Centrafrique : La lutte contre le VIH/SIDA dans l’armée formalisée par un protocole d’accord
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 9 OCTOBRE 2018
BANGUI, 09 Octobre 2018 (RJDH)—Le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, ont signé ce 08 octobre, un protocole de lutte contre le VIH/SIDA avec les forces de défense et de sécurité. La signature a eu lieu hier au palais de la Renaissance à Bangui.
Le protocole d’accord dénommé « Zéro VIH et VBG avec les forces de défense et de sécurité » est signé au moment où le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé séjourne en Centrafrique. La signature est actée quelques minutes après une audience que le chef de l’Etat a accordée à Michel Sidibé qui a été décoré comme commandeur dans l’ordre de mérite centrafricain.
Ce projet est monté, selon des sources proches de l’Etat-major, en réaction au fort taux de prévalence du VIH/SIDA dans les rangs de l’armée nationale. Le gouvernement centrafricain s’est engagé à travers cet accord, d’accentuer la lutte contre le VIH/SIDA pour minimiser la prévalence du VIH/SIDA au sein des forces de défense et de sécurité qui serait le corps de l’Etat le plus touché par cette pandémie.
Michel Sidibé a dédié cette décoration aux personnes décédées par le VIH/SIDA et aux personnes qui se battent contre ce fléau, « j’accepte cette décoration au nom des millions de personnes qui ont perdu leur vie et à ceux qui se battent quotidiennement pour mettre fin à cette épidémie. Recevoir cette décoration m’honore et honore le système des nations-unies. Cela m’honore parce qu’elle vient d’un pays en crise, un pays qui se bat pour se relever. Cela me touche parce que votre combat s’inscrit dans le sens de la restauration de la dignité humaine et dans le sens du respect des droits humains. Je sais que quelques soient les efforts entrepris par la communauté internationale ici présente, la victoire viendra de vous centrafricains », a exprimé le numéro 2 des Nations-Unies.
Le représentant du ministère de la défense nationale, le colonel Eudes Bazangaï, a salué ce protocole, qui selon lui permettra de réduire le nouvelles infections au VIH, « Ce protocole d’entente qui vient d’être signé entre le ministère de la défense, l’ONUSIDA et le Comité National de Lutte contre le SIDA vise à réduire les nouvelles infections ou à éliminer voire réduire la transmission des nouvelles infections au sein des forces de défense et de sécurité et leurs conjoints, car la prévalence au sein de ce secteur est deux fois supérieur au sein de la population générale », a-t-il souligné.
« La sensibilisation et la formation des forces de défense et de sécurité restent les seules stratégies. Une fois déployés sur le terrain, ils doivent se protéger et sensibiliser aussi la population sur le VIH/SIDA, et les Violences Basées sur le genre », a-t-il clarifié.
La signature de cet accord vient au moment où le pays enregistre une petite régression en termes de personnes vivants avec le VIH/SIDA. En 2017 le nombre des PVVIH est de 110 000 contre 130 000 en 2010
Centrafrique : Le Japon et le PNUD soutiennent la résilience et la stabilisation socio-économique des personnes vulnérables de Batangafo
PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 9 OCTOBRE 2018
BANGUI, 9 octobre 2018 (RJDH)—Le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et le gouvernement du Japon ont signé ce 7 octobre à Yaoundé une convention pour le projet « Soutien aux activités génératrices de revenus durables des personnes vulnérables de la ville de Batangafo ». Ce projet sera financé à hauteur de plus d’1 milliards de FCA. C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse y relatif.
La signature de cette convention s’est déroulée au siège du PNUD au Cameroun, à Yaoundé, en présence de l’Ambassadeur du Japon, S.E.M. Kunio Okamura, du Conseilleur Culturel de l’Ambassade de la République Centrafricaine au Cameroun, Jean Baptiste Zinai et du Directeur-Pays du PNUD en RCA, Mathieu Ciowela.
Selon le communiqué de presse, le projet vise à créer la résilience et la stabilisation socio-économique pour les centrafricaines vulnérables de la ville Batangafo, située dans le nord-ouest du pays, en fournissant un environnement favorable qui permet en particulier aux jeunes à risque (y compris les personnes déplacées et ex-combattants) de se relever et développer leurs activités génératrices de revenu. Le projet cherche à éviter que la situation sociale se détériore.
