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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 16:20
Les livraisons d'armes à l'Ukraine sous étroit contrôle

 

Lu pour vous

 

https://www.lesechos.fr/ Par Guillaume Ptak  Publié le 18 août 2022 à 14:32

Des mécanismes rigoureux permettent de s'assurer que l'aide militaire occidentale à l'Ukraine n'atterrit pas entre les mains de trafiquants, contrairement à ce qu'affirmait un documentaire de la chaîne de télévision américaine CBS. Ce dernier a été retiré face à la controverse.

Les raids très en profondeur menés mardi et huit jours auparavant par les Ukrainiens dans la péninsule de Crimée annexée par Moscou sont venus à point nommer rappeler l'efficacité de son armée, qui bénéficie de l a fourniture d'armes la plus massive jamais opérée par l'Alliance atlantique au profit d'un pays tiers.

Une manière de montrer que ces armes ne finissent pas en majorité dans les mains de trafiquants locaux, alors que la chaîne de télévision américaine CBS avait diffusé, le 4 août, un reportage controversé dans lequel des personnes interviewées s'inquiétaient de possibles détournements de l'aide militaire. Face aux critiques, la chaîne a retiré le documentaire pour le « mettre à jour ».

Comment les armes occidentales ont stoppé l'armée russe

Des arguments de Moscou

Pour Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, tant le reportage de CBS que le rapport d'Amnesty International accusant les troupes ukrainiennes de s'abriter dans des zones civiles, était « synchronisés » avec les arguments avancés par la propagande russe. Cette dernière répète à loisir que les armes envoyées en Ukraine seraient détournées par des responsables ukrainiens corrompus.

De son côté, le ministre de la Défense Oleksi Reznivkov a rappelé lors d'une interview avec le Financial Times que l'Ukraine se battait « pour sa survie » et n'a pour conséquent aucun intérêt à trafiquer les armes fournies par ses partenaires occidentaux. Selon lui, plusieurs pays auraient par ailleurs envoyé des représentants en Ukraine pour y suivre les livraisons d'armes.

Parmi les éléments du documentaire critiqués figure notamment une citation de Jonas Ohman, fondateur de l'ONG pro-ukrainienne Blue/Yellow, qui déclarait fin avril que seulement 30 % de l'aide occidentale parviendrait jusqu'à la ligne de front. Or, le 7 août, Ohman a expliqué dans une publication Facebook que ses propos avaient été « sortis de leur contexte » temporel et que ces derniers n'étaient applicables qu'aux deux premiers mois du conflit : « Lorsque j'ai indiqué que 30 % de l'aide atteint la ligne de front, cela faisait référence à une évaluation générale par Blue/Yellow de l'efficacité de l'effort d'aide occidentale à ce moment-là, peut-on lire dans sa publication. En aucun cas est-il suggéré que l'aide est vendue sur le marché noir ou volée. 

Trois institutions contrôlent les flux d'armes

Plusieurs médias ont critiqué le documentaire, estimant que celui-ci avait omis de mentionner l'existence de mécanismes permettant déjà de suivre les livraisons d'armes à l'Ukraine et de s'assurer que celles-ci arrivent à bon port : en particulier, un groupe opérationnel du commandement européen des forces armées américaines, situé à Stuttgart, est chargé de coordonner les demandes d'aide militaire de l'Ukraine, de faciliter les acquisitions de matériel et d'armes et de les acheminer jusqu'à la frontière du pays. De son côté, l'Union Européenne coordonne l'assistance militaire apportée à l'Ukraine à travers la « Facilité Européenne pour la paix ». Ce nouvel instrument finance les actions extérieures de l'UE ayant une dimension militaire ou de défense, et prévoit la mise en place de procédures de contrôle de l'aide apportée à un Etat tiers.

Commission temporaire

Pour rassurer ses partenaires occidentaux, l'Ukraine a pour sa part voté la création d'une commission temporaire spéciale (TSC) chargée de contrôler la réception et l'utilisation des armes envoyées en Ukraine, dirigée par le législateur Rustem Umerov, du parti d'opposition « Holos ».

Les accusations relatives à de possibles détournements sont l'un des arguments avancés par les opposants au soutien apporté à l'Ukraine, telles que la députée américaine Lauren Boebert, pour mettre fin à ces livraisons d'armes. Face à la controverse, CBS a retiré son documentaire et indiqué qu'elle allait le mettre à jour avec de nouvelles informations, dont la venue à Kiev de l'attaché de défense américain Garrick M. Harmon, début août, dépêché sur place pour contrôler la livraison d'armes.

Guillaume Ptak (Correspondant en Ukraine)

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 16:15
Cinq minutes pour comprendre les accusations du Mali contre l’armée française

 

Lu pour vous

 

«Complètement farfelues» : cinq minutes pour comprendre les accusations du Mali contre l’armée française

https://www.leparisien.fr/ Par Aurélie Sipos Le 18 août 2022 à 16h37

Dans une lettre adressée à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU, le Mali dénonce « des actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d’espionnage.

Après les avoir traqués, la France soutiendrait les djihadistes au Sahel. C’est l’accusation portée par le Mali, dans une lettre transmise mercredi à des journalistes par ses services et abondamment reproduite sur les réseaux sociaux. Le gouvernement dominé par les militaires y réclame une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » de la France.

