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19 octobre 2022 3 19 /10 /octobre /2022 17:40
 "Le problème de l'Afrique, ce n'est pas la France, mais les Françafricains" Calixthe Beyala
 "Le problème de l'Afrique, ce n'est pas la France, mais les Françafricains" Calixthe Beyala

 

Lu pour vous

 

Calixthe Beyala : "Le problème de l'Afrique, ce n'est pas la France, mais les Françafricains"

Marianne

Les peuples d’Afrique auraient voulu bâtir leurs pays sur le modèle de la France. Ils auraient tant aimé avoir des hôpitaux gratuits, des écoles obligatoires, des autoroutes tarabiscotées ainsi que des chemins de fer si perfectionnés qu’ils rendent dingues le Diable et ses cornes. Hélas ! Leurs rêves de développement ont été foulés au sol par des Françafricains aux dents si acérées qu’ils déchiquettent tout, même la vie.

Les peuples d’Afrique auraient tant aimé construire une nation à l’image de la nation française. Ils auraient aimé jouir d’une souveraineté bradée, d’une démocratie à la serpe, mais qui donne l’impression aux populations qu’elles participent à la gestion des affaires de notre si petit monde. Hélas l Leurs rêves de liberté sont restés coincés entre les mains des Françafricains, champions dans l’art de truquer des élections et de suicider les opposants. Ils savent tant fomenter des coups d’État et des assassinats ciblés que toutes les longueurs de phrases que je pourrais formuler ne sauraient refléter cette triste réalité dans sa monstrueuse globalité.

Pillage

Aujourd’hui, les espoirs du peuple noir sont en état de mort cérébrale. Et ces ambitions avortées grincent dans leurs têtes. Et ça y clochette. Et ça dézingue dans leurs crânes – parce que, intégrez-le – ce groupuscule de Noirs et de Blancs appelés « Françafricains » a une faim sans fin. Ils aiment tant s’enrichir qu’aucune mer du monde ne pourrait contenir cette boulimie. Ils adulent tout ce qui brille. L’or et le diamant sont leurs dieux. Leurs yeux jettent des flammes lorsqu’ils découvrent un gisement d’uranium. Ils pissent de plaisir rien qu’à l’évocation du cobalt. Ils se goinfrent des bois des forêts qu’ils coupent à gogo, sans pitié pour les arbres qui geignent. Ils s’acoquinent avec moult vendeuses de piment à peine pubères à qui ils promettent de visas pour la France. Et ils bouffent, les gars. Oui, ils bouffent de l’Afrique. Et ils affament les peuples d’Afrique. Et ils se fichent de les voir manger des cailloux et boire du Soleil. Et ils les piétinent, sans égard. Et ils sont là, tout en vices, ces crapuleux unis jusqu’à la mort dans un tourbillon de folie destructrice.

« Les Françafricains aiment à faire appel à l’armée française sous des prétextes fallacieux. »

Appelé CFA, le franc des colonies françaises est l’un des outils par eux utilisé pour mieux asservir les populations. Les comptes des opérations du CFA sont aussi clairs qu’un minuit sans électricité, aussi obscurs qu’un trou noir. Les entreprises françafricaines sont florissantes : elles ne paient pas d’impôts. Ou si peu ! Leurs employés travaillent pour quatre tubercules de manioc. La sécurité de l’emploi y est aussi connue que la planète Mars. Les conditions de travail sont à voir du côté de Germinal de Zola. Et tout y est merveilleux dans le plus atroce des mondes. On y dégomme quelques écervelés qui se veulent des représentants d’un syndicat.

Les Françafricains aiment à faire appel à l’armée française sous des prétextes fallacieux. Pour cela, ils évoquent des droits de l’homme bafoués, des populations assassinés qu’il conviendrait de sauver. Et les Français interpellés par ce qu’il y a de magnifique en eux, versent quelques larmes sincères et donnent leurs bénédictions à ces expéditions. Et l’armée fonce en toute bonne foi. Et la Françafrique s’en frotte les mains, parce qu’elle va enfoncer dans le silence éternel ce président africain trop nationaliste, trop panafricaniste. Quant aux malheureux qui disent qu’il conviendrait de solder le passé colonial de la France pour repartir sur des bonnes bases, ils sont si peu de chose qu’ils sont blacklistés ou chassés de leur travail.

La faute à la France ?

Au fil du temps, ce peuple africain si résilient n’a plus eu de mots pour dire sa si grande frustration. Il s’est trouvé dans l’obligation de revenir à l’enfance. À la surprise générale, il a commencé à dire non, non, non et non à tout, à n’importe quoi. Parce qu’il y a toute cette rancœur liée au passé colonial agglutinée dans ses tripes. Parce qu’il y a, tapies à l’ombre de ses peurs, toute cette colère laissée par les quarante-cinq interventions militaires françaises. Parce qu’il y a toute cette misère, ces Églises de réveil qui mangent le libre-arbitre, cet islam interprété de travers, ces et ces et ces…

« Bien sûr qu’il y a des dirigeants Africains, très françafricains qui se cachent derrière la France. »

Alors, on a vu surgir à Bamako ou à Dakar, à Yaoundé ou à Bangui, à Libreville ou à N’Djamena des « Non à la France ! », des « Non au pillage de la France ! », des « À bas le franc CFA ! » mais également des « Armée française, dehors ! » Et ces mots sont scandés avec la puissance du désespoir. Ils sont clamés avec l’énergie de qui n’a plus rien à perdre. Et ces « Non ! » assourdissants ne s’adressent pas à la France en tant que pays. Ils ne s’adressent pas au peuple français, mais à ces Françafricains si malfaisants.

Bien sûr que quelques exaltés ont brûlé trois drapeaux français et ont déboulonné les statues de je ne sais de quel illustre général. Bien sûr que certains ont crié qu’ils sont les meilleurs amis de la Russie. Que d’autres ont composé des poèmes à la gloire de Poutine. Bien sûr qu’il y a des dirigeants africains, très françafricains, qui se cachent derrière la France pour expliquer la misère dans laquelle ils maintiennent leurs populations. « C’est de la faute à la France si… » Ils n’avouent pas à leurs peuples qu’ils ont choisi de boire du champagne au lieu de leur donner accès à de l’eau potable. Alors ils paient quelques affamés afin d’organiser des manifestations qui se veulent anti-françaises.

