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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 01:53

 

 

 

 

Archidiocese-de-Bangui.JPG

 

 

VEILLÉE PASCALE

 

Cathédrale Notre Dame de Bangui, 30/03/2013

 

 

Dieudonné Nzapalainga


Monsieur le président,

 

Chers pères,

 

Chères soeurs,

 

Chers frères et soeurs dans le Christ,

 

Et vous tous hommes et femmes de bonne volonté,

 

 

LE CHRIST EST RESSUSCITÉ IL EST VRAIMENT RESSUSCITÉ

 

Le rituel de la veillée Pascale prévoit cette célébration à la nuit tombée. Malheureusement, la situation socio-politique actuelle de notre pays nous impose un autre rythme. En effet, depuis le Dimanche des rameaux, début de la Semaine sainte qui est la Semaine la plus sacrée de notre calendrier liturgique, nos célébrations sont bouleversées. Cela semble désormais une tradition, car déjà à Noël, les chrétiens ont été empêchés de célébrer dans la quiétude la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ qui est pourtant le Prince de la Paix.

 

En nous conformant aux exigences de la sécurité, nous avons avancé la célébration de la veillée pascale à cette heure de l’après-midi.

 

Même s’il fait encore jour, le symbolisme de la lumière par lequel nous avons ouvert cette célébration, garde tout son sens. Sur le parvis de la Cathédrale, nous avons béni le feu qui nous rappelle que le Christ, passé de la mort à la vie, est la vraie Lumière du monde. Guidés par la Lumière du Christ, nous sommes entrés en procession pour écouter l’annonce de la Pâque, qui commémore l’intervention salvifique de Dieu en faveur de son peuple. Nous répondons ainsi à l’exhortation du Christ qui nous invite à sortir du monde corrompu, aveuglé par le mal, pour mettre notre foi en lui et nous laisser conduire par son amour. La lumière des bougies que nous tenons en main exprime la présence de Dieu qui est saint, qui purifie et éclaire son peuple en marche.  

 

« La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abime ».

 

Ainsi commence le récit de la création en Gn 1,1-2,2. Le contexte actuel de notre pays ressemble à ce chaos primordial qui a précédé l’intervention de Dieu : destruction du tissu social, déplacement de la population, pillage de biens, enlèvements, viols, panique généralisée, exaction, méfiance, trahison, inquiétude, doute sur l’avenir, violence, suspicions, mensonges, vengeances, terreur. En un mot, c’est la désolation. Toutefois, le texte biblique nous rappelle que le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Et Dieu lui-même est intervenu pour mettre de l’ordre, et créer l’harmonie par sa parole. Dieu dit, « Que la lumière soit ». Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne… Il a par ailleurs créé l’homme à son image et à sa ressemblance. Homme et femme il les créa tout en leur donnant la responsabilité de la gestion et du développement des biens de ce monde.

 

Malheureusement, cette belle création a été défigurée par l’homme qui a rompu le dialogue avec Dieu. Il veut lui-même s’ériger en dieu et dominer les autres. Tel fut le cas de Pharaon et des Egyptiens qui ont assujetti les israélites selon le livre de l’Exode. Ce désir de domination de l’autre ne persiste-t-il pas encore aujourd’hui en nous-mêmes ? Que faisons-nous de nos frères et soeurs, de leurs droits, de leur dignité humaine, de leurs biens, de leur réputation ? Pourrions-nous nous rappeler de notre hymne national et notre devise dans lesquels nous prônons le RESPECT À LA VIE, l’UNITÉ et la DIGNITÉ par le TRAVAIL ?

 

 

Dans le contexte actuel de notre pays, nous pouvons facilement sombrer dans le désespoir. Comme les femmes de l’évangile qui se rendirent de grand matin au sépulcre de Jésus, nous sommes désemparés face aux événements qui nous dépassent. Nous continuons à chercher d’où nous viendra le secours.

 

Le salut nous viendra uniquement du Christ ressuscité : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée : ‘‘Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite’’ ».

 

Chers frères et soeurs, comme nous le rappelle saint Paul en Rm 6,3b-11 « nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts ». Cette vie n’est possible que si nous laissons le Seigneur agir en nous comme il l’a annoncé par la bouche du prophète Ezéchiel : « Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai en vous mon esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements, et vous y serez fidèles » (Ez 36,26-27).

 

 

L’Esprit de Dieu qui nous habite par notre baptême fait de nous le peuple de Dieu, et les témoins de la Bonne Nouvelle du salut. N’ayons pas peur d’annoncer que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. Dans ce contexte difficile, ne perdons pas nos valeurs chrétiennes d’amour, de fraternité, de respect, de justice, de tolérance, de réconciliation, d’unité, de paix….

 

 

Oui le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Avec le Christ ressuscité, c’est l’Amour qui triomphera. Alléluia.

 

 

QUE JÉSUS-CHRIST SOIT TOUJOURS LOUÉ.

 

 

Mgr Dieudonné NZAPALAINGA, Cssp

 

Archevêque de Bangui

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 01:15

 

 

 

pillage-bangui-2.jpg

 

Radio Ndéké Luka Jeudi, 28 Mars 2013 14:50

 

« Ordinateurs pillés, documents administratifs saccagés, des tirs des armes par ici par-là dans quelle condition allons –nous travailler ?». Il s’agit d’une plainte exprimée ce 28 mars à Bangui par certains fonctionnaires centrafricains interrogés par Radio Ndeke Luka. L’ordre de la reprise du travail  a été lancé par le nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodja Am Non Droko dans son premier discours à la nation, le 26 mars dernier à Bangui.

 

Dans l’administration publique et privée, les choses tendent vers une reprise. Certains fonctionnaires se sont rendus à leur lieu de travail. Les dégâts causés par les éléments de Séléka et d’autres malfrats les ont plongés dans une profonde consternation.

 

Au niveau des hôpitaux, le constat est amer.

 

« On a pu gérer les choses, en réorganisant l’Hôpital, en rendant l’articulation des services assez pratiques, en maintenant les services des urgences, les soins intensifs et une unité pour les malades depuis dimanche et de manière modulaire au fur et à mesure que le personnel est en train de revenir» explique le Docteur Jean Chrysostome Gody, directeur du Complexe pédiatrique de Bangui.

 

D’après  Docteur Gody, les  principales difficultés rencontrées depuis la prise du pouvoir au niveau du Complexe pédiatrique pour son fonctionnement sont : le nombre insuffisant du personnel soignant qui n’a pas de relève jusqu’à ce jour,  l’alimentation des malades et du personnel. Il souhaite également que les moyens financiers soient mis à leur disposition très rapidement.

 

Ce matin, la circulation a repris timidement sur les principales artères de la capitale. Le Syndicat des conducteurs de Taxis et Bus posent 3 conditions aux nouvelles autorités centrafricaines. Il réclame l’ouverture et la sécurisation d’au moins  deux stations-services, la cessation des tirs sporadiques et la publication d’un numéro vert sur lequel les conducteurs peuvent appeler en cas d’agression.

 

«  À leur arrivée dans la ville, les éléments de la Séléka ont salué les gens et ils se sont rendus à la maison d’arrêt pour libérer les prisonniers. Il n’y a pas eu  d’incidents, les commerces sont ouverts et ils demandent aux gens de revenir pour vaquer à leurs occupations », témoigne un habitant de  la ville de Bouar (400kilomètres) sur les ondes de Radio Ndeke Luka.

