Dans la liste des cadres de l’administration territoriale publiée il y
a quelques jours à peine par notre confrère LE DEMOCRATE que nous reprenons volontiers ci-dessous pour édifier nos lecteurs, on découvre avec effarement la présence de nombreux retraités et de
fonctionnaires de toute provenance comme par exemple des techniciens d’élevage ou des zootechniciens, des techniciens d'assainissement, qui sont nommés sous-préfets et surtout parmi les préfets,
un ancien magistrat « radié du corps judiciaire pour indélicatesses ». Que vient faire dans la prestigieuse préfectorale d’antan, un pareil individu ? Tout
indique que seuls des critères tribalistes de « Gbaya power », d’appartenance au KNK, de copinage et de coterie avec certains dignitaires, ont prévalu pour ces nominations fantaisistes
destinées davantage à récompenser, à plaire et non à servir les intérêts du pays et de sa bonne gestion. Comme le préconise vivement notre confrère dans ce papier, le gouvernement d’union
nationale doit revoir au plus vite cette fâcheuse situation car la restauration de l’autorité de l’Etat passe évidemment par la présence dans nos provinces, de préfets et sous-préfets crédibles
et respectables à qui des moyens doivent être fournis par l’Etat pour l’accomplissement de leurs importantes missions.
La Rédaction
Pleins feux sur la question de la réorganisation de l’administration
territoriale : une des clauses de l’Accord politique de Libreville
En prélude aux prochaines élections législatives anticipées, la réforme
de l’administration territoriale s’avère une nécessité impérieuse faisant partie des urgences immédiates. On ne le dira jamais assez, on va le dire et le redire, l’évocation de la problématique
de la mauvaise gestion des ressources humaines au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation est décriée par tous.
A titre d’illustration pour s’en convaincre, scrutons à cet effet la
configuration des personnels de l’administration provinciale.
Préfets :
Préfet de l’Ombella Mpoko, Mlle Clotilde Namboï, attachée
d’administration
Préfet de la Lobaye, Colonel Gabriel Baïpo
Préfet de la Sangha Mbaéré, Mr Lazare Morales Ngaya,
administrateur civil adjoint
Préfet de la Mambéré Kadéi, Mr Rémy Féidanamo, hors statuts
Préfet de la Nana mambéré, Mr Léon Sosthène Dengbé, administrateur
civil
Préfet de l’Ouham Pendé, Mr Elie Bertin Béoroféi, administrateur
civil
Préfet de l’Ouham, Mr Rufin Brice Molomadon, hors statuts
Préfet de la Nana Grézibi, Mr Augustin Yangana Yahoté, inspecteur
du fondamental 1
Préfet de la Kémo, Mr René Arsène Daté, ancien magistrat radié du corps judiciaire pour indélicatesses
Préfet de Bamingui Bangoran, Colonel André Kada, retraité
Préfet de la Ouaka, Mme Lydie Marthe Yangba, institutrice
Préfet de la Haute Kotto, Mr David Dendou, instituteur
Préfet de la Basse Kotto, Mr Jean-Marie Sakila, inspecteur des
postes, retraité
Préfet du Mbomou, Mr André Sibalé administrateur civil
Préfet du haut Mbomou, Mr Boris Albert Mbagalé, instituteur
Préfet de la Vakaga, Colonel Lazare Docko, retraité
Préfet de Ngaoundaye, Mr David Gali-Bassi, brigadier de police
Préfet de Bossemptélé, Mr Adolphe Koé, hors statut
Sous-Préfets :
1. Sous-préfet de Bossembélé , Mr David Namguérewi, inspecteur des postes
Sous-préfet de Boda, Mr Joseph Denam Guenekini, professeur
certifié
Sous-préfet de Boganda, Mr Daniel Kpassinam, assistant
culturel
Sous-préfet de Mongoumba, Mr Jean Bosco Moussa Yagata,
instituteurretraité
Sous-préfet de Boganangone, Mr Wanaté Zao Akoza, contrôleur du
travail
Sous-préfet de Bambio, Mr Victor Pascal Ouiabona Yankombona,
attaché d’administration
