Plus de cinquante ans après l’indépendance, l’école centrafricaine, le seul ascenseur social est à terre, avec des enfants déscolarisés, véritables réservoirs des diverses rébellions. Les structures sanitaires sont inexistantes. Les provinces centrafricaines abandonnées à elles-mêmes et une partie de la RCA est sous-traitée à l’Ouganda sous prétexte que le sanguinaire Joseph Kony est ougandais. Les forces internationales sont encore chez nous pour un résultat toujours mitigé. Une classe politique indécente s’apprête à aller aux élections sans programme, sans garde-fous, sans se préoccuper de la vie des Centrafricains de l’intérieur ( en réalité leurs parents ). Le flou de la Charte de Transition laisse les mains libres à Catherine Samba-Panza qui se conduit comme un loup au milieu de la bergerie, bref tout va à vau-l’eau. Il est temps pour les vaillants fils et filles de la RCA, patiemment formés par nos braves instituteurs, nos professeurs grâce aux bourses versées avec l’argent de l’impôt de nos parents de sortir des conforts douillets de nos foyers, des calculs machiavéliques aux relents tribalistes pour nous poser quelques questions avant l’échéance des élections. Sinon, tout recommencera en pire, au lendemain des élections.
Les miennes de questions restent basiques et je m’en vais les soumettre à votre sagacité :
-Quel déicide avons-nous commis, quels dieux avons-nous offensés ou blasphémés, quels rites traditionnels avons-nous négligés pour être tombés si bas ?
-Quels crimes impardonnables avons-nous commis pour que Dieu, Allah ou Jéhovah nous envoie cette plaie qu’on appelle la guerre ?
-Quelles fautes nos hommes politiques depuis Barthélémy Boganda ont-ils accumulées pour qu’une poignée de gueux illettrés, souvent apatrides pénètrent dans notre pays comme dans du beurre à un moment où c’est un général d’armée qui préside à sa destinée ? Quelle ironie du sort ?
-Quelles cautions coupables avons-nous apportées à ces régimes pour les pérenniser ?
-Quelles dispositions devons-nous prendre dorénavant pour éviter une telle honte à l’avenir ?
-Que signifie être Centrafricain de nos jours et quel est le socle commun des hommes que Dieu et les hasards de l’histoire ont réunis sur ce vaste quadrilatère, riche, abondamment arrosé et qui attire tant de convoitises ?
-Quel pays voulons-nous laisser à nos enfants en définitive ?
-Quelle démocratie voulons-nous instaurer avec cette pléthore de candidats muets comme des carpes sur leurs véritables intentions politiques ? Sont-ils vraiment mus par l’intérêt supérieur de la nation centrafricaine ou aspirent-ils tout simplement à s’asseoir autour de la mangeoire comme les autres ?
-Sommes-nous encore capables d’un sursaut patriotique pour sauver notre pays des griffes de criminels aidés de l’extérieur et puissamment soutenus sur le terrain par l’inénarrable général Babacar Gaye ? Savent-ils seulement à l’ONU que ce général refuse d’appliquer les Résolutions votées en faveur de la RCA dont le chapitre 7 implique l’emploi de la force pour désarmer les assassins du peuple centrafricain ?
Si nous sommes encore capables de sauver notre pays, alors sortons du bois et saisissons-nous de nos plumes, de nos vélos, de nos porte-voix et allons partout où nous portent les vents, porter la bonne nouvelle dans nos familles à Ndélé, dans nos lignages à Bouca, dans notre sous-préfecture à Nola, dans notre région du Haut-Mbomou.
Sinon, nous connaissons tous ce qu’il adviendra de notre cher pays.
Des hommes dits providentiels ont échoué à tracer un chemin pour la RCA. Une action collective sera peut-être nécessaire pour sortir notre pays de l’abîme où l’ont plongé des décennies de laisser-aller. Ce sauvetage sera l’œuvre de toutes les Centrafricaines et de tous les Centrafricains qui voudront bien soutenir la calebasse percée pour éviter les fuites.
PS : JE JOINS MA VOIX A CELLE DE LA SOCIETE CIVILE QUI DEMANDE LE DEPART IMMEDIAT DU GENERAL BABACAR GAYE DU TERRITOIRE NATIONAL CENTRAFRICAIN.
Bonne et heureuse année à la RCA, une et indivisible ! Que 2015 lui apporte enfin de bonnes nouvelles grâce à l’action vigoureuse et déterminée de ses enfants. Bonne année à tous et comme disent les Juifs « l’an prochain à Bangui » .
La suite au prochain numéro.
David KOULAYOM-MASSEYO