 

Par ailleurs, les Nations unies se disent prêtent à intensifier ses opérations en République centrafricaine mais la situation actuelle liée aux pillages généralisés et les difficultés d’accès aux soins par ceux qui ont été touchés par la violence.

 

Dans un communiqué publié ce 28 mars à Bangui par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, les Nations unies  s’inquiètent au sujet de l’approfondissement de la crise humanitaire en République Centrafricaine

 

Pour le  Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme « 173.000 personnes ont été  déplacées à l’intérieur du pays, plus de 320.000 centrafricains ont fuis au République Démocratique du Congo(RDC), Cameroun et au Tchad. Dans le Nord et le Centre du pays, plus de 80.000 personnes risque de se retrouvées en situation de pénurie alimentaire pendant la prochaine saison creuse et 13500 sont menacées de malnutrition sévère, les écoles ne fonctionnement pas et plus de 166000 enfants n’ont pas encore assez à l’éducation »

 

Le Docteur Zacharia Maiga, coordonnateur de l’action humanitaire par intérim, appelle donc  toutes les parties à s’assurer de la sécurité du peuple centrafricain tout entier, s’abstenir de toutes nouvelles violences et de respecter le droit internationale humanitaire et les Droits de l’Homme.

 

A titre de rappel, le 18 mars, les Nations Unies et le gouvernement centrafricain ont lancé un appel consolidé de fonds pour  une valeur 129 milliards de dollars américain pour le financement d’appel humanitaire en République centrafricaine.

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 22:34

 

 

 

Bangui centre ville encombré

 

 


Depuis le 24 Mars 2013, un changement brutal s’est opéré dans notre pays. La Constitution est suspendue. Des Actes constitutionnels sont pris par le Chef de l’Etat pour conduire la période de transition politique aux contours non encore clarifiés.


L’Union Africaine a sanctionné la RCA. Un sommet de la CEEAC se tiendra le mercredi 03 Avril 2013 à Ndjaména qui débattra de la question de la RCA.


La société civile, par le présent mémorandum, condamne ce mode d’accession au pouvoir de l’Etat. Elle prend acte du changement de régime et exprime ses préoccupations concernant certaines questions cruciales aujourd’hui sans réponse pour susciter la convocation urgente d’une rencontre devant leur apporter des solutions idoines. Ce mémorandum fait un rappel des causes des conflits récurrents en République Centrafricaine, décrit la situation actuelle au regard des droits humains et du droit humanitaire, soulève des questions sur la période de transition et formule des recommandations.

 

I - Les causes des conflits en RCA.

 

Les causes et les facteurs de conflits en RCA sont divers, variés et profonds. A titre illustratif mais non exhaustif, l’on peut mentionner:

- la fragilité des institutions étatiques depuis les indépendances à nos jours ;

- l’échec des efforts de démocratisation entrepris en 1979 après la chute de

l’Empereur Bokassa 1er ;

- l’exploitation et l’instrumentalisation des différences ethniques par les régimes successifs;

- le mode de conquête, de gestion et de transmission des pouvoirs politiques par des

procédés non démocratiques à l’exception de la période de 1993;

- la prolifération de groupes armés et des armes légères à la suite des multiples

mutineries de 1996, 1997 ;

- les coups d’Etat manqués du 28 mai 2001, du 25 Octobre 2002 ; les coups d’Etat du 15 mars 2003 et du 24 Mars 2013 ;

- le manque de dialogue franc et sincère entre le pouvoir, l’opposition et la société

civile depuis 1992 ;

 

- l’intransigeance et le manque de flexibilité des acteurs sociaux et politiques accentués par les élections législatives et présidentielle de 2010 /2011 ;

 

- les arriérés de salaires et/ou le non-paiement des salaires à terme échu sous les

régimes des présidents KOLINGBA et PATASSE ;

 

- les longues grèves ayant dépassées sept (07) mois sous le régime KOLINGBA ;

- la pauvreté et la misère criardes des populations ;

- le sentiment d’abandon et/ou d’exclusion des populations du Nord ;

- l’insuffisance et la détérioration des infrastructures de base ;

- les interventions intempestives du régime Tchadien depuis 2003 ;

- la centralisation et la concentration des pouvoirs de l’Etat ;

- la perméabilité de nos frontières au Nord et à l’Est ;

- les conflits armés dans les Etats voisins ;

- le phénomène de transhumance entre les populations autochtones du nord et celles du Tchad ou du Soudan ;

 

- le phénomène de braconnage venant majoritairement de certains pays voisins ;

 

- le phénomène des coupeurs de routes communément appelés Zaraguinas qui sévissent principalement dans l’Ouest, le Nord-Ouest, le Nord-Est et dans le Centre,


ils s’attaquent aux populations en les dépossédant de leurs biens. Les cibles privilégiées de ces bandits de grand chemin sont les convoyeurs de fonds, les commerçants et les éleveurs. Ils créent une insécurité réduisant le nombre de touristes qui désirent se rendre dans le Nord-Est. Ce qui constitue d’importants manques à gagner financiers pour l’économie centrafricaine.

 

Il convient de rappeler que, depuis plus de dix ans, la RCA subit les effets négatifs des guerres qui se déroulent dans la région des Grands Lacs, en accueillant des milliers de réfugiés de la RDC, du Burundi et du Rwanda mais également des conflits armés des pays voisins comme le Tchad et le Soudan. Ces guerres, combinées aux rebellions internes en RCA ont accentué la prolifération transfrontalière d’armes de guerre. En outre, les conflits centrafricains qui étaient internes au départ, ont fini par revêtir le caractère régional avec la présence de la Lord Resistance Army de Joseph KONY ou des hommes du chef rebelle Tchadien BABA LADE en dépit de sa reddition en juin 2012, le recours constant par des Centrafricains à des mercenaires étrangers pour accéder au pouvoir de l’Etat.

 

Malgré les efforts de réhabilitation faits par le Gouvernement, bon nombre de réfugiés et de « libérateurs » ex compagnons de route dans la campagne pour la prise du pouvoir par le Général BOZIZE ne sont pas totalement réintégrés. Ils sont disséminés sur toute l’étendue du territoire devenant ainsi un terreau propice pour des actions de déstabilisation du pouvoir à cause de leurs conditions de vie très précaires. Ainsi, sont nés des groupes armés tels que L’armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD), l’Union des Forces Démocratiques pour le Renouveau (UFDR), la Convention des Patriotes pour la Paix et la Justice (CPJP), le Front Démocratique pour la Paix en Centrafrique (FDPC), la Convention Patriotique pour le Salut du Kodro (CPSK) et la Coalition SELEKA depuis le 10 Décembre 2012.


Les crises récurrentes, la tribalisation outrancière, l’absence de discipline et les faiblesses logistiques ont accentué les carences des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et détruit les moyens déjà limités de cette Armée. A cela s’ajoutent le mode aléatoire de recrutement dans les forces armées (Actions de violences des candidats à l’enrôlement du 02 Août 2012 à Bangui), la formation sommaire de certains éléments, l’acquisition des grades sur des critères clientélistes ainsi que des effectifs vieillissants.

 

II - Situation des droits humains et du droit humanitaire depuis le 10 Décembre

2012

 

Avant la campagne de Bangui, la situation sur le plan humanitaire était alarmante.

 

Près de sept cent (700) écoles étaient fermées. Environ 80 autres endommagées laissant des milliers d’enfants traumatisés et sans accès à l’éducation. Les plupart des enseignants ayant fui leurs lieux d’affectation. Plusieurs formations sanitaires sont sans personnel et privées des médicaments essentiels dans les provinces.

