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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 18:59
Burkina : derrière le coup d’État, une influence française diminuée au profit de la Russie
Burkina : derrière le coup d’État, une influence française diminuée au profit de la Russie

 

Au Burkina Faso, le colonel Damiba a accepté de démissionner, la France dénonce « des atteintes graves à la sécurité » de ses institutions

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 16h26, mis à jour à 18h14

Le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort autoproclamé, a appelé les manifestants à « se départir de tout acte de violence et de vandalisme (…) notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France » à Ouagadougou.

Près de deux jours après la destitution annoncée par des militaires du chef de la junte au pouvoir, la tension restait vive, dimanche, au Burkina Faso. Le lieutenant-colonel Damiba, destitué vendredi par le capitaine Ibrahim Traoré mais qui refusait d’abdiquer, a finalement accepté de démissionner dimanche, ont annoncé des chefs religieux et communautaires. « Suite aux actions de médiation » menées par ces chefs entre les deux rivaux, « le Président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves », indiquent-ils dans un communiqué.

Cette annonce fait suite à deux jours de confusion politique, au cours desquels la France et ses institutions ont été prises pour cibles par des manifestants en colère.

L’ambassade de France et l’Institut français pris pour cible

Quelques dizaines de manifestants, soutenant le putschiste Ibrahim Traoré, se sont notamment rassemblés devant l’ambassade, mettant le feu à des barrières de protection et jetant des pierres à l’intérieur du bâtiment, sur le toit duquel étaient positionnés des soldats français, quand les gaz ont été tirés, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse. D’autres manifestants ont également été vus arracher des barbelés pour tenter d’escalader le mur d’enceinte du bâtiment diplomatique.

Samedi en fin d’après-midi, deux institutions françaises avaient déjà été prises pour cible par des manifestants : un incendie s’était déclaré devant l’ambassade de France à Ouagadougou et un autre devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso. A Paris, le ministère des affaires étrangères avait condamné « les violences contre [son] ambassade avec la plus grande fermeté », ajoutant que « la sécurité de [ses] compatriotes » était sa « priorité ».

Dans un communiqué, lu dimanche, par l’un de ses proches à la télévision nationale, le capitaine Ibrahim Traoré a appelé les manifestants à « se départir de tout acte de violence et de vandalisme (…) notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française » à Ouagadougou. Il a appelé « au calme et à la retenue ».

Campagne de désinformation et influence russe

Ces attaques « sont le fait de manifestants hostiles, manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre », a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, en « appelant les parties prenantes à assurer la sécurité » des bâtiments diplomatiques.

Des informations faisant état sur les réseaux sociaux d’une protection accordée par la France au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, destitué vendredi, ont notamment attisé la colère de certains manifestants pro-Traoré. Ces informations ont été formellement démenties aussi bien par Paris que par le lieutenant-colonel Damiba lui-même.

Quelques heures avant l’annonce de la destitution de Damiba vendredi soir, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté à Ouagadougou pour réclamer son départ, mais aussi la fin de la présence militaire française au Sahel, et le développement d’une coopération militaire avec la Russie. L’influence de Moscou ne cesse de croître dans plusieurs pays d’Afrique francophone ces dernières années, particulièrement au Mali et en Centrafrique.

Un fragile retour au calme

Alors que la situation politique semble se clarifier après la démission du colonel Damiba, les militaires putschistes avaient signalé dans un communiqué, lu dimanche à la télévision nationale, que le couvre-feu instauré vendredi de 21 heures à 5 heures (heure locale) avait été levé. Les frontières restent pour l’instant fermées. Le communiqué annonçait également la convocation, dimanche après-midi, « des secrétaires généraux des départements ministériels chargés de l’expédition des affaires courantes ».

Le colonel Damiba était arrivé au pouvoir, en janvier, par un coup d’Etat ayant renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’inefficacité dans la lutte contre les violences djihadistes. Mais ces derniers mois, des attaques frappant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le nord et l’est du Burkina Faso, où des villes sont désormais soumises à un blocus des djihadistes. Depuis 2015, les attaques régulières de mouvements armés affiliés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

 

Burkina : derrière le coup d’État, une influence française diminuée au profit de la Russie

Par Sudouest.fr avec AFP  Publié le 02/10/2022 à 10h09 Mis à jour le 02/10/2022 à 15h07

La tentative de coup d’État au Burkina Faso affaiblit une influence française déjà en déclin en Afrique de l’Ouest. La Russie surfe sur l’hostilité envers Paris pour devenir un nouveau partenaire de la zone

À peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier, la situation reste confuse au Burkina Faso. Le chef de l’État n’a toujours pas abdiqué mais les putschistes ont accusé la France de l’aider à reconquérir le pouvoir. Ces accusations immédiatement balayées par Paris, dans une situation extrêmement confuse. Ils ont aussi revendiqué la « ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme ».

Derrière cette déclaration se cache une allusion implicite à la Russie, dont des drapeaux ont été aperçus au Burkina depuis deux jours. « Les putschistes inscrivent très explicitement leurs actions dans un clivage Russie versus France », relevait samedi Yvan Guichaoua, expert de la région à l’université de Kent, à Bruxelles.

« Très étonnant de voir les putschistes déclarer leur flamme si vite à leur partenaire stratégique » privilégié. On aurait pu imaginer qu’ils prennent le pouvoir d’abord puis fassent monter les enchères «, ajoutait-il sur Twitter.

Et l’expert de poser deux hypothèses : « soit bosser avec les Russes était le projet depuis le début et on a affaire à un plan de déstabilisation mûrement réfléchi, soit on invoque de manière opportuniste le clivage France/Russie pour galvaniser les soutiens parce que le projet tangue »

Samedi l’ambassade de France à Ouagadougou a même été attaquée. La claque est d’autant plus rude pour Paris qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.

« Dénigrer la présence française »

Au Mali voisin, la France a déployé pendant neuf ans la force antijihadiste Barkhane contre les groupes affiliés à al-Qaida et État islamique, avant d’assister en 2020 à un double coup d’État amenant au pouvoir des militaires franchement hostiles à sa présence. Jusqu’à l’annonce par le président Emmanuel Macron du départ des soldats français qui se redéploient différemment dans la région.

Simultanément, des soldats de la société de mercenaires privées russes Wagner s’installaient dans le pays, quand bien même Bamako n’évoquait que des « formateurs russes ». Depuis, l’influence de Moscou s’y est renforcée, notamment via réseaux sociaux et médias russes.

Un tout récent rapport de l’Institut de Recherche stratégique de l’École militaire, dépendant du ministère français de la Défense, décrivait au Mali la « prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie ».

Il constatait aussi la contagion au Burkina voisin. « Le pays des hommes intègres fait aujourd’hui partie des pays africains dans le viseur » de Wagner, écrivaient les auteurs. Qui notaient de très fortes progressions de l’audience des sites en français des médias russes RT et Spoutnik depuis un an.

Au-delà du Sahel, la baisse de l’influence de la France en Afrique de l’Ouest, au cœur de ce qui était jadis son « pré carré », est patente. « On est à la fin d’un cycle. Si on continue sur la même lancée, il y a des risques d’éviction stratégique forts de la France d’espaces importants et d’intérêts majeurs », expliquait en mai dernier Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales.

