Bangui : L’Union Africaine octroie 100.000 dollars à la Croix-Rouge centrafricaine
Bangui, 30 décembre 2014 (RJDH)- L’union Africaine et la croix rouge centrafricaine ont signé un certificat d’appréciation, ce mardi 30 décembre à Bangui. Le but de cette signature est d’appuyer cette la Croix-Rouge centrafricaine à travailler d’avantage auprès des personnes en situation difficile. Un chèque de 100.000 dollars américains a été octroyé, afin de répondre aux exigences des personnes en situation difficile.
La signature du certificat d’appréciation a été faite entre Mohamed Edress, Ambassadeur d’Egypte en Ethiopie auprès de l’Union Africaine et Antoine Mbao Bogo, président de la croix rouge nationale.
Selon l’Ambassadeur, « le but de cet appui est d’encourager la croix rouge à continuer dans ses activités de secours aux personnes en situation d’urgence. Cette structure humanitaire a été toujours auprès des victimes pendant la crise militaro-politique, pour les aider, afin d’avoir une réponse sanitaire, assister des familles en détresse », a-t-il énuméré.
Dans son allocution, il a fait mention des 100.000 dollars destinés à la croix rouge nationale. « Nous appuyons les personnes en détresse à travers cette structure humanitaire, qui se déploie sans cesse malgré les difficultés rencontrées au cours de ses activités sur le terrain», a-t-il ajouté.
Antoine Mbao-Bogo, président de la croix rouge nationale, a pour sa part loué la gratitude de l’Union Africaine auprès des personnes en situation difficile. « Dans les jours à venir nous serons en possession de cette aide octroyée par l’UA. Ce geste est une action humanitaire. La croix rouge Centrafricaine n’est que le gestionnaire de cet appui. Ce Fonds est dédié pour un but bien défini : les personnes en situation de détresse », a affirmé le président de la CRCA.
Cette signature relie la croix rouge centrafricaine à l’Union Africaine, a-t-il ajouté.
Ce document a été signé en présence du représentant du ministre des affaires sociales, du président de la mission internationale pour la Centrafrique et de l’Afrique Centrale (MISAC).
Auguste Bati-Kalamet
Bozoum : Une réunion pour l’installation des bureaux locaux de démembrement de l’ANE
Bozoum, 30 décembre 2014 (RJDH)—l’Autorité Nationale des Elections est à pied d’œuvre pour installer les bureaux locaux de ses démembrements dans les six sous-préfectures que compte l’Ouham-Pendé (nord). Une réunion d’information y relative s’est tenue le samedi dans la ville de Bozoum.
Composés de sept membres chacun, ces bureaux représenteront l’ANE dans les localités où ils sont installés et travailleront à l’organisation des élections prévues pour juin-juillet 2015.La réunion a regroupé les autorités locales, les représentants de la société civile, les responsables de la jeunesse, des religieux et de l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA). Elle a été présidée par le Pr Bernard Voyemakoa, technicien de l’ANE, dépêché dans la localité pour la circonstance. La rencontre a permis de sensibiliser les participants sur le sens et l’importance des bureaux locaux de l’ANE.
Pour Bernard Voyemakoa, « il est donc important que les autorités locales et les responsables de différentes couches sociales de la ville se réunissent pour en débattre et savoir de quoi il s’agit. J’appelle donc à la mobilisation de tous pour que l’activité puisse être couronnée de succès ».
Un participant a émis des inquiétudes quant à l’installation de ces bureaux locaux et surtout à la tenue effective des élections à l’échéance prévue. « Les groupes armés détiennent toujours les armes. Est-il possible d’organiser les élections comme prévu en 2015 » a relevé ce participant ?
L’Ouham-Pendé rejoindra les cinq autres préfectures où l’Autorité Nationale des Elections a déjà installé les bureaux locaux de démembrement./
Alban Namkomona
Boda : « Le revivre ensemble » pose toujours problème pour les populations de la ville
Boda, 30 décembre 2014 (RJDH)—La ville de Boda située à 187 kilomètres de la capitale centrafricaine, présente toujours les séquelles des affrontements. Rien qu'à l'entrée de la localité, la division est perceptible entre les différentes communautés à savoir les musulmans et les non musulmans. La question de vivre ensemble, varie d'un habitant à un autre. Certaines personnes se disent prêtes à tout pardonner, cependant ''c'est encore trop tôt de parler de réconciliation'', selon d'autres sources interrogées par l'envoyée spéciale du RJDH dans cette ville, le mois passé.
Cette partie de la Centrafrique, semble être coupée des autres régions du pays, à cause de la dégradation de la route et de l'insécurité. Certaines structures humanitaires bravent toutefois cette dure réalité pour s'y rendent et assister la population meurtrie par les conflits.
