La conférence de presse du Pr Gaston Mandata Nguérékata s’est déroulée comme prévue, ce lundi 13 aout 2012, 7 rue des Carmes 75005 Paris.
Une cinquantaine de participants, personnalités, responsables associatifs
et politiques, jeunes et femmes, ont répondu présents.
Le professeur a annoncé officiellement la création d’un Conseil National de la Renaissance Centrafricaine (CNRC) qui est une plateforme républicaine de dialogue devant rassembler tous les
compatriotes.
Cette méthode et cette démarche visent à la création à terme d’un espace
politique alternatif qui rassemblerait toutes les intelligences et les forces acquises à un changement démocratique rapide.
Au nom de la Renaissance Centrafricaine, il a appelé à la constitution
sans délai d’un Front pour le Changement et le Redressement National.
Cette invitation a été formulée en direction des acteurs politiques,
économiques et sociaux et a tous les centrafricaines et centrafricains.
Le Pr Nguérékata a
profité de l’occasion pour lancer un vibrant appel à tous les Centrafricains et Centrafricaines pour se mobiliser, unis pour réaliser l’objectif de la Renaissance Nationale.
DÉCLARATION LIMINAIRE A LA CONFERENCE DE
PRESSE DU
Pr Gaston MANDATA
NGUEREKATA
Paris, 13 août 2012
Mesdames et Messieurs les représentants des organes de presse,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de remercier d’abord mes compatriotes de France de leur accueil si chaleureux et de leur adresser une très bonne fête d’indépendance, puisque, aujourd’hui, 13
août 2012, nous autres Centrafricains, célébrons le 52e anniversaire de notre accession à la souveraineté
internationale.
Je veux aussi remercier tous ceux qui ont permis que cette rencontre ait lieu.
J’aurais aimé vous rencontrer, non pas à Paris, mais à Bangui, naguère « ville de pari » qui, malheureusement aujourd’hui, ressemble à une Limousine cubaine, parce
que figée dans le temps.
Toutefois, cette amertume ne sera que de courte durée. Car, entre la République Centrafricaine et la France, l’Histoire a tissé les liens d’une amitié que nul ne peut défaire.
Cette amitié est forte et sincère. C’est pour cela que j’ai souhaité lancer, de Paris, un appel au sursaut à toutes les forces vives de la Nation afin qu’elles se mobilisent pour sortir notre
pays de l’abîme.
Je veux, ce soir, m’adresser à tous les Centrafricains qui sont si semblables les uns des autres, qui parlent la même langue, le Sango, ciment de l’unité nationale, qui ont les
mêmes coutumes, la même culture, la même histoire, qui sont frères dans la souffrance, frères dans l’humiliation et frères dans l’espérance.
À l’heure où je parle, j’ai une pensée pour tous les habitants de ce pays meurtri, et en particulier pour les nombreux jeunes qui se battent contre le chômage, la famine, la
pauvreté, la misère criarde, l’ignorance et la maladie. Nul besoin de forcer le trait, de noircir le tableau. La situation catastrophique du pays parle d’elle-même.
Mesdames et Messieurs
Comme chacun le sait, ce rendez-vous se tient à un moment crucial de l’évolution de notre pays. Après avoir subi, près de dix ans, le régime autoritaire et incompétent de
François Bozizé, la République Centrafricaine entre dans la période active qui devrait préparer les conditions d’une alternance démocratique
destinée à donner une nouvelle chance à la reconstruction de ce pays ruiné et qui est en quête d’une nouvelle raison d’espérer.
Il est vital que cette alternance démocratique s’effectue dans l’harmonie, c’est-à-dire dans la paix, dans le calme, dans la transparence et l’équité. Notre pays ne peut plus
se permettre des dérapages susceptibles de le replonger dans les affres de la division, de la haine et de la violence. C’est pourquoi nous lançons un appel solennel aux principaux acteurs de la
vie politique, à tous les leaders d’opinion, à tous les Centrafricains, pour que chacun agisse de telle sorte que le changement de régime souhaité ne donne pas lieu à un retour en arrière. Ce
serait suicidaire pour ce pays, marqué par une longue période d’incurie.
