REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
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UNITE-DIGNITE-TRAVAIL
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DECLARATION LIMINAIRE DE SON EXCELLENCE
MONSIEUR MAHAMAT KAMOUN, PREMIER MINISTRE,
CHEF DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION
SUITE A L’INTERPELLATION PAR LE CONSEIL NATIONAL
DE TRANSITION DU GOUVERNEMENT,
RELATIVE A LA GESTION DU DON ANGOLAIS
Bangui, le 15 octobre 2014
Monsieur le Président du Conseil National de Transition ;
Mesdames et Messieurs les Conseillers du Conseil National de Transition ;
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes sincères remerciements au Conseil National de Transition pour l’honneur qui m’est offert aujourd’hui, d’être invité à la tribune de ce haut lieu de représentation nationale, afin d’apporter les éclaircissements que l’opinion nationale et internationale attendent au sujet du don fait à notre pays par un Etat africain frère, l’Angola.
Mais, vous pouvez convenir avec moi, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, que l’agenda politique devient vite tributaire de l’actualité, surtout dans la période difficile que traverse actuellement notre pays. Et je me devais, au nom de mes Compatriotes, en votre nom aussi Mesdames et Messieurs les Conseillers, d’aller rendre hommage et témoigner de notre compassion aux Casques bleus de l’ONU qui sont venus et ont donné leur vie pour la paix dans notre chère République Centrafricaine lors des récents évènements survenus à Bangui. Et me voici donc aujourd’hui devant vous pour répondre à vos légitimes interrogations.
Il est important et sain, dans une démocratie, que les représentants du peuple souverain se préoccupent de la manière dont les deniers publics sont gérés. Cela témoigne de la vitalité de nos convictions dans la marche vers l’enracinement de la démocratie et de la bonne gouvernance dans nos mœurs politiques. C’est ma conviction profonde et c’est pourquoi je voudrais ici, dire solennellement, qu’en aucun moment, l’idée de ne pas répondre à votre interpellation ne m’a effleuré.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Conseillers Nationaux,
Mesdames et Messieurs,
Beaucoup a été dit et écrit sur ce don de l’Angola, notamment sur la moralité de l’utilisation qui en a été faite. Je vais m’efforcer, au cours de cette séance, d’éclairer sur cette affaire afin de mettre un terme définitif à cette polémique stérile qui nous fait perdre du temps et nous empêche d’avancer sur des dossiers les plus importants.
Mais avant cela, qu’il me soit permis de dire un mot sur la nouvelle situation créée depuis près d’une semaine dans BANGUI, notre capitale. Car comme vous le savez, cette interpellation intervient à un moment où notre pays se trouve à nouveau confronté à ses vieux démons.
En effet, depuis le 07 Octobre, les ennemis de la paix nous imposent une virulente campagne de violences qui ont à nouveau endeuillé nos familles et occasionné la destruction d’un nombre important de biens, publics comme privés. Le bilan provisoire de ces actes, sur le plan humain, s’élève à une dizaine de morts et plus de 3500 déplacés internes.
Suite à un tel drame, je puis vous annoncer que la justice de notre pays a été déjà saisie afin que les auteurs et complices de ces actes ne restent pas impunis.
Ce que je tiens à souligner ici, Mesdames et Messieurs, c’est que cette nouvelle campagne de violences est tout, sauf fortuite.