Le souffle du vent « France dégage »

« La conditionnalité démocratique nous met en porte-à-faux avec des régimes qui sont en plein recul sur ce point et n’hésitent pas à faire valoir la concurrence avec des compétiteurs qui eux ne conditionnent leur soutien à aucun critère intérieur », ajoutait-il, pointant « l’offre russe ».

En quittant le Mali, Paris a promis de ne pas délaisser la lutte contre les jihadistes, qui menacent ouvertement les pays du golfe de Guinée. Des discussions sont censées être en cours entre Paris et les chancelleries africaines, mais la France revendique une volonté de discrétion. « On change de paradigme […]. Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps », résumait cet été le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane à Niamey.

Un air du temps, à l’évidence, défavorable à Paris. « À qui le tour ? » s’interrogeait pleine d’ironie, une source sécuritaire ouest-africaine en évoquant le coup d’État au Burkina. « Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, c’est à bas bruit, mais le vent « France dégage » souffle également ». À terme, la France pourrait devoir quitter le Burkina. Quelque 400 soldats y sont présents avec la force Sabre, des forces spéciales qui forment des soldats burkinabés près de Ouagadougou. Un départ jugé « certain » par une source militaire plusieurs fois déployée au Sahel.

 

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 19:09
Centrafrique : MSF quitte Kabo après plus de dix ans de présence
Centrafrique : MSF quitte Kabo après plus de dix ans de présence

 

Lu pour vous

 

Publié par Oubangui Médias | 30 Sep 2022

L’organisation médicale, les Médecins Sans Frontières (MSF), quitte la sous-préfecture de Kabo à partir du 1er octobre 2022. Une information confirmée à Oubangui Médias par des autorités locales de la ville de Kabo.

La nouvelle est tombée comme une douche froide pour la population de Kabo dans le nord du pays, proche de la frontière avec le Tchad. MSF prend en charge des patients depuis plus de dix ans. L’hôpital est complètement géré par ses services. Cette organisation assure les soins d’urgence dans cette ville en proie à l’insécurité depuis plusieurs années.

Son départ pour Bossangoa en installant une petite équipe à Batangafo n’a pas été encore justifié. Une autorité locale s’est confiée à Oubangui Médias en ces termes : « La population est déçue par le départ programmé de MSF dans la ville. Tout l’hôpital a été géré par cette organisation médicale depuis plus de dix ans. Nous ne connaissons pas les raisons profondes de ce départ, surtout que dans cette ville, le calme est revenu depuis le déploiement des forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliés russes. Toute l’administration est en place, l’autorité de l’Etat est là, mais nous ne comprenons pas ce départ ».

Même si, selon nos informations, MSF a préparé son départ depuis plusieurs mois, l’inquiétude se lit encore sur les visages de la population qui bénéficie des soins gratuits. « MSF garantit des médicaments pour trois mois, du carburant aussi pour maintenir tous les services pendant trois mois. Après cette période, le gouvernement doit être à mesure de prendre en main l’hôpital. Aussi, le salaire du personnel est pris en charge pour les deux prochaines années. L’hôpital est remis aux autorités administratives, locales et sanitaires du pays », nous a confié un personnel soignant sans plus de commentaire.

Oubangui Médias a contacté MSF à Bangui pour plus d’information au sujet de ce départ. Mais, cette organisation sanitaire prépare un communiqué officiel pour informer la population.

Depuis la dernière crise de 2020-2021 dans le pays, le gouvernement avait fermé l’aérodrome de Kabo, rendant difficile les mouvements d’évacuation des blessés et des cas graves. Cette organisation sanitaire a plusieurs fois sollicité la réouverture de cet aérodrome pour faciliter son travail. Pour le moment, MSF ne dit pas encore si c’est cette fermeture qui a occasionné son départ de cette ville.

Fridolin Ngoulou

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 18:18
Burkina: les putschistes accusent la France d'aider Damiba, Paris dément

 

  |  AFP

Les militaires qui ont pris le pouvoir au Burkina Faso ont accusé samedi la France d'aider le lieutenant-colonel Damiba, renversé la veille, dans la préparation d'une contre-offensive, ce qu'a démenti Paris, alors que la situation à Ouagadougou était de nouveau tendue.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir en janvier par un putsch, a été démis de ses fonctions par des militaires vendredi soir et remplacé à la tête de la junte par Ibrahim Traoré, un jeune capitaine de 34 ans.

Dans une brève allocution télévisée, les putschistes ont déclaré que M. Damiba "se serait réfugié au sein de la base française à Kamboinsin, afin de planifier une contre-offensive" pour "semer le trouble au sein de nos forces de défense et de sécurité".

Le ministère des Affaires étrangères français a réagi dans un communiqué et "dément formellement toute implication dans les évènements en cours depuis hier au Burkina".

"Le camp où se trouvent nos forces françaises n'a jamais accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba, pas davantage que notre ambassade", poursuit Paris.

La France est présente au Burkina Faso avec la force Sabre, un contingent de forces spéciales qui forme des forces burkinabé, basé à Kamboinsin, à une trentaine de kilomètres de la capitale Ouagadougou.

Pour l'heure, le sort et la localisation de M. Damiba restent inconnus.

Dans leur déclaration, signée d'Ibrahim Traoré, les putschistes mentionnent leur "ferme volonté d'aller vers d'autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme".

Vendredi, quelques heures avant le coup d'Etat, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté dans la capitale pour réclamer le départ de M. Damiba, mais aussi la fin de la présence militaire française au Sahel et une coopération militaire avec la Russie.

L'influence de Moscou ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone ces dernières années et il n'est pas rare de voir des drapeaux russes dans de telles manifestations.

Après une nuit et une matinée calmes, la situation était de nouveau tendue samedi à la mi-journée à Ouagadougou, après des tirs puis des déploiements de militaires dans les rues.

Les principaux axes de la ville étaient bloqués, notamment le quartier de Ouaga 2000 qui abrite la présidence. Et des hélicoptères survolaient à basse altitude le centre-ville, selon un journaliste de l'AFP.

Les commerçants qui avaient rouvert leurs magasins samedi matin alors que le calme était revenu ont fermé boutique et quitté le centre-ville.

"Lâché par sa base"

Vendredi soir, après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, des soldats sont intervenus à la télévision nationale pour annoncer qu'ils démettaient de ses fonctions M. Damiba.

Ils ont annoncé la fermeture des frontières, la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition. Un couvre-feu a également été mis en place de 21H00 à 05H00 (GMT et locales).

Les militaires invoquent "la dégradation continue de la situation sécuritaire" dans le pays.

Le nouveau chef de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes.

Selon plusieurs sources sécuritaires, ce coup de force révèle de profonds désaccords au sein de l'armée, l'unité d'élite des "Cobras" déployée dans la lutte antijihadiste ayant reproché notamment à M. Damiba de ne pas mobiliser toutes les forces sur le terrain.

"Ce sont les mêmes jeunes officiers qui étaient déjà aux manœuvres lors du premier coup d'Etat en janvier. Damiba a été lâché par sa base qui s'est sentie trahie. Les choses devront être recentrées sur la lutte antijihadiste", décrypte l'analyste politique Drissa Traoré.