Sous-préfet de Bayanga, Mr Alain Feya, technicien supérieur d’assainissement
Sous-préfet de Berberati, Capitaine Dieudonné Baka, retraité
Sous-préfet de Carnot, Mr Nicaise Yakendé, commandant de
police
Sous-préfet de Amada Gaza, Mr Dieudonné Youngaïna, adjudant-chef retraité
Sous-préfet de Gadzi, Mr Jacques Namagnina, instituteur
retraité
Sous-préfet de Gamboula, Mr Bernard Mokom, instituteur
retraité
Sous-préfet de Bouar, Mr Michel Yambété, instituteur retraité
Sous-préfet de Abba, Mr Joseph Gaombalet, contrôleur
financierretraité
Sous-préfet de Baboua, Mr Jean Pierre Goumbi, brigadier de police
Sous-préfet de Paoua, Mr Jean Gouffi, assistant de presse
Sous-préfet de Bocaranga, Mr Lambert Malingué, gendarme
retraité
Sous-préfet de Batangafo, Mr Edouard Sako, instituteur
Sous-Préfet de Kabo, Mr Albert Bangro, retraité
Sous-Préfet de Markounda, Mr Antoine Demba, retraité
Sous-Préfet de Nanga Boguila, Mr Samuel Ndofara, greffier
Sous-Préfet de Moyenne Sido, Mr Bernard Féïdangaï,
instituteur
Sous-Préfet des Mbrés, Mr Pierre Ousmane, technicien d’agriculture retraité
Sous-Préfet de Sibut, Mr Jean de Dieu Sepopode, inspecteur adjoint
du travail
Sous-Préfet de Ndjoukou, Mr Yapouiéla Youffi, professeur de
CEG
Sous-Préfet de Bamingui, Mr Pierre Dila Didyle, professeur de
lettres, retraité
Sous-Préfet de Ippy, Mme Denise Madina Deukoé, hors statut
Sous-Préfet de Bakala, Mr Mathieu Namkona, instituteur
Sous-Préfet de Yalinga, Mr Noël Mokonam-Lekaye, instituteur
Sous-Préfet de Mobaye, Mr Victor Ambêche, technicien supérieur d’élevage
Sous-Préfet de Kembé, Mr Edouard Mboka ; conseiller
pédagogique
Sous-Préfet de Mingala, Mr Moïse Grégbia, professeur de
lettres
Sous-Préfet de Zangba, Mr Elysée Guéret, zootechnicien
Sous-Préfet de Gambo, Mme Albertine Marogot, technicienne supérieure des affaires sociales, retraitée
Sous-Préfet de Ouadda Djallé, Mr Macaire Mamadou Féïkouma,
instituteur
A la lumière de cette présentation indicative, en rappel, il y a lieu de constater
avec amertume que ce sont là des nominations de complaisance au détriment de nombreux cadres qualifiés, ressortissants de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature qui croupissent
depuis assez longtemps déjà dans les couloirs du ministère de l’Administration du territoire pour des raisons déplorables de politique, d’exclusion ainsi que des jeunes diplômés universitaires
sans emploi alors qu’on clame partout qu’on ne tourne pas le dos à la jeunesse.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, que signifie encore le concept
« l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » dès lors que les retraités qui ont refait surface du fait du cumul de salaires qu’ils perçoivent, émargent
doublement sur le budget de l’Etat, car non seulement ils continuent à toucher leurs pensions mais également, ils bénéficient du traitement de leur solde inhérent aux fonctions de responsabilité
en violation flagrante de la loi des finances.
Au regard de tout ce qui précède, dans la perspective du redéploiement d’une
administration efficace, efficiente et performante de développement devant organiser et superviser les élections libres, transparentes et confiantes, il serait hautement souhaitable que le
gouvernement de transition s’emploie à faire valoir les critères de compétence, d’expérience professionnelle avérée, de technicité administrative dans l’optique d’une bonne gouvernance locale
avec l’avènement des préfets et sous-préfets chevronnés, astreints à la neutralité politique et à l’obligation de réserve aux fins de l’administration territoriale, une feuille de route du
gouvernement d’union nationale.
Everest Notoloum
LE DEMOCRATE n° 2884 du 11 février 2013