77e AG de l’Onu: F.A. Touadéra plaide pour le rétablissement des aides financières en faveur de la RCA
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 21 septembre 2022 15:21
Ouverte le lundi 19 septembre à New-York aux Etats-Unis, la 77ème Assemblée générale ordinaire de l’ONU a vu la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernements du monde, dont le président centrafricain Faustin Archange Touadéra. Prenant la parole du haut de la tribune des Nations-Unies, ce mardi 20 septembre, le chef de l’Etat centrafricain a plaidé pour le rétablissement de l’appui budgétaire des partenaires financiers au profit de son pays. Occasion pour lui de dénoncer les campagnes de désinformation à l’endroit de la République centrafricaine.
Entre la difficulté de mobiliser les ressources intérieures et la suspension de l’appui budgétaire à l’endroit du pays, le gouvernement centrafricain a été contraint de revoir à la baisse son budget. Face à la tension de trésorerie que connaît la République centrafricaine, le président de la République a appelé du haut de la tribune des Nations-Unies, les partenaires financiers à renouer avec leurs aides financières pour permettre aux autorités de faire face aux dépenses régaliennes de l’Etat.
« Le pays continue de consentir d’énormes sacrifices »
"Dans sa situation d’Etat fragile, confrontée à l’insécurité alimentaire et à un déficit criant de ressources matérielles et humaines, la République centrafricaine continue de consentir d’énormes sacrifices afin d’améliorer sa gestion macroéconomique et sa gouvernance fiscale. Mon pays attend le rétablissement du Programme de facilité élargie de crédit, suspendu par le FMI afin de soutenir l’amélioration des ressources domestiques pour faire face à l’absence des appuis budgétaires des partenaires techniques et financiers et la digitalisation des menues recettes" a déclaré Faustin-Archange Touadéra.
Par ailleurs, le numéro 1 centrafricain a dénoncé les campagnes de désinformation entretenues par certains médias internationaux, qui selon lui, décrédibilisent son pays vis-à-vis de l’extérieur.
« Préservation des intérêts géostratégiques et géopolitiques »
"Je tiens à dénoncer les campagnes de désinformation et de manipulation, tendant à décrédibiliser puis à déstabiliser, par la force, les institutions démocratiques de la République centrafricaine. Ces campagnes, menées par certains médias internationaux, sur fond de néocolonialisme aux contours flous et menaçants, dont le succès tient moins à leur véracité qu’à des ficelles rhétoriques éprouvées, sont uniquement motivées par la préservation des intérêts géostratégiques et géopolitiques de certains Etats, loin des intérêts vitaux du peuple centrafricain" a martelé le président centrafricain.
La suspension des appuis budgétaires par les institutions financières internationales depuis 2020 a eu beaucoup d’impacts sur le financement des projets du gouvernement. Avec un budget de près de 300 milliards de francs CFA, dont plus de la moitié devrait être apportée par la communauté internationale, la République centrafricaine a vu ses dépenses revues drastiquement à la baisse en 2022.
Centrafrique : des milliards générés par Al Madina Groups ne vont pas dans la caisse de l’Etat
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 21 septembre 2022 11:39
Selon plusieurs sources, l’argent généré par la société Al Madina ne va pas dans la caisse de l’Etat. Il s’agit non seulement des frais de la carte nationale d’identité (CNI), mais aussi ceux des titres de transport, délivrés par cette société. Il est difficile de dire, où vont ces milliards générés chaque année. Des sources à l’Assemblée nationale et au ministère des Finances ont confirmé à Radio Ndeke Luka, qu’aucune ligne relative à ces fonds n’existe. Pour sa part, la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance promet d’ouvrir une enquête.
La révélation a été faite le samedi 10 septembre, lors du débat Patara de Radio Ndeke Luka, mettant en prise Martin Ziguélé, député de l’opposition et Maxime Balalou, ministre secrétaire général du gouvernement. Selon Martin Ziguélé, les frais d'établissement de la carte nationale d'identité n’apparaissent pas dans le tableau des recettes de l’Etat, adopté dans le budget en cours. Les députés membres de la commission finances, certifient que seulement, un peu plus de 8.000.000 francs CFA, représentant les frais de délivrance de la carte nationale d’identité et divers actes d’état-civil, entrent annuellement dans les caisses du Trésor public.
Aucune ligne dédiée à la CNI
"Les prévisions de recettes sont autour de 8.302.000 francs. Et si vous divisez ce montant par 6.500, qui est le prix d’une carte, vous aurez 1.270 cartes délivrées par année. Or, il devait y avoir une ligne de redevances sur la délivrance des cartes nationales d’identité qui reprend le reversement fait par Al Madina à l’Etat. Et cette ligne n’existe pas" a fait savoir Martin Ziguélé, député et ancien président de la commission finances à l’Assemblée nationale.
