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28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 18:27
Le Tchad annonce le versement de 10 milliards de FCFA aux victimes d'Habré
Le Tchad annonce le versement de 10 milliards de FCFA aux victimes d'Habré

 

https://www.rfi.fr/ Publié le 28/09/2022 - 16:53

La présidence tchadienne vient de donner instruction au ministre des Finances d'apporter sa contribution au Fonds fiduciaire chargé d’indemniser les victimes des années Hissène Habré. Le gouvernement a annoncé le versement de 10 milliards de francs CFA en attendant de savoir où en est l'Union africaine dans la mise en place de ce Fonds fiduciaire.

Cinq ans après la condamnation de l’ancien dictateur aujourd’hui défunt, les trois associations se désespèrent de voir les victimes toucher enfin les indemnités promises, même si elles reconnaissent que « quelques petits pas » qui ont été faits au cours des deux dernières années.

L’Union africaine qui chapeaute le Fonds fiduciaire lui a alloué une somme de 5 millions de dollars. De son côté, le gouvernement tchadien a mis depuis l’année passée un immeuble à disposition du secrétariat de ce Fonds, et il s’est engagé depuis une dizaine de jours à alimenter ce panier d’un premier apport de 10 milliards de francs CFA, quelque 15 millions de dollars américains. Mais impossible pour le moment de dire si oui ou non cet argent a déjà été débloqué.

Hawa Gamane, qui dirige l’une des trois associations des victimes de Hissène Habré se dit satisfaite par la décision du gouvernement tchadien, « un exemple pour tous les autres bailleurs », dit-elle, en rappelant que « on est encore loin du compte ». Ce sont au total quelque 150 millions de dollars qui doivent réunis en vue d’indemniser les victimes du régime Habré.

C’est un acte hautement responsable de la part du gouvernement.

Clément Abaïfouta, fondateur de l'Association des victimes Hissene Habre

« C’est une honte »

Ces trois associations, qui assurent avoir déjà recensé plus de 1 600 morts parmi ces victimes depuis le procès Habré appellent l’Union africaine à agir au plus vite, « avant qu’il ne soit trop tard ». « C’est une honte, le Conseil d’administration a été créé depuis l’année passée, mais il n’a pas encore ténu sa première réunion officielle », a fustigé Clément Abaïfouta. Aucun responsable de l’organisation africaine n’a voulu réagir.

Hissène Habré, l’ancien président qui a dirigé le pays de 1982 à 1990, et dont le régime a fait plus de 40 000 morts, avait été condamné en 2017 à la perpétuité pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il est mort en août 2021 à Dakar, à 79 ans.

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Centrafrique-Presse.com
28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 18:17
Procès du Centrafricain Abdel Kani devant la CPI: pas de crimes de guerre, affirme la défense

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le 28/09/2022 - 04:04 Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

Au deuxième jour du procès de Mahamat Saïd Abdel Kani devant la Cour pénale internationale à La Haye, la parole était à la défense. L’ex-commandant de la Seleka est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre avril et août 2013, alors qu’il était de facto à la tête de l’Office central de répression du banditisme (OCRB). Il plaide « non coupable » des sept chefs d’accusation portés contre lui. 

À l’époque des crimes reprochés, la Centrafrique vivait dans « le chaos et la criminalité », pas dans la guerre, ont affirmé les avocats de la défense. Les défenseurs de l’accusé s’appuient sur des analyses faites par le CICR et l’ONU. Pour conclure que si le pays n’était pas en guerre, il n’y a donc pas de crimes de guerre. Maitre Jennifer Naouri a reproché à l’accusation une vision simpliste de la situation en 2013. 

« Nous démontrerons lors du procès que les thèses de l’accusation s’éloignent de la réalité centrafricaine et que tout son édifice est bâti sur du sable, des fausses prémisses, des a priori, des amalgames historiques, culturels et politiques. » 

Pour Mahamat Saïd, la Seleka n’était pas organisée, elle ne disposait pas d’une chaîne de commandement, comme l’a expliqué maître Naouri : « La supposée ou présupposée Seleka n’existe pas comme un groupe structuré, organisé et si elle n’existe pas comme un groupe structuré et organisé, elle ne peut pas prendre part à un conflit armé et elle ne peut pas se muer en structure étatique. »

Selon les avocats, les acteurs de cette coalition de partis politiques ne pouvaient donc pas avoir élaboré de concert une politique pour commettre des crimes contre l’humanité. 

Le procès se poursuivra jeudi matin avec l’audition du premier témoin du procureur. 

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Centrafrique-Presse.com
27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 21:16
Devant la CPI, l'ex-commandant de la Seleka Mahamat Saïd Abdel Kani plaide non coupable

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le : 26/09/2022 - 20:52  Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

L’ex-commandant de la Seleka est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, commis entre avril et août 2013. À l’époque, il dirigeait l’Office central de répression du banditisme à Bangui où de nombreux détenus auraient été torturés.

Debout face aux trois juges, Mahamat Saïd Abdel Kani a plaidé « non coupable » des sept chefs d’inculpation avant de laisser la parole au procureur. L’accusation a détaillé son dossier. Le rôle d’intermédiaire de Mahamat Saïd, qui répercutait les ordres émis par le chef Nourredine Adam aux miliciens présents à l’Office central de répression du banditisme (OCRB). Les détenus y étaient enfermés dans des conditions effroyables, souvent battus et parfois torturés. Ils étaient tous ciblés pour leur soutien supposé au président renversé François Bozizé

Pour le procureur Karim Khan, ces actes font partie d’un plan plus large destiné à conserver le pouvoir.  « Les charges d’emprisonnement, de persécution, de torture sont les conséquences d'actes répétés. C'est une violence ancrée entre les anti-balaka et la Selekaa déclaré Karim Khan. C'est une tragédie de tant de pays et c'est certainement la tragédie de la République centrafricaine, que ces groupes focalisés pour le pouvoir et non pour l'intérêt du peuple qui, bien trop souvent, a été rattrapé ou pris pour cible et a souffert, comme un pion dans un jeu plus large. »

Les représentants des victimes admises au dossier ont ensuite pris la parole. Une vingtaine de victimes sont enregistrées dans cette affaire. Elles ont connu les cellules et le cachot de l’OCRB, les coups de matraques et pour certaines, l’arbatachar, une méthode de torture approuvée par Mahamat Saïd, selon l’accusation. L’avocate du bureau de représentation des victimes à la Cour a, elle, décrit les séquelles, les handicaps et les cauchemars qui les hantent depuis presque 10 ans. 

Maître Sarah Pellet a aussi évoqué les entraves à la reconstruction. « Outre les séquelles physiques et psychiques, toutes ont besoin de comprendre les raisons de ces traitements inhumains pour essayer de reconstruire leur vie sur de meilleures bases et tenter d’oublier, même si le climat sécuritaire qui prévaut aujourd’hui en Centrafrique ne participe pas à leur bien-être quotidien. En effet, leurs bourreaux d’antan ont été incorporés soit au sein de l’armée, de la gendarmerie et de la police, ou continuent d’occuper de hautes fonctions au sein de l’administration centrafricaine ». « C’est le prix de la paix », aurait dit l’une de ces victimes. 