Elle a été savamment orchestrée, et vise à déstabiliser le Gouvernement de Transition que je dirige, sous le haut patronage de Madame Le Chef de l’Etat de la Transition. Et cette tentative de déstabilisation a pour objectif de mettre à néant les premiers résultats que nous avions commencé à engranger :
L’adoption par le Gouvernement le 08 Septembre 2014, du Programme d’Urgence et de Relèvement Durable (PURD) couvrant la période 2014-2016 qui va servir de cadre d’intervention de nos partenaires de développement et qui a déjà permis de mobiliser 50 millions d’Euros soit environ 35 milliards de FCFA à travers le Trust Fund dénommé « Fonds BEKOU » qui est alimenté par l’Union Européenne, la France, l’Allemagne et les Pays- bas pour financer, avant la fin de l’année, six (6) projets importants en faveur de nos populations dont celui de la réhabilitation, l’équipement et la fourniture en médicament des 5 hôpitaux régionaux y compris Bangui touchant 1.300.000 habitants, de l’assainissement des quartiers Miskine et Sara dans le cadre des THIMO, de la distribution des semences et engrais pour relancer les activités agricoles dans l’arrière pays et occuper les jeunes désœuvrés ;
L’élaboration du plan d’action relatif au processus de la réconciliation nationale qui n’attend que sa validation par nos partenaires du G8 en vue du lancement des phases 2 et 3 issues du Forum de Brazzaville du 24 Juillet 2014 ainsi que la mise en place de la commission de suivi pour veiller à l’application stricte de l’accord de cessation des hostilités signé par les différent groupes armés ;
Le début de la restauration de l’autorité par le redéploiement de ses représentants en province avec l’expérience de la Task force à Boda qui a été une réussite et qui devrait se poursuivre dans d’autres régions ; comme vous pouvez- vous en douter, en peu de temps, dix (10) membres de mon gouvernement sont allés à la rencontre de nos concitoyens des provinces pour palper des doigts les conditions de leur vies ;
La création d’un Haut Commissariat chargé du DDR rattaché à la Primature dont la mission est de s’attaquer au problème de désarmement et à la question de la reforme de notre système de sécurité (RSS) dont l’importance dans le processus d’un retour définitif de la paix et de sécurité dans notre pays n’est pas à démontrer ;
Le démarrage dans le jours à venir du paiement des fournisseurs de l’Etat sur les fonds octroyés par l’Agence française de développement (AFD) pour soulager notamment les PME PMI et autres artisans centrafricains qui ont subi de plein fouet les effets de la crise ;
Malgré les conditions difficiles actuelles, la mise à disposition de l’ANE des fonds attendus du Gouvernement ; ce qui lui permettra de mettre en œuvre son programme d’opérationnalisation et partant, de nous indiquer la date d’organisation des prochaines élections tant attendu ;
Pour stabiliser le front social, le gouvernement un peu plus d’un mois de son installation a déjà payé 2 salaires aux agents publics, un trimestre de pensions à nos retraités et pensé aux DVA qui ont été jusqu’ici les grands oubliés. Sur instruction de la Présidente de la République, nous étions entrain de tout même en œuvre afin que deux mois de salaire soient payés au plus tard le 25 octobre afin d’aider les parents à préparer la rentrée scolaire des enfants. Les données prévisionnelles, faites sur l’hypothèse d’un retour progressif de la sécurité et donc d’une consolidation de nos recettes, nous ont même fondés à prévoir de payer les salaires, bourses et pensions de manière régulière jusqu’au mois de janvier 2015.
Ce sont ces actions, Mesdames et Messieurs, que l’on a voulu, dans un objectif politicien, saborder. On a alors monté en flèche l’ « affaire du don angolais » :
On a voulu faire croire que cette affaire est récente, qu’elle date de Septembre ou Octobre 2014, et que le gouvernement a essayé de la cacher ;
On a prétendu qu’à cause de cette affaire, la communauté financière internationale a suspendu, et son aide, et sa coopération avec notre pays ;
On a pris appui sur cette affaire pour tenter d’obtenir par la violence et les moyens non démocratiques le départ de Madame le Chef de l’Etat de la Transition et de son Premier Ministre ;
On a voulu utiliser l’alibi de détournement du don angolais pour justifier l’injustifiable, c’est-à-dire les crimes odieux qui ont été commis ;
La vérité, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers Nationaux, est qu’il n’en est rien !
(Circonstances de la demande d’explications du FMI).
