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Maria MALAGARDIS Libération 4 décembre 2014 à 19:46
Le chaos de ce conflit composite a surpris les forces françaises.
«Une mission courte», avait promis François Hollande il y a tout juste un an en annonçant le lancement de l’opération Sangaris en Centrafrique : 2 000 hommes pour désarmer des forces rebelles qui avaient pris le pouvoir six mois plus tôt à Bangui, provoquant un chaos incontrôlable. La mission pouvait sembler simple pour des forces aguerries, envoyées sur un terrain connu, dans un pays où la France était intervenue tant de fois pour faire basculer le pouvoir. Hélas, rien ne s’est passé comme prévu, et Sangaris est toujours en place douze mois après le feu vert donné par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Maria MALAGARDIS Libération 4 décembre 2014 à 19:46
REPORTAGE
Un an après l’arrivée des soldats français, la traque des musulmans perdure alors que le Cameroun a déjà accueilli plus de 100 000 réfugiés.
«Voilà la Centrafrique», indique le lieutenant Fouda, un officier camerounais à l’allure débonnaire, en désignant le paysage vert émeraude qui s’élève en pente douce juste en face d’une petite rivière aux eaux opaques. Ici, un simple cordon et une mini barge relient, d’une rive à l’autre, le Cameroun et la Centrafrique. On pourrait presque engager la conversation avec les deux hommes qui traînent ce jour-là sur la rive sablonneuse côté centrafricain. L’un fume une cigarette avec une attitude de défiance, l’autre tient un fusil, le canon pointé vers le sable. A en croire l’officier, ce sont des anti-balaka, membres de ces milices chrétiennes qui terrorisent la Centrafrique depuis un an. «Ils contrôlent toujours cette zone», confirme-t-il. Il y a trois semaines, ils ont utilisé la barge pour envoyer au Cameroun un colis un peu spécial : la tête décapitée d’un éleveur peul. Réfugié à l’ouest de la frontière, ce dernier s’était risqué à retourner de l’autre côté du fleuve dans l’espoir de retrouver son bétail après avoir fui le pays en catastrophe. Un cas loin d’être isolé, selon les militaires camerounais.
Enlèvements contre rançons ou décapitations : dans ce petit coin perdu, les anti-balaka continuent de menacer les musulmans centrafricains qu’ils ont contraints à la fuite. Côté camerounais, la présence militaire est pourtant massive, visible, comme ces deux guérites protégées par des sacs de sable d’où émergent des fusils mitrailleurs pointés vers la frontière. Mais un an après le déclenchement de l’opération Sangaris, initiée par la France pour mettre un terme au chaos qui régnait en Centrafrique, ce pays enclavé au cœur du continent reste largement incontrôlable. Avec plus de 130 000 nouveaux réfugiés recensés depuis janvier, le Cameroun a subi lourdement les conséquences des violences qui se sont déroulées dans le pays voisin juste après l’intervention française. Car en mettant hors d’état de nuire les rebelles de la Séléka («l’alliance» en sango), coalition hétéroclite qui a pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, les forces françaises arrivées en décembre ont, sans l’avoir anticipé, laissé libre cours à la vengeance des chrétiens. Et notamment celle des milices d’autodéfense, les tristement fameux anti-balaka, bardés de gris-gris et de feuilles de bananiers, qui ont identifié la minorité musulmane aux membres de la Séléka venus du nord du pays.
Embuscades. Il y a un an jour pour jour, la capitale centrafricaine était le théâtre d’atrocités inédites : un véritable pogrom contre les musulmans, traqués, pillés et sauvagement assassinés. Très vite, cette «Nuit de cristal» version centrafricaine faisait boule de neige en province, sonnant pour les populations musulmanes l’heure de l’exode massif vers les pays voisins.
Au printemps dernier, Gbiti, petit point de frontière anodin entre la Centrafrique et le Cameroun, était soudainement débordé. «On les a vus débarquer en masse : 20 000 personnes passaient la frontière chaque jour», se rappelle le lieutenant Fouda. Pour atteindre Gbiti depuis Yaoundé, la capitale camerounaise, il faut compter neuf heures de route, dont le dernier tiers sur des pistes chaotiques longeant une forêt luxuriante saupoudrée de poussière rouge. Dans ce no man’s land du bout du monde, l’urgence a été difficile à organiser, même si le Cameroun est désormais habitué à subir les conséquences des multiples dérives centrafricaines.
