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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 23:32
RCA - CPS : Comment se préparent les avocats des parties civiles

 

 

Comment les avocats centrafricains se préparent-ils à représenter les parties civiles devant la Cour pénale spéciale ?

 

https://www.fidh.org  12/10/2018

 

La FIDH, la LCDH et l’OCDH mènent depuis 2013 des actions conjointes pour documenter les crimes commis et lutter contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves. Dans ce cadre nous avons publié des rapports d’enquête, œuvré pour la création de la Cour Pénale Spéciale (CPS) et créé dès 2014 un Collectif d’avocats pour la lutte contre l’impunité et la représentation des victimes devant les différentes cours de justice centrafricaines : cours criminelles et la Cour pénale spéciale.

Le Collectif est composé d’une quinzaine d’avocats centrafricains issus de 5 associations centrafricaines de défense des droits humains et de plusieurs avocats africains et européens de la FIDH pour défendre les victimes des crimes commis en RCA.

 

#Centrafrique : Associations et avocats des victimes devant la Cour pénale spéciale se préparent avec le soutien de @fidh_fr@fidh_africa @UEenRCA @SamuelaIsopiEU @eu_eeas @RCA_Renaissance @RCAMinJustice @Flavienmbata via @justiceinfonet#RCA @PNUD_RCA https://t.co/c0D4q1VL70

— Florent_Geel (@FlorentGEEL) 9 octobre 2018

 

Les avocats se préparent mais agissent également. Ils se préparent par le biais de formations dispensées par la FIDH son Groupe d’action judiciaires et ses organisations partenaires. Par exemple, des avocats ou des experts du réseau de la FIDH qui défendent des victimes en Côte d’Ivoire, au Mali ou en Guinée viennent partager leurs expériences et former leurs confrères, sur la stratégie judiciaire, sur la manière de préparer une victime à une audience pénale, sur les différentes demandes d’actes inhérents à l’instruction ainsi qu’à la préparation des victimes au passage en audition. Il s’agit surtout de faire profiter de l’expérience acquise à d’autres endroits de l’Afrique et du globe aux confrères centrafricains sur la façon de juger des crimes complexes et graves.

 

Y a t-il sur place, en Centrafrique, suffisamment d’avocats bien formés et expérimentés pour plaider devant un tribunal de ce calibre ?

 

Il y a en Centrafrique beaucoup d’avocats de valeur qui ont vocation à intervenir devant la Cour pénale spéciale (CPS). Certes la CPS bénéficie d’un apport international dans sa composition, son expertise et ses moyens mais elle est avant tout une juridiction centrafricaine auprès de laquelle tous les acteurs nationaux ont vocation à intervenir : magistrats, avocats, greffiers, officiers de police judiciaire, etc. L’objectif n’était pas de créer un tribunal international mais une juridiction nationale spécialisée pour juger des crimes exceptionnels par leur ampleur, leur complexité et leur gravité. Il était donc nécessaire de la doter de moyens adaptés à cet enjeu en terme de moyens, d’expertise et d’investigation sans lui enlever son caractère national. A ce titre, les avocats centrafricains devront effectivement adapter leurs connaissances et leurs pratiques pour défendre les victimes et les accuser de crimes graves, peu ou pas jugés par les juridictions centrafricaines ces dernières décennies mais cela est identique dans de nombreux pays : en Côte d’Ivoire par exemple une Cellule spéciale d’enquête et d’instruction a été créée pour enquêter sur la crise post-électorale de 2010-2011 ; en Europe, une dizaine de pays ont créé également des pôle judiciaires spécialisés pour enquêter sur les crimes les plus graves, etc. Ce n’est donc pas une spécialité centrafricaine et des avocats que de renforcer et spécialiser le système judiciaire pour juger des crimes graves et exceptionnels.

Il faut également noter qu’à 95% c’est bien le droit, les lois et les procédures centrafricaines qui seront appliquées par la CPS. Les 5% restant étant essentiellement du droit international issu des conventions internationales ratifiées par la Centrafrique qui seront utilisées en cas de carence du droit centrafricain (Article 3 du statut). En résumé le droit international est appliqué si le droit centrafricain est muet sur une question spécifique. Les praticiens de la justice centrafricaine ne seront donc pas dépaysés.

 

Quelles sont leurs limites et à quelles difficultés pourraient-ils se heurter, d’après vous ? Comment la FIDH les aide à les surmonter ?