Tuer la Françafrique ?

Ce qui est certain, c’est que les Africains ne connaissent pas de quelle tessiture est faite la Russie. Ils veulent – sur la tête de ma mère – se débarrasser des Françafricains. Ils veulent les pousser dans les tréfonds des Enfers. Ils veulent détruire leurs réseaux mafieux dignes de la Cosa Nostra. Ils veulent jeter aux orties ces dictateurs et leurs progénitures qui confisquent tout, même l’éclat de la Lune. Mais le rejet de la Françafrique n’est pas celui de la France.

« Macron ne sait pas peut-être pas que nous adorons Diderot et murmurons nos amours en Verlaine. »

La nouvelle Afrique en devenir se veut souveraine. Elle se veut libre de créer sa monnaie. Elle veut avoir une armée au service du peuple. Elle se veut le droit d’avoir des relations avec de multiples partenaires étatiques. Elle veut pouvoir compter sur la France en tant que partenaire, en tant qu’amie dans des conditions négociées par les deux parties. Et ce qu’elle demande est le minimum qui octroie à un peuple sa dignité.

Et chaque président français a promis qu’il tuerait la Françafrique sur l’autel de l’amitié entre les peuples ! Et chacun s’est laissé embourber dans cette mélasse. Les discours de Macron en Afrique en sont une belle illustration. Comme ses prédécesseurs, il s’adresse aux Africains du haut du XXe siècle, à moins qu’il ne s’agisse du XIXe. Il dit que nous sommes manipulés par les Russes que nous ne connaissons pas. Il prétend que notre esprit est si faible que nous nous laissons berner par les Chinois, que nous ne connaissons pas. Il dit aussi que les Turcs sont nos maîtres à penser : nous ne comprenons pas le turc mais manions à la perfection la langue des Lumières. Il ne sait pas peut-être que nous aimons à citer Montesquieu, qu’il est notre pote et tant pis pour les jaloux. Il ne sait pas peut-être pas que nous adorons Diderot et murmurons nos amours en Verlaine.

Changer de paradigme

Bien sûr qu’il y a l’Ukraine si lointaine, avec ses drames, cette sale guerre, ces civils tués. Comment l’Afrique pourrait-elle ne pas compatir à toute cette douleur, elle si souvent agressée ? Il y a dans cette posture de neutralité de l’Afrique un souci de préserver ses intérêts mais aussi un brin d’espièglerie : « Qu’est-ce que cela te fait, oh majestueux Occident, d’être à ton tour touché au cœur, toi si souvent agressif envers d’autres peuples ? » Rire ? Rire !

Il conviendrait de susciter une rencontre entre les élites françaises et les panafricanistes pour bâtir une nouvelle relation entre la France et les pays francophones d’Afrique. La pensée panafricaine est dominante sur l’ensemble du continent. Elle mérite d’être connue. Les panafricanistes veulent bâtir une Afrique sur le modèle de l’Europe avec ses États fédérés. Cette vision de l’Afrique est, de par l’engouement qu’elle suscite, une alternative aux projets mortifères des islamistes.

Mais des questions se posent : la France serait-elle capable de changer de paradigme ? De prisme ? Accepterait-elle d’écouter le pouls de l’Afrique, ses souffles et ses respirations ? Cela ferait du bien aux âmes si elle apprenait à collaborer au lieu d’imposer des observatoires de la démocratie, un exemple ridicule parmi d’autres tout aussi absurdes. Peut-être devrais-je m’arrêter ici et puis conclure : « Excusez-moi, je ne fais que passer. » Une Africaine le ferait, mais voilà, je suis aussi une bonne Française.

 

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19 octobre 2022 3 19 /10 /octobre /2022 17:02
RDC, Centrafrique : la faillite du modèle onusien
RDC, Centrafrique : la faillite du modèle onusien

 

Lu pour vous

 

https://www.radiofrance.fr/ Mardi 18 octobre 2022

En juillet 2022, dans l'est de la République Démocratique du Congo, la population se soulève contre la mission onusienne Monusco présente depuis 22 ans dans le pays. Ce n'est pas le seul pays où gronde le mécontentement à l'égard des Casques bleus ces dernières années, à l'image de la Centrafrique.

Avec

  • Séverine Autesserre Professeure des universités et directrice du département de science politique à la Faculté Barnard de l’université Columbia à New York
  • Thierry Vircoulon Chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri
  • Roland Marchal Chercheur à Sciences Po Paris

Même Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, fait l'aveu d’impuissance des missions de la paix onusiennes en République démocratique du Congo, où le groupe rebelle du M23 a repris les armes. Des combats ont éclaté dès le mois de mai dans l’est du pays alors que des Casques bleus y sont positionnés depuis plus de 20 ans.

L’idée des opérations de maintien de la paix a surgi en 1948, quand le médiateur de l’ONU en Palestine demanda qu’un petit groupe de soldats surveille la trêve entre Israël et ses voisins arabes. Pendant longtemps la mission des Casques bleus s’est limitée à cela : surveiller les lignes de cessez-le-feu ou simplement faire présence. Jusqu’à ce que le génocide au Rwanda en 1994, puis le génocide de Srebrenica en 1995, révèlent leur dramatique impuissance, et contraignent l’ONU à revoir les règles. Protéger les civils, former les forces de police, désarmer les milices, surveiller les violations des droits de l’homme, organiser des élection… Les opérations de maintien de la paix sont désormais encadrées par une doctrine standardisée, invariablement appliquée quel que soit le contexte local. Comme si la paix pouvait se décréter.

Direction l'Afrique pour réfléchir sur ces problématiques, car sur les douze opérations de maintien de la paix aujourd’hui, cinq sont déployées sur le continent africain.

