Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République
Centrafricaine (RJDH-RCA)
Bangui : Manifestation des candidats malheureux au concours de recrutement
dans les FACA
La maison
d’arrêt centrale de Ngaragba, située dans le 7èmearrondissement de Bangui a été détruite en partie, ce jeudi
par des jeunes candidats malheureux au concours de recrutement dans l’armée centrafricaine.
Ces jeunes qui se disent victimes de discrimination ont manifesté à travers toutes les grandes artères de Bangui, pour
contester, selon eux, ‘’l’opacité’’ dans laquelle le recrutement a été fait. Ils ont enlevé les portails de la prison, et plusieurs prisonniers ont profité de l’occasion pour s’évader.
Du quatrième au cinquième arrondissement en passant par le sixième et le septième arrondissement les jeunes
ont occupé les grands carrefours de la capitale, brûlant des pneus et criant à l’injustice. Le buste du président de la République,
François Bozizé, qui figure parmi ceux des cinq anciens chefs d’Etat, dans Jardin du cinquantenaire, dans le quatrième arrondissement de
Bangui a été également détruit.
« Nous dénonçons la manière
dont le recrutement a été fait. Nous demandons également le remboursement de nos frais de participation qui s’élèvent à 5000 FCFA », déclarent en chœur les
manifestants.
Depuis ce matin, ce sont les forces de l’ordre qui essaient de contenir les manifestants, elles utilisent des gaz
lacrymogènes ou tirent en l’air pour les disperser, mais en vain.
Il faut rappeler qu’au début du mois de juillet, un appel au recrutement des jeunes dans les forces armées
centrafricaines a été lancé. Pour 600 places, environ 10 000 candidatures ont été enregistrées. La proclamation a eu lieu mercredi soir. 650 candidats ont été retenus, d’où le mécontentement des
autres qui pensent que le recrutement a été fait sur une base ethnique.
Jusqu’ici, les l’Etat-major des armées ne s’est pas encore prononcé sur la situation.
Bangui : Vers le pourrissement du stock des
aliments réfrigérés
Bangui, 02
août 2012 (RJDH) – Le stock d’aliments réfrigérés risque de pourrir dans les prochains jours à cause des délestages intempestifs engagés par la société Energie centrafricaine (Enerca) pour ses
travaux. Les vendeurs sont en train d’évacuer ces aliments, et la population craint pour sa santé.
Dans les ménages, le constat est amer. « Depuis hier, les viandes que j’achète au marché sont pourries. Je me demande si je ne suis pas en train d’empoisonner ma famille au lieu de la
nourrir », s’interroge Nadine Mvogo, une habitante du quartier Benz-vi.
Au marché central de Bangui, les commerçants de la viande de bœuf, de poisson et d’œufs affirment être frappés de plein
fouet en ce moment. « Nous allons connaître une grande perte puisque nos viandes sont toutes pourries.
Il n’y a pas d’électricité et les chambres froides dans lesquelles nous conservons nos marchandises ne peuvent plus supporter les charges, vu que les délestages sont de longue
durée », a affirmé une vendeuse de viande de bœuf au marché central de Bangui.
Pour ce faire, certains commerçants sont en train d’écouler à un prix dérisoire leurs aliments réfrigérés. Selon
Abdel Chaïb, commerçant grossiste, « nous voulons juste éviter le pire, c’est-à-dire la perte de tous nos produits, c’est pourquoi nous
les vendons maintenant ».
Le ministère de la Santé publique a pour sa part mis en garde la population contre la consommation d’aliments pourris.
Selon un responsable de service de prévention des épidémies, les aliments comme le yaourt, la viande et les œufs en décomposition peuvent provoquer des maladies comme la diarrhée et bien d’autres
conditions, qui peuvent être nuisibles pour la santé.
Les travaux en cours à l’Enerca s’effectuent sur les installations de ses usines de Boali 1 et 2. Un calendrier de
planification de distribution de l’électricité a été mis en place. Les travaux en cours réduisent jusqu’à 55% des capacités de production de l’Enerca. Elle ne distribue maintenant que 8 mégawatts
pour toute la ville de Bangui. Les travaux vont durer jusqu’au 10 août prochain.
Bouar : Présence d’un groupe d’hommes en arme signalée
Bouar, 02
août 2012 (RJDH) – Au total, 200 hommes armés non identifiés sillonnent les alentours du village de Gnakai, à 70 kilomètres de la ville de Bouar (ouest). Cette information a fait l’objet d’une
réunion, le samedi 28 juillet, entre les autorités locales et le président de la jeunesse de Bouar.
« Ces hommes armés sont
rapides dans leur déplacement et ne sont pas stables. Ils sillonnent la préfecture, géographiquement dans le nord, afin de réussir leur objectif », a témoigné une
source à la sortie de cette rencontre.