Le contexte de cette missive n’a rien d’anodin puisqu’il correspond au départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d’engagement contre les djihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d’août 2020 s’est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie.

« Ils ont voulu marquer le coup », pointe Wassim Nasr, journaliste à France 24, spécialiste des mouvements djihadistes, et auteur de « État islamique, le fait accompli » (éditions Plon). « Cette lettre vient à la suite d’un communiqué sur Tessit, où une attaque de l’Etat Islamique a eu lieu et 42 militaires ont été tués, et au moins 9 portés disparus. Dans ce fameux communiqué ils assurent que les djihadistes ont reçu un soutien externe. Cela visait déjà la France », souligne-t-il. En avril dernier déjà la junte assurait avoir « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises ».

Des accusations « farfelues »

Cette fois encore les autorités maliennes pointent directement l’Hexagone. Dans cette lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies, elles affirment disposer « de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».

« Ce que le gouvernement malien appelle terroriste ce sont tous les groupes armés qui s’opposent à l’État malien, rappelle Michel Goya, colonel et écrivain militaire. Depuis toujours il y a l’accusation que la France a de la sympathie pour ces groupes-là ».

Ces dernières accusations changent-elles la donne ? « Elles sont complètement farfelues », tranche Wassim Nasr. Cela s’ancre dans cette veine qui veut que les Occidentaux aident les djihadistes. Cela remonte déjà à la Syrie et ça sert simplement à discréditer les forces françaises, c’est du populisme pur jus qui ne se fonde sur rien », tranche-t-il. Selon lui, les hélicoptères Chinook cités dans le document n’appartiennent pas à la force Barkhane. « Il n’y a plus eu de vol au profit de Barkhane depuis au moins un mois », insiste Wassim Nasr.

Un message interne

Si le Mali « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense » en cas de poursuites des « agissements français », pour Michel Goya le message est surtout interne et vise l’opinion publique du pays. « Ça ne va pas aller beaucoup plus loin. L’idée de la junte est surtout de dire : on défend le pays et son indépendance ». Et de rappeler que l’attitude de la France n’a pas toujours été exemplaire. « L’attitude du président de la République a beaucoup déplu, il est apparu un peu brutal, en parlant de zones sensibles. C’est une ancienne colonie, et pas n’importe laquelle, il s’agissait d’une région dans laquelle nous étions peu présents militairement ».

Réagissant ce jeudi à ces accusations, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères François Delmas a déclaré dit condamner « la multiplication des manipulations de l’information qui ne doivent aucunement détourner l’attention de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays dont les populations sont les premières victimes ».

Dans une suite de messages postée sur Twitter, l’ambassade de France au Mali avait rappelé mercredi que « la France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète ».

« C’est particulièrement insultant de voir que l’on puisse penser qu’on alimente des terroristes », a jugé le général Bruno Baratz, le commandant de la force française Barkhane, interrogé par France 24 mercredi au Niger, pays voisin du Mali et allié de la France ayant accepté le maintien d’une base aérienne française à Niamey.

« C’est un peu insultant pour la mémoire de nos 59 camarades qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire de tous les Maliens qui se sont battus à nos côtés, mais aussi les personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombés en luttant contre le terrorisme », a également précisé le général à RFI.

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 16:05
Félicien Kabuga, financier présumé du génocide, jugé à la Haye à partir du 29 septembre

Lu pour vous

 

Rwanda : Félicien Kabuga, financier présumé du génocide, jugé à la Haye à partir du 29 septembre

Il est mis en accusation notamment pour "génocide", "incitation directe et publique à commettre le génocide" et "crimes contre l'humanité (persécutions et extermination)". 

Félicien Kabuga, un des financiers présumés du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, sera jugé à partir du 29 septembre à La Haye où il répondra d'accusations de génocide et crimes contre l'humanité, a annoncé un juge des Nations unies. "La Chambre ordonne le procès dans sa branche de La Haye avec les déclarations préliminaires à partir du 29 septembre (...) et les dépositions à partir 5 octobre", a indiqué le juge Iain Bonomy, du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), en charge d'achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Etat de santé

Lors de cette audience préliminaire, Félicien Kabuga, arrivé en chaise roulante, est apparu affaibli. Arrêté le 16 mai 2020 dans la banlieue de Paris après 25 ans de cavale, Félicien Kabuga est notamment accusé d'avoir participé à la création des milices hutu Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994 qui a fait plus de 800 000 morts selon l'ONU, essentiellement au sein de la minorité tutsi. Ses avocats avaient tenté d'obtenir qu'il échappe à un procès en arguant de son état de santé. Mais la chambre de première instance du tribunal onusien avait estimé à la mi-juin que l'état de Félicien Kabuga, âgé de 87 ans selon le tribunal, n'était pas incompatible avec le procès.

"Tactiques de retardement"

Egide Nkuranga, président de la principale organisation de rescapés, Ibuka, assure que le procès était très attendu "malgré les tactiques de retardement de la part des avocats de Kabuga". "Nous voulons que la justice soit servie, donc son procès doit être accéléré", dit-il.