 

La plus grande difficulté, qui n’est pas spécifique aux avocats, c’est d’avoir des enquêtes, des éléments de preuves à discuter et des gens à juger. L’accès, la sécurité et la participation des victimes et des témoins constitue par contre le grand enjeu pour les avocats des parties civiles et les associations qui les accompagnent et les soutiennent. De nombreuses victimes sont déplacées, d’autres sont localisées dans des zones enclavées et/ou toujours à la merci des groupes armés. Elles sont toutes dans des situations difficiles de vie : précarité économique, problèmes de santé souvent en raison des exactions subies, stigmatisation d’être victime surtout pour les survivantes de crimes sexuels, etc. Le temps de la justice est également long puisque entre la commission des crimes, la mise en place de la Cour, les enquêtes et la tenue des procès, plusieurs années s’écoulent en général avant que justice ne soit rendue.

Pour répondre à ces défis, la FIDH, l’OCDH et la LCDH - avec l’appui de la délégation de l’Union européenne en Centrafrique et le ministère français des affaires étrangères - ont développé depuis 2015 une stratégie d’action : création d’un bureau conjoint, enquêtes et documentations des crimes commis, création d’un Collectif d’avocats centrafricains et internationaux pour accompagner les victimes, intervention du Groupe d’action judiciaire de la FIDH qui font intervenir des avocats spécialisés dans la poursuite des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et autres violations graves des droits humains, un plaidoyer international intense, etc.

L’expérience conjuguée de la FIDH, de l’OCDH, de la LCDH et d’autres ONG centrafricaines de défense des droits humains comme l’ACAT-RCA ou le RONGDH impliquées dans ces actions communes permet notamment : d’identifier et d’accéder aux victimes même les plus reculées, gagner leur confiance et leur apporter toutes les explications nécessaires pour qu’elles fassent ou non le choix de s’engager dans un processus judiciaire, agir dans la durée pour les accompagner dans leur quête de vérité, de justice et leur droit à réparation. Cet engagement ferme à aller jusqu’au bout est un acte fort puisque, par exemple, dans l’affaire de l’ex-président tchadien Hissène Habré, la FIDH a accompagné les survivantes pendant près de 20 ans pour obtenir la condamnation en 2015 du dictateur par les Chambre africaine extraordinaires, cette cour hybride créée par l’Union africaine et le Sénégal, qui a d’ailleurs inspiré la naissance de la CPS.

Pour surmonter de tels obstacles il faut également des outils spécifiques, une expérience solide en matière judiciaire, une volonté politique forte des organisations qui accompagnent les survivantes, et des partenaires politiques et financiers engagés et constants dans leur soutien. La FIDH et son réseau ont développé ces compétences au gré des combats pour la justice et contre l’impunité en Côte d’ivoire, au Mali, en Guinée comme dans de nombreux pays du continent et du monde. Assurer la sécurité des survivants, accompagner les associations de victimes, associer et former la société civile et les avocats à ces combats de longue haleine tout comme mobiliser la volonté politique des acteurs nationaux et internationaux à lutter contre l’impunité même lorsqu’il est tentant de négocier la paix au dépit de la justice, constitue une spécificité reconnue de la FIDH depuis des décennies.

 

La FIDH est-elle prête à jouer un rôle dans le processus judiciaire devant la Cour pénale spéciale ?

 

La FIDH avec la LCDH et l’OCDH ses organisations membres en Centrafrique ont joué, jouent et joueront un rôle judiciaire et militant en Centrafrique que ce soit devant la CPS, les autres juridictions ou auprès des acteurs politiques nationaux et internationaux. C’est notre mandat et un engagement pris auprès des victimes que nous accompagnons, certaines depuis 2003.

Nos organisations ont d’ailleurs joué un rôle dès le début de la crise actuelle en menant des missions d’enquête depuis 2013 jusqu’à présent sur les graves violations graves des droits humains et droit humanitaire. Nous avons et continuons à identifier, soutenir et accompagner les victimes, même durant les temps forts des crises successives qu’a connu la Centrafrique depuis 2002-2003. Sur le plan politique et judiciaire, la FIDH et ses organisations membres ont mené un plaidoyer actif pour la mise en place d’un mécanisme de responsabilité adapté qui est devenu la CPS et nous poursuivons nos efforts pour garantir une place centrale aux victimes tant devant cette cour temporaire que devant les autres juridictions nationales et internationales. Dans cette perspective, nos organisations et nos avocats préparent les dossiers judiciaires et interviennent lors des sessions criminelles. Nous nous préparons pour intervenir judiciairement devant la CPS dès qu’elle sera officiellement en charge des dossiers.

