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13 octobre 2022 4 13 /10 /octobre /2022 12:24
 Les apiculteurs de Centrafrique se battent pour leur miel

 

Lu pour vous

 

Entre guerre et dénuement, les apiculteurs de Centrafrique se battent pour leur miel

Bossangoa (Centrafrique) 12 oct  https://www.africaradio.com/  (AFP)

Le large faisceau lumineux de la lampe torche fend le manteau de la nuit.À Bossangoa, dans le nord-ouest de la Centrafrique, réputée pour son miel parfumé, quatre apiculteurs se dirigent d'un pas silencieux vers une ruche en bois perchée au sommet d’un manguier. 

Le plus fin grimpe avec difficulté pour déloger la nasse bourdonnante et la tend aux autres. Ils comptent sur l’obscurité qui calme les abeilles pour extraire un peu de nectar.  

La Centrafrique était, en 2020, le vingtième plus grand pays producteur de miel au monde et le quatrième d'Afrique, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).Mais la guerre civile depuis neuf ans, l'isolement des producteurs et le manque de moyens ont freiné le développement de la filière. 

Des nuages de fumée inondent la scène. Selon la technique ancestrale des apiculteurs du monde entier - pour réduire l'agressivité des abeilles qui pensent la colonie attaquée par les flammes et se regroupent dans la ruche pour protéger leur reine - l'un des hommes presse frénétiquement le soufflet de son enfumoir métallique. Une odeur d'herbes sèches brûlées flotte dans les airs. 

La végétation est luxuriante. "A Bossangoa, il y a beaucoup d'arbres de karité, des manguiers, des papayers, des pamplemoussiers, des bananiers...C'est ce qui nous permet d'avoir un miel d'une grande qualité", s'enthousiasme Philippe Mobompte, secrétaire général de la Coopérative des apiculteurs de l'Ouham (CAPICO), soutenue par l'ONG internationale Action contre la faim, qui fournit aux membres ruches modernes, enfumoirs, extracteurs de miel et tenues de récolte.

Dans sa combinaison beige, élimée par les nombreuses heures de récolte dans ses 20 ruches modernes et 25 traditionnelles, M. Mobompte saisit le premier rayon dont seules les alvéoles retenant le précieux nectar brillent dans la nuit. 

- Groupes armés - 

Même si elle a considérablement baissé d'intensité depuis 2018, la guerre civile entamée en 2013 affecte toujours les communautés à mesure que l'on s'éloigne de Bangui.

En 2013, une coalition armée dominée par des musulmans, la Séléka, avait renversé le président François Bozizé, lequel avait ensuite rassemblé des milices à majorité chrétienne et animiste, les anti-balakas. 

Les deux camps se sont livrés une guerre sanglante dont les civils ont été les principales victimes. Puis ces groupes armés sont devenus des mouvements criminels ou rebelles, prédateurs des ressources du pays.

Ils occupaient encore les deux tiers du pays en décembre 2020, quand des mercenaires de la société privée russe Wagner, appelés à la rescousse par le président Faustin Archange Touadéra, ont aidé l'armée à les repousser d'une majeure partie de ces territoires. Aujourd'hui, des combats sporadiques éclatent ça et là, comme les exactions et crimes des deux camps contre les civils selon l'ONU. 

"Avant la crise, nous vendions notre miel aux pays frontaliers et à Bangui, c'est difficile désormais", se lamente M. Mobompte, qui poursuit: "Si les groupes armés n'ont jamais touché à mes ruches, ils ont pillé et détruit ma maison deux fois."

"Je me souviens d’une période où des Tchadiens, Camerounais et Soudanais venaient acheter leur miel ici, mais aujourd’hui la consommation est faible", renchérit Francine Webouna, 42 ans, marchande de miel sur le marché de Bossangoa. 

En février 2021, Bossangoa, petite préfecture de l'Ouham, a été reprise aux rebelles par l'armée et ses alliés russes. Même si le calme est revenu, les quelques centaines d'apiculteurs de la CAPICO ne peuvent s'éloigner en brousse pour étendre leurs exploitations. "Ils risquent de tomber sur des rebelles qui rôdent encore", assure M. Mobompte

-"Malfrats et taxes"-

"Prendre la route pour vendre son miel, c'est dangereux aussi, et cher, car on peut tomber sur des malfrats et les taxes aux différents points de contrôle sont élevées", déplore-t-il, encore marqué par l'agression récente d'apiculteurs de sa coopérative en chemin vers une foire agricole. 

Comme d'autres qu'il forme, M. Mobompte, 64 ans, ne peut pas vivre de son miel."Il n'y a pas de débouchés ailleurs et, localement, les gens n'en consomment pas assez, je stocke en ce moment 200 litres de miel en attendant de trouver preneur", explique-t-il. 

"Un litre et demi se vend ici entre 2.000 et 2.500 francs CFA (3 à 4 euros)", explique l'apiculteur. "En Centrafrique, ce n’est pas un produit de luxe", souffle-t-il. 

Certains de la qualité de leur nectar, les apiculteurs de la coopérative ont l'espoir ténu de développer la filière en transformant le miel sur place. "Nous pourrions faire des compléments alimentaires, du cirage, des produits cosmétiques et être reconnus pour cela, mais le manque de matériel, de fonds et de connaissances ne facilitent pas ce développement", déplore Philippe, en chassant machinalement les abeilles autour de lui. 

 

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13 octobre 2022 4 13 /10 /octobre /2022 11:06
Nouvelle crise au Burkina Faso et attaques contre les représentations françaises

Lu pour vous

 

Nouvelle crise au Burkina Faso et attaques contre les représentations françaises : comment en est-on arrivé là ?

https://www.pcf.fr/ le 12/10/2022 par PCF

 

C’est le deuxième coup d’État en huit mois au Burkina Faso, pays déstabilisé par la violence de groupes armés mêlant banditisme et djihadisme.

Le lieutenant-colonel Damiba a été poussé vers la sortie par le capitaine Traoré pour, d’après lui, rétablir la situation sécuritaire. Le pouvoir sortant s’était discrédité par le passage éclair à Ouagadougou de l’ancien dictateur Blaise Compaoré, pourtant condamné à la prison à vie pour son implication dans l’assassinat de Thomas Sankara. Un discrédit renforcé par un certain nombre d’actes qui étaient vus comme une restauration de l’ancien régime.