"Si Kabuga meurt avant de comparaitre en justice, il sera mort sous le régime de la présomption d'innocence, et cela serait dévastateur pour la justice. Cela voudrait dire aussi des informations cruciales sur l'organisation et l'exécution du génocide seront parties avec lui"

Egide Nkuranga, président de la principale organisation de rescapés, Ibuka 

Différents experts ont participé à l'établissement du dossier pour le tribunal, qui "démontre sans équivoque que Kabuga est dans un état vulnérable et fragile", avait relevé le MTPI. L'accusé a besoin d'une "prise en charge et une surveillance médicale intensive", et réside actuellement dans un hôpital pénitentiaire "à la lumière de son besoin de soins infirmiers 24 heures sur 24", avait-il précisé.

Radio des Mille Collines

Félicien Kabuga était en 1994 un des hommes les plus riches du Rwanda. Il était alors président de la Radio télévision libre des Mille collines (RTLM), qui a diffusé des appels au meurtre des Tutsi. Il est aujourd'hui mis en accusation notamment pour "génocide", "incitation directe et publique à commettre le génocide" et "crimes contre l'humanité (persécutions et extermination)". 

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 16:00
L’été du mécontentement en Afrique

 

 

Publié le 18.08.2022 à 15h18 par APA

Cet été, l’Afrique a été le théâtre de nombreuses manifestations, dont certaines sont parmi les plus marquantes de l’histoire récente du continent, à un moment où la récession économique et les incertitudes politiques mettent des millions de pauvres du continent à rude épreuve et que leur patience est chauffée à blanc. Depuis le mois de juin, le continent a été le théâtre de pas moins de seize manifestations réparties sur cette vaste étendue géographique, la plupart d’entre elles portant sur l’augmentation du coût de la vie pour les gens ordinaires dans les pays africains qui souffrent encore de la gueule de bois post-Covid exacerbée par les effets du conflit entre la Russie et l’Ukraine voisine.

De l’Afrique du Sud à la Sierra Leone, en passant par le Soudan, le Sénégal, la Guinée et la République démocratique du Congo, des manifestants sont descendus dans la rue, recourant parfois à une violence extrême pour des raisons diverses, laissant les experts pantois devant les causes de cet été de mécontentement quasi simultané sur le continent.

Il y a quatre mois à peine, la Banque mondiale, qui avait prévenu en avril dernier que les économies du continent pourraient être affectées par le resserrement des conditions mondiales et la réduction des flux financiers étrangers dans la région, avait déjà commencé à s’inquiéter, poussant du coup les gens dans la rue.

Albert Zeufack, l’économiste principal de la Banque mondiale pour l’Afrique, avait alors prédit que la flambée des prix des carburants et des denrées alimentaires entraînerait une hausse de l’inflation qui aurait un impact négatif sur les nombreux pauvres du continent, en particulier ceux qui vivent dans les zones urbaines.

M. Zeufack a mis en garde contre une probabilité accrue d’instabilité grâce à une inflation alimentée par les prix des denrées alimentaires et de l’énergie, ce qui aggraverait les dissensions politiques déjà observées dans certains pays africains.

Le pain et le beurre

Ces prédictions se sont réalisées dans un pays comme le Soudan, où le général Abdel Fattal al-Burhan se maintient en place malgré un mouvement de protestation véhément mené par des civils qui souhaitent le retour à un régime civil dans les plus brefs délais.

Les manifestants avaient des besoins plus immédiats à l’esprit – le prix exorbitant d’une miche de pain qui a grimpé en flèche depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

Depuis la révolution alimentée par le pain, le Soudan est sur les nerfs et la tendance des militaires à s’accrocher au pouvoir après la chute d’el-Béchir à la fin d’un règne de 30 ans, a conduit à une « armée civile de mécontents » trop pressée de faire descendre leur militantisme dans la rue et à imposer le changement.

Des dizaines de personnes sont mortes alors qu’un scénario post-Covid désespéré a provoqué des ondes de choc sur l’économie, plongeant des millions de Soudanais dans la pauvreté et la misère.

Le même scénario post-Covid se jouait en Sierra Leone, dernier pays africain à être pris dans le bourbier de violentes manifestations qui ont vu des postes de police incendiés et leurs agents tués.

Les analystes attribuent la situation à l’inflation galopante qui explique les pénuries récurrentes de produits de base comme la nourriture et le carburant et la hausse des prix qu’une population de plus en plus pauvre ne peut suivre.

« Le gouvernement est tout simplement à court d’idées pour faire face aux défis socio-économiques croissants auxquels des millions de personnes sont confrontées en Sierra Leone », affirme un analyste anonyme appartenant à un groupe de réflexion local.

En Afrique du Sud, les protestations ont été alimentées par la hausse du coût de l’électricité, qui a poussé de nombreuses entreprises locales à la faillite et a porté un coup dur aux efforts du gouvernement de Cyril Ramaphosa pour réduire le chômage, notamment chez les jeunes.

Plusieurs personnes sont mortes depuis le début du mois d’août pour protester contre les difficultés économiques croissantes de l’Afrique du Sud, qui ont vu la valeur de la monnaie locale, le rand, s’effondrer au plus fort de la période post-Covid et les crimes liés au chômage et à la pauvreté augmenter sensiblement.

La violence dans le township de Thembisa, au nord-est du pays, un centre financier proche de Johannesburg, a fait deux morts, la police ayant utilisé des méthodes musclées pour nettoyer les rues.

