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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 21:57
RENCONTRE DU PRESIDENT TOUADERA AVEC LES GROUPES ARMES SIGNATAIRES DE L’APPR-RCA
RENCONTRE DU PRESIDENT TOUADERA AVEC LES GROUPES ARMES SIGNATAIRES DE L’APPR-RCA
RENCONTRE DU PRESIDENT TOUADERA AVEC LES GROUPES ARMES SIGNATAIRES DE L’APPR-RCA
RENCONTRE DU PRESIDENT TOUADERA AVEC LES GROUPES ARMES SIGNATAIRES DE L’APPR-RCA
RENCONTRE DU PRESIDENT TOUADERA AVEC LES GROUPES ARMES SIGNATAIRES DE L’APPR-RCA

 

ELEMENTS DE LANGAGE DE SON EXCELLENCE, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT EN VUE DE LA RENCONTRE AVEC LES GROUPES ARMES SIGNATAIRES DE L’APPR-RCA

BANGUI, 14 SEPTEMBRE 2022

1. Je voudrais tout d’abord saluer tous les responsables des groupes armés ici présents qui ont toujours manifesté leur attachement à l’APPR en dépit des soubresauts que notre pays a connus.

2. Je veux ici, réitérer ma ferme volonté d’œuvrer pour la paix, la sécurité et le développement intégré de notre cher pays la République Centrafricaine.

Dans ce sens, le Gouvernement sous mon impulsion, est déterminé à poursuivre la mise en œuvre du processus global de consolidation de la paix de manière inclusive sans laisser de côté aucun segment de la population centrafricaine.

3. Depuis plus de trois ans, nous nous sommes engagés devant la communauté internationale et le peuple centrafricain à tout mettre en œuvre pour aboutir à une paix durable dans notre pays.

Cet engagement, nous l’évaluons ensemble régulièrement à travers les principaux organes de mise en œuvre que sont le Comité Exécutif de Suivi et le Comité Stratégique.

C’est dans ce sens que s’est tenu le 15 juillet 2022 les travaux de la huitième (8ème) session du Comité Stratégique DDRR / RSS / RN, organe de prise de décision politique et stratégique.

4. A l’issue de la huitième session du Comité Stratégique, j’ai pris la décision de rencontrer les leaders et les représentants des groupes armés signataires de l’APPR-RCA.

Les informations en ma possession font état des échanges assidus entre les leaders et responsables des groupes armés et la Coordination de l’APPR-RCA en vue de préparer la présente rencontre.

Nous sommes rassemblés ici pour échanger autour des préalables que vous avez exprimés et chercher à y apporter les solutions qui conviennent.

Les engagements que vous avez pris d’aller à la dissolution intégrale de vos groupes respectifs marquent une étape significative dans ce processus de consolidation de la paix et de la sécurité tant appuyé par nos partenaires.

Ce qui nous encourage à tout mettre en œuvre pour la résolution des quelques préoccupations restantes.

5. Mes chers compatriotes, c’est ici le lieu pour moi de vous féliciter, tous ceux qui sont restés fidèles à l’APPR-RCA ainsi que les dissidents qui ont refusé de continuer à suivre ceux qui s’entêtent à rester dans la CPC et à faire souffrir leurs frères et sœurs.

6. Vos engagements d’aller à la dissolution est un acte patriotique et courageux en faveur de la paix et la réconciliation nationale.

7. Je réitère ma reconnaissance et mes encouragements à votre endroit pour cette décision patriotique que vous avez prise et profite de l’occasion pour appeler les autres leaders qui continuent d’utiliser la violence comme mode d’expression ou d’accès au pouvoir de l’Etat, d’abandonner cette aventure sans lendemain en revenant dans la République pour participer pleinement à sa reconstruction.

8. La mise en œuvre d’un Accord n’est pas toujours aisée, elle peut faire naitre des incompréhensions, de mauvaises interprétations ou de lenteur.

C’est pourquoi, sur la demande du Ministre d’Etat en charge du DDRR, j’ai tout de suite marqué mon accord pour vous rencontrer, vous écouter, écouter vos préoccupations et les étapes qui restent à franchir pour la dissolution de vos groupes.

Je vous remercie.

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 20:12
 RCA : Refus de siéger des évêques dans le comité de rédaction du projet de la nouvelle Constitution

 

Centrafrique : La Conférence Épiscopale de Centrafrique (CECA) refuse de siéger dans le comité de rédaction du projet de la nouvelle Constitution

 Judicael Yongo   septembre 13, 2022 5:36

BANGUI, le 13 sept 2022 (RJDH) —L’Église catholique a dans un communiqué rendu public en date du  29 Aout 2022, a  annoncé sa non-participation dans le comité chargé de rédiger le projet de la nouvelle constitution de la République Centrafricaine.

Sur invitation du Gouvernement centrafricain par décret numéro 22 348 du 26 Aout 2022, le président de la République Chef de l’Etat a créé et institué un comité chargé de rédiger   le projet de la nouvelle constitution de la République Centrafricaine.  Parmi   les différents  acteurs et parties nommés dans ce nouveau comité,  on note  trois  (3) représentants des confessions religieuses.

En République Centrafricaine, lorsqu’on parle de confession religieuse ou encore l’appellation leaders des confessions religieuses, on voudrait parler d’un responsable de la communauté musulmane, d’un représentant  évangélique et d’un représentant(e) de l’église catholique.

S’agissant de la participation d’un leader catholique dans le comité de rédaction de la nouvelle constitution ; à l’unanimité, l’église catholique affirme se retirer ; c’est au cours d’une décision au cour d’une décision prise par la conférence Episcopale Centrafricaine (CECA).

La  CECA  a donné sa version, de son abstention   dans ce comité mis en place par un décret présidentiel.

Toutefois, les évêques représentés dans cette institution s’interrogent sur la question des verrous constitutionnels et aussi  sur  la justesse de la démarche en vue de la rédaction d’une nouvelle constitution. Elle estime, que la parole doit être donnée au peuple Centrafricain elle  affirme aussi    « qu’une large consultation pourrait indiquer au-delà de tout doute les dispositions du peuple quant à la nécessité de cette révision ». Dès lors la création du comité de rédaction se justifierait à l’issue d’une telle démarche référendaire.

Fort de ce qui précède, et au regard de votre lettre circulaire du 29 Aout, tout en remerciant le président de la République chef de l’Etat pour la confiance qu’il ne cesse d’accorder  à l’église catholique, la  conférence Épiscopale Centrafricaine décline votre invitation de faire partie du comité chargé de rédiger le projet de la nouvelle constitution de la République Centrafricaine.