La FIDH, la LCDH et l’OCDH souhaitent y assurer la représentation des victimes et être elles-même parties civiles dans les affaires sélectionnées par la Cour pénale spéciale. En outre, il est possible de saisir directement la CPS d’une plainte avec constitution de partie civile afin d’initier des enquêtes sur des affaires qui n’auraient pas été traitées par le procureur ou les juges d’instructions.

 

Un pool ad hoc est-il déjà constitué à cet effet ?

 

Un pool ad hoc est en cours de constitution, UNODC travaille activement à ce sujet, les critères de composition du pool ne sont pas encore définitifs mais il semble que plusieurs critères d’admission soient requis pour les avocats tels que le nombre d’année d’exercice de la profession et l’engagement dans les droits humains.

Comment évaluez-vous la session criminelle qui vient de s’achever devant la justice centrafricaine ? Je pose la question parce qu’on a l’impression que les grands dossiers "de crimes internationaux" ne sont pas abordés jusqu’à ce jour par la justice nationale.

La reprise des sessions criminelles en RCA est une avancée en ce qu’elle démontre le retour d’une justice, certes imparfaite, mais fonctionnelle. Cela s’inscrit dans les efforts pour la restauration de l’État de droit dans le pays. Un pays, surtout en crise, a besoin d’une justice. L’engouement suscité par les sessions criminelles auprès de la population est révélatrice du besoin et des attentes envers la justice en Centrafrique.

Il faut souligner également qu’il y a une sorte de répartition entre la justice criminelle quotidienne et la Cour pénale spéciale (CPS). La CPS n’a pas été créée pour remplacer et se substituer à la justice du quotidien. Dans cette logique, il est positif que la justice criminelle, dite ordinaire, fonctionne à nouveau. Néanmoins, on peut déplorer un certain nombre d’irrégularité dans les procédures menées lors des sessions criminelles, comme la non prise en compte de la minorité ou l’absence de traducteur. En outre, en raison de plusieurs lacunes dans les enquêtes, aucune condamnation pour crime de guerre ou crime contre l’humanité n’a été prononcée. Sur les 15 condamnations rendues, 10 l’ont été pour association de malfaiteurs. Cela démontre si cela était nécessaire, que les crimes internationaux requièrent une expertise plus approfondie : il est nécessaire de démontrer un contexte, des faits, des intentions et une mise en oeuvre d’une logique criminelle spécifique qui requiert des techniques et une expertise élaborées.

La Cour pénale spéciale a été spécialement créée pour traiter ces "grands dossiers de crimes internationaux". Il est probablement prématuré d’exiger de la justice criminelle habituelle de traiter des dossiers sensibles, complexes et très politiques pour lesquels elle n’est pas proprement outillée.

L’impact des sessions criminelles démontre cependant que les besoins de justice sont importants et qu’il est temps que la CPS agisse et que les populations perçoivent son action dans les prochains mois.

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 23:01
RCA : Création d'un bataillon de forces spéciales

 

 

Centrafrique : Un décret présidentiel créé des forces spéciales au sein de l’armée nationale

 

PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 12 OCTOBRE 2018

 

BANGUI, 12 octobre 2018 (RJDH)—Un corps de forces spéciales est créé au sein de l’armée nationale. Le décret a été rendu public au début du mois d’octobre.

 

Ce corps spécial avec une mission spéciale est créé par décret N°18.265. Selon les termes de ce décret, il s’agit d’un« bataillon des forces spéciales » qui sera issu de ce que le texte appelle « les forces d’action rapide » qui, d’après les sources du RJDH, existerait déjà au sein de l’armée nationale.

 

Bien que placé sous le commandement direct du chef d’Etat-major, les forces spéciales sont chargées de mener « des opérations autonomes, isolées ou en coordination avec les forces conventionnelles si nécessaire ».