Plusieurs semaines auparavant, l’ancien président Thabo Mbeki avait mis en garde contre le risque d’un printemps arabe en Afrique du Sud si le mécontentement généralisé venait à s’envenimer.

 

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 15:42
Tchad : l'opposition maintient une manifestation interdite par la junte

 

 

Par Le Figaro avec AFP Publié le 18/08/2022 à 18:05,

Un collectif de l'opposition au Tchad a annoncé jeudi 18 août lors d'une conférence de presse maintenir sa manifestation prévue vendredi et en appelle à la «désobéissance civile» tout en dénonçant le «caractère illégal» de l'interdiction du rassemblement par la junte au pouvoir.

Wakit Tamma, un collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile, avait appelé à manifester le 19 août contre le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président Idriss Déby, au pouvoir sans partage pendant plus de 30 ans, tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.

«Désobéissance civile»

Wakit Tamma souhaite manifester à la veille de l'ouverture à N'Djamena du Dialogue national inclusif entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir. Un dialogue qui doit déboucher sur des «élections libres et démocratiques» et la remise du pouvoir aux civils. Wakit Tamma ne participera pas au dialogue, qu'elle considére comme «biaisé». Mercredi, le ministre de la Sécurité publique avait interdit la manifestation, estimant que les organisateurs de la marche n'ont pas «respecté le délai légal de dépôt».

«Au-delà du caractère illégal de la décision du ministre de la Sécurité publique qui viole les instruments internationaux des droits de l'Homme que le Tchad a ratifiés, Wakit Tamma et ses partenaires décident de maintenir la marche du 19 août 2022 et de lancer la désobéissance civile sur l'ensemble du territoire national», a déclaré lors d'une conférence de presse Max Laolngar, le coordinateur de Wakit Tamma.

«Quand l'arbitraire devient la règle et l'injustice une monnaie, la désobéissance civile est un droit sacré pour tout le peuple», a-t-il poursuivi. «Ils veulent défier la loi, ils vont tirer les conséquences de leurs actes», a menacé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderamane Koulamallah.

Les manifestations de l'opposition sont régulièrement interdites par les autorités. En avril 2021, quelques jours après l'arrivée au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, six personnes avaient été tuées à N'Djamena, la capitale, et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations interdites par les autorités, organisées par l'opposition et la société civile.

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 16:11
L’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, prépare ses valises

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ By Nicolas Beau - 17 août 2022

 

Le bilan médiocre de l’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, qui se prépare à quitter le Maroc, ne lui aura pas valu beaucoup de considération à Rabat. À l’heure où la politique très restrictive de Paris en matière de visas à l’égard des Marocains provoque la colère dans les réseaux sociaux.

C’est peu de dire que l’actuelle ambassadrice et ancienne conseillère de François Hollande, Hélène Le Gal, ne contribue guère à rapprocher la France et le Maroc alors qu’une véritable « distanciation diplomatique » s’est installée entre les deux pays. Le malaise qui s’est installé entre Paris et Rabat est moins lié à des dossiers précis qu’au sentiment très fort, du côté marocain, d’une « arrogance » française.

Une diplomate de deuxième rang

Tout avait mal débuté. Les fonctions d’ambassadeur au Maroc, un des deux pays étrangers, avec les Etats Unis, où la France dispose de la plus forte représentation diplomatique, sont en général proposées à un cador du Quai d’Orsay. Tel n’est évidemment pas le cas avec Hélène Le Gal: « Le parcours de cette fonctionnaire « de deuxième rang », du Canada à la cellule africaine de François Hollande, alors président, n’aura pas laissé beaucoup de traces », souligne un diplomate marocain,.

Hélène le Gal a été propulsée chez Hollande puis chez Le Drian par l’ancien ministre de la Coopération Charles Josselin. Ce dernier encarté au Parti Socialiste, tendance cassoulet, sillonnait l’Afrique en appréciant notamment, comme d’autres, les charmes épicés de la vie nocturne. Un bon vivant en somme qui découvrait l’Afrique, à sa façon.

Or Charles Josselin avait fait venir à ses côtés la jeune Hélène le Gal comme conseillère technique. « La méconnaissance de la diplomate sur l’Afrique était abyssale », explique gentiment un de ses collègues du Quai d’Orsay.

L’ambassadrice ne doit en fait son poste à Rabat largement qu’à l’appui de Jean Yves Le Drian, l’actuel ministre des Affaires Etrangères d’Emmanuel Macron. En effet, lors du quinquennat de François Hollande où il était le patron des armées, Le Drian l’avait largement instrumentalisée alors qu’elle veillait sur l’Afrique depuis un petit bureau à l’Elysée. D’où la fidélité du ministre dont on sait qu’il préfère les obligés aux tempéraments plus audacieux.

Une pluie de critiques

Soyons francs, il y a chez Hélène Le Gal un coté cheftaine, de surcroit de gauche, qui ne la prédestinait pas aux codes du Makhzen marocain(1). Depuis sa nomination à Rabat il y a huit mois, les critiques des officiels marocains, du moins en privé, sont récurrentes: un manque d’envergure et d’empathie, une absence de réseaux à Paris comme à Rabat, ou encore un total déficit d’initiative face à la détérioration des relations entre la France et le Maroc.