ONU, UE et UA condamnent

La communauté internationale a de son côté condamné ce nouveau coup de force.

Samedi, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, a "fermement" condamné dans un communiqué "toute tentative de prise de pouvoir par la force des armes".

L'Union africaine (UA) a elle dénoncé un "changement anticonstitutionnel de gouvernement" et l'Union européenne (UE) estimé que le coup de force mettait "en danger les efforts engagés depuis plusieurs mois" pour la transition.

Dès vendredi soir, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avait "condamné avec la plus grande fermeté" un coup de force jugé "inopportun au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024".

Pour l'heure, les nouveaux putschistes n'ont pas indiqué s'ils comptaient respecter ce calendrier de transition.

M. Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d'État qui avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, discrédité par la hausse des violences jihadistes.

Mais ces derniers mois, des attaques frappant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le nord et l'est, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.

Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

Avec les deux putschs au Mali en août 2020 et mai 2021 et celui en Guinée en septembre 2021, c'est le cinquième coup d'Etat en Afrique de l'Ouest depuis 2020.

 

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 17:45
Coup d'État au Burkina Faso: les raisons de la colère des militaires
Coup d'État au Burkina Faso: les raisons de la colère des militaires

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le 01/10/2022 - 08:47

L’histoire se répète au Burkina Faso. Le pays a été secoué vendredi 30 septembre par un second coup d’État en l’espace de huit mois. Après une journée d’incertitude à Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont annoncé hier soir sur le plateau de la radiotélévision nationale que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba était démis de ses fonctions de président de la transition. Depuis plusieurs semaines maintenant, les motifs de mécontentement s'accumulent au sein de l'armée.

D'abord, il y a l'insécurité qui perdure. L'attaque d'un convoi à Gaskindé, dans le Soum, la semaine passée, a porté un coup au moral des troupes. Les soldats du rang se sentent trahis, explique une source proche de l'armée. Alors que Paul-Henri Sandaogo Damiba était reconnu comme un soldat de terrain compétent, en l’espace de huit mois au pouvoir, il ne sera pas parvenu à stopper les attaques jihadistes. Celles-ci n'ont pas diminué ces derniers mois dans le nord et l’est du pays. Et ce malgré le processus de dialogue que l'homme fort du pays avait tenté d'initier avec certains groupes armés, tout en intensifiant en parallèle les actions offensives de l’armée. Les victoires tant promises tardent à arriver, le matériel et l'équipement manquent.

Révélateur de cette impuissance à juguler la menace terroriste, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé le 13 septembre dernier son ministre de la Défense et choisi d’assumer lui-même ses fonctions.

Le retour de Blaise Compaoré mal vécu par certains militaires

Mais il y a d'autres facteurs de frustration. Certains militaires reprochent à Paul-Henri Sandaogo Damiba d'avoir favorisé ses promotionnaires du Prytanée militaire du Kadiogo (promotion 1992), un lycée militaire près de Ouagadougou, en leur offrant notamment des postes clefs dans l'administration. 

Le retour de l'ancien président Blaise Compaoré a également été très mal vécu par certains jeunes officiers. Ils y ont vu l'influence, encore trop forte, du RSP, l'ancienne garde présidentielle dirigée par le général Gilbert Diendéré, alors que certains d'entre eux se sont opposés à sa tentative de coup d'État en 2015.Il n'y avait pas de résultats sur le plan sécuritaire. On a assisté à une dégradation continue et accélérée de la situation sécuritaire sur des pans importants du territoire qui étaient sous le contrôle du territoire en janvier sont passés sous contrôle jihadiste.

Abdoulaye Barry sur le coup d'État sur fond de crise sécuritaire

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 17:23
La junte militaire au pouvoir au Burkina renversée par d’autres putschistes

 

Lu pour vous

 

By La rédaction de Mondafrique 1 octobre 2022

Mutinerie? Ou coup d’état? La situation qui restait encore confuse au Burkina le vendredi 30 septembre tôt commence à se clarifier. Le chef de la junte qui avait pris le pouvoir en janvier 2022 a été démis de ses fonctions. C’est son échec qui est aujourd’hui sanctionné alors qu’il avait juré  grands dieux qu’il ferait mieux que l’ex président Kaboré. Neuf mois après la prise du pouvoir,  la situation sécuritaire est pire que jamais, mais les officiers mènent grand train. Quant aux soldats du rang, ils broient du noir et s’impatientent…Ce qui explique le nouveau coup d’état, alors que le Burkina Faso est devenu l’épicentre du terrorisme sahélien

Longtemps, le Mali a été considéré comme le cœur de la guerre en cours au Sahel. Désormais, le Burkina Faso hérite de la première place. Selon la base de données d’Acled, en 2021, le nombre annuel de décès dus aux groupes armés a dépassé celui du Mali pour la deuxième fois en trois ans. Sauf miracle, l’année 2022 ne sera pas meilleure, tant les attaques continuent à être nombreuses et meurtrières. Pour le seul mois d’avril 2022, Acled en a recensé 240 dont 108 contre des civils.

Au cours du dernier week-end, des djihadistes ont attaqué le détachement de la gendarmerie de Seytenga, une ville située dans l’est du pays, proche de la frontière avec le Niger. Le bilan officiel fait état de 11 gendarmes tués, des blessés, des disparus et des dégâts matériels importants.

Dans la foulée, les militaires épargnés ont déserté la zone et ont laissé les populations seules face à leur sort. Ce qui devait arriver, arriva: deux jours, plus tard, le même groupe armé est revenu et a massacré froidement des civils.

Les premières informations circulant sur les réseaux sociaux annonçaient 116 victimes y compris des femmes et des enfants. Le porte-parole du gouvernement évoque, lui, parle de 50 personnes décédées. Si le bilan annoncé par les internautes est réel, ce serait le pire drame enregistré depuis le massacre de Solhan ou 160 personnes avaient péri en juin 2021. Toujours pendant ce même week-end, une autre attaque a eu lieu, dans la région du Centre Nord, à Bourganza, et on dénombre au moins six victimes. 

Un pays en voie de faillite

Les chiffres reflètent la tragédie que vit ce pays menacé dans son existence même. Pourtant, il semble que le colonel Paul Henri Damiba et ses frères d’armes n’en prennent pas la mesure. Ils ont arraché le pouvoir aux mains de Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incompétence, mais ils se montrent tout aussi incapables que leur prédécesseur. Comment pourraient-ils faire mieux ?  Ils n’ont pas fait le nécessaire travail d’analyse, ne se sont pas interrogés sur les raisons qui ont conduit à ces échecs patents. Ils n’ont pas remis en cause les Koglweogos et s’appuient sur les Volontaires pour la Défense de la Patrie, deux groupes d’autodéfense qui commettent des exactions contre les civils, notamment les Peuls. Ils n’ont pas revu les dysfonctionnements de l’armée, n’ont pas amélioré les conditions des soldats qui s’attendaient pourtant à de profonds changements avec des militaires au pouvoir. Mieux, alors que les Burkinabè voient leur pouvoir d’achat divisé par deux, les nouvelles autorités, qui n’ont d’autre légitimité que celle qu’elles se sont octroyée, ont augmenté leurs salaires ! Les officiers mènent la grande vie et roulent dans des 4/4 de luxe flambant neuf pendant que le gros de la troupe se désespère. Un source sécuritaire burkinabè a confié à Mondafrique « ça commence vraiment à grogner dans les rangs. Damiba a pris la grosse tête, lui et ses amis se sont déjà embourgeoisés, leur seul souci c’est de garder le pouvoir. »

Pendant ce temps, les populations de Seytenga viennent grossir les rangs des déplacés déjà nombreux qui sont livrés à la merci des dons des ONG. Les réfugiés dans les camps ou aux abords des grandes villes ne peuvent plus cultiver, il y aura donc moins de récoltes cette année, les prix des aliments de base flambent… La spirale infernale est enclenchée.