Si au terme de ce procès, l’accusé est reconnu coupable par les juges, elles pourront demander des réparations. Mais il faudra encore plusieurs années avant que la procédure soit close. En attendant, la parole est désormais à la défense, après quoi, l’accusation pourra appeler à la barre son premier témoin.

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 20:31
L’Allemagne reconnait un génocide en Namibie
L’Allemagne reconnait un génocide en Namibie
L’Allemagne reconnait un génocide en Namibie

 

Lu pour vous

 

By La rédaction de Mondafrique 27 septembre 2022

Un siècle après l’impitoyable répression à laquelle elle s’est livrée contre les peuples autochtones du Sud-Ouest africain lors de la colonisation de l’actuelle Namibie, l’Allemagne a reconnu pour la première fois avoir commis un génocide  contre les populations des Herero et Nama pendant l’ère coloniale. Elle va verser au pays plus d’un milliard d’euros d’aides au développement.

Une entreprise d’extermination engagée alors même que le corps expéditionnaire allemand venait pourtant de briser militairement et définitivement l’insurrection Herero lors de la bataille de Waterberg le 1er août 1904.

Une enquête d’Eric Laffitte

Largement éclipsée par celle de ses concurrents  britanniques et français, l’histoire coloniale allemande en Afrique reste largement méconnue. L’Allemagne fut pourtant présente sur le continent au Togo, au Cameroun, au Rwanda, au Burundi, en Afrique de l’Est (Zanzibar) et encore dans le Sud-Ouest africain (actuelle Namibie).

C’est d’ailleurs bien à Berlin  en 1885 que se tient la fameuse conférence internationale au cours de la laquelle les principales puissances coloniales s’appliquèrent à fixer leurs zones d’influence respectives. 

L’Allemagne demande pardon 

Il y a seulement quelques semaines, en mai 2021, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, demandait publiquement pardon à la Namibie et aux descendants des victimes pour ce que le diplomate reconnaissait être un « génocide ». Soit le massacre planifié il y a un siècle, de 65 000 Héréros et de 20 000 Namas, entre 1904 et 1908.

L’histoire de la présence du Reich allemand sur ce qui correspond à l’actuelle Namibie illustre alors parfaitement la politique coloniale préconisée par Bismarck, à savoir :

« Le marchand doit précéder le soldat.» 

En 1883, un commerçant allemand originaire de Brême, Adolf Lüderitz, acquiert la petite presqu’île d’Angra Pequena auprès d’un chef Nama. Soit 8 kilomètres carrés de côtes inaccessibles formées de dunes orange qui s’étendent à l’infini et bordées par un désert aride. Un territoire si désolé qu’aucun des précédents colonisateurs portugais, anglais, hollandais n’a jamais jugé propice de s’y installer. Ce qui explique aussi que tard dans le siècle, le XIXe, la Namibie reste encore vierge de toute colonisation européenne.

Très vite, Lüderitz, lui, étend significativement ses terres, ce qui tout aussi rapidement, chagrine fortement les Anglais présents en force dans le sud de l’Afrique. Pour se prémunir d’un fâcheux « retour de stick », notre propriétaire terrien se place alors sous la protection du Reich dès le 7 août 1884. Pour la petite histoire signalons que Lüderitz mourra  ruiné sans savoir que le sous-sol dont il est le propriétaire, est gorgé de diamants… 

Ainsi naît la « Deutsch-Südwestafrica », colonie du Sud-Ouest africain allemand, laquelle s’étend sur 835 000 kilomètres carrés et compte environ 3 000 ressortissants allemands en 1902.

Un des premiers administrateurs de la nouvelle colonie se trouve être Heinrich Göring, père du futur bras droit d’Hitler, Herman Göring.

Sur ce même territoire vit une population autochtone, peu nombreuse (environ 300 000 habitants) et dont les deux principaux groupes sont les Namas (40 000) les Héréros (80 000)

 

Appel à l’insurrection

Sur des terres pauvres en ressources et tout particulièrement en eau, les conflits sont récurrents entre fermiers blancs et populations indigènes. Ils s’accroissent encore avec la construction d’une ligne de chemin de fer qui vient couper en deux le territoire des Héréros et pour laquelle les réquisitions de main d’œuvre forcée se multiplient. De même les acquisitions constantes de terres par les colons allemands privent peu à peu les peuples autochtones de moyens de subsistance.

En janvier 1904, Samuel Maharero, un des principaux chefs Héréro, après avoir longtemps entretenu des rapports très étroits avec l’administration coloniale allemande, lance un appel à l’insurrection suite à l’injonction de céder une  nouvelle fois des terres.  

Il peut compter sur 6 000 hommes, armés pour la plupart de fusils. S’en suit le sabotage du chemin de fer, l’incendie de fermes appartenant aux colons, quelques coups de main heureux contre des miliciens  mais aussi une série d’exactions incontrôlées dont sont victimes des civils allemands et parmi eux des femmes et des enfants.

Une impitoyable répression 

L’émotion suscitée en Allemagne conduit alors Berlin à expédier 15 000 hommes en renfort, lesquels débarquent en juin 1904, équipés d’un matériel conséquent, mitrailleuses, canons, pour briser l’insurrection.

Le commandement des troupes allemandes est confié au général Lothar von Trotha, officier confirmé des guerres coloniales et réputé « pour son implacable sévérité dans la répression »*. 

S’ensuit une guerre d’usure. Le pays est quadrillé par un corps expéditionnaire dont la puissance rend vain tout espoir pour les Héréros de l’emporter dans un assaut frontal.

Traqués, les Héréros se réfugient en août sur le plateau de Waterberg. S’y rassemblent 6 à 10 000 combattants, mais aussi leurs familles, femmes et enfants, soit plusieurs dizaines de milliers de civils. Ils s’y trouvent rapidement encerclés, nassés sur trois côtés du plateau, et désormais la proie des bombardements par l’artillerie. Avec pour unique échappatoire le désert du Kalahari.Fuyant les obus, plusieurs milliers vont y mourir de faim ou de soif.

Et d’autant plus que Von Trotha fait détruire ou empoisonner les puits autour du périmètre qui borde la nasse.

« L’armée » Héréro en tant que telle a dès lors cessé d’exister. Cela n’apaise pas pour autant la fureur répressive de Von Trotha qui, le 2 octobre 1904, publie un décret aux forts accents génocidaires : « A l’intérieur de la frontière allemande, tout Héréro, avec ou sans fusil, avec ou sans bétail, sera fusillé. Je n’accepte plus ni femme ni enfant, je les renvoie à leur peuple ou fais tirer sur eux. Telles sont mes paroles au peuple héréro ». 

Signé : « le grand général du Puissant Empereur. Von Trotha ».

Camps de concentration

Ce décret terrible qui autorise la liquidation des civils, des femmes et des enfants ne dissuade pourtant pas les Namas d’appeler à leur tour à l’insurrection dès le lendemain.

Sans plus d’espoir de succès. Ils sont écrasés à leur tour lors de la bataille de Swartfontein le 15 janvier 1905. Les survivants fuient vers le désert du Kalahari…

Pendant quelques mois, une guérilla sporadique perdure. C’est alors que fidèle à ses principes, Von Trotha (inspiré par le traitement appliqué par les Britanniques au Boers) met en place une demi-douzaine de camps de concentration où sont parqués dans des conditions inhumaines les Héréros et Namas ayant survécu aux bombes et au Kalahari.