Julie Gacon reçoit Séverine Autesserre, professeure à Columbia ainsi que Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'IFRI.

"En RDC, les populations manifestent contre la Monusco en disant "vous ne faites pas bien votre travail", mais dès que la Monusco veut fermer une base dans un village et veut retirer ses soldats, il y a les mêmes manifestations mais cette fois pour dire "pourquoi partez-vous ?". Il y a donc cette réelle ambivalence : ce n'est pas un rejet complet de la Monusco mais un rejet de la manière dont les Casques bleus travaillent actuellement", analyse Séverine Autesserre.

"Il ne faut pas exagérer l'effet top-down des Nations unies. Il y a une déperdition assez forte des instructions qui viennent du sommet. De New York à Kinshasa jusqu'à Goma, même si les instructions descendent jusqu'à ce niveau-là, elles sont interprétées et plus ou moins mises en œuvre car c'est un système de pouvoir beaucoup plus complexe qu'une organisation verticale avec beaucoup d'interférences horizontales (nationales, locales...)", explique Thierry Vircoulon.

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18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 17:36
Entre la France et l’Afrique, une diplomatie parallèle par les idées
Entre la France et l’Afrique, une diplomatie parallèle par les idées

 

Lu pour vous

Dialogues

Entre la France et l’Afrique, une diplomatie parallèle par les idées 

https://www.liberation.fr/ 18/10/2022 par Cécile Daumas

Démocratie, écologie, jeunesse : après le Sommet de Montpellier, Paris met en place des forums de discussion sur le continent dans l’espoir de refonder sa relation avec les pays africains. La première édition a eu lieu début octobre en Afrique du Sud. 

Au Sommet Afrique-France de Montpellier en octobre 2021, le chef de l’Etat avait voulu engager un nouveau «partenariat» avec le continent : pas de rencontre avec des chefs d’Etat comme du temps de la Françafrique mais une conversation «directe» avec des jeunes entrepreneurs et représentants de la société civile africaine, française et de la diaspora. Le dialogue avait parfois été tendu avec des questions sur le «paternalisme» de la France ou ses liens avec des «présidents dictateurs»L’événement renouvelait l’exercice mais montrait en même temps ses limites. En marge du sommet, un collectif d’associations, de syndicats et de partis politiques dénonçait «la continuité de la politique française sur le continent africain, par-delà les ravalements de façade entrepris récemment par l’Elysée». Un an après Montpellier, la France n’a pas renoncé à cette forme de débat d’idées. C’est à Johannesburg qu’a eu lieu le premier forum Notre futur : dialogues Afrique-Europe. Deux jours d’échanges, les 7 et 8 octobre, autour de l’idéal démocratique («les Chemins de la démocratie») avec une centaine de jeunes Africains, Français et Européens (activités, élus, artistes), invités par la France.

Une vulnérabilité et une discrimination partagées, en Seine-Saint-Denis ou au Botswana

Dans des lieux hautement symboliques d’Afrique du Sud, du théâtre de Soweto à Constitution Hill, la Cour constitutionnelle logée dans une ancienne prison de l’apartheid, ils ont discuté citoyenneté, société inclusive, liberté de la presse, gouvernance féministe. Et évité les sujets qui fâchent (corruption, mémoire coloniale, etc.). Des ateliers participatifs ont mis au jour une vulnérabilité et une discrimination partagées, que l’on soit femme noire en Seine-Saint-Denis ou née au Botswana. Des formats stand-up ont fait défiler les revendications pour une autre démocratie, pas forcément calquée sur le modèle français. «Plus inclusive, avec plus de jeunes et de femmes»demande Bonolo Magowe, activiste démocrate du Bostwana. «Nous avons peur des hommes avec qui nous vivons. Est-ce la démocratie ?» scande sur la scène du Centre culturel de l’université de Johannesburg, Sibongile Mngoma, chanteuse sud-africaine et militante pour les droits. Des questionnements qui seraient polémiques en France deviennent abordables dans le contexte africain.

En Afrique du sud, pays marqué par le racisme d’Etat et les inégalités sociales les plus fortes du monde, la lecture intersectionnelle de la société est une évidence. Débattre de la démocratie peut être aussi une conversation critique sur la centralité européenne de l’universalisme ou la définition trop étroite des droits de l’homme, estime la juriste botwannaise Alice Mogwe, également présidente de la Ligue des droits de l’homme. Elle met en avant le principe de dignité, inscrite dans la nouvelle Constitution sud-africaine promulguée à la fin de l’apartheid (liberté, dignité, égalité).

«Il faut changer les regards et les méthodes»

Mis en œuvre par l’Institut français, chargé de diffuser la culture française à l’étranger, avec le ministère des Affaires étrangères et des partenaires africains, ce forum se voulait ouvert et non vertical, avec la volonté de ne pas mettre la France en avant – d’où ces dialogues Afrique-Europe. La présidente de l’Institut français, Eva Nguyen Binh, sait que sa mission est délicate. «Nous voulons créer de nouveaux liens, mettre en réseaux les jeunes. Il faut changer les regards et les méthodes.» Par ce travail de liens, la France espère «poser les fondations d’une nouvelle relation» avec le continentElle espère aussi s’adresser aux afrodescendants de l’Hexagone, en valorisant la créativité de la diaspora (1). Neuf forums sont prévus en trois ans en Afrique : le prochain aura lieu les 2 et 3 décembre au Cameroun sur le thème de la jeunesse, le suivant à Alger fin février autour de l’écologie.

(1) Une maison des mondes africains et des diasporas sera créée à Paris, comme annoncé au sommet de Montpellier par Emmanuel Macron. Deuxième recommandation du rapport d’Achille Mbembe sur le futur des relations Afrique-France remis en octobre 2021 à l’Elysée, cet établissement mettra en avant la création africaine et de la diaspora. Il doit ouvrir en 2024.