Les explications que Madame le Chef de l’Etat de la Transition avait fournies au mois d’Avril 2014 au FMI et à la Banque Mondiale, s’agissant de la partie du don qui a été utilisée comme fonds politique, ont amené nos partenaires financiers à demander des écritures de régularisation dans nos livres comptables. Et ces écritures de régularisation ont été passées en date du…………. , ce qui a clos ce problème qui, du point de vue de nos partenaires, n’était qu’un problème de procédure, qui n’engage en rien la moralité de la dépense.
Pour ce qui est de l’état de notre coopération avec ces institutions et nos partenaires traditionnelles, je puis vous assurer qu’elle se poursuit normalement :
Dans une semaine, une mission du Fond Monétaire International est attendue ici à Bangui pour faire l’évaluation du programme qui a été ficelé avec le Gouvernement ;
A la fin du mois d’Octobre, il est prévu toujours à Bangui la réunion du Groupe Internationale de contact sur la République Centrafricaine, que nous préparons activement afin de faire le point sur les progrès accomplis dans le pays et rechercher les financements additionnels dont on a besoin ;
Aide américaine pour la création et la mise en œuvre du tribunal spécial
Sur la polémique concernant la destination des fonds,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Dans tous les pays du monde, il existe la pratique des dotations des institutions en fonds politiques, dont l’usage et la destination relèvent de la décision souveraine du Chef de l’institution. Il en est ainsi de la Présidence de la République, du Conseil National de Transition et de la Primature.
Sur autorisation expresse de madame le Chef de l’Etat de Transition, je vais vous donner des précisions sur la destination des UN milliard :
tableau
Pour finir sur cette question, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, j’ajoute que Madame Le Chef de l’Etat avait sollicité du FMI qu’un audit global soit réalisé, non seulement du don angolais, mais de toutes nos finances publiques.
Et il ne peut qu’en être ainsi. Toutes les institutions de la République – Présidence de la République, Cabinet du Premier Ministre, Départements gouvernementaux - ont le devoir d’exemplarité en matière de gestion des finances publiques.
Cette affaire de don angolais aura eu le mérite de nous pousser à faire un bilan complet de la santé de notre classe politique dirigeante, sur la question de la gestion des deniers publics.
En cas de besoin, le gouvernement est prêt à mettre à la disposition du Bureau du Conseil National de Transition, l’ensemble des pièces et documents relatifs à ce dossier pour consultation comme cela a été fait jusqu’ici.
Mes collaborateurs et moi-même serons heureux de pouvoir donner la réponse aux zones d’ombre qui pourraient encore subsister ou à d’autres questions qui vous tiennent à cœur.
Je vous remercie.
Au moment je m’apprêtais donc à assurer mes devoirs républicains en me présentant devant le CNT dans quelques jours pour faire ma Déclaration de Réengagement en vue de la mise en œuvre de la Feuille de Route adoptée par la Communauté Internationale et le CNT, grande a été ma surprise de constater que des campagnes sont menées tambour battant, dans l’objectif de créer une psychose au sein de la population à propos du don angolais de 10 Millions $ octroyés au Gouvernement centrafricain au mois de Mars de cette année.
Dans le sens de la continuité de l’Etat, j’ai accepté de répondre personnellement à cette interpellation pour mettre un terme à une polémique que je crois inutile car la souffrance du peuple centrafricain est sans commune mesure avec les diatribes engagées ici et là, dont les en-dessous et les raisons cachées sont bien connus de nos compatriotes.
Je voudrais encore rappeler que nous sommes à des degrés divers, engagés solidairement dans une gestion consensuelle de la Transition dont le seul but est de redonner espoir au peuple centrafricain qui a tant souffert et surtout créer les meilleures conditions pour consolider la paix et la réconciliation nationale.
Je remarque cependant et avec regret que certains de nos compatriotes n’ont pas compris leur rôle ni leur mission au service du peuple quand, dans la posture de donneurs de leçons, ils en oublient jusqu’à leurs propres turpitudes passées ou actuelles.