20 à 25 000 hommes, femmes, enfants soumis au travail forcé seront internés dans ces camps où les détenus se voient imposer un tatouage sur le bras. Ainsi, le sigle « GH », pour « Gefangener Herero » (prisonnier héréro). En 1908, la « pacification » est achevée. Ce dont témoigne le « pardon » accordé aux rebelles par l’Empereur Guillaume II le jour de son anniversaire…

On estime que 65 000 Héréros (sur 80 000) et 20 000 Namas (sur 40 000) ont trouvé la mort lors de cette impitoyable campagne de répression. Soit respectivement 80 % et 40 % de ces deux peuples du Sud-Ouest africain.

* (La vidéo de déclaration publique du ministre allemand Heiko Maas est consultable ici :

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/other/«nous-allons-demander-pardon-à-la-namibie»-lallemagne-reconnaît-un-génocide-contre-les-hereros-et-les-namas/vi-AAKtZcn)

* L’épopée coloniale allemande. De Sylvain Roussillon. Via Romana éditions. 2021

 

 

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 20:18
Nouvelles nationales sur RNL
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Rentrée scolaire: des déplacés du site de l’école St-Jean dans le 2e arr. de Bangui demandent de l’aide pour déguerpir

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 27 septembre 2022 14:09

A la veille de la rentrée scolaire, les sinistrés des quartiers affectés par les inondations et qui occupent les établissements scolaires, ne savent où aller. C’est le cas de ceux qui occupent les salles de classes de l’école St-Jean de Bruxelles dans le 2e arr. de Bangui. Ces derniers disent ne pas savoir comment quitter les lieux. Ils demandent au gouvernement de les aider à libérer l’établissement. 

Ce sont plusieurs dizaines de ménages qui occupent encore 15 salles de classe à l’Ecole St-Jean de Bruxelles dans le 2e arr. de Bangui. A l’intérieur, nattes, matelas, marmites, assiettes, fauteuils, bancs, mortiers, habits et moustiquaires sont suspendus aux fenêtres ou au tableau. Des bois de chauffage sont installés en vrac. Sous les vérandas, quelques adultes, l’air pensif, se reposent ou partagent un repas insignifiant.

En contraste avec ce décor désolant, règne une atmosphère différente avec les enfants. Détachés des soucis de leurs parents, ils jouent au « ngbaba », un jeu semblable au hockey. Vivant dans des conditions difficiles, les sinistrés ne savent quoi faire alors que les responsables de l’école, leur demandent de quitter les lieux car, la rentrée des classes s’approche. Certains sinistrés s’en plaignent.

« Si rien n’est fait, nous resterons dans l’école »

"Le président de l’APE nous demande de libérer l’école d’ici le 26 septembre 2022. Au cas contraire, il fera appel aux forces de sécurité et aux autorités de venir nous déguerpir. Avec les enfants, où est-ce que nous allons nous installer ? C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de venir à notre secours. Si rien n’est fait, nous resterons dans l’école. Et s’ils veulent venir nous tuer tous, ils n’ont qu’à le faire" s’est révoltée Madeleine Ilangou, mère de 8 enfants et grand-mère.

De leur côté, les responsables de l’école s’abstiennent de tous commentaires sur ce problème comme leurs chefs hiérarchiques leur ont exigé. Cependant, le ministère de l’Action humanitaire, annonce une assistance d’ici à la fin de la semaine prochaine.

"D’ici la rentrée des classes, c’est-à-dire, d’ici le 3 octobre 2022, le gouvernement va les assister avec le strict minimum pour qu’il y ait un départ apaisé afin de permettre à nos enfants de reprendre les classes normalement. Une bâche, une couverture, un jeu de moustiquaire, une natte. C’est le strict minimum pour aller dormir et se protéger" a annoncé Georges Antoine Maximilien Mbaga, Directeur de cabinet au ministère de l’Action humanitaire.

Pendant que les occupants de l’école Saint-Jean sont sommés de quitter les lieux, d’autres sinistrés se font encore enregistrés. Ce sont ceux des secteurs Yapélé et CICI au bord de l’Oubangui qui ont fui le débordement de la rivière.

 

 

Centrafrique : le gouvernement "prend acte" de la décision de la Cour constitutionnelle

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 27 septembre 2022 08:41

Trois jours après la décision de la Cour constitutionnelle annulant la procédure de rédaction d’une nouvelle Constitution, le gouvernement sort de son silence. Lors d’un point de presse ce lundi 26 septembre à son cabinet, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ghislain Serge Djorie, a indiqué que l’exécutif a pris acte de cette décision de la justice.

La décision rendue par la Cour constitutionnelle le 23 septembre dernier, annulant la procédure de rédaction d’une nouvelle constitution, a divisé l’opinion publique. Les soutiens de ce projet dénoncent une décision injuste tandis que l’opposition estime que le droit a été dit. 

C’est finalement ce 26 septembre que le gouvernement s’est officiellement prononcé sur la décision de la Cour constitutionnelle. A en croire Serge Ghislain Djorie, son porte-parole, cette décision de justice démontre à suffisance que la justice est totalement indépendante de l’exécutif.

« Au niveau du gouvernement, nous la saluons »

"La décision de la Cour constitutionnelle montre à suffisance qu’il n’y a aucune ingérence de l’exécutif dans les affaires juridiques du pays. Cette décision, au niveau du gouvernement, nous la saluons. Cela prouve que la République centrafricaine est un état de droit. C’est un non-évènement. Ainsi, nul n’a le droit de faire pression sur la justice" a affirmé Serge Ghislain Djorie, ministre de Communication et porte-parole du gouvernement.

Plus de débats autour de la question

Pour le membre du gouvernement, la justice a rendu sa décision. Ainsi, qualifiant cette décision d’un « non-événement », M. Djorie pense qu’il est hors de question que quiconque en fasse un « sujet de tension ».

« Passons à autre chose »

"Il ne faut pas faire de l’amalgame. La justice a travaillé, elle a rendu sa décision. Il ne faut pas faire de ça un sujet de tensions. Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas de nos compatriotes jugés par les autres tribunaux ? J’ai appelé les responsables de tous les médias pour leur dire de ne pas commenter cette décision. Passons à autre chose" a martelé le porte-parole du gouvernement.

Radio Ndeke Luka dans le viseur

Sur ce sujet, en recevant ce lundi 26 septembre 2022, à son cabinet les responsables de Radio Ndeke Luka, le ministre de la Communication leur a intimé l’ordre de ne plus traiter les sujets liés au projet de la rédaction d’une nouvelle constitution tout en menaçant de fermer la station si cette dernière continuait à le faire. Tout ceci, sur fonds de menaces et d’intimidations proférées par le membre du gouvernement.

Pour sa part, Radio Ndeke Luka dénonce l’attitude du ministre Serge Ghislain Djorie. Laquelle viole les principes de la liberté de la presse dans un état démocratique. Elle dénonce, par ailleurs, le fait que M. Djorie se soit, plusieurs fois, substitué au Haut Conseil de la Communication pour proférer des menaces contre Radio Ndeke Luka et ses agents.