 

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17 octobre 2022 1 17 /10 /octobre /2022 21:08
Les Centrafricains se réjouissent du départ des Français
Les Centrafricains se réjouissent du départ des Français

 

Lu pour vous

 

 AFRIQUE MEDIA Publié le: 17 octobre 2022

La semaine dernière, l’ambassade de France à Bangui a notifié au gouvernement de la République centrafricaine, par l’intermédiaire du Ministère de la Défense, un calendrier pour le retrait des troupes françaises du pays. Selon le calendrier, ce retrait en cours se déroulera d’octobre à la fin de l’année 2022. Alors que la coopération militaire entre Paris et Bangui est rompue depuis avril 2021, ce n’est que maintenant que l’armée française a commencé à ranger ses affaires à Bangui en raison du refroidissement diplomatique entre les deux pays.

Alors qu’il ne reste plus que quelques centaines de soldats français en Centrafrique après la fin de l’opération française Sangaris en 2017, assurant la logistique de l’armée française appelée Mission logistique (MISLOG), l’armée française en Centrafrique est sur le point de poser définitivement ses valises dans le pays.

Les derniers soldats de l’armée française en République centrafricaine commencent à quitter le pays comme prévu. Mardi 11 octobre, 60 soldats et une partie de la logistique militaire basée à l’aéroport de Bangui M’Poko ont quitté le pays.

La nouvelle a été accueillie avec joie par les Centrafricains. Bien que l’armée française soit arrivée en 2013 dans le but de rétablir la paix et la sécurité dans le pays, des années plus tard, les habitants ont commencé à remarquer que les Français ne faisaient qu’utiliser leur statut à des fins personnelles. Ils ne cherchent pas à protéger la population, mais commettent eux-mêmes des crimes et évitent les sanctions.

Souvent accusée de viols, d’accidents de la route et de connivence avec des groupes armés en échange d’armes et de diamants pour entretenir l’instabilité chronique de la République centrafricaine, l’armée française n’est plus la bienvenue dans le pays.

Par conséquent, les médias sociaux des Centrafricains sont remplis de commentaires heureux : « Une très bonne nouvelle pour la RCA. Merci papa god ! », « Leur ambassadeur aussi doit quitter dans notre pays ». Certains leur souhaitent un bon retour à la maison : « Bon voyage ! », « Le plus vite possible sera le mieux », d’autres s’inquiètent qu’ils partent non loin, dans les pays africains voisins et que la date de leur départ définitif n’est pas encore connue : « Ce qui est inquiétant, c’est que la date de leur départ définitif n’est pas encore connue. Ils iront directement au Niger oh», « En route pour la préfecture Tchad ».

Le dernier bataillon de l’armée française sera progressivement retiré du pays, comme l’ont annoncé les autorités françaises. Ce retrait, provoqué par de nombreuses manifestations hostiles de la société civile et des organisations politiques centrafricaines, marque la fin de plus de 60 ans de présence de l’ancienne colonie française dans ce pays.

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17 octobre 2022 1 17 /10 /octobre /2022 21:02
Hydrocarbures : 20% du carburant consommé en Centrafrique provient du Cameroun

 

Lu pour vous

 

https://camerounactuel.com/  octobre 17, 2022

Cette information est révélée par le directeur général de la Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers, Ernest Batta, qui assure également que sur les cinq opérateurs en charge de la distribution des produits pétroliers dans son pays, trois sont camerounais.

Le Cameroun et la République Centrafricaine entretiennent des relations économiques très étroites, et c’est désormais un secret de polichinelle que de dire que le Cameroun constitue l’un des poumons économiques de ce pays voisin. En effet, le pays est privé de façade maritime et ne produit pas de pétrole. Par conséquent, il est contraint d’en acheter pour ses besoins de consommation.

Le Cameroun, bien qu’acquérant également l’essentiel de ses produits pétroliers sur le marché international, en fournit également à la Centrafrique. Selon le directeur général de la Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers (SOCASP), Ernest Batta, dans une interview parue dans le magazine de la Société Camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), 20% du carburant distribué dans son pays provient du Cameroun, plus précisément de la SCDP, qui se situe en amont de la chaine de ravitaillement des 20% en question. Les approvisionnements se font entre les deux entreprises par voie terrestre à travers les camions citernes.

La présence camerounaise sur le marché des hydrocarbures en RCA est d’ailleurs très remarquable. Le directeur de la SOCASP a par ailleurs révélé que dans son pays, cinq marketeurs sont responsables de la distribution des produits pétroliers.

Il s’agit du Français TotalEnergies, du Congolais SAPRD Oil, et des Camerounais Tradex S.A., Bocom et Green Oil. L’entreprise Tradex S.A. est d’ailleurs actionnaire de la SOCASP, avec 15% des parts, alors que l’actionnariat de cette société est contrôlé par l’Etat centrafricain qui en détient 51%.

CIN

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16 octobre 2022 7 16 /10 /octobre /2022 09:14
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : la vente illicite du carburant fait craindre une montée d’incendies dans la capitale

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 13 octobre 2022 10:55

Face à la pénurie du carburant qui s’accentue en République centrafricaine, la vente illicite des hydrocarbures monte en puissance. Les vendeurs et ceux qui habitent les alentours des lieux de stockage sont exposés aux risques d’incendie. Ces derniers temps, plusieurs cas d’incendies, parfois graves, ont été signalés à Bangui voire dans sa périphérie. Un grand danger, selon des spécialistes de la sécurité incendie.

Au PK5, des points de vente de carburant envahissent le secteur. Tout le monde s’adonne à cette activité, bien que conscient du danger auquel l’on s’expose. Conscients des risques encourus, ces revendeurs trouvent une bonne raison dans leur activité. Pour eux, c’est un coup de pouce au profit de la population en cette période de forte crise des hydrocarbures. Des conducteurs, clients, viennent s’en approvisionner.