 

Le caractère autonome et isolé de la mission de ces forces spéciales, semble être une manière de contourner la mission conjointe FACA-Casque-bleu, mission qualifiée de nonchalante par un haut gradé de l’armée, cadre au ministère centrafricain de la défense qui n’a pas caché sa satisfaction sur le caractère spécial de la mission de ce nouveau corps, « nos forces de défense qui travaillent avec les éléments de la Minusca ont de la peine à faire ce que l’Etat-major attend d’eux parce qu’à certaine mesure, ils doivent respecter la démarche conclue avec la Minusca. Ces forces sont chargées d’œuvre sur ordre direct de l’Etat-major afin de mettre fin à toute la lenteur que nous avons constatée depuis que la mission conjointe FACA-casque-bleu existe », défend-il.

 

A l’Etat-major, on évite de commenter la création de ces forces spéciales mais on rassure qu’elles ne sont pas mises en place pour contourner la Minusca, « c’est une décision éclairée du chef de l’Etat et on n’a pas à la commenter ici. Notre boulot, c’est de travailler pour la sécurisation du territoire. J’estime aussi nécessaire de dire que ces forces ne sont pas là pour s’opposer ou contourner comme vous le dites, le travail avec la Minusca, loin de là », confie sous anonymat, une source très introduite à l’Etat-major.

 

En dehors de ces forces spéciales, le chef de l’Etat a créé le même jour par décret, le bataillon des parachutistes, une compagnie de renseignement, une batterie d’artillerie et quatre zones de défense autrefois appelées région militaire.

 

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 22:55
COMMUNIQUE DE PRESSE MINUSCA
COMMUNIQUE DE PRESSE MINUSCA

 

 

LA MINUSCA CONDAMNE FERMEMENT L’ATTAQUE CONTRE LES CASQUES BLEUS DANS LE CENTRE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

 

Bangui, 12 octobre 2018 - La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) condamne l’attaque perpétrée contre ses casques bleus, jeudi soir dans la ville de Bambari (centre de la République centrafricaine) et les menaces proférées par l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC) à l’encontre de membres laïcs et religieux de différentes communautés de la société civile de Bambari.

 

Le 11 octobre vers 14 heures à Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, les militaires de la MINUSCA, au cours d’une patrouille, ont désarmé sept combattants de l'UPC qui étaient illégalement en possession d’armes de guerres et des munitions. Une enquête a été initiée par la gendarmerie avec l’appui de la composante police de la MINUSCA.

 

Dans la soirée du jeudi 11 octobre, des combattants présumés de l'UPC ont tiré des coups de feu dans le quartier Adji à Bambari, suscitant la peur et un déplacement de populations déjà éprouvées. La MINUSCA a dépêché une patrouille sur les lieux qui a également été attaquée par les mêmes éléments armés. La Force a déployé des renforts et aucune victime n’est à déplorer.

 

Ces faits sont non seulement condamnables pénalement mais menacent gravement le processus de paix conduit sous l’égide de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en Centrafrique. 

 

La MINUSCA continuera à travailler avec les autorités centrafricaines, et notamment avec les Forces Armées Centrafricaines (FACA) et les Forces Internes de Sécurité (FIS) déployés à Bambari, pour préserver son statut de « ville sans groupes armés » et garantir la sécurité de toutes les communautés dans la préfecture de la Ouaka.

 

La MINUSCA exhorte tous les groupes armés à mettre en œuvre les engagements pris dans le cadre du processus de paix actuel et à cesser toute violence contre les populations civiles. Elle rappelle que les auteurs d’attaques contre des civils seront arrêtés et traduits en justice.

 ____________________________________________________________________________

Division de Communication Stratégique et d'information publique 

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine 

https://minusca.unmissions.org  | Twitter: @UN_CAR | Facebook: facebook.com/minusca.unmissions

 

Ouaka : L'arrestation de 7 combattants de l'UPC par les FSI transformée en tirs d'arme à Bambari

 

https://www.radiondekeluka.org  vendredi 12 octobre 2018 12:25

 

Les forces de sécurité intérieure (FSI) ont interpellé ce jeudi 11 octobre à Bambari sept hommes de l'UPC, détenteurs d'arme de guerre. Le climat sécuritaire s'est par la suite détérioré dans la soirée.

 

Des détonations d'arme lourde et automatique ont été entendues aux environs de 20 heures au centre-ville. Selon les informations, les tirs ont visé le commissariat de police.

 

Les assaillants ont voulu par cette attaque ciblée, libérer sept des leurs arrêtés par les forces de sécurité intérieure et gardés dans leur geôle. Des représailles repoussées par les FSI. Du coup la psychose s'est emparée de la population civile comme le témoigne cet habitant sous le couvert de l'anonymat.