Sans parler d’une maitrise approximative de sa communication comme dans l’interview accordée au mensuel casablancais Economie & Entreprises, l’ambassadrice française à Rabat, n’a évoqué les noms des deux chefs de l’Etat, marocain et français. « Ce qui est peu habituel dans les annales diplomatiques, note le site « Maghreb intelligence », très lu dans les milieux marocains autorisés. Il est de circonstance, quand un ambassadeur, en poste dans un pays donné, prenne la parole qu’il mentionne la qualité des relations entre les chefs d’Etats, quand bien même ces relations seraient froides ou inexistantes ».

Pire, Hélène Le Gal n’a pu à aucun moment citer par leurs noms des responsables marocains avec lesquels elle était en contact, se contentant de leurs fonctions, comme Nasser Bourita, l’actuel ministre marocain des Affaires Etrangères et une des pièces maitresses de la diplomatie africaine du souverain Mohamed VI.

Des relations « denses »? Vraiment…

Pour Hélène Le Gal, apparemment peu inspirée, les relations avec ses interlocuteurs locaux sont tout juste « fluides » et « denses ». Il faut dire que le temps des relations franco-marocaines de premier plan est révolu

A sa décharge, Hélène La Gal joue un peu le rôle de bouc émissaire dans les relations fort tièdes qui dominent, ces derniers mois, entre la France et le Maroc. Les autorités de Rabat reprochent en effet à Paris de ne voir dans le Maroc qu’un partenaire nécessairement docile qu’on écarte facilement, comme ce fut fait de façon spectaculaire lors de la conférence de Berlin sur la Libye.

Plus grave, le Maroc ne comprend pas pourquoi la diplomatie française a tendance à voir dans le Royaume chérifien qu’un concurrent menaçant en Afrique. Les deux pays pourraient, selon certains à Rabat, se concerter utilement.

A condition qu’Emmanuel Macron et ses conseillers retrouvent un peu de considération pour le Maroc (2) et cessent, pour des raisons d’approvisionnement en gaz, de privilégier leurs relations avec Alger, où le président français se rend le 25 aout (3).

(1) Le terme est utilisé pour désigner les codes traditionnels et sophistiqués du fonctionnement du Palais royal au Maroc

(2) Au mois de juin et alors qu’il résidant en France au Chateau de Betz dans l’Oise, le Roi du Maroc a été contaminé par le Covid. Plusieurs chefs d’État lui ont fait part de leurs voeux de rétablissement, ce que n’a pas fait Emmanuel Macron, prompt pourtant à souhaiter une meilleure santé au Président Tebboune lorsque ce dernier avait été victime en 2020 de la même maladie et soigné en Allemagne.

(3) Le ministre français de l’Intérieur a félicité Alger, cet été, pour sa bonne volonté en matière de rapatriement en Algérie des Algériens sans titres de séjour en France. Ce qu’il n’a jamais fait à l’égard du Maroc, bien au contraire.

 

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 15:57
La junte malienne accuse Paris de collaborer avec le terrorisme
La junte malienne accuse Paris de collaborer avec le terrorisme

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ By La rédaction de Mondafrique   -18 août 2022

Que cherchent les autorités maliennes en envoyant la France devant le Conseil de Sécurité et en l’accusant de collaborer avec les terroristes ? Pourquoi avoir attendu que le dernier soldat français quitte le territoire pour lâcher cette bombe ? Le courrier envoyé par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, aux Nations Unies, pose plus de questions qu’il n’amène de réponse.

Les soldats de l’opération Barkhane ont quitté le Mali le 15 août, date anniversaire du retrait des Etats-Unis d’Afghanistan. Certains trouvent le symbole malheureux, signe de l’échec français dans le Sahel. D’autres y voient le contraste entre un départ précipité et un repli bien organisé.

Les deux sont justes et le retrait a été réalisé dans les temps, sans embuche, malgré les difficultés logistiques. La rétrocession de la base de Gao aux forces de Défense maliennes (FAMA), (aussitôt réoccupée par les hommes de Wagner) aurait pu, aurait dû, sonner le glas des embrouilles diplomatiques entre Paris et Bamako. Que nenni, la junte a décidé de s’engager dans une nouvelle bataille.

Les faits reprochés…

Dans sa lettre au Président du Conseil de Sécurité, le Chinois Zhang Jun, Abdoulaye Diop détaille ses griefs à l’encontre de la France :

1-        Violations de l’espace aérien répétées, depuis l’annonce du retrait de Barkhane 16 sont dûment répertoriées avec les dates et les lieux.  Celles-ci mentionnent les événements de Gossi en avril 2022, lorsque la France avait diffusé des images de drones montrant des FAMA, accompagnés d’hommes blancs supposés être des mercenaires de Wagner, recouvrant de sable un charnier. Selon Paris, cette mise en scène aurait été réalisée pour accuser Barkhane d’exactions.