« Nous faisons ceci pour aider l’Etat »

"Ce que nous faisons, présente beaucoup de risques parce que nous ne sommes pas protégés. Mais, c’est pour nous une manière d’aider le pays. Les stations-services sont fermées. Si ce n’était pas grâce à nous, il y aurait eu déjà des manifestations. Nous faisons ceci pour aider l’Etat, le temps qu’il parvienne à fournir du carburant aux stations-services. Nous évitons de mettre ces carburants dans les rayons de feu. C’est à l’Etat de chercher à nous donner des équipements pour contenir d’éventuels incendies" souligne Abakar Mahamat, un revendeur de carburant.

Comme au Pk 5, le quartier Gobongo dans le 4ème arrondissement de Bangui est l’un des points de vente de ces produits pétroliers. Là aussi, l’on se dit conscient des risques mais s’adonne à ce commerce juteux.

"Nous rencontrons des difficultés en route. Nous payons les différentes taxes. Par exemple, pour un fût, nous payons 10 mille francs à la douane. Là-bas, le fût s’achète à 220.000 frs. En le revendant, nous réalisons juste de petits bénéfices pour subvenir à nos besoins. Certes, il y a un danger à cette activité. Mais, nous plaçons ces hydrocarbures hors de la portée et de la vue des enfants" fait savoir Arnold, un revendeur de carburant.

Depuis le début de l’année, les points de vente de carburant se multiplient dans certains quartiers du 4ème arrondissement. D’où, l’inquiétude de certains notables.

« Il faut barrer la route à cette pratique illicite »

"Vu que nous étions dans un état d’urgence, ça nous rendait service. Mais lorsque cela devient un obstacle, le gouvernement doit barrer la route à cette pratique illicite. Aujourd’hui, avec des cas d’incendie par ci par là, il faut agir. Un autre problème pour nous, la plupart de ces vendeurs sont des personnes qui prennent en location des maisons" lance Etienne Oumba, chef du quartier Gobongo 2.

Face à cette situation inquiétante, les experts tirent la sonnette d’alarme tout en appelant à une prise de responsabilité collective.

"On ne peut pas stocker du carburant chez soi. Parce que lorsqu’il y a un incendie, il y a ce qu’on appelle le pouvoir calorifique. C’est la quantité de chaleur dégagée lors de la combustion de cette même masse qui brûle. Le carburant lorsqu’il brûle, il fait des dégâts. L’incendie, lui, ne reste jamais sur place. Et donc en se propageant, il y a des dégâts collatéraux" prévient Boris Gondamoyen, expert en sécurité et prévention d’incendie.

Avec la crise du carburant que connaît depuis plusieurs mois la République centrafricaine, hommes, femmes et enfants s’activent dans la vente informelle des hydrocarbures. Ces derniers  stockent ces produits inflammables à domicile, en plein quartier, sans aucune mesure contre les incendies.

 

 

Centrafrique : la reprise des classes plombée par l’occupation de certains bâtiments scolaires par des sinistrés à Bangui

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 13 octobre 2022 11:28

Pendant que la rentrée scolaire est déjà effective en République centrafricaine, de nombreuses écoles de Bangui sont encore occupées par des victimes d’inondations. C’est l’exemple des écoles Saint-Jean, Kina, Fatima garçons et Gnawara. Les sinistrés disent attendre de l’aide du gouvernement pour leur permettre de libérer les salles de classe.

A l’école Saint-Jean, située dans le 2ème arrondissement de Bangui, l’inquiétude des élèves et de leurs parents est grande. Sur les six (6) bâtiments que compte l’établissement, quatre (4) sont occupés par les sinistrés. Les responsables de l’école font savoir qu’ils essaient de faire avec les moyens du bord pour rendre effective la reprise des classes.

« Si le gouvernement ne fait rien, ils ne vont pas quitter les lieux »

"Nous sommes obligés de mettre les enfants dans les 4 salles de classe. Nous avons regroupé CI et CP, C1 et CE2, CM1 et CM2 en attendant que les sinistrés quittent l’établissement. Je demanderais au gouvernement de faire quelque chose pour les sinistrés parce qu’ils nous ont dit que si le gouvernement ne fait rien, ils ne vont pas quitter les lieux" a fait savoir à Radio Ndeke Luka, Romaric Djanaiang, directeur de l’école Saint-Jean Garçons.

L’occupation des salles de classe par ces sinistrés, inquiète aussi l’Association des parents d’élèves.

"On leur a demandé de sortir pour laisser la place aux enfants. Mais ils persistent. L’administration les avait autorisés à s’installer, bien sûr, mais les cours ont déjà repris. Il ne faut pas qu’ils handicapent plus de 1000 élèves. J’ai des inquiétudes parce que mes enfants fréquentent cette école" s’est indigné Michel Doli, un parent d’élèves.

La balle est dans le camp du gouvernement

De leur côté, les sinistrés affirment qu’ils manquent de moyens pouvant leur permettre de se relocaliser ailleurs. Ils demandent ainsi l’aide du gouvernement.

« Nous sommes conscients du démarrage des cours. Mais nous attendons le gouvernement pour nous accompagner à quitter » a indiqué Serge, un des sinistrés de l’école Kina.

Bernadette, une autre sinistrée, a également les yeux tournés vers le gouvernement.

"Nous n’avons pas les moyens pour aller nous procurer des logements ailleurs. Trouver du travail pour nous occuper de nos familles devient difficile. C’est pourquoi, nous avons les yeux tournés vers le gouvernement" a-t-elle fait savoir. 

Au ministère de l’Action humanitaire, un proche collaborateur de la ministre a indiqué au reporter de Radio Ndeke Luka que des mesures sont en cours afin de secourir les déplacés et leur permettre de quitter les salles de classe. Cependant, aucune précision n’a été donnée sur la nature de ces mesures ni sur le calendrier de mise en œuvre.

 

 

Centrafrique : le service de traumatologie de l’hôpital communautaire de Bangui, débordé

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 13 octobre 2022 11:15

Alors que le taux d’accidents de la circulation inquiète dans la capitale, la République centrafricaine ne dispose que d’un seul service public de prise en charge des traumatismes. Le service de traumatologie de l’hôpital communautaire de Bangui accueille mensuellement environ 1.000 malades. Cependant, le personnel et les équipements de travail sont limités. Radio Ndeke Luka s’est rendu dans ce service pour toucher du doigt la réalité.