La ville de Boda est divisée en deux camps. Juste a l’entrée, il y a les musulmans et les peulhs campés dans une partie de la ville. Ils ne cohabitent plus avec le reste de la population, qui est à l’intérieur de la ville. La question de revivre ensemble demeure un point de divergence au sein de la communauté chrétienne de Boda.
« Nous sommes dans ce pays et c’est ici que nous sommes. J’ai vécu cette crise du début à la fin. Si aujourd’hui, on nous demande de revivre ensemble, je pense que c’est une bonne chose. Pour revivre ensemble, nous devons nous contenter des activités que nous faisions dans le passé», propos tenu par Jean Pierre Légoua, habitant le Camp Pourou.
Roseline est l'une des personnes qui encouragent la réconciliation et le vivre ensemble. Selon elle," ce n’est pas la guerre qui construira le pays. Car la guerre ne fait que reculer le pays. On nous demande dans les radios de faire la paix, mais dans nos cœurs il y’a encore des douleurs et la colère. Nous voulons que le centrafricain avance et cesse la guerre », a fait savoir un autre habitant du côté des chrétiens ».
Cet avis est partagé par la communauté musulmane. Certains membres ont affirmé que des efforts sont en train d’être menés, pour que les deux communautés puissent être de nouveau ensembles. Car ces derniers se disent "fatigués" et ne veulent plus être en conflit avec les autres habitants.
« Avant, ce n’était pas du tout facile. Pour le moment tout semble un peu avancé. Nos frères chrétiens viennent maintenant vers nous dans l’enclave et il y’a un net changement. C’est ce que nous attendons depuis longtemps entre nous et les chrétiens. Car nous sommes fatigués de faire la guerre », a dit Ali, habitant l’enclave musulmane de Boda.
Selon Fané une femme de la même enclave, « notre pays a été détruit, le pays est en ruine ce n’est pas bien. Si nous pouvons ensemble reconstruire le pays, c’est une bonne chose. Aujourd’hui c’est bien d’être ensemble avec nos sœurs chrétiennes sur le marché et faire des achats ».
Même si certains habitants des deux communautés témoignent être prêts à revivre ensemble des réticences sont encore palpables chez d’autres.
« Avec qui allons-nous allons faire la paix ? Si c’était les ex Séléka, on allait comprendre. Mais quelqu’un avec qui nous avons vécu ensemble et qui ont même loué des maisons que nous avons construites, c’est elle qui va maintenant détruire tes biens ? Si c’est avec quelqu’un d’autre on pourra faire la paix mais pas avec ceux-là. Si les autorités insistent dans leurs histoires de faire la paix avec eux, en tout cas on va s’entretuer jusqu’à la fin. Il faut que les autorités réfléchissent », a dit David Moyé.
Malgré tout ''le revivre ensemble" est toujours possible
Des initiatives locales pour faciliter l'union des deux communautés se créent au quotidien. Comme illustration, deux marchés mixtes ont été créés et surveillés par les forces de l’ordre nationales et internationales basées dans la ville. Il s’agit du marché mixte de Samboli et celui du centre ville, qui est juste devant la mairie. A l’intérieur du marché, on peut constater une présence massive des musulmans et des chrétiens, qui font des achats ensemble. L’ambiance du coin prouve que les gens sont bien fatigués de se battre et veulent revenir à des bons sentiments.
Pour Alexandre Kouroupé-awo, préfet de la Lobaye que nous avons interrogé sur la question de revivre ensemble, « des efforts sont en train d’être menés pour la cohésion sociale. Et les choses avancent bien », a-t-il fait savoir. Il a ajouté que, « le revivre ensemble ne doit pas être décrété. Il doit plutôt être volontaire».
La population de Boda, vivait antérieurement en harmonie comme les fils d’une même mère. Mais c’est suite à la crise que les relations se sont détériorées. /
Annette Maélaine Malebingui.
Alindao : Après 30 ans, l'aérodrome de la ville est désormais opérationnel
Alindao, 30 décembre 2014 (RJDH) - L’aérodrome d’Alindao est ré-ouvert après 30 ans d’inactivité. Les lieux ont été aménagés sur initiative de l’ONG internationale ''Save The Children'' en collaboration avec la municipalité de la localité.
C'est l’ONG Save The Children qui a assuré la prise en charge à 70% de la réhabilitation de l’aérodrome. Le reste étant assumé par la mairie de la ville. « Nous avons engagé la main d’œuvre locale pour débroussailler et arranger la piste», a fait savoir Mandago Albert, maire d’Alindao Centre.
D’une longueur d'un Kilomètre, la piste a reçu le vol d’essai de la compagnie aérienne, l’Aviation Sans Frontière - Belgique (ASF-Belgique), le 22 octobre 2014. Un autre vol transportant les produits pharmaceutiques de l'ONG ''Save the children'' a atterri le 21 novembre. Une information confirmée par le pilote John de Kanter.