2-        Enlèvement de deux proches d’Iyad Ghali, Ibrahim Ag Baba et Abou Talha dans la nuit du 6 au 7 août, une opération qui aurait été réalisée sans en informer les FAMA. Les deux djihadistes auraient été transportés vers une destination inconnue. Cette accusation, pour autant qu’elle soit prouvée, suggère-t-elle que les militaires français ont « enlevé » ces deux personnes pour les protéger ? Pour rappel,  Iyad Ag Ghali a été désigné par la France comme ennemi public numéro un…

Le 8 août un hélicoptère Chinook aurait largué un colis dans les environs de Tessit, les FAMA ont cherché ledit colis, en vain. Même question que pour la précédente accusation, que faut-il comprendre ?

3-        Enfin, les autorités maliennes accusent la France d’avoir entravé l’action des Forces armées maliennes.

Dans tous les faits décrits, rien ne vient étayer, les accusations de complicité avec les djihadistes.

Le but de la manœuvre

Abdoulaye Diop profite-t-il de la présidence chinoise au Conseil de Sécurité pour jeter le gant au visage de la France ? Quel que soit le bien-fondé des dissensions politiques entre les deux Etats, ces attaques sont particulièrement inélégantes. Pour rappel, les armées de deux pays ont combattu ensemble pendant neuf ans. la collaboration entre les militaires sur le terrain a toujours été fraternelle et solidaire. Quel est l’objectif réel des autorités maliennes avec cette lettre au Conseil de Sécurité ? Continuez à jouer l’opinion publique nationale et africaine, se victimiser ? Il n’est pas certain qu’une telle démarche fonctionne sur le plan intérieur, tant les Maliens sont épuisés par l’insécurité, la vie chère, la faiblesse de l’Etat, éducation, santé, etc. En revanche, chez les « panafricanistes », la manœuvre fait merveille. Leur diva, Nathalie Yamb, suggère même au Mali d’acquérir des S300 ! Pourquoi faire ?  Pour se protéger des missiles français ? ! Mais pourquoi choisir le modèle le plus ancien, passons tout de suite aux S500. Et ses amis virtuels, les combattants du clavier, de surenchérir en proposant d’ouvrir une cagnotte pour les financer. Mama mia…

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 15:34
De l'or russe est encore arrivé en Suisse en juillet

Lu pour vous

Zone Bourse7h

Zurich (awp) - En juillet, la Suisse a accueilli dans ses coffres 261 kilogrammes d'or d'origine russe d'une valeur de 14 millions de francs suisses. Le métal jaune a une nouvelle fois transité par le Royaume-Uni avant d'arriver sur territoire helvétique, précédant la mise en oeuvre de nouvelles sanctions.

"Ces envois respectent les mesures qui étaient en vigueur au moment de leur importation en Suisse", indique jeudi l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF). Début août, l'Union européenne (UE) a interdit l'importation directe ou indirecte d'or ou de produits en or exportés de la Russie, sanction reprise par le Conseil fédéral le 4 août.

Le Royaume-Uni ne fait plus partie de l'Union européenne.

Fin juin, l'OFDF avait indiqué qu'environ trois tonnes d'or russe avaient été importées en Suisse depuis le Royaume-Uni au mois de mai, pour une valeur de 194 millions de francs suisses. La Suisse compte de nombreuses raffineries qui pourraient fondre les lingots, avait rappelé pour sa part l'agence de presse Bloomberg.

Les importations totales en provenance de Russie ont atteint 23 millions de francs suisses en juillet, soit la valeur la plus faible depuis le début de l'année, précise l'OFDF.

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 15:21
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : l’opérationnalisation du centre national d’hémodialyse, un soulagement pour de nombreux malades

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 18 août 2022 11:39

Le centre national d’hémodialyse inauguré par le président de la République à Bangui en janvier 2021 est opérationnel depuis le mois de juillet dernier. Désormais, ce centre de référence consulte et traite les malades souffrant des insuffisances rénales et toutes autres complications cardio-vasculaires. Un soulagement pour des Centrafricains qui, par le passé, devaient se rendre à l’étranger pour recevoir des soins de ce genre.

La mise en service de ce centre national d’hémodialyse est la solution idoine aux multiples cas d’évacuation sanitaire évalués à plusieurs milliards de francs CFA par année. Pour ceux qui se rendent régulièrement à l’étranger pour des séances de dialyse, c’est une totale satisfaction.

« Ici, nous sommes bien surveillés »

"J’ai des problèmes de reins depuis deux ans. J’étais obligée de me rendre au Cameroun pour me soigner. Les Camerounais paient l’hémodialyse à 5.000 francs CFA par contre les étrangers paient une séance à 100.000. Cependant à Bangui, la séance coûte 20.000 frs et nous sommes bien surveillés" s’est réjouie Blandine, une patiente.

Doté de deux salles de traitements, le centre national d’hémodialyse est équipé d’appareils et de dispositifs de dialyse. Il accueille également, en dehors des patients qui ont des problèmes de reins, les personnes souffrant de diabète, d’hypertension artérielle et bien d’autres maladies.

Un faible nombre de patients

"Globalement, nous travaillons tous les jours. Mais vu que nous n’avons pas encore beaucoup de patients, nous les programmons chaque lundi, mercredi et vendredi. En cas d’urgence, nous pouvons dialyser les mardi et jeudi. Nous avons déjà plus de 100 patients en consultation de néphrologie et 08 sous hémodialyse" a précisé Dr Cédric Ouanekpone, chef du centre.

Malgré que le ministère de la santé ait fixé à 10.000 les frais de consultation et 20.000 la séance de dialyse, les problèmes ne manquent pas au sein de ce nouveau service qui éprouve déjà certaines difficultés.