« Par cette signature, le Gouvernement du Japon mobilise 2,2 millions de dollars américains soit environ 1,23 milliard de FCFA pour ledit projet. Cette contribution est entre autres un témoin de la solidarité du peuple japonais auprès du peuple centrafricain. Cela permettra d’apporter des réponses concrètes à la réinsertion socio-économique des populations de Batangafo telles que, la création d’activités génératrices de revenus, la vulgarisation de l’alphabétisation et la réhabilitation des infrastructures publiques », précisé le communiqué.
Le projet va également introduire la méthode des « 5S-Kaizen », technique de gestion japonaise visant à « l’amélioration continue » (Kaizen en japonais) des tâches effectuées dans les entreprises. Il est élaboré dans le cadre du système de production de Toyota.
C’est depuis 2014 que le Gouvernement du Japon et le PNUD RCA renforcent leur collaboration. Environ 72000 personnes ont indirectement bénéficié de cette collaboration qui a déjà mobilisé presque 6 millions USD dans des projets qui touchent plusieurs domaines tels que la justice, les élections, la réintégration socio-économique, la cohésion sociale, le développement local et la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent.
Centrafrique : La relance du secteur de coton dans la Kemo au cœur des actions de l’association Keep In Touch
PAR PAMELA DOUNIAN-DOTÉ LE 9 OCTOBRE 2018
BANGUI, 09 Octobre 2018 (RJDH)—La situation des cotonculteurs et relance du secteur de coton de la Kemo était au centre d’un échange organisé par l’association « Keep In Touch » en partenariat avec l’Ambassade des Etats-Unis en Centrafrique, le dimanche 7 octobre à Bangui. Cette rencontre qui a mobilisé les partenaires et les élus de la Kemo se veut être une piste de solution à ce secteur touché par la crise en Centrafrique.
La culture du coton fut au centre de cette rencontre de haut niveau initiée par l’association Keep In Touch dans l’optique de proposer des pistes de sortie à ce secteur qui constitue l’un des piliers du développement en Centrafrique. Cette réunion d’analyses a vu la participation des conseillers économique, politique et diplomatique des Ambassades des Etats-Unis et de la France ainsi que des deux députés de la Kemo.
Jean-Pierre Mara, député de Mala, a indiqué que la préfecture de Kemo fait partie des trois zones cotonnières définies en RCA mais qui éprouve des difficultés à cause des évènements fâcheux qui l’ont secoué. « La crise que le pays a traversé a eu des effets pervers sur la culture du coton. Il s’en est suivi des saccages des usines de la Pende, de Guifa et de la Kemo. Ceci a pour conséquence une désorganisation de la filière coton et on achète plus de coton régulièrement » a-t-il précisé.
Pour lui, l’Etat ne doit pas être le seul acheteur du coton centrafricain, « l’Etat centrafricain détenait le monopole de la structure d’achat du coton à travers le ministère de l’agriculture. Mais avec la réorganisation du commerce mondial, chaque pays a eu à faire un choix et la république Centrafricaine a choisi d’ouvrir le marché du coton à des opérateurs ou sociétés si aucun centrafricain ne s’est présenté. Il se trouve que c’est la Chine, la France et la Turquie qui ont accepté de faire le deal avec le gouvernement centrafricain pour l’achat du coton. C’est un mécanisme qui s’inscrit dans la modification du commerce international » a-t-il indiqué.
Quant au Conseiller économique de l’Ambassade de France, Christian Alexandre Hamard, la France a de différentes assistances aide en ce qui concerne le secteur du coton. « Nous avons de différentes assistances aide envers la Centrafrique et sur la relance agricole. Nous avons déjà toute la facilitation qui nous avait permise l’arrivée de géocoton et que nous soutenons très régulièrement qu’il s’agisse du côté technique comme du soutien logistique et relationnel. Ce que nous voulons, c’est atteindre l’indépendance économique de cette filière en Centrafrique» a précisé le conseiller économique de l’Ambassade de la France.
Marcelin Yoyo, député de Sibut, souligne pour sa part que toutes les difficultés des cotonculteurs se situe au niveau de leurs factures non réglées par le gouvernement centrafricain. Pour lui, la situation financière à un impact sur le rendement de la filière coton dans la Kemo. La solution, poursuit-il, le gouvernement doit pouvoir éponger ces arriérés si nous voulons voir une relance de ce secteur, poumon économique du pays.
Au sortir de cette rencontre initiée par Brice Ekomo de l’association Keep In Touch, le mentoring et la mise en relation autour de l’industrie du coton a fait unanimité.