 

La Campagne de Bangui a commencé par une coupure de l’électricité dans la ville le samedi 23 Mars dans la matinée. Plusieurs personnes admises dans les hôpitaux et placées sous oxygène en ont été privées. Cette rupture de l’électricité a entrainé une

coupure d’eau courante pendant plusieurs jours. A ce jour, certains quartiers n’ont pas toujours retrouvé le rythme normal d’approvisionnement en eau courante. Des stations radios ont été affectées également par cette rupture de courant électrique sur les installations de Boali.

 

Depuis le dimanche 24 Mars 2013, les organisations de la société civile déplorent la détérioration de la situation générale des droits humains. A la suite de la destruction du Camp Béal siège du Ministère de la Défense Nationale, plusieurs armes de guerre ont été récupérées ainsi que des effets militaires qui ont été remises à des civils n’ayant aucune formation militaire.

 

Certains éléments de la SELEKA et la population civile se sont livrés à des pillages à grande échelle. Pillages des édifices publics et des domiciles des particuliers. Pillages des entreprises publiques et privées. C’est le cas de la plupart des grandes sociétés installées à Bangui: les sociétés de téléphonie mobile, la SOCACIG, la CFAO, GACOA SIV… Les sièges des organismes internationaux comme le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Certains éléments après avoir pillé certains domiciles les occupent actuellement. C’est le cas de la villa de Mme KAIMBA née Laure GANRO au PK 10 dans la commune de Bégoua. Les domiciles des anciens ministres Annie Gisèle NAM, situé au PK 10, Emmanuel BIZOT situé à Bimbo, Alfred POLOKO TAINGA, le Président de l’Assemblée Nationale aux 200 villas, le Conseiller à la Primature Maxime BALALOU ont été pillés par des éléments de la SELEKA. Pillage des boutiques des stations d’essence de l’Avenue Conjugo, de BAMAG, de Pétévo,…

 

Plusieurs cas de personnes tuées par balle ont été signalés aux organisations de la société civile. Il s’agit particulièrement des cas de messieurs Cyrille GBADAYE, élève au Lycée des Martyrs à Bangui tué dans la nuit du dimanche 24 Mars selon les témoignages concordants par un élément de la SELEKA et de Romaric GUIDA abattu par balle vers 5 heures du matin le lundi 25 Mars 2013. Plusieurs personnes sont également victimes de blessures par balle. On dénombre selon les sources hospitalières au moins deux cent blessés par balle. La Croix Rouge Centrafricaine a dénombré soixante et dix huit (78) corps non encore identifiés par les membres de leurs familles et inhumés le vendredi 29 Mars 2013.

 

Dans la journée du lundi 25 Mars, une panique s’est emparée de la ville. En effet, une folle rumeur a fait le tour de la ville faisant état de deux éléments de la SELEKA tués après une altercation par la population du quartier SAIDOU dans le 2ème arrondissement de Bangui. En représailles, les éléments de la SELEKA auraient décidé de procéder à une fouille systématique maison par maison. Cette rumeur a provoqué l’exode de plusieurs hommes. Elle a entrainé la mort par noyade à Bimbo dans l’Ombella MPOKO d’au moins une trentaine de personnes fuyant les supposées actions de représailles des éléments de la SELEKA.

 

Par ailleurs, des informations concordantes font état des exactions commises par certains éléments de la garde présidentielle dans leur fuite au niveau dans la Lobaye, la Mambéré Kadéi et la Sangha Mbaéré. Ils auraient procédé à des pillages de véhicules, des groupes électrogènes et autres et à des extorsions de fonds des sociétés forestières. Des cas de violences sexuelles auraient été signalés dans la

Sangha Mbaéré.

 

III-Analyse de la période de transition

 

Le coup d’Etat qui a été perpétré le dimanche 24 mars 2013 en RCA ouvre une période de transition politique pleine d’interrogations légitimes. Les nouvelles autorités envoient des signaux contradictoires sur la période de la transition. Dans sa première adresse à la Nation le mardi 26 Mars, le chef de l’Etat s’est engagé à respecter les accords de Libreville. Il a promulgué les Actes constitutionnels le 26 Mars 2013, après avoir suspendu la Constitution du 27 Décembre 2004 puis reconduit dans ses fonctions Maitre Nicolas TIANGAYE comme Premier Ministre.


Plusieurs questions de fond demeurent sans réponses claires de la part des nouvelles autorités. Sachant que la Constitution a été suspendue, quelle est la validité des accords de Libreville ? Quel rôle devra jouer la Coalition SELEKA désormais ? Quel est le calendrier de la période de transition ? Revient-il au Premier Ministre et à la Coalition SELEKA de définir la taille et le profil des futurs membres du

Gouvernement ?

 

IV-Recommandations.

 

Au regard de ce qui précède les organisations de la société civile recommandent

instamment:

1. La convocation dans les meilleurs délais d’une rencontre entre centrafricains pour

définir les contours de la transition;

2. La nomination des personnalités dans les organes de transition sur des critères

privilégiant la question du genre, de la compétence, de la probité morale et de

l’équilibre géopolitique du pays ;

3. La constitution d’un fonds d’indemnisation des victimes des violences armées ;

4. Le démarrage dans les meilleurs délais du programme désarmement, démobilisation

et réinsertion en veillant sur l’implication et la participation effective des

organisations de la société civile à ce programme ;

5. La poursuite de tous les présumés auteurs des violations des droits humains et

d’actes de pillages dans un esprit d’une justice juste, équitable et non celle des

vainqueurs ;

6. La mise en place des organes de transition dans un esprit consensuel;

7. Le rétablissement de la libre circulation des personnes et des biens ainsi que de la

communication sur l’ensemble du territoire national;

8. La sécurisation effective des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire

national ;

9. Le redéploiement des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national.

 

Fait à Bangui, le 30 Mars 2013

 

Ont signé :

 

- ACAT Centrafrique.

Maitre Guy Antoine DANGAVO

- Coalition Centrafricaine pour la Cour Pénale Internationale.

Maitre Bruno Hyacinthe GBIEGBA

- Cercle de Recherches et d’Education par les Arts.

Gervais LAKOSSO

- Enfants sans Frontière.

Brice Kévin KAKPAYEN

- GERDDES/ Centrafrique

Godefroy MOKAMANEDE

- Mouvement pour la Démocratie et la Défense de l’Action Humanitaire

Adolphe NGOUYOMBO

- Réseau des Femmes Croyantes Médiatrices de la Paix

Mme Valérie Blandine TANGA

- Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme

Thierry KHONDE BALANDEGUE

- Réseau des ONG des Droits de l’Homme

Maitre Marie Edith DOUZIMA

- Observatoire National des Elections

Fulgence ZENETH

- Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme

Maitre Mathias Barthélémy MOROUBA

- Observatoire de la Promotion de l’Etat de Droit et de la Démocratie

Lucien YALIKI

- Organisation des Femmes Centrafricaines

Mme Marguerite KOFFIO

 

 

 

NDLR : Le discours de la prétendue société civile centrafricaine aurait été plus audible et infiniment plus crédible si sous le règne BOZIZE, celle-ci avait courageusement dénoncé et régulièrement condamné les nombreuses violations des droits de l'homme, les arrestations et autres détentions arbitraires à la SRI, au camp de Roux par Djodjo et Papy Bozizé ou par la soldatesque de celui-ci, et exigé aussi le démantèlement du "GUANTANAMO" personnel et privé du même BOZIZE à Bossembélé. On note aussi avec indignation qu'alors que la plupart des citoyens y compris des pauvres gens et des Centrafricains de classe moyenne ont été victimes de ces pillages à grande échelle, les signataires du présent mémorandum ne sont préoccupés que par le sort d'anciens ministres, thuriféraires et hauts dignitaires de la bozizie. Cela est franchement indécent et scandaleux. N'est-ce pas la même Marguerite KOFFIO qui rassemblait les femmes pour faire de nombreuses et drôles de marches de soutien à BOZIZE ? La signature d'un tel personnage discrédite d'office ce rassemblement de compatriotes dite "société civile", dont certains membres sont pourtant par ailleurs respectables.    