 

Centrafrique : plus de 20 hectares de champs inondés dans le secteur Sakaï dans la commune de Bimbo 3

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 27 septembre 2022 14:14

Les inondations ne font pas seulement des sinistrés mais, risque d’affamer des familles pour ne pas dire des villages entiers. Face à la destruction de leurs champs, plus de 20 hectares, par les eaux, les agriculteurs des villages Sakaï 1, 2, 3, 4 et 5 dans la commune de Bimbo 3, appellent à l’aide. En cause, les dernières pluies qui se sont abattues sur Bangui et sa périphérie.

Au village Sakaï 3, une cultivatrice se fait aider par son garçon dans sa plantation de riz complètement inondée. C’est la désolation pour cette agricultrice qui assiste impuissamment à la destruction des fruits de son labeur.

« J’ai tout perdu »

" Je me prépare à planter le riz mais les pépinières sont toutes détruites par les inondations. Je suis en train de faire un barrage mais cela ne tient pas. Je ne peux rien faire actuellement, j’ai tout perdu" s’est plainte Ndakala, une mère de famille.

Angèle, une autre cultivatrice, qui nourrit au moins 20 personnes, regarde avec beaucoup de regret son champ de manioc envahi par les eaux.

"Les tubercules sont déjà murs. Malheureusement, le champ est inondé et on ne peut pas les récolter. Certainement, ils vont pourrir dans l’eau. Aucune plantation n’est épargnée. Tout est dans l’eau" a regretté Angèle.

A quelques centaines de mètres de là, le village Sakaï 4 n’est pas épargné. Cette cultivatrice de patates douces a, elle aussi, tout perdu. Elle s’apprête pour la prochaine saison.

"Ce sont des feuilles de patate douce. Je les ai apportées de la maison. Je veux un endroit où les planter mais, mon champ de patate qui est prêt depuis 2 mois, est inondé. Il n’y a plus rien à faire. Pour le moment, je prépare la prochaine saison " a fait savoir Charlotte, une productrice de patates douces.

Besoin de semences et d’engrais

Face à cette situation catastrophique, les responsables de la coopérative des riziculteurs de Sakaï appellent à l’aide.

"On lance cet appel au gouvernement et aux partenaires. Trouver des semences pour les mettre à la disposition des coopératives est difficile pour nous. Même les engrais que nous avons eu à faire les bandages sont partis dans l’eau. Si rien n’est fait, cela risque d’impacter les vivres de la population parce que c’est Sakaï qui ravitaille Bangui en riz, en produits maraîchers et autres" a plaidé Georges Marandji, président du conseil d’administration de la Coopérative des riziculteurs de Sakaï.

Pour les victimes de ces inondations, il leur est difficile de trouver à manger car elles n’ont plus de champs. Selon nos constats, de Sakaï 1 à 5, plus de 20 hectares de plantations de manioc, de riz et bien d’autres cultures sont détruites par les inondations. Jusque-là, ces agriculteurs n’ont encore reçu aucune aide. 

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 19:56
Surnommé le « cuisinier de Poutine », Evguéni Prigojine admet avoir créé Wagner

Lu pour vous

 

Russie : Surnommé le « cuisinier de Poutine », Evguéni Prigojine admet avoir créé Wagner

 

20 Minutes avec AFP Publié le 27/09/22 à 06h23 — 

GROUPE PARAMILITAIRE Depuis huit ans, la présence de Wagner a été documentée en Ukraine, en Syrie, en Libye, en Centrafrique et au Mali

Les services secrets occidentaux ont leur confirmation. Evguéni Prigojine, un homme d’affaires proche du Kremlin, a reconnu lundi avoir fondé en 2014 le groupe paramilitaire Wagner, présent dans de nombreux conflit dans le monde, le qualifiant de « pilier » de la défense des intérêts russes.

Celui qu’on surnomme le « cuisinier de Poutine », car sa société de restauration a approvisionné le Kremlin, admet ainsi ce que puissances occidentales et médias affirmaient depuis longtemps.

L’armée de l’ombre de Poutine

Wagner, dont la présence a été documentée depuis huit ans en Ukraine, en Syrie, en Libye ou encore en Centrafrique et au Mali, est perçu par ses détracteurs comme l’armée de l’ombre de Vladimir Poutine, promouvant les intérêts russes en fournissant des combattants, mais aussi des instructeurs militaires et conseillers. Le président russe avait démenti, il y a un an, que le groupe réalisait ses basses-oeuvres et servait les intérêts de l’Etat russe.

L’aveu de Evguéni Prigojine intervient après la diffusion ce mois-ci sur les réseaux sociaux d’une vidéo semblant le montrer en train de recruter des prisonniers dans un pénitencier de Russie pour aller se battre dans les rangs de Wagner sur le front ukrainien. L’armée russe y est en difficulté, et Vladimir Poutine a ordonné la semaine dernière une mobilisation de centaines de milliers de réservistes pour tenter de reprendre la main.

Dans une publication lundi sur les réseaux sociaux de son entreprise Concord, Evguéni Prigojine reconnaît donc avoir fondé le groupe afin d’envoyer des combattants compétents au Donbass ukrainien en 2014, où Moscou a orchestré l’émergence d’un mouvement séparatiste armé. « C’est à ce moment-là, le 1er mai 2014 qu’est né un groupe de patriotes qui a pris le nom de Groupe tactique de bataillon Wagner ». « Et maintenant un aveu (…) ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d’autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenus un pilier de notre patrie », a-t-il encore affirmé.

L’inconnu Dmitri Outkine

Regard perçant et crâne rasé, Evguéni Prigojine est à 61 ans une des figures les plus troubles du système poutinien, sanctionné notamment par l’Union européenne pour son rôle dans le groupe Wagner. En Russie, il a poursuivi en justice l’opposant numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny, aujourd’hui incarcéré. Il est aussi accusé d’être derrière au moins une « usine à trolls » qui a participé aux ingérences dans la présidentielle américaine de 2016 qui avait vu la victoire de Donald Trump. Il a d’ailleurs été sanctionné par les Etats-Unis.

S’il est aux finances de Wagner, les commandes opérationnelles sont, selon des médias russes, entre les mains de Dmitri Outkine. Toutefois, peu de choses sont connues de cet homme d’une cinquantaine d’années qui serait passé par le renseignement militaire russe.

 

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 19:41
Vers une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU ?

 

Lu pour vous

 

https://afrikipresse.fr/   26 septembre 2022

À chaque grande crise internationale, se pose la question de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, lorsque l’un des cinq membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) utilise son droit de veto pour interdire tout débat et bloquer telle ou telle décision. Depuis qu’elle a envahi l’Ukraine, la Russie utilise ce droit de veto pour s’opposer à toute résolution qui la condamne. 

La manière dont Moscou utilise son droit de veto depuis l’invasion de l’Ukraine a conduit Emmanuel Macron et Joe Biden à proposer une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le mardi 20 septembre 2022, le président français Emmanuel Macron a déclaré : « Je souhaite que nous engagions enfin la réforme du Conseil de sécurité »De son côté, le président américain, Joe Biden, a appelé à « augmenter le nombre de membres permanents et non permanents » de cette instance onusienne, chargée de la sécurité internationale et du maintien de la paix. 