A l’entrée du service de la traumatologie, comme à l’accoutumée, plus d’une centaine de personnes sont dans la queue. Seulement moins d’une dizaine de patients sont assis sur un banc. Pendant que l’attente est ennuyante, du côté de certains parents de malades, c’est le ras-le-bol.

"C’est depuis ce matin que nous sommes dans la queue. Mon enfant a eu une fracture à la jambe, mais il n’y a rien sur lequel on puisse s’asseoir. Imaginez-vous, un accidenté qui est debout durant plusieurs heures. Cela peut créer encore des complications. Le gouvernement doit faire quelque chose" lance un parent de malade.

Pour le responsable du service, le taux élevé d’accidents de la route entraîne le débordement du service. Ainsi, tous les patients ne peuvent être pris en charge à la fois. En plus d’être submergé, le service est confronté au manque de moyens et de personnels spécialisés.

« On est obligés de gérer de manière informelle »

"Généralement, on a une trentaine de dossiers qu’on présente par jour avec au moins 1.000 malades. Il s’agit, pour la plupart, des traumatismes de tout genre. C’est vraiment compliqué. Mais on est obligés de gérer de manière informelle, puisque c’est depuis 11 ans qu’on demande cet appui. Présentement, le pays n’a qu’un seul chirurgien orthopédiste que je suis" affirme Professeur Jean de Dieu Bertrand Tekpa, chef du service de la traumatologie.

Cette déclaration est certifiée par le directeur du Centre hospitalier universitaire communautaire de Bangui.

« Si l’Etat peut subventionner les soins, ça va beaucoup aider »

"Avec le phénomène de mototaxis, il y a maintenant beaucoup de victimes d’accidents. Sauf que nous n’avons pas d’équipements. Ce qui fait que lorsque les malades arrivent, il y a un souci. Le Centrafricain n’a pas assez d’argent pour payer un implant à 150.000 francs. Si l’Etat peut subventionner les soins, ça va beaucoup aiderdéplore Abel Assaye, directeur du Centre hospitalier universitaire communautaire de Bangui.  

Devant un service qui ne peut répondre à toutes les attentes, la prudence doit être de mise et la circulation régulée. C’est pourquoi, les responsables sanitaires appellent à la responsabilité de la force publique, quant aux surcharges et à la mauvaise conduite.

En 2021, le service de traumatologie du Centre hospitalier universitaire communautaire de Bangui a reçu près de 5.000 patients. Selon les spécialistes de santé, ces chiffres pourraient encore augmenter cette année.

 

 

Centrafrique : plus de 200 maisons écroulées et des centaines de sans-abris à Ndangala au Sud de Bangui

https://www.radiondekeluka.org/ samedi 15 octobre 2022 14:34

Les inondations continuent de faire des victimes en République centrafricaine. Au village Ndangala, situé à environ 30 kilomètres au Sud de Bangui sur la route de Mbaïki, plusieurs maisons se sont écroulées et des centaines de familles se sont retrouvées sans abris à la suite  d’une pluie diluvienne. Vu l’ampleur des catastrophes et les conditions dans lesquelles vivent les sinistrés, les autorités locales appellent à l’aide.

Les pluies diluviennes des 05 et 06 octobre dernier ont mis des familles dans la détresse au village Ndangala. Plus de 200 maisons se sont écroulées et environ 250 familles se sont retrouvées dans des familles d’accueil. Ces personnes vivent dans des conditions précaires. Observant avec désespoir ce décor engendré par les eaux, toutes les victimes ont les yeux tournés vers les autorités de Bangui. 

« Nous passons la nuit à ciel ouvert »

"Nous sommes maintenant sans abri et nous avons perdu toutes nos bêtes. Pis encore, la maison s’est écroulée sur nos bagages. Pour l’heure, nous passons la nuit à ciel ouvert, sous les palmiers. Nous demandons au gouvernement de nous venir en aide afin que nos enfants aillent au moins à l’école" se lamente Viviane Kossi, une sinistrée.

Le paludisme inquiète

Conscientes de l’ampleur de la situation, les autorités locales plaident pour une prise en charge sanitaire des sinistrés.

"Après cette catastrophe, les sinistrés font face à de multiples maladies dont le paludisme. Les convulsions sont fréquentes chez les enfants. Certains perdent la vie au cours de leur évacuation sanitaire. Que le gouvernement et les partenaires se soucient de nous car nous sommes aussi des Centrafricains" affirme Armand-Rock Souabiti, chef de groupe du village Ndangala.

Pour l’instant, plusieurs maisons sont encore immergées. Et comme dit un adage, "le malheur des uns fait le bonheur des autres", les cambrioleurs profitent de cette occasion pour s’emparer de quelques biens appartenant aux sinistrés.

C’est dans ce contexte que le bureau de la Coordination des affaires humanitaires en République centrafricaine (Ocha) compte apporter davantage d’aide d’urgence aux sinistrés à travers le pays. Selon cette organisation onusienne, au moins 3 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence.

 

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16 octobre 2022 7 16 /10 /octobre /2022 08:58
RCA : la Corée du Sud remet des moyens roulants à l’ISDR

 

Lu pour vous

 

Florine Mouano

Le Consul honoraire de la RCA en Corée du sud a fait un don des moyens roulants à l'institut supérieur du développement rural (Isdr) à l’association wali Ouali Mo Londo I Mai et des médicaments aux militaires du GSPR. 

Ces matériels et kits sanitaires ont été remis le 10 octobre 2022 par le président, Faustin Archange Touadera. Pour le Recteur de l’Université de Bangui Pr Gérard Grezenguet ce don, constitué de deux véhicules et des machines agricoles destiné à l’ISDR tombe à point nommé car, il constituera un moyen de mobilité des enseignants et des étudiants de cette institution chargée de former des cadres dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage et des Eaux et Forêts.