Des "Assises nationales" se tiendront les 14 et 15 octobre pour désigner un président de transition avant l'organisation d'élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.

Mais ce qui a retenu l’attention pendant le coup d’État du 30 septembre se sont les attaques de vandalisme contre des représentations françaises. Des rumeurs présumant l’implication de Paris aux côtés de Damiba pour préparer une contre-offensive ont mis le feu aux poudres. Quoi qu’il en soit, une forte mobilisation populaire a permis aux putschistes de consolider leur prise de pouvoir, le tout sur fond de sentiment anti-français. Un comble ! 

Comment en est-on arrivé à un tel rejet ? Le Burkina Faso a été longtemps un pays francophile, ce qui interpelle d’autant plus. Mais progressivement et surtout depuis une bonne dizaine d’années, l’image de la France s’est dégradée.

Précisons d’emblée qu’il n’y a globalement pas de ressentiment contre les ressortissants français en tant que tels, mais contre la France officielle.

Une perte d’influence et un rejet niés par les autorités françaises qui se contentent de pointer du doigt les manipulations, avérées, de réseaux russes essentiellement. Mais ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : un lourd passif s’est accumulé tout au long de l’histoire du Burkina et de l’Afrique de l’Ouest. Depuis l’assassinat de Thomas Sankara, et le refus d’ouvrir et de transmettre toutes les archives françaises, en passant par la guerre en Libye dont le désastre a essaimé dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, sans oublier les liens avec l’ancien dictateur Blaise Compaoré, pièce maîtresse de la Françafrique, que Paris a exfiltré en Côte d’Ivoire afin qu’il tire les ficelles de la déstabilisation.

À cela s’ajoutent l’échec de Barkhane, la présence rejetée des bases militaires en Afrique, la persistance du franc CFA/ECO, ou encore le deux poids deux mesures de la politique française, quand par exemple un putsch est dénoncé au Mali, alors qu’il est clairement soutenu au Tchad.

Il est temps de changer du tout au tout. Et de comprendre que la France n’est plus seule, y compris dans son ancien pré-carré et y compris en matière de coopération sécuritaire. Elle doit se singulariser, non plus par des logiques de force et de domination et par des réflexes postcoloniaux, mais par une créativité et une invention de nouveaux modes de coopération et d’échanges, mutuellement avantageux, où tout le monde serait gagnant. Il faut une bonne fois pour toutes accepter que les pays d’Afrique fassent des choix endogènes et souverains.

C’est seulement en favorisant ce cadre que la France pourra reconstruire dans la durée des liens de confiance, et apporter une pierre décisive à un monde plus vivable et en paix. Et elle serait à nouveau une voix écoutée.

Dominique Josse


Responsable du collectif Afrique du PCF membre de la Commission des relations internationale du PCF

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13 octobre 2022 4 13 /10 /octobre /2022 11:01
Au Tchad, qui est Saleh Kebzabo, le nouveau Premier ministre ?

 

Lu pour vous

 

Mis à jour le 12 octobre 2022 à 17:50 par TV5MONDE AFP

Saleh Kebzabo, opposant historique au président Idriss Déby Itno tué en 2021, a été nommé Premier ministre du Tchad. En août dernier, il avait nommé vice-président du comité d'organisation du "dialogue national inclusif" devant conduire à des élections présidentielle et législatives.

Saleh Kebzabo, 75 ans, ancien journaliste, a été quatre fois candidat à la présidentielle contre feu le maréchal Déby. Son parti avait rallié il y a 18 mois le gouvernement nommé par la junte militaire dirigée par le jeune général Mahamat Déby.

En août 2019, il était l'invité de TV5MONDE. Trois régions du Tchad étaient en état d'urgence et il dénonçait le gouvernement d'Idriss Déby"tout lui pète entre les mains".

"Déby ne sera pas candidat et l’année 2021 sera celle de l’alternance au Tchad. C’est ma ferme conviction", avait-il déclaré en mars 2021.

Saleh Kebzabo, après avoir été l'un des opposants les plus vindicatifs durant les dernières années du régime de Déby père, lequel a régné 30 années durant d'une main de fer sur le Tchad, avait reconnu rapidement l'autorité de son fils.

Deux membres de son parti, l'Union nationale pour la Démocratie et le Renouveau (UNDR), ont été nommés aux postes de ministre de l’Élevage et de secrétaire général adjoint du gouvernement.

Mahamat Déby l'avait nommé vice-président du comité d'organisation du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), vivement critiqué par une grande partie de l'opposition et parmi les principaux mouvements rebelles en août dernier. 

Ces derniers lui reprochent d'avoir prolongé la transition samedi, maintenu Mahamat Déby à la tête de l'État et, surtout, de lui avoir permis de se présenter à la présidentielle dans deux ans, contrairement à un engagement pris devant la communauté internationale.

L'opposition, qui dénonçait un "coup d'État constitutionnel" en avril 2021  considère que le DNIS a perpétué "la dynastie Déby" au pouvoir.

Il était arrivé troisième à la présidentielle de 1996 avant de se rallier à Idriss Déby au second tour et d'entrer au gouvernement. Il y a enchaîné les portefeuilles jusqu'à sa rupture avec M. Déby en 1999, qu'il a affronté sans succès lors des présidentielles de 2001, 2006 et 2016.

Saleh Kebzabo remplace Pahimi Padacké. Ce dernier avait été Premier ministre de 2016 à 2018, date à laquelle Idriss Déby a fait supprimer ce poste pour concentrer dans ses mains tout le pouvoir exécutif.

 

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 21:02
NOTE D’INFORMATION MINUSCA

 

 

APRES LA CRISE, LES AUTORITES DE LA NANA GRIBIZI SE PROJETTENT VERS LES DEFIS DE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE AVEC L’APPUI DE LA MINUSCA

 

Bangui, le 12 octobre 2022 – Les autorités administratives et locale de la Nana-Gribizi affirment se projeter désormais vers les défis de développement socio-économique avec l’appui de la MINUSCA, après la crise qu’a connue la région. « Aujourd’hui la préfecture de Nana Gribizi se porte bien, nous sommes en train de sortir la tête de l’eau, donc maintenant nous pensons aux défis de développement économique, avec l’appui de la MINUSCA », a déclaré ce mercredi, le préfet de la Nana-Gribizi, Abdoulaye Mahamat, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, organisée par visioconférence, conjointement avec le bureau région de Kaga-Bandoro.

