Par Ursula Soares RFI jeudi 08 septembre 2011
Les enseignants du supérieur ont reconduit, pour un mois, la grève qu’ils observent depuis fin juillet. L’université de Bangui est paralysée ; les étudiants redoutent une année blanche. Le gouvernement veut résoudre le problème mais d’une manière globale, pour tous les fonctionnaires
La grève a été suivie à 100% par les enseignants du supérieur et reconduite jusqu’au 12 octobre prochain, selon le
Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Synaes).
Pour l’instant, les négociations avec le
gouvernement n’ont pas abouti. Les enseignants revendiquent l’application du statut qui leur a été attribué par un décret présidentiel le 10 mai 2006. Ce statut particulier, qui se traduit par
des indemnités et primes spéciales, est resté lettre morte.
Depuis le 27 juillet, les enseignants du supérieur sont donc en grève. Le gouvernement reconnaît que leurs revendications sont légitimes mais explique que les caisses de l’Etat sont vides, le mettant ainsi dans l’impossibilité de « considérer ce qu’il y a dans ce décret, en termes de prise en charge et en termes de grille salariale ». Simplice Sarandji, directeur de cabinet du Premier ministre centrafricain, interrogé par RFI, précise également que le gouvernement cherche plutôt une solution « globale » pour tous les fonctionnaires.
Simplice Sarandji, directeur de cabinet du Premier ministre centrafricain. : « On parle des enseignants du supérieur mais il y a aussi les infirmiers, les médecins, les ingénieurs qui souhaiteraient aussi voir leurs salaires rehaussés ».
Cette façon d’expliquer qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses, ou encore de déplacer le débat en le plaçant dans des revendications d’ordre général, agace les enseignants qui estiment que ce n’est pas une façon de négocier. Pour Jean-Alain Mokossesse, professeur de Sciences biologiques à la faculté des sciences de l’Université de Bangui, rien de cela n’est normal.
Jean-Alain Mokossesse, professeur de sciences biologiques à la faculté des sciences de l’Université de Bangui : « Le gouvernement a l’argent pour accorder le statut particulier aux policiers et pour améliorer le traitement des députés. Mais pour les enseignants du supérieur, il n’y a pas d’argent. Nous considérons cela comme un acte d’injustice »