 

"Hier à partir de 20 heures, des détonations d'arme lourde et légère ont été entendus", a expliqué à Radio Ndeke Luka la source locale. La goutte d'eau qui a débordé le vase reste l'arrestation de "trois sujets peuhls armés" par "une patrouille de militaires". L'interpellation de ces combattants de l'UPC "qui devaient être transférés sur Bangui" a entrainé la colère des "Peuhls qui se sont alors énervés et ont voulu attaquer le commissariat de police". Heureusement que la riposte des FSI ne s'est pas faite attendre.

 

Ce vendredi 12 octobre, la ville est redevenue calme. Seulement, toutes les activités sont paralysées. "Pour ce matin, il y a un calme précaire. La population vit la peur au ventre", a indiqué un autre témoin, précisant que "la méfiance" règne de part et d'autre.

 

Il convient de rappeler que les peuhls armés s'étaient opposés au redéploiement des FSI à Bambari, prétextant que celles-ci ne devaient pas détenir des armes lourdes. Un mécontentement qui s'est accentué avec l'arrivée des Forces armées centrafricaines dans la ville.

 

Radio Ndeke Luka a vainement tenté de joindre les autorités administratives et locales ainsi que la Minusca pour leurs versions officielles des faits. Toutefois, aucune perte en vies humaines n'est enregistrée.

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 15:43

 

Disparitions de Luc GUELA et Sivère NGARSO du MLPC

COMMUNIQUE NECROLOGIQUE DU BF MLPC EAAMOO
COMMUNIQUE NECROLOGIQUE DU BF MLPC EAAMOO
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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 15:54
En sommet à Erevan, la Francophonie s'apprête à introniser une Africaine
En sommet à Erevan, la Francophonie s'apprête à introniser une Africaine
En sommet à Erevan, la Francophonie s'apprête à introniser une Africaine

 

 

Modifié le 11/10/2018 à 14:25 - Publié le 11/10/2018 à 04:20 | AFP

 

La Francophonie, réunie à partir de jeudi à Erevan, doit nommer à sa tête une Rwandaise, consacrant ainsi la victoire de l'Afrique, soutenue par le président français Emmanuel Macron, qui a réaffirmé dans un discours sa vision plurilinguiste de la défense du français.

 

"Bienvenue en cette terre d'Arménie éternelle", a déclaré le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, débutant son discours inaugural par un hommage au chanteur franco-arménien Charles Aznavour, décédé quelques jours avant sa venue prévue à Erevan. "Il a porté le nom de l'Arménie", a souligné M. Pachinian. Un concert est prévu jeudi soir en l'honneur de l'artiste.

 

Le petit pays de trois millions d'habitants, dont 6 % de francophones, accueille son plus grand événement international: 26 chefs d'Etat et 3.500 délégués participent à ce XVIIe sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui réunit 84 pays et territoires.

 

La grand-messe de la Francophonie doit porter à sa tête, vendredi à la fin du sommet, Louise Mushikiwabo, pour un mandat de quatre ans. La ministre rwandaise des Affaires étrangères a la voie libre depuis que le Canada a annoncé, avec le Québec, qu'il retirait son soutien à la secrétaire générale sortante, la Canadienne d'origine haïtienne Michaëlle Jean, qui briguait un nouveau mandat.

 

La nomination acquise de Mme Mushikiwabo consacre le "retour" de l'Afrique à la tête de l'OIF, qui avait toujours été dirigée par des Africains avant Mme Jean, et entérine son rôle incontournable de locomotive de la Francophonie. "L'épicentre de la langue française est sans doute dans le bassin du fleuve Congo", a ainsi répété le président français Emmanuel Macron.

 

En vertu de son explosion démographique, l'Afrique, continent sur lequel se trouvent 27 des 54 membres de l'OIF ayant droit de vote, représentera 85 % des francophones en 2050, sur un total de 700 millions, contre 274 aujourd'hui, selon l'OIF.

 

"Organisation moribonde"

 

"L'Afrique s'impose comme le moteur de la Francophonie", a renchéri le Premier ministre canadien Justin Trudeau, avertissant cependant qu'Ottawa "continuera de promouvoir et défendre (...) les droits de la personne et la langue française", allusion aux critiques que suscite la nomination de Mme Mushikiwabo.