Au delà des querelles de personne et des campagnes de haine qui ne profitent à personne, qui s’apparentent à un exercice d’autodestruction collective et font le jeu de nos ennemis communs dans un contexte très difficile où chaque fille et fils de notre pays doit participer à l’œuvre de reconstruction et de solidarité nationale,
Au-delà des positions divergentes certes légitimes en démocratie, je veux insister sur la nécessité pour chaque citoyen, chaque acteur de la Transition, d’apporter chacun en ce qui le concerne, sa contribution responsable à cette œuvre exaltante de refondation de notre pays.
C’est pourquoi, je souhaite que nous travaillions ensemble la main dans la main pour relever le défi commun qui s’impose au peuple centrafricain à savoir « vivre en paix et en harmonie dans un pays uni et solidaire ».
C’est également la raison pour laquelle je ne cesse d’inviter mes compatriotes à plus de retenue et de sagesse car ce pays a besoin de tous ses enfants pour se reconstruire. Nous devrions apprendre à « vivre-ensemble ».
Hier, nous avons vécu chacun à sa manière, l’injustice, l’exclusion, la privation des droits. Aujourd’hui, le moment est venu pour que le Centrafricain tire les leçons du passé, et se tourne résolument vers une nouvelle approche, une autre manière de conduire notre destinée.
Je suis profondément ouvert au débat sur la transparence dans la gestion de la chose publique. C’est par le choc des idées que jaillit la lumière.
La mission principale du Gouvernement de Transition que je dirige, est de réconcilier les Centrafricains, de créer un environnement sécuritaire propice à l’organisation d’élections justes, crédibles et transparentes. Seul le tribunal de l’histoire jugera si les actes que nous sommes appelés à poser ne répondent pas aux aspirations du peuple centrafricain.
Monsieur le Président du CNT,
Mesdames et Messieurs les Membres du CNT,
Je voudrais maintenant apporter les clarifications nécessaires pour mettre un terme définitif à ce que je peux qualifier d’affabulations contre l’Exécutif. Il est temps que s’arrête cette campagne de déstabilisation qui ne profitera à personne car le peuple centrafricain n’est pas dupe.
Le 25 janvier 2014, Son Excellence Madame Catherine SAMBA PANZA accédait à la magistrature suprême de l’Etat. Quelle était la situation au moment où cette dernière avait pris ses fonctions à la tête de l’Etat ?
Les caisses de l’Etat étaient désespérément vides. Les fonctionnaires et agents de l’Etat accusaient cinq (5) mois d’arriérés de salaires. Malgré l’appui de la Communauté internationale, l’Etat n’arrivait pas seul à faire face aux charges régaliennes. La situation sociale était explosive et la situation sécuritaire, catastrophique. Le peuple centrafricain était à bout de souffle.
Pour le Chef de l’Etat, il y avait péril en la demeure. C’est donc dans ce contexte que Madame la Présidente de la République, Chef de l’Etat de Transition a commencé à multiplier les plaidoyers auprès de ses Pairs en vue de solliciter leur magnanimité pour venir en aide à notre pays dont l’état quasi-comateux ne pouvait que susciter la compassion des autres pays du monde en général et ceux d’Afrique en particulier.
Sensible aux préoccupations du Gouvernement et du peuple centrafricains, Son Excellence Monsieur José Edouardo DOS SANTOS, Président de la République d’Angola a invité son Homologue de la République Centrafricaine à effectuer une visite officielle à Luanda.
Au cours de cette visite, Son Excellence Madame Catherine SAMBA PANZA, Chef de l’Etat de Transition, a expliqué sans détour à son frère angolais, les difficultés du pays notamment les questions récurrentes de paiement des salaires, l’incapacité du pouvoir exécutif à disposer d’un minimum de fonds politiques lui permettant d’agir efficacement pour garantir un retour rapide à la paix et la cohésion entre ses fils et ses filles de Centrafrique.