« Nous avons organisé cette
réunion, avec toutes les autorités et les opérateurs économiques, pour trouver de stratégies afin de lutter contre l’insécurité causée par ces hommes armés », a expliqué
Privat Lékpanga, président de la jeunesse de la ville de Bouar.
Selon la même source, « le
village de Gnakai est devenu le théâtre de déplacements de plus de 200 personnes soupçonnées d’être des éléments du rebelle tchadien Baba-Laddé », a ajouté le président de la
jeunesse.
Sido: Les habitants de Molo quittent pour
le centre
Sido, 02
août 2012 (RJDH) – La population du village de Molo, localité située à cinq kilomètres de Sido, a trouvé refuge au centre Sido (nord) depuis quelques jours suite à la présence d’hommes
armés dans les campagnes, selon le président de l’Association locale de la jeunesse.
Selon les informations, la population a quitté la campagne pour des raisons de sécurité. Les habitants de ce
village s’inquiétaient des éléments du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), un groupe armé installé dans cette localité.
Le président de l’Association de la jeunesse rapporte qu’un guetteur du village, après une visite effectuée
mercredi au village de Molo, signalait que ces hommes armés avaient déjà quitté les
lieux ».
Depuis quelques mois, la présence de groupes armés en mouvement est signalée dans cette localité du
nord-ouest.
Boali : Deux personnes mortes pour une histoire de vol
de bétail
Boali, 02
août 2012 (RJDH) – Deux personnes ont trouvé la mort, le mardi 31 juillet, au marché à bétail du village de Bouboui, à 45 kilomètres de Bangui, sur l’axe Bangui-Boali
(ouest).
D’après les témoignages recueillis, un groupe de jeunes hommes aurait volé un bœuf appartenant à un éleveur peulh.
Ce dernier aurait suivi la trace des voleurs et les aurait surpris en train de transformer le bœuf abattu en viande boucanée. Apercevant l’éleveur, les bandits se seraient servis d’une arme
de fabrication artisanale et l’auraient tué.
Informés du drame, poursuit le même témoin, les autres éleveurs se seraient lancés à la poursuite des voleurs en
fuite. Sous le coup de la colère, les éleveurs seraient tombés sur un passant et l’auraient abattu.
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Boali afin de trouver les coupables.
Bangui : L’insalubrité gagne les marchés de
la ville
Bangui, 02
août 2012 (RJDH) – Les marchés de la ville de Bangui sont envahis par des ordures et des flaques d’eau. D’autres commerçants vendent à même le sol. C’est ce qu’a pu constater le RJDH,
qui a sillonné quelques marchés, ce jeudi 2 août.
« C’est un risque pour la
santé de la population de la ville de Bangui et de ses environs. Les marchés sont malpropres et il y a des ordures un peu partout. S’il y a de la diarrhée et des maladies parasitaires, c’est à
cause de ces cas d’insalubrité », a déploré Maurice Namngana, maire du 8ème arrondissement.
Selon Jean-Paul Ballet, vice-président de l’association des
commerçants et commerçantes du marché Combattant, « nous sanctionnons de trois mois de suspension
de vente toute personne responsable de cette insalubrité au sein du marché ».
« Je suis obligée d’acheter
des légumes qui sont vendus à même le sol. Leurs prix sont moins chers que ceux étalés sur les tables », a confirmé Martine, une des consommatrices de légumes de Gobongo,
un arrondissement de Bangui.
Quant à Adèle Biasset, vendeuse des légumes au marché de
Combattant, elle explique que les clients ne sont pas assez nombreux. « Si nous vendons les
marchandises sur les tables dans le marché, les feuilles de nos légumes vendus moisissent. Nous perdons des clients. C’est pourquoi nous préférons vendre au bord de la route »,
a-t-elle dit.
Mbaiki : Maltraitance des enfants pendant la période
des chenilles
Mbaïki, 02
août 2012 (RJDH) – Les enfants âgés de moins de cinq ans sont souvent exposés au paludisme pendant la période des chenilles à Mbaïki (centre-sud) et certains en meurent
même parfois suite aux mauvais traitements des parents.
« Nous avons enregistré plusieurs
cas de décès d’enfants ce dernier temps. Même à l’hôpital de Mbata, les majors ont déjà totalisé trois cas de décès d’enfants dus au paludisme, dont l’origine remonte à la période de la
cueillette des chenilles », a expliqué Ambroisine Maka, major à la pédiatrie de l’hôpital de Mbaïki.
Celle-ci identifie l’humidité de la forêt, le manque d’hygiène et la malnutrition comme les facteurs qui peuvent
favoriser le paludisme et ouvrir la porte à l’anémie chez l’enfant.
« A Mbaïki, les femmes et les
hommes accourent chaque jour dans la forêt à la recherche de chenilles (mets comestible). Chaque jour, certains enfants en provenance de ces campements souffrent de paludisme », a
constaté Ambroisine Maka.