Deux poids, deux mesures

Le 1er avril, devant le mécontentement de ses compatriotes, le colonel Paul-Henri Damiba, leur a demandé d’être patient et d’attendre cinq mois avant de faire le bilan de situation sécuritaire. Au vu des événements, il n’est pas certain que ses concitoyens attendent tranquillement jusqu’en septembre. Cela risque de devenir de plus en plus difficile pour ce gouvernement et ce pour deux raisons. D’une part, contrairement aux coups d’Etat de Guinée ou du Mali, les Burkinabè n’ont pas applaudi le coup d’Etat, ils l’ont accepté du bout des lèvres, compte tenu des échecs de Roch Marc Christian Kaboré, mais ils sont restés dans l’expectative. D’autre part, la junte ne peut pas se cacher derrière les sanctions prises en son encontre, de la même manière que son homologue malienne. La communauté internationale dans son ensemble a accepté le putsch avec une bienveillance étonnante. La CEDEAO et l’Union africaine n’ont pris aucune mesure discriminante contre Ouagadougou, hormis celle inscrite dans leurs statuts, de suspendre le pays de leur organisation respective. Paul Henri Damiba a osé demander une transition de 36 mois, sans que cela ne soulève un tollé à Accra ou à Abidjan. Même la demande d’assouplissement de la mise en résidence surveillée de l’ancien président se fait de manière discrète, très loin des admonestations presque quotidiennes que subit la junte malienne.

En conclusion, il n’est pas certain que la population qui avait placé quelques espoirs dans cette transition soit aussi « amicale » que la CEDEAO. Si les putschistes continuent sur leur lancée sans donner un signal fort de changement, la population pourrait demander des comptes dans la rue. Compte tenu des mouvements d’humeur au sein de la troupe, il ne serait pas impossible non plus, qu’ils partent de la même manière qu’ils sont arrivés.

 

Burkina: le lieutenant-colonel Damiba, éphémère chef des putschistes

Par AFP Publié le 30.09.2022 à 23h44

Renversé vendredi par des militaires, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba n'aura passé que huit mois à la tête du Burkina Faso, rapidement rattrapé par les attaques jihadistes qui n'ont pas faibli dans le nord et l'est du pays.

Ce soldat de terrain, spécialiste de la lutte antijihadiste, avait assuré faire de la sécurité sa priorité.

Régulièrement, après les attaques les plus meurtrières, il se rendait auprès des soldats ou des populations endeuillées, appelant "à continuer le combat" face aux groupes armés liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique.

Le 12 septembre dernier, il avait limogé son ministre de la Défense et choisi d'assumer lui-même ces fonctions.

Pendant ses huit mois à la tête du Burkina Faso, il a tenté de lancer un processus de dialogue avec certains groupes armés, via des leaders religieux et coutumiers, tout en intensifiant les "actions offensives de l'armée".

Mais comme son prédécesseur, Roch Marc Christian Kaboré, qu'il avait renversé, la dégradation de la situation sécuritaire l'a poussé vers la sortie.

Âgé de 41 ans, il est l'auteur d'un livre intitulé "Armées ouest-africaines et terrorisme: réponses incertaines?", dans lequel il se montre critique envers les politiques antijihadistes menées dans une région minée par les violences depuis près d'une décennie.

Il y déplore des armées locales trop faibles, aux "tares rédhibitoires", et des partenaires occidentaux "nécessaires" mais "cachottiers".

"C'est l'exemple d'un bon militaire, un bon commandant rigoureux qui est monté au front avec ses hommes", assure une source militaire, qui salue aussi son "dévouement".

- "Des choses dans la tête" -

Le lieutenant-colonel Damiba a été formé à l'Académie militaire Georges Namoano de Po, dans le sud du Burkina Faso, dont la majorité des anciens pensionnaires a servi au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) l'ex-garde rapprochée de Blaise Compaoré, président durant 27 ans, renversé en 2014 après une vague de manifestations.

M. Damiba a lui-même été commandant de compagnie au RSP de 2003 à 2011, ce qui ne l'avait pas empêché de s'opposer à la tentative de coup d'Etat fomentée en 2015, contre les autorités de transition d'alors, par le général Gilbert Diendéré, proche de Blaise Compaoré.

C'est en tant que chef de corps de régiment qu'il a eu le plus à combattre les groupes armés jihadistes du pays, de 2019 à 2021.

Après le massacre en novembre 2021 à Inata (nord) de 53 gendarmes laissés à eux-mêmes, qui avait provoqué un électrochoc au sein des forces armées, il a été nommé commandant à Ouagadougou de la 3e zone militaire couvrant l'est du pays, à la faveur d'un vaste changement des chefs militaires opéré par le président Kaboré.

Le nouvel homme fort du Burkina est également diplômé de l'Ecole militaire de Paris.

"Il fait partie des élites mais a obtenu des résultats sur le terrain, il a dirigé et commandé un certain nombre d’unités", estime l'analyste politique burkinabè Oumarou Paul Koalaga, qui ajoute au sujet de la junte: "Ce sont des officiers avec des choses dans la tête".

La junte militaire au pouvoir au Burkina renversée par d’autres putschistes
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Centrafrique-Presse.com
1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 17:01
RCA : la CPS inculpe un commandant de l'armée pour crimes contre l'humanité

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le  01/10/2022 - 01:46

La Cour pénale spéciale, mise sur pied pour juger des violations des droits humains dans le pays, a annoncé dans un communiqué l'inculpation de Vianney Semndiro. Ce militaire toujours actif, a été arrêté récemment.

Vianney Semndiro est poursuivi pour différents crimes, dont des meurtres et des disparitions forcées, commis entre 2009 et 2013 lorsqu’il était, sous la présidence de François Bozizé, en charge de la prison militaire de Bossembele, à l'époque surnommée « Guantanamo » en raison des sévices qui y étaient commis.

