée à elle-même. La puissance de son économie et les milliards qu’elle déverse sur les « nouvelles routes de la soie » ou prête aux États africains, vont permettre à la Chine de s’emparer de l’Afrique, qui n’est plus pour la Russie une priorité, alors que le continent africain, dans les années 2 000, décolle économiquement. Après une longue éclipse, la Russie va chercher à reprendre pied en Afrique. Poutine fait de la reconquête de l’Afrique une priorité de sa politique étrangère avec une évolution de sa stratégie, comme le montre la « guerre invisible » qu’il livre aujourd’hui à l’Occident en s’attaquant à la France.

Le retour de la Russie en Afrique

Lorsqu’elle reprend pied en Afrique, la Russie se contente de remplir son carnet de commandes militaires et renforcer ses partenariats sécuritaires. Puissance pauvre à l’économie fragile, la Russie est longtemps restée un « nain économique » en Afrique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, comme le montre la multiplication des accords bilatéraux. Octobre 2019 est une date-clef : Vladimir Poutine organise à Sotchi le premier sommet Russie-Afrique, où vont se rendre une quarantaine de chefs d’État africains. Ce sommet consacre le retour de Moscou sur le continent africain, un retour qui s’inscrit dans une stratégie nouvelle pour Poutine. Le maître du Kremlin ne se cache plus vouloir mener une guerre culturelle et civilisationnelle contre l’Occident. Autrefois périphérique, le continent africain devient pour Poutine un théâtre pertinent de la guerre qu’il livre à l’Occident. 

Cette guerre faisait partie d’un agenda caché que la guerre en Ukraine a révélé. Dans cette guerre, l’influence de la Russie en Afrique s’accroît et Poutine est considéré comme un acteur de premier plan par des Chefs d’État africains qui n’hésitent pas à le suivre (Érythrée, Centrafrique, Mali, Burkina Faso) ou qui refusent de choisir entre l’Occident et la Russie, comme le montrent les derniers votes des États africains à l’ONU qui se sont abstenus sur des sujets comme la guerre en Ukraine et l’annexion des territoires ukrainiens. À l’ONU, l’isolement diplomatique de la Russie est moins avéré que ce qu’il était escompté, alors qu’en Afrique, une partie des opinions publiques largement manipulées par la guerre invisible que livre la Russie à la France, soutient des manifestations anti-françaises.

La guerre invisible

En Afrique, la guerre invisible que mène la Russie contre la France passe par les réseaux sociaux et une bataille de l’image, afin de discréditer l’ancienne puissance coloniale. La stratégie propagandiste russe, parfaitement orchestrée, s’avère terriblement efficace auprès d’opinions publiques fragiles, facilement influençables. La chaîne de télévision russe Russia Today offre gratuitement des contenus aux télévisions africaines et le site Sputnik s’est spécialisé dans la désinformation. Russia Today et Sputnik sont financés par le Kremlin. 

Dans un article consacré à cette « guerre invisible », le journaliste de Jeune Afrique, Benjamin Roger écrit : « Chaque jour, la « galaxie Prigojine » (1) produit des dizaines de contenus éditoriaux pour alimenter [dans le champ de bataille africain] la propagande russe. » Les stratèges de la « galaxie Prigojine » financent localement des médias en Centrafrique et au Mali, paient directement des journalistes, des personnalités de la société civile, des élus et des activistes pour diffuser la propagande russe. Ces mêmes stratèges gèrent des dizaines de faux comptes Twitter ou Facebook prorusses. Selon l’article de Jeune Afrique, « le soft power russe s’exprime même à travers des vecteurs plus inhabituels comme le sponsoring du concours de Miss Centrafrique, en 2018, ou l’impression de manuels scolaires. » 

Cette guerre invisible menée par la Russie est terriblement efficace, elle a plus d’ampleur et d’impact que l’action du profil Twitter créé en août 2021 au nom de Gauthier Pasquet, présenté comme le « correspondant de RFMTV au Mali, en Guinée et au Burkina Faso » et qui diffuse des contenus destinés à contrecarrer l’influence de la propagande russe sur les réseaux sociaux. Cette guerre invisible France-Russie, Jeune Afrique la qualifie de « Guerre froide 3.0 ». Cette « guerre froide 3.0 » est une guerre de l’information, dont l’un des objectifs est, pour un camp, d’acquérir une supériorité par des méthodes d’influence et de propagation de messages favorables à ses desseins stratégiques, y compris des messages de désinformation ou des « fake news ».