 


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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 16:41

 

 

 

 

éléments Séléka vers Sibut

 

 

http://www.lepoint.fr  30/03/2013 à 13:05

 

Avec l'arrivée au pouvoir en Centrafrique de rebelles en majorité musulmans, beaucoup craignent des affrontements "inter-religieux", malgré les déclarations apaisantes du nouvel homme fort Michel Djotodia. 

 

"On est assis sur une bombe. Un mauvais sorcier peut faire exploser la maison. Je ne veux pas qu'on relativise le problème", s'inquiète Mgr Dieudonné Nzapalainga, l'archevêque catholique de Bangui.

 

Michel Djotodia, président auto-proclamé depuis une semaine et premier dirigeant musulman du pays, a rappelé vendredi: "La République centrafricaine est un Etat laïc. Que ce soient les chrétiens et les musulmans, ils vivent dans un Etat laïc. Il est bien vrai: je suis musulman, mais je dois servir ma patrie, tous les Centrafricains".

 

"Je ne suis pas venu pour les musulmans, je ne suis pas venu seulement non plus pour les chrétiens (...) je suis venu pour tout le monde", a souligné M. Djotodia.

 

Il a reconnu toutefois que "certaines personnes mal intentionnées ont voulu drainer le pays vers un conflit inter-religieux".

 

Depuis le début de l'offensive en décembre du Séléka jusqu'à la prise de Bangui, la religion de ses combattants a souvent été mise en cause par le régime de François Bozizé, qui a notamment accusé les rebelles de "prêcher le wahhabisme", une interprétation ultra-conservatrice de l'islam proche du salafisme, ou carrément d'être des "terroristes musulmans".

 

Les comités d'auto-défense des partisans du président Bozizé, qui avaient érigé des barrières en ville pendant la crise, s'en sont régulièrement pris aux musulmans banguissois, les assimilant aux rebelles.

 

D'un autre côté, les rebelles se sont appuyé sur la communauté musulmane qui organisait régulièrement des collectes de soutien. Lors des pillages, les biens des musulmans ont été épargnés quand ceux de chrétiens étaient saccagés, donnant l'impression d'un conflit religieux à peine masqué.

 

L'image de milliers de musulmans scandant "Allah Akbar" (Dieu est grand) lors de l'arrivée de Michel Djotodia, à la grande mosquée de Bangui pour la prière du vendredi a aussi "choqué" certains chrétiens, selon un Banguissois.

 

"Nous ne sommes plus chez nous. Ils pillent nos biens et ceux-ci sont ensuite revendus par des musulmans qui les exportent vers le nord (Tchad et Soudan)", affirme un habitant du centre-ville sous couvert d'anonymat.

"Ils disent: +c'est notre tour maintenant. On va vous faire payer", explique une habitante du quartier Benz-Vi.

Aujourd'hui, la Centrafrique, 5 millions d'habitants, compte 45% de protestants, 35% de catholiques, 15% de musulmans, majoritairement originaires du nord d'où vient la rébellion, et 5% d'animistes. Ils ont toujours cohabité sans problème majeur.

 

Le Pasteur Nicolas Guere Koyame, à la tête de l'Alliance des Évangélistes en Centrafrique estime qu'il y a un "chantage" à éviter, qui consiste à dire qu'avec "un musulman au pouvoir, on va islamiser le pays".

 

"Les nouvelles autorités (...) ne sont pas là pour un but religieux mais un but politique. Elles doivent présenter leur programme politique pour convaincre la population", précise-t-il.

 

L'imam Oumar Kobline Layama, président de la communauté islamique de Centrafrique, juge pour sa part: "Il ne faut pas casser cette cohabitation que nous avons depuis plus de 50 ans".

 

"Je demande aux musulmans de ne pas dire +Aujourd'hui, c'est notre tour+. Il n'y a pas un tour, nous sommes tous des Centrafricains. Les dirigeants du Séléka doivent tenir compte des principes de l'islam (...) L'islam n'encourage pas la division, ni les vols ni les pillages", poursuit-il.

 

"Que le comportement de certains éléments Séleka ne donne pas raison à ceux qui ont voulu faire de ce changement un problème religieux, parce qu'hier des gens ont fait l'amalgame religieux disant qu'ils venaient imposer le wahhabisme ou l'islamisme", conclut-il.

 

Mgr Nzapalainga refuse aussi "l'amalgame": "Le départ de la crise n'est pas religieux mais politique. Or en cours de route, des paroles, des gestes à l'égard des communautés chrétiennes ont fait penser qu'il s'agit d'une crise religieuse."

 

Des analystes militaires mais aussi politiques et diplomatiques soulignent que l'islam pratiqué par le Séléka les inquiète moins que l'absence de l'Etat et le vide sécuritaire, qui, associé à la pauvreté, pourrait favoriser l'implantation de groupes radicaux venus de la bande sahélienne ou des islamistes nigérians de Boko Haram.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 01:26

 

 

 

 

hopital-communautaire.jpg

 

 

BANGUI (AFP) - 27.03.2013 18:51 - Malgré un retour au calme progressif à Bangui, hôpitaux et administrations restaient très perturbés mercredi après les violences qui ont secoué la capitale centrafricaine depuis que les rebelles ont renversé dimanche le régime du président François Bozizé.

 

Malgré un retour au calme progressif à Bangui, hôpitaux et administrations restaient très perturbés mercredi après les violences qui ont secoué la capitale centrafricaine depuis que les rebelles ont renversé dimanche le régime du président François Bozizé.

La ville est toujours privée d'eau potable, et si le courant est revenu dans certains quartiers, il fait cruellement défaut là où les besoins sont énormes, notamment pour la prise en charge des malades.

 

"La situation est très difficile pour nous en ce moment. Nous recevons beaucoup d'enfants et il y a très peu de personnel soignant. Les gens n'ont pas encore repris le service", affirme le directeur du service de pédiatrie de l'hôpital général, le Dr Jean-Chrysostome Gody.

 

A l'hôpital de l'Amitié, les patients errent dans les couloirs, livrés à eux-mêmes. "Il n'y a pas d'électricité et pas de médecin pour nous prendre en charge", raconte Sylvain Namboa dont la femme, qui a reçu une balle perdue, a besoin de soins urgents. Désemparé, il a fini par l'emmener à l'hôpital communautaire, où sont amenés les rebelles du Séléka qui ont été blessés lors des combats.

 

"Là au moins ça bouge, parce que les hommes du Séléka ont acheté eux-mêmes le carburant pour faire fonctionner le groupe électrogène", assure-t-il.

 

Lundi, le nouvel homme fort du pays, Michel Djotodia, avait pourtant invité les "employés du secteur public et privé" à reprendre le travail dès le lendemain.

 

Mais les scènes de pillages de magasins, institutions et entreprises dont les locaux ont été vidés ont traumatisé les habitants.

Les fonctionnaires non plus n'ont toujours pas repris le chemin du bureau.