Marima Bouba, 60 ans, drapée dans un pagne multicolore, est arrivée à Gbiti en 2003, lors du coup d’Etat qui a porté au pouvoir le président Bozizé, chassé à son tour en mars 2013 par la Séléka. Déjà il y a dix ans, les violences faisaient rage. Sur la route de l’exil, Marima sera victime de deux embuscades qui la dépouilleront de tous ses biens. Mais elle-même en convient : rien n’équivaut au drame de 2014. «Tout est allé si vite, on n’était pas préparé à un tel afflux de population en un temps si rapide», souligne Apollinaire, qui travaille pour le Programme alimentaire mondial (PAM) à Batouri, petite ville enfouie dans la forêt et épicentre logistique d’une partie de l’activité humanitaire. Après une période de panique, l’arrivée des aides a plus ou moins stabilisé la situation.
Mais dans les camps, les jeunes réfugiés désœuvrés se battent fréquemment. Et la frontière, qui couvre une vaste zone, est difficile à contrôler. Début décembre, un groupe inconnu l’a franchie pour piller des magasins. Dix jours plus tôt, d’autres rebelles obtenaient la libération de leur chef, emprisonné à Yaoundé, contre la libération de quinze otages camerounais et d’un prêtre polonais, enlevé, lui, côté centrafricain. Au moins, dans cette vaste zone de forêt équatoriale, les réfugiés sont-ils bien accueillis : près de la moitié des derniers arrivants (62 000) se sont intégrés aux villages locaux où les populations sont souvent de même origine ethnique et où les autorités accueillent la manne humanitaire avec une bienveillance intéressée. «Grâce à vous, nous allons pouvoir nous développer. Avoir de l’eau potable, un centre de santé !» explique tout sourire aux représentants du PAM le maire adjoint du village voisin de Timangolo, l’un des sept sites de la région où sont installés les réfugiés.
Carnage. Dans cette zone isolée et démunie, les bulldozers ont éventré la forêt pour créer un vaste camp où vivent plus de 6 000 réfugiés, certes nourris par le PAM, mais toujours hantés par l’horreur qu’ils ont subie ; des scènes de carnage et souvent plusieurs semaines de marche dans la forêt avant d’atteindre la frontière. Houranatou, 40 ans, a mis longtemps avant de retrouver le sommeil. Deux de ses trois enfants ont été tués sous ses yeux le 10 janvier, l’un brûlé vif dans leur maison incendiée par les anti-balaka. Et son troisième fils a été frappé à coups de machette. Houranatou, elle, a réussi à s’enfuir. Une balle lui a arraché trois doigts de la main. Elle a débarquée au Cameroun avec juste «le pagne qu’[elle] portait». En Centrafrique, elle menait une vie aisée, et, bien que condamnée aujourd’hui à l’existence précaire des réfugiés, elle n’a qu’une certitude : jamais elle n’y retournera. Autour d’elle tout le monde acquiesce : les musulmans chassés et traqués en masse ne veulent plus de ce pays où, pourtant, tous l’affirment, ils avaient vécu en bonne entente avec leurs voisins chrétiens. Jusqu’à ce 5 décembre où tout a basculé.
Bangui (Corbeau News Centrafrique): 04-12-2014. Ce jeudi 4 décembre 2014, l’ancien Premier ministre et président du parti Convention républicaine pour le progrès social (CRPS), Me Nicolas Tiangaye a animé une conférence de presse à sa résidence privée sise au quartier Fouh dans le 8ème arrondissement de Bangui. Si l’occasion a été dédiée à l’annonce de la rentrée politique du CRPS prévue pour le 13 décembre prochain, Me Tiangaye n’est pas passé pieds-joints sur l’actualité brûlante de l’heure en RCA, notamment les questions de sécurité, de dialogue et des élections. Il a en également profité pour répondre aux accusations « mensongères » portées contre lui d’avoir soutenu la rébellion de la Coalition Séléka à renverser le régime de François Bozizé.
