Rentrée scolaire: des déplacés du site de l’école St-Jean dans le 2e arr. de Bangui demandent de l’aide pour déguerpir
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 27 septembre 2022 14:09
A la veille de la rentrée scolaire, les sinistrés des quartiers affectés par les inondations et qui occupent les établissements scolaires, ne savent où aller. C’est le cas de ceux qui occupent les salles de classes de l’école St-Jean de Bruxelles dans le 2e arr. de Bangui. Ces derniers disent ne pas savoir comment quitter les lieux. Ils demandent au gouvernement de les aider à libérer l’établissement.
Ce sont plusieurs dizaines de ménages qui occupent encore 15 salles de classe à l’Ecole St-Jean de Bruxelles dans le 2e arr. de Bangui. A l’intérieur, nattes, matelas, marmites, assiettes, fauteuils, bancs, mortiers, habits et moustiquaires sont suspendus aux fenêtres ou au tableau. Des bois de chauffage sont installés en vrac. Sous les vérandas, quelques adultes, l’air pensif, se reposent ou partagent un repas insignifiant.
En contraste avec ce décor désolant, règne une atmosphère différente avec les enfants. Détachés des soucis de leurs parents, ils jouent au « ngbaba », un jeu semblable au hockey. Vivant dans des conditions difficiles, les sinistrés ne savent quoi faire alors que les responsables de l’école, leur demandent de quitter les lieux car, la rentrée des classes s’approche. Certains sinistrés s’en plaignent.
« Si rien n’est fait, nous resterons dans l’école »
"Le président de l’APE nous demande de libérer l’école d’ici le 26 septembre 2022. Au cas contraire, il fera appel aux forces de sécurité et aux autorités de venir nous déguerpir. Avec les enfants, où est-ce que nous allons nous installer ? C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de venir à notre secours. Si rien n’est fait, nous resterons dans l’école. Et s’ils veulent venir nous tuer tous, ils n’ont qu’à le faire" s’est révoltée Madeleine Ilangou, mère de 8 enfants et grand-mère.
De leur côté, les responsables de l’école s’abstiennent de tous commentaires sur ce problème comme leurs chefs hiérarchiques leur ont exigé. Cependant, le ministère de l’Action humanitaire, annonce une assistance d’ici à la fin de la semaine prochaine.
"D’ici la rentrée des classes, c’est-à-dire, d’ici le 3 octobre 2022, le gouvernement va les assister avec le strict minimum pour qu’il y ait un départ apaisé afin de permettre à nos enfants de reprendre les classes normalement. Une bâche, une couverture, un jeu de moustiquaire, une natte. C’est le strict minimum pour aller dormir et se protéger" a annoncé Georges Antoine Maximilien Mbaga, Directeur de cabinet au ministère de l’Action humanitaire.
Pendant que les occupants de l’école Saint-Jean sont sommés de quitter les lieux, d’autres sinistrés se font encore enregistrés. Ce sont ceux des secteurs Yapélé et CICI au bord de l’Oubangui qui ont fui le débordement de la rivière.
Centrafrique : le gouvernement "prend acte" de la décision de la Cour constitutionnelle
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 27 septembre 2022 08:41
Trois jours après la décision de la Cour constitutionnelle annulant la procédure de rédaction d’une nouvelle Constitution, le gouvernement sort de son silence. Lors d’un point de presse ce lundi 26 septembre à son cabinet, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ghislain Serge Djorie, a indiqué que l’exécutif a pris acte de cette décision de la justice.
La décision rendue par la Cour constitutionnelle le 23 septembre dernier, annulant la procédure de rédaction d’une nouvelle constitution, a divisé l’opinion publique. Les soutiens de ce projet dénoncent une décision injuste tandis que l’opposition estime que le droit a été dit.
C’est finalement ce 26 septembre que le gouvernement s’est officiellement prononcé sur la décision de la Cour constitutionnelle. A en croire Serge Ghislain Djorie, son porte-parole, cette décision de justice démontre à suffisance que la justice est totalement indépendante de l’exécutif.
« Au niveau du gouvernement, nous la saluons »
"La décision de la Cour constitutionnelle montre à suffisance qu’il n’y a aucune ingérence de l’exécutif dans les affaires juridiques du pays. Cette décision, au niveau du gouvernement, nous la saluons. Cela prouve que la République centrafricaine est un état de droit. C’est un non-évènement. Ainsi, nul n’a le droit de faire pression sur la justice" a affirmé Serge Ghislain Djorie, ministre de Communication et porte-parole du gouvernement.
Plus de débats autour de la question
Pour le membre du gouvernement, la justice a rendu sa décision. Ainsi, qualifiant cette décision d’un « non-événement », M. Djorie pense qu’il est hors de question que quiconque en fasse un « sujet de tension ».
« Passons à autre chose »
"Il ne faut pas faire de l’amalgame. La justice a travaillé, elle a rendu sa décision. Il ne faut pas faire de ça un sujet de tensions. Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas de nos compatriotes jugés par les autres tribunaux ? J’ai appelé les responsables de tous les médias pour leur dire de ne pas commenter cette décision. Passons à autre chose" a martelé le porte-parole du gouvernement.
Radio Ndeke Luka dans le viseur
Sur ce sujet, en recevant ce lundi 26 septembre 2022, à son cabinet les responsables de Radio Ndeke Luka, le ministre de la Communication leur a intimé l’ordre de ne plus traiter les sujets liés au projet de la rédaction d’une nouvelle constitution tout en menaçant de fermer la station si cette dernière continuait à le faire. Tout ceci, sur fonds de menaces et d’intimidations proférées par le membre du gouvernement.
Pour sa part, Radio Ndeke Luka dénonce l’attitude du ministre Serge Ghislain Djorie. Laquelle viole les principes de la liberté de la presse dans un état démocratique. Elle dénonce, par ailleurs, le fait que M. Djorie se soit, plusieurs fois, substitué au Haut Conseil de la Communication pour proférer des menaces contre Radio Ndeke Luka et ses agents.
Centrafrique : plus de 20 hectares de champs inondés dans le secteur Sakaï dans la commune de Bimbo 3
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 27 septembre 2022 14:14
Les inondations ne font pas seulement des sinistrés mais, risque d’affamer des familles pour ne pas dire des villages entiers. Face à la destruction de leurs champs, plus de 20 hectares, par les eaux, les agriculteurs des villages Sakaï 1, 2, 3, 4 et 5 dans la commune de Bimbo 3, appellent à l’aide. En cause, les dernières pluies qui se sont abattues sur Bangui et sa périphérie.
Au village Sakaï 3, une cultivatrice se fait aider par son garçon dans sa plantation de riz complètement inondée. C’est la désolation pour cette agricultrice qui assiste impuissamment à la destruction des fruits de son labeur.
« J’ai tout perdu »
" Je me prépare à planter le riz mais les pépinières sont toutes détruites par les inondations. Je suis en train de faire un barrage mais cela ne tient pas. Je ne peux rien faire actuellement, j’ai tout perdu" s’est plainte Ndakala, une mère de famille.
Angèle, une autre cultivatrice, qui nourrit au moins 20 personnes, regarde avec beaucoup de regret son champ de manioc envahi par les eaux.
"Les tubercules sont déjà murs. Malheureusement, le champ est inondé et on ne peut pas les récolter. Certainement, ils vont pourrir dans l’eau. Aucune plantation n’est épargnée. Tout est dans l’eau" a regretté Angèle.
A quelques centaines de mètres de là, le village Sakaï 4 n’est pas épargné. Cette cultivatrice de patates douces a, elle aussi, tout perdu. Elle s’apprête pour la prochaine saison.
"Ce sont des feuilles de patate douce. Je les ai apportées de la maison. Je veux un endroit où les planter mais, mon champ de patate qui est prêt depuis 2 mois, est inondé. Il n’y a plus rien à faire. Pour le moment, je prépare la prochaine saison " a fait savoir Charlotte, une productrice de patates douces.
Besoin de semences et d’engrais
Face à cette situation catastrophique, les responsables de la coopérative des riziculteurs de Sakaï appellent à l’aide.
"On lance cet appel au gouvernement et aux partenaires. Trouver des semences pour les mettre à la disposition des coopératives est difficile pour nous. Même les engrais que nous avons eu à faire les bandages sont partis dans l’eau. Si rien n’est fait, cela risque d’impacter les vivres de la population parce que c’est Sakaï qui ravitaille Bangui en riz, en produits maraîchers et autres" a plaidé Georges Marandji, président du conseil d’administration de la Coopérative des riziculteurs de Sakaï.
Pour les victimes de ces inondations, il leur est difficile de trouver à manger car elles n’ont plus de champs. Selon nos constats, de Sakaï 1 à 5, plus de 20 hectares de plantations de manioc, de riz et bien d’autres cultures sont détruites par les inondations. Jusque-là, ces agriculteurs n’ont encore reçu aucune aide.