Le préfet de la Nana-Gribizi, Abdoulaye Mahamat s’est réjoui de la collaboration avec la MINUSCA ayant permis de maintenir le calme et de permettre aux populations de vaquer à leurs occupations dans la zone sous sa responsabilité. « Sur le plan sécuritaire il y a un progrès significatif, les services de l’état sont déployés, les ex-combattants viennent de finir leur formation en vue de leur réinsertion, tout cela avec l’appui de la MINUSCA que nous remercions et saluons », a déclaré préfet, reconnaissant toutefois qu’il y a « quelques brebis galeuses par-ci, par-là dans la localité ». A cet effet, le préfet de la Nana-Gribizi lance un appel « à eux qui sont encore dans la brousse, de déposer les armes et de rentrer dans le processus du DDR », pour le relèvement économique de la zone.

Pour sa part, la cheffe de bureau par intérim de la MINUSCA à Kaga-Bandoro Alessandra Trabattoni, a signifié que cette « dynamique positive » a été rendue possible - entre autres - grâce aux programmes de pré-DDR et CVR, qui ont permis « de récupérer plus de 250 armes de guerre, plus de 1,350 armes de chasse et fabrication artisanale, plus de 15,000 munitions tous les calibres confondus et 207 grenades ». Pour accompagner ce processus de paix, près de 4,500 membres de la communauté ont été bénéficiaires directs des activités pré-DDR et CVR, pour un cout total d’environ 3 milliards de FCFA. La cheffe de bureau se dit « optimiste quant à l’avenir. La Nana-Gribizi, ainsi que la Kemo progressent sur le chemin de la paix, et ont entamé la direction du développement durable »ajoutant la MINUSCA a engagé depuis 2014, plus de 2,4 millions USD, pour le financement de 68 projets, dans la cadre de ses projets à impact rapide au bénéfice de la population de cette localité.

Selon Alessandra Trabattoni, le bureau de la MINUSCA à Kaga-Bandoro apporte un appui important à la restauration de l’autorité de l’Etat et au système judiciaire pour lutter contre l’impunité. Depuis son installation, dit-elle, « le bureau a réalisé plus de 361 missions de terrain de surveillances de la situation des droits de l’homme et de documentations des violations et abus des droits de l’homme dans les Préfectures Nana Gribizi et Kémo ». Pour ce qui est de la restauration de l’autorité de l’Etat, en outre de l’appui déjà apporté sur le soutien au déploiement et au renforcement des services, la cheffe de bureau a souligné que la Mission a apporté son « appui technique, logistique et opérationnel conformément au mandat de la Minusca aux démembrements de l’ANE de la Nana Gribizi et de la Kemo, et prépare les élections locales par des nombreuses missions de sensibilisation ».

Sur la situation des droits de l’homme, le directeur de la Division de communication stratégique et de l’information publique de la MINUSCA, Charles Bambara, a fait savoir qu’entre le 28 septembre et le 11 octobre, la MINUSCA documenté et vérifié 54 violations et atteintes des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ayant affecté 251 victimes. « Les acteurs étatiques ont été responsables de la majeure partie des violations (72%) et victimes (84%). Les groupes armés signataires de l’APPR-RCA sont, quant à eux, responsables de 15 atteintes aux droits de l’homme et 40 victimes », a-t-il précisé, ajoutant que la MINUSCA continue d’enquêter sur 12 allégations de violations ayant affecté 14 victimes ».

Intervenu lors de cette conférence de presse, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul-Aziz Ouédraogo a démenti un article paru dans la presse locale intitulé « les instructeurs russes aident la MINUSCA », affirmant qu’à la suite de l’attaque à l’engin explosif contre les casques bleus, des instructeurs russes auraient assisté le bataillon bangladais. « Je tiens à apporter un démenti ferme à cette information, car a aucun moment nos unités n’ont eu un contact avec un autre unité, encore moins bénéficié d’une quelconque aide. Il est aussi mentionné dans l’article qu’après que les casques bleus blessés aient été assistés, ils ont été évacués par la suite par un hélicoptère de la MINUSCA. Cette précision confirme si besoin était qu’il s’agit vraiment d’une information mensongère, puisque les blessés ont été évacués par voie terrestre vers l’hôpital de Bouar », a précisé le porte-parole militaire de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul-Aziz Ouédraogo.

 

 

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 20:51
Centrafrique : Le rêve brisé du 3eme mandat ?

 

Lu pour vous

 

https://blogging.africa/fr  04.10.2022

 

Après plusieurs mois de tentative de doter le pays d’une nouvelle constitution, la Cour Constitutionnelle a mis un coup d’arrêt le vendredi 23 septembre 2022 à ce processus, suite à la requête d’une partie de l’opposition.

D’abord, profitant de la crise de la Covid-19, le gouvernement Centrafricain avait en 2020 tenté une première fois de tripatouiller la Constitution pour prolonger le mandat du président et des députés d’un an et demi. Nous étions aussi à quelques mois des élections groupées. Pour la première fois, la Cour Constitutionnelle de la dame de fer Danielle Darlan s’est opposée à ce projet. Un premier rêve se voit briser.

Les élections ont lieu sous les tensions politiques et sécuritaires en décembre 2020 et le second tour en janvier 2021. Un an plus tard, l’idée de modification de la constitution va naitre au dialogue républicain, organisé en mars 2022. Rejetée par les participants, le pouvoir enclenche une manœuvre, en utilisant le Front Républicain d’Héritier Doneng qui organisera plusieurs manifestations pour enfin déposer un mémorandum au gouvernement.

C’est ainsi que le 12 aout 2022, le Président Touadera va officiellement lancer l’idée de la réécriture d’une nouvelle constitution, en se basant sur les propositions faites par un élu de la Nation, le député Brice Kevin Kakpayen. Celui-ci avait proposé une modification de quelques articles, en sautant le verrou du nombre de mandats.

Un mois plus tard, un comité de rédaction d’une nouvelle constitution est alors mis en place par décret présidentiel. Les membres sont installés le 14 septembre 2022.

