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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 22:16

 

 

 

Godfroy Gondjé

 

 

 

La République Centrafricaine comme tout Etat au monde dispose des forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont la mission de défendre l’intégrité du territoire, c’est-à-dire de protéger l’espace national contre toute attaque extérieure et intérieure, d’assurer la sécurité et libre circulation des personnes et des biens à l’intérieur du territoire national dont la superficie, faut-il le rappeler, est de 623.647 km2.

Mais cette mission traditionnelle d’ouvrier de l’ordre et de la paix confiée à nos forces de défense et de sécurité ne semble  pas être comprise par le soldat centrafricain qui reste  plongé dans la vision irrationnelle à lui imposée par les mauvaises circonstances du temps depuis une décennie  à  savoir : résoudre les conflits exclusivement  par la violence des armes.

S’il est vrai que la logique militaire consiste à favoriser le retour  à la paix par la défaite pure et simple de l’adversaire ou la réduction des capacités de nuisance de l’ennemi en vue de le réduire à sa plus simple expression (car la puissance ne peut être que publique c’est-à-dire relevant exclusivement de l’Etat) et,  par voie  de conséquence, l’affirmation et l’augmentation de la puissance du vainqueur sur toute l’étendue du territoire national, il n’en demeure pas moins vrai que des interrogations fondamentales méritent d’être soulevées quant à l’incompréhensible et paradoxale cohabitation des forces de défense et de sécurité nationales avec des forces non conventionnelles comme le FPR du chef rebelle tchadien Baba Laddé à Kaga-Bandoro.

En effet, il est établi que dans cette partie du territoire centrafricain située dans le centre-nord, les forces rebelles étrangères multinationales du Tchadien Baba Laddé semblent cohabiter ensemble avec les ex-rebelles centrafricains de l’APRD et les forces gouvernementales, ce qui n’existe nulle part actuellement dans le monde. Pourquoi les forces gouvernementales si promptes à agresser des civils sans arme et non violents y compris les personnes vulnérables telles que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées, s’accommodent-elles sur son propre territoire de la présence des forces étrangères non conventionnelles? Pourquoi ne libèrent-elles pas ces populations de l’otage de ces forces étrangères nuisibles à la paix et au développement local, régional et régional? Peut-on encore croire à la mission sacrée de nos forces de défense et de sécurité? Le doute est permis.

Vu sous cet angle, le véritable  problème  qui se pose aux forces centrafricaines de défense et de sécurité  est  celui de  savoir  comment faire pour rompre avec la vieille méthode du soldat dévastateur de la nation, prêt à faire du mal à son compatriote pour rien, mais paradoxalement complaisant à l’égard de l’étranger pourtant viscéralement mauvais. Cette question permet de comprendre les différents maux  dont souffrent actuellement nos forces de  défense et de sécurité. 

Sans être exhaustif, parmi les maux qui gangrènent le milieu des FDS se trouve le problème de l’éthique et de déontologie professionnelle qui fait cruellement défaut. Les repères en la matière semblent ne plus existe. C’est ainsi que l’on a des soldats voleurs, violeurs, braqueurs, drogués, soulards à longueur de mois, inconscients, clanistes et tribalistes, indisciplinés. La soumission des subalternes aux autorités supérieures,  la perte du sens de l’honneur et des valeurs républicaines, l’immérité en termes de promotion en grade, sont entre autres les maux qui minent ce milieu. Il faut chercher les causes des différents  conflits  politico-militaires  que notre pays à connus ces derniers temps dans ces maux, de même que  l’explosion du phénomène  de  rébellion et la culture  des armes. Il y a même des militaires – soldats, gradés, sous-officiers et officiers - qui sont fiers de soulever ou d’avoir soulevé les armes contre les institutions  de  la république et la démocratie, oubliant que cette époque est révolue! Allons-y comprendre.  

L’utilisation des armes dans le but d’obtenir le pouvoir à tout prix étant incompatible avec les valeurs d’une société qui se veut démocratique, il y a lieu de repenser la gestion des forces de défense et de sécurité pour les rendre positives, c’est-à-dire opérationnellement efficaces et républicaines. D’où les quelques propositions suivantes:

-l’enseignement obligatoire des notions  civiques et  des valeurs républicaines à nos forces de défense et de sécurité dans tous les centres d’instructions militaires; 

-la dépolitisation et la détribalisation des postes de responsabilité et du recrutement au sein des forces de défense et de sécurité (armée, gendarmerie, police et services de renseignements civils);

-la nomination des hommes qu’il faut à la place qu’il faut (profils correspondant aux postes, intégrité morale, loyauté, santé physique et mentale) dans des postes de responsabilité dans les différentes structures des FDS, des cabinets et services administratifs des départements ministériels concernés (Sécurité publique et Défense nationale);

-la création d’une Ecole nationale de la culture de la paix;  

-l’envoi régulier de nos forces de défense  aux  différentes missions et opérations internationales de maintien de la paix (au niveau sous-régional, régional, continental et onusien);

-la formation des forces de défense et de sécurité en droit international humanitaire pour se familiariser avec les règles applicables en matière de «jus in bello», c’est-à-dire de droit des conflits armées;

-la vulgarisation de la culture des droits de l’homme  en milieu des forces de défense et de sécurité. 

L’objectif de la  présente  analyse  est de transmettre un message  fort  à l’attention de  nos soldats  qui doivent  comprendre  et se dire que « je ne suis  pas le soldat de la guerre mais  plutôt un artisan de la paix et du développement sans considération d’ordre ethnique, politique, religieuse ou sociale». 

Godfroy- Luther GONDJE - DJANAYANG

Expert Analyste en Gestion des crises politico-militaires

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 22:10

 

 

 

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Chirac-et-Villepin.jpg

 

Le-Pen.jpg

 

PARIS (AFP) - 12.09.2011 10:45 - La fracassante sortie de Robert Bourgi accusant la présidence Chirac d'avoir été inondée d'argent occulte africain a suscité lundi une onde de choc et bien des interrogations: si ce système a existé, a-t-il commencé avant 1995 et s'est-il poursuivi après 2005 ?

La fracassante sortie de Robert Bourgi accusant la présidence Chirac d'avoir été inondée d'argent occulte africain a suscité lundi une onde de choc et bien des interrogations: si ce système a existé, a-t-il commencé avant 1995 et s'est-il poursuivi après 2005 ?

Sorti de l'ombre par une interview fleuve au Journal du Dimanche, l'avocat franco-libanais, contre lequel des plaintes en justice ont été annoncées par Jacques Chirac et Dominique de Villepin, s'est démené lundi sur les radios (Europe 1, RFI, RMC), multipliant les détails croustillants sur ce qu'il appelle le "côté obscur de la Françafrique".

Une face sombre qu'il dit avoir prise en charge après la mort en 1997 de son "maître" Jacques Foccart, père fondateur, sous de Gaulle, de ce système de relations troubles maintenues entre Paris et ses anciennes colonies africaines.

Se qualifiant de "repenti", terme à connotation tant religieuse que mafieuse, l'avocat de 66 ans a évalué à "20 millions de dollars" les sommes qu'il a personnellement remises au président Chirac et à celui qui fut son secrétaire général à l'Elysée.

Outre les billets, sa besace était pleine de cadeaux, raconte-t-il, notamment pour le grand amateur d'épopée napoléonienne qu'est M. de Villepin. "Bustes de l'empereur, pièces rares qui concernent l'empereur..."

"Il y a deux ans, il me semble que Dominique de Villepin a fait procéder à une vente", a dit l'avocat.

Il admet n'avoir aucune preuve de ses accusations: "Dans ce domaine-là, il n'y a aucune trace".

M. Bourgi a étendu son réquisitoire aux prédécesseurs de Jacques Chirac, "Pompidou, Giscard d'Estaing, Mitterrand".

Accusations réfutées pour ce dernier avec prudence par Laurent Fabius. M. Mitterrand a-t-il touché de l'argent africain ? "A ma connaissance, non", a répondu son ancien Premier ministre socialiste.

Jugeant que tout cela "pue", Manuel Valls, candidat à la primaire PS, veut une enquête parlementaire sur "cette relation très particulière entre le pouvoir des gens de droite - mais ça a touché aussi la gauche il y a quelques années - et l'Afrique".

Alors que M. Bourgi s'emploie à exonérer l'actuel locataire de l'Elysée, qui lui a remis la Légion d'honneur en septembre 2007, de ces circuits d'argent occulte, M. Fabius a fait observer que Claude Guéant avait admis des conversations sur les financements chiraquiens entre l'avocat et Nicolas Sarkozy.

Un proche de M. Sarkozy, qui prend ses distances avec Bourgi, a assuré à l'AFP que cet avocat n'avait "jamais été conseiller officiel du président" et "traitait surtout avec Guéant plus qu'avec le président". Pour ce proche, M. Bourgi "apparaît plus motivé par sa rupture avec Villepin qu'autre chose".

L'ex-chiraquien Jean-François Probst conteste cette version. "Bourgi s'est dépensé sans compter pour Sarkozy auprès de nombreux chefs d'Etats africains lors de la présidentielle de 2007", a-t-il accusé dans Le Parisien. Il "a refait un deal avec Omar Bongo, qui lui aurait donné - dit-on - 1 milliard de francs CFA" (environ 1,5 million d'euros), a encore dit M. Probst, grand habitué, comme M. Bourgi, des capitales africaines.

Autre question soulevée par la confession de l'avocat: pourquoi parler aujourd'hui après des décennies dans l'ombre ? D'autant plus surprenant, relève son confrère du barreau l'ancien ministre UMP Patrick Devedjian, qu'en dévoilant ainsi les turpitudes auxquelles il dit avoir participé, M. Bourgi s'expose à des sanctions pénales.

Serait-ce, comme accuse M. de Villepin, pour torpiller sa future candidature ? Mais était-ce nécessaire pour barrer la route à ce candidat "qui n'a pas beaucoup d'espérance" ? s'interroge M. Devedjian.

M. Bourgi a sa propre explication: il a vu "trop de choses ignobles" et veut désormais "une France propre".

© 2011 AFP

 

L’argent de la Françafrique aurait aussi financé Nicolas Sarkozy


(Rue 89 12/09/2011)



 

(De nos archives) Jacques Chirac et Dominique de Villepin vont porter plainte pour diffamation contre l'avocat Robert Bourgi qui raconte dans Le JDD avoir convoyé des dizaines de millions d'euros provenant des régimes africains pour financer les campagnes de Jacques Chirac.

Le 29 décembre dernier, des câbles révélés par WikiLeaks parlaient de 28 millions d'euros détournés par Omar Bongo pour financer les activités politiques de Jacques Chirac mais aussi de Nicolas Sarkozy.

(La présidence gabonaise a fait savoir « ne pas être concernée » par les déclarations de l'avocat français. « Notre présidence date de 2009, on répond des faits à partir de là », a dit un proche d'Ali Bongo, l'actuel président du Gabon et successeur de son père Omar Bongo.)

Selon le quotidien espagnol El País qui publie ce mercredi soir plusieurs notes diplomatiques américaines, près de 28 millions d'euros auraient été détournés de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC) par le président gabonais Omar Bongo. Cet argent aurait profité à des partis politiques français, et plus précisément à Nicolas Sarkozy.