Il a rappelé que ce don s’ajoute à celui déjà fait par le Président Faustin Archange Touadera qui était constitué des lits et des groupes électrogènes pour améliorer les conditions d'études à L’ISDR. Pour le capitaine médecin Notouloum, responsable de l’infirmerie du Camp de Roux, cette dotation en médicaments permettra aux du GSPR et au personnel civil de la Présidence de la République, de bénéficier des soins adéquats. Nommé Consul Honoraire de la RCA auprès de la République de la Corée du Sud avec résidence à Daegu, l'industriel Sea Jung Hoa promet d'être l'artisan principal du renforcement de la coopération bilatérale entre ses deux pays.

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16 octobre 2022 7 16 /10 /octobre /2022 08:35
L’activiste Nathalie Yamb, persona non grata en France
L’activiste Nathalie Yamb, persona non grata en France

 

 

Publié le 15.10.2022 à 19h18 par APA

Paris reproche à la militante suisso-camerounaise d’encourager le recours à la violence à l’encontre des symboles de la présence française en Afrique. Nathalie Yamb ne séjournera pas de sitôt en France. Selon RFI, cette figure très populaire sur les réseaux sociaux a reçu vendredi 14 octobre, par lettre recommandée, l’arrêté pris à son encontre en janvier l’interdisant d’entrée et de séjour sur le territoire français. « Nous voulons nous assurer qu’elle est bien informée qu’elle est sous le coup de cette mesure pour incitation à la haine et à la violence », explique au média français, ce samedi, une source proche du dossier.

Agée de 52 ans, Mme Yamb est connue sur les réseaux sociaux pour ses dénonciations virulentes à l’égard de l’intervention de la France sur le continent. Surnommée « la dame de Sotchi », allusion à son discours remarqué lors du premier sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en 2019 dans cette station balnéaire de la mer Noire, elle compte plusieurs milliers d’abonnés sur Twitter comme sur sa chaîne YouTube et se présente comme une militante panafricaine anti-impérialiste.

En dehors de la France, elle s’attaque à certains chefs d’Etat africains, comme le Sénégalais Macky Sall, le Nigérien Mohamed Bazoum ou encore l’Ivoirien Alassane Ouattara, qu’elle qualifie de « valets » de l’ex-puissance coloniale. A l’inverse, elle applaudit certains chefs de juntes militaires ouest-africaines à l’instar du colonel malien Assimi Goita.

Justifiant sa décision contre Nathalie Yamb, Paris explique que ses « propos virulents à l’égard des positions françaises sur le continent africain(sont) susceptibles de favoriser l’entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d’alimenter le développement d’un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France ». Sous ce rapport, les autorités françaises estiment qu’il « est à craindre que sa présence en France provoque de graves troubles à l’ordre public ».

Début septembre, le président Emmanuel Macron avait exhorté les diplomates français à être « plus réactifs » sur les réseaux sociaux pour mieux riposter aux attaques que subit la France en direction des opinions publiques, notamment en Afrique. Dans cette entreprise, le dirigeant a appelé à « mieux utiliser le réseau France Médias Monde », regroupant la chaîne d’information France 24 et la Radio France internationale (RFI).

Pour M. Macron, ces entités très suivies en Afrique et interdites de diffusion depuis plusieurs mois au Mali sont « absolument clé ». Elles doivent « être une force pour nous » face à la saturation de l’espace médiatique du continent par « le narratif russe, chinois et turc ».

Au lendemain de cette déclaration du chef de l’Etat français, les journalistes du groupe l’ont « vigoureusement » dénoncée dans un communiqué, rappelant à Emmanuel Macron que France Médias Monde n’est pas « au service d’une ligne politique présidentielle ou gouvernementale ».

 

 

L'activiste Nathalie Yamb «persona non grata» en France: les raisons de la colère de Paris

https://www.rfi.fr/ Publié le 16/10/2022 - 06:39 Modifié le : 16/10/2022 - 06:40

La France a informé l'activiste Nathalie Yamb de son interdiction d'entrée et de séjour sur le territoire français. Dans un arrêté, pris le 12 janvier 2022, les autorités françaises lui reprochent d'attiser un sentiment anti-français sur le continent africain et de tenir des propos virulents à l'égard de la France. Une mesure prise sur fond de rivalités entre la France et la Russie sur le continent africain, mais qui ne fait pas l'unanimité. 

Très présente sur les réseaux sociaux depuis une quinzaine d’années, cette activiste suisso-camerounaise de 53 ans se fait véritablement remarquer en octobre 2019, à l’occasion du premier sommet Russie-Afrique organisé à Sotchi. Ce jour-là, elle cible très ouvertement la France qui, dit-elle, « considère toujours le continent africain comme sa propriété ». À partir de là, son discours panafricain, anti-impérialiste et ses sorties contre la France, qu’elle accuse de néo-colonalisme vont trouver un certain écho sur le continent.

« Relais de propagande russe sur le continent africain »

« Nathalie Yamb, très active sur les réseaux, est un relais de propagande russe sur le continent africain et qui participe à la diffusion de fausses informations, sans doute pour des intérêts personnels, en tenant des propos très virulents contre la France en Afrique, y compris en encourageant le recours à la violence », affirme le député Thomas Gassilloud, président de la commission de la défense de l'Assemblée nationale, qui « soutient donc pleinement cette décision d'interdiction de séjour » en France.

Pour le chercheur Maxime Audinet, spécialiste de la stratégie d’influence russe en Afrique, Nathalie Yamb est effectivement devenue l’une des actrices de la lutte entre Paris et Moscou. « C'est une figure militante qui se réclame d'un panafricanisme radical et qui, du fait de ses positions hostiles à la présence française, a été cooptée par tout un réseau d'acteurs russes, notamment ce qu'on appelle la galaxie Prigojine, c'est-à-dire un ensemble d'organisations, de fondations, de médias qui sont liés à Evgueni Prigojine, le célèbre sponsor du groupe Wagner. Je pense notamment au moment où en décembre 2019, Nathalie Yamb a été invitée par la Fondation pour la défense des valeurs nationales [organisation russe liée au réseau Prigojine, NDLR], mais aussi coopté par un groupe qui s’appelle Afric », explique-t-il.