Des mésententes avec des patients

"Il y a parfois un problème de carburant. Heureusement, nous avons reçu récemment une dotation. Parfois, nous avons des difficultés de compréhension avec des patients. Il y a aussi des difficultés en terme de matériels et de consommables" a relevé Dr Cédric Ouanekpone.

Bien que l’Etat dispose désormais d’un centre d’hémodialyse unique en son genre, un sérieux problème de personnel qualifié et spécialiste en la matière se pose. Ce centre ne compte que 10 professionnels dont un médecin. Le ministre de la Santé souhaite une sincère collaboration avec toute l’équipe médicale pour le succès du traitement des malades.

 

Centrafrique : 62 ans après l’indépendance, l’Éducation a du plomb dans l’aile

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 18 août 2022 11:27

Soixante-deux ans après l’accession à l’indépendance de la République centrafricaine, l’éducation reste un défi à relever. En plus de l’insuffisance des infrastructures scolaires, le faible effectif des enseignants qualifiés et un système éducatif inadéquat ont conduit à une baisse drastique de niveau dans le pays.

Si l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde, celle-ci reste encore un défi pour la République centrafricaine 62 ans après son accession à l’indépendance. Des crises militaro-politiques récurrentes ont considérablement impacté le système éducatif du pays. Une situation déplorée par de nombreux acteurs qui, toutefois, pointent du doigt le phénomène des maîtres-parents.

« Ces derniers n’ont pas le niveau requis »

"Au niveau du fondamental 1, il n’y a que des maîtres-parents qui dispensent des cours. Mais ces derniers, le plus souvent, n’ont pas le niveau requis. Il y a également des classes à roulement, communément appelées classes à mi-temps, où les enfants arrivent à 8h00 et repartent à 10h00. Auparavant, il n’y en avait pas. Le nombre de places était limité. Chaque enseignant avait sa classe et dispensait le matin jusque dans l’après-midi" a déploré Félix Pounika, un professeur à la retraite.

Pour les observateurs de la vie socio-politique, le système éducatif actuel est inadéquat eu égard aux réalités du moment.

« Le système éducatif demeure généraliste »

"Le système éducatif centrafricain n’est pas adapté aux défis de notre ère. Nous sommes au 20ème siècle, mais le système demeure généraliste. Ce qui fait que sur le marché de l’emploi, le jeune centrafricain n’est pas compétitif. A titre d’exemple, 62 ans après, nous n’avons qu’une seule université" a souligné Ben Wilson Ngassan, journaliste indépendant.

Pour pallier cette situation qui ne cesse de prendre de l’ampleur, quelques pistes de solution ont été exhibées.

« Rehausser le budget alloué à l’éducation »

"Je propose à ce qu’on puisse tenir les états généraux de l’éducation. Pour qu’ensemble, nous puissions faire un forum en vue de dégager ce qui freine aujourd’hui ce secteur. Que l’Etat rehausse le budget alloué à l’éducation. Avec cette augmentation du budget, on pourra investir dans les infrastructures scolaires" a suggéré Ben Wilson Ngassan.

En mai 2020, le gouvernement centrafricain avait adopté un plan sectoriel de l’éducation pour une durée de 9 ans. Ce plan prévoit, notamment, l'accès à l'éducation et à l'équité, le recrutement et la formation des enseignants, la qualité de l'apprentissage, la gouvernance ainsi que les dépenses de l'éducation. Deux ans après, les Centrafricains déplorent encore la baisse de niveau ainsi que le faible taux d’accès à l’éducation dans les villes de province.

 

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 15:02
COMMUNIQUE DE PRESSE  AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUE DE PRESSE  AMNESTY INTERNATIONAL

 

Guinée équatoriale. L’« opération de nettoyage » met à mal les droits humains, et non la délinquance

 

Les autorités de la Guinée équatoriale doivent immédiatement cesser d’arrêter de façon arbitraire et sans discernement des jeunes hommes dans le cadre de leur lutte contre la délinquance liée aux gangs, a déclaré le 18 août Amnesty International, qui a réuni de nombreux témoignages au sujet de ces arrestations.

Réagissant à une multiplication, selon les autorités, des agissements criminels de gangs de jeunes, en particulier d’un groupe appelé « 8 Machettes », le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a lancé début mai un plan national de lutte contre ces gangs, qualifié par les autorités d’« opération de nettoyage ».

Le 9 mai 2022, le vice-président Nguema Obiang Mangue a déclaré à la télévision nationale qu’il avait décidé de lancer cette opération afin de « nettoyer » les rues de la Guinée équatoriale en les débarrassant des délinquants et des bandits, et de montrer le « droit chemin » aux jeunes délinquants.

« L’"opération de nettoyage" menée en Guinée équatoriale est extrêmement préoccupante, car elle donne lieu à d’intolérables violations des droits humains. Sous couvert de lutte contre la criminalité, les autorités arrêtent et détiennent de façon arbitraire des jeunes, dont un grand nombre sont torturés, maltraités ou perdent la vie, ou sont soumis à une disparition forcée, a déclaré Marta Colomer, responsable du travail de campagne pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International.