Paméla Dounian-Doté

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 19:43
Vague de livraisons de TB2 en Afrique
Vague de livraisons de TB2 en Afrique

 

Lu pour vous

 

https://air-cosmos.com/ 14/09/2022 19:00 | Olivier Fourt

Fin août, la force Barkhane quittait la PFOD de Gao dans le Nord du Mali, réorganisant le dispositif militaire français vers le Niger, et plus largement dans les pays côtiers d’Afrique de l’ouest. Parallèlement, dans les mois précédant le retrait français du Mali, les prises de commandes de matériel de défense turc se sont multipliées dans certains pays de la bande Sahélo-Saharienne avec de nouvelles livraisons ces dernières semaines. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? En tout cas, une volonté de s’autonomiser. État des lieux et analyse avec notre correspondant.

En attendant l’« Hurkus ».

Ces dernières semaines, plusieurs vols de gros porteurs, entre la Turquie et le Sahel ont été suivis sur les réseaux sociaux. Les cargos partaient de Tekirdag près d’Istanbul pour rejoindre notamment Niamey au Niger. Terkidag est le « point de sortie » des drones TB2 des usines Baykar, alors que la capitale nigérienne accueille la base aérienne 101 de l’armée de l’air nigérienne. Le Niger a annoncé son intention de se doter de 6 drone-armés TB2 et des moyens au sol nécessaires. Au total pas moins de huit pays africains ont d’ores et déjà choisi le TB2. Fin mai 2022, toujours au Niger, deux vols similaires correspondant à des livraisons, avaient été relevés notamment par la presse africaine.

Quelques semaines plus tôt, le président nigérien, Mohamed Bazoum, s’était personnellement rendu en Turquie pour visiter plusieurs firmes d'armement. « De la base de Niamey, les TB2 peuvent intervenir dans la région troublée du Tillabéry » assure une source militaire dans la région. Pour leur part, rappelons que la France et les Etats-Unis maintiennent des moyens ISR dans ce pays situé au cœur de la BSS, dont cinq drones MQ-9 Reaper de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Un NOTAM permanent, prévient les équipages civils d’une forte activité drone dans la zone. Au-delà des drones, l’accord passé en 2021 entre le Niger et la Turquie porte aussi sur la fourniture de véhicules blindés capables de résister aux bombes artisanales (MRAP) ainsi que des avions d’entrainement et d’appuis au sol « Hurkus-C ».

Dès 2021, Temel Kotil, le directeur général de Turkish Aircraft Industry (TAI) avait indiqué qu’un premier contrat pour l’achat de 12 appareils à Turboprop « Hurkus » était en négociation. Le Niger pourrait donc devenir le premier client export de cette machine. Cet avion école/appui a été développé en deux versions, à la suite d’un accord avec le sud-coréen KAI qui produit pour sa part le « Woongbi », en service au Sénégal depuis 2020. Le « Hurkus » est très proche du KT-1/KA-1 sud coréen dont il récupère une partie des éléments. Il peut emporter 1500 kg de charges externes. On estime qu’avec cet appareil, TAI s’attaque au marché des avions d’armes dont les prix sont compris entre 20 à 40 millions de dollars pièce. En Afrique, le constructeur national turc « chasse » sur les terres de l’Embraer/SNC EMB 314/A29 « Super Tucano » engagés au combat à plusieurs reprises par le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, et le Nigéria.

Après le Niger, le Tchad et le Nigéria ?

 Le Hurkus pourrait également intéresser un voisin sahélien du Niger. En août 2022, la direction de TAI annonçait sur CNN Turk l’exportation cette fois-ci vers le Tchad, d’un nombre non précisé d’appareils de ce type. Dans sa version armée, il peut constituer une alternative moins coûteuse aux vieux « Sukhoi-25 » utilisés pour le compte de l’armée tchadienne. Le « Hurkus » a l’avantage d’être moins gourmand en carburant et peut emporter de l’armement de précision comme les missiles UMTAS ou les roquettes « Cirit ». Ces armes guidées ont été développées par le constructeur national « Roketsan ». Leur taille réduite permet de limiter les effets collatéraux.

L’industrie de défense turque a par ailleurs fait parler d’elle cet été, cette fois au Nigéria. Riche état pétrolier anglophone d’Afrique de l’Ouest en proie à une insurrection islamiste. Le site spécialisé Janes.com a conclu après analyse de plusieurs vidéos, à l’adaptation d’un Pod de désignation turc « Aselpod » sur les chasseurs d’origine sino-pakistanaise JF-17 dont a été dotée récemment la Nigerian Air Force. On ne sait pas à ce stade si la configuration a été retenue par la NAF de manière opérationnelle, ou s’il s’agissait uniquement d’un nouvel essai d’intégration. A l’origine, le JF-17 a été certifié avec le Pod chinois WMD-7. « Avec la commercialisation des roquettes guidées par laser, on assiste à une certaine ‘démocratisation’ des armes de précision. Ceci étant, il ne faut pas regarder uniquement le coût de la munition. L’emploi d’AGL implique l’achat d’illuminateurs et un savoir-faire pas toujours disponible en Afrique » explique à Air et Cosmos une source industrielle.

Reste qu’Abuja et Ankara ne cachent pas leurs ambitions. Fin juillet 2022, le commandant de l’armée de l’air Turque (TurAF), le Général Hasan Kucukakyuz a passé près d’une semaine au Nigéria pour rencontrer les principaux responsables de l’État-major de l’armée de l’air du Nigéria. (NAF). A l’issue de cette visite, les autorités militaires des deux pays ont appelé à un renforcement de leur coopération, le Nigéria saluant « l’expérience turque dans le domaine de la lutte anti-terroriste (…) et la qualité de son industrie de défense ».

Point intéressant : Il a été question d’un renforcement des échanges sur la question de l’utilisation des drones (UAS) alors que le Nigéria est déjà engagé sur le sujet avec la Chine… Autre secteur ou l’industrie turque est particulièrement offensive dans le pays : celui des hélicoptères de combat. Ainsi, TAI a annoncé début Septembre 2022 la livraison prochaine de six T129 « Attack » au Nigéria. Il s’agit là d’une évolution « made in Turkey » de l’Agusta Westland AW-129 « Mangusta » italien. L’annonce intervient alors que l’administration Biden a donné son feu vert à un « deal » autour de douze hélicoptères AH1-Z « Viper ». Toutefois, les parlementaires américains restent partagés sur la question des ventes d’armes au Nigéria.

TB2 en mission au Togo et prochainement au Burkina Faso.