Au début du mois de juin 2009, alors qu'un juge parisien venait d'admettre la plainte déposée contre Bongo par Transparency International, l'autocrate gabonais s'éteignait dans une clinique de Barcelone.

Quatre jours après la mort du dictateur, soit le 12 juin 2009, un haut fonctionnaire de la BEAC se confiait à un diplomate de l'ambassade américaine de Yaoundé, au Cameroun (siège de la Banque). Selon lui :

« Les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de Bongo, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas Sarkozy. »

« La meilleure manière de voler de l'argent à une banque »

L'argent aurait profité « aux deux camps, mais surtout à droite, en particulier à [l'ancien président français Jacques] Chirac mais aussi Sarkozy. Bongo était le président africain préféré de la France », indiquent les câbles.

Des informations en ce sens circulent depuis des années. Dans « Affaires africaines », le journaliste Pierre Péan racontait déjà comment Omar Bongo avait financé, en 1981, les campagnes de Valéry Giscard d'Estaing et de François Mitterrand.

Le document confidentiel remis par l'ambassadrice américaine au Cameroun Janet Garvey à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton décrit en détail « la meilleure manière de voler une banque » africaine, contrôlée par le clan du président gabonais.

La BEAC regroupe les réserves des Etats membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale :

•le Gabon (qui en désigne le gouverneur),

 •le Cameroun (où est situé le siège),

 •la République du Congo,

 •la République centrafricaine,

 •le Tchad,

•la Guinée Equatoriale.

L'ambassade, pas en mesure de vérifier l'accusation

Selon le câble datant de juillet 2009, le gouverneur de la BEAC, le Gabonais Philibert Andzembe, avait placé en secret 500 millions d'euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société générale.

Un audit de la BEAC a été mené et aurait révélé des malversations encore plus larges et plus audacieuses, liées à la hiérarchie des officiels gabonais.

« L'enquête interne a montré que 36 millions de dollars [environ 28 millions d'euros, ndlr] ont été détournés via des chèques à des hauts responsables du Gabon. »

« Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds », conclut le télégramme signé de l'ambassadrice Janet Garvey.

Le président Omar Bongo est mort à la clinique Quiron de Barcelone, le 8 juin 2009, après 42 ans de règne sans partage sur un petit pays riche en pétrole. Son fils Ali l'a remplacé à la tête du pays en août de la même année.


Par Blandine Grosjean | Rue89 | 11/09/2011

© Copyright Rue 89

 

Fonds occultes: « Rien ne s’est arrêté avec Sarkozy » selon Probst


(ConnectionIvoirienne.net 12/09/2011)

Spécialiste reconnu de l’Afrique, Jean-François Probst a longtemps été collaborateur de Jacques Chirac au RPR et à la mairie de Paris avant de prendre ses distances et de devenir consultant international. Dans une interview au «Parisien» – «Aujourd’hui en France», il dresse un portrait peu flatteur de Robert Bourgi et des pratiques de la Françafrique.

J’ai connu Robert Bourgi avec Jérôme Monod à Grand Bassam en Côte d’Ivoire en 1982. C’était déjà un opportuniste et un affairiste », souligne Jean-François Probst, qui — en excellent connaisseur des nombreux réseaux de ce qu’on a appelé la Françafrique — a la dent dure à l’encontre de cet avocat d’affaires qui « a intrigué toute sa vie et a voulu se faire passer pour le successeur de Jacques Foccart, qui pourtant le détestait ». Toutes ces révélations supposées mélangent, selon lui, « des tas de choses vraies, des invraisemblances et des mensonges ». Elles « ne sont dictées, explique-t-il, que par la mythomanie et une soif de vengeance à l’encontre de Jacques Chirac, mais surtout de Dominique de Villepin, avec lequel il règle ses comptes à la veille du verdict dans l’affaire Clearstream ».

« La grande erreur de Villepin, tellement désireux de devenir le chef de la Françafrique, c’est de s’être appuyé sur Bourgi, dont il croyait se faire un ami. Puis Villepin a compris un jour que tout cela sentait le soufre et a dit à Bourgi : Il ne faut plus qu’on se voit. Vexé, Bourgi en a fait une maladie, a traversé la rue — pour passer de l’Elysée à la Place Beauvau — pour se jeter dans les bras de Nicolas Sarkozy qui était alors ministre de l’Intérieur et qui lui a dit : Viens chez moi. »

Toutefois, toutes ces pratiques de « valises de billets » entre l’Afrique et la France se sont-elles arrêtées avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée en 2007, comme le laisse entendre Bourgi? « Ce n’est pas crédible. C’est même le plus gros mensonge de sa vie. Rien ne s’est arrêté avec Sarkozy, qui avait pourtant prôné la rupture », réplique aussitôt Probst. Il rappelle que « Bourgi s’est dépensé sans compter pour Sarkozy auprès de nombreux chefs d’Etat africains lors de la présidentielle de 2007 » et que ce dernier « a filé à Libreville dès juillet 2007 et refait un deal avec Omar Bongo, qui lui aurait donné — dit-on — 1 milliard de francs CFA (NDLR : 1,5 M€) ». Le président gabonais, aujourd’hui décédé, « a utilisé Bourgi », assure Probst en rappelant une évidence : « Omar Bongo était un réaliste, pas un philanthrope. Certes, il arrosait tout le monde dans les campagnes électorales, mais il voulait surtout jouer le bon cheval. »

« Tout cela a existé. Le dernier interlocuteur de Bourgi à l’Elysée, c’était Claude Guéant, alors secrétaire général de la présidence », précise Probst, bien qu’il reconnaisse qu’« à l’Elysée comme au Quai d’Orsay, depuis le retour d’Alain Juppé, Bourgi est aujourd’hui persona non grata ». En effet, dit-il, « Bourgi a commencé à déplaire après le deuxième grand voyage de Sarkozy en Afrique — qui l’avait mené de Kinshasa à Brazzaville et Niamey en mars 2009 —, puis il a été écarté en douceur sous une montagne de fleurs et de couronnes. Sarkozy l’avait d’ailleurs décoré de la Légion d’honneur à l’Elysée dès septembre 2007. » Avant de conclure sans hésitation : « Après l’avoir pressé comme un citron, Sarkozy et Guéant vont le jeter… S’il a fait tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a dit, il mérite la prison! »


Le Parisien


Mis en ligne par Connectionivoirienne.net La Rédaction · 12 septembre, 2011 a 12:44 PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO FANUCCHI

© Copyright ConnectionIvoirienne.ne

 

Chirac, De Villepin et Sarkozy accusés d’avoir reçu des fonds occultes africains: La droite française au cœur du scandale


(Liberté 12/09/2011)

 

L’avocat français d'origine libanaise Robert Bourgi décrit avec force détails des remises de fonds d'Afrique, d'un montant “incalculable”, à des hommes forts de la droite française, notamment Chirac et De Villepin, mais épargnant Sarkozy, lequel est accusé par un ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac d’en avoir lui aussi largement bénéficié.

Au fur et à mesure que l’élection présidentielle française, prévue en mai 2012, approche, des scandales secouent la classe politique de l’Hexagone. Après la gauche, qui a été ébranlée par l’affaire Dominique Strauss-Kahn, c’est au tour de la droite d’être ciblée avec les révélations de l'avocat d'origine libanaise Robert Bourgi, 66 ans, et celles de l’ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse.

Dans ses déclarations parues dans l’édition d’hier, du “Journal du Dimanche”, il décrit avec un grand luxe de détails des remises de fonds d'Afrique, s’élevant à un montant “incalculable”, qu'il aurait opérées personnellement auprès de l'ex-président et l'ex-Premier ministre français entre 1997 et 2005. S’il a pris le soin d’exonérer l’actuel chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, ce dernier est impliqué dans l’affaire par un ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse. Celui-ci accuse Robert Bourgi d'en avoir également apporté à Nicolas Sarkozy, dans un livre de Pierre Péan à paraître cette semaine. En effet, alors que Robert Bourgi, qui est devenu un conseiller influent de Nicolas Sarkozy sur l'Afrique après avoir œuvré dans l'entourage de Jacques Chirac et Dominique de Villepin, affirme que “ni Omar Bongo ni aucun autre chef d'Etat africain, par mon intermédiaire, n'a remis d'argent ni à Nicolas Sarkozy ni à Claude Guéant”, son plus proche collaborateur, l'ex-Monsieur Afrique de Jacques Chirac, Michel de Bonnecorse, affirme dans un entretien accordé en février 2011 à Pierre Péan et reproduit dans son livre “La République des mallettes” que quand “il semblait évident qu'il y aurait deux candidats à droite (ndlr: pour la présidentielle de 2007 lorsque Dominique de Villepin, alors Premier ministre, et Nicolas Sarkozy étaient en concurrence), Robert Bourgi estima qu'il était temps de tendre la sébile pour les deux”. Il précise que Robert Bourgi “obtient de Denis Sassou Nguesso et d'Omar Bongo (ndlr: les présidents congolais et gabonais) des sommes conséquentes”, sans donner de détail sur les montants des fonds allégués ni sur leur utilisation.

Poursuivant, il ajoutera que quand il rentre à Paris, “Dominique de Villepin est à terre, après l'échec retentissant du CPE en avril 2006”, et “tout logiquement, Bourgi estime que désormais la route est dégagée pour Sarkozy. Villepin est cuit... Et au lieu de distribuer une mallette à chacun, il n'en fait qu'une, plus grosse, et la dépose aux pieds du ministre de l'Intérieur” de l'époque, Nicolas Sarkozy, affirme Michel de Bonnecorse. Il argumentera son accusation en soulignant que “le retour sur investissement a été immédiat après l'élection de Nicolas Sarkozy : Bongo a été un des tout premiers, sinon le premier chef d'Etat appelé par le nouveau président” après son élection, poursuit le diplomate.

Par ailleurs, le président gabonais “Bongo obtint alors un prêt pour l'Etat gabonais de 40 millions que Jacques Chirac lui refusait”. Ceci étant, Dominique de Villepin a qualifié hier d'“indignes” et “mensongères” les accusations de financement occulte des campagnes de Jacques Chirac, assurant que “tout cela n'est pas un hasard”. “Ces allégations sont mensongères et indignes”, a déclaré sur la télévision publique France 3 l'ancien Premier ministre. “On voit l'acharnement, la volonté de salir la présidence de Jacques Chirac”, déclare celui qui fut son secrétaire général à l'Elysée, son ministre et son Premier ministre. Saisissant au vol l’opportunité, François Hollande, candidat à la primaire socialiste en vue de la présidentielle de 2012, a demandé hier l'ouverture “d'une procédure judiciaire”. “Je demande que le garde des Sceaux puisse demander au parquet d'ouvrir immédiatement une procédure judiciaire, parce qu'on doit savoir ce qui s'est passé pendant toutes ces années, parce que ce sont de graves infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales et peut-être même davantage”, a déclaré l'ancien patron du parti socialiste sur la chaîne privée Canal +.