Son arrestation et la perspective d'un procès sont donc une bonne nouvelle pour Evrard Bondade, secrétaire général de l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme (OCDH). « C'est lui qui avait la responsabilité de cette prison puisqu’il était le commandant en chef. Cela sous-entend qu'il est responsable des actes de torture et de violation massive des droits de l'homme ou de crimes contre l'humanité que lui reproche aujourd'hui la CPS. Ça a fait l'objet d'une documentation intense. Les ONG de défense des droits de l'homme nationales et internationales se sont penchées dès la première heure sur cette question. »

 « Il y a des victimes qui sont encore vivantes, rappelle le responsable de l’OCDH. Les informations qui nous parvenaient de ses victimes laissent croire qu’il était à l’origine des nombreuses violations des droits de l'homme. Ces victimes sont encore vivantes pour certaines, d'autres seront des témoins oculaires par rapport à l'accusation, que la CPS a formulé contre ce monsieur. Nous, en tant que défenseur des droits de l'homme, ne pouvons qu’applaudir la CPS, mais nous encourageons la CPS à aller de l'avant et mettre la main sur d'autres criminels qui sont encore dans la nature.  Pour qu’effectivement, ils se mettent à la disposition de la justice et répondent de leurs actes. » 

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 16:55
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : un bâtiment construit à hauteur de 22 millions FCFA par la Minusca remis à la mairie du 8ème arrondissement de Bangui

BANGUI, 30 Septembre 2022 (RJDH) — La Minusca a remis ce mercredi 28 septembre à la Mairie du 8ème arrondissement, un bâtiment construit à hauteur de 22 millions de francs CFA.  Ces deux édifices comptent 12 bureaux pour désengorger les services de la municipalité.

La réhabilitation et la construction d’un nouveau bâtiment de la mairie du 8ème arrondissement de Bangui est une réponse à une demande formulée par la mairie pour des services déconcentrés de l’Etat.

Le projet de la construction et de la réhabilitation des deux bâtiments de la mairie du 8ème arrondissement a reçu l’appui financier de la Minusca à hauteur de 22 millions FCFA,

« ce projet a été financé par la Minusca et la mise en œuvre a été assurée par le Médecin d’Afrique. Le nombre des bureaux passent de 7 à 12, avec l’instauration des services d’Etat civil », a fait savoir Célestin Madas, expert en matière de projet membre du comité de la gestion de la Mairie du 8ème arrondissement.

Une réforme est prévue après la réalisation de ce projet avec l’instauration des services d’Etat civil, « plusieurs personnes du secteur ne disposent pas d’acte de naissance. La population du 8ème arrondissement peut venir établir leur acte de naissance et notre municipalité sera dotée des services bureautiques bien appropriés », ajoute-t-il.

C’est un patrimoine national,  et donc la population est appelée à les protéger, « la population à le devoir de surveiller, de protéger et de dénoncer toute tentative de vandalisme. Tout acte d’incivisme constaté doit être réprimé sévèrement », a garanti Célestin Madas.

La durée de la mise en œuvre du projet de la construction et de la réhabilitation des bâtiments est de quatre (04) mois. La cérémonie de remise des deux bâtiments s’est déroulée ce mercredi 28 septembre à la mairie du 8ème arrondissement.

Auguste Bati-Kalamet

 

Centrafrique : environ 85 mille personnes affectées par les inondations en RCA

BANGUI, le 30 septembre 2022(RJDH)—Depuis le mois de juin 2022, les inondations ont affecté environ 85 300 personnes, détruit plus de 2 600 maisons et 18 500 hectares de cultures et endommagé de nombreuses infrastructures dans 12 préfectures du pays sur 17, y compris la capitale Bangui.

Six écoles sont encore occupées par les personnes sinistrées, compromettant ainsi la rentrée scolaire 2022-2023 pour 10 000 enfants.

En complémentarité aux efforts du Gouvernement, la communauté humanitaire a fourni une réponse d’urgence multisectorielle à plus de 43 0001 personnes. De nombreuses personnes affectées n’ont pas encore reçu de l’assistance, entre autres, par manque de ressources et d’accès physique. La situation demeure particulièrement préoccupante dans les zones difficiles d’accès, notamment dans les préfectures de la Vakaga et de la Haute-Kotto.

Selon les prévisions météorologiques, il est à craindre que des nouvelles inondations surviennent d’ici la fin de la saison des pluies (avril – octobre).

RJDH

 

Centrafrique : Après 16 ans de soutien, MSF transfère la gestion de l’hôpital de Kabo au Ministère de la Santé et de la Population

KABO, le 30 Septembre 2022(RJDH)—Le 1er octobre 2022, Médecins Sans Frontières (MSF) transfère au Ministère chargé de la Santé et de la Population la gestion de l’hôpital de Kabo, et les centres de santé de Farazala et Moyenne-Sido, dans la préfecture de l’Ouham-Fafa. Cela met fin à 16 ans de présence au cours desquelles l’organisation médicale et humanitaire a effectué plus de 1,7 millions de consultations médicales et investi plus de 24 milliards de francs CFA (environ 37 millions d’euros) dans la ville et en périphérie.

Le Ministère chargé de la Santé et de la Population sera donc dès le 1er octobre entièrement responsable de la gestion de l’hôpital de Kabo, et MSF suivra la situation en coordination avec les autorités, fera des dons de matériel et de médicaments et continuera à soutenir les frais de personnel des 3 structures jusqu’en décembre 2023.

Suite à une attaque ciblée par des hommes armés non identifiés contre un convoi de véhicules de l’organisation en janvier dernier, MSF a suspendu début février les déplacements de ses équipes sur la route Batangafo-Kabo, et donc réduit ses activités en rapatriant le personnel délocalisé.

Ne pouvant reprendre l’axe routier, l’aérodrome de Kabo ayant fermé au début 2021, MSF s’est trouvé dans l’incapacité d’assurer un accès sécurisé à cette zone pour ses équipes depuis lors. Par conséquent, l’organisation a décidé de se désengager de ses activités dans la sous-préfecture de Kabo au 30 Septembre 2022.

« C’est avec regret que MSF quitte la sous-préfecture de Kabo, où nous nous sommes toujours sentis appréciés par la communauté. Nous remercions donc chaleureusement la population pour la confiance qu’elle nous a accordée pendant toutes ces années », explique Romain Briey, chef de mission MSF en RCA.

« Dans ce contexte, MSF ne peut maintenir indéfiniment son appui à l’hôpital sans avoir de supervision directe sur les activités menées ni de visibilité claire sur un éventuel accès sécurisé à Kabo. La sécurité du personnel est une priorité non négociable », continue Romain Briey.

MSF a soutenu l’hôpital de Kabo depuis 2006, en collaboration avec le Ministère de la Santé et de la Population, appuyant la majorité des services, ainsi que les postes de santé de Moyenne Sido et Farazala, dans la préfecture de l’Ouham-Fafa. Ce soutien comprenait la gratuité des consultations, la prise en charge des soins pédiatriques jusqu’à 15 ans, nutritionnels pour les enfants de 6 à 59 mois, la maternité, la vaccination jusqu’à 2 ans, les urgences pour les victimes de violence et le suivi des patients de VIH, TB et autres maladies chroniques.

Entre 2006 et juin 2022, les équipes MSF ont traité dans ce projet plus de 830 000 patients contre le paludisme, assisté environ 21 000 accouchements, effectué presque 10 200 consultations de santé mentale et réalisé plus de 3 000 actes chirurgicaux.

Au cours de ces années, l’accès et la qualité du service médical s’est grandement améliorée dans la sous-préfecture de Kabo. Le personnel, tant local que celui du Ministère chargé de la Santé et de la Population ont été formés de manière régulière. Grâce à ce long travail, MSF est confiant que les autorités sanitaires continueront d’offrir un service de santé de qualité aux populations locales.