 

"J'ai appris que les gens (pillards) n'ont pas touché mon service, mais au domicile de M. le maire, il y a eu des actes de pillages. Je vais à la mairie pour voir quand est-ce qu'on pourra reprendre le travail", raconte un employé de mairie.

 

Le prix du carburant a doublé

 

Des patrouilles mixtes composées de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) et du Séléka sont désormais chargées de sécuriser la capitale.

 

Dans les rues des quartiers nord de la ville, les habitants, qui avaient fui lors de l'arrivée des rebelles dimanche, regagnent peu à peu leurs maisons. A l'entrée de la ville, le PK 12 (point kilométrique 12) et le quartier Gobongo ont été particulièrement touchés par les pillages et les violences.

 

Les Banguissois se déplacent à pied, souvent en petits groupes, car les chauffeurs qui osent prendre le volant sont rares.

"J'ai dû marcher une bonne partie du trajet car il n'y avait pas de taxis", témoigne une Banguissoise.

Les stations-service qui ont échappé au saccage affichent toujours porte close. Conséquence, "le prix du carburant a presque doublé chez les revendeurs, il est passé de 850 à 1.500 Francs CFA (2,3 euros) le litre", affirme René Sokambi, secrétaire général du Syndicat des taxis et des bus.

"Certains éléments du Séléka nous ont interdit de travailler, ils nous ont demandé d'attendre une semaine pour faire la parade" dans les rues de Bangui, ajoute-t-il.

 

A bord de véhicules militaires et de motos, les rebelles continuaient mercredi à tirer des coups de feu en l'air pour impressionner les badauds.

 

En revanche, le commerce a repris sur les marchés, où un peu de viande, des légumes, des fruits et du pain sont réapparus sur les étals, malgré l'augmentation des prix. "Ca va mieux qu'avant (...), confie une ménagère qui n'a pas voulu donner son nom, mais on est surtout inquiet pour les jours à venir, on ne sait pas comment on va vivre".

 

© 2013 AFP Par Hippolyte MARBOUA

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 06:11

 

 

 

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RFI  mercredi 27 mars 2013

 

 

Les rebelles centrafricains tentent de faire cesser les pillages dans Bangui, au lendemain de l’annonce par le nouvel homme fort de la Centrafrique, Michel Djotodia, qu’il prenait le pouvoir pour trois ans. Des patrouilles mixtes composées de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) et de membres du Séléka ont tenté le 26 mars toute la journée de «sécuriser » la capitale où le couvre-feu a été imposé en soirée pour la seconde nuit consécutive. Les tirs se font plus rares mais la situation n’est pas encore revenue à la normale, loin s’en faut.

 

Nécessité faisant loi, les Banguissois commencent à ressortir pour se nourrir mais l’activité n’a toujours pas redémarré. Les chauffeurs de taxi n’osent pas encore ressortir leur véhicule et les commerces ou les entreprises qui n’ont pas été pillés sont toujours fermés.

 

David, lui, connaît aujourd’hui encore des journées sans travail et des nuits sans sommeil : « Dans mon quartier, il y a beaucoup de pillages. Les gens tapent à la porte, entrent, prennent des effets et puis s’en vont. Cela n’est pas normal. Il faut que la vie reprenne normalement, qu’on reprenne le boulot et qu’on oublie le passé… »

 

Pour ramener un peu de sécurité, une centaine de combattants de la Seleka et une quarantaine de soldats de la Fomac, la force d’Afrique centrale mènent des patrouilles mixtes. La police, elle, est toujours absente et son retour dans les rues de la capitale ne devrait pas changer grand-chose. Elle ne dispose que de sept véhicules et quatre ont disparu.

 

Timide reprise de l'activité économique

 

Lundi, Michel Djotodia a appelé ses compatriotes à reprendre les activités. Seulement, les Banguissois restent encore sceptiques. Les scènes de pillage et les tirs sporadiques qui continuent encore de retentir, ne favorisent pas une bonne reprise, d'après Luc, un habitant de Lakouanga dans le premier arrondissement de Bangui :

 

« Cela a été très difficile, c’était la crainte, la peur, la panique. Les choses commencent à se calmer un petit peu ».

 

 Nadin fait partie des tous premiers commerçants à répondre aux appels des nouvelles autorités. Il s’est rendu au marché central de Bangui, qui lui réserve une surprise : « La ville est déserte. Rien ne marche. Pas de reprise des activités. On ne sait pas si on reprend demain ou après-demain… » .

 

Charlotte, elle, veut à tout prix reprendre ses activités. Mais après avoir fini le tri des légumes qu’elle a conservés avant les évènements de dimanche, sa réponse est brève : « Tout est pourri».

 

Il n’y a toujours pas de l’électricité dans certains quartiers de Bangui. C’est pourquoi dans les rues, on pense que le rétablissement de la lumière est un gage pour le bon déroulement des activités socio-économiques.  « Que la lumière, l’eau, reviennent. Ce sera un plus. Nous attendons ardemment la reprise des activités », confie Luc.

 

Les fonctionnaires, eux non plus, n’ont pas repris le chemin du bureau. Toutes les institutions publiques sont encore fermées.

 

 La course au poste

 

Le Premier ministre n'est pas encore officiellement désigné, mais Michel Djotodia a annoncé qu'il reconduirait le Premier ministre actuel, Nicolas Tiangaye, issu de l'opposition. Mais qui entrera dans ce gouvernement?

 

 

Les tractations vont bon train, et certains, notamment du côté des anciens fidèles au président Bozize, cherchent à se placer. C’est le cas du pasteur Josué Binoua qui la semaine dernière était encore un fidèle de François Bozize.

 

Il justifie sa volte-face : « La seule chose quoi ne change pas, c’est le changement. Et tout doit changer. C’est l’époque des chenilles qui se transforment en chrysalide pour nourrir les Centrafricains »

 

Josué Binoua sera-t-il encore ministre de la Sécurité à l’annonce du nouveau gouvernement ? Si tel était le cas, ce serait un signe de la volonté des nouvelles autorités de tourner la page sur le passé mais aussi de maintenir les mêmes habitudes de la politique centrafricaine.

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 04:13

 

 

 

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Par Charlotte Idrac lundi 25 mars 2013

 

Ces derniers mois, des tensions religieuses sont apparues en Centrafrique. En janvier, le régime du président renversé, François Bozizé, avait accusé la coalition Seleka de prôner un islam intégriste. Et ce dimanche, à Bangui, lors de la prise de la capitale par la rébellion de la Seleka, la communauté musulmane a été pointée du doigt à la suite de pillages dont ont été victimes des chrétiens. Faut-il craindre une montée des tensions interreligieuses en Centrafrique ?Joint par RFI ce lundi 25 mars, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, a réagi aux derniers événements.

 

RFI : Quel est votre message, dans ces moments d’épreuves, pour la population centrafricaine ?

 

Monseigneur Dieudonné Nzapalainga : Je commence par une pensée pour tous ceux et toutes celles qui viennent de perdre la vie. En même temps, la population centrafricaine a soif de paix. Elle l’a manifesté à plusieurs reprises. Nous sommes à nouveau dans un moment difficile où la population est ballotée de gauche à droite. Lorsqu’on lui procurera la paix, elle pourra, à son tour, apporter le meilleur d’elle-même pour le développement de ce pays qu’est la République centrafricaine.

 

Comment avez-vous vécu, vous-même, ces événements à Bangui ?