Par : Merzak Tigrine

© Copyright Liberté

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 02:34

 

 

alpha conde 8 decembre 2010

 

DAKAR AFP / 11 septembre 2011 23h00- Le Sénégal n'est pas impliqué dans une tentative de déstabilisation de la Guinée, a déclaré dimanche la présidence sénégalaise réagissant à des déclarations du chef de l'Etat guinéen Alpha Condé qui soupçonne notamment Dakar de complicité dans un attentat visant sa personne.

Il ne peut être question d'implication du Sénégal dans des problèmes de déstabilisation de la Guinée. (...) Le Sénégal abrite deux millions de Guinéens, 300.000 Sénégalais sont en Guinée, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la présidence sénégalaise, Serigne Mbacké Ndiaye.

(Ce) que je peux vous dire de la manière la plus ferme, c'est que le Sénégal, encore moins son chef d'Etat (Abdoulaye Wade), ne peut, en aucun cas, être mêlé à des questions de déstabilisation d'un quelconque pays au monde, à plus forte raison quand il s'agit de la Guinée, qui est un pays frère, un pays frontalier, a insisté M. Ndiaye.

Dans un entretien diffusé dimanche par la radio privée sénégalaise Sud-FM, le président Alpha Condé a accusé les gouvernements sénégalais et gambien d'avoir été au courant de l'attaque dont il a été la cible, en juillet, et a indiqué qu'il soupçonnait ces deux gouvernements de complicité.

Pour cette attaque lancée par des militaires le 19 juillet contre sa résidence privée de Conakry, tout a été préparé à Dakar, a soutenu M. Condé, qui s'en est sorti indemne.

Selon lui, parmi les cerveaux de l'attentat, figurent un responsable du principal parti de l'opposition guinéenne, un ex-ministre secrétaire général à la présidence durant la transition militaire en 2010 et un homme d'affaires proche de l'ex-chef de la transition militaire de 2010.

Les réunions se sont tenues à l'Hôtel (Méridien) Président de Dakar et, au regard des éléments en possession des autorités guinéennes, j'ai clairement dit au ministre (sénégalais des Affaires étrangères) Madické Niang et au ministre des Affaires étrangères de Gambie que j'estime (...) que les choses ont été préparées à l'hôtel (Méridien) Président à Dakar et qu'il y a des va-et-vient en Gambie et que j'estime que cela ne pouvait pas se faire à leur insu, a-t-il déclaré.

Je pense qu'il y a la complicité du gouvernement sénégalais comme du gouvernement gambien, même s'ils disent qu'ils ont manqué de vigilance, a-t-il affirmé.

Concernant ces allégations, Serigne Mbacké Ndiaye a répondu: Qu'on nous dise qu'il y a eu réunion au Sénégal, je ne confirme pas, je n'infirme pas. Le lieu qui a été cité est un lieu privé où n'importe qui peut aller et sortir. Ca, ça n'engage pas le gouvernement sénégalais, encore moins le président Wade.

Le président Wade - et ça, le président Alpha Condé en est conscient - s'est beaucoup investi (...) pour que la Guinée puisse assurer une transition et aller vers des élections transparentes en 2010, a indiqué M. Ndiaye, précisant s'être lui-même déplacé plusieurs fois dans ce cadre dans ce pays avec le chef de l'Etat sénégalais.

Alpha Condé a été élu au second tour de l'élection présidentielle en novembre 2010, et a prêté serment en décembre 2010, en présence notamment des chefs de l'Etat sénégalais et gambien.


(©)

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 01:51

 

 

 

Boz-pose-1ere-pierre.jpg

 

 

Selon des informations d’une source proche du ministère des affaires étrangères, l'ambassadeur d'Inde en résidence à Kinshasa en République Démocratique du Congo a écrit au ministre des affaires étrangères centrafricain le général Antoine Gambi pour l’informer que le gouvernement indien, malgré ses nombreuse recherches, n'a point réussi à dénicher les prétendus cimentiers répondant au nom de l’entreprise indienne qui devrait construire une cimenterie à Nzila à Bangui dont la pose de la première pierre avait été effectuée par Bozizé en personne en juin 2009.

Le général Gambi a fait état de la lettre du diplomate indien en conseil de ministres mais les explications demandées et fournies par le ministre Michel Koyt qui faisait partie de la délégation qui avait accompagné alors Bozizé en Inde où son beau-frère Emmanuel Bizot ministre des finances de l’époque avait signé l’accord du prêt indien de 29,5 millions de dollars caché au FMI et prétendument destinés à construire une cimenterie et à acheter une centaine de bus pour le transport urbain (voir nos précédentes parutions), n’ont convaincu personne.

Le ministre délégué chargé des mines ainsi que sa collègue du commerce et des PME ont avoué n’être au courant de rien s’agissant du dossier de la cimenterie. L’actuel ministre d’Etat aux Finances et au budget Sylvain Ndoutingaï a aussi fait part de son inquiétude en raison de ce qu’il va bientôt falloir commencer à rembourser les premières échéances du prêt indien dont il ne reste plus rien alors que le premier sac de ciment promis par Bozizé pour juin 2010 n’a jamais vu le jour et une bonne moitié des autobus indien de la SONATU est déjà en panne.

Michel Koyt a prétendu que leurs partenaires indiens auraient également foré sur tout sur le territoire centrafricain plusieurs puits appelés "doh mo gnon"  pour 20 millions de dollars environs mais personne n’est en mesure de prouver l’existence de ces puits. Cette affaire a tout l’air d’une opération de blanchiment d'argent sale à laquelle les plus hautes autorités centrafricaines se sont gentiment prêtées.

Rédaction C.A.P

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 01:03

 

 

 

Flash

 

logo cpjp

 

Que se passe-t-il encore à Bria ? Selon des informations d’une source proche de la CPJP tendance Abdoulaye Hissène ayant requis l’anonymat, la ville de Bria chef-lieu de la Haute-Kotto serait passée depuis ce dimanche sous le contrôle des éléments de la CPJP d’Abdoulaye Hissène à l’issue de violents combats qui se seraient déroulés depuis le début de ce week-end qui les auraient opposés aux éléments de l’UFDR de Zakaria Damane sur le sort duquel pèseraient quelques incertitudes. On ignore encore le bilan de ses affrontements.

C.A.P 

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 00:57

 

 

Bemba Gombo

 

Radio Ndéké Luka Dimanche, 11 Septembre 2011 13:13

Le président du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, ne sera pas candidat à l’élection présidentielle du 28 novembre en République démocratique du Congo (RDC). Les juges de la Cour Pénale Internationale ont rejeté, le 6 septembre dernier, sa demande de libération provisoire.  La décision a été rendue publique à la Haye, 9 septembre 2011.

Selon les prévisions du Greffe, ce procès prendra fin aux alentours de décembre 2012.

Depuis début juin, Jean-Pierre Bemba bataillait pour obtenir une mise en libération provisoire « pendant 17 heures », afin de pouvoir exercer « ses droits civiques ». Le sénateur congolais proposait de se rendre « en jet privé » en RDC et de rester une heure sur le sol congolais, le temps d’obtenir sa carte d’électeur et de s’inscrire comme candidat auprès de la commission électorale à Kinshasa. Il précisait en outre que les frais de voyage seraient pris en charge par sa famille et ses amis. 

 Déboutés fin juin par la chambre de première instance, puis par les juges d’appel, ses avocats avaient déposé une nouvelle demande, fin août, à laquelle ils joignaient une lettre du président du Sénat de la RDC, estimant que ce document offrait des garanties supplémentaires et constituait un accord de principe du gouvernement congolais. L’argument a été rejeté par les juges.

Pour la chambre, l’accusé « présente toujours un risque de fuite » et son intérêt à participer « au processus démocratique » n’annule pas ce risque. Les trois magistrats soulignent que leur refus se base uniquement sur les risques de fuite, et « ne peut pas être considéré comme une restriction déraisonnable de ses droits démocratiques ».

Jean-Pierre Bemba s’était aussi engagé à revenir devant la CPI, stipulant qu’il ne désirait pas vivre comme un fugitif.  Mais les juges affirment que la chambre n’a pas les moyens « de savoir si un détenu dit la vérité quand il (...) promet de revenir en prison s’il obtient une mise en libération provisoire ». Pour les juges, le sénateur congolais a les moyens logistiques et financiers de fuir.

Son leader incarcéré, le Mouvement pour la libération du Congo, pourrait choisir de soutenir l’un des autres candidats de l’opposition à la présidentielle du 28 novembre. Les candidats ont jusqu’au 11 septembre pour se faire enregistrer. 

 A titre de rappel, Jean-Pierre Bemba avait été autorisé à se rendre aux obsèques de son père, Jeannot Bemba, en Belgique. En janvier 2011, l’accusé avait aussi pu assister aux funérailles de sa belle-mère. En décembre 2010, il avait demandé une mise en liberté « pour raisons humanitaires », pour pouvoir se rendre au chevet de sa grand-mère en RDC, mais avait été débouté.

Accusé de crimes contre l’humanité commis en Centrafrique en 2002 et 2003, le sénateur congolais est en procès devant la Cour pénale internationale (CPI) depuis le 22 novembre 2010. Jean-Pierre Bemba a été arrêté dans sa résidence en banlieue de Bruxelles, en Belgique, le 24 mai 2008. Il avait été transféré à la prison de la CPI le 3 juillet. Il soutenait le régime du défunt président  Ange Félix Patassé, acculé par la rébellion de l’actuel Chef de l’Etat François Bozizé.

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 00:48

 

 

Bozizé KNK

 

Comme il est de coutume chaque année, le MLPC fait sa rentrée politique vers la mi-septembre. Alors qu’aucun texte légal ou réglementaire à ce jour en vigueur en République centrafricaine, n’oblige un parti politique à demander une autorisation préalable d’une autorité quelconque pour tenir une réunion, de surcroit sur un espace privé lui appartenant, le MLPC avait adressé au Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui une lettre d’information en date du 31 août 2011 relative à la tenue de sa Rentrée Politique en date du 10 septembre 2011 sur le terrain privé du Parti attenant à la Place de la Réconciliation Omar Bongo Ondimba, et communément appelé Place MARABENA.

D’ailleurs, pourquoi doit-on demander une autorisation pour tenir une réunion politique quel qu’il soit dans un pays démocratique? Copies de ce courrier ont cependant été adressées le même jour au Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et au Ministre de la Sécurité Publique.

Puisque le samedi 27 août 2011, le meeting unitaire de l’opposition (MLPC, RDC, ASD et CRPS) au même endroit, pourtant dûment autorisé par le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et du Premier Ministre, a été gravement perturbé par des jeunes manipulés par le pouvoir sous l’œil impassible des forces de l’ordre présentes aux abords de la Place Marabéna, le MLPC a tiré les leçons de cet incident et a sollicité dans ce courrier l’assistance des autorités en matière de protection policière.

Le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui a répondu le 5 septembre 2011 pour informer les responsables du MLPC qu’il prenait acte de leur lettre d’information, mais que pour les mesures de sécurité qu’ils sollicitent, cela ne relevait pas de ses compétences. Il a également adressé copie de cette lettre au Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et au Ministre de la Sécurité Publique.