Dans la foulée, l’opposition crée un Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC), l’actuelle en vigueur. Des organisations de la société civile et mouvements politiques lancent le G-16 et s’opposent aussi à la démarche de la nouvelle constitution qui ouvrira la voix au président Faustin Archange Touadera afin de briquer un 3eme mandat.

Un rêve brisé ?

La décision de la Cour Constitution d’annuler les décrets créant et nommant les membres du comité de rédaction de la nouvelle constitution apparait comme un coup d’éclat. Le pouvoir déstabilisé par cette décision qui vient briser les rêves du 3eme mandat voir un mandat illimité.

Sur le plan du droit, la décision de la Cour Constitution n’est susceptible d’aucun recourt. Elle s’impose à tous. Le gouvernement prend acte de cette décision qui met en lumière la procédure de ces réformes qui ne cadrent pas avec les dispositions de la Constitution en vigueur.  Le président Touadera, de retour dimanche 25 septembre de New-York où il participait à la 77eme assemblée générale des Nations-Unies, observe un silence inquiétant. Selon ses proches, il refuse de se prononcer sur la décision de la cour constitutionnelle mais il pourra tout simplement agir.

En observant l’attitude des proches du pouvoir, une déception se lit sur leurs visages. Même le Chef de l’Etat Touadera n’a pas été en forme pendant son séjour newyorkais. On pouvait voir sur les images un Chef d’Etat pensif, maladif, dépassé par les évènements et très inquiet sur son avenir politique.

Des nouvelles manœuvres en cours

Quelques heures après la décision de la Cour Constitutionnelle, Fidèle Gouandjika, conseiller politique spécial du Président Touadera déclaré à AFP qu’un « coup d’Etat constitutionnel reste possible ». Ce qui sous-entend que les manœuvres n’ont pas encore pris fin malgré la défaite du pouvoir sur le plan juridique devant la Cour Constitutionnelle.

La cour constitutionnelle avait relevé dans sa décision que la modification ou la rédaction d’une nouvelle constitution ne peut se faire que lorsque le parlement sera au complet. En l’absence du SENAT, l’Assemblée Nationale à elle seule ne peut pas valider le projet des réformes constitutionnelles. Aussi, la Constitution ne prévoit pas que le peuple peut demander une nouvelle constitution à travers les manifestations, les pétitions, les mémorandums adressés au gouvernement.

En conséquence, cette cour fait l’objet de menace voire de menace de destitution. Le Front Républicain, une branche du pouvoir lance à nouveau des pétitions. Il lance 60 jours d’activisme pour demander au Président Touadera de convoquer un Référendum Constitutionnel. Un grand rassemblement est prévu le 30 septembre au point zéro à Bangui pour demander le référendum constitutionnel.

Le Front Républicain demande aussi la dissolution de la Cour Constitutionnelle qui selon son responsable Héritier Doneng est « corrompue, fait les jeux de l’opposition et s’est prononcée sur un acte administratif, le décret instituant un comité de rédaction de la nouvelle constitution et non sur un règlement, une loi ».  Le Front Républicain ouvre la boite à pandore. Le pouvoir s’obstine alors dans sa logique. Des analystes soulignent déjà que ce projet n’est pas perdu. Mais c’est juste la procédure qui n’a pas été respectée. L’opposition poursuit sa lutte pour empêcher un coup d’Etat constitutionnel.

L’histoire des constitutions en Centrafrique est émaillée par des séries sombres. Les constitutions centrafricaines ne durent jamais plus de dix ans comme les présidents de ce pays.

L’évolution des constitutions centrafricaines et ses enjeux

La République Centrafricaine, autrefois Oubangui Chari, créée le 1er décembre 1959 disposait d’une Constitution adoptée le 16 février 1959. Avant son accession à l’indépendance le 13 aout 1960, ce pays était géré par une Charte Constitutive de l’Union des Républiques d’Afrique Centrale du 17 mai 1960. Cette Charte est restée en vigueur jusqu’au 26 novembre 1964 où la première Constitution a été promulguée le 26 novembre 1964, créant alors la 1ère République.

Après un coup de force de Jean Bedel Bokassa, contre le premier Président de la République David Dacko, un acte constitutionnel a été pris le 8 janvier 1966. Dix ans plus tard, le pays adopte une constitution impériale le 4 décembre 1976. Après la chute de l’empire Bokassa le 21 septembre 1979, le Président Dacko Dacko, réinstallé au pouvoir va dissoudre la constitution impériale. Un autre acte constitutionnel a été pris en 1979, créant la 2eme République.  Le pays adopte ensuite une nouvelle constitution le 5 février 1981.

Un coup d’Etat du Général André Kolingba vient mettre fin à cette constitution du 5 février 1981. Le pays adopte un acte constitutionnel le 1er septembre 1981 puis un autre acte constitutionnel en 1985 avant de se doter d’une constitution le 28 novembre 1986, instituant la 3eme République.

Après la chute du Général d’Armée André Kolingba à l’issue de la première élection démocratique de 1993, remportée par Ange Félix Patassé, couplée avec le vent de la démocratie et le début du multipartisme, la Centrafrique se dote d’une nouvelle constitution démocratique le 14 janvier 1995. Cette constitution intègre le verrou lié au nombre du mandat. C’est la quatrième république.

A peine passé dix ans au pouvoir, Ange Félix Patassé lance l’idée de la modification de la Constitution afin de sauter à nouveau ce verrou. Il sera lui-même éjecté par un coup d’Etat le 15  mars 2003 par le général de division François Bozizé. Ce dernier prend un acte constitutionnel en 2003 avant de doter le pays d’une constitution le 27 décembre 2004. De deux mandats de sept ans, nous sommes passés à deux mandats de cinq ans. Le pays entre dans la cinquième République.

Après 10 ans au pouvoir (période transition y compris), François Bozizé émet en coulisse l’idée d’une nouvelle constitution, en envisageant lever les verrous du nombre du mandat. Il est renversé par un coup d’Etat de la Séléka le 24 mars 2013. Djotodia crée une Charte Constitutionnelle de Transition. Il démissionne neuf mois après suite à la pression de la communauté internationale et Catherine Samba Panza vient terminer la transition de deux ans en dotant le pays d’une constitution le 30 mars 2016. Nous sommes dans la sixième République.