 

Ces événements ont été douloureux. Tous ces hommes et toutes ces femmes que nous avons vus courir de gauche à droite, perdus, hagards, font que nous pouvons nous poser des questions : qu’est-ce qui arrive ? Quel est le sens de notre humanité ? Quel est le sens de notre vie ? Plus que jamais, tous ceux qui ont accepté d’être des politiques doivent prendre leurs responsabilités en se demandant : qu’est-ce que nous offrons à nos pères et à nos sœurs ? Que tous ceux qui veulent servir la politique mettent plus en avant la population.

 

Mon message à la rébellion Seleka est le suivant : on ne peut pas construire ce pays en excluant les autres. Nous avons une feuille de route. Si nous décidons de la mettre en place en impliquant les uns et les autres – sans qu’il y ait de chasse aux sorcières – alors, on pourra repartir sur de nouvelles bases. Sinon, ce sera l’éternelle rancune, l’éternelle frustration que nous allons faire endurer à la population.

 

Quelles doivent être, selon vous, les priorités des hommes de la Seleka, maintenant qu’ils ont le pouvoir ?

 

La priorité, c’est la protection de la population, des hommes et des biens. Il faut mettre fin aux pillages et que les responsables de la Seleka prennent leurs responsabilités par rapport à tous les dégâts collatéraux.

 

La cathédrale de Bangui a d’ailleurs également été pillée.

 

Dimanche, devant la cathédrale, des hommes et des femmes qui étaient venus prier se sont fait piller en sortant de l’église par des gens qui voulaient prendre également leurs véhicules, par la force. S’agit-il d’éléments incontrôlés et non pas des chrétiens qui aient été ciblés ? C’est à ceux qui ont maintenant en charge la responsabilité de pouvoir le faire, de réagir vite et vérifier qui sont les auteurs de tels actes.

 

Tout au long de cette crise, on a vu des tensions religieuses monter progressivement. Est-ce que cela vous inquiète et comment les éviter ?

 

Je suis le premier à être inquiété par cette tension religieuse et j’en appelle aux responsables de ce mouvement, la Seleka, d’éviter la dérive. Notre solution passe par le dialogue et non pas par la force. Il est temps de mettre rapidement fin à des actes injustes qui pourraient entraîner, dans la tête des gens, des sentiments anti-religieux ou qui pourraient leur faire penser que cette crise ou encore ces événements visent les chrétiens en étant contre eux. 
Il faut que les prêtres, les pasteurs et les imams soient protégés. Je parle pour tout le monde. Les hommes de Dieu doivent être protégés. Cette crise est politique ; il ne faut pas la laisser dévier pour qu’elle prenne un itinéraire religieux.

 

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 23:42

 

 

 

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Afrik.com  MERCREDI 20 MARS 2013 / PAR FRED KROCK

 

L’ultimatum de la coalition séléka de 72 heures lancé le 17 mars 2013 à Sibut au président Bozizé arrive à expiration. Il n’y a pas encore de mouvement de la part des combattants du séléka, du moins jusque-là. Alors que la psychose règne à Bangui et les organisations de la société civile et autres mouvements s’activent pour demander aux responsables du séléka et au président Bozizé de se conformer aux résolutions de Libreville et de laisser les populations civiles en paix.

 

 

La crise centrafricaine a pris, depuis le 17 mars 2013, une nouvelle tournure. Le Séléka a retiré ses ministres au sein du gouvernement d’union nationale, pour dit-il leur sécurité. C’était lors de la toute première mission du représentant du médiateur de cette crise, en l’occurrence, M. Léon Essongo à la base de séléka située à Sibut. Les ex-combattants ont motivé leur acte par les « propos incendiés » que le président de la République aurait tenu dans son discours à l’occasion du 15 mars 2013, date marquant le 10ème anniversaire du sursaut patriotique de 2013.

 

Du coup, toute la donne a changé. Pire encore, les ex-combattants ont lancé un ultimatum de 3 jours au président Bozizé lui demandant de poser un acte sur les onze points de revendications qu’ils ont soumis au représentant du médiateur afin de prouver sa bonne volonté à appliquer les accords de Libreville. L’ultimatum lancé le 17 mars expire le 20 mars 2013. Une fois ce délai dépassé, ils ont promis de marcher sur Bangui.

 

Cette nouvelle situation soulève de nouvelles inquiétudes à Bangui. Puisqu’à l’allure actuelle des choses, l’affrontement devient de plus en plus imminent, étant donné que le président Bozizé ne compte qu’avec son énergie et l’appui de ses alliés pour terrasser le séléka qui s’inscrit dans une dynamique de tout ou rien. Une position qui crée la psychose à Bangui.

 

La population banguissoise et celle des périphéries s’inquiètent à double titre, puisque si combat il y a, ce sera à Bangui. Les organisations de la société civile par la voie de M. Fulgence Zéneth, coordonnateur de l’Observatoire national des élections (ONE), ont ouvert le bal des mouvements d’interpellation. Le 18 mars dernier, M. Zéneth est intervenu au nom de ses pairs dans tous les médias pour rappeler à l’ordre toutes les parties prenantes aux négociations de Libreville, lesquelles négociations étaient sanctionnées par la signature, le 11 janvier 2013, d’importants documents, à savoir l’accord de cessez-le-feu et l’accord politique. C’était dans l’optique de ramener définitivement la paix en Centrafrique.

 

Population exaspérée

 

Cette réaction de la société civile a été immédiatement suivie dès le lendemain, 18 mars 2013, de valse de mouvements du genre. D’abord, les ressortissants du Mbomou et du Haut Mbomou se sont réunis au Restaurant Kanakou, à Bangui où leur rencontre a été sanctionnée par une déclaration faite par le Sultan de Bangassou, M. Maxime-Faustin Mbinga-Takama. Dans cette déclaration, ils ont interpelé le président Bozizé, les responsables de la coalition séléka et le médiateur de la crise de prendre la mesure du danger qui guette les Centrafricains plus que jamais affaiblis par les effets de la crise.

 

Les femmes, sur l’initiative de l’OFCA (Organisation des femmes centrafricaines) ont organisé une marche pacifique à travers la ville de Bangui. A l’issue du périple, elles ont remis un mémorandum au 1er citoyen de la ville de Bangui, M. Nazaire Yalanga Nguénéfei pour qu’il le transmette au Premier ministre. Il s’agit évidemment d’interpeler les responsables des différentes parties, y compris le médiateur et le Premier ministre lui-même que les Centrafricains n’ont plus le buste fort pour affronter une nouvelle crise.

 

Signalons que jusque-là, les responsables du séléka sont injoignables, car le représentant du médiateur qui est présentement à Bangui, M. Léon Essongo, ainsi que le Premier ministre Me Nicolas Tiangaye, n’ont pu les joindre au téléphone. Certainement, ils agitent leurs épouvantails en préparatif de l’expiration de leur ultimatum qui cours encore jusqu’à 23 heures 59 minutes du 20 mars 2013.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 17:19

 

 

 

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République Centrafricaine

 

OCHA  Bulletin humanitaire Numéro 01 | 01- 28 février 2013

 

Faits saillants :

 

• L’accès aux zones affectées demeure un défi dans un environnement sécuritaire volatile.

 

• Plus de 166 000 enfants n’ont pas accès à l’éducation les écoles étant fermées dans les zones affectées

 

• Quelques 80 538 personnes à risque d’une insécurité alimentaire sévère pendant la période de soudure.