C’est sur ces entrefaites que le mercredi 7 septembre 2011, le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, accompagné du Ministre de la Justice et du  Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui a convoqué la présidence du MLPC à une réunion en son cabinet. Le Ministre de la Sécurité Publique qui devait participer à cette réunion était absent.

Après l’exposé du Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Ministre de la Justice a pris la parole pour dire en substance que si la réunion devait se tenir dans un lieu public, une autorisation serait nécessaire selon la loi de 1901 applicable selon le principe de la subsidiarité, en l’absence de toute disposition légale ou règlementaire centrafricaine. Il a ajouté que puisqu’il vient juste d’apprendre que le lieu de la réunion est un espace privé appartenant au MLPC, la question devient difficile et requiert l’interprétation d’un juge. Puis, il a continué en proposant de fournir au Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation la documentation juridique nécessaire pour que celui-ci, en tant que Ministre de tutelle des partis politiques, puisse organiser une concertation devant fixer les règles du jeu à respecter par toutes les parties à l’avenir.

C’est sur ces entrefaites que le MLPC a conclu que la rentrée politique se tiendrait comme convenu, et à sa question expresse sur les mesures sécuritaires qu’il a sollicitées, le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation s’en est remis à son collègue que le 1er et 2ème Vice-Présidents du Parti ont rencontré le même jour dans son cabinet.

 Celui-ci a feint de n’avoir reçu aucun courrier du MLPC,  ni du Président de la  délégation spéciale de la Ville de Bangui ou de son collègue du Ministère de l’Administration du Territoire. Les copies de ces courriers lui ayant été aussitôt remis, il a conclu qu’il allait  répondre dans la journée, ce qu’il ne fera pas jusqu’à ce jour.  

C’est ainsi que grande fut la surprise du MLPC d’entendre le Ministre de la Justice, celui-là même avec qui un consensus a été obtenu en présence de son collègue de l’Administration du Territoire et du Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui, va déclarer sans sourciller depuis le vendredi soir à 21h 30 mn  sur les ondes de la radio et de la télévision nationales que le meeting du MLPC n’était pas autorisé sans préciser les fondements légaux ou règlementaires de cette « autorisation » ni la personne qui doit la donner. Pire encore, dans sa déclaration, il n’a jamais fait mention des conclusions de la réunion à laquelle il a participé ni de sa propre promesse de concertation ultérieure avec les partis pour arrêter les règles à appliquer aux réunions publiques politiques dans l’avenir, compte tenu du vide juridique actuel.

Le MLPC tenu à effectuer toutes ces démarches pour continuer à exercer ses activités politiques dans la légalité. Mais il faut noter pour le souligner que le Président François BOZIZE vient de  déclarer lui-même dans son violent discours en langue nationale sango prononcé le samedi 10 septembre 2011 à l’occasion de la clôture des Etats généraux des Finances, qu’il a interdit la rentrée politique du MLPC parce que ses dirigeants l’auraient convoquée sans en informer les autorités, et qu’en réalité l’opposition préparait des actes de subversion dont il n’a bien sûr donner aucune preuve ni commencement de preuve. François BOZIZE est même allé jusqu’à déclarer en substance que « celui qui prétend qu’il n’y a pas de démocratie en RCA soit écrasé par un véhicule dans la rue » démontrant ainsi à l’évidence que la pathologie dont on dit qu’il souffre et que son fils Francis craint qu’elle ne l’emporte bientôt commence a avoir de fâcheuses conséquences sur son comportement.

Venant du Président de la République lui-même, cet aveu confirme si besoin en était encore, que l’opposition démocratique n’a désormais plus droit de cité en République centrafricaine aujourd’hui. Exclue de l’Assemblée Nationale, interdite de réunion y compris dans ses espaces privés, la démocratie centrafricaine n’est plus qu’une coquille vide. L’interdiction de la rentrée politique du MLPC que tente maladroitement de justifier Firmin FEINDIRO, ce Ministre aux ordres et en service commandé, est un acte attentatoire aux libertés individuelles et collectives inscrites dans la Constitution et une violation des dispositions de l’ordonnance sur les partis politiques en République centrafricaine.

C’est tout simplement de la provocation car un parti politique dont la vocation est d’accéder au pouvoir ne peut qu’être à la base d’activités forcément subversives aux yeux des dirigeants d'un régime politique allergique aux règles les plus banales de la démocratie. Partout ailleurs dans le monde, la démocratie est gagnée en enfreignant aussi certaines lois et règles stupides mises en place par des potentats incultes et kleptocrates afin de leur permettre de se maintenir au pouvoir et se la couler douce. Mais comme les Centrafricains sont connus pour être d’indécrottables dociles, ils vont encore cette fois-ci se coucher face à un tel déni de démocratie.

Pourquoi le demi-dieu Firmin FEINDIRO a cru devoir s’autosaisir de ce dossier du MLPC au détriment de ses collègues de l’Administration du Territoire et celui de la Sécurité publique ? François Bozizé ainsi que tous ceux qui de près ou de loin œuvrent pour la pérennisation du régime KNK n’agissent pas nécessairement au quotidien dans la légalité. Les Lois centrafricaines ne sont pas applicables à tout le monde. Il y a ceux qui ont le droit de se jouer de ces Lois et il y a les autres. Pourquoi seulement en 2011, le MLPC ne doit pas effectuer sa rentrée politique alors qu’il l’a toujours fait par le passé ? A force de tout verrouiller, la marmite va inévitablement imploser un de ces quatre matins et Bozizé ne s’en prendra qu’à lui-même. A bon entendeur, salut !

Rédaction C.A.P

 

 

L’armée intervient dans un meeting de l’opposition centrafricaine

Par RFI dimanche 11 septembre 2011

Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) a été empêché ce samedi 10 septembre 2011 de tenir son meeting de rentrée comme il le fait chaque année. Des forces de l'ordre dont des membres de la garde présidentielle, ont envahi la réunion. Pour le gouvernement, cette réunion était une provocation : le MLPC n'aurait pas demandé comme la loi l'y oblige, d'autorisation pour tenir cette réunion. Une explication contestée par les représentants du MLPC.

Gabriel Jean Edouard Koyambounou, vice-président du Mouvement de libération du peuple centrafricain : « Ils ont arraché les banderoles, ils ont tout cassé »

Firmin Findiro, porte-parole du gouvernement centrafricain : « Ils n'ont pas déposé de demande d'autorisation pour cette réunion. Le gouvernement juge que cette démarche est une provocation »

Le 27 août dernier un meeting du Front pour l'annulation et la reprise des élections (Fare 2011) avait également été perturbé par l'intervention des forces de l'ordre, faisant 7 blessés.

 

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 23:41

 

 

 

CLASSE ET COMPORTEMENT POLITIQUE DIFFICILE COHABITATION ?

L’actualité politico-sociale de ce dernier trimestre reste tributaire d’intelligence politique qui réduise à néant les actions prévues et définies par la constitution nationale.  Des flagrantes violations de cette dernière d’un côté par le pouvoir de Bangui qui a prit solennellement l'engagement de bien remplir les devoirs d’une fonction et qui est garant de la constitution et de l’autre côté par l’opposition politique qui se croit plus respectueuse de ladite constitution mais dont sa mise en application ne profite pas aux actions à mener sur l’étendue du territoire. La craintive cohabitation entre le pouvoir en place et l’opposition démocratique au lendemain des élections groupées de janvier 2011 motive de plus belle chacune des parties engagées politiquement à désenchanter l’un l’autre de la responsabilité de la violation de ladite constitution sans soucis aucun des dangers sur l’avenir de la nation pourtant soumise, entre autres, aux hypothétiques retombés des discussions de la Table Ronde de Bruxelles 2011 dont l’effectivité du financement à venir dépend du comportement responsable des autorités et des politiques d’actions appropriées. Pourtant des états généraux des finances, réalisés à dessein, qui viennent de finir a conçu des recommandations techniques pour accommoder la gestion financière de l’Etat.

Le 27 août dernier, en violation de la constitution, un meeting de l'opposition organisé par le Front pour l'annulation et la reprise des élections (FARE-2011) avait été violemment agressé par des hommes qui avaient lancé des pierres faisant sept blessés. L’opposition accuse le pouvoir de Bangui lequel ne dément pas l’attaque. Samedi 10 septembre 2011, dans un discours sec donné en sango à la fin des états généraux des finances organisé à l’Assemblée Nationale, le président centrafricain a apprécié à sa juste manière un autre meeting du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC, membre de FARE 2011) recalé, pourtant porté à la connaissance de l’autorité compétante par voie officielle le 31 août 2011. En ces mots il disait : conformément à la loi, la tenue d'une réunion publique fait l'objet d'une demande adressée à l'autorité compétente, le ministre de l'Administration du Territoire. Ce sont des provocations que de déclarer sur les chaînes étrangères qu'on a été interdit de réunion ou qu'on a empêché la tenue de son meeting. Et à ajouter que : Dans ce cas d'espèce, il n'y a aucune demande officielle. (...) J'estime que ce n'est pas de cette façon qu'on doit se comporter dans un pays qui a ses règles (...). Un parti politique a annoncé vouloir faire sa rentrée politique privée. Mais la rentrée politique n'est pas une cérémonie privée qui se limite à la famille, a-t-il dit.

Outre cette guerre de suprématie et de leadership politique au sommet de l’état, le peuple a assisté de manière passive à une valse d’audition et d’examen judiciaire d’un ministre d’état encore en fonction et d’un ex-ministre candidat à la députation dans le 7e arrondissement sur une affaire sulfureuse qui aurait trait au détournement de denier public mais pour laquelle les prévenus ont, eux-mêmes, démentis l’information par la voix des ondes parce que salis par une presse privée en ligne. Eux-mêmes ont classé le crime « top confidentiel ». L’affaire, officiellement reste toujours non médiatisée, comme il est (surtout) coutume quand elle engage les autorités fidèles au KNK, mais continue d’être entretenue par le plus zélé des concernés qui nargue encore une presse en ligne prise en partie. Sans respect de la constitution. Multipliant des « droits de réponses », comme dit Centrafrique-Presse.over-blog.com qui publie les saugrenus désirs de défenses du ministre d’état, ce dernier paraît une autorité qui n’a plus de sens interdit. Des affirmations types, je cite : « Ou est ce que j'ai eu l'argent pour payer mes  cautions en 1999 et 2005 pour briguez deux fois la magistrature suprême de l'État ? A vous de répondre. » Et « Je suis fier d'être riche et immensément riche pour un centrafricain. Je n'ai pas encore dépensé mon salaire ridicule de ministre depuis le 19 juin 2005 jusqu'aujourd'hui. » Encore « L'ensemble des banques dans le monde qui gèrent notre fortune familiale nous versent mensuellement   plus 25 millions de francs CFA ... Facile à vérifier. N'est ce pas? » Ou encore « Que Monsieur Adrien Poussou se rapproche de la greffe de la cours constitutionnelle pour savoir si je n'ai pas payé ma caution de 5.000.000 f CFA en 2005 pour briguer la magistrature suprême de l'État avant de me retirer en faveur du Président Bozize. » Pire encore « Aujourd'hui c'est Lui et demain ce sera peut être mon tour A la tête de la Nation... » méritent que l’auteur soit immédiatement placé sous instruction judiciaire ou qu’il soit entendu devant la nation à l’Assemblée Nationale sur l’origine de ses fortunes et ses velléités. En temps normal les revenus d’un citoyen centrafricain haut cadre fut-il ne lui montent pas si facilement au nez. Contre la constitution, l’auteur de l’affirmation a déclaré un coup d’état à l’actuel pouvoir de Bangui, quand bien même présidentiable et future président de la République, à ses mots. C’est inquiétant que ses allégations soient restées sans suite et sans manifeste des autorités centrafricaines qui lisent pourtant Centrafrique-presse devenu pour eux un site « des Milles Collines ».