En 2022, le Togo a commencé à opérer des drones turcs TB2. Lomé souhaite en acquérir six. Au moins un appareil a été engagé en mai dernier depuis la base de Niamtougou (BCN) pour contrer des raids djihadistes dans la région des Savanes dans le Nord du pays à la frontière avec le Burkina-Faso qui lui aussi, est en train de se doter d’une poignée de TB2. Ouagadougou disposerait déjà de deux machines. L’utilisation de petites munitions MAM-L a par ailleurs été rapportée au Togo. Sur le papier, ces engins non propulsés, de seulement 22 kilos auraient une portée dépassant 10 km. De ce qui ressort des premiers engagements, la tendance au Sahel et en Afrique de l’Ouest est de baser les TB2 à proximité des zones d’intérêt, pour limiter les temps de transit et maximiser le temps d’observation. Cela permet de gagner en réactivité, car l’appareil est lent (200 km/h) et n’opère, à ce stade, qu’en LOS (Line Of Sight) donc avec une portée radio limitée de l’ordre de 150 km en l’absence de masque sur le terrain. Logiquement, on se situe donc dans un emploi tactique où le drone est le plus souvent utilisé en « réaction », mais beaucoup plus rarement dans des missions antiterroristes planifiées :

« Dans l’utilisation des drones, ce qui manquera aux pays de la zone, c’est surement une meilleure structuration de toute la chaîne du renseignement –recueil, analyse, exploitation- Il faudra mettre l’accent sur les préparations de missions, et disposer d’Ops Orders sérieux, sans quoi les dégâts collatéraux seront malheureusement récurrents » fait remarquer une source occidentale dans la région. Cela dit, l’autonomie annoncée de 24 heures du TB2 permet enfin d’envisager de nombreux scénarios, y compris -à terme- des patrouilles armées sur des zones frontalières mettant en œuvre plusieurs appareils simultanément. Ainsi le Burkina Faso pourrait faire décoller ses TB2 depuis la base de Bobo-Dioulasso, (où des hangars métallo-textiles ont été assemblés récemment), pour opérer dans le Sud-Ouest vers les frontières du Mali, de la Côte d’ivoire ou du Ghana, qui redoutent des infiltrations djihadistes.

Mais en principe, pour atteindre la région du « Soum » dans la « zone des trois frontières » (Z3F), où persistent les violences, les appareils devraient être basés au Nord de la capitale Ouagadougou, compte tenu de leur liaison LOS limitée. Il convient de souligner que là ou « Barkhane » ou le Pentagone destinent leurs drones MALE (Medium Altitude Long Endurance) à un usage quasi continental, avec leurs TB2 les forces africaines doivent se contenter d’un emploi plus « localisé ». L’Etat Major français (EMA) rappelle que la BSS est une zone d’environ 3,5 millions de km² alors que la zone des trois frontières où se concentrent les attaques entre le Mali, le Niger, et le Burkina-Faso n’a qu’une superficie de 370 000 km².

Marchés à risques.

Certains observateurs font valoir que l’usage du drone armé au Sahel et en Afrique de l’Ouest pourrait bien changer la vision que les décideurs de ces pays portent sur l’arme aérienne. Selon les sources disponibles, un TB2 coûte entre 1 et 5 millions de dollars, soit à peu près le prix d’un véhicule blindé occidental moderne. Le TB2 est plus économique qu’un avion d’attaque turbopropulsé, et il est « sacrifiable » dans des missions à hauts risques, comme l’a prouvé son usage en Libye au mains des forces du Gouvernement d’Union Nationale libyen (GUN) (lire à ce propos).

Rappelons que la question des pertes humaines dans les pays de la BSS est devenue d’une extrême sensibilité politique dans des Etats où l’opinion est usée par près de 10 ans de guerre civile. Enfin, concernant la gestion des ressources humaines relative aux armées de l’air de la région, la généralisation du drone armé pourrait alléger la facture de la formation des pilotes dont le cursus passe par des heures de vols, dans des écoles régionales ou à l’étranger. Toutefois, « piloter un drone nécessite un socle de connaissances aéronautiques, en aérologie, en météo, en mécanique de vol, en navigation... On n’installe pas n’importe qui dans une station sol (GCS) pour prendre les commandes d’un drone, même d’un TB2 » font remarquer les experts.

Début juillet, l’armée togolaise, (confrontée beaucoup plus récemment à l’extrémisme violent), a fait preuve de beaucoup de transparence, en reconnaissant publiquement une erreur d’appréciation ayant conduit à la mort de 7 civils dans une zone au nord de Dapaong après une information faisant état d’infiltrations terroristes. «Un aéronef en patrouille nocturne a malencontreusement pris pour cible un groupe de personnes qu’il a confondu avec une colonne de djihadistes en mouvement » pouvait-on lire dans le communiqué des forces armées togolaises. Après recoupements, l’implication d’un TB2 dans ce dramatique épisode ne fait plus aucun doute. D’un point de vue éthique, en tant que fournisseur d’armement, le pouvoir turc semble peu regardant vis-à-vis des violations des droits humains comparé à ce qui se pratique en Europe, ou en Amérique du Nord, où les processus d’exportation sont très encadrés et les ONG particulièrement actives sur les questions des transferts d’armement.

Influence turque.

Toutefois, cela ne suffit pas à expliquer le succès commercial du TB2. D’abord, il faut bien reconnaitre que l’industrie turque propose un produit qui n’existe ni de près ni de loin dans les catalogues européens et à un tarif défiant toute concurrence. Par ailleurs, suivant une politique commerciale très offensive, elle n’attend pas que les pays concernés par la menace terroriste expriment leurs besoins en bonne et due forme, pour proposer ses produits clé en mains, incluant formation, assistance sur place ou dans des cas précis, (comme le Libye) accompagnement opérationnel des partenaires.

L’industrie turque suit un adage qui pourrait être : « Si une solution s’est révélée efficace pour votre voisin, elle le sera pour vous aussi ». Ceci explique en partie les commandes « par grappes » auxquelles on a assisté au Niger, au Togo, et certainement au Burkina Faso. « De fait, on assiste à une forme de standardisation du matériel, même si la coordination opérationnelle et l’échange de renseignement restent à améliorer » note un observateur français. Pour les clients africains, acheter « turc » représente aussi une manière de prendre ses distances avec les fournisseurs traditionnels, particulièrement la France, dont la présence militaire est régulièrement contestée sur le continent.

