La loufoque décision du président Centrafricain François Bozizé de commémorer le 52ème anniversaire de l’accession à l’indépendance de son pays en terre étrangère, a provoqué, comme l’auteur de cet acte avilissant lui-même devrait s’y attendre, une levée de bouclier instantanée et soulevé une vague justifiée d’indignation, somme toute légitime de la part de nombreux Centrafricains.
En vérité, l’idée de fêter l’indépendance de la Centrafrique en France est une décision ridicule et émotionnelle, sans portée politique véritable et n’est rien d’autre que le caprice d’un dictateur en mal d’attention et ne devrait être considérée que comme ce qu’elle est véritablement ; une bouffonnerie de plus à ajouter à son palmarès déjà fort élogieux dans ce domaine et qui bien naturellement continuerait de s’en aller crescendo. Point n’est donc besoin de s’y attarder.
Aussi, il serait important et primordial pour l’opposition de cesser de prêter flanc aux niaiseries, aux distractions de François Bozizé et de son clan afin de recentrer sa pensée, de concentrer ses forces, de se reconcentrer sur son but véritable ; l’accomplissement d’une alternance véritable par le biais d’élections juste, transparentes et équitables, seuls vecteurs de développement. Elle (l’opposition) qui nous a habitué aux divisions internes, aux désistements de dernière heure ou encore a de soudaines virevoltes alimentaires se devrait de (il n’est pas trop tôt) mettre de l’ordre et sonner le rassemblement de ses militants.
Une chose est on ne peut plus vraie, Bozizé semble hésiter de plus en plus à l’idée d’une révision de la constitution (sa décision a pourtant été prise il y a longtemps). Son fils Francis, catastrophe des catastrophes, a anticipé a tort que la disparition de son rival de cousin allait lui ouvrir la voie royale de la présidence, Que nenni ! Les évènements du 02 Aout semblent lui avoir rappelé de façon amère son effrayante impopularité parmi les jeunes Centrafricains, exception faite bien sûr, de la nuée de flagorneurs qui l’entourent.
C’est donc un homme honni, conspué et désavoué chez lui, mis en quarantaine par nombre de ses pairs dans la sous-région qui va donc tenter le tout pour le tout à Paris chez l’autre François, président de la République Française et en toute apparence allergique aux dictateurs qui ne semble décidément pas lui prêter attention. Pour ce faire les Bozizé père et fils ont eu la truculente idée de se rappeler à Hollande en lui offrant cette bien curieuse danse du ventre ; La fête nationale de la République Centrafricaine. Ils vont déplacer tout une république bananière sur les bords de la seine (pardonnez du peu), avec tout ce qu’il contient de personnages aussi véreux que violents…il y a une première à tout dit-on.
La sagesse Africaine aime dire que c’est lorsque le poulet n’a plus sa tête qu’il se débat le plus. Bozizé, handicapé par la perte d’une de ses pièces maitresses et rappelé à l’ordre par le peuple n’a aujourd’hui plus le choix que de gigoter. L’opposition devrait saisir ce moment pour ce ressaisir, et parler de sujet important tel la réforme du code électoral et s’apprêter à toute éventualité (au cas où Bozizé déciderait de se présenter ou pas) que de perdre son temps à discutailler sur les ripailles d’un dictateur en fin de carrière.
La meilleure défense c’est l’attaque et l’opposition n’a que trop joué en défense.
Nicodème Bessantoua (USA)
NDLR : La rédaction se réjouit de ce que l’aventure incompréhensible et surréaliste de Bozizé le jour du 13 août à Roissy CDG, pourtant fête nationale de la RCA, puisse susciter autant de réaction négative de la part des Centrafricains de par le monde. C’est la preuve que les Centrafricains restent parfaitement lucides et ne se sentent nullement concernés par les errements d’un soudard désespéré qui ne sait plus où donner de la tête et qui vient dilapider les maigres moyens d’un Etat qu’il a mis par terre en offrant un banquet aux abords des pistes de l’aéroport Charles de Gaulle de Roissy. Pathétique !