« Les autorités de la Guinée équatoriale doivent immédiatement mettre un terme à cette campagne, qui constitue une attaque ciblée contre les droits humains. Il est tout à fait possible de faire face à la criminalité en respectant les droits humains. »

Arrestations massives et couvre-feux

Le plan du gouvernement comprend un couvre-feu pour les jeunes gens, ainsi que l’incarcération des délinquants présumés dans des prisons de haute sécurité. En l’espace d’une seule semaine, en mai, plus de 400 jeunes ont été arrêtés, et trois mois plus tard, plusieurs milliers de jeunes hommes avaient semble-t-il été arrêtés à travers le pays. En raison d’un manque de preuves dans certaines affaires, des juges ont décidé d’accorder la libération conditionnelle à certains suspects. Au moins deux des personnes arrêtées sont par ailleurs mortes en détention.

Amnesty International a mené des entretiens avec des proches de jeunes arrêtés et placés en détention. Dans de nombreux cas, ils ont déclaré que leur proche avait été maltraité par les forces de sécurité pendant son arrestation ou sa détention.

Rubén, un jeune homme de 21 ans vivant à Campo-Yaunde, a été arrêté le 20 mai en même temps qu’un groupe de jeunes qui s’étaient rassemblés dans le secteur de Campo-Yaunde, à Malabo, la capitale du pays. Les autorités avaient qualifié ces jeunes de criminels. Le 6 juin, Rubén est mort en détention. La famille a récupéré son corps et un rapport médical indiquant que Rubén avait souffert de problèmes respiratoires et d’anorexie, entre autres problèmes de santé. La famille soutient que Rubén ne souffrait pas de problèmes de santé au moment de son arrestation.

Le frère aîné de deux garçons arrêtés a déclaré à Amnesty International : « Les autorités ont pris des mesures pour faire face aux agissements d’un gang qui volait les gens, mais elles ciblent au hasard. Certains sont des délinquants, mais d’autres sont innocents. Il n’y a pas d’enquête. Nous ne sommes pas les seuls à en pâtir. De nombreuses autres familles en subissent aussi les conséquences, partout dans le pays. »

« C’est un malfrat, et nous allons l’envoyer en prison »

Dans de nombreux cas, on ignore où se trouvent les jeunes hommes qui ont été arrêtés de façon arbitraire par les forces de sécurité, et leurs familles ne reçoivent souvent pas, ou que très peu, d’informations à leur sujet.

Lucas, qui est âgé de 24 ans, a été arrêté par la Force d’intervention rapide le 8 mai alors qu’il était en compagnie de sa petite amie et d’amis. Il a été emmené au poste central de police de Malabo. Quand la petite amie de Lucas, Anita, a voulu lui rendre visite, la police lui a dit : « C’est un malfrat, et nous allons l’envoyer en prison ». 

La famille a appris, de sources informelles, que Lucas serait détenu à la prison de Black Beach, à Malabo, mais personne n’a pu confirmer cette information. En raison de l’absence d’informations sur ce qu’il est advenu de lui et sur le lieu où il se trouve, sa privation de liberté pourrait constituer une disparition forcée, qui est un crime de droit international.

Anita a déclaré à Amnesty International : « La seule chose qu’ils disent, c’est qu'aucun de ceux qui ont été arrêtés n’est innocent. S’il s’avère à un moment ou à un autre qu’ils sont innocents, ils seront alors libérés. Ce qui est arrivé à Lucas se produit partout dans le pays, pas seulement ici, à Malabo. »

Santiago, un étudiant âgé de 22 ans qui a été arrêté dans la municipalité de Bata il y a trois mois, continue d’être détenu de façon arbitraire par la police. Alors que la police a dit à la famille qu’aucun élément ne prouve que Santiago serait un délinquant, elle lui a demandé de lui verser 100 000 francs CFA (environ 150 dollars des États-Unis) en échange de sa libération. Comme la famille n’a pas les moyens de payer, Santiago est maintenu en détention dans un lieu non révélé.

« Je ne suis pas le seul à me retrouver dans cette situation. Tous les postes de police sont remplis de jeunes hommes qui ont été arrêtés. L’autre jour, quand j’y suis allé, il y avait au moins 400 garçons », a déclaré le père de Santiago.

La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à laquelle la Guinée équatoriale est partie, prévoit que les personnes arrêtées et placées en détention ont le droit de contacter un membre de leur famille ou toute autre personne de leur choix et de communiquer avec cette personne. Quelques jours avant le lancement de l’« opération de nettoyage », le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo avait déclaré à l’intention de la population du pays que ce plan ne portait pas atteinte aux droits humains, et que les organisations étrangères de défense des droits humains qui le critiquaient voulaient déstabiliser le pays.

« Les autorités de la Guinée équatoriale doivent de toute urgence donner des informations transparentes sur les cas de mort en détention, de torture et d’autres mauvais traitements. Elles doivent également veiller à ce que les délinquants présumés soient traduits en justice dans le cadre de procès équitables devant des juridictions civiles de droit commun, et libérer toutes les personnes qui ont été arrêtées et placées en détention de façon arbitraire », a déclaré Marta Colomer.

*Les noms ont été modifiés afin de protéger l’identité des personnes concernées.

 

Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations ou organiser une interview, veuillez écrire à press@amnesty.org, +44 20 7413 5566

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