A ce niveau, l’argumentaire turque est bien rôdé : «Nous n’avons pas d’approche néocoloniale et impériale (…), nous voyons les africains comme des partenaires égaux » martelait encore début septembre le ministre turc des affaire étrangères, Mevlut Cavusoglu. La Turquie ne part pas de rien en Afrique. Elle dispose d’une solide assise sur le continent dans les secteurs de la construction, du transport aérien, de la gestion aéroportuaire, de la santé. Dans le secteur aéronautique, elle s’appuie sur un réseau de pays amis comme la Tunisie, en soutenant par exemple le salon aéronautique IADE. Ceci étant il ne faudrait pas passer sous silences les difficultés internes de la Turquie. La Livre turque a dévissé, rendant plus accessible les produits turcs à l’étranger, mais suscitant le mécontentant de la population qui l’impression que son argent ne vaut plus rien. Dans cette passe difficile, la Turquie de Recep Tayyib Erdogan est condamnée à remporter des succès commerciaux pour faire tourner ses usines. En peu de temps, elle a su s’imposer comme le premier producteur de technologie d’armement du monde musulman sunnite. Reste que pour un certain nombre de composants clés, TAI comme Baykar sont encore dépendants de leurs fournisseurs sur la « supply chain » mondiale. La motorisation du « Hurkus-C » destiné au bombardement est canadienne, puisque l’appareil est propulsé par une turbine PT6A-68T. Les boules optroniques du TB2 proviennent également d’Amérique du Nord, puisqu’elles sont produites par L3Harris. La BSS comme l’Éthiopie (où s’est également vendu le TB2) restent parmi les zones les plus troublées de la planète, et personne ne saurait dire comment vont évoluer ces conflits... Pour contourner un éventuel embargo, Baykar propose désormais de monter des boules nationales « Aselsan » CATS ou de l’optronique sud-africaine comme la caméra « Argos II» de Hensoldt, à la place des Wescam MX15.

De notre correspondant en Afrique de l’Ouest et BSS Olivier FOURT

 

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 19:35
Note d'information Minusca

 

LES BUREAUX DE TERRAIN DE LA MINUSCA PARTICIPENT ACTIVEMENT A LA PROTECTION DES CIVILS ET A LA RESTAURATION DE L’AUTORITE DE L’ETAT  

 

Bangui, le 14 septembre 2022 – Les bureaux de terrain de la MINUSCA participent activement à la protection des civils et à la restauration de l’autorité de l’Etat, a déclaré le Directeur de cabinet intérimaire de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Souleymane Thioune, au cours de la conférence de presse de la MINUSCA, mercredi, à Bangui. « Les bureaux de terrain abattent énormément de travail, nous avançons progressivement vers la paix, nous sommes là pour soutenir le gouvernement, et tout ce que nous faisons, c’est en soutien au gouvernement central », a-t’il dit, saluant la collaboration avec les autorités locales.  

Selon Souleymane Thioune, en dépit des défis, conformément au mandat de la Mission, les 11 bureaux de terrain et la coordination à Bangui s’attèlent aux priorités de la protection des civils, le processus politique de paix et la restauration de l’autorité de l’Etat.  

Faisant le point sur la participation des bureaux de terrain à la protection des civils, Souleymane Thioune a fait savoir que l’apport de ces derniers a largement contribué à avoir une situation sécuritaire relativement calme sur l’ensemble du territoire national. « Nous avons revitalisé et équipé plus de 110 réseaux communautaires d’alerte précoce à travers le pays. Lorsque nos troupes se déploient et s’établissent quelque part pour une stabilité, il est important que nous envoyions rapidement de petites équipes qui viennent des bureaux de terrain pour soutenir l’action de la Force, parce que la Force, à elle toute seule, est peut-être là, pour la protection, mais il faut des civils pour la sensibilisation, pour voir ce qui se passe au niveau communautaire ou s’il y a des conflits latents », a indiqué Souleymane Thioune, avant d’ajouter : « nous ne pouvons pas tout faire ; il va falloir qu’on aille par priorité, et notre priorité va être guidée par la protection des civils ».  

En ce qui concerne l’appui au processus politique, le Directeur de cabinet intérimaire de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RCA a rappelé que les chefs de ces bureaux sont les représentants de la Cheffe de la MINUSCA dans leur zone respective, et sont donc dotés du mandat de bons offices. A ce titre, précise-t-il, « ils ont contribué énormément à la mise en œuvre de l’APPR-RCA et à présent de l’harmonisation de l’APPR-RCA avec la Feuille de route de Luanda ». Et de faire valoir que la MINUSCA soutient énormément ce processus qui a fait de « grands pas pour une opérationnalisation, quelque chose de très tangible dont les résultats sont attendus, les résultats sont progressifs, mais la mise en œuvre est en place et les bureaux de terrains suivent de très près et à leur niveau doivent mettre tous les outils en œuvre ». Souleymane Thioune a également souligné que les bureaux de terrain continuent d’accompagner les préfets et sous-préfets, pour une vision préfectorale de paix et de gouvernance.  

Pour ce qui ce qui est de la restauration de l’autorité de l’Etat, M. Thioune a fait savoir que les bureaux de terrain avec les autorités locales ont déjà parcouru un long chemin dans ce domaine. « Les chaines pénales qui n’étaient pas en place commencent à être opérationnelles, dans certaines régions on a réussi à remettre en place les entités de recouvrement des impôts, nos collègues sur le terrain ont travaillé sans relâche pour construire et équiper des gendarmeries, des commissariats ou station de police, des tribunaux, des prisons, des bureaux pour la mairie, des préfectures, mais aussi aider à rétablir l’autorité de l’Etat en accompagnant toutes les autorités qui sont sur place, soit par des appuis logistiques, soit également par des appuis beaucoup plus substantifs par rapport à leur action sur le terrain », a-t-il dit, ajoutant que pour répondre aux orientations de la Représentante spéciale, les actions des bureaux de terrain ont été réorientées sur les projets à impact direct sur les accès de la population aux services.  

Selon le Directeur de cabinet intérimaire, sans citer les fonds programmatiques, la MINUSCA a investi, depuis 2018, plus 7 milliards de FCFA, dans les projets à impact rapide, au bénéfice des populations centrafricaines. Tout en rappelant le rôle de « pierre angulaire » joué par les bureaux de terrain, « très sollicités » lors des élections passées, Souleymane Thioune a rappelé que ceux-ci sont en train de préparer les élections locales avec « une grande anticipation pour la réussite de ces scrutins à venir », rappelant par ailleurs que le mandat de la MINUSCA ne prévoit pas un soutien quelconque à une « consultation référendaire ».  

Enfin, relevant certains défis, le directeur de cabinet a cité entre autres la logistique, avec la large étendue du territoire centrafricain, dépourvu d’infrastructures, surtout routières, entravant le travail des bureaux de terrain dans la mise en œuvre du mandat de la Mission, en ce qui concerne la protection des civils. Il a également cité les rumeurs, qui constituent un défi important pour le processus de paix. « Nous avons mis en place d’énormes réseaux d’alerte communautaire, mais de temps en temps, nous sommes concurrencés par la rumeur. Il est parfois difficile de faire rapidement la part des choses entre ce qui est avéré et ce qui ne l’est pas », a-t’il dénoncé. En ce qui concerne les défis relatifs à la restauration de l’Etat, il a notamment cité la faiblesse par rapport à la chaine pénale dans certains endroits. « Là où nous n’avons pas une justice rapide, nous avons souvent quelque souci par rapport à l’impunité », a-t-il dit, citant également comme défis, quelques violations de l’Accord de siège, liant les Nations Unies à la Centrafrique, par rapport au statut de la MINUSCA.  