Ce n’est donc un secret pour personne que le Gouvernement angolais ait accepté de volé au secours de notre pays en apportant un soutien financier substantiel puisque au cours de la visite du Chef de l’Etat à Luanda, deux conventions ont été signées le 07 mars 2014 :
La convention de don d’un montant de dix(10) millions de dollars US ;
La convention de prêt d’un montant de vingt (20) millions de dollars US destinés au financement des projets de restructuration de nos Forces de Défense et Sécurité (FDS) ;
Pour ce qui concerne la Convention de don d’un montant de dix(10) millions de dollars. Je tiens à apporter les clarifications quant à l’utilisation de ces fonds.
Compte tenu de l’urgence, - je rappelle que nous étions à la veille du 8 Mars qui est la Journée Internationale de la Femme et parce que Madame la Présidente tenait coûte que coûte à ce qu’un mois de salaire et un trimestre de pensions et de bourses soient versés pour permettre aux femmes centrafricaines de célébrer cette Journée, Elle avait obtenu un premier décaissement de cinq (5) millions de dollars US. Aucune banque de la place ne disposait de ressources suffisantes pour assurer les changes.
C’est ainsi que le Gouvernement a informé les Services Centraux de la BEAC à Yaoundé et l’accord a été donné pour effectuer les changes à Douala.
Taux du jour (07 mars 2014) = 462,22
5.000.000,00 $ US X 462,22 = 2.311.100.000 F.CFA
Commission de Change Ecobank 6% = 138.666.000 F.CFA
Montant disponible viré sur le compte unique du Trésor = 2.172.434.000 F.CFA
Ce montant a servi entre autres au paiement des pensions du 1er trimestre 2013 et les bourses du 2ème trimestre 2013.
Sur la deuxième tranche, la répartition a été faite comme suit :
Taux du jour (28 avril 2014) = 453,00
5.000.000,00 $ US X 453 = 2.265.000.000 F.CFA
Montant versé sur le Compte Unique du Trésor= 1.132.500.000 F.CFA
Montant affecté aux Fonds spéciaux= 1.132.500.000 F.CFA
Le contexte politique était tel que Madame le Chef de l’Etat n’avait pas d’autre choix que d’affecter une partie de ce reliquat aux Fonds Spéciaux.
D’ailleurs, je tiens à préciser d’ailleurs que les fonds spéciaux communément appelés « fonds secrets » sont de l’argent destiné à des dépenses particulières, à la rémunération d’un certain nombre d’activités politiques qui relèvent à la fois du fonctionnement de l’Etat, de la sécurité.
Ces fonds sont utilisés à la discrétion du Chef de l’Etat ou du Premier Ministre, voire même du Président du Conseil National de Transition.
Pour le cas de notre pays, au sortir de la grave crise du 5 décembre 2013 et ses conséquences sur les cinq mois de 2014, l’Etat ne disposait d’aucune capacité de réaction pour faire face aux multiples contraintes sécuritaires ou la contribution de toutes les forces vives de la Nation suppose un minimum de moyens financiers.
Soutenu à bout de bras par la Communauté internationale, il était difficile pour le Chef de l’Etat, de répondre à de multiples sollicitations afin d’assurer la cohésion sociale, redémarrer au minimum l’administration, favoriser la réconciliation. La constitution financière de notre pays à savoir la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2006 a prévu les dispositions particulière ou procédure dérogatoire concernant les Fonds spéciaux.
Vous allez surement me poser la question de savoir pourquoi ne pas assurer la traçabilité de ces fonds par le versement des 1.132.500.000 F.CFA dans la caisse du Trésor public avant toute utilisation ? Ce qui consacre bien sûr le respect de l’orthodoxie en matière de gestion budgétaire.