Ce débat sur la réforme du Conseil de sécurité n’est pas nouveau, il réapparaît à l’occasion de la guerre en Ukraine, alors qu’il agite l’Organisation depuis près de quarante ans. Fait nouveau, c’est la première fois que deux membres du conseil permanent, la France et les États-Unis, se prononcent pour la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies composé depuis 1945 de cinq membres permanents (États-Unis, France, Russie, Chine et Royaume-Uni), dotés de l’arme nucléaire et d’un droit de veto, et de dix membres non permanents, élus pour deux ans et sans droit de veto. L’Afrique dispose, parmi ces dix membres non permanents, de trois sièges. En 2022, les trois pays africains sont le Gabon, le Ghana et le Kenya.

Si la réforme du Conseil de sécurité est régulièrement évoquée, afin d’améliorer sa représentativité et l’efficacité de son travail, elle n’a jamais été mise à l’agenda de l’ONU. Cette réforme a toujours été présentée comme une source d’instabilité, alors que le monde de Yalta a permis de stabiliser les rapports de force entre le bloc de l’Ouest, pilotée par les Etats-Unis, et le bloc de l’Est, dirigée par l’URSS.

Pour l’Afrique, l’heure du changement est venue

Le président sénégalais Macky Sall, depuis qu’il en est devenu le président en exercice, s’est fixé comme objectif de renforcer le rôle diplomatique et géopolitique de l’Union Africaine. Son ambition est de faire parler d’une seule voix un continent divisé. C’est ce qu’il a fait, en pleine guerre d’Ukraine, en se rendant à Sotchi, le vendredi 3 juin 2022, pour rencontrer Poutine afin de défendre les intérêts du continent. C’est ce qu’il a fait, le  20 septembre 2022, lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est tenue à New York, rappelant que l’Union africaine revendique « au moins deux sièges permanents », avec droit de veto, au sein de cet organe des Nations unies. 

Dans son allocution, Macky Sall, a relevé le caractère dépassé du Conseil de sécurité et revendiqué la participation effective de l’Afrique dans les institutions onusiennes, afin qu’elle soit associée aux décisions. Il a déclaré : « Près de quatre-vingts ans après la naissance du système des Nations Unies et des Institutions de Bretton Woods, il est temps d’instaurer une gouvernance mondiale plus juste, plus inclusive et plus adaptée aux réalités de notre temps. » Macky Sall ajoute : « Il est temps de vaincre les réticences et déconstruire les narratifs qui persistent à confiner l’Afrique à la marge des cercles décisionnels. Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité, telle que reflétée dans le Consensus d’Ezulwini ». 

Elaboré en 2005 par l’UA, le Consensus d’Ezulwini exprime la position commune des États africains sur la réforme des Nations unies : « la pleine représentation de l’Afrique au Conseil de Sécurité signifie au moins deux sièges permanents avec tous les privilèges et prérogatives des membres permanents y compris le droit de veto et cinq sièges non permanents ». Sur le droit de veto, l’Union africaine précise que « si l’Afrique s’oppose en principe au maintien du droit de veto, elle pense que c’est une question de justice pour tous et que tant qu’il existera, il doit être accordé à tous les membres permanents, anciens et nouveaux ». 

Pour l’Afrique, l’heure du changement est venue. Tous les États, en particulier la France et les États-Unis, s’accordent à dire que l’Afrique doit être mieux représentée dans les instances onusiennes et, au-delà de l’ONU, dans toutes les organisations internationales. D’ailleurs, dans son allocution, le président Macky Sall ne s’arrête pas à la question de la place de l’Afrique à l’ONU, il ajoute : « Dans le même esprit, je rappelle notre demande d’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20, pour que l’Afrique puisse, enfin, se faire représenter là où se prennent les décisions qui engagent un milliard quatre cents millions d’africains. » L’adverbe « enfin » exprime l’état d’esprit de l’Afrique qui, après avoir été attendu longtemps et avec impatience son indépendance politique, attend désormais une deuxième indépendance, celle d’une souveraineté pleine et entière, afin de participer aux dynamiques contemporaines en étant « là où se prennent les décisions ».

Sortir de l’héritage de la Seconde guerre mondiale

Colonisation, période postcoloniale, « Guerre froide », fin de la « Guerre froide » : à chaque séquence pertinente qui ponctue son histoire récente, l’Afrique a toujours subi le fardeau de la grande Histoire, celle que les grandes puissances écrivent, comme elles décident de qui peut participer au phénomène des relations internationales. L’héritage de la Seconde guerre mondiale, c’est le monde de Yalta qui a marginalisé l’Afrique. 

La guerre en Ukraine et les visées impérialistes de la Russie ont provoqué la mort de Yalta. Dans le monde multipolaire qui se construit, sur fond de multiplication des conflictualités (guerres, terrorisme, criminalité organisée) et des menaces nouvelles (dérèglement climatique, famines, pandémies), les dirigeants africains entrent dans une phase de renégociation d’un nouveau Yalta pour l’Afrique. Ce nouveau Yalta ne doit pas donner naissance à de nouvelles formes de colonisation. 

Dans son allocution, Macky Sall exprime le souhait de l’Afrique : « Je suis venu dire que l’Afrique a assez subi le fardeau de l’histoire ; qu’elle ne veut pas être le foyer d’une nouvelle guerre froide, mais plutôt un pôle de stabilité et d’opportunités ouvert à tous ses partenaires, sur une base mutuellement bénéfique. » Dans le processus de reconfiguration géopolitique du continent que provoque la guerre en Ukraine, l’Afrique risque d’être « le foyer d’une nouvelle guerre froide » que préfigure une nouvelle répartition des zones d’influence, déjà visible au Mali, en Centrafrique. Parce que l’Afrique est convoitée, tous les États africains potentiellement défaillants risquent de subir à nouveau le fardeau de l’Histoire. 

Les relations entre l’Afrique et la communauté internationale sont entrées dans un nouveau paradigme qui suppose des partenariats réinventés dans tous les domaines. Si le projet de l’Occident est uniquement de contrer l’influence de la Chine ou de la Russie en apportant des recettes et des solutions sans écouter l’Afrique, ce ne sera un nouveau motif d’incompréhension. Il faut à présent écouter l’Afrique. Il est temps de déconstruire les narratifs du XXè siècle qui ont marginalisé l’Afrique pour écrire ceux du XXIè siècle afin de lui accorder la place qui doit être la sienne. 

Christian GAMBOTTI –  Agrégé de l’Université – Président du think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches du l’Afrique de Demain) – Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : cg@afriquepartage.org

 

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 19:35
RCA : ANALYSE JURIDIQUE DE LA DECISION DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

 

Lu pour vous

 

Centrafrique. L'honorable Cabral Libii analyse la décision de la cour constitutionnelle centrafricaine qui a rejeté le projet de révision constitutionnelle

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : ANALYSE JURIDIQUE DE LA DECISION DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE RELATIVEMENT AU PROJET DE REVISION CONSTITUTIONNELLE. La république centrafricaine est au cœur de l’actualité internationale depuis le 23 septembre 2022. Ce jour en effet, la Cour Constitutionnelle a rendu une retentissante Décision, en réponse à plusieurs recours introduits aux fins « de constat de l’impossibilité de l’organisation

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : ANALYSE JURIDIQUE DE LA DECISION DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE RELATIVEMENT AU PROJET DE REVISION CONSTITUTIONNELLE.