Pour sa part, la porte-parole par intérim de la MINUSCA, Uwolowulakana Ikavi Gbetanou, a dénoncé des rumeurs qui semblent indexer les troupes rwandaises dans la ville de Bria. « Selon les informations reçues sur place, dans la nuit du 12 au 13 septembre, des éléments armés ont tiré une roquette à 2km à l’est de Bria, vraisemblablement contre la position des Forces armées centrafricaines. Dans la même nuit, des tirs ont été effectués en direction de la base opérationnelle de la MINUSCA à Boungou 1. Les casques bleus ont immédiatement riposté aux tirs et aucun dommage n’a été enregistré », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’une semaine auparavant, des informations mensongères sur les réseaux sociaux semblaient dire que la MINUSCA a tiré sur des manifestants à Bangui.  

 « La MINUSCA dénonce ces propos qui sont de nature à impacter négativement le bon déroulement de sa mission sur le terrain, en attisant inutilement la hantise de la population contre ses personnels », a dénoncé Uwolowulakana Ikavi Gbetanou. Elle a précisé par la même occasion que « la MINUSCA salue également tous les efforts entrepris à des niveaux individuels ou par des associations pour œuvrer en faveur de l’établissement de la vérité, et rappelle sa collaboration dans les efforts visant à éveiller les consciences sur les dangers inhérents à la désinformation à répétition de ses faits ».  

 Uwolowulakana Ikavi Gbetanou a également informé de la tenue de la 3ème réunion de coordination pour le suivi du processus de mutualisation de la Feuille de route conjointe de Luanda et de l’APPR-RCA, le 8 septembre 2022, sous la conduite du Premier ministre de la République centrafricaine, avec la participation des garants ainsi que les facilitateurs de l’Accord de paix, dont la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en République centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza. « La réunion a entrepris la revue de l’état de la mise en œuvre des activités contenues dans le tableau de bord pour le suivi du processus de mutualisation de la Feuille de route conjointe de Luanda et de l’APPR-RCA », a-t-elle dit, ajoutant qu’il a été convenu que « la 4ème réunion de coordination devrait se dérouler avant le 3 octobre 2022 ».  

 La porte-parole intérimaire a également fait écho de l’arrivée à Bangui, le 6 septembre, de M. Ousman Njikam, greffier-en-chef adjoint de la Cour pénale spéciale. « Il a été nommé par décret présidentiel du 29 juin 2022 après que le candidat précédemment désigné n'ait jamais été déployé malgré plus d'un an d’attente et un an de négociations. Des dispositions seront prises pour préparer sa cérémonie de prestation de serment afin de lui permettre de commencer à travailler rapidement », a indiqué Uwolowulakana Ikavi Gbetanou.  

 Au sujet de la situation des droits de l’homme dans le pays, Uwolowulakana Ikavi Gbetanou a fait savoir que, du 30 août au 12 septembre, la division des Droits de l’homme de la MINUSCA a documenté et vérifié 53 violations et abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ayant affecté 153 victimes. « S’y ajoutent, a-t-elle déploré,20 allégations de violations et ayant affecté 34 victimes, sur lesquelles la MINUSCA continue d’enquêter. Les acteurs étatiques ont été responsables de la majeure partie des violations (55%) et victimes (57%) ».  

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 19:30
Touadéra peine à convaincre sur son projet de nouvelle Constitution

 

Lu pour vous

 

dw.com 14/09/2022

Le président Touadera a nommé les membres du comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution. Un projet qui est loin de faire l'unanimité.

Djoubaye Abazène, ministre de la Justice, Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines, et plusieurs autres cadres du régime figurent dans le comité chargé d'élaborer la nouvelle Constitution centrafricaine. Ghislain Djori, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, salue la formation de ce comité qu'il qualifie de salutaire : 

Rejet de l'opposition 

L'opposition démocratique, elle, rejette en bloc ce comité et a déjà saisi la cour constitutionnelle.

Maître Nicolas Tiangaye est requérant et son parti, la CRPS, est membre du Bloc des Républicains qui s'oppose au 3e mandat du président Touadera : 

"Le président de la République n'a pas le droit de convoquer le peuple centrafricain pour faire abroger la constitution du 30 mars 2016 et la remplacer par une nouvelle constitution. Donc nous pensons que la démarche dans laquelle s'inscrit le président Touadera est une démarche de coup d'Etat constitutionnel. Une démarche qui est dangereuse pour la stabilité des institutions et pour la paix dans notre pays parce qu'il s'inscrit dans une logique de tension."

L'Église s'interroge 

Même refus de l'Eglise catholique qui a refusé de participer au comité. Dans une lettre adressée aux autorités, les prélats justifient leur position en ces termes : "La conférence épiscopale centrafricaine s'interroge sur la justesse de la démarche en vue de la rédaction d'une nouvelle constitution. Elle estime en son fort intérieur que la parole aurait d'abord dû être donnée au peuple.” 

L'UE avertit 

Cette bataille politique alimente aussi les discours haineux et les menaces de morts contre les leaders politiques sans susciter de réaction de la part du  gouvernement.

L'ambassadeur de l'Union Européenne Douglas Carpenter fait part de son inquiétude dans un tweet où il qualifie d'"inacceptables" "les incitations à la haine et les actions d'intimidation contre des individus (…) sans exception". Le diplomate précise que "renoncer à la violence est une condition indispensable pour la participation aux processus démocratiques, comme aux processus de paix”.

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 17:50
Centrafrique: tensions autour de la Cour constitutionnelle

 

https://www.rfi.fr/ Avec notre envoyé spécial à Bangui, François Mazet 13/09/2022 - 22:37

La Cour constitutionnelle doit rendre une décision très attendue d’ici à la fin du mois. Elle doit statuer sur la requête déposée par la plateforme de l’opposition BRDC (Bloc républicain de défense de la Constitution) contre le décret présidentiel créant une commission de rédaction d’une nouvelle Constitution du pays. Ses membres sont visés par des manifestations et des menaces, qui font peser une pression sur l’institution, selon l’opposition.

Les huit juges de la Cour constitutionnelle vont-ils pouvoir rendre leur décision en toute sérénité ? 

L’opposition à l’origine de la requête craint que non : elle dénonce les attaques, et même les menaces, de la part d’organisations radicales contre l’institution, pour selon elle la contraindre à valider le processus de changement de la Constitution. 

Le ton, selon le BRDC, monte depuis que la Cour a rejeté certaines modalités du projet de cryptomonnaie Sangocoin fin août.