Ma réponse est la suivante : Compte tenu de l’urgence qui s’imposait, le gouvernement a effectué des dépenses sans ordonnancement préalable. Mais ces dépenses ont par la suite été régularisées sur le plan comptable. Ces principes dérogatoires sont bel et bien prévus en matière de gestion des finances publiques. Je rappelle par ailleurs que ce don a aussi fait l’objet d’une prise en charge budgétaire.
Lors de la Revue du mois de juillet 2014, le FMI a demandé que soient régularisées les dépenses hors budget. Le Ministre des Finances a demandé immédiatement ordonné au Trésor public en date du 27 juillet 2014, de procéder à ces régularisations.
Madame le Chef de l’Etat de la Transition a clairement précisé au cours de son allocution du 07 octobre 2014 relative à la journée de restitution des résultats du Forum de Brazzaville, que les justificatifs détaillés existent.
De mars à juillet 2014, ces fonds spéciaux ont été utilisés de la manière suivante :
En mars 2014, 401.274.120 F.CFA ont été dépensées dont 271.800.000 en dotation pour le Premier Ministre de l’époque pour les actions gouvernementales, 113.524.120 F.CFA d’appuis aux différentes composantes de la Société civile, 9.950.000 F.CFA consacrées aux différentes actions dans le cadre de l’assistance sociale et humanitaire et 6.000.000 F.CFA au titre des actions présidentielles
Au mois d’avril 2014, 450.707.140 F.CFA ont été utilisés dont 184.674.000 F.CFA d’appuis aux différentes composantes de la Société civile, 250.900.000 F.CFA consacrées aux différentes actions dans le cadre de l’assistance sociale et humanitaire et 15.133.140 F.CFA au titre des actions présidentielles
Au mois de mai 2014, 56.060.703 F.CFA sont dépensés dont 36.307.922 F.CFA d’appuis aux différentes composantes de la Société civile, 4.944.000 F.CFA consacrées aux différentes actions dans le cadre de l’assistance sociale et humanitaire et 14.808.781 F.CFA au titre des actions présidentielles
Au mois de juin 2014, 167.408.615 F.CFA ont été dépensés dont 109.111.115120 F.CFA d’appuis aux différentes composantes de la Société civile, 49.412.500 F.CFA consacrées aux différentes actions dans le cadre de l’assistance sociale et humanitaire et 8.885.000 F.CFA au titre des actions présidentielles
Et enfin au mois de juillet 2014, 57.049.422 F.CFA ont été dépensés dont 26.412.697 F.CFA d’appuis aux différentes composantes de la Société civile, 26.536.725 F.CFA consacrées aux différentes actions dans le cadre de l’assistance sociale et humanitaire et 4.100.000 F.CFA au titre des actions présidentielles
Vous constaterez que les dépenses les plus importantes ont été effectuées au mois de mars et avril 2014 au plus fort de la pression sécuritaire et sociale.
Le Chef de l’Etat a toujours marqué sa disponibilité à clarifier cette question. C’est dans ce sens qu’elle s’est évertuée à produire les détails de l’utilisation de ces fonds aux différents partenaires. Mieux encore : lors de l’entretien qu’elle a eu avec le Directeur Général Adjoint du FMI et pour éviter tout soupçon, Madame le Chef de l’Etat de Transition a demandé qu’une mission de FMI vienne auditer l’utilisation de ces Fonds.
Nous souhaitons vivement que la question de l’audit de la gestion des dons de l’Angola soit généralisée à toutes les structures de l’Etat y compris le Conseil National de la Transition afin de permettre à l’opinion nationale de comprendre la réalité. On ne peut pas être juge et partie à la fois.
Pour le Gouvernement de Transition, tous ces tapages médiatiques constituent à n’en point douter, toute une manœuvre savamment orchestrée pour conduire coûte que coûte à une troisième Transition. Il s’agit en réalité d’un ensemble de manœuvres et d’allégations mensongères tendant à ternir l’image et la bonne réputation dont jouit le Chef de l’Etat de Transition auprès de la Communauté internationale. Le Gouvernement va prendre ses responsabilités et ne se laissera pas faire face à ce complot ourdi contre le peuple centrafricain.