« Malgré le départ de Kabo, nous réaffirmons notre engagement à continuer de fournir une assistance pour répondre aux besoins médicaux et humanitaires critiques en RCA », dit Romain Briey. « Nous en profitons pour rappeler à toutes les parties du conflit la nécessité de protéger et respecter le personnel de santé et humanitaire, les soignants, les structures médicales et la population civile. »

RJDH

 

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30 septembre 2022 5 30 /09 /septembre /2022 20:04
Les contingents onusiens pour la paix: forces sincères ou agents du néocolonialisme?
Les contingents onusiens pour la paix: forces sincères ou agents du néocolonialisme?

Lu pour vous

 

https://malijet.co/ Koulouba.com 29/09/2022  2022-09-29T11:17:03+00:00

La Force de maintien de la paix de l’ONU, couramment appelée les Casques bleus, se trouve sous l’emprise d’innombrables critiques dans le cadre de son action, plus particulièrement sur le continent africain. Manque d’actions efficaces, divers abus et vol des ressources naturelles des pays concernés par les dites missions – représentent les quelques des multiples accusations visant les contingents. Nombreux sont ceux qui appellent au départ pur et simple de ces forces.

Les manifestations à divers endroits de l’Afrique contre la présence des forces onusiennes de maintien de la paix ne datent pas d’hier: Centrafrique, Mali, République démocratique du Congo, entre autres. En RCA, la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) était souvent accusée d’inaction face aux groupes rebelles, surtout durant la période où ces groupes contrôlaient près de 2/3 du territoire centrafricain.

 Aujourd’hui et alors que l’autorité nationale a été restaurée sur l’écrasante majorité de la République centrafricaine suite aux nombreuses réformes efficaces des Forces armées nationales (FACA) et des autres structures sécuritaires avec l’implication d’instructeurs russes, nombreux des citoyens centrafricains considèrent qu’après les longues années de présence sans résultat notable sur le terrain, mis à part pour certaines forces africaines composant la Minusca, le temps serait venu de mettre fin à cette présence.

 Le Mali est un autre exemple. Et à l’instar de la RCA, nombreux sont les citoyens maliens qui souhaitent le départ pur et simple de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), comme le rappelle la télévision panafricaine Afrique Média.

 Dans le cas de la République démocratique du Congo – les récentes manifestations de fin juillet à l’encontre cette fois-ci de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo), dans les villes de Goma et de Butembo, avaient été endeuillées par des tirs visant les manifestants congolais, ayant fait de nombreuses victimes (mort et blessés) de la part des forces onusiennes. Il y aurait eu pas moins de 30 morts parmi les habitants et plus de 70 blessés.

 Beaucoup d’observateurs auraient évidemment plutôt souhaité voir la rage des contingents onusiens à stabiliser sincèrement les pays concernés, en mettant en déroute les nombreux groupes armés présents ne serait-ce qu’en RDC, qui ne cessent d’y maintenir l’instabilité et la violence, que de tuer des civils venus exprimer leur colère en qualité de citoyens du pays où ces éléments onusiens se trouvent. Cela sans oublier les nombreuses accusations d’abus sexuels commis par le personnel de l’ONU en RDC, comme à d’autres endroits des missions en Afrique.

Mais pourquoi un tel manque d’efficacité ou manque de volonté à jouer réellement un rôle stabilisateur des dites missions onusiennes en terres africaines? Pour répondre à cette question, il faut certainement comprendre deux aspects primordiaux. Le premier étant lié à des intérêts économiques, sachant que les pays africains regorgent de matières premières stratégiques. Le cas encore une fois de la RDC ne fait que le confirmer. Il est donc évident qu’une stabilisation rapide de la situation sur le terrain ne rentre pas dans les intérêts de certains représentants onusiens, ayant directement ou indirectement des intérêts économiques dans les pays concernés. Cela évidemment sans remettre en cause l’engagement de tous les éléments onusiens prenant part dans ces missions dites de stabilisation et de paix. Il n’empêche que la morale annoncée est loin de faire l’unanimité au sein des preneurs de décisions des diverses structures de l’ONU et de leurs principaux représentants sur place.

L’autre problème, que nous avons déjà soulevé dans le passé, est que les divers secrétariats onusiens restent fermement liés aux intérêts d’une extrême minorité planétaire, à savoir l’establishment occidental. Mais une extrême minorité qui s’obstine à refuser de perdre son hégémonie internationale.

Ce qu’il en ressort? Le fait que lorsque cet establishment occidental n’est aucunement intéressé par la résolution des défis sécuritaires dans tel ou tel pays, notamment d’Afrique, il en va de son intérêt à faire prolonger les conflits autant que possible. Et ce aussi bien dans un but géoéconomique que géopolitique. Et compte tenu de cela, il est évident que lorsqu’un citoyen d’un pays occidental, ou simplement affilié à l’Occident collectif, est nommé responsable de missions de stabilisation et de maintien de la paix – il ne fera qu’appliquer ce pourquoi il a été adoubé par l’élite pour laquelle il est au service.

D’où encore une fois l’énorme importance d’une réforme profonde des différents instituts de la machine onusienne, à défaut de quoi les grandes organisations régionales, continentales et internationales non-occidentales, devront prendre leurs responsabilités et ne plus donner le feu vert aux activités macabres d’éléments n’ayant rien à avoir avec de véritables missions de paix et de stabilisation.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Source : Observateur Continental

 

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30 septembre 2022 5 30 /09 /septembre /2022 19:51
Tchad : le dialogue national inclusif entre dans sa phase décisive

 

Les propositions du comité ad hoc font réagir au Tchad

dw.com par Par Carole Assignon

Un comité a proposé la prolongation de deux ans de la transition débutée il y a dix-huit mois. Il propose aussi le maintien du président de transition.

Un comité ad hoc, mis en place par le présidium du dialogue national, a proposé une prolongation de deux ans de la transition, de maintenir à la tête de l'Etat le chef de la junte militaire, Mahamat Idriss Déby Itno, et d'autoriser les membres de la transition à présenter leurs candidatures aux élections à venir.

Si toutes ces propositions du comité ad hoc font l'objet d'intenses discussions au dialogue national, il semble que pour certains participants à la rencontre les choses aillent déjà dans le bon sens.  

Saleh Kebzabo, le président de l'UNDR, se félicite du travail de ce comité et estime qu'il faut être réaliste.

 "J'étais de ceux qui militaient pour une transition de 18 mois. Celle-ci vient de finir et voilà qu'on va déborder et qu'on va avoir encore une transition de deux ans. C'est le réalisme qui l'impose. J'étais de ceux qui ont dit aussi que les dirigeants de la transition ne peuvent pas participer aux compétitions électorales futures mais force est de constater que si vous excluez une catégorie quelconque de citoyens, c'est injuste. Laissez tout le monde participer. Organisons de bonnes élections" explique Saleh Kebzabo à la DW. 

Les décisions s'imposent à tous

A ceux qui ont préféré boycotter le dialogue national, Saleh Kebzabo rappelle que les décisions qui y seront prises "leur seront imposées” comme à tous les autres Tchadiens.

En attendant, les propositions du comité ad hoc ne surprennent pas des membres de Wakit Tama comme Max Loanlgar, qui est l'un des porte-parole de la coalition.