Une autre épine dans les pieds du peuple reste le fragile état de santé du Chef de l’état attaqué par une maladie incurable qui entrainera son décès évoqué dans un courrier accusateur adressé à un réfugié centrafricain résidant aux USA par un fils légitime de Bozizé et dont un démocrate engagé demande à la cours constitutionnelle de mettre en place un comité spécial conformément à l’article 34 de la Constitution du 27 décembre 2004. La personne donnée pour malade a démenti, personnellement, l’information le samedi 10 septembre 2011 à la fin des états généraux des finances, sans présenter de preuve de son meilleur état de santé mais néglige la source qu’il déconsidère vu la stature de l’intéressé.

Que les autorités politiques qui n’ont rien de politiciens professionnels sachent qu’il n’est pas gai de parler de leur laxisme, de leur faste train de vie à la vitesse supersonique, de leur cécité à respecter les engagements pris pour défendre les intérêts régaliens  et de leur propension à la multiplication des violations de la constitution qui créent des brisures sociales.

Difficile de comprendre l’essence du manquement centrafricain.

On a beaucoup écrit que si, dans le passé, la religion avait constitué un principe essentiel de différenciation politique, il n'en est plus de même aujourd'hui. On s'est également demandé si la classe sociale continuait d'avoir une incidence sur le comportement politique. La question est jusqu’alors imminente, à la vue des tenues non moins décentes de certaines autorités nationales. Ceci révèle encore que l’ambivalence de certains proches collaborateurs de François Bozizé et lui-même n’est plus étonnant  pour des hautes autorités d’une République. Il fut un temps où les politiques centrafricains étaient distingués de leurs comportements politiques et de leurs systèmes d’opinions et d’attitudes qui leurs sont associés et qui restent fortement dépendants du niveau d’intégrations religieuses et de l’appartenance objective et subjective à une classe sociale. Ils sont nombreux s’il faut les citer par devoir de mémoire mais là n’est pas la préoccupation.

Force est de constater que ce que l'analyse, menée à partir d'entretiens non directifs et d'enquêtes par questionnaires, révèle, à l'origine des comportements politiques, ce sont les croyances et les convictions, les implications affectives, la représentation du champ social, les systèmes de normes et de valeurs caractéristiques notamment des confessions religieuses et de la classe ouvrière. L'emprise de ces structures symboliques est largement tributaire de l'histoire des individus et de leurs groupes d'appartenance.

L'analyse des vécus de ces deux dernières décennies et sa confrontation avec les comportements plus récents montrent à la fois le profond enracinement culturel des systèmes d'attitudes ainsi constituées et leur évolution, inséparable des mutations globales de la politique centrafricaine.

Francis Macaire YABENDJI-YOGA

Infographiste - Journaliste

 

A

 

Monsieur le Directeur de Publication de Centrafrique Presse

 

Je voudrais réagir sur le dernier « droit de réponse » que  le Ministre Gouandjika nous a servi ces derniers jours.

Tout en vous félicitant pour la probité dont vous faites preuve en publiant ses « papiers », permettez moi d’attirer votre attention sur le rôle éducatif qu’est celui du métier de la presse, qui n’autorise pas que des torchons soient mis à la disposition de vos lecteurs ; aussi, voudrais je vous prier de considérer l’impact éducatif qu’auraient ces distractions de mauvais goût que nous écrit ce Sinistre individu en mal de popularité, avant de les mettre en ligne.

Je m’attaque ici, non pas sur le fond des allégations de ce pitre, mais plutôt sur la forme rédactionnelle du courrier écrit des « mains » d’un MINISTRE, qui les destine à la publication… Cela dit en passant, rafraîchissons lui la mémoire : y a t – il  déjà eu un PDG de la SOCATEL en RCA ? Un DG et un PCA oui, mais PDG d’une société d’Etat ???...  Je crains que le démon de la prédation demeure vraiment en ce personnage haut en couleur qui croit que toute structure qu’il « dirige » lui appartient!

Dites aussi à Monsieur Gouandjika que s’il souhaite se faire « greffer » un cerveau d’humain à la place de celui de têtard qu’il possède actuellement, ce n’est certainement pas auprès de la Cour Constitutionnelle qu’il doit prendre attache ;

NON, Monsieur le Ministre, on dit  « le » greffe, quand il s’agit des Tribunaux, et lorsque vous l’écrivez à votre manière, vous donnez l’impression que la Cour Constitutionnelle est la clinique que vous recommandez à tous ceux qui veulent se faire lobotomiser comme vous, ce qui est inacceptable car  personne ne vous ressemble dans ce bas monde. Vous êtes unique dans votre genre !

Par ailleurs, retenez une bonne fois pour toutes que l’on écrit la Cour avec un « C » majuscule, par respect pour cette grande institution, que vos semblables et vous, avez chargée de nains en RCA… ! CONSEIL : relisez vos écrits avant de les faire publier… Vous éviterez ainsi de confirmer votre rang d’analphabète du gouvernement.

Monsieur le MINISTRE, quand vous écrivez : « Je rappelle A », (A) majuscule, vous me donnez l’impression de ne  pas connaître votre orthographe! On écrit plutôt : « …Je rappelle à …», (à) accent grave, de même, vous écrirez : « …mon tour à la tête… ».

Oui, je sais, vous répondrez que le Français n’est pas votre langue maternelle…, mais souvenez vous au moins de ce que votre maître vous a enseigné, à moins que, pendant que vos camarades étaient présents intellectuellement en classe, vous, n’y soyez que physiquement, car votre mental de bourricot se trouvait en divagation, ou quelque part à la recherche d’un butin à prendre.

Vous écrivez aussi s’agissant de « vos noces politiques » avec Bozizé: « Aujourd’hui c’est Lui et demain ce sera peut être mon tour A la tête…. » ; Ne trouvez vous pas que cette phrase est mal construite, et qu’il lui manque un verbe pour la rendre plus élégante ? C’est vrai que l’élégance n’est pas dans votre culture, mais tout de même… Monsieur le Ministre !...

Lorsque l’on vous lit, on a l’impression d’entendre chanter l’une de ces griottes qui aiment à se tourner le popotin afin de s’attirer les faveurs du « père de la nation » ! Seulement, vous devez savoir que votre époque est révolue et vos noces rompues. Ensuite, que contrairement à la vôtre qui s’arrêtera de fonctionner lorsque votre époux politique vous aura quitté, notre mémoire demeurera vive pour nous souvenir du modèle de votre veste, que vous ne pourrez plus retourner.

Je suis profondément offusqué et attristé de découvrir autant de carences à ce niveau de l’Etat !

Question : si vous ne savez plus très bien quelle est l’origine de votre fortune,

Etes -vous au moins sûr que le nom que vous portez est bien celui que vous a donné votre géniteur ?

Avouez que vous avez troqué ce patronyme contre le costume de scène rouge pourpre  que vous affectionnez tant ! Au fait, vous l’avez toujours?...Dommage ! Car très bientôt les projecteurs seront coupés sur votre spectacle de clown ; vous auriez mieux fait le refiler plus tôt à l’un de vos collègues !…

Je n’ai vraiment pas envie de m’intéresser au fond de votre droit de réponse, tant il est ridicule, mais je vous conseille vivement de vous faire couper régulièrement les cheveux pour éviter d’accumuler tant d’électricité statique au dessus de votre haricot.

Ne réagissez pas, de grâce… !

 

           Un fidèle lecteur de Bangui   

 

 

 

LES ELUCUBRATIONS DE FIDELE NGOUANDJIKA : UNE INSULTE A NOS SOUFFRANCES

 «  A quelques-uns l’Arrogance tient lieu de grandeur ; l’inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d’esprit. » Jean de La Bruyère.

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L’actualité Centrafricaine de ces dernières semaines fut abondante. De l’ultimatum de Baba Ladé à la malédiction des ¼ de finale de l’Afrobasket en passant par les catastrophes naturelles, la diffusion de la liste des 22 Most Wanted par la fatwa du KNK en France sans oublier la crise de l’Université de Bangui et j’en passe. Dans ce flot, le droit de réponse de Monsieur Fidèle Ngouandjika, Ministre de l’Agriculture et du Développement rural, anciennement Porte-Parole du Gouvernement et Ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies à un article paru dans Centrafrique-Presse a retenu mon attention.

Dans un billet daté du lundi 05 septembre 2011 intitulé : « Un nouveau riche centrafricain : vous avez dit la folie des grandeurs ? » Centrafrique Presse s’est interrogé sur l’origine des fonds de la construction de l’hôtel NGOUANDJIKA de Boyrabe.

La réponse, une non-réponse plutôt, du principal concerné, en date du 08 septembre 2011 contient une révélation de grande importance.

Que nous dit-il ? Ceci : « Souvenez-vous mon cher Prosper Ndouba que mon Hôtel (2 étages en construction) a servi successivement en 1996-1997 de base arrière des milices KARAKO de Patasse et 2002-2003 aux BANYAMOUNLENGUES toujours (sic) de Patasse et votre ami et frère le Congolais Bemba. » (sic).

L’auteur de ces propos nous avait habitués à ses « absurdités ». Celle-ci est d’une nature différente.

 

Complicité ou aveux de Culpabilité ?

Ecartons d’emblée une hypothèse, celle émise par Adrien Poussou qui, dans un article publié sur l’incontournable Centrafrique-Presse le 09 septembre 2011, sous la forme d’un questionnement, nous interpellait sur la santé mentale de Fidèle NGOUANDJIKA (1).

Fidèle NGOUANDJIKA est indubitablement en pleine possession de tous ses moyens ; point n’est besoin d’être expert en psychiatrie pour l’affirmer. A preuve la cohérence des propos qui sont les siens.

Retour sur ses aveux.

Ils contiennent l’énoncé de faits dont le Directeur de Publication de Centrafrique-Presse serait au parfum, bien au courant, comme un secret partagé puisqu’il écrit : « ...Souvenez-vous… ». Souvenir et non information, encore moins information de première main.

Ceci semble être corroboré par l’usage de marques de familiarité : « …mon cher Prosper… ». Ironie ? En partie certainement. Il y a probablement plus. Sur le fond, on décèle une complicité de longue date entre les deux protagonistes puisqu’il est écrit : « … des milices KARAKO de Patasse et 2002-2003 aux BANYAMOUNLENGUES toujours de Patasse et votre ami et frère le Congolais Bemba ».

La référence à Patassé, à [l’] « ami et frère (…) Bemba » renvoie à des affinités communes et partagées.