Dans ce sens, nous avons des raisons sérieuses de nous inquiéter, quand nous assistons aux manœuvres tendant à favoriser la dévolution monarchique du pouvoir de l’État et quand
nous entendons des arguties les plus abjectes, vantant les supposées réalisations de ce régime agonisant qui a livré notre pays aux hordes d’envahisseurs étrangers telles que celles de
l’Ougandais Joseph Kony ou du Tchadien Baba Laddé et aux rébellions locales qui pillent les villages, poussant nos compatriotes sur le chemin de l’exil.
Nous avons le net sentiment que la préoccupation des tenants de l’actuel pouvoir clanique demeure la marginalisation des concurrents sérieux et des partis politiques de
l’opposition, qui font toujours l’objet d’une diabolisation certaine, alors que l’urgence est ailleurs. L’urgence en effet est la reconstruction de tous les ponts de Bangui qui se sont effondrés.
L’urgence est la garantie de l’intégrité du territoire national et la sécurisation des personnes et des biens ! L’urgence c’est de remplir le panier de la ménagère, car aucun Centrafricain
ne souhaite aller au paradis le ventre vide.
Malgré cela, nous demeurons convaincus que la préoccupation du régime reste la modification de la Constitution du 23 décembre 2004, afin de faire sauter la limitation du nombre de mandat et ainsi permettre à l’actuel président qui exerce son deuxième et dernier mandat, de prolonger son bail à
la tête du pays avec le bilan que l’on sait.
Notre inquiétude est d’autant plus fondée que le pouvoir en place poursuit inexorablement sa politique de terre brûlée, d’intimidation d’adversaires, d’exécutions
extrajudiciaires qui tendent à être banalisées. Ce qui s’est passé ces derniers jours avec le limogeage de certains ministres pourtant présentés comme des proches parmi les proches du chef de
l’État et dont le tort aurait été de lorgner vers le fauteuil présidentiel, illustre parfaitement le fait qu’il existe un risque certain de retour à des mœurs du passé. Les menaces et les
intimidations proférées ces derniers jours ainsi que le regain d’activités des faiseurs de fiches ne laissent rien présager de bon quant au sort de la démocratie, de la liberté et des droits de
l’homme. La liberté, la démocratie et le respect des droits de l’homme sont des acquis communs de la lutte multiforme de millions de Centrafricains. Les démocrates Centrafricains ont le devoir de
redoubler de vigilance pour empêcher leur remise en cause. La banalisation des atteintes aux droits de l’homme conduit toujours à des réveils douloureux, quand l’impunité finit par convaincre les
auteurs des actes répréhensibles qu’ils peuvent tout se permettre. Certains pays africains comme le Mali font aujourd’hui la douloureuse expérience de cette insuffisance de
vigilance.
Chez nous, depuis le changement d’Octobre 1993 et celui du 15 Mars 2003, nous avons vu les dégâts que les approches purement partisanes de la gestion de la chose publique ont
produits. Politique d’exclusion, tribalisme, clientélisme. La problématique de l’alternative au régime actuel dépasse donc le cadre des 53 partis politiques. Je ne veux pas en créer un de plus.
C’est pourquoi, j’invite les uns et les autres à rejoindre un espace politique ouvert, large, rassembleur et fédérateur des intelligences Centrafricaines qui sont multiples. Celui de Renaissance
Centrafricaine (R-CA). Je vous en expose brièvement les bases fondamentales et je vous demande de vous en emparer, car j’ai la conviction que c’est ensemble que nous ferons renaître notre
pays.
En tout
état de cause adhérer à Renaissance Centrafricaine c’est souscrire et s’engager pour
8
principes fondamentaux
-
Le principe de l’autorité
de l’Etat: démocratie participative et suprématie de la loi.
-
Le principe de liberté
d’agir dans les domaines de l’économie, de la culture, et du renforcement des liens sociaux et de la solidarité nationale
-
Le principe et l’exercice
de notre pleine souveraineté sur nos ressources stratégiques (les Hommes, les mines, la biodiversité et la jeunesse)
-
Le principe d’un peuple et
d’un pays ouverts à toutes les intelligences et aux savoir faire venus d’ailleurs
-
Le principe de l’impunité
des crimes et des délits et la réconciliation nationale
-
Le principe de l’éducation,
de la formation et de la valorisation du sango patrimoine national
-
Le
principe de la dignité, de la fraternité, du travail et de la juste récompense
-
Le principe de l’union et
de l’intégration africaine, de la paix dans le monde et du dialogue interreligieux.