La république centrafricaine est au cœur de l’actualité internationale depuis le 23 septembre 2022. Ce jour en effet, la Cour Constitutionnelle a rendu une retentissante Décision, en réponse à plusieurs recours introduits aux fins « de constat de l’impossibilité de l’organisation d’une révision de la constitution ou d’un referendum constitutionnel et en inconstitutionnalité ».

En substance voici le contenu de la Décision :

1- La Cour déclare à la fin de l’exposé des motifs que « l’abrogation de la constitution et la rédaction d’une nouvelle constitution est inconstitutionnelle » ;

2- La Cour déclare inconstitutionnels et annule par voie de conséquence, 5 décrets du Président de la République. Celui du 26 août 2022 qui créé le comité « chargé de rédiger la constitution centrafricaine » et ceux des 12, 14 et 15 septembre 2022 qui régissent la désignation des membres de ce comité ;

3- La Cour rappelle que la révision de la constitution ne peut opérer qu’après la mise en place du Sénat conformément aux articles 151 et 152 qui stipulent que les projets et propositions de révision de la constitution sont adoptés par le Parlement réuni en Congrès, donc en ces deux chambres. La Cour décide donc qu’en l’absence du Sénat, aucune révision ne peut être envisagée ;

4- La Cour rappelle que la révision constitutionnelle par référendum doit respecter l’article 90 de la Constitution. Cet article dans ses stipulations précise entre autres qu’une loi particulière qui détermine les procédures de référendum doit être adoptée. La Cour rappelle que ladite loi n’est pas encore adoptée et que de ce fait le référendum ne peut être envisagé.

I- De l’indépendance de la Cour Constitutionnelle

De prime abord, la Décision de la Cour Constitutionnelle révèle en Centrafrique une vitalité démocratique jusqu’alors insoupçonnée. Il est difficile pour un camerounais de ne pas être envieux de la Cour Constitutionnelle centrafricaine. Elle est composée de 9 membres dont 6 sont élus par leurs pairs magistrats, avocats et universitaires, 01nommé par le Président de la République, 01 nommé par le Président de l’Assemblée Nationale et 01 nommé par le Président du Sénat, pour un mandat de 7 ans non renouvelable. Les Juges constitutionnels centrafricains sont donc structurellement indépendants.

II- Des faits et des dates succinctement

Le 8 juin 2022, l’Assemblée Nationale centrafricaine adresse une note au Gouvernement, sollicitant son avis au sujet d’une proposition de révision de la Constitution du 30 mars 2016 en vigueur, introduite par un Député nommé Brice Kevin KAKPAYEN.

Le 20 juillet 2022, le Conseil des Ministres sous la présidence du Président de la République, va statuer sur la question. Voici un extrait du communiqué issu de ce Conseil : « Le Conseil a fait relever que cette initiative est régulière, justifiée et pertinente. Néanmoins, elle porte sur un nombre important de titres et d’articles qui transforment fondamentalement l’actuelle Constitution notamment l’article 153, se rapportant à des cas par nature intangible en vertu de la Constitution (…) D’où la nécessité de la réécriture d’un nouveau texte ». Cet avis va être transmis à l’Assemblée Nationale le 21 juillet 2022.

Le 10 août 2022, le Président de l’Assemblée Nationale adresse une correspondance au Secrétaire du Gouvernement ayant pour objet, « réponse à l’avis du Gouvernement sur la proposition de loi constitutionnelle ». Par cette correspondance, le Bureau de l’Assemblée Nationale « prend acte de l’avis du Gouvernement (…) prie le gouvernement de bien vouloir déclencher la procédure référendaire (…) exhorte le Gouvernement à mettre en place une constituante inclusive ».

Suite à cette correspondance, le Président de la République va signer 5 Décrets dont celui du 26 août 2022 qui créé le comité « chargé de rédiger la constitution centrafricaine » et ceux des 12, 14 et 15 septembre 2022 régissant la désignation des membres dudit comité.

Entre le 22 août 2022 et le 14 septembre 2022, plusieurs requêtes vont être introduites à la Cour Constitutionnelle alléguant l’inconstitutionnalité des décrets présidentiels.

III- Analyse juridique de la Décision de la Cour Constitutionnelle

1- De l’usage du terme « abrogation » par la Cour Constitutionnelle

Selon toute vraisemblance, l’invocation de l’abrogation de la Constitution en vigueur en lien avec ce qui est en cours en Centrafrique dans l’exposé des motifs au fond, est excessive et inappropriée. Elle se fonde sur l’intitulé du Décret présidentiel du 26 août 2022 « portant création du comité chargé de rédiger le projet de constitution de la république centrafricaine ». Le juge constitutionnel centrafricain après avoir passé en revue les attributions du Bureau et du Président de l’Assemblée Nationale, ainsi que celles du Président de la République, tire une double conclusion :

- L’Assemblée Nationale n’a aucun pouvoir en matière d’initiative d’abrogation de la constitution et n’a par conséquent pas le pouvoir de demander au Gouvernement de mettre en place une constituante ;

- Aucune disposition ne confère au Président de la République une initiative en matière d’abrogation de la constitution, ni de mise en place d’une constituante.

Une lecture minutieuse des échanges de correspondance entre l’Assemblée Nationale et le Président de la République ne permet en aucun cas d’y déceler une intention d’abrogation de la Constitution en vigueur en Centrafrique. Bien au contraire, le communiqué du Conseil des Ministres démontre plutôt la volonté du Gouvernement de procéder à une révision qui respecte les dispositions intangibles de la Constitution. D’où la résolution de réécriture de la proposition de loi faite initialement par le Député Brice Kevin KAKPAYEN. En ne se fondant que sur l’intitulé d’un Décret pour imputer une intention d’abrogation constitutionnelle au Président de la République, le juge constitutionnel prête le flanc à des critiques objectives de sa relative légèreté.

2- De la compétence de la Cour Constitutionnelle en matière de contrôle de constitutionnalité des Décrets.

La cour Constitutionnelle centrafricaine est incontestablement compétente pour exercer le contrôle de constitutionnalité des Décrets. En effet, selon l’article 95 de la Constitution, la Cour Constitutionnelle est chargée de « juger la constitutionnalité des lois organiques et ordinaires, déjà promulguées ou simplement votées, des règlements ainsi que des Règlements intérieurs de l’Assemblée Nationale et du Sénat ».

Il faut reconnaitre que la compétence du juge constitutionnel en matière de règlements n’est pas courante dans les ordres juridiques dans monde en ce qui concerne la justice constitutionnelle. Les règlements (décrets, arrêtés, décisions, circulaires et autres directives) sont généralement soumis au contrôle de légalité exercé par le juge administratif. Dans le cas centrafricain, cette innovation se heurte toutefois à un vide juridique dans la lettre de la constitution. En effet, les articles 96, 97 et 98 de la constitution définissent les modalités de saisine de la Cour Constitutionnelle, mais uniquement en ce qui concerne la constitutionnalité des lois et nullement en ce qui concerne la constitutionnalité des règlements. En clair, les Présidents de la République, de l’Assemblée Nationale et du Sénat, le Premier Ministre et ¼ des membres de chaque chambre du Parlement peuvent saisir la Cour Constitutionnelle sur la constitutionnalité des lois avant leur promulgation. De même, tout citoyen centrafricain peut saisir la Cour Constitutionnelle soit directement, soit indirectement par la procédure de l’exception d’inconstitutionnalité devant une juridiction quelconque, mais uniquement une fois encore, en matière de constitutionnalité des lois. La constitution centrafricaine est donc muette sur les modalités exactes de saisine de la Cour constitutionnelle sur la constitutionnalité des règlements. En se déclarant tout de go compétente en cette matière, sans un effort jurisprudentiel d’interprétation, la Cour Constitutionnelle dont les Décisions sont évidemment insusceptibles de recours, expose sa propre décision à l’inconstitutionnalité et porte atteinte à l’Etat de droit. Ouvrant la voie non seulement à l’exercice des recours au sein des organisations juridictionnelles supranationales, mais aussi à des contestations se fondant sur l’illégitimité de sa Décision.