Jeudi et vendredi, quelques centaines de manifestants, portant des pancartes ouvertement hostiles, se sont rassemblés devant son siège, placé sous la protection de la Minusca, pour exiger en particulier le départ de Danièle Darlan, qui préside l’institution depuis 2017. 

Dans un communiqué, le forum des femmes parlementaires de Centrafrique s’est dit scandalisé. 

L’ordre des avocats appelle à une assemblée générale des différentes professions juridiques ce matin, pour dénoncer les « menaces récurrentes contre les institutions judiciaires »

Le ministre de la Sécurité publique, de son côté, a interdit les manifestations devant la Cour. Organisation proche du pouvoir et favorable à la réforme, le Front républicain appelle à « laisser les juges jouir de leur pleine indépendance ».

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 17:48
Dialogue national au Tchad: un accord avec certains groupes dont Wakit Tama
Dialogue national au Tchad: un accord avec certains groupes dont Wakit Tama

 

https://www.rfi.fr/ 14/09/2022 - 16:15

Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiarsa Nako

Le groupe des religieux et des ainés négociant avec les mécontents qui boycottent le dialogue national inclusif et souverain annonce avoir trouvé un accord avec une partie d'entre eux. Wakit Tama en fait partie, mais pas Les Transformateurs, ni les groupes politico-militaires non signataires de l'accord de Doha.

Quatre organisations sont signataires du texte : le groupe de l’appel du 1er-Juin, Wakit Tama et les deux partis Les Démocrates et une Nation pour tous. Selon les termes de l’accord, les travaux du dialogue national doivent être suspendus afin de revoir le quota des participants.

Un processus transparent de certification des participants et la vérification de leurs mandats sont prévus. Tout ceci devrait ramener le nombre des participants ayant un droit de vote à environ 800 personnes.

L'accord prévoit aussi la mise en place d’un nouveau présidium, plus neutre, et un comité de consensus qui devra « intervenir chaque fois que le consensus n’est pas atteint sur des questions d’importances nationales ».

Pour entrer en vigueur, le texte doit être entériné par les autorités de transition. C’est pourquoi le porte-parole du groupe des médiateurs appelle le président de la transition Mahamat Idriss Déby à user de son pouvoir pour que les travaux du dialogue national inclusif, censés reprendre jeudi matin, soient suspendus.

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 17:30
Tchad: Le président menace les Églises, désengagées du dialogue national

 

Lu pour vous

 

https://www.evangeliques.info/ 14 Sep 2022

Suite au retrait des Eglises catholique et protestante du dialogue national pour la refonte de l’Etat tchadien, le président Mahamat Idriss Déby a déclaré que ce désengagement pourrait déclencher, à terme, une guerre civile.

Le 3 septembre, au constat que leurs voix n’étaient pas entendues dans le cadre de questions sociopolitiques négligées, l’Eglise catholique a annoncé son retrait du dialogue national, suivie de près par l’Eglise protestante. Une démarche que le chef de l’Etat tchadien, Mahamat Idriss Déby, a qualifié de «dangereuse» le 10 septembre. Selon le président, «c’est ce genre de choses qui ont conduit à la guerre civile de 1979», qui a opposé différents mouvements armés aux forces tchadiennes, avant qu’ils ne s’entre-déchirent entre eux jusqu’en 1982.

«Ce sont des hommes de Dieu. Nous sommes dans une République laïque. Leur rôle n’est pas de faire de la politique, [mais] de nous guider, de nous conseiller», a-t-il déclaré, relayé par la Croix Africa. «Ce qui est en train de se faire est très dangereux».

«Le rôle de l’Eglise n’est pas de venir applaudir le gouvernement»

Sur les réseaux sociaux, de nombreux chrétiens jugent que ces propos constituent «une tentative d’intimidation». Quant au rôle de l’Eglise, «ce n’est pas de venir applaudir les actions du gouvernement, mais d’agir en faveur des populations», écrit l’un d’eux sur Facebook. «Si elle trouve que le dialogue en cours n’offre pas l’occasion de défendre les pauvres, il n’y a pas de raisons qu’elle continue de participer. Elle ne cherche pas à plaire aux hommes.»

Les Eglises dénoncent en effet un dialogue qui ne serait pas «sincère», «dans le contexte d’impunité actuelle entretenu par le pouvoir en place. Cette impunité, cause réelle de l’absence de paix, est bien trop grave pour que le dialogue qui doit refonder le Tchad nouveau soit sacrifié sur l’autel d’intérêts égoïstes», note encore un jésuite.

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 17:15
Comment la France maintient l’Afrique dans un état de sous-développement
Comment la France maintient l’Afrique dans un état de sous-développement

 

Lu pour vous

 

https://www.investigaction.net/ 14 Sep 2022

La plupart des colonies françaises d’Afrique sub-saharienne ont accédé à leur indépendance formelle dans les années 1960. Leurs économies n’ont toutefois que peu progressé depuis. La majorité de leur population est abandonnée à la pauvreté et s’en sort en général moins bien que dans les autres économies de l’Afrique post-coloniale.

 Vous avez dit décolonisation?

Les arrangements monétaires mis en place dans les colonies avant la Seconde Guerre mondiale ont été consolidés par la création de la zone du franc CFA (franc des Colonies françaises d’Afrique, FCFA) le 26 décembre 1945.

Après la défaite française de Diên Biên Phu en 1954 puis le retrait de l’Algérie une décennie plus tard, le processus de décolonisation devint inévitable. La France insista sur le fait que la décolonisation devait s’accompagner d’une interdépendance – selon toute probabilité asymétrique plutôt qu’entre partenaires égaux – et non d’une vraie souveraineté. Ainsi, en échange de leur accession à l’indépendance, la France exigea des colonies leur adhésion à la Communauté française d’Afrique, créée en 1958 en remplaçant le terme colonies par celui de communauté (et en conservant le même sigle CFA).

Les pays de la Communauté Française d’Afrique sont répartis aujourd’hui au sein de deux unions monétaires distinctes. Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo appartiennent à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) regroupe pour sa part le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad. Seuls deux pays ne sont pas d’anciennes colonies françaises. La Guinée équatoriale, anciennement espagnole, a adhéré en 1985, et la Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise, en 1997. Les deux unions utilisent le franc CFA.

Les conditions imposées à ces pays ont permis à la France de continuer l’exploitation de leurs ressources. Onze des quatorze anciennes colonies qui composent ces unions font toujours partie des Pays les moins avancés (PMA) et présentent le plus bas Indice de développement humain (IDH) tel que défini par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Les colonies africaines de la France

La Guinée a été le premier pays à se soustraire à la CFA en 1960. Devant ses concitoyens, le Président Sékou Touré a déclaré au Président français Charles de Gaulle en visite en 1958 : « Nous préférons vivre pauvres, mais libres plutôt que riches en esclavage ».