R-CA s’appuie sur 6
leviers
- Politique de sécurité, de
défense et de citoyenneté
- Politique économique et financière
- Politique d’infrastructures, de décentralisation, de libre administration locale, de désenclavement et d’aménagement du territoire
- Politique de solidarité nationale, de concertation et de dialogue social et de justice
- Politique éducative et
culturelle
- Politique étrangère,
d’intégration africaine et de coopération internationale
R-CA a 7 forces motrices
-
Les
femmes
-
La
jeunesse
-
L’armée
-
Les acteurs économiques
notamment les paysans
-
Les TPP (travailleurs du
public et du privé)
-
La diaspora et les
ONG
-
Les anciens et les experts
étrangers cadrés par nos soins
Les priorités et le projet
politique, chacun de vous ici, au pays et partout où se trouvent des centrafricaines et des centrafricains, chacun participera directement à sa définition, à sa promotion et à sa mise en
oeuvre.
Dans l’immédiat, l’intérêt supérieur de notre nation commande que nous conjuguions nos efforts pour préparer le retour à la confiance entre
nous, et cela passe par la constitution d’une véritable plate-forme républicaine qui rassemblerait toutes les forces acquises au changement.
Aujourd’hui, par ma voix, la Renaissance centrafricaine (R-CA) lance un vibrant appel à tous ceux qui sont attachés à la paix et à la concorde nationale, qu’il s’agisse de
partis politiques, de syndicats, de confessions religieuses ou d’autres organisations de la société civile, pour qu’elles constituent rapidement un vaste Front pour le Changement et le
Redressement de la Nation (FCRN), une union qui pèserait suffisamment lourd pour dissuader quiconque serait tenté de confisquer le pouvoir de l’État.
Au-delà de la préoccupation immédiate concernant la préparation des conditions d’une alternance démocratique, le Front pour le Changement et le Redressement de la Nation peut
devenir la colonne vertébrale d’une démarche véritablement consensuelle destinée à la reconstruction de notre pays. C’est la condition sine qua none pour créer un environnement politique
favorable au retour de la confiance entre les Centrafricains, après les années de division, de haine tribale et de gabégies.
Nous considérons que le retour de la confiance entre nous est de nature à favoriser le retour de la confiance avec nos partenaires extérieurs. Ceux-ci, en nous voyant décidés à
enterrer la hache de guerre, à jeter la rancune dans l’Oubangui, et à tendre tous nos efforts vers la consolidation de la paix, comprendront que nous sommes enfin décidés à œuvrer au
développement de notre pays. Avec cette union, nul ne viendra nous redire « qu’il n’y a personne » pour remplacer le moment venu, l’actuel Président de la République.
En appelant à la constitution d’un tel Rassemblement, la Renaissance Centrafricaine (R-CA) ne nourrit aucune velléité d’hégémonie. Nous ne cherchons nullement à
caporaliser, à dominer. Bien au contraire : nous jugeons indispensable de garantir l’autonomie et la liberté d’action de chaque parti ou association. L’expression plurielle des opinions est
un facteur d’enrichissement du débat démocratique. Nous-mêmes tenons trop à notre liberté de jugement pour chercher à imposer quoi que ce soit aux autres.
Nous entendons simplement servir la cause nationale avec les autres, tous les autres, sans exclusive. Quand il est question de salut de la nation, les orgueils, les ambitions
personnelles ou les petits calculs devraient être abandonnés.
. Nous avons en commun une obligation, une
exigence ;
ü gagner les prochaines élections,
ü gagner pour les idées et les propositions que nous
portons,
ü gagner pour les valeurs de la
démocratie,
ü gagner pour
la REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Encore une fois, merci à tous. Je me tiens à votre disposition pour répondre à toutes
les questions que vous voudrez bien me poser.
journalistes et compatriotes lors de la conférence de presse