« Cette conférence de presse se tient en prélude à la rentrée politique de la Convention républicaine pour le progrès social (CRPS) qui aura lieu le 13 décembre 2014. » a précisé Me Nicolas Tiangaye – un lieu bien indiqué pour le CRPS de porter « un regard objectif, mais aussi critique que la situation tragique et dramatique que traverse notre pays depuis bientôt deux ans, afin d’en tirer les leçons et les enseignements utiles à sortir définitivement notre pays de cette crise suicidaire. » a-t-il ajouté.
Me Tiangaye a consacré un bon moment pour répondre à ceux qui l’accusent d’être, avec Martin Ziguélé président du MLPC, des acteurs ayant soutenu la rébellion Séléka dans sa marche sur Bangui ponctuée par la prise de pouvoir le 24 mars 2013. « J’ai préféré garder le silence sur les accusations que j’ai qualifiées de mensongères contre Martin Ziguélé et Maitre Nicolas Tiangaye et qui sont distillées par-ci par-là. On nous dit que c’est nous qui avions amené la Séléka à Bangui. Il ne suffit pas seulement de le dire ; mais il faut le prouver [...] Parmi ces accusations, il y a même un avocat radié pour malversation financière qui est allé jusqu’à dire qu’il y a une photo de Tiangaye et Ziguélé, le 22 novembre 2012 à Ndjamena. Cette photo-là, personne ne l’a vue jusque-là. » a relevé Me Tiangaye avant d’ajouter « Ceux-là qui disent qu’on a soutenu une rébellion, ils ne savent ce que c’est, puisqu’il y a trois formes de soutien à une rébellion : la première forme, c’est de financer cette rébellion, que ces gens apportent la preuve que nous avons envoyé de l’argent à la Séléka ; la deuxième forme, c’est la fourniture d’armes, qu’ils prouvent que nous avons acheté des armes et qu’on a livrées à la Séléka ; la troisième forme de soutien, c’est recrutement des hommes, certains disent même que Ziguélé est allé recruter des Tchadiens et que moi, je suis allé recruter des Soudanais, qu’ils nous apportent les preuves. » a-t-il martelé.
Au fait, selon Tiangaye tous ces faux débats ne font que tourner autour du pot les centrafricains, car dit-il, « la vraie et seule question qui doit être posée aujourd’hui, c’est celle de la responsabilité des chefs politiques et militaires du pays. Bozizé était le président de la République qui a le devoir constitutionnel de défendre le peuple centrafricain, de défendre l’intégrité du territoire et tous les biens des personnes sur le territoire. Il était le chef suprême des armées et son fils Francis Bozizé est le ministre délégué à la défense. C’est à eux que le peuple centrafricain devrait poser la question, ‘’comment vous avez fait pour que notre armée puisse connaitre un débâcle militaire ? Comment vous avez fait de notre armée pour qu’en l’espace de quelques jours, une poignée de rebelles puisse prendre le pouvoir après avoir parcouru 600 kilomètres ?’’ Ce qui constitue un précédent dans l’histoire du monde. »
Paradoxe chez Tiangaye ! L’ancien Premier ministre n’arrive pas à comprendre que malgré le sacrifice consenti au temps fort du pouvoir de Djotodia où il a pris le courage d’incarner l’Etat et mener une bataille sans merci pour que les forces internationales soient aujourd’hui déployées en RCA, il soit pointé du doigt d’avoir soutenu la Séléka : « Ce qui m’étonne, ce n’est pas que les gens m’accusent ; mais de voir des gens y croire, comme si les gens n’ont pas vu, ni entendu. » s’est-il indigné.