 

Débat entre alliés d’hier ? En saurions-nous plus ? Il revient à Fidèle Ngouandjika d’étayer ses affirmations à charge par Prosper Ndouba de confirmer, d’infirmer et/ou de dire ce qu’il sait ou ne sait pas.

Cela sera d’intérêt général, une contribution à l’Histoire centrafricaine ou à l’écriture de chroniques des temps actuels.

Plus important encore, la réponse de Fidèle Ngouandjika contient l’aveu selon lequel son « … Hôtel (2 étages en construction) a servi successivement en 1996-1997 de base arrière des milices KARAKO de Patasse et 2002-2003 aux BANYAMOUNLENGUES toujours (sic) de Patasse et votre ami et frère le Congolais Bemba. ».

 

Ainsi les milices Karako ont eu pour base, unique ou non on ne sait, l’hôtel de Fidèle Ngouandjika.

Qui sont les milices Karako ? Au regard de la légalité républicaine, ni plus ni moins qu’une association de malfaiteurs à l’initiative des responsables civils et militaires de l’époque chargés des basses œuvres ethnocidaires notamment et plus généralement des assassinats et meurtres connus de sinistre mémoire dont le plus connu est sans aucun l’exécution de Christophe Grélombé et son fils Martin.

Fidèle Ngouandjika n’a jamais dénoncé la présence desdites milices dans sa propriété pas plus qu’il ne s’est démarqué de leurs pratiques criminelles.

Mieux : il leur a fourni un lieu de regroupement. De là, ils recevaient les instructions utiles à la commission de leurs forfaits ; de là, ils reprenaient des forces pour tuer d’honorables citoyens sans armes ; de là ils partageaient leurs butins.

Ce faisant, Fidèle Ngouandjika a enfreint les lois de la République en se rendant coupable de complicité par fournitures de moyens d’association de malfaiteurs, des délits et crimes commis par ceux-ci.

Les révélations contenues dans sa réponse (2) du 08 septembre 2011 sont des faits nouveaux qui mettent en échec la prescription et justifient dès lors l’ouverture d’une information judiciaire de ces chefs.

Voilà l’occasion ou jamais d’établir la vérité sur cette milice dont les responsables sont, à l’en point douter, connus de Fidèle Ngouandjika car c’est avec eux qu’il a négocié pour la prise de possession des lieux.

 

Fidèle Ngouandjika n’en reste pas là.

 

Le voilà, en 2002-2003 qui réitère ses alliances délictueuses. Cette fois c’est Bemba et les Banyamulenges de sinistre mémoire.

Mais qui sont les Banyamulenges ? Le 23 novembre 2010, le témoin n° 38 du procès de Monsieur Jean Pierre Bemba Gambo qui se déroule à la Hayes raconte ceci : « Comment saviez-vous que c’étaient des rebelles de Jean-Pierre Bemba ? ». « Nous connaissons l’uniforme de notre armée centrafricaine, la couleur des bérets, les rebelles portaient des bottes en caoutchouc, ils n’avaient pas la morphologie des centrafricains. Ils parlaient lingala, la langue du Congo, du Zaïre comme on dit encore chez nous à Bangui ».

Le témoin raconte comment les rebelles de Bemba surnommés des « banyamulenge », se sont installés au PK12, un carrefour très important. Il explique comment, dès le lendemain de leur arrivée, ils ont commencé à piller, à saccager les maisons, bastonner les gens et semer la terreur dans la population qui a rapidement fuit. (3).

 Les Banyamulengués, une milice de Jean Pierre Bemba que le régime de l’époque avait fait venir à Bangui en violation des règles régissant nos relations avec la République Démocratique du Congo ainsi que nos obligations internationales. C’est pour ces crimes que le chef de cette ancienne rébellion congolaise est jugé à la Haye en ce moment.

 

Le mode opératoire est identique. Récidiviste, Fidèle Ngouandjika a sciemment fourni assistance et moyens à Bemba et sa horde.

 

Des lieux susceptibles de servir de base aux milices Karako, aux Banyamulenges ne manquent pas dans Boy-Rabe ou ailleurs. Pourquoi toujours chez Fidele Ngouandjika ? Tout porte à croire qu’il y a consenti en connaissance de cause ; qu’il a peut-être devancé les sollicitations des chefs guerriers.

 

Sa place n’est assurément pas à Bangui. C’est à La Haye qu’il devrait se trouver, au Tribunal Pénal International, sur le banc où est assis Jean Pierre Bemba Gombo.

 

Gageons que les avocats des parties civiles, Maître DOUZIMA-LAWSON et le bâtonnier ZARAMBAUD le feront citer à comparaître, au moins comme témoin de dernière minute, la procédure le permet et la perte de son immunité ministérielle, un clin d’œil à exploiter, afin d’éclairer le Tribunal sur les faits reprochés au tristement célèbre Bemba. De la place qu’il occupait dans la chaîne de commandement, il est en mesure de fournir des éléments d’information sur la direction des opérations militaires.

On ne peut, en effet, fournir un lieu de regroupement sans être un homme de confiance, toute information sur la configuration des desdits lieux est précieuse pour l’ennemi et peut valoir défaite pour les forces qui l’occupent.

 

La place de Fidèle Ngouandjika n’est plus au gouvernement eu égard à l’énormité de l’aveu qu’il fait. Un complice de crime contre l’humanité et de génocide pourrait-il faire partie d’un gouvernement qui se proclame républicain ? Je suis étonné qu’il n’ait pas été démis séance tenante de ses fonctions gouvernementales.

Une dernière question me taraude. La cession de la jouissance de sa propriété par Fidèle Ngouandjika était-elle sans contrepartie financière ? On peut légitimement en douter. L’on sait combien Bemba et le MLC tenaient à conserver Bangui comme voie d’approvisionnement. Qu’ils aient desserré les cordons de la bourse à cet effet n’étonnerait personne sauf à être benêt.

 

Ceci conduit à émettre l’hypothèse que cette fortune qui est brandi sans pudeur trouverait sa source dans cette transaction : une moisson de crânes contre le produit des diamants de sang.

 

Le Parquet de Bangui devrait porter ses phares sur la question de l’origine de cette fortune. Fidèle Ngouandjika gagnerait à en établir spontanément les contours. Il me souvient qu’interpeller par un journaliste de la presse internationale sur l’étendu présumé de sa richesse, François Bozizé Yangouvonda avait répondu à peu près ceci « comment je peux être aussi riche dans un pays aussi pauvre ». Il devrait se poser la question à propos de la « colossale » fortune de Fidèle Ngouandjika.

 

Génocide et Crimes contre l’humanité

Les années 1996 et 1997, 2001 et 2002 sont les plus dramatiques (4) que nous ayons connues depuis la restauration de la République en septembre 1979. A la faveur des mutineries d’une partie de l’armée et des tentatives de coup d’état du 28 mai 2001 et d’Octobre 2002 ; nous avons assisté à de graves violations des droits de l’homme allant des viols, des meurtres, des pillages, des séquestrations aux mouvements des masses et d’exil.

Je me souviens de ce jour de décembre 1996 où me rendant à BoyRabe pour rendre visite à une amie, je fus pris à partie par un groupe d’excités et ma destination inévitable aurait été la base dite « Karako » où j’allais subir le sort réservé  à tous ceux qui étaient désignés comme les ennemis de la République et de la Nation.  J’eus la vie sauve grâce à un collègue de classe qui habitait le quartier et qui passait par là. Rien que d’y repenser, je suis envahi d’un double sentiment. D’abord celui de  l’expression de ma gratitude envers le canal de ma relaxe et ensuite celui de révolte contre ceux qui sont à l’origine de l’euthanasie de l’espérance que le peuple leur avait confié en sortant des urnes en septembre 1993 et qu’ils ont mis en charpie au service d’une politique qui n’avait rien de nationale.

De tous ces douloureux évènements, seuls ceux qui sont couverts par les accords de Rome (5) font aujourd’hui l’objet du procès à la Haye de Monsieur Jean-Pierre BEMBA GOMBO. Pour le reste, une partie des bourreaux d’hier sont devenus les victimes de ceux d’aujourd’hui tandis que d’autres sont complices actifs ou passifs du système qui lui-même deviendra la victime de celui de demain si nous n’œuvrons pas maintenant pour mettre fin au cycle de l’impunité et de l’obscurantisme dans lequel le pays s’est enfermé depuis la fin de l’empire(6). La moisson des crânes de Fidèle NGOUANDJIKA dont il vient de révéler l’existence est plus que jamais l’occasion qu’il ne faut pas rater.

Conclusion

Un oiseau, qu’importe le temps qu’il met à voler, finit toujours par redescendre sur terre ou se poser sur un arbre. Fidèle Ngouandjika par ses droits de réponse à Centrafrique-Presse a non seulement insulté nos souffrances d’hier mais aussi et surtout celles d’aujourd’hui auxquelles il n’est pas étranger. Pour ça et rien que pour ça, il mérite de se retrouver à la Haye ou à Ngaragba ou encore au Guantanamo de Bossembélé.

Dans ce pays (la Roumanie) que nous avons en commun Fidèle NGOUANDJIKA et moi, il est un adage qui dit : «Lacrimile nu se va usca dacă nu am uitat pe cei morţi ». Les larmes ne sécheraient jamais si l’on n’oubliait pas les morts.  Par ses élucubrations, son arrogance, son inhumanité il vient de nous faire pleurer à nouveau.

                        Clément BOUTE-MBAMBA

Post-Scriptum :

ü  Je me rappelle qu’en 1999, le propre frère de Fidèle NGOUANDJIKA avait déclaré à Télé Centrafrique : «  il ne faut pas perdre son temps à écouter un malade mental qui passe son temps à se battre avec ses enfants pour de la nourriture. » Il voulait parler de son frère Fidèle qui s’était lancé dans l’aventure présidentielle. Est-ce en souvenir de cela qu’Adrien Poussou pose la question sur la santé mentale de Monsieur Fidèle NGOUANDJIKA ?

ü  Les annales de l’histoire politique de la RCA ne retiennent pas le nom de Fidèle Ngouandjika comme compétiteur à un scrutin présidentiel. Au nom de quoi affirme-t-il avoir été candidat  aux présidentielles de  2005 ? Une intention de Candidature fait-elle office de candidature ? En tout cas François Bozizé Yangouvonda est prévenu, Ngouandjika en veut à son fauteuil. D’ailleurs il l’affirme dans un autre droit de réponse publié le 09 septembre 2011 par Centrafrique-Presse : « Aujourd'hui c'est lui [BOZIZE, ndlr] et demain ce sera peut-être mon tour A la tête de la Nation toujours dans notre noble philosophie de Kwa Na Kwa pour le bonheur de notre Peuple et la grandeur de notre Pays... ». Cela se passe de commentaires.