Personne ne peut reprocher à la Russie d’avancer ses pions. Poutine le fait sur le registre dangereux d’une guerre civilisationnelle qui dénonce la décadence de l’Occident et son comportement prétendument néocolonialiste. Il semble ainsi offrir une troisième voie entre un Occident de plus en plus contesté et une Chine qui consolide son emprise sur l’Afrique. Si l’Afrique n’a pas à choisir entre la Russie, la Chine ou l’Occident, certains ont préféré s’enfermer dans un camp. Le Malien Assimi Goïta et le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra sont définitivement prorusses. L’Histoire nous dira s’ils ont raison.

Proche de Poutine, Prigojine a créé la milice privée Wagner, présente en Afrique.

Christian GAMBOTTI –  Agrégé de l’Université –  Président du think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches du l’Afrique de Demain) – Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : cg@agriquepartage.org

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 21:40
« L'image de la France s'est dégradée en Afrique de l'Ouest »

 

 

https://www.lesechos.fr/ Par Yves Bourdillon Publié le 4 oct. 2022 à 15:09

Abbas Jaber, président du groupe Advens Geocoton, principale firme étrangère dans l'agroalimentaire au Burkina Faso, estime que l'intervention anti-djihadiste française durant dix ans aurait dû s'accompagner d'un volet de soutien au développement.

Le coup d'Etat de ce week-end au Burkina Faso est-il dirigé contre la France, voire manipulé par Moscou ?

Je suis un industriel, pas un géopoliticien, et je ne peux donc évaluer précisément les tenants et aboutissants de ce putsch . Mais je constate combien l'image de la France s'est dégradée dans la région. C'est bien beau de mener une opération militaire contre les djihadistes, comme la France l'a fait il y a dix ans. C'était effectivement nécessaire. Mais ensuite, dès lors que l'intervention se prolongeait, il fallait s'occuper de développement économique et d'emplois.

Faute de quoi on est inévitablement perçu comme une armée d'occupation. Or rien n'a été fait de ce genre, ni même tenté. Le militaire seul ne résout rien. Il est nécessaire, bien sûr. Et nos militaires, d'ailleurs, ont agi avec sagesse et courage. Mais à quoi bon si l'on n'est pas présent, en parallèle, pour apporter des solutions aux problèmes concrets, quotidiens, des gens ?

La France et les bailleurs de fonds n'ont vraiment rien fait ou bien ça a été mal géré ?

Il fallait mettre le paquet sur l'agriculture qui assure ici 80 % des emplois et qui est d'autant plus rentable que les Burkinabés sont un peuple travailleur et pacifique. Or on ne l'a pas fait. Ce n'est pas faute, pour nous, Géocoton, qui sommes le premier employeur privé étranger du pays, d'avoir alerté, sonné à toutes les portes des bailleurs de fonds, parlé à la Banque publique d'investissement et à l'Agence française de développement . Mais on ne nous a pas répondu. On a financé des lampadaires solaires à Dakar pour la sécurité des paysans venus en ville. Mais les « fixer » dans les campagnes, les aider à rester au pays en leur octroyant, par exemple, des microcrédits, on ne l'a pas fait.

Et l'amertume, ici, est d'autant plus vive que les Africains voient l'accueil sans visa, au demeurant légitime, des réfugiés ukrainiens en Europe. Ils voient l'argent dépensé par les Occidentaux dans cette guerre. Et eux, qui parlent français et aiment la France, ont l'impression de rester en rade. L'incendie du service des visas du consulat de France ce week-end est symptomatique de cela. De même que l'impopularité de l'armée française constatée lors de son transfert ici au moment de son retrait du Mali vers le Niger. Autre point illustrant la dégradation de la relation entre la France et l'Afrique : jamais, dans l'histoire de cette dernière, il n'y avait eu cinq coups d'Etat en Afrique de l'Ouest en deux ans ! Bref, forte instabilité. Malaise profond. Attention ! Car la nature a horreur du vide. Et, si la France n'est plus appréciée ici, d'autres sont en embuscade…

Comment évaluez-vous la situation sécuritaire et sociale ces derniers mois au Burkina Faso ?