«Le petit avion que nous utilisons est très praticable et a atterri sur la piste de l’aérodrome sans aucune difficulté, car avec sa longueur de mille mètres, il n’y a rien à craindre », a témoigné John de Kanter.
Pour l’Aviation Sans Frontière Belgique, l’engagement des autorités d’Alindao est un exemple d’une population qui contribue à son désenclavement.
Suite à l'insécurité et à la dégradation avancée de la route qui mène à Alindao, les véhicules empruntent difficilement l’axe. « Il y a eu beaucoup d’attaques des convois humanitaires ces derniers temps. La seule possibilité aujourd’hui de désenclaver ces zones est la voix aérienne. C’est la raison de notre présence », a dit Benoit Gaborit, chef de Mission ASF-Belgique en Centrafrique.
Après 30 ans, la population est enthousiasmée de voir un avion atterri. « C’était une grande fête pour la population, et surtout que ce vol a transporté des cartons de médicaments destinés a l’hôpital de district d’Alindao-Mingala. Les bénéficiaires seront les enfants et les femmes enceintes », a dit le maire.
L'aérodrome avait cessé de fonctionner depuis presque 30 ans.
Thierry Khondé
Berberati: Situation alimentaire précaire des détenus de la maison d’arrêt
Berberati, 30 décembre 2014 (RJDH) ---La situation alimentaire des détenus à la maison d’arrêt de Berberati (0uest), est très précaire. Un constat fait par le régisseur François Koplimé. Selon les témoignages de certains détenus, leur prise en charge est assurée soit par leurs parents soit par des religieux.
Selon le régisseur, cette difficulté est intervenue après la crise déclenchée en 2012. Avant, cette structure bénéficiait de plus de 60 000 FCFA octroyés par le gouvernement centrafricain, comme crédit alimentaire et de fonctionnement. Mais après la crise cette subvention a été suspendue.
Selon la même source, les autorités de ce centre de détention organisent parfois de petites activités génératrices de revenues afin de prendre en charge des détenus.
Un prisonnier qui a requis l’anonymat, a fait savoir que leur prise en charge sanitaire dépend de leurs parents. Un autre explique que seul les religieux volent à leur secours momentanément.
François Koplimé assure que les autorités judiciaires ont déjà repris les activités dans la ville de Berberati. Il rassure les parents et les détenus que le gouvernement va répondre à leur besoin dans les prochains jours.
La maison d'arrêt de Berberati compte 38 prisonniers dont 21 provenus et 17 condamnés. Ces personnes ont des difficultés sur le plan alimentaire./
JC Ouanié-Oua
Bangassou : La libre circulation pose problème dans la région
Bangassou, 30 décembre 2014 (RJDH) -La ville de Bangassou et ses environs, malgré les efforts faits pour le retour de la paix et la cohésion sociale, continuent de sombrer dans l’insécurité à cause des exactions commises par des éléments de l’ex-Séléka encore présents dans la cette zone.
Sur l’axe Bambari-Bangassou, des éléments de l’ex-Séléka ont irrigué des barrières illégales sur lesquelles, ils exigent de l’argent aux rares véhicules encore en circulation sur cet axe. En plus ces hommes armés saisissent de force des biens et des marchandises de certains passagers. Ces cas sont plus fréquents au niveau de Dimbi à Kémbé, Pombolo et Gambo. Cette situation est la même sur l’axe Bangassou jusqu’à Ouango. Cette situation qui perdure ne permet pas aux usagers de se rendre à Bangassou.
Evodie Nakombo, ex député de la cinquième circonscription de Bangassou, une des victimes de ces actes de vandalisme « les ex-Séléka basés dans la ville de Dimbi, ont exigé de décharger les bagages des clients qui étaient dans le véhicule. Ils ont procédé par après aux fouilles de tous les bagages ainsi que les sacs à main des femmes. Ils ont volé et pillé ».
Elle a ajouté que, des effets que le ministère de l’agriculture lui a remis pour la population à savoir : 24 haches, 48 manches, 50 égoïnes, 100 sécateurs, 220 faucilles et 96 ensemble des vêtements ont été confisqués par ces bandes armés ce 24 décembre.
« Ce problème préoccupe tous les ressortissants de la préfecture de Mbomou. Les commerçants de notre zone ont de la peine à circuler, pour se rendre ailleurs et faire des achats. Nous demandons au gouvernement de désarmer ces hommes armés et de rapatrier ceux d’entre eux qui ne sont pas de nationalité centrafricaine » a souhaité Evodie Nakombo.
Notons que ces axes ne patrouilles des forces internationales sont quasi inexistantes.
Victor Komasse