Outre cet aspect d’accusation, Me Nicolas Tiangaye s’est prononcé sur l’insécurité persistante dans le pays où le politique et homme de droit a estimé que seule l’application des Résolutions de l’ONU pour lesquelles il s’était battu pour que soient désarmés de force toutes forces négatives actives dans le pays. En ce qui concerne les élections, Me Tiangaye est catégorique : « il ne peut y avoir des élections dans la situation actuelle. », faisant allusion à l’insécurité généralisée encore persistante dans le pays. Quant au Forum de Bangui, le président du CRPS s’est aligné derrière les leaders religieux, et d’autres forces vives de la Nation pour soutenir l’idée d’un dialogue préalable à la base. Puis, il a insisté sur le caractère inclusif, évoquant la participation des principaux protagonistes, notamment Bozizé et Djotodia.
Enfin, Me Nicolas Tiangaye a tenu à préciser l’Accord de Libreville ne l’empêche pas de se présenter candidat, car les critères d’inéligibilité pour les personnalités de la transition ne s’applique qu’aux personnalités en fonction. Or lui, il n’est plus Premier ministre. C’est dire qu’il faut s’attendre à une déclaration de candidature du Président du CRPS lors de la prochaine rentrée politique.
Bangui / Fred krock / ©Corbeau News Centrafrique
http://www.radiondekeluka.org mercredi 3 décembre 2014 14:50
La restauration de l’autorité de l’Etat dans les villes de province dans le nord de la République Centrafricaine pose problème. A Kaga Bandoro, chef lieu de la Nana Gribizi, Gaston Yéndémo, le préfet nouvellement affecté a été empêché par les ex-rebelles de la Séléka de prendre ses fonctions administratives le lundi 1er décembre 2014. Les ex-Séléka basés dans la ville se sont farouchement opposés à son installation.
Dans la préfecture du Bamingui Bangoran dans le nord, les membres de la mission d’installation du nouveau préfet Mahamat Abdoulaye ont été attaqués par une bande armée dimanche dernier à Ndélé. Trois membres de la mission ont été blessés par balle et transférés à l’infirmerie de la base militaire du camp M’Poko à Bangui pour des soins.
Parmi les blessés, le préfet de Bamingui Bangoran, Mahamat Abdoulaye, le directeur général de l’Administration du territoire, Jean Louis Léa, et le commissaire entrant de la ville de Ndélé. Les trois personnalités blessées ont subi une intervention chirurgicale après leur évacuation sanitaire à Bangui.
« Un groupe de six à huit hommes est arrivé à l’endroit où ils ont été installés. Ils les ont fait sortir et les ont fait coucher par terre, menaçant de les tuer. C’est alors qu’ils entendent des mouvements de véhicules dont toute vraisemblance indiquée que c’était des Sangaris qui venaient. En voulant prendre la fuite ils ont envoyé des rafales de mitraillettes sur les personnes couchées », a expliqué le ministre de l’Administration du territoire, Modibo Bachir Walidou.
Modibo Bachir Walidou invite les ex-combattants, signataires des accords de cessation des hostilités de Brazzaville, à respecter leurs engagements. « Dans les deux cas, il s’agit de personnes qui ne mesurent pas le sens de ces actions. Ces genres d’actes sont de véritables défis qu’elles se lancent à elles-mêmes d’abord et au pays en général. Je voudrais rappeler à tout le monde que les parties signataires de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville, accord qui a été paraphé le 23 juillet 2014. Il est prévu dans cet accord un article 3 dit que les parties s’engagent à faciliter les activités de l’Etat », a martelé Bachir Walidou.
Sur l’initiative du Premier ministre Mahamat Kamoun, les ministres résidents des 16 préfectures du pays ont effectué des déplacements dans leurs zones de juridiction afin de sensibiliser les populations sur l’organisation du dialogue politique inclusif de janvier 2015. Les autorités administratives affectées dans ces préfectures devront en effet être installées. Seulement, les missions dans le Bamingui Bangoran et la Nana Gribizi se sont révélées dangereuses, les villes étant encore sous-contrôle de l’ex-rébellion Séléka, pourtant signataire de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville.