ü  Il y a encore quelques jours, je m’interrogerais sur les raisons de la famine qui sévit en RCA et de l’énorme bond en arrière de nos régions ces dernières années. Fidèle Ngouandjika, le ministre de tutelle vient de me fournir les explications. En effet, monsieur le ministre, multimilliardaire passe le clair de son temps à gérer ses milliards ou à avoir le nez dans son I PHONE avec lequel il envoie sans cesse ses courriels. Quid du développement agricole et de nos régions. Conflit d’intérêts car notre ministre officie aussi comme PDG, cumul des genres proscrit par les lois de la république…Ah Centrafrique, pays de Paradoxes et des records négatifs (7)

 

Références :

1 : « Mentalement dérangé ? Adrien Poussou, CAP, 09 septembre 2011

http://centrafrique-presse.over-blog.com/article-mentalement-derange-par-adrien-poussou-83753477.html

2 : http://www.rfi.fr/afrique/20101123-proces-jean-pierre-bemba-temoin-raconte-crimes-banyamulenge

3 : Droit de réponse de monsieur Fidèle Ngouandjika publié par CAP le 08 septembre 2011

http://centrafrique-presse.over-blog.com/article-ecran-de-fumee-en-guise-de-droit-de-reponse-du-milliardaire-fidele-goaundjika-83653144.html

4 : LE 28 MAI 2001: Y A T - IL EU OUI OU NON GENOCIDE EN CENTRAFRIQUE? CBM, SANGONET, 28 mai 2004.

http://www.sangonet.com/ActualiteC18/genocide-oui-non_CBM.html

5 : Centrafrique : 28 mai 2001-28 mai 2004, CBM, SANGONET, 24 mai 2004

http://www.sangonet.com/ActualiteC18/28mai2001-28mai2004.html

6 : Ange Félix Patassé, le dernier des pères fondateurs, CBM, Paris, 18 avril 2011

http://www.sozowala.com/palabre/reflexions/r20110418001.htm

7 : « Centrafrique, pays de Paradoxes et des records négatifs » : Expression du Bâtonnier ZARAMBAUD

 

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 23:27

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L’avocat Robert Bourgi, successeur de Jacques Foccart, révèle vingt-cinq ans de pratiques occultes sous Chirac. Pour la première fois, un homme avoue des financements occultes en provenance d’Afrique.

 

Pourquoi prendre la parole aujourd’hui?

 

Avant toute chose, je veux dire que je parle en mon nom personnel, je ne suis mandaté par personne. Pierre Péan, que je connais depuis vingt ans, est venu me voir pour son enquête sur Alexandre Djouhri et, de fil en aiguille, nous avons un peu parlé de quelqu’un que je connais bien, Dominique de Villepin. Depuis quelques jours, j’observe, je lis et j’entends les commentaires de ce dernier sur l’enquête de Pierre Péan. Trop, c’est trop. À 66 ans, j’en ai assez des donneurs de leçon et des leçons de morale… J’ai décidé de jeter à terre ma tunique de Nessus, cet habit qui me porte malheur et que je n’ai jamais mérité.

 

Dans le livre de Pierre Péan, vous racontez comment Villepin vous a déçu…

 

J’ai travaillé avec Dominique pendant des années. Nous avons été très proches, comme on peut être proche d’un ami, de quelqu’un que l’on connaît intimement. Et puis, fin 2005, brutalement, il m’a chassé. Oui, il m’a déçu. N’est pas de Gaulle qui veut. L’entendre donner des leçons, lui que je connais de l’intérieur, m’exaspère.

 

À quand remonte votre première rencontre?

 

En mars 1997, le jour de l’enterrement de mon maître, Jacques Foccart, Dominique de Villepin m’appelle et me dit qu’il m’attend le soir même dans son bureau. Ce soir-là, à l’Elysée, il y a Jacques Chirac. Le président me demande de reprendre le flambeau avec Villepin… Et souhaite que je l’initie à ce que nous faisions avec le "Doyen", comme j’appelais Foccart.

 

C’est-à-dire?

 

Pendant trente ans, Jacques Foccart a été en charge, entre autres choses, des transferts de fonds entre les chefs d’État africains et Jacques Chirac. Moi-même, j’ai participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris.

 

«Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs» Directement?

 

Oui, bien sûr. C’était toujours le soir. "Il y a du lourd?" demandait Chirac quand j’entrais dans le bureau. Il m’installait sur un des grands fauteuils bleus et me proposait toujours une bière. Moi qui n’aime pas la bière, je m’y suis mis. Il prenait le sac et se dirigeait vers le meuble vitré au fond de son bureau et rangeait lui-même les liasses. Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions. Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L’argent venait du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C’était en 1995. Il m’avait confié 10 millions de francs que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac. En rentrant, le "Doyen" m’avait dit que cela s’était passé "en présence de Villepinte", c’est comme cela qu’il appelait Villepin. Foccart ne l’a jamais apprécié… Et c’était réciproque.

 

Pourquoi?

 

En 1995, Juppé et Villepin se sont opposés à ce que Foccart occupe le bureau du 2, rue de l’Élysée, qui était son bureau mythique du temps de De Gaulle et Pompidou. Le "Doyen" en avait été très amer. Il avait continué à apporter les fonds, mais il avait été humilié.

 

À combien évaluez-vous les remises d’argent de Foccart venant d’Afrique?

 

Incalculable! À ma connaissance, il n’y avait pas de comptabilité. Plusieurs dizaines de millions de francs par an. Davantage pendant les périodes électorales.

 

Jacques Chirac, accusé par Jean- Claude Méry dans sa fameuse cassette d’avoir vu une remise de 5 millions de francs, a toujours démenti tout cela…

 

Je sais ce que je dis. Je sais ce que j’ai fait.

 

«À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé "la marche à suivre» Que faites-vous donc à partir de 1997, à la mort de Foccart, avec Dominique de Villepin?

 

Je l’ai présenté aux chefs d’État africains. Au début, ils se sont étonnés de devoir traiter avec Villepin, qui avait déjà son discours officiel sur la "moralisation"… Je leur ai dit que c’était une décision du "Grand", autrement dit de Chirac. Je dois dire que Villepin s’y est bien pris avec eux. Que le courant est bien passé. Il a su y faire… Il m’appelait "camarade" et s’est mis à m’offrir du whisky pur malt de 1963.

 

Et les remises de valises ont continué?

 

Elles n’ont jamais cessé. À l’approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin m’a carrément demandé "la marche à suivre". Il s’est même inquiété. C’est sa nature d’être méfiant. Je devais me présenter à l’Élysée sous le nom de "M. Chambertin", une de ses trouvailles. Pas question de laisser de traces de mon nom. Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d’État africains - Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso(Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) - ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002.

 

Alors que ces fonds en liquide ne figurent sur aucun compte officiel, que les fonds secrets avaient été supprimés par Lionel Jospin, que l’affaire Elf avait mis en lumière les fortunes occultes des chefs d’État africains…

 

C’est l’exacte vérité. Un exemple qui ne s’invente pas, celui des djembés (des tambours africains). Un soir, j’étais à Ouagadougou avec le président Blaise Compaoré. Je devais ramener pour Chirac et Villepin 3 millions de dollars. Compaoré a eu l’idée, "connaissant Villepin comme un homme de l’art", a-t-il dit, de cacher l’argent dans quatre djembés. Une fois à Paris, je les ai chargés dans ma voiture jusqu’à l’Élysée. C’est la seule fois où j’ai pu me garer dans la cour d’honneur! C’était un dimanche soir et je suis venu avec un émissaire burkinabais, Salif Diallo, alors ministre de l’Agriculture. Je revois Villepin, sa secrétaire, Nadine Izard, qui était dans toutes les confidences, prendre chacun un djembé, devant les gendarmes de faction… Les tams-tams étaient bourrés de dollars. Une fois dans son bureau, Villepin a dit : "Blaise déconne, c’est encore des petites coupures!"

 

«Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël» Comment écoulait-il ces fonds? Pierre Péan a demandé à Éric Woerth, trésorier de la campagne de 2002, qui n’a jamais eu vent de ces espèces…

 

Je ne sais pas ce que Chirac et Villepin en faisaient. C’est leur problème.

 

Vous dites que Laurent Gbagbo aussi a financé la campagne de Jacques Chirac en 2002…

 

Oui. Il m’avait demandé combien donnait Omar Bongo, et j’avais dit 3 millions de dollars. Laurent Gbagbo m’a dit : "On donnera pareil alors." Il est venu à Paris avec l’argent. Nous nous sommes retrouvés dans sa suite du Plaza Athénée. Nous ne savions pas où mettre les billets. J’ai eu l’idée de les emballer dans une affiche publicitaire d’Austin Cooper. Et je suis allé remettre le tout à Villepin, à l’Élysée, en compagnie d’Eugène Allou, alors directeur du protocole de Laurent Gbagbo. Devant nous, Villepin a soigneusement déplié l’affiche avant de prendre les billets. Quand on sait comment le même Villepin a ensuite traité Gbagbo, cela peut donner à réfléchir…

 

Jacques Chirac était-il au courant de toutes les remises d’espèces?

 

Bien sûr, tant que Villepin était en poste à l’Élysée. Lors des grandes remises de fonds, j’étais attendu comme le Père Noël. En général, un déjeuner était organisé avec Jacques Chirac pour le donateur africain, et ensuite, la remise de fonds avait lieu dans le bureau du secrétaire général. Une fois, j’étais en retard. Bongo, qui m’appelait "fiston" et que j’appelais "papa", m’avait demandé de passer à 14h 45. Nadine, la secrétaire de Villepin, est venue me chercher en bas et m’a fait passer par les sous-sols de l’Élysée. J’avais un gros sac de sport contenant l’argent et qui me faisait mal au dos tellement il était lourd. Bongo et Chirac étaient confortablement assis dans le bureau du secrétaire général de l’Élysée. Je les ai salués, et je suis allé placer le sac derrière le canapé. Tout le monde savait ce qu’il contenait. Ce jour-là, j’ai pensé au Général, et j’ai eu honte.

 

«Dominique est quelqu’un de double» Après la réélection de 2002, Villepin a quitté l’Élysée pour le ministère des Affaires étrangères. Avec qui traitiez-vous?

 

Toujours avec lui. Cela a continué quand il est passé au Quai d’Orsay, à l’Intérieur, et aussi quand il était à Matignon. Place Beauvau, un nouveau "donateur", le président de Guinée équatoriale Obiang NGuéma, a voulu participer. J’ai organisé un déjeuner au ministère de l’Intérieur, en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade et son fils Karim, au cours duquel Obiang NGuéma a remis à Villepin une mallette contenant un million et demi d’euros. Parfois, Dominique sortait directement l’argent devant nous, même si je venais accompagné d’un Africain, et, sans gêne, il rangeait les liasses dans ses tiroirs. Pour l’anecdote, je lui laissais parfois la mallette sans qu’il l’ouvre en lui donnant le code de la serrure… Une autre fois, lorsqu’il était à Matignon, Villepin s’impatientait parce que l’ambassadeur du Gabon était en retard. Il est finalement arrivé tout essoufflé avec un sac contenant 2 millions d’euros. "C’est lourd", disait-il… en frôlant l’infarctus.