 

La candidature rwandaise est accusée d'être contraire à la charte de l'OIF, qui a inscrit "le soutien aux droits de l'Homme" parmi ses missions premières. Le Rwanda pratique "censure, menaces, arrestations, violences, assassinats" contre les journalistes qui osent dénoncer l'autoritarisme de ses dirigeants, a récemment dénoncé l'ONG Reporters sans frontières (RSF).

 

"Une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde", a tancé Michaëlle Jean dans une attaque à peine voilée, glissée dans son discours au Sommet.

 

Récemment interrogée par l'AFP, Mme Mushikiwabo avait assuré que "la majorité des Rwandais (étaient) contents du système démocratique".

 

Les droits de l'Homme ne sont pas le seul grief fait à la candidature du Rwanda, à qui il est souvent reproché le peu de cas qu'il fait de la Francophonie. Le pays a remplacé le français par l'anglais en tant que langue obligatoire à l'école et a rejoint le Commonwealth, pendant anglophone de l'OIF. C'est d'ailleurs en anglais que le président rwandais Paul Kagame avait annoncé la candidature de sa ministre.

 

Mais ce plurilinguisme n'est pas contraire à la défense du français, estime M. Macron : "Le combat fondamental pour notre langue est un combat pour le plurilinguisme", a-t-il répété.

 

Soulignant les reproches parfois faits à une Francophonie "trop institutionnelle", il l'a appelée à se "réinventer" afin de prouver qu'elle n'est pas "un espace fatigué mais un lieu de reconquête", notamment "contre l'oppression faite aux femmes".

 

"Le premier combat de la Francophonie, c'est la jeunesse et tout particulièrement en Afrique", a ajouté M. Macron, soutenu par le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui a souligné le besoin d'éducation des jeunes pour mettre fin aux "mariages et grossesses précoces".

 

"Il faut investir dans l'éducation de la jeunesse, celle des filles en particulier", a insisté le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

 

Le président Macron a souhaité une révision de la Charte de la Francophonie, notamment quant aux modalités d'adhésion à l'OIF. "Faut-il se contenter de prendre quelques engagements en matière de respect des droits de l'Homme" pour rejoindre l'OIF ?, s'est-il demandé, alors que le sommet étudie la candidature contestée de l'Arabie saoudite en tant que membre observateur.

11/10/2018 14:24:07 -          Erevan (AFP) -          © 2018 AFP

 

lire discours Michael Jean sur www.centrafrique-presse.info 

 

Centrafrique et Niger préoccupés par le Sahel

 

Quant aux deux représentants africains, les présidents centrafricain Faustin-Archange Touadéra et nigérien Mahamadou Issoufou, ils ont pointé dans leurs discours l'engagement de l'instance et de la force G5 Sahel oeuvrant dans la région, née en 2014 dans le cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité.

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 15:23

 

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 10 OCTOBRE 2018

 

BANGUI, 10 octobre 2018 (RJDH)— Le Secrétaire Général Adjoint des Nations-Unies et Directeur Exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, en fin de visite de quatre jours en Centrafrique a salué ce 10 octobre lors d’une conférence de presse, l’engagement du gouvernement à mettre d’ici 2019 au moins 5.000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) supplémentaires sous traitement par les Antirétroviraux(ARV).

 

« Je salue l’engagement de l’Etat de mettre 5.000 personnes supplémentaires sous traitement avec des ressources nationales à partir de 2019 », a lancé le patron de l’ONUSIDA Michel Sidibé.

 

Pour Michel Sidibé, 5.000 personnes supplémentaires représentent 400 millions de FCFA par année. « C’est un engagement sans précédent dans ce pays. Et, il est déjà inscrit dans le projet du budget 2019 que j’ai évoqué avec le Président de l’Assemblée nationale », relève-t-il.

 

En matière de lutte contre le VIH en Centrafrique, la subvention du Fonds Mondial permet de mettre un maximum 34.000 PVVIH sous ARV depuis juin 2018. Par ailleurs, la prévention reste sous financée et chaque année, entre 7.000 à 10.000 personnes sont nouvellement infectées par le VIH.

 

« Il faut donc urgemment trouver des fonds additionnels », lance Michel Sidibé qui soutient que des progrès en termes de couverture et d’accès aux services VIH ont été réalisés depuis le lancement du plan de rattrapage en 2017.

 

« 7.100 personnes sont dépistées depuis janvier 2017, 13.000 autres mises sous traitement, 1.608 femmes séropositives ont eu accès à la PTME », a énuméré le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA.