Les autorités françaises ont notifié à la militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb son interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire français par un recommandé envoyé vendredi 14 octobre, suivant un arrêté pris le 12 janvier 2022 et que RFI a pu consulter. Paris reproche notamment à Nathalie Yamb d'encourager le recours à la violence contre des symboles de la présence française en Afrique.

► À lire aussi : La France informe Nathalie Yamb de son interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire national

Une mauvaise méthode, estime cependant, Me William Bourdon, avocat, spécialiste en libertés publiques : « Ce n'est pas comme ça qu'on va éteindre l'inflation francophobe en Afrique de l'Ouest, [région] qui paye très cher une politique qui a été sourde et aveugle à tant de préoccupations. Cette décision traduit un raidissement des autorités françaises qui ne peut être interprété que comme une fuite en avant. »

Désinformation

Son combat contre Paris et ses soutiens en Afrique, elle le mène aujourd'hui depuis la Suisse, après avoir été expulsée de Côte d'Ivoire en décembre 2019, accusée « mener des activités incompatibles avec l’intérêt national ». Suivie par plus de 200 000 personnes sur Twitter et sur YouTube, Nathalie Yamb est aujourd'hui régulièrement accusée par ses détracteurs de rouler pour Moscou. Dans l’arrêté émis le 12 janvier dernier par le ministère français de l’Intérieur, il est d'ailleurs écrit qu’« au-delà de sa posture francophobe, [Nathalie Yambse fait également le relais de la propagande pro-russe diffusée depuis le continent africain ». Le document pointe aussi du doigt sa « proximité avec Maurice Wilfried Sebiro, conseiller en communication de la présidence centrafricaine » et « principal artisan de la propagande anti-française à Bangui », la capitale de la République centrafricaine où sont également présents les mercenaires russes de Wagner.

« Sur ses propres réseaux, Nathalie Yamb développe un discours qui a tendance parfois à servir le discours de la Russie sur son propre agenda, observe Maxime Audinet. Lors du massacre de Boutcha, en Ukraine, et de Moura au Mali, Nathalie Yamb avait à l'époque tweeté sur ces deux événements en les présentant tous deux comme des mises en scènes fomentées par les Occidentaux pour discréditer la Russie d'un côté, et de l'autre, les autorités maliennes, voire les mercenaires de Wagner. » Car au-delà des positions idéologiques de Nathalie Yamb, c'est bien la désinformation qui est au cœur de la décision de Paris : « Je pense que cette décision montre que la France a pleinement intégré l'importance de l'information dans la résolution des crises. Cette nouvelle étape permet d'indiquer à celles et ceux qui propagent injustement de fausses informations contre la France que ces actes ne peuvent pas rester impunis », conclut Thomas Gassilloud.

Reste que, pour Me Bourdon, ces prises de position ne justifient pas la mesure prise, qui pourrait même s'avérer contre-productive. « Si on commence à utiliser en France – et cela me paraît inquiétant et inédit – ce régime pour bannir d'accès du territoire français toute personne au motif qu'elle tient des propos très durs contre la politique française en Afrique, (...) cela ne peut faire que le jeu de ceux qui peuvent semer le trouble et le désordre en activant des propos anti-français. »

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16 octobre 2022 7 16 /10 /octobre /2022 08:03
Retrait définitif annoncé des derniers soldats français de la Centrafrique.
Retrait définitif annoncé des derniers soldats français de la Centrafrique.

Lu pour vous

 

https://actucameroun.com/ Mis à jour 14 Oct 2022 par Marturin ATCHA

 «S’ils voient que la présence russe les dérange, qu’ils se retirent», Bangui réagit au départ des soldats français

La France a annoncé la semaine dernière le retrait définitif de ses derniers soldats de la Centrafrique.

Présente en Centrafrique depuis 2013, l’armée française va retirer ses derniers soldats du pays d’ici la fin de l’année en cours. L’annonce a été faite le 7 octobre dernier par l’ambassadeur français en République centrafricaine. Avant ce retrait définitif, Paris avait déjà suspendu en août 2021, sa coopération militaire avec Bangui, l’accusant de « complicité » dans la campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

Le contingent français, stationné sur le camp M’Poko, sur l’aéroport de Bangui, assure la logistique de cette base pour les militaires de l’EUTM (mission de formation de l’Union européenne, NDLR) et d’un contingent de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), dont une dizaine de soldats français vont quitter le pays d’ici la fin de l’année.

Si le gouvernement centrafricain est resté muet depuis l’annonce, c’est de l’Assemblée nationale que la réplique est venue. « Nous ne mettons pas les bâtons dans les roues des Français. S’ils voient que la présence russe les dérange et qu’ils se retirent, ce n’est pas au gouvernement de réagir. Ils sont libres et peuvent aller avec qui ils veulent. La RCA peut également choisir ses partenaires. Que l’Afrique se rende compte qu’elle est capable de faire quelque chose. Il faut dire à certain moment donné que cette relation-là ne nous profite pas. Et si ça ne marche pas, on met un terme à ça » a expliqué Jean Sosthène Dengbè, Président de la Commission défense à l’Assemblée nationale cité par Africanews.

Les relations se sont profondément dégradées entre la France et la République centrafricaine depuis de nombreux mois. Bangui s’est tourné vers Moscou pour lutter contre les groupes armés qui menacent la capitale d’invasion.

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16 octobre 2022 7 16 /10 /octobre /2022 07:50
Tchad : les rebelles du FACT condamnent la prolongation de la transition

 

Tchad : les rebelles du FACT condamnent la prolongation de la transition

13 OCT 2022 TV5 MONDE

Suite à la nomination de Saleh Kebzabo comme Premier ministre, le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, le FACT, le plus puissant des mouvements armés du pays, accusé d'avoir tué Déby père, a averti que le pouvoir devra "assumer toutes les conséquences de sa fourberie". Son chef, Mahamat Mahdi Ali, s'est exprimé.

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