L’actuelle constitution est critiquée depuis son adoption pour avoir été rédigée dans la précipitation par un organe de la transition. Le président Faustin Archange Touadera au pouvoir depuis le 30 mars 2016 souhaite doter le pays d’une nouvelle constitution en sautant les verrous de limitation du nombre et de la durée du mandat. Un rêve pour le moment brisé par la cour constitutionnelle.

Sera-t-il plus fort que les autres pour faire le passage en force et réaliser son rêve ? Il est pour le moment difficile d’imaginer la fin de ce film fiction qui se joue sous les influences de la Russie de Vladimir Poutine et du Rwanda de Paul Kagamé, deux dictateurs actuellement meilleurs conseillers et appuis militaires du président Touadera.

Pour sa part, la population est divisée sur ce projet. Ce qui ne semble pas être une priorité pour les uns est une nécessité pour les autres qui veulent qu’un président dure le plus longtemps possible au pouvoir afin de mieux construire le pays. Ceux-là brandissent la jurisprudence des Chefs d’Etat des pays de l’Afrique centrale. Pas de limitation des mandants chez eux. Mais en réalité, la population est fatiguée par plusieurs années de conflits armés que la majorité ne veut plus revivre le chaos des années 2013-2014 à cause d’une crise qui sera née juste de la volonté des uns de s’éterniser aux pouvoir.

Jean Ngbandi

Photo : State Visit of President Faustin-Archange Touadéra of Central African Republic Kigali, 5 August 2021 – Paul Kagame/Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Lu pour vous

 

https://www.connectionivoirienne.net/  La Rédaction 11/10/2022

 Les parallèles entre les deux pays sont saisissants ! Mais la République centrafricaine a quelques années d’avance sur le Mali : entre la pratique du pouvoir, les ingérences étrangères et la prédation des ressources naturelles, les menaces sont nombreuses pour les Maliens. Attention !

Personne n’a de boule de cristal évidemment, mais l’exemple de la République centrafricaine a de quoi faire réfléchir nos frères maliens. Car la trajectoire des deux pays concentre de nombreuses similitudes : le Mali rêve-t-il du même futur que la Centrafrique ? Espérons que non, car le pouvoir à Bangui a fait des choix plus que discutables pour l’avenir de son peuple et de sa souveraineté. Regardons de plus près ce qui guette Bamako.

Pratique du pouvoir

Quand on tient le pouvoir, difficile de le lâcher. Depuis les indépendances, combien sont-ils les chefs d’État africain à s’être accrochés à leur trône ? Des dizaines ! Qu’ils soient arrivés à la tête du pays par un putsch militaire ou par des élections entachées d’irrégularités, la mainmise totale est la règle. À Bangui, Faustin-Archange Touadéra a été investi président une première fois en 2016, une seconde fois en 2021. Mais la Constitution ne prévoit que deux mandats… Si bien que le président – autrefois surnommé « le candidat du peuple » – est en train de préparer un tour de passe-passe en changeant la Constitution ! Son projet : un référendum, dans les mois qui viennent, qui lui permettrait de briguer un troisième mandat en 2025. Car ses tentatives de dialogue avec l’opposition, au printemps dernier, se sont soldées par un échec patent. « Je vous ai écoutés, a déclaré Touadéra en août dernier, au moment de la fête de l’Indépendance. Je prends acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution. Je voudrais réaffirmer ma volonté de respecter la Constitution et la volonté du peuple souverain. Comme j’ai eu à le réaffirmer en certaines circonstances, je ne ferai rien sans la volonté du peuple détenteur de la souveraineté nationale. » Qui peut bien le croire ?

L’histoire du continent regorge d’exemples comme celui-ci : Denis Sassou Nguesso en République du Congo (7 mandats), Idriss Déby au Tchad (6 mandats) ou Yoweri Museveni en Ouganda (6 mandats). Pourtant, comme l’écrit avec justesse le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, « la limitation des mandats présidentiels est la clé du progrès démocratique et de la sécurité en Afrique. Les mandats présidentiels les plus longs sont liés à une corruption accrue, à une réduction des droits civiques et à une plus grande fréquence des conflits ». Le Mali, lui, n’en est pas encore là : mais le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a tout du futur roi omnipotent. Malgré ses promesses, le processus électoral est mal engagé, et il y a fort à parier que Goïta troquera son uniforme pour le costume cravate en 2023 ou 2024.

Les Russes à la rescousse

Les présidents Touadéra et Goïta ont aussi appliqué une stratégie commune : bouter les Français hors de leur pays et les remplacer par les Russes de Wagner. En Centrafrique, les soldats de l’ancien pays colonisateur de l’opération Sangaris sont partis en 2016, de manière progressive. Quelques unités restent encore sur le territoire, au sein d’une mission logistique et de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique). Mais leurs jours sont comptés. Au Mali, le départ a été certes plus rapide, mais a suivi la même stratégie : faire venir les miliciens russes de Wagner pour assurer la sécurité du pays.

Seulement voilà, le constat n’est pas aussi glorieux que les pouvoirs en place veulent bien le laisser croire. Wagner a mis le pied en Centrafrique en 2018. Résultat, quatre ans plus tard : le pays fait partie, selon l’OCDE, des 5 pays les plus fragiles avec la Somalie, le Sud-Soudan, l’Afghanistan et le Yémen. Est-ce que le Mali a envie d’allonger cette liste ? Car la situation sécuritaire en Centrafrique ne s’est pas améliorée, les campagnes de désinformation et même le film russe Touriste – mettant en scène les soldats de Wagner à la sauce hollywoodienne et produit par Yevgeny Prigozhin, proche de Poutine et homme fort de Wagner ­– ne font que cacher la misère. La Centrafrique va mal. L’ONU ne cesse d’alerter la communauté internationale sur « les violations du cessez-le-feu et les incitations à la violence », selon les mots de la représentante spéciale du Secrétaire général, la Rwandaise Valentine Rugwabiza.

Les « violations des droits humains » et les « atteintes visant les minorités ethniques et religieuses » dénoncées par l’ONU sont une chose ; les viols par centaines et les tueries orchestrés par Wagner en sont une autre. Wagner, arrivé sur le territoire pour former les soldats des Forces armées centrafricaines (FACa), fait régner la terreur. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Les drapeaux russes brandis dans les rues de Bangui sont un leurre : frères maliens, ne tombez pas vous aussi dans le panneau de la fuite en avant de vos dirigeants !