 

Selon Michel Sidibé, accélérer la santé et la réponse au VIH sont des leviers de la justice sociale, de la dignité et de la consolidation de la paix. « Nous devons identifier des actions prioritaires et stratégiques. La réduction des violences et du VIH au sein des forces de défense et de sécurité est l’une de ces priorités stratégiques. Nous devons relancer la réponse au VIH dans ce pays qui a l’une des couvertures antirétrovirales les plus faibles au monde avec 35% chez les adultes et 25% chez les enfants », estime le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA.

 

L’un des combats pour vaincre le VIH en Centrafrique reste la lutte contre la stigmatisation. Plus de 80% des PVVIH déclarent être stigmatisées ou discriminées dans les centres de santé, selon les résultats de l’étude sur l’Index de Stigma lancé lundi dernier à Bangui.

Centrafrique : L’ONUSIDA salue la mise sous traitement ARV de 5.000 PVVIH supplémentaires en 2019
Centrafrique : L’ONUSIDA salue la mise sous traitement ARV de 5.000 PVVIH supplémentaires en 2019
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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 15:19
"Remobiliser autour de l'initiative africaine" de paix en Centrafrique

 

 

La France et le Tchad veulent "remobiliser autour de l'initiative africaine" de paix en Centrafrique, a déclaré à N'Djamena la ministre française des Armées, Florence Parly, à l'issue d'un entretien avec le président tchadien Idriss Déby Itno.

 

"Nous avons (...) évoqué la situation en Centrafrique, qui est l'objet d'une particulière vigilance de notre part et de la part du président Déby. Nous avons partagé l'analyse de la situation et nous convergeons sur cette analyse", a dit Mme Parly.

 

"La conclusion que nous en tirons, c'est la nécessité de remobiliser autour de l'initiative africaine autour de la Centrafrique", a-t-elle ajouté, afin de "faire en sorte que l'Union africaine puisse remobiliser autour de cette initiative".

 

Selon elle, "il est probable que cette question soit de nouveau abordée très directement au niveau des chefs d'Etat".

 

Paris voit d'un mauvais oeil la présence russe en Centrafrique où Moscou est notamment impliquée dans des tentatives de médiation entre le gouvernement et les groupes armés, souligne-t-on de source française.

 

Fin septembre à New York, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra avait affirmé que la médiation pour une paix dans son pays relevait de l'Union africaine, jugeant que l'implication de la Russie dans des pourparlers avec des groupes armés n'avait qu'un but de "facilitation".

 

Fin août, Moscou avait réuni chez son allié soudanais, à Khartoum, quatre des principaux groupes armés pour y signer une "déclaration d'entente". Cette médiation parallèle a "agacé" les partenaires de la RCA et a été clairement rejetée par la France.

 

La Centrafrique, que se partagent des groupes armés, est embourbée dans un conflit meurtrier depuis six ans qui a déplacé plus d'un quart de ses 4,5 millions d'habitants.

 

Avec AFP

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 15:16
NOTE D’INFORMATION MINUSCA

 

 

LE GOUVERNEMENT ET LA MINUSCA SOULIGNENT L’IMPORTANCE DU DIALOGUE DANS LA RESOLUTION DE LA CRISE

 

 

Bangui, le 10 octobre 2018 – Le Gouvernement centrafricain et la MINUSCA ont souligné mercredi l’importance du dialogue pour la résolution de la crise en Centrafrique, à travers l’Initiative de l’Union Africaine (UA) pour la paix et la réconciliation. Au cours de la conférence de presse conjointe des deux institutions à Bangui, les porte-parole du Gouvernement, le ministre de la Communication et des médias Ange Maxime Kazagui, et de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, se sont félicités de la mobilisation et du consensus des partenaires autour de l’initiative, lors de la rencontre de haut niveau aux Nations Unies.

 

« Des ajustements très positifs ont été faits à New York, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Même les partenaires, dont on pense qu’ils mènent des initiatives parallèles, parlent désormais le même langage à savoir l’Initiative africaine », a souligné le porte-parole du Gouvernement. De son côté, le porte-parole de la MINUSCA a ajouté que « les participants ont réaffirmé leur appui au Chef de l’Etat centrafricain pour l’établissement d’une paix durable, la réconciliation nationale et le développement de son pays ainsi qu’aux institutions du pays et ont proposé une redynamisation du processus politique à travers l’Initiative de l’UA, dans laquelle les Nations Unies joueront désormais un rôle plus important en tant que membre à part entière du panel ».