La tension est aussi montée d’un cran mardi soir à Bambari au centre est du pays
La mission sécuritaire précurseur à la visite de Alexandre Ferdinand Nguéndet, président du Conseil National de Transition (CNT), composée d’éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) est prise à partie mardi soir à Bambari par un groupe d’ex-Séléka, fidèle au général Joseph Zoundéko. Le bilan de l’attaque fait état de deux morts dont un coté ex-Séléka et un blessé grave côté FACA. Le corps de la victime ainsi que le blessé sont évacués ce mercredi par avion sur Bangui.
« Les ex-Séléka basés ont vu passer les militaires. Après les formalités routières, ces derniers sont revenus dépanner l’un des deux véhicules tombés en panne. Ils se sont vus approchés par les éléments Séléka en faction. L’un des Séléka a arraché l’arme d’un des militaires et a automatiquement tiré sur le sergent chef qui est tombé mort avant de d’ouvrir le feu sur un autre soldat », a indiqué un témoin joint au téléphone par RNL.
Le président du parlement provisoire est arrivé ce mercredi à Bambari. Il compte rencontrer la population.
RNL n’a encore pas pu joindre le général Zoundéko cité dans l’affaire.
http://www.radiondekeluka.org jeudi 4 décembre 2014 14:04
Plusieurs familles sont en deuil et d’autres à l’hôpital après la visite éclair de Alexandre Ferdinand Nguéndet, le président du Conseil national de transition (CNT) à Bambari au centre est de la République Centrafricaine. Des dizaines de personnes ont été tuées par balles ou à la machette et plusieurs autres blessées. Certaines personnes dont les bras et les jambes ont été amputés, se trouvent actuellement à l’hôpital de la ville pour des soins. Des dizaines de maisons ont été également incendiées dans les quartiers Maïdou, Mbrépou, Mbagolo et Saint Christophe.
Selon des habitants contactés au téléphone par Radio Ndeke Luka, le drame a été commis par les peuhls armés fidèles au général Joseph Zoundéko. Ils ont agi en guise de protestation suite à la mort d’un des leurs. « Mercredi la dépouille mortelle d’un conducteur de taxi-moto peuhl a été retrouvé en face de l’Ecole normale supérieure des instituteurs de Bambari proche du quartier général des Séléka de l’ethnie Goula. En représailles, les peuhls se sont infiltrés dans quatre quartiers. Incendie et tuerie ont été l’objectif majeur de cette incursion », a expliqué un habitant joint au téléphone ce jeudi.
« Au quartier Mbrépou, une dizaine de corps ont été retrouvés ainsi que plus de quinze blessés dont des enfants et des femmes aux bras et jambes amputés. Il faut dire que le nombre est en hausse car les quartiers sont bouclés et beaucoup de gens, fuyant en brousse, ont du être tués », a mentionné le témoin qui affirme qu’ « Il est difficile d’établir le bilan exact des dégâts humains ».
Le facteur déclencheur est lié selon un habitant de Bambari, à la mort d’un sergent-chef et la blessure par balle d’un soldat de la garde rapprochée de Nguéndet, attribuées à des ex-Séléka. « Dès l’arrivée de la mission précurseur à Bambari, les militaires ont été invités par le commandant Assan Ngrévaï à se rendre chez le général Zoundéko pour les civilités. A quelques mètres, Assan a intimé l’ordre aux ex-Séléka d’abattre les six soldats. N’ayant pas gain de cause, il s’est saisi de l’arme d’un des soldats pour tuer le sergent-chef Simplice Nzango et blesser un autre militaire », a indiqué une source à Bambari.
Le général Zoundéko rejette en bloc l’accusation portée contre le commandant Assan Ngrévaï l’impliquant d’avoir mis l’huile sur le feu. « L’enquête est en cours, on n’a pas encore décelé le coupable. En ce qui concerne Assan, ce sont des informations erronées », a nié le général.
Le général regrette que des maisons soient incendiées, des personnes tuées et blessées lors de ces incidents. « Mercredi, nous avons retrouvé le cadavre d’un conducteur de taxi-moto musulman dont la moto a été emportée. Selon les renseignements, ce sont les Antibalaka qui l’ont tué. En revanche, les parents de la victime et la population musulmane se sont vengés et il y a eu des maisons incendiées, des cas de blessures et même des morts. Ce qui ne devait pas se faire », a-t-il fait savoir.