Elle est très délicate en raison de la sécheresse , des ravages des insectes sur les cultures , des effets du confinement instauré à la suite du Covid et, dernièrement, de la hausse des prix du blé et des engrais à cause de la guerre en Ukraine. Tout cela peut devenir très dangereux. Il faut se rappeler qu'ici le terrorisme a, aussi, des racines sociales. Si les gens ont un emploi, s'ils estiment bénéficier d'une certaine dignité, ils ne vont pas se faire recruter par les djihadistes. Sinon… Les entreprises françaises, voire les ressortissants de l'Hexagone, deviendront des cibles. On entend déjà certaines personnes dire : « Chacun d'entre nous doit repérer « son » Français dont il faudra s'occuper le jour J » . Alors rien n'est perdu, bien sûr. L'aura du président Macron, malgré des incidents épidermiques, reste forte. Mais il faut aller vite. Et il faut des signes tangibles.

 

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 21:29
Rencontre entre la ministre centrafricaine des affaires étrangères et l’ambassadeur congolais 

 

Lu pour vous

 

Déstabilisation de la RDC depuis la RCA ? Rencontre entre la ministre centrafricaine des affaires étrangères et l’ambassadeur congolais 

Mardi 4 octobre 2022 - 09:05

Esdras Bahekwa Kambale, ambassadeur de la RDC en République centrafricaine (RCA), a été reçu lundi 3 octobre par Sylvie Baipo Temon, ministre centrafricaine des affaires étrangères. 

 

« Un échange qui a permis de mettre en lumière les élucubrations ayant pour velléités de nuire à l'excellence des relations de coopération bilatérale entre nos deux pays. D'une note confidentielle d'un diplomate à sa capitale, les ennemis de la paix ont profité pour activer les réseaux voués à la déstabilisation et à.la création de tensions entre des pays frères », dit une note du ministère centrafricain des affaires étrangères.

Cela fait suite aux soupçons d'infiltration en RDC des militaires rwandais déployés sur le territoire centrafricain. Une note d’information adressée par la direction provinciale de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) au gouverneur du Sud-Ubangi alertait fin aout sur la possible présence des dizaines de militaires rwandais sur l’île de singes dans le territoire de Libenge, non loin de la frontière avec la RCA et le Congo Brazzaville. Cette lettre a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Une autre note attribuée à Esdras Bahekwa Kambale signée le 23 septembre rapportait d’autres faits similaires et insistait sur le souhait d’accélérer la signature de l’accord de défense entre la RDC et la RCA.

« Monsieur l'Ambassadeur a saisi l'opportunité de la rencontre pour informer Madame le Ministre des contrôles menés qui informent les allégations diffusées à travers les réseaux », a déclaré Sylvie Baipo Temon après son échange avec le représentant congolais.

Et d’ajouter:

« Pour clore la rencontre, il a été acté de poursuivre les travaux en cours visant à la tenue de la Grande Commission Mixte entre la RDC et la RCA aux fins de la signature d'Accords pour consolider l'excellence des relations entre la RCA et la RDC ».

Bangui et Kigali entretiennent d’excellents rapports. La participation rwandaise à la  Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) est appréciée par les autorités centrafricaines et par les Nations unies. 540 Casques bleus rwandais de la MINUSCA déployés à Bria ont été décorés de la médaille des Nations unies en septembre en reconnaissance du professionnalisme dont ils ont fait preuve dans l'accomplissement de leur mission en RCA. Un bataillon rwandais de la mission onusienne organise d’ailleurs des missions d’escorte de convoi pour la sécurisation du corridor Bangui-Garoua Boulai, qui lie la RCA au Cameroun.

Bangui développe également des rapports cordiaux avec Kinshasa. Les présidents centrafricains et congolais se rencontrent souvent et partagent régulièrement sur les relations bilatérales et les questions sécuritaires régionales.