 

Sur la tenue du dialogue, le ministre et porte-parole du Gouvernement a rassuré que les discussions se poursuivent. « Il n’appartient pas au gouvernement seul de dicter la date et le lieu, mais de s’assurer que le dialogue puisse se tenir dans de bonnes conditions et dans un bon contexte ». A la question sur la levée totale de l’embargo des armes, le ministre a répondu que c’est le souhait du Gouvernement, rappelant que « le Président a fait le plaidoyer, une mission du comité des sanctions des Nations Unies a séjourné dans le pays ». « Il reste désormais à ce comité de faire les propositions et au Conseil de sécurité d’en décider », a souligné le ministre.

 

De son côté, le porte-parole a exprimé la satisfaction de la MINUSCA suite à l’installation officielle, cette semaine, de deux des cinq nouveaux préfets récemment nommés par décret présidentiel. Il s’agit des préfets de la Nana-Gribizi et du Bamingui-Bangoran auxquels s’ajoutera, le 16 octobre, celui de la Basse-Kotto. Les préfets de la Nana Mambéré et du Mbomou ont pris leurs fonctions en septembre dernier. « La MINUSCA réaffirme son engagement à soutenir ces représentants de l’Etat dans leurs fonctions conformément à son appui à l’extension et à la restauration de l’autorité de l’Etat », a-t-il affirmé.

 

Selon le porte-parole, l’appui de la MINUSCA à la restauration de l’autorité de l’Etat porte non seulement sur les représentants de l’Etat mais aussi le redéploiement progressif et coordonné des unités des Forces armées centrafricaines (FACA) formées par la Mission de formation de l’Union européenne en RCA (EUTM-RCA) ainsi que des forces de défense et de sécurité intérieure, conformément à la politique de diligence de l’ONU voulue en matière de droits de l’homme.

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Division de Communication Stratégique et d'information publique 

 

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine 

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 15:14
RCA: le directeur d’Onusida à Paoua pour évaluer les besoins
RCA: le directeur d’Onusida à Paoua pour évaluer les besoins
RCA: le directeur d’Onusida à Paoua pour évaluer les besoins

 

 

 

Par RFI Publié le 10-10-2018 Modifié le 10-10-2018 à 04:20

 

Le directeur exécutif de l'Onusida est en voyage officiel en Centrafrique. Le taux de prévalence du virus est de 4%, 110 000 personnes vivent avec le sida. Michel Sidibé était en déplacement mardi dans l'ouest du pays, dans la ville de Paoua, avec le ministre centrafricain de la Santé. Objectif : écouter les communautés touchées par le virus du sida et évaluer leurs besoins.

 

L'hôpital général de Paoua dispose d'une unité spécialisée dans le traitement du VIH. Des patients et des personnels soignants sont venus y accueillir Michel Sidibé. Le directeur exécutif d'Onusida est conscient des défis à relever : « Le système de santé s'est effondré complètement et aujourd'hui on sait que malheureusement les médicaments ne sont plus disponibles. Nous n’avons que 20% des enfants qui ont accès au traitement, ici, du sida. Nous avons moins de 35% [de la population] en général. Et surtout, dans ces situations humanitaires, ces situations sont caractérisées par les violences contre les femmes. Donc il faut mener ce combat sur ces zones humanitaires. »

 

Des besoins qui sont énormes et qui dépassent le cadre de la santé publique. Car résoudre les problèmes de santé pour favoriser la résolution du conflit, Michel Sidibé y croit, tout comme le ministre de la Santé, Pierre Somse. « La santé c'est le creuset de la paix et de la cohésion sociale, dit-il. Aujourd'hui on ne peut pas dissocier la propagation, le défi du sida, d'autres facteurs, d'autres dimensions de la vie des gens qui sont en situation de crise puisque cette crise a également potentialisé et renforcé les facteurs de risque de propagation. »

 

A Paoua, les ONG comptabilisent en moyenne chaque mois 150 cas de violences sexuelles perpétrées par les groupes armés.

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 20:05
Démission surprise de Nikki Haley, l'ambitieuse ambassadrice de Trump à l'ONU

 

 

 

AFP / (09 octobre 2018 20h22)

 

L'ambitieuse ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, la femme la plus en vue du gouvernement de Donald Trump, a annoncé mardi sa démission à la surprise générale tout en assurant ne pas vouloir se présenter contre le président américain aux prochaines élections.

"Elle m'a dit il y