La Guinée a rapidement dû faire face aux efforts de déstabilisation de la France. De faux billets furent imprimés et mis en circulation en Guinée avec des conséquences prévisibles. Cette fraude massive mit à genou d’économie guinéenne.

La France retira plus de 4000 fonctionnaires, juges, enseignants, médecins et techniciens en les incitant à saboter tout ce qu’ils laissaient sur place : « un divorce sans pension alimentaire » selon un commentateur de l’époque.

Le chef du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, ou SDECE, Maurice Robert a reconnu plus tard que « La France a lancé une série d’opérations armées, menées par des mercenaires dans le but de créer un climat d’insécurité et, si possible, de provoquer le renversement de Sékou Touré. »

En 1962, le Premier ministre Georges Pompidou  mit en garde les colonies africaines tentées de quitter la zone du franc CFA : « Laissons l’expérience de Sékou Touré suivre son cours. De nombreux Africains commencent à penser que la politique guinéenne est suicidaire et contraire aux intérêts de toute l’Afrique. »

Le leader de l’indépendance au Togo, le Président Sylvanus Olympio a été assassiné devant l’ambassade des États-Unis le 13 janvier 1963, tout juste un mois après qu’il eut fondé une banque centrale émettant le franc togolais comme monnaie légale. Et bien sûr, le Togo resta dans la CFA.

Le Mali quitta la CFA en 1962 et remplaça le franc CFA par le franc malien. Mais un coup d’État renversa son premier président, le leader radical de l’indépendance Modibo Keita. Sans surprise, le Mali finit par revenir dans la CFA en 1984.

Des pays riches en ressources

Les huit économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) reposent sur l’importation de pétrole et l’exportation d’or et de produits agricoles comme le coton ou le cacao.

En revanche, les six économies de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), à l’exception de la République centrafricaine, reposent majoritairement sur l’exportation de pétrole.

Les tenants de la CFA affirment qu’arrimer le franc CFA au franc français, puis à l’euro, a permis de maintenir l’inflation à un faible niveau. Mais une inflation faible entraîne également une croissance par tête plus lente et une moindre réduction de la pauvreté que dans les autres pays africains.

Les membres de la CFA ont ainsi « échangé un faible taux d’inflation contre des contraintes fiscales et des options macro-économiques limitées ». De fait, les taux de croissance des membres de la CFA ont été en moyenne plus faibles que ceux des pays non adhérents.

La Guinée équatoriale, grosse productrice de pétrole, bénéficie d’un des plus gros revenus d’Afrique ; elle est le seul pays à être sorti du statut de PMA en 2017, et encore, seulement en ce qui concerne le critère du revenu national brut par habitant.

L’essor pétrolier du pays a assuré une croissance annuelle moyenne de 23,4 % entre les années 2000 et 2008. Mais cette croissance a chuté depuis, se contractant au rythme annuel de 5 % entre 2013 et 2021 ! Son indice de développement humain (IDH) était de 0,592 en 2019, le classant 145e sur un total de 189 pays, c’est-à-dire sous la moyenne (0,631) des pays de classement intermédiaire.

Une population pauvre

Les inégalités sont extrêmement fortes en Guinée équatoriale. Plus de 70 % de la population est pauvre, plus de 40 % extrêmement pauvre. Les 1 % les plus riches ont empoché 17 % du revenu national avant impôts en 2021, alors que les 50 % les plus pauvres ont récolté 11,5 % !

Quatre enfants de 6 à 12 ans sur dix ne sont pas allés à l’école en Guinée équatoriale en 2012, une proportion beaucoup plus élevée que dans les pays africains plus pauvres. La moitié des enfants ne terminent pas le cycle de l’école primaire et moins d’un quart accèdent au second degré.

Le Gabon, également membre de la CFA, est le cinquième producteur de pétrole d’Afrique et un pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure. Le pétrole représentant 80 % des exportations, 45 % du PIB et 60 % du revenu fiscal ; le pays est très vulnérable à la volatilité des prix du pétrole.

Un Gabonais sur trois vivait dans la pauvreté en 2017 et un sur dix dans l’extrême pauvreté. Plus de la moitié des ruraux étaient pauvres, avec un niveau de pauvreté trois fois supérieur à celui observé dans les zones urbaines.

La Côte d’Ivoire, un membre de la CFA qui ne fait pas partie des pays les moins avancés, bénéficiait d’une forte croissance, avec un pic à 10,8 % en 2013. La croissance chuta à 2 % en 2020 suite à la baisse des prix du cacao et à l’émergence du Covid 19. En 2019, 46 % des Ivoiriens vivaient avec moins de 750 FCFA par jour (environ $1,30) et l’indice de développement humain (IDH) du pays le classait 162e sur 189.

Le rôle néocolonial de la CFA

À l’évidence, la CFA « promeut l’inertie et le sous-développement au sein de ses Etats membres ». Elle limite aussi le crédit disponible pour des initiatives de politique fiscale comme la promotion de l’industrialisation.

Les ratios de crédit sur PIB sont descendus jusqu’à 10 à 25 % dans les pays de la CFA, contre 60 % dans les autres pays de l’Afrique sub-saharienne ! Ces faibles ratios ne permettent pas non plus d’instaurer des services financiers et bancaires capables de financer efficacement l’investissement.

En abandonnant la main sur les taux de change et la politique monétaire, les membres de la CFA disposent de moins de souplesse et de latitude pour initier des projets de développement. Ils ne peuvent pas non plus bien négocier les prix des marchandises et des ressources, ni apporter de réponses à de multiples autres questions essentielles.

Les exigences institutionnelles de la CFA – en particulier l’obligation de conserver 70 % de leurs devises étrangères auprès du Trésor français – limitent la capacité des membres à utiliser leurs recettes en devises pour des projets de développement.

D’autres règles fiscales plus récentes limitent les possibilités de dettes et de déficit des gouvernements des pays membres et contraignent aussi leurs marges de manœuvre, notamment en ce qui concerne les investissements publics. Ces règles s’appliquent depuis 2000 pour les gouvernements des pays de l’UEMOA et 2002 pour les pays de la CEMAC.

La CFA ne promeut pas non plus les échanges entre ses membres. En six décennies, le commerce avec les autres membres de la CFA s’est élevé à une moyenne de 4,7 % du total de leur commerce pour les pays de la CEMAC et de 12 % du total de leur commerce pour les pays de l’UEMOA. Pire encore, le régime des taux de change fixes a aggravé la volatilité de la balance des paiements.

La fuite des capitaux est en revanche favorisée, car aucune restriction n’encadre les transferts vers la France. La convertibilité en euro illimitée du FCFA est supposée réduire les investissements étrangers à risque dans l’espace de la CFA. Néanmoins les investissements étrangers sont moindres que dans les autres pays en voie de développement.