Une source ecclésiastique jointe au téléphone par RNL relève ce jeudi qu’au moins une dizaine de personnes ont été tuées et une cinquantaine de maisons incendiées en représailles à la tuerie d’un conducteur de moto d’ethnie peuhle. La même source indique que la situation est gravissime. Certaines personnes se sont réfugiées à la paroisse Saint Christophe, abandonnées à leur triste sort.
Les habitants de Bambari ont expliqué que les blessés admis à l’hôpital craignent pour leur vie. Les Peuhls armés ont tenté d’aller les exécuter à l’hôpital qui n’est pas sécurisé. Les mêmes sources affirment que les agresseurs sillonnent toute la ville sans être inquiétés.
A Bangui, le vol à main armée est loin de prendre fin
Mercredi à Boy-Rabe dans le 4e arrondissement, un véhicule de marque RAV4 qui suivait le ravitaillement des vivres du Programme alimentaires mondial (PAM) à l’école ‘‘Mandaba’’ a été emporté par des individus armés assimilés à des Antibalaka. L’acte s’est produit mercredi après midi au sein de l’établissement.
« Le Programme alimentaire mondial (PAM) alimente l’école ‘‘Mandaba’’ au quartier Votongbo I en vivres dans le cadre d’appui aux enfants scolarisés. Lorsque le PAM a amené ces produits alimentaires, deux Antibalaka, connus, sont venus pointer le chauffeur avec leur arme avant d’amener le véhicule. L’un d’eux est porteur d’une arme de marque Kalachnikov 47 », a rapporté un habitant du quartier.
Le témoin s’inquiète de ce que penseront les partenaires au développement. « Ils ont prétexté que le véhicule appartient à un musulman et qu’il fallait le prendre. Les ONG qui veulent nous aider à Votongbo ne peuvent plus le faire », a souligné la même source.
http://www.radiondekeluka.org mardi 2 décembre 2014 14:10
Les revendications des prisonniers de la maison carcérale de Ngaragba se concrétisent peu à peu après leur mouvement de contestation. « Progressivement avec les négociations, nous avons reçu leurs doléances et nous avons commencé à satisfaire quelques unes », a expliqué le directeur général de la gendarmerie nationale, le Lieutenant-colonel Guy Bertrand Damango.
Après la concertation entre la gendarmerie nationale, les magistrats et les prisonniers, les audiences, une de leurs préoccupations, sont ouvertes. « Après concertation avec les magistrats et ces prisonniers, vingt trois détenus sont transférés au parquet de Bangui où les audiences aujourd’hui ont commencé. Le parquet a commencé a procédé au jugement », a-t-il annoncé.
La prise en charge sanitaire des prisonniers malades est désormais assurée par le service de santé de l’armée nationale et internationale. « D’autres prisonniers malades sont pris en compte par les médecins des Forces armées centrafricaines (FACA) ainsi que le service de santé de la Minusca », a informé l’officier.
« Nous sommes en train de chercher à pouvoir récupérer les armes et essayer de fouiller à fond la maison d’arrêt centrale pour savoir comment ces armes ont pu y avoir accès afin de restaurer la sécurité et l’ordre au sein de la prison », a indiqué Guy Bertrand Damango.
Le directeur général de la gendarmerie nationale rassure les habitants du 7ème arrondissement sur la libre circulation dans le secteur. « Il faudrait que la population se calme », a dit l’officier qui affirme que « Même si nous nous trouvons devant cette situation, nous nous sommes engagés à mettre la paix sur l’ensemble du territoire ».
Le Lieutenant-colonel déplore le manque de moyens matériels. « L’insécurité se situe partout sur le territoire national. Si on pouvait nous ramener nos moyens de défense, çà devait nous permettre de monter en puissance », a alerté Damango qui souligne qu’« il y a un problème d’embargo qui empêche d’avoir des moyens adéquats pour se protéger et faire face aux bandits qui disposent de plus de moyens en armement ».