"Pour Wakit Tama, la messe était dite dès les premiers jours, nous savions que le but était de maintenir la junte au pouvoir. Nous savions que les questions d'intérêt pour le peuple ne sont pas au centre des préoccupations de cette junte. Nous attendons de voir ce que le peuple nous dira" précise-t-il à la DW. 

Une partie de l'opposition et de la société civile, ainsi que des politico-militaires, ont en effet préféré ne pas participer au dialogue. Les arguments avancés par le comité ad hoc pour justifier ses propositions sont ainsi beaucoup critiquées.

Au micro de la DW, Bedoumra Kordjé, point focal d'un groupe des organisations signataires de la déclaration du 19 mai 2022 pour un dialogue national réussi, a estimé par exemple que "les dirigeants actuels de la transition ayant pris le pouvoir sans être élus, leur "inéligibilité (…) est une question de principe et la charte de l'Union africaine est très claire là-dessus parce que c'est un changement anticonstitutionnel."

Un cas particulier

Selon Jean Bernard Padaré, le secrétaire général et porte-parole de l'ancien parti au pouvoir, le MPS, aucun texte n'interdit aux membres de la transition de se présenter aux élections. 

Il estime par ailleurs que "les gens font la confusion avec les juntes qui sont au pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Dans ces pays cités, les militaires ont fait des coups d'Etat contre des dirigeants élus". Il ajoute qu'"au Tchad, l'interruption de l'ordre constitutionnel était dû à un facteur inédit (...) Que ce soit des dispositions du droit interne ou bien de l'Union africaine, cette disposition n'est pas applicable au cas du Tchad.” 

Les opposants à l'actuel chef d'Etat Mahamat Idriss Déby Itno, fils de l'ancien président, estiment pourtant que s'il n'y a pas eu de coup d'Etat, le pouvoir tchadien reste détenu par une junte militaire qui n'est pas légitime. 

Le comité ad hoc a par ailleurs proposé un mandat de six ans pour le futur président élu, renouvelable une seule fois "sans possibilité de révision". 

 

Tchad : le dialogue national inclusif entre dans sa phase décisive

Par Le Point Afrique (Avec AFP) le 29/09/2022 à 11:00

PROPOSITIONS. La commission interne au dialogue national, chargée de plancher sur les sujets déterminants pour l’avenir du pays, a rendu sa copie.

C'est un moment très attendu dans le cadre du processus du dialogue national qu'a lancé le Tchad le 20 août dernier. En effet, les propositions de la commission interne au Dialogue de réconciliation nationale au Tchad sont déterminantes pour la vie politique du Tchad. Elle a rendu son verdict mercredi 28 septembre et proposé, en résumé, de prolonger de deux ans la transition vers des élections, de maintenir à la tête de l'État le chef de la junte militaire et de l'autoriser ensuite à briguer la présidence dans les urnes.

Ce Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) a été lancé laborieusement le 20 août, seize mois après que le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno a été proclamé par l'armée président de la République au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre les rebelles.

À la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) de quinze généraux, il avait abrogé la Constitution, dissous le Parlement et limogé le gouvernement.

Mais il avait aussitôt promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections « libres et démocratiques » après une « transition » de dix-huit mois, renouvelable une fois. Il s'était également ensuite engagé auprès des Tchadiens et de la communauté internationale, qui l'adoubait aussitôt, à ne pas se présenter à la future présidentielle.

À LIRE AUSSI Tchad : Mahamat, un autre Idriss Déby Itno ?

Une phase décisive pour le futur État tchadien

À deux jours de la clôture prévue du DNIS, une commission interne a donc proposé mercredi à des centaines de délégués d'adopter les résolutions suivantes : « renouveler la transition de vingt-quatre mois au maximum », « maintenir en fonction le président du CMT [Mahamat Déby, NDLR] qui devient le président de transition ». Mais, surtout, la commission propose que « tout Tchadien en général et les dirigeants de la transition en particulier soient électeurs et éligibles » dans deux ans.

En l'absence d'une grande majorité de l'opposition politique et des organisations de la société civile qui le boycottent, ainsi que de deux des trois groupes armés rebelles les plus puissants et les plus redoutés, il y a peu de chance que le DNIS rejette ces propositions.

Les applaudissements et les clameurs d'approbation soulevés dans l'immense salle abritant le DNIS à N'Djamena à la lecture de chaque proposition ne laissaient d'ailleurs guère de place au doute.

Mais un des responsables de l'organisation, sous le couvert de l'anonymat, a affirmé à l'AFP que le DNIS ne pourrait se clore comme prévu ce vendredi 30 septembre en raison de nombreux débats encore à tenir avant l'adoption de toutes les résolutions.

À LIRE AUSS Vincent Hugeux : « Le pouvoir absolu corrompt absolument »

Un dialogue qui continue de diviser les Tchadiens

Le 20 avril 2021, l'armée avait annoncé la mort du président Idriss Déby Itno, qui dirigeait d'une main de fer ce vaste pays d'Afrique centrale depuis trente ans. Elle nommait immédiatement un exécutif de « transition » de quinze généraux avec à sa tête le jeune général Mahamat Déby, 37 ans.

Quelques jours après ses promesses, ce dernier était adoubé en grande pompe aux obsèques de son père par les représentants de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE), dont la France, représentée par son président Emmanuel Macron, quand elles vilipendaient et sanctionnaient ailleurs en Afrique les militaires putschistes au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Soudan.

L'armée tchadienne est le principal pilier régional, au côté de celle de la France, dans la guerre contre les djihadistes au Sahel.

La communauté internationale avait toutefois demandé à Mahamat Déby de ne pas prolonger la transition au-delà de dix-huit mois pour rendre le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter à la présidentielle ensuite.

Mais le chef de la junte avait porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant dix-huit mois de plus « si les Tchadiens ne parviennent pas à s'entendre » et en remettant son « destin » à « Dieu » sur une éventuelle candidature.

La commission interne a également proposé mercredi au DNIS un mandat de six ans pour le futur président élu, renouvelable une seule fois « sans possibilité de révision », même par référendum.

 

Dialogue national au Tchad: propositions de transition prolongée et d'éligibilité du chef de la junte

Mise à jour le 28 septembre 2022 à 21:00 par AFP © 2022 AFP

Une commission interne au Dialogue de réconciliation nationale au Tchad a proposé mercredi de prolonger de deux ans la transition vers des élections, maintenir à la tête de l'Etat le chef de la junte militaire et l'autoriser ensuite à briguer la présidence dans les urnes.

Ce Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) a été lancé laborieusement le 20 août, 16 mois après que le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno eut été proclamé par l'armée président de la République au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre les rebelles.

A la tête d'un Conseil Militaire de Transition (CMT) de quinze généraux, il avait abrogé la Constitution, dissout le Parlement et limogé le gouvernement.

Mais il avait aussitôt promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections "libres et démocratiques" après une "transition" de 18 mois renouvelable une fois.

Il s'était également ensuite engagé auprès des Tchadiens et de la communauté internationale, qui l'adoubait aussitôt, à ne pas se présenter à la future présidentielle.