Main basse sur les ressources naturelles

Trois mille sept cent kilomètres et cinq frontières séparent Bamako de Bangui. Et pourtant, les deux capitales ont plusieurs points communs. La géographie du Mali et de la Centrafrique a forgé une psychologie similaire : celle d’États enclavés, sans accès direct sur l’océan et donc dépendants de leurs voisins pour leur commerce. Cette spécificité n’échappe à personne et conditionne très souvent un repli sur soi-même et une dépendance vis-à-vis des recettes douanières. Mais voilà : le gouvernement centrafricain a bradé ses ressources – naturelles et financières – aux entreprises russes de la galaxie de Yevgeny Prigozhin, le boss de Wagner. L’oligarque russe, surnommé « le cuisinier de Poutine », a déjà fait main basse sur les mines centrafricaines via deux entreprises, M Finans et Lobaye Invest. Le président Touadéra a certainement été bien aidé dans cette décision par le conseiller en matière de sécurité à la présidence de la République, un certain Valery Zakharov du FSB (ex-KGB). Parmi ces conseils avisés, l’abandon des taxes et des barrières douanières au profit des entreprises affiliées à Wagner. Étrange, non ?

Dernier exemple en date de cette prédation tous azimuts : le bois. Depuis février 2021, la société Bois Rouge déboise le pays à tour de bras dans la province de Lobaye au sud-ouest du pays. Bois Rouge n’est pas soumis à l’impôt sur les sociétés, Bois Rouge surexploite la forêt (15 à 20 arbres par jour au lieu de 7), Bois Rouge ne paye quasiment pas de taxe douanière. Difficile d’envier ce modèle ! Qu’a à y gagner le peuple centrafricain, 227e sur 228 au monde selon l’indice de développement humain (IDH) ? Rien du tout. Le Mali, 222e du classement, sait maintenant ce qui l’attend s’il continue sur cette pente dangereuse : les dirigeants s’enrichissent, le peuple trinque. Comme toujours.

Hervé Traoré

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 20:49
Université Lyon 3 : Blaise Compaoré déchu de son titre de Docteur honoris causa

 

Lu pour vous

 

https://www.le-tout-lyon.fr/ Par Julien VERCHÈRE 11 octobre 2022 à 17h52

L'université Jean Moulin Lyon 3 a officiellement déchu Blaise Compaoré, ancien président du Burkina Faso condamné pour assassinat, de son titre de Docteur honoris causa.

Il l’avait annoncé publiquement le 20 septembre dernier, le président de l’Université Jean Moulin Lyon 3 - Éric Carpano - a proposé au conseil d’administration restreint aux enseignants-chercheurs de déchoir Blaise Compaoré de son titre de Docteur honoris causa. L'ex-président du Burkina Faso l'avait reçu en grandes pompes en 2004.

"Le conseil d'administration a adopté cette proposition à l'unanimité", délivre l'Université Jean Moulin dans un communiqué publié mardi 11 octobre.

L'image de Blaise Compaoré aurait pu nuire à celle de l'Université Lyon 3

L'université lyonnaise avance ses arguments, évoquant le fait que Blaise Compaoré"gravement manqué aux valeurs de la communauté universitaire, notamment aux principes les plus fondamentaux de la démocratie, de l’État de droit, des droits humains et des libertés académiques".

Les enseignants-chercheurs soulignent également "que la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité de M. Compaoré pour complicité d’assassinat d’un opposant politique est de nature à porter gravement atteinte à l’honneur, à l’image et à la considération de l’Université Jean Moulin lui ayant conféré le titre de Docteur honoris causa". Ou comment couper définitivement les liens et éviter toute polémique. 

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 20:28
RCA : Affrontements entre groupes anti-balaka rivaux à Ndjoukou

 

Centrafrique : une dizaine de morts dont 3 civils dans des affrontements entre groupes anti-balaka rivaux à Ndjoukou

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 11 octobre 2022 16:40

Au moins une dizaine de personnes dont 3 civiles ont été tuées dans des affrontements qui ont opposé, ces derniers jours, deux groupes anti-balaka rivaux dans la localité de Ndjoukou (Kémo). Selon des sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, les deux milices s’affrontent pour le contrôle de la localité afin d’asseoir leur domination.

Les affrontements ont éclaté début octobre, selon des sources locales jointes par Radio Ndeke Luka. Tout serait parti de la volonté des chefs des deux groupes rivaux à asseoir, chacun, sa domination sur la localité de Ndjoukou et sa périphérie. Ceci, dans le but de racketter la population et d’imposer des taxes. Les deux factions anti-balaka rivales sont issues des préfectures de la Kémo et de la Ouaka. L’une est dirigée par le nommé Ayoloma, venu de Grimari (Ouaka) et l’autre, par Sioni Mènè, lequel contrôle les périphéries de Ndjoukou (Kémo).

"Tout est parti d’un conflit entre les 2 groupes rivaux. En effet, le chef de file de l’autre camp, qui se comporte en conquérant, voulait faire la loi sur les intérêts de l’autre en confisquant ses bœufs"  déplore Jean-Pierre Komia-Sambia, député de Ndjoukou.

A en croire des autorités et des sources anonymes locales contactées par Radio Ndeke Luka, depuis le début de l’année, c’est le 1er affrontement de ce type enregistré entre les deux factions rivales.

En l’absence des forces de défense et de sécurité dans la zone, ces miliciens dictent leurs lois aux populations civiles et aux usagers des embarcations qui naviguent l’Oubangui entre la ville de Mobaye et la capitale centrafricaine.

"La population, pour se protéger, est obligée de se retirer dans la brousse où elle mène une vie pénible. Je n’ai cessé de dénoncer l’absence de nos forces dans cette localité", s’insurge le député de Ndjoukou.

Un bilan lourd

Ces affrontements, qui ont déjà duré près d’une semaine, ont provoqué des pertes en vies humaines et le déplacement de centaines de civils. Selon un premier bilan, au moins une dizaine de personnes dont 3 civiles ont été tuées durant les combats. Pour se protéger, des centaines de civils ont fui en brousse. Ces derniers vivent dans des conditions "pénibles" selon le député Jean-Pierre Komia-Sambia

Un calme précaire, mais peu rassurant

Après des jours d’affrontements meurtriers, un calme précaire a pu régner ce 11 octobre dans la localité.  

