Javon Papa Zama, viré de la CBCA pour malversation
Les limogeages à la petite semaine, consécutives au coup d’Etat familial réel ou supposé du demi-dieu national Sylvain Ndoutingaï et dont le peuple centrafricain n’est toujours pas légitimement informé de la façon la plus solennelle qui soit, ont braqué leurs projecteurs sur deux infortunés adeptes dont le thuriféraire de Bozizé, M. Abakar Piko, Préfet de la Lobaye (Sud) et M. Lena, Sous-préfet de Bimbo (Ombella Mpoko).
Les décrets consacrant les limogeages de ces deux derniers griots rendus publics le jeudi 9 août courant ne donnent aucune indication sur les motifs de ces actes juridico-administratifs, comme ce fut les cas naguère, d’abord de Sylvain Ndoutingaï lui-même, puis de l’autre démiurge, Firmin Findiro tous les deux tombés de leur piedestal.
En choisissant ainsi de se séparer d’Abakar Piko, personnel hors-statut, c’est-à-dire non fonctionnaire, dans une préfecture toujours dans le viseur du pouvoir, la Lobaye, Bozizé se sera déjugé pour avoir promu n’importe qui n’importe où et aura ainsi donné la mesure de son incapacité à discerner et à n’agir que dans l’intérêt du Peuple centrafricain comme le prescrit le serment qu’il a prêté.
On se souvient qu’il y a un peu plus d’un an, que M. Abakar Piko, membre de la Cellule de la Communication de la Présidence de la République, co-promoteur et co-producteur de la tristement émission si décriée « Yé so é lingbi ti hinga » sur radio Centrafrique, a été nommé Préfet de la Lobaye. Son séjour dans cette préfecture a été régulièrement émaillé d’incidents aussi graves les uns que les autres.
On peut signaler l’enterrement d’une femme vivante par des jeunes l’accusant de sorcellerie ; l’affrontement entre jeunes chanvreurs avec des gendarmes suivi de mort d’homme ; des accidents répétés de moto dont un a fait à lui seul cinq morts, etc. Son intervention dans chacune de ces situations a mis en évidence son incompétence et il a toujours frôlé le lynchage. Comme quoi entre les bavardages et autres insultes des opposants sur les antennes et la réalité de l’exercice du pouvoir sur le terrain, il y a un fossé que M. Abakar Piko n’a pu combler. Mais on lui reprocherait surtout le racket des sociétés forestières.
Avant lui, son acolyte Javon Papa Zama, directeur général de la presse présidentielle, sachant à peine conjuguer le verbe mentir au présent de l’indicatif, a eu plus de chance pour avoir sauvé sa tête – on ne sait pourquoi – après avoir fait main basse sur une partie de la subvention allouée par Bozizé à l’orchestre de l’université de Bangui censée chanter à sa gloire. Cette indélicatesse lui a valu un tour à la Section de Recherches et d’Investigation (SRI) et un lynchage médiatique en règle avant de retrouver son fauteuil aux côtés du même Bozizé, comme si de rien n’était. Pour combien de temps encore ?
Rédaction CAP