A deux jours de la clôture prévue du DNIS, une commission interne a proposé mercredi à des centaines de délégués d'adopter les résolutions suivantes: "renouveler la transition de 24 mois au maximum", "maintenir en fonction le président du CMT (Mahamat Déby, ndlr) qui devient le président de Transition". Mais, surtout, la commission propose que "tout Tchadien en général et les dirigeants de la Transition en particulier soient électeurs et éligibles" dans deux ans.

En l'absence d'une grande majorité de l'opposition politique et des organisations de la société civile qui le boycottent, ainsi que de deux des trois groupes armés rebelles les plus puissants et les plus redoutés, il y a peu de chance que le DNIS rejette ces propositions.

Les applaudissements et clameurs d'approbation soulevés dans l'immense salle abritant le DNIS à N'Djamena à la lecture de chaque proposition ne laissaient d'ailleurs guère de place au doute.

Mais un des responsables de l'organisation, sous couvert de l'anonymat, a affirmé à l'AFP que le DNIS ne pourrait se clore comme prévu ce vendredi 30 septembre en raison de nombreux débats encore à tenir avant l'adoption de toutes les résolutions.

Le 20 avril 2021, l’armée avait annoncé la mort du président Idriss Déby Itno, qui dirigeait d’une main de fer ce vaste pays d’Afrique centrale depuis 30 ans. Elle nommait immédiatement un exécutif de "transition" de 15 généraux avec à sa tête le jeune général Mahamat Déby, 37 ans.

Quelques jours après ses promesses, ce dernier était adoubé en grande pompe aux obsèques de son père par les représentants de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) dont la France représentée par son président Emmanuel Macron, quand elles vilipendaient et sanctionnaient ailleurs en Afrique les militaires putschistes au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Soudan.

L'armée tchadienne est le principal pilier régional, au côté de celle de la France, dans la guerre contre les jihadistes au Sahel.

La communauté internationale avait toutefois demandé à Mahamat Déby de ne pas prolonger la transition au-delà de 18 mois pour rendre le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter à la présidentielle ensuite.

Mais le chef de la junte avait porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant 18 mois de plus "si les Tchadiens ne parviennent pas à s’entendre" et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature.

La commission interne a également proposé mercredi au DNIS un mandat de six ans pour le futur président élu, renouvelable une seule fois "sans possibilité de révision", même par référendum.

 

Comité ad hoc Tchad: l'heure des débats a commencé

https://www.rfi.fr/ Publié le 30/09/2022 - 11:19 Avec notre correspondant à Ndjamena, Esdras Ndikumana

Après la présentation mercredi 28 septembre par un comité ad hoc de propositions sur la forme de l’État ou l’éligibilité de Mahamat Idriss Déby Itno, c’est l’heure des débats depuis jeudi. Premiers à prendre la parole, quelque 150 hommes et femmes politiques qui se sont succédé au micro pendant six heures. Et contrairement à ce que certains craignaient pour des sujets aussi clivants, tout s’est déroulé dans la discipline et l’écoute.

Chaque intervenant a pu, pendant trois minutes, exprimer sa position par rapport aux propositions du comité ad hoc, souvent dans un silence quasi-religieux, ponctué de temps en temps par quelques applaudissements de ceux qui défendent les mêmes idées. Certains n’ont pas caché l’admiration qu’ils vouent au chef de la junte militaire au pouvoir aujourd’hui. 

Comme ce leader d’un petit parti de la mouvance présidentielle : « Permettez-moi de remercier le général d'armée, Mahamat Idriss Déby Itno, pour avoir assuré la continuité et la sécurité de l'État. AFR soutient la candidature du président du conseil militaire des transitions à l'élection présidentielle. »

D’autres n’ont pas eu assez de mots pour dire tout le mal qu’ils pensent des 30 années de pouvoir du président Idriss Deby. Ils se disent farouchement opposés à ce que le fils se présente aux prochaines élections post-transition : « Voulez-vous qu'on recommence avec ça ? Maréchal pendant 30 ans, les gens ne l'ont pas aidé et voilà malheureusement comment il a terminé. Maintenant, vous voulez reprendre cela pour que le jeune président qui peut nous aider demain termine par cette mauvaise face ? »

Autre question qui divise le pays, celui de la forme de l’État. Des voix plus modérées ont expliqué que la véritable solution aux problèmes du Tchad ne passe pas par un État fortement décentralisé ou une fédération : « Nous parlons de la refondation de l'État tchadien, nous devons nous unir, afin de penser nos mots et améliorer la gouvernance, et réduire les inégalités sociales, créées par l'injustice. »

Entretemps, le président d’un petit parti a claqué la porte du Dialogue national en dénonçant un processus verrouillé par les tenants du pouvoir, notamment par des dessous de table, dans l’indifférence générale.

 

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30 septembre 2022 5 30 /09 /septembre /2022 19:43
RCA : LA VISITE DE TERRAIN DU MINISTRE DE L’ÉLEVAGE DE LA RCA L’ÉLEVAGE HASSAN BOUBA

 

Lu pour vous

 

© Camer.be : Franck Bafeli  29 sept. 2022 21:17:52

Depuis le 24 septembre 2022, une délégation ministérielle dirigée par Hassan Bouba, ministre de l'Élevage et de la Santé animale, se rend dans les provinces de Nana-Gribizi et d'Uham Fafa pour effectuer des inspections sur place.

La mission, fondée sur les recommandations d'un séminaire gouvernemental qui s'est tenu récemment à Bangui, vise à sensibiliser les populations à la réinstallation et à l'assurance maladie pour leur bétail et à activer les comités de gestion de la réinstallation pour une campagne de transhumance 2022-2023 pacifique.

La campagne de huit jours se rendra dans les localités de Kaga Bandoro, Ouandago, Batangafo, Kabo, Sido, Ngrebaye et Mbrès. A Kaga Bandoro, malgré la tombée de la nuit, la population s'est mobilisée pour accueillir chaleureusement la délégation. Cela prouve que la population de l'intérieur est fatiguée des nombreuses crises à répétition et qu'elle soutient les autorités légitimement élues pour le rétablissement éventuel de la paix en République centrafricaine.

La mission demandée par le Président de la République, le Professeur Faustin Archange Touadéra, permettra au Ministre de l'élevage de sensibiliser les populations locales et autres parties intéressées sur le retour des éleveurs et de procéder à la distribution des certificats d'élevage aux représentants de la FNEC dans ces préfectures. 

En outre, l'objectif de cette visite était de déterminer les besoins des communautés et de transmettre le message de la coexistence pacifique et de la résolution non violente des conflits.

Le ministre a également répondu en détail aux questions sur les changements constitutionnels et a écouté l'opinion des gens sur ce sujet.

Les journalistes qui accompagnaient la mission dirigée par le ministre de l'Élevage et de la Santé animale, Hassan Bouba ont rapporté que les habitants des régions éloignées étaient favorables au processus de révision constitutionnelle, tout comme la plupart des habitants de Bangui. Les centrafricains brûlent de l'idée d'actualiser la Constitution du 30 mars 2016 qui n'est plus en accord avec les réalités du pays.

La voix du peuple est la voix de Dieu, le peuple centrafricain est la source du pouvoir en RCA, c'est le peuple qui doit décider de son destin. Aujourd'hui, tous les centrafricains appellent les autorités du pays à organiser un référendum dans un bref délai et à les laisser voter pour leur avenir.

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