 

Chiffres clés :

 

Nb. de déplacés internes touchés par la crise : 173 000

Nb. de réfugiés centrafricains en Equateur : 25 000

Population affectée par la crise : 1.1 million

 

Un climat sécuritaire guère rassurant en République centrafricaine

 

Un processus du cantonnement de la coalition Seleka boiteux

 

Le contexte politique et sécuritaire en République Centrafricaine reste dominé par la problématique de la mise en oeuvre des Accords conclus à Libreville le 11 janvier 2013.


Après la mise en place du Gouvernement d’Union Nationale où siègent certains représentants de la Coalition Séleka, le climat politique reste profondément marqué par les préalables liés au processus de cantonnement des combattants.


La coalition décrit le choix unilatérale des différents sites notamment: Kaga-Bandoro, Bria et N’délé, menace de reprendre les hostilités, plongeant la population dans une peur permanente. Les dernières attaques perpétrées par une faction de la coalition contre les forces régulières à Mobaye, traduisent les désaccords et le début d’une possible division au sein de la Seleka. Ce climat d’incertitude porte à nouveau un coup aux efforts déployés par certains acteurs humanitaires en faveur des personnes affectées.


Aussi, la présence des forces de la Seleka sur les principaux axes continue d’avoir un impact considérable sur les conditions d’accès aux populations dans les zones occupées.


La communauté humanitaire exprime ses préoccupations relatives aux garanties sécuritaires essentielles pour faciliter l’aide aux personnes affectées et la protection des populations civiles. Le processus de cantonnement des combattants suscite à nouveau d’autres problématiques liées au contrôle des troupes et à une éventuelle recrudescence d’exactions sur la population vivant sur les sites retenus.


L’absence d’un retour définitif à la stabilité continuera d’altérer les efforts de certains acteurs humanitaires et aggraver la vulnérabilité des populations affectées. Alors que l’attention reste focalisée sur les régions occupée par la Seleka, dans le sud- est du pays on assiste à une recrudescence d’exactions commises par les éléments de la LRA sur les civils (attaques sur certains villages, prends d'otage, etc.). Une nouvelle dégradation des conditions humanitaires des populations dans les zones occupées par les différents groupes armés est appréhendée.


Une certaine inquiétude quant à la stabilité du processus de paix


Le cantonnement de la coalition Seleka, qui devait débuter le 24 février, a été reporté à une date ultérieure. Les régions de Bria (sud-est) et de Kaga-Bandoro (centre-nord) sont les premières concernées par ce cantonnement qui devait permettre la libre circulation des personnes. Ces troupes étaient censées se retirer vers trois villes: Bria, Kaga- Bandoro et Ndélé (centre-nord). Le report de ce cantonnement s’explique par la dénonciation de la coalition du non-respect des points contenus dans l'accord de paix signé à Libreville le 11 janvier 2013 à savoir: la libération des prisonniers et le départ des troupes étrangères. Le Gouvernement a quant à lui invoqué des problèmes techniques.


Suite à cette dénonciation publiée le 24 février, les Nations Unies ont suspendu temporairement leurs missions sur le terrain en dehors de la capitale. Près de deux mois après la signature des accords de cessez-le-feu de Libreville, la Seleka occupe toujours sept localités réparties entre le nord, le centre et l'est de la RCA: Alindao, Bambari, Bria, Kaga-Bandoro, Ndélé, et Sam- Ouandja et Sibut.


Une certaine inquiétude a été alimentée à Bangui quant à la stabilité du processus par des déclarations faite par un des chefs militaires de la coalition Seleka,


L’accès des humanitaires aux populations, encore des efforts à faire


Bien que les restrictions de mouvements soient relativement moins importantes pour la plupart des humanitaires en RCA, il y’a eu une augmentation d’incidents sécuritaires a leur égard, affectant l’accès aux populations, ce qui à long terme aura des conséquences désavantageuses pour les personnes affectées.


Les perspectives pour l'accès humanitaire sont volatiles car les récents progrès politiques restent fragiles. La reprise des hostilités dans l'avenir dans les zones actuellement pacifiques n’est pas à exclure et cela pourrait bien entraver ou empêcher l'accès humanitaire.


La coopération espérée entre le gouvernement et la coalition Seleka pour contrer le manque de sécurité est peu effectif. À court terme, aucune amélioration significative de cet état de choses n’est envisageable.

 

L’insécurité pousse des milliers de personnes à se réfugier dans la brousse


Depuis le 10 décembre, début de l’attaque armée perpétrée par la coalition Séléka, les populations vivent dans la peur et l’insécurité. Les attaques sur les populations civiles et sur les acteurs humanitaires, la présence de la Séléka et d’autres éléments armés ainsi que les pillages ont poussé quelques 173 250 personnes à se réfugier dans des zones plus sécurisées notamment dans la brousse.


Selon des évaluations conduites du 14 janvier au 20 février 2013 par le groupe sectoriel (cluster) protection dans neuf villes affectées (Bria, Damara, Ndélé, Kaga-Bandoro, Kembé, Batangafo, Bambari, Alindao et Kabo), il existe un niveau élevé de méfiance au sein des communautés ainsi que des conflits ou des risques de conflits intercommunautaires.


Des cas de violences sexuelles basées sur le genre ont également ont été relevés lors de l’évaluation conduites par le cluster Protection.


Ainsi, d’une manière générale à la question posée aux communautés sur les types de violences les plus fréquentes, voici les réponses dans le tableau ci-dessous:


TYPE D’AGRESSIONS % DE REPONSES


Agressions physiques 23, 7%

Maltraitances psychologiques ou émotionnelles : 23,3%

Viols : 19,1%

Agressions sexuelles : 17,8%

Mariages forcés : 8,5%

Déni de ressources, d’opportunité ou de services : 7,6%

 

Les enfants durement touchés par la crise actuelle


Depuis le début de la crise Séléka, plusieurs milliers d’enfants n’ont plus accès à la scolarisation, aux soins de santé, à une nourriture adéquate et à la protection de leurs droits. Des cas de viols et autres violences sexuelles sur des enfants ont été enregistrés dans plusieurs zones. De plus, des enfants sont aujourd’hui recrutés par les groupes armés. Dans la zone Séléka, toutes les écoles sont actuellement fermées privant ainsi près de 166 000 enfants d’éducation.


Les habitants de la ville de Kabo de nouveau hantés par la peur


Des rumeurs faisant état d'une éventuelle incursion des Forces Armées Centrafricaines (FACA) dans la ville de Kabo (nord-ouest), a semé une panique générale au sein de la population qui a décidé de quitter la ville. Ainsi, le 17 février, plusieurs quartiers de la ville se sont vidés de leurs habitants. Certaines personnes ont fui en direction de Kaga-Bandoro (centre-nord) et d'autres vers Batangafo (nord-ouest).


Lors d’une mission inter agence d'évaluation rapide des besoins en sécurité alimentaire, à Kabo, la population avait clairement indiqué qu'elle se rendrait au Tchad pour se réfugier si cela était nécessaire.


Un renfort militaire dont deux camions militaires et 1 véhicule pick up 4x4 en provenance de Bossangoa (nord-ouest) a augmenté le nombre de soldats de la ville. Ce renforcement du nombre d'effectifs des FACA fait suite aux rumeurs de la présence d'éléments armés non identifiés aux environs de la ville de Bossangoa (nord-ouest).