PARIS (France) AFP / 04 décembre 2014 17h36 - Le commandant de la force française en Centrafrique a estimé jeudi que le pays était en voie de normalisation, un an après le début de l'opération Sangaris, en admettant que des pics d'insécurité existaient encore dans ce pays ruiné et déchiré.
L'action qui est menée depuis un an a permis d'atteindre un niveau de sécurité sans commune mesure avec la situation rencontrée au moment du déploiement de la force Sangaris, a déclaré le général Eric Bellot des Minières lors d'une visioconférence depuis Bangui au ministère de la Défense.
Aujourd'hui un palier sécuritaire a été atteint. Le temps est venu de dépasser le cadre des actions purement militaires et de l'élargir à une approche beaucoup plus globale, a estimé le général Bellot des Minières.
On peut estimer qu'une normalisation est en marche (...). Les pics d'insécurité existent encore, ils sont de plus en plus espacés, de moins de moins en longs et de moins en moins violents, a souligné l'officier supérieur. La situation demeure fragile et peut parfois dégénérer localement, parfois sans préavis, a-t-il toutefois noté.
La France est intervenue le 5 décembre 2013 en Centrafrique, sur mandat de l'Onu, pour tenter de casser une spirale de violences intercommunautaires née du renversement du régime de François Bozizé en mars 2013 par une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka.
Les exactions de ces rebelles contre la population très majoritairement chrétienne du pays avaient abouti à la formation de milices d'auto-défense, les anti-balaka, qui à leur tour s'en sont prises aux civils musulmans, contraints de fuir des régions entières.
Ces violences ont fait plusieurs milliers de morts et plongé le pays (4,8 millions d'habitants) dans une crise humanitaire sans précédent.
Sangaris a fait le job, mais il n'est pas possible de régler une telle crise en six mois. Pour le Kosovo, il a fallu 15 ans!, a souligné une source militaire française.
En un an, les 9.000 soldats français qui se sont succédé sur le terrain - ils sont environ 2.000 actuellement - ont détruit 14 tonnes de munitions et explosifs ainsi que plus de 8.000 armes de guerre ou artisanales. Trois d'entre eux ont été tués et 120 blessés.
Les tueries ont cessé à Bangui, mais la criminalité reste très élevée et en province, des bandes armées continuent de sévir dans un pays où l'Etat a disparu de régions entières, après des décennies de troubles et d'incurie.
Sangaris a vocation à diminuer au fur et à mesure de la montée en puissance de la force internationale Minusca, qui doit atteindre quelque 12.000 hommes.
Une fois que la Minusca sera pleinement opérationnelle, nous réorganiserons notre dispositif avec une force peut-être plus ramassée, en réserve sans doute à partir de Bangui mais qui restera pleinement coordonnée avec les forces internationales, a déclaré le général Bellot des Minières.
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APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-12-04 14:55:46 Le personnel soignant impliqué dans la gestion médicale des maladies à virus Ebola et les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine ont entamé jeudi à Bangui une session de formation de cinq jours axée sur la prévention du virus Ebola.
La session entre dans le cadre des activités de préparation et de riposte à une éventuelle importation ou émergence locale de la fièvre hémorragique à virus Ebola.
‘'Cette formation ne s'adresse pas seulement aux médecins. Parmi les participants, on trouve de médecins cliniciens, des médecins épidémiologistes capables de mener des investigations, des laborantins des responsables d'hygiène au milieu hospitalier enfin le personnel chargé de l'inhumation des personnes décédés'', a indiqué, le directeur de la santé publique, Docteur Thomas Dakin Koyazegbi, à l'ouverture des travaux.
Pour mener à bien cette formation, le gouvernement a fait appel à un consultant venu de la République démocratique du Congo (RDC) plus un panel des médecins centrafricains, a fait remarquer Dr Thomas Dakin Koyazegbi.
Pour sa part, le directeur de cabinet du ministère de la Santé publique et de la population, Ghislain Kongbo Ngombé, demandé aux participants de profiter pleinement de la session de formation.
Jusqu'ici la RCA n'a pas encore enregistré un cas de maladie à virus Ebola.
http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=811377#sthash.otaSRk8u.dpuf