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4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 20:46
Burkina Faso, l’homme de Moscou contre l’homme de Paris
Burkina Faso, l’homme de Moscou contre l’homme de Paris
Burkina Faso, l’homme de Moscou contre l’homme de Paris

Lu pour vous

 

By La rédaction de Mondafrique  4 octobre 2022


Le Burkina Faso a encore donné des sueurs froides à la France tout au long de cet interminable premier week-end d’octobre. De rumeurs en rumeurs, de fausses nouvelles en propagande, toute la toile s’en est donné à cœur joie et a spéculé sur l’implication de la France ou de la Russie dans ce coup d’Etat.

Damiba, l’homme de Paris ?

Huit mois après le premier coup d’Etat qui a fait chuter le président élu, Roch Marc Christian Kaboré, un nouveau putschiste, Ibrahima Traoré, a sorti l’ancien Paul-Henri Damiba. Ce dernier beaucoup moins tonitruant que ces homologues guinéen et malien a toujours fait profil bas vis-à-vis de la Communauté internationale. On pouvait penser que c’est cette posture qui lui valait les bonnes grâces des institutions internationale et régionale. Car contrairement à Assimi Goïta ou Mamadi Doumbouya, le Burkina Faso de Damiba n’a jamais été sanctionné ou même seulement menacé de sanctions. Au fil des mois, la clémence de la Cedeao a fini par interroger, tout comme la visite à Ouagadougou de Jean-Philippe Rolland, chef d’état-major particulier d’Emmanuel Macron mi-septembre. Les récents voyages de Paul-Henri Damiba à Niamey et Abidjan auprès des interlocuteurs privilégiés de la France en Afrique de l’Ouest, ont fait le reste. Dans ce climat de violent rejet de la politique africaine de la France, il n’en fallait pas beaucoup plus pour déchaîner les réseaux sociaux et accuser Paris de protéger son poulain dans la base française des forces spéciales située à Kamboinsin. Ce camp étant proche de celui des forces spéciales burkinabè, dans lequel se trouvait le chef de la transition, l’amalgame a été vite fait. Les dénégations de l’ambassadeur de France à Ouagadougou, comme celles de Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, n’y ont rien changé.  L’institut français à Bobo Dioulasso, comme l’ambassade de France ont été attaqués avec des jets de pierre et ont fait l’objet de tentatives d’incendies. 

Traoré, l’homme de Moscou ?

Symétriquement, les Russes étaient incriminés d’être à l’origine de ce coup d’Etat, d’être la main invisible de la désinformation des réseaux sociaux et de propager les fausses informations. Il est vrai néanmoins que certains des soutiens d’Ibrahima Traoré brandissaient des drapeaux russes et que les quelques figures « panafricanistes » de la toile ont rajouté de l’huile sur le feu avec méthode. Puis dans la journée de dimanche, une déclaration assez maladroite d’un porte-parole de la nouvelle junte fait état de leur « ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à nous aider dans notre lutte contre le terrorisme. » Raffermissant ainsi la conviction de tous ceux qui pensaient que Moscou était aux portes de Ouagadougou et que le groupe Wagner avait déjà fait ses bagages. Plus tard, sur France 24, le nouvel homme fort du Burkina Faso a tenté de mettre un terme à ces spéculations en déclarant : « Je sais que la France ne peut pas s’ingérer directement dans nos affaires. Si on a d’autres partenaires aujourd’hui, qui peuvent nous soutenir, ne voyez pas forcément la Russie. Les Américains sont nos partenaires actuellement, on peut avoir aussi la Russie comme partenaire, donc il ne s’agit pas de la France ou d’un problème de Russie et de Wagner. »

Tout s’est calmé lorsque le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a annoncé sa démission, les partisans d’Ibrahim Traoré rassurés sont rentrés à la maison. Quid du réel rôle de Paris, de Moscou, à cette heure c’est encore difficile à dire, en revanche, ce qui est certain, c’est que les militaires burkinabè de chaque camp ont instrumentalisé la rivalité géopolitique.

 

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