En plus de la carte nationale d’identité, la société Al Madina délivre des permis de conduire, des cartes grises, des autorisations de transport ainsi que des plaques d’immatriculation. Selon une source proche du ministère des Transports, de 2018 à 2021, les recettes générées par Al Madina pour la délivrance de ces titres de transport dépassent 2 milliards de francs CFA.
Au ministère des Finances, une source confirme qu’il n’existe aucune ligne de ces recettes dans la loi des finances 2022. « On s’interroge où va cet argent, car cela n’arrive pas au trésor », se demande notre source.
Un sujet sensible
Guy Samuel Nganatoua, président de la commission finances à l’Assemblée nationale, confirme cette information et parle de sujet sensible. Si cette affaire défraie encore la chronique en République centrafricaine, certains acteurs parlent de mafia autour de l’attribution de ce marché. A ce jour, le gouvernement n’est pas en mesure de donner des explications sur le contrat de concession qui le lie à cette entreprise, comme prévu par la loi.
Pour sa part, la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance promet d’ouvrir une enquête.
"Nous avons toujours en tête de pouvoir garder le caractère classique de cette institution. Ne pas se précipiter sur les informations, de peur de se retrouver avec une fausse nouvelle. Ainsi, il nous faut d’abord investiguer, étudier et analyser avant de donner des conclusions qui s’imposent" a affirmé Guy Eugène Demba, président de la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance.
L’attribution du marché de confection des documents administratifs à la société Al Madina divise l’opinion en République centrafricaine. La population éprouve d’énormes difficultés à se procurer de la carte nationale d’identité. Jusqu’à lors, Radio Ndeke Luka n’a pas pu recueillir l’avis du gouvernement sur cette affaire.
Centrafrique : un haut cadre du ministère de l’Energie et deux de ses collaborateurs placés en garde à vue à Bangui
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 21 septembre 2022 11:27
Le directeur de cabinet du ministre de l’Energie et deux de ses proches collaborateurs sont placés en garde à vue à la Section des recherches et d’investigations (SRI). Ils sont accusés de tentative de vol de plusieurs dizaines de panneaux solaires du champ solaire de Sakaï dans la commune de Bimbo. Une enquête est ouverte par le parquet de Bangui.
Le 09 septembre 2022, le député de la deuxième circonscription de Bimbo, intercepte, dans la soirée, deux véhicules transportant du matériel destiné aux travaux du champ solaire de Sakaï. A bord de ces véhicules, appartenant au ministère de l’Energie, se trouvaient 21 panneaux photovoltaïques de grande capacité et des accessoires. Sur le champ, le parlementaire alerte les services de sécurité, les responsables du ministère de l’Energie ainsi que la presse locale.
« C’était aux environs de 18H30 que j’ai vu deux véhicules remplis de panneaux solaires quittant le site du champ solaire de Danzi en direction du PK5. J’ai remarqué qu’il s’agit des véhicules du ministère de l’Energie et de l’Hydraulique. J’ai trouvé cela suspect et j’ai demandé à mon garde du corps de les interpeller. Lorsque nous les avons approchés, j’ai remarqué qu’à bord de ces véhicules se trouvaient des cadres du ministère de l’Energie. Ils m’ont fait savoir qu’il s’agissait des panneaux solaires cassés et qu’ils avaient reçu l’autorisation de les transporter. C’est ainsi que j’ai alerté le directeur général de l’Enerca… », a expliqué le député Henri Gbogouda.
L’affaire fait du bruit et le nom d’Alain Kolongato, directeur de cabinet du ministre de l’Energie, est cité. Ce dernier a, dans un premier temps, réagi vigoureusement, arguant que ces panneaux solaires n’étaient pas détournés mais plutôt un don de l’entreprise chinoise en charge des travaux au comité de suivi du projet.
« La déclaration du député Gbogouda n’est que l’expression de son émotion personnelle (…) C’est avec une très grande désolation que je l’écoute dire ça (…) Il y a eu un dégagement d’une marge de 21 panneaux et l’entreprise chinoise en charge des travaux a décidé de faire grâce de çà à titre d’encouragement au comité qui a accompagné l’exécution du projet », s’est défendu Alain Kolongato, directeur de cabinet du ministre de l’Energie et de l’Hydraulique.
La justice se saisit de l’affaire
Depuis le vendredi 16 septembre, Alain Kolongato et deux (2) de ses proches collaborateurs, notamment, Victor Sioboua, directeur des Energies renouvelables et Christian Balcilia, chef de service dans cette direction, sont placés en garde à vue à la Section des recherches et d’investigations (SRI).
L’arrestation de M. Kolongato et de ses 2 collaborateurs a été autorisée par le procureur de la République. Lequel a aussitôt ouvert une enquête judiciaire. Cet épisode intervient après de nombreux cas de vandalisme enregistrés sur les lampadaires solaires, installés par la société tunisienne Tragedel dans plusieurs rues et avenues de Bangui.