Le total des sorties nettes de capitaux des économies de la CFA, de 1970 à 2010, s’élève à 83.5 milliards de dollars – 117% des PIB cumulés de tous ces pays ! Cette fuite de capitaux est bien supérieure à celle observée dans les autres pays africains au cours de la période allant de 1970 à 2015.

 

Anis Chowdhury est professeur auxiliaire à l’Université Western Sydney et à l’Université de New South Wales (Australie). Il a occupé le poste de directeur de la division Politique macroéconomique et développement aux Nations-Unis (UN-ESCAP).(tiré de https://www.cetri.be/_Anis-Chowdhury _)

Jomo Kwame Sundaram, ancien professeur d’économie, a été secrétaire général adjoint des Nations Unies pour le développement économique et a reçu le Prix Wassily Leontief pour l’avancement des limites de la pensée économique en 2007. (tiré de https://www.ipsnews.net/author/jomo-kwame-sundaram/ )

 

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 00:14
Nouvelles nationales sur Radio Ndeke Luka
Nouvelles nationales sur Radio Ndeke Luka

 

Centrafrique : retour au calme à Bria après une attaque repoussée par les Faca

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 13 septembre 2022 18:04

Le calme est revenu dans la ville de Bria (chef-lieu de la Haute-Kotto) après une matinée dominée par la peur. Les Forces armées centrafricaines (Faca) ont repoussé, tôt dans la matinée de ce mardi 13 septembre 2022, une attaque des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Aucune victime n’est à déplorer mais la détonation des armes avait plongé la population dans une grande peur.

Les rumeurs de la présence d’hommes armés, non loin de Bria, circulaient ces derniers jours. Ainsi, tôt ce matin, plusieurs dizaines de rebelles de la CPC ont lancé une attaque contre une position de l’armée nationale dans le quartier Gobolo, situé à la périphérie de Bria. Après quelques minutes d’échanges de tirs nourris à l’arme lourde et légère, les Faca ont pu mettre en déroute les assaillants.   

"Il y a eu des crépitements d’armes ce matin, mais présentement, la ville est calme. Les assaillants qui sont venus ne sont pas rentrés dans la ville. Ils sont restés de l’autre côté de la rive Kotto. C’est de là-bas qu’ils ont fait des tirs à l’arme lourde. Ces tirs n’ont pas duré cinq minutes et, ils sont repartis en courant. C’était juste pour chercher à faire des victimes mais heureusement, ils n’ont pas fait de victimes" a rapporté à Radio Ndeke Luka, Thierry Evariste Binguinendji, préfet de la Haute-Kotto.

Des viols et pillages signalés

Si cette attaque n’a pas fait de morts et de blessés, à en croire le préfet de la Haute-Kotto, d’autres sources locales ont témoigné des viols, pillages et agressions des populations civiles dans les localités périphériques de Bria.

"Aux environs de 4h du matin, ils nous ont surpris dans notre village. Ils ont fait du porte-à-porte pour nous demander de l’argent, des cigarettes, du sucre, du café… Ceux qui ont pu leur donner quelque chose, ont été épargnés. Mais ceux qui n’avaient rien, ont été violentés. Ils ont même violé des femmes. C’est pourquoi, nous avons fui pour nous mettre à l’abri ici à Bria-centre. Nous demandons aux ONG d’aider les victimes de viols", a témoigné, Dieu-béni, un déplacé.

Près de deux cents déplacés à la Préfecture

Les exactions de ces rebelles, membres de la CPC, ont poussé de nombreuses personnes à fuir leurs villages pour se réfugier à Bria-centre. Selon les premières estimations, près de deux cents personnes, hommes, femmes et enfants, se sont massés dans l’enceinte de la Préfecture. Ces personnes, parmi lesquelles des victimes de viols collectifs, sont dans le besoin d’aide d’urgence.      

"Ils ont endommagé la toiture d’une maison à l’aide d’une roquette. Présentement, tous les déplacés des villages attaqués sont arrivés en ville et se trouvent à la préfecture. Ils m’ont dit que ces rebelles ont pillé les villages qui sont de l’autre côté de la rive Kotto. Ils ont violé des femmes, dépouillé la population de ses biens. Bon nombre ont fui pour se réfugier en ville" a précisé Thierry Evariste Binguinendji, préfet de la Haute-Kotto.

Pour le moment, le calme est revenu dans le centre de Bria et les activités s’y déroulent normalement. L’armée, quant à elle, renforce son dispositif et mène des ratissages à la périphérie de la ville.

 

 

Centrafrique : les 53 membres du comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution désignés

https://www.radiondekeluka.org/https://www.radiondekeluka.org/ mardi 13 septembre 2022 18:31

Plus de deux (2) semaines après la mise en place de la constituante chargée de rédiger le projet d’une nouvelle constitution, le président de la République, par un décret signé le 12 septembre 2022, confirme le choix des membres. Au total, 53 personnes issues de la majorité, d’une partie de l’opposition démocratique et de la société civile composent ce comité chargé de rédiger la nouvelle Constitution.

Face à la contre-attaque de ses détracteurs sur sa volonté de rédiger une nouvelle Constitution, le président Faustin Archange Touadéra se montre jusqu’au-boutiste. Après le décret créant le comité, vient le tour de la mise en place de la constituante. 53 personnes selon leurs entités y sont désignées. Il s’agit, notamment de six (06) ministres, représentant les pouvoirs publics, sept (7) représentants de l’Assemblée nationale. La majorité présidentielle et une partie de l’opposition démocratique compte chacune, quatre (4) délégués au sein du comité. Aurélien Simplice Zingas, Cyriaque Gonda, Kevin Kpéfio et Joseph Dounia représentent l’opposition. Cependant, la société civile détient le record avec 10 représentants.

Même si des voix ne cessent de dénoncer la volonté du chef de l’Etat à vouloir se maintenir au pouvoir, le gouvernement, lui, soutient que la constitution actuelle ne répond plus aux réalités de l’heure. Selon le programme, les membres dudit comité seront installés ce 14 septembre 2022 à l’Assemblée nationale.

La Cour constitutionnelle dans le viseur des pro-pouvoirs

Déjà, une frange de l’opposition, regroupée dans une plateforme dénommée « Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 », a saisi la Cour constitutionnelle pour l’annulation du décret mettant en place le comité chargé de rédiger cette nouvelle constitution. Jusqu’à présent, la décision de ladite cour est attendue.

En rappel, jeudi et vendredi derniers, des jeunes se réclamant soutiens du régime de Bangui, ont manifesté devant la Cour constitutionnelle pour exiger la démission du président ainsi que des autres juges. Car d’après les manifestants, les sages de cette haute institution sont proches de certains leaders de l’opposition. Lesquels militent en ce moment contre le projet de la rédaction d’une nouvelle loi fondamentale en République centrafricaine.

 

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