"La tension s’est apaisée pour le moment. Les détonations ont cessé. Ce matin, la Minusca a ramené le maire et les chefs de groupes, qui avaient fui les combats, dans la ville. Les deux leaders Anti-balaka se poursuivent encore dans la brousse. Présentement, les gens souffrent. Femmes et enfants sont dans la brousse. Ils ne peuvent pas sortir tant qu’il n y’a pas une force légale. Ce qu’on demande, c’est qu’un détachement des Faca soit déployé à Ndjoukou pour notre sécurité" lance un habitant.

Après plusieurs heures d’interruption, la liaison téléphonique est rétablie dans la ville. Ce conflit, entre ces groupes rivaux Anti-balaka, vient davantage empirer la situation des populations, confrontées aux inondations.

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 20:20
L’armée française quitte la Centrafrique : Nouveau camouflet pour ParisT
L’armée française quitte la Centrafrique : Nouveau camouflet pour ParisT
L’armée française quitte la Centrafrique : Nouveau camouflet pour ParisT

 

Lu pour vous

U À LA UNEFRANCEMONDE

https://www.perspectivesmed.com/   Par Perspectives Med Publié le Oct 11, 2022

 Si aucune précision n’a été apportée sur le calendrier de ce retrait, des sources sécuritaires fixent la fin de l’année comme dernier délai. Cette annonce intervient alors que les relations sont au plus bas entre Paris et Bangui depuis plus d’un an. La France accuse le régime centrafricain de s’être allié aux paramilitaires russes de Wagner.

Dans la foulée, Paris avait suspendu sa coopération militaire avec Bangui en avril 2021. De son côté, l’Union européenne a gelé ses missions de formation soutenues par la Mislog, en décembre 2021, pour la même raison.

La France est souvent visée par des manifestations hostiles dans ce pays voisin du Cameroun en proie à la crise politico-sécuritaire depuis la chute de François Bozizé en 2013. Ce retrait survient après celui de la France au Mali en août dernier. Et la crise avec le Burkina Faso.

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 20:15
Centrafrique : Le rêve brisé du 3eme mandat ?

 

Lu pour vous

 

https://blogging.africa/fr  04.10.2022

 

Après plusieurs mois de tentative de doter le pays d’une nouvelle constitution, la Cour Constitutionnelle a mis un coup d’arrêt le vendredi 23 septembre 2022 à ce processus, suite à la requête d’une partie de l’opposition.

D’abord, profitant de la crise de la Covid-19, le gouvernement Centrafricain avait en 2020 tenté une première fois de tripatouiller la Constitution pour prolonger le mandat du président et des députés d’un an et demi. Nous étions aussi à quelques mois des élections groupées. Pour la première fois, la Cour Constitutionnelle de la dame de fer Danielle Darlan s’est opposée à ce projet. Un premier rêve se voit briser.

Les élections ont lieu sous les tensions politiques et sécuritaires en décembre 2020 et le second tour en janvier 2021. Un an plus tard, l’idée de modification de la constitution va naitre au dialogue républicain, organisé en mars 2022. Rejetée par les participants, le pouvoir enclenche une manœuvre, en utilisant le Front Républicain d’Héritier Doneng qui organisera plusieurs manifestations pour enfin déposer un mémorandum au gouvernement.

C’est ainsi que le 12 aout 2022, le Président Touadera va officiellement lancer l’idée de la réécriture d’une nouvelle constitution, en se basant sur les propositions faites par un élu de la Nation, le député Brice Kevin Kakpayen. Celui-ci avait proposé une modification de quelques articles, en sautant le verrou du nombre de mandats.

Un mois plus tard, un comité de rédaction d’une nouvelle constitution est alors mis en place par décret présidentiel. Les membres sont installés le 14 septembre 2022.

Dans la foulée, l’opposition crée un Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC), l’actuelle en vigueur. Des organisations de la société civile et mouvements politiques lancent le G-16 et s’opposent aussi à la démarche de la nouvelle constitution qui ouvrira la voix au président Faustin Archange Touadera afin de briquer un 3eme mandat.

Un rêve brisé ?

La décision de la Cour Constitution d’annuler les décrets créant et nommant les membres du comité de rédaction de la nouvelle constitution apparait comme un coup d’éclat. Le pouvoir déstabilisé par cette décision qui vient briser les rêves du 3eme mandat voir un mandat illimité.

Sur le plan du droit, la décision de la Cour Constitution n’est susceptible d’aucun recourt. Elle s’impose à tous. Le gouvernement prend acte de cette décision qui met en lumière la procédure de ces réformes qui ne cadrent pas avec les dispositions de la Constitution en vigueur.  Le président Touadera, de retour dimanche 25 septembre de New-York où il participait à la 77eme assemblée générale des Nations-Unies, observe un silence inquiétant. Selon ses proches, il refuse de se prononcer sur la décision de la cour constitutionnelle mais il pourra tout simplement agir.

En observant l’attitude des proches du pouvoir, une déception se lit sur leurs visages. Même le Chef de l’Etat Touadera n’a pas été en forme pendant son séjour newyorkais. On pouvait voir sur les images un Chef d’Etat pensif, maladif, dépassé par les évènements et très inquiet sur son avenir politique.

Des nouvelles manœuvres en cours

Quelques heures après la décision de la Cour Constitutionnelle, Fidèle Gouandjika, conseiller politique spécial du Président Touadera déclaré à AFP qu’un « coup d’Etat constitutionnel reste possible ». Ce qui sous-entend que les manœuvres n’ont pas encore pris fin malgré la défaite du pouvoir sur le plan juridique devant la Cour Constitutionnelle.

La cour constitutionnelle avait relevé dans sa décision que la modification ou la rédaction d’une nouvelle constitution ne peut se faire que lorsque le parlement sera au complet. En l’absence du SENAT, l’Assemblée Nationale à elle seule ne peut pas valider le projet des réformes constitutionnelles. Aussi, la Constitution ne prévoit pas que le peuple peut demander une nouvelle constitution à travers les manifestations, les pétitions, les mémorandums adressés au gouvernement.

En conséquence, cette cour fait l’objet de menace voire de menace de destitution. Le Front Républicain, une branche du pouvoir lance à nouveau des pétitions. Il lance 60 jours d’activisme pour demander au Président Touadera de convoquer un Référendum Constitutionnel. Un grand rassemblement est prévu le 30 septembre au point zéro à Bangui pour demander le référendum constitutionnel.