C’est au moment où la visite effectuée aux Etats-Unis par le Chef de l’Etat se soldait par un succès éclatant avec sa participation à la 69ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies et à plusieurs réunions et rencontres spéciales sur la RCA, que les ennemis de la paix aient cru devoir utiliser comme par le passé un Hebdomadaire international pour jeter le pavé dans la mare en alléguant la disparition d’une partie du don angolais soit deux(2) millions de dollars US sans apporter la moindre preuve. En réalité, l’objectif principal des ennemis de la République reste la déstabilisation du Chef de l’Etat de la Transition.
Sous le mandat de Madame le Chef de l’Etat de la Transition, le RCA a bénéficié d’importants concours financiers des partenaires. Il s’agit notamment des appuis de la CEEAC, de la Banque mondiale, du PNUD, de la BAD, de l’Union Européenne, de la France via l’AFD. Tous ces appuis témoignent de la rigueur et la gestion transparente à la satisfaction des donateurs.
Pour ce qui concerne la deuxième convention relative au prêt pour le financement des projets de restructurations de nos Forces de Défense et Sécurité (FDS) d’un montant de vingt (20) millions de dollars US,
Je tiens à rassurer mes compatriotes que ce prêt est réputé concessionnel parce que le prêt a été octroyé selon les conditions ci-après : Période de grâce : 5ans ; Maturité : 20 ans (y compris la période de grâce) ; Remboursement du capital : 30 semestrialités ; taux d’intérêt : 1% ; Intérêt de retard : 1,00%. Au regard des engagements de la RCA vis-à-vis des Institutions de Brettons Wood, le prêt octroyé est concessionnel (l’élément don est d’au moins 35%).
Comme l’a si bien rappelé Madame le Chef de l’Etat de la Transition, c’est grâce à son implication que cet accord a été signé. Les discussions sont en cours de finalisation avec les autorités angolaises pour la signature des accords supplémentaires permettant le décaissement effectif de ces fonds.
Ce prêt servira à réhabilitation des casernes militaires, des postes de Police, des garnisons de la Gendarmerie, l’acquisition du matériel roulant, l’habillement des Forces de Défenses et de Sécurité y compris les forces para-militaires à savoir la Douanes et les Eaux et Forêt.
Je voudrais encore une fois appeler mes compatriotes à plus de retenue et de respect des ceux qui ont la charge de conduire la Transition. Il n’est de l’intérêt de personne d’entretenir l’instabilité dans ce pays car notre peuple a trop souffert. Le Gouvernement de Transition prendra, en ce qui le concerne, toutes ses responsabilités pour faire face à ceux qui veulent prendre en otage le peuple centrafricain.
Au nom de mon Gouvernement, je demande à chaque acteur de se ressaisir et de privilégier la voie du dialogue, du consensus et de la recherche permanente de la cohésion nationale pour qu’ensemble, nous relevions le défi de la refondation de notre pays.
La construction de la paix est d’abord l’œuvre des Centrafricains eux-mêmes. L’apport de la Communauté internationale à lui seul ne favorisera guère, la solution à la sortie de crise dans notre pays.
Si nous continuons à montrer notre incapacité à nous entendre, à travailler ensemble pour sortir notre pays de la crise persistante qu’elle traverse, alors nous ouvrirons la voie à la disparition certaine de notre pays comme Etat et comme Nation.
J’exhorte donc mes compatriotes à savoir raison garder en toutes circonstances et à privilégier l’intérêt national.
Notre objectif, c’est de conduire une Transition apaisée afin de permettre aux nouvelles autorités qui seront issues du suffrage populaire et qui auront la charge de conduire les destinées de ce peuple meurtri, de relever le défi de la refondation d’une nouvelle Centrafrique, unie et solidaire.
Je vous remercie.