 

 

Situation alimentaire incertaine dans les zones occupées par la Séléka


Plus de 80,000 personnes à risque d’insécurité alimentaire sévère


La crise politico-militaire actuelle pourrait provoquer une crise alimentaire dans les régions touchées, selon une récente évaluation conjointe sur la sécurité alimentaire. Sur la base de cette évaluation, le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) estime que quelques 80 538 personnes, dans la zone Séléka, pourraient être affectées par une insécurité alimentaire grave pendant la période de soudure. Depuis le début de la crise en décembre 2012, les échanges commerciaux entre la zone Séléka et le reste du pays sont quasiment interrompus, paralysant le commerce vivrier et causant une hausse des prix. Le coût du panier alimentaire a augmenté de 40% dans la zone contrôlée par les FACA, alors que certaines zones dans la partie Séléka expérimentent des difficultés alimentaires exacerbées par des hausses de prix importantes.


La situation alimentaire, déjà fragilisée par les crises antérieures et les variations climatiques, reste davantage précaire au regard de l’importance des zones de production touchées et des dégâts enregistrés et l’impact des affrontements. Les préfectures directement concernées sont: Ouaka, Kemo, Nana-gribizi, Ouham, Haute-Kotto, Basse-Kotto, Bamingui-Bangoran, Vakaga, Ombella Mpoko, et le Mbomou. Ces préfectures sont connues normalement pour leur contribution à plus de 53 pour cent de la production agricole nationale.


Si aucune action urgente n’est prise, le risque d’insécurité alimentaire, c'est-à-dire avant le démarrage de la prochaine compagne vivrière (avril-mai) sera réel.


L’insécurité aggrave la situation alimentaire déjà difficile des ménages


Les pillages des stocks alimentaires, des stocks de semences et du bétail ont réduit les capacités de production des ménages. L’insécurité généralisée empêche les paysans de se rendre dans leurs champs, alors qu’avec l’arrivée imminente de la saison des pluies, le défrichage des terres aurait dû démarrer. Dans la zone Séléka, la collecte du coton, véritable manne de la zone nord, n’a pas encore démarré, privant ainsi des milliers de producteurs de leur principale source de revenu.


Détérioration de la malnutrition dans les zones affectées et à Bangui


Plusieurs centres de nutrition sont fermés ou ne fonctionnent pas normalement dans la zone Séléka. Cette situation combinée à une sécurité alimentaire incertaine pourrait aggraver la situation nutritionnelle des populations. L’UNICEF a d’ailleurs estimé qu’entre mars et décembre 2013 près de 13 500 enfants de moins de 5 ans dans la zone Séléka pourraient souffrir de Malnutrition aigüe sévère et 44 000 autres de Malnutrition aigüe modérée. Le manioc occupe en moyenne 40 % des superficies cultivées en RCA et il constitue la base du régime alimentaire des foyers. L’alimentation, trop peu diversifiée génère des déséquilibres importants, notamment chez les enfants.


En 2012, plus de 16 000 enfants ont été dépistés à Bangui dans le cadre des programmes appuyés par ACF. Plus de 5700ont été pris en charge en traitement ambulatoire ou hospitalier dans les structures qu’elle soutient. En dépit de l’instabilité début 2013, ACF a tenu à maintenir ses programmes de nutrition dans la capitale, où plus de 500 enfants étaient traités.


Plus de 29 000 réfugiés centrafricains ont besoin d’assistance humanitaire


Selon une mission conjointe d’évaluation conduite du 15 au 22 février par les partenaires en République Démocratique du Congo (RDC), près de 21 000 réfugiés centrafricains se trouvent à Mobayi-Mbongo et ses environs au nord-ouest de l’Equateur.


Ces réfugiés n’ont pas accès à l’eau potable et la rivière Ubangi est leur unique source d’approvisionnement en eau, alors qu’elle est vectrice de maladie hydrique. Ces centrafricains ont également un besoin crucial en vivres. A cet effet, des cas de malnutrition aigüe sévère sont signalés chez une centaine d’enfants.


Sur le plan sanitaire, plusieurs maladies sont enregistrées: le paludisme, les filarioses, les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aigües. Des besoins sont également exprimés en termes de biens non alimentaires tels que les vêtements, couvertures et ustensiles de cuisines.


Une assistance humanitaire urgente s’impose pour venir à bout des conditions de vie de ces réfugiés.

 

Financement


Le CAP 2013 pour la RCA peu financé: 1%


Faiblement financés à hauteur de 1%, les besoins requis dans le CAP 2013 vont connaître inévitablement une augmentation à cause des nouveaux besoins créés par la crise actuelle.


Les groupes sectoriels (clusters) sont en train de revoir leurs plans de réponse sectoriels afin de réorienter leurs stratégies d’intervention. Cet exercice s’avère essentiel car il permettra de cibler les actions urgentes à mener à l’endroit des populations les plus affectées.

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 18:51

 

 

 

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Radio Ndéké Luka Vendredi, 08 Mars 2013 14:18

 

« Femmes et la consolidation de la paix pour un développement durable ».C’est le thème retenu ce 8 mars 2013 au plan national pour la célébration de la journée internationale de la femme. Le président de la République Centrafricaine François Bozizé a rehaussé de sa présence la fête à l’Hémicycle de l’Assemblée Nationale à Bangui. Des centaines de femmes venues de différentes entités y ont pris part.

 

Selon le Chef de l’Etat, « le gouvernement s’engage davantage pour contribuer à l’épanouissement des femmes centrafricaines ». Il a tout de même reconnu que « le tissu économique a été fragilisé par les crises ; conséquences des infrastructures mises en mal par la Séléka. Et, les principales victimes ont été les femmes et les enfants ».

 

Pour lui, « le gouvernement s’emploiera à tenir ses promesses pour contribuer à l’amélioration des conditions de vies des femmes de son pays tel que prévue par les Nations Unies. D’ailleurs la République Centrafricaine dispose d’une panoplie d’instruments juridiques nationaux voire internationaux en faveur des femmes ».

 

La célébration de cette journée est intervenue dans un contexte politique difficile : une bonne partie du pays reste à ce jour occupée par les rebelles de la coalition Séléka, malgré un accord de paix signé en janvier dernier à Libreville.

 

Cette situation a fait que la fête n’a pas été belle pour toutes les femmes de Centrafrique. Leur seul mot d’ordre : violence zéro à l’égard des femmes pour une paix durable.

 

En prélude à la célébration de cette journée,  l’Ambassade de France en partenariat avec Radio Ndeke Luka a organisé une émission débat en direct à la Résidence de ladite ambassade à Bangui.

 

D’après l’Ambassadeur de France en Centrafrique, Serge Mucetti, « la rencontre n’a pas fait de distinction entre les femmes, mais elle a plutôt permis de les honorer. Les femmes centrafricaines comme celles des autres pays ont la responsabilité de tenir leur foyer et contribuer à leur épanouissement. Bien qu’elles aient des problèmes particuliers, elles partagent néanmoins certaines souffrances comme les autres ».

 

Les femmes de la ville de Boali (95 kilomètres nord de Bangui) n’ont pas été en marge de cette fête. Elles ont organisé une marche sportive entrecoupée de courses de fonds. Des conférences débats sur les violences faites aux femmes et l’enjeu même de la fête ont été également inscrits au menu de la manifestation.

 

La présidente de l’organisation des Femmes de Centrafrique (OFCA) a martelé que « ces violences perpétrées par la Séléka sur les femmes soient bannies. L’heure est venue pour valoriser la femme centrafricaine comme tout être humain ».

 

A Nola (ouest), ce sont les activités socioculturelles qui ont marqué la journée : défilé de mode, jeux concours, matchs de football. Le correspondant de Radio Ndeke Luka a constaté que la mobilisation de cette année a été plus faible que celle de 2012.

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