Le Front Républicain demande aussi la dissolution de la Cour Constitutionnelle qui selon son responsable Héritier Doneng est « corrompue, fait les jeux de l’opposition et s’est prononcée sur un acte administratif, le décret instituant un comité de rédaction de la nouvelle constitution et non sur un règlement, une loi ».  Le Front Républicain ouvre la boite à pandore. Le pouvoir s’obstine alors dans sa logique. Des analystes soulignent déjà que ce projet n’est pas perdu. Mais c’est juste la procédure qui n’a pas été respectée. L’opposition poursuit sa lutte pour empêcher un coup d’Etat constitutionnel.

L’histoire des constitutions en Centrafrique est émaillée par des séries sombres. Les constitutions centrafricaines ne durent jamais plus de dix ans comme les présidents de ce pays.

L’évolution des constitutions centrafricaines et ses enjeux

La République Centrafricaine, autrefois Oubangui Chari, créée le 1er décembre 1959 disposait d’une Constitution adoptée le 16 février 1959. Avant son accession à l’indépendance le 13 aout 1960, ce pays était géré par une Charte Constitutive de l’Union des Républiques d’Afrique Centrale du 17 mai 1960. Cette Charte est restée en vigueur jusqu’au 26 novembre 1964 où la première Constitution a été promulguée le 26 novembre 1964, créant alors la 1ère République.

Après un coup de force de Jean Bedel Bokassa, contre le premier Président de la République David Dacko, un acte constitutionnel a été pris le 8 janvier 1966. Dix ans plus tard, le pays adopte une constitution impériale le 4 décembre 1976. Après la chute de l’empire Bokassa le 21 septembre 1979, le Président Dacko Dacko, réinstallé au pouvoir va dissoudre la constitution impériale. Un autre acte constitutionnel a été pris en 1979, créant la 2eme République.  Le pays adopte ensuite une nouvelle constitution le 5 février 1981.

Un coup d’Etat du Général André Kolingba vient mettre fin à cette constitution du 5 février 1981. Le pays adopte un acte constitutionnel le 1er septembre 1981 puis un autre acte constitutionnel en 1985 avant de se doter d’une constitution le 28 novembre 1986, instituant la 3eme République.

Après la chute du Général d’Armée André Kolingba à l’issue de la première élection démocratique de 1993, remportée par Ange Félix Patassé, couplée avec le vent de la démocratie et le début du multipartisme, la Centrafrique se dote d’une nouvelle constitution démocratique le 14 janvier 1995. Cette constitution intègre le verrou lié au nombre du mandat. C’est la quatrième république.

A peine passé dix ans au pouvoir, Ange Félix Patassé lance l’idée de la modification de la Constitution afin de sauter à nouveau ce verrou. Il sera lui-même éjecté par un coup d’Etat le 15  mars 2003 par le général de division François Bozizé. Ce dernier prend un acte constitutionnel en 2003 avant de doter le pays d’une constitution le 27 décembre 2004. De deux mandats de sept ans, nous sommes passés à deux mandats de cinq ans. Le pays entre dans la cinquième République.

Après 10 ans au pouvoir (période transition y compris), François Bozizé émet en coulisse l’idée d’une nouvelle constitution, en envisageant lever les verrous du nombre du mandat. Il est renversé par un coup d’Etat de la Séléka le 24 mars 2013. Djotodia crée une Charte Constitutionnelle de Transition. Il démissionne neuf mois après suite à la pression de la communauté internationale et Catherine Samba Panza vient terminer la transition de deux ans en dotant le pays d’une constitution le 30 mars 2016. Nous sommes dans la sixième République.

L’actuelle constitution est critiquée depuis son adoption pour avoir été rédigée dans la précipitation par un organe de la transition. Le président Faustin Archange Touadera au pouvoir depuis le 30 mars 2016 souhaite doter le pays d’une nouvelle constitution en sautant les verrous de limitation du nombre et de la durée du mandat. Un rêve pour le moment brisé par la cour constitutionnelle.

Sera-t-il plus fort que les autres pour faire le passage en force et réaliser son rêve ? Il est pour le moment difficile d’imaginer la fin de ce film fiction qui se joue sous les influences de la Russie de Vladimir Poutine et du Rwanda de Paul Kagamé, deux dictateurs actuellement meilleurs conseillers et appuis militaires du président Touadera.

Pour sa part, la population est divisée sur ce projet. Ce qui ne semble pas être une priorité pour les uns est une nécessité pour les autres qui veulent qu’un président dure le plus longtemps possible au pouvoir afin de mieux construire le pays. Ceux-là brandissent la jurisprudence des Chefs d’Etat des pays de l’Afrique centrale. Pas de limitation des mandants chez eux. Mais en réalité, la population est fatiguée par plusieurs années de conflits armés que la majorité ne veut plus revivre le chaos des années 2013-2014 à cause d’une crise qui sera née juste de la volonté des uns de s’éterniser aux pouvoir.

Jean Ngbandi

Photo : State Visit of President Faustin-Archange Touadéra of Central African Republic Kigali, 5 August 2021 – Paul Kagame/Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 20:14
L’armée française quitte la Centrafrique : Nouveau camouflet pour ParisT
L’armée française quitte la Centrafrique : Nouveau camouflet pour ParisT

 

Lu pour vous

U À LA UNEFRANCEMONDE

https://www.perspectivesmed.com/   Par Perspectives Med Publié le Oct 11, 2022

 Si aucune précision n’a été apportée sur le calendrier de ce retrait, des sources sécuritaires fixent la fin de l’année comme dernier délai. Cette annonce intervient alors que les relations sont au plus bas entre Paris et Bangui depuis plus d’un an. La France accuse le régime centrafricain de s’être allié aux paramilitaires russes de Wagner.

Dans la foulée, Paris avait suspendu sa coopération militaire avec Bangui en avril 2021. De son côté, l’Union européenne a gelé ses missions de formation soutenues par la Mislog, en décembre 2021, pour la même raison.

La France est souvent visée par des manifestations hostiles dans ce pays voisin du Cameroun en proie à la crise politico-sécuritaire depuis la chute de François Bozizé en 2013. Ce retrait survient après celui de la France au Mali en août dernier. Et la crise avec le Burkina Faso.

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