3- Du préalable obligatoire de mise en place du Sénat

La révision par voie parlementaire, doit se faire par le Congrès, donc en 2 chambres réunies. Or, le Sénat n’est pas encore mis en place en Centrafrique. Le juge Constitutionnel opère dans l’exposé des motifs, une distinction étanche entre le « Pouvoir Législatif » et le « Pouvoir Constituant Dérivé ». Pour lui, le pouvoir constituant dérivé n’est constitué que lorsque les deux chambres du Parlement sont effectives. Il disqualifie donc l’Assemblée Nationale de toute compétence en matière de révision constitutionnelle et anesthésie par ce raisonnement l’article 156 de la Constitution qui stipule qu’« en attendant la mise en place du Sénat, l’Assemblée Nationale exerce la totalité du Pouvoir Législatif ». La Cour ouvre là un débat juridique qui n’est pas sans intérêt.

Sauf que ce qu’il faut relever ici est que la voie suggérée au Président de la République par le Bureau de l’Assemblée Nationale, n’est pas législative, mais plutôt référendaire. Et dans cette perspective, l’évacuation par la Cour Constitutionnelle de la compétence de l’Assemblée Nationale est objectivement inopportune. En matière référendaire et en lien avec le Sénat, les stipulations de l’article 90 de la Constitution sont bien claires : « Le Président de la République après consultation du Président de la Cour Constitutionnelle, du Président de l’Assemblée Nationale et du Président du Sénat, peut soumettre au référendum tout projet de réforme… ». L’obligation consultative vis-à-vis du Président du Sénat aurait donc été plus pertinente pour la Cour. Toutefois dans cette hypothèse, l’article 156 ci-dessus cité, retrouve toute sa vigueur et l’opérabilité de la totalité du pouvoir législatif exercée par l’Assemblée Nationale devient indiscutable.

4- De l’adoption d’une loi déterminant les procédures du référendum comme préalable obligatoire.

L’article 90 de la constitution est très clair : « une loi détermine les procédures du référendum ». En d’autres termes, si cette loi n’a pas encore été adoptée, le référendum ne peut avoir lieu. Dans la situation actuelle de la Centrafrique, cette loi n’a pas encore vu le jour. Le juge constitutionnel sur ce point a donc incontestablement raison.

Hon. Cabral LIBII

 

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 19:19
Ouverture du procès d’un ex-chef rebelle centrafricain à la CPI

 

LA HAYE: Le procès de Said, ancien commandant présumé de la Séléka, s’ouvre devant la Cour pénale internationale

https://journaldesnations.net/ 26 SEPTEMBRE 2022

Le procès dans l’affaire Le Procureur c. Mahamat Said Abdel Kani s’est ouvert ce lundi 26 septembre 2022, à la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye au Pays-Bas.
Cet ancien commandant présumé de la Séléka, est accusé de crimes contre l’humanité pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis à Bangui (RCA) en 2013, renseigne un communiqué de la CPI.

Environ 300 personnes, chefs religieux, société civile, représentants de victimes, médias ont suivi l’ouverture de ce procès.

De prime à bord, le Procureur de la CPI, Karim AAKhan KC, a présenté l’un des sites clés où des crimes contre l’humanité auraient été commis à Bangui, en République centrafricaine, en 2013.

Les charges retenues contre l’ancien commandant présumé de la Séléka sont: L’emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparitions forcées et autres actes inhumains), et de crimes de guerre (torture et traitements cruels). L’accusé a plaidé non coupable de toutes les charges.

L’Accusation devrait citer 43 témoins. Le mandat d’arrêt contre Mahamat Saïd Abdel Kani a été délivré sous scellés le 7 janvier 2019. Il est remis à la CPI le 24 janvier 2021. Sa première comparution devant la Cour a eu lieu le 28 janvier 2021.L’ouverture du procès a été programmé le 21 février 2022.

 

Ouverture du procès d’un ex-chef rebelle centrafricain à la CPI

https://www.hrw.org/ 26 septembre 2022 10:20AM

Les autres « gros poissons » de la Séléka devraient aussi faire l’objet d’enquêtes prioritaires de la Cour

Le procès de Mahamat Saïd Abdel Kani, ancien commandant de la Séléka en République centrafricaine, s’est ouvert aujourd’hui devant la Cour pénale internationale (CPI). Saïd est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, dont beaucoup auraient été commis à l’Office central de répression du banditisme (OCRB) dans la capitale Bangui, entre avril et novembre 2013.

En avril 2013, Bangui était une zone de guerre. La ville avait été saisie moins d’un mois auparavant par une coalition de groupes rebelles connue sous le nom de Séléka, dans le but de renverser le gouvernement du président de l’époque, François Bozizé.

Après avoir pris le pouvoir, la Séléka s’est lancée dans une vague de meurtres à travers le pays, pillant, tuant et violant les habitants sur son passage. Je me souviens de m’être entretenu avec deux sœurs qui avaient été violées par des combattants de la Séléka dans leur maison le 25 mars 2013. L’une d’entre elles, enceinte de huit mois, a perdu son bébé le lendemain. J’ai rencontré des hommes qui ont survécu à des exécutions de masse par pure chance et des habitants du quartier Boy-Rabe de Bangui, où des dizaines de civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués par des combattants de la Séléka lors d’une attaque en avril 2013.

Près de dix ans plus tard, aucun dirigeant de haut rang de la Séléka n’a été tenu responsable de ces abus. Saïd rejoint plusieurs commandants de la milice anti-balaka – les adversaires de la Séléka – qui seront également jugés par la CPI. Le mois dernier, la Cour a rendu public un mandat d’arrêt à l’encontre de Noureddine Adam, l’ancien numéro 2 de la Séléka, auquel Saïd était « directement subordonné » selon la CPI. Il s’agit d’une avancée positive. Adam supervisait les combattants de la Séléka et Human Rights Watch a documenté comment des soldats placés sous son commandement se sont probablement livrés à des atrocités à Bangui et dans les environs de la capitale. Après avoir fui la capitale, Adam a pris la tête d’autres groupes armés, donnant un triste exemple de la façon dont les dirigeants qui commettent des abus et bénéficient de l’impunité continuent de commettre des crimes.

Le procès de Saïd devrait être le début de l’établissement des responsabilités pour les crimes commis par ce groupe qui a tant ravagé la République centrafricaine. Le Soudan, où se cacherait Adam, devrait le livrer dans les meilleurs délais à la CPI, qui devrait continuer à enquêter sur d’autres « gros poissons » – comme on les appelle à Bangui – de la Séléka.