 

À cette époque, en pleine affaire Clearstream, Dominique de Villepin a toujours évoqué les consignes présidentielles de "moralisation de la vie publique"…

 

Oui, en public, il a toujours eu ce discours. Dominique est quelqu’un de double. Un individu à deux faces. Pendant toute la période Clearstream, à plusieurs reprises, il était euphorique. "On va bourrer le nabot", disait-il en parlant de Nicolas Sarkozy. Il était certain, pendant des mois, que l’affaire Clearstream allait tuer politiquement son rival. Au total, après qu’il eut quitté l’Élysée, j’estime avoir remis à Villepin, en direct, une dizaine de millions de dollars. Et, outre cet argent liquide, je lui ai remis des "cadeaux"…

 

Quel genre? 

 

Je me souviens d’un bâton du maréchal d’Empire, qui lui avait été offert par Mobutu. Bongo et Gbagbo lui ont aussi offert de superbes masques africains. Bongo lui a offert des livres rares, des manuscrits de Napoléon… Chirac a reçu des cadeaux splendides, aussi. Je me souviens d’une montre Piaget offerte par Bongo, qui devait réunir environ deux cents diamants. Un objet splendide, mais difficilement portable en France…

 

Comment savez-vous cela?

 

J’avais accès au gestionnaire du compte parisien d’Omar Bongo, et il m’est arrivé d’aider certaines personnes proches de Dominique, qui en avaient besoin. Avec "papa", nous avions un code: entre nous, nous appelions Villepin "Mamadou", parce qu’autrefois un secrétaire général du président gabonais se prénommait ainsi. Il me suffisait de dire : "Papa, 'Mamadou' a besoin de quelque chose." Et Omar Bongo me disait de faire le nécessaire.

 

«Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy» Vous disiez que les remises d’espèces ont continué quand Villepin était à Matignon...

 

Bien sûr. Les présidents africains avaient dans la tête que Villepin allait préparer la présidentielle. Omar Bongo, place Beauvau, lui avait dit : "Dominique, entends-toi avec Nicolas." Et Villepin lui avait ri au nez et lui avait répondu : "J’irai à Matignon, puis à l’Élysée." Il avait un sentiment de toute-puissance à cette époque. Je me souviens d’un jour, au Quai d’Orsay, où sa secrétaire m’appelle en urgence. "Camarade, un double whisky aujourd’hui, la ration John Wayne", me lance Dominique dans son bureau. Il avait quelque chose à me dire : "Aujourd’hui, j’ai atteint l’âge du général de Gaulle le jour de l’appel du 18 juin, j’ai 49 ans, Robert! Je serai l’homme du recours!" Il a prononcé plusieurs fois cette phrase – "Je serai l’homme du recours" – en imitant la voix du Général. En rentrant chez moi, j’ai dit à ma femme qu’il y avait peut-être un problème…

 

Comment cela s’est-il arrêté et pourquoi?

 

Fin 2005, la dernière semaine de septembre. Nadine, sa secrétaire, m’appelle selon le code : "Nous allons acheter des fleurs." Cela voulait dire que l’on se retrouve devant le Monceau Fleurs du boulevard des Invalides. Elle venait me chercher en voiture pour m’amener à Matignon. Ce jour-là, elle m’a fait entrer par l’arrière et m’a laissé dans le pavillon de musique. Villepin m’a fait attendre une demi-heure. J’ai tout de suite eu l’intuition qu’il y avait un problème.

 

Que s’est-il passé?

 

Il est arrivé et a lancé un drôle de "Alors, camarade, ça va?", avant de m’expliquer : "L’argent de Sassou, de Bongo, de tous les Africains, sent le soufre. C’est fini", a-t-il poursuivi… Je me souviens de sa phrase : "Si un juge d’instruction vous interroge, vous met un doigt dans le cul, cela va mal finir." Il parle exactement comme cela. Je l’ai bien regardé. Je lui ai dit qu’il m’emmerdait et je suis parti en serrant la mâchoire. Il m’a couru après en disant "camarade, camarade!", m’a rappelé cinq ou six fois dans les jours qui ont suivi. J’avais décidé que ce n’était plus mon problème. Grâce à son ingratitude, je suis allé voir Nicolas Sarkozy.

 

Comment cela?

 

Nicolas Sarkozy m’a écouté, je lui ai raconté tout ce que je vous raconte aujourd’hui. Même lui, il m’a paru étonné. Je l’entends encore me demander : "Mais qu’est-ce qu’ils ont fait de tout cet argent, Robert ?" Il m’a dit aussi : "Ils t’ont humilié comme ils m’ont humilié, mais ne t’inquiète pas, on les aura." Je l’ai revu la semaine suivante. Nicolas Sarkozy m’a dit : "Robert, là où je suis, tu es chez toi", et m’a demandé de travailler pour lui, mais sans le système de financement par "valises".

 

«L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années» Les financements africains auraient-ils cessé pour la campagne de 2007? Difficile à croire… D’autant que Sarkozy, à peine élu, s’est rendu au Gabon et a annulé une partie de la dette gabonaise… 

 

Je dis ce que je sais. Ni Omar Bongo ni aucun autre chef d’État africain, par mon intermédiaire, n’a remis d’argent ni à Nicolas Sarkozy ni à Claude Guéant.

 

Vous étiez proche de Laurent Gbagbo, vous n’avez pas été invité à l’intronisation d’Alassane Ouattara…

 

Laurent Gbagbo est un ami de trente ans. Il m’a raccroché au nez la dernière fois que je l’ai appelé. J’étais dans le bureau de Claude Guéant et c’était dans les derniers jours avant sa destitution… Il ne voulait plus prendre ni Sarkozy ni Obama au téléphone. Il ne voulait rien entendre et m’a dit : "C’est la dernière fois que je te parle." Par la suite, tout le monde le sait, Alain Juppé m’a fait enlever de la liste des invités pour l’intronisation de Ouattara.

 

Vous en voulez à Alain Juppé…

 

Lui aussi me fait sourire quand je l’entends donner des leçons de morale. Je vais finir par cette histoire qui remonte à 1981. Alain Juppé a pris la tête du Club 89, un cercle de réflexion de chiraquiens qui s’est installé dans de superbes locaux de l’avenue Montaigne. C’est moi qui ai signé le bail du loyer, qui était de 50.000 francs mensuels, une somme pour l’époque. D’ailleurs, le téléphone du 45, avenue Montaigne était à mon nom! L’argent d’Omar Bongo a payé le loyer pendant des années, entre 1981 et 1992. Les espèces du président gabonais ont fait vivre les permanents pendant des années… Le secrétaire général du Club 89, Alain Juppé, ne pouvait pas l’ignorer. Je sais qu’aujourd’hui tout le monde a la mémoire qui flanche. Moi, pas encore.

 

Laurent Valdiguié - Le Journal du Dimanche  11 septembre 2011

 

 

 

Le Sénégal réfute les accusations sur les fonds occultes à Jacques Chirac

DAKAR AFP / 11 septembre 2011 21h11- Le porte-parole de la présidence sénégalais a qualifié dimanche de faux et archi-faux les propos de l'avocat franco-libanais Robert Bourgi, conseiller officieux pour l'Afrique du président français Nicolas Sarkozy, qui a fait état de financements occultes d'Africains à l'ex-président français Jacques Chirac.

Je voudrais démentir de la manière la plus formelle ces affirmations de Robert Bourgi, a déclaré à l'AFP Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole et ministre à la présidence.

Dans un entretien diffusé dimanche par Le Journal du Dimanche (JDD, français), Me Bourgi a décrit des remises de fonds par valises émanant de chefs d'Etat africains qu'il aurait réalisées entre 1997 et 2005 auprès de l'ancien président français Jacques Chirac et de celui qui fut son secrétaire général et Premier ministre, Dominique de Villepin.

Il a notamment évoqué des versements effectués à l'approche de la campagne présidentielle de 2002. Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d'Etat africains - Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) - ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002, a-t-il affirmé.

Tout ce qu'il a dit, en tout cas en ce qui concerne le Sénégal, c'est faux, archi-faux, totalement faux, dénué de tout fondement, a réagi Serigne Mbacké Ndiaye, en mettant en doute la parole de cet avocat franco-libanais, réputé pilier de la Françafrique.

Comme toute l'opinion, je me demande ce que vaut maintenant la parole de Robert Bourgi. Et deuxièmement, je me demande qu'est-ce qui le fait courir, a dit Serigne Mbacké Ndiaye, promettant une réaction plus détaillée dans un communiqué dans les prochaines heures.

En juillet, Robert Bourgi avait créé la polémique au Sénégal en accusant Karim Wade, fils et ministre du président Abdoulaye Wade, d'avoir demandé fin juin l'intervention de l'armée française lors de manifestations contre les coupures d'électricités ayant tourné à l'émeute à Dakar.

L'avocat avait alors déclaré, lors de plusieurs entretiens à des médias français et sénégalais, avoir été réveillé dans la nuit du 27 au 28 juin par Karim Wade qui lui demandait d'appeler les plus hautes autorités françaises pour une intervention de l'armée française dans la capitale sénégalaise lors de ces violentes manifestations.

Les propos de Bourgi sont faux et dénués de tout fondement (...) ce sont des élucubrations, avait réagi Karim Wade.

Les déclarations de l'avocat français avaient également été démenties par la présidence sénégalaise.

En revanche, l'ex-numéro 2 du régime du président déchu Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire a abondé dans le sens de M. Bourgi, en affirmant dimanche à l'AFP que quelque trois millions d'euros avaient bien été transférés d'Abidjan à Paris pour financer la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002.

Cet ancien proche de Gbagbo, Mamadou Koulibaly, est actuel président de l'Assemblée nationale ivoirienne.


(©)

 

 

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 23:11

 

 

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BANGUI AFP / 10 septembre 2011 21h31 - Le parti d'opposition Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) a été empêché par les forces de l'ordre de tenir samedi un meeting pour la rentrée politique a déclaré un de ses responsables.

Le deuxième vice-président du MLPC Gabriel-Jean-Edouard Koyambounou a déclaré que des hommes en tenue avaient envahi le lieu où devait se tenir le meeting bien que cet espace soit propriété privée du parti.

Dans un communiqué à la radio nationale, le ministre de la Justice Firmin Findiro, a expliqué que le MLPC a saisi le maire de Bangui en date du 31 août pour l'informer de la tenue samedi d'une réunion publique. Et donc pour lui il s'agissait d'une simple note d'information.

Il a ajouté que conformément à la loi, la tenue d'une réunion publique fait l'objet d'une demande adressée à l'autorité compétente, le ministre de l'Administration du Territoire.

Ce sont des provocations que de déclarer sur les chaînes étrangères qu'on a été interdit de réunion ou qu'on a empêché la tenue de son meeting, a réagi samedi le président François Bozizé en sango (langue nationale avec le français) à l'Assemblée nationale.

Dans ce cas d'espèce, il n'y a aucune demande officielle. (...) J'estime que ce n'est pas de cette façon qu'on doit se comporter dans un pays qui a ses règles (...). Un parti politique a annoncé vouloir faire sa rentrée politique privée. Mais la rentrée politique n'est pas une cérémonie privée qui se limite à la famille, a-t-il dit.

Le 27 août dernier, un meeting de l'opposition organisé par le Front pour l'annulation et la reprise des élections (Fare-2011), dont est membre le MLPC, avait été violemment attaqué par des hommes qui avaient lancé des pierres faisant sept blessés.


(©) 

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