 

 

UN COMMANDANT DE LA SELEKA DEVANT LA CPI : Le “colonel” Saïd rattrapé par son passé sulfureux

https://lepays.bf/  26 septembre 2022
 

Depuis quelques décennies, la Centrafrique occupe tristement une place de choix dans l’actualité africaine. Le pays semble maudit, miné qu’il est par d’incessants conflits internes. Il semble être un espace privilégié pour les seigneurs de guerre de tout acabit qui s’y exercent, caressant chacun le secret espoir d’être un jour couronné à Bangui. Le drame est que ce sont des innocents qui font les frais de ces rêves fous qui déchirent le pays. Certains seigneurs de guerre ne se sont pas embarrassés de manières, dans leur marche pour la conquête de territoires et le pillage de ressources. Résultat, leur parcours est parsemé de crimes de toutes natures. Heureusement, tous les crimes ne resteront pas impunis. C’est pourquoi il convient de saluer l’ouverture, le lundi 26 septembre 2022, du procès du Centrafricain Mahamat Saïd Abdel Kani devant la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye aux Pays-Bas. L’un des responsables de l’ex-coalition Seleka, le “colonel” Saïd, est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Autant de crimes qui auraient été commis lorsqu’il dirigeait l’Office central pour la répression du banditisme (OCRB), après la prise de pouvoir de Michel Djotodia en mars 2013. Il était alors sous les ordres de Nourredine Adam, lui-même en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI. Le “colonel” Saïd avait été arrêté en janvier 2021. Les anti-CPI trouveront là encore du blé à moudre en s’écriant qu’il s’agit là encore d’un Africain.

 Le procès du “colonel” Saïd sonne comme un soulagement pour les victimes et un avertissement pour tous les seigneurs de guerre

 C’est vrai certes, mais est-ce pour autant que le “colonel” Saïd serait à l’abri de tout soupçon ? Faudra-t-il laisser impunis les crimes commis en Afrique, juste pour plaire à certains, alors même que ceux-ci ne lèvent même pas le petit doigt pour mettre en place un système alternatif de justice et de règlement de ce genre d’infraction ? Et les victimes ? Faudra-t-il les abandonner à elles-mêmes, sans défense et sans espoir parce que de prétendus panafricanistes, sans repères et sans vision à partager, bondissent sur tout ce qui est à portée de main pour essayer de se faire une visibilité ? Tant mieux si la CPI ne poursuit que des Africains. Cela voudrait dire que la Communauté internationale accepte de se sacrifier en finançant une institution dans le but de veiller au respect et à la promotion des droits humains en Afrique, et aussi à préserver les droits des victimes africaines. La jurisprudence de la CPI montre qu’elle essaie d’être objective. Jean-Pierre Bemba de la RDC et Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire qui ont été traînés devant elle, ont été acquittés. Preuve s’il en est, de son impartialité. Au-delà de la Centrafrique, le procès du “colonel” Saïd sonne comme un soulagement pour les victimes et un avertissement pour tous les seigneurs de guerre et les puissants du moment. Sous l’ivresse du pouvoir ou des armes, on se laisse parfois tenter par l’esprit de suffisance qui conduit  à des abus de toutes sortes, au totalitarisme et au mépris de l’autre et de la vie humaine. Chacun devrait comprendre, à travers ces procès, que la conscience universelle est de moins en moins tolérante à l’égard des violations des droits humains, et que, s’il est connu que la justice divine est inévitable, la justice humaine devient aussi de plus en plus incontournable. Au Burkina Faso, des personnalités de l’Etat qui, pendant longtemps, s’étaient crues au-dessus des lois, ont dû répondre de leurs forfaits, parfois même des dizaines d’années après les faits. Pour paraphraser Jean-Jacques Rousseau, nul n’est suffisamment fort pour être toujours le plus fort. Et la roue de l’histoire tourne irrémédiablement.  El hadj Omar Tall disait que c’est quand on est au sommet de la gloire qu’il faut se frayer un chemin vers la défaite. Belle sagesse qui suppose la mesure et la retenue dans l’exercice du pouvoir et de l’autorité. Pour n’avoir pas su l’assimiler, le “colonel” Saïd est aujourd’hui rattrapé par son passé sulfureux.

 Apolem

 

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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 22:17
Devant la CPI, l'ex-commandant de la Seleka Mahamat Saïd Abdel Kani plaide non coupable

 

 

https://www.rfi.fr/ Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas  Publié le : 26/09/2022 - 20:52

L’ex-commandant de la Seleka est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, commis entre avril et août 2013. À l’époque, il dirigeait l’Office central de répression du banditisme à Bangui où de nombreux détenus auraient été torturés.

Debout face aux trois juges, Mahamat Saïd Abdel Kani a plaidé « non coupable » des sept chefs d’inculpation avant de laisser la parole au procureur. L’accusation a détaillé son dossier. Le rôle d’intermédiaire de Mahamat Saïd, qui répercutait les ordres émis par le chef Nourredine Adam aux miliciens présents à l’Office central de répression du banditisme (OCRB). Les détenus y étaient enfermés dans des conditions effroyables, souvent battus et parfois torturés. Ils étaient tous ciblés pour leur soutien supposé au président renversé François Bozizé. 

Pour le procureur Karim Khan, ces actes font partie d’un plan plus large destiné à conserver le pouvoir.  « Les charges d’emprisonnement, de persécution, de torture sont les conséquences d'actes répétés. C'est une violence ancrée entre les anti-balaka et la Seleka, a déclaré Karim Khan. C'est une tragédie de tant de pays et c'est certainement la tragédie de la République centrafricaine, que ces groupes focalisés pour le pouvoir et non pour l'intérêt du peuple qui, bien trop souvent, a été rattrapé ou pris pour cible et a souffert, comme un pion dans un jeu plus large. »

Les représentants des victimes admises au dossier ont ensuite pris la parole. Une vingtaine de victimes sont enregistrées dans cette affaire. Elles ont connu les cellules et le cachot de l’OCRB, les coups de matraques et pour certaines, l’arbatachar, une méthode de torture approuvée par Mahamat Saïd, selon l’accusation. L’avocate du bureau de représentation des victimes à la Cour a, elle, décrit les séquelles, les handicaps et les cauchemars qui les hantent depuis presque 10 ans. 

Maître Sarah Pellet a aussi évoqué les entraves à la reconstruction. « Outre les séquelles physiques et psychiques, toutes ont besoin de comprendre les raisons de ces traitements inhumains pour essayer de reconstruire leur vie sur de meilleures bases et tenter d’oublier, même si le climat sécuritaire qui prévaut aujourd’hui en Centrafrique ne participe pas à leur bien-être quotidien. En effet, leurs bourreaux d’antan ont été incorporés soit au sein de l’armée, de la gendarmerie et de la police, ou continuent d’occuper de hautes fonctions au sein de l’administration centrafricaine ». « C’est le prix de la paix », aurait dit l’une de ces victimes. 

Si au terme de ce procès, l’accusé est reconnu coupable par les juges, elles pourront demander des réparations. Mais il faudra encore plusieurs années avant que la procédure soit close. En attendant, la parole est désormais à la défense, après quoi, l’accusation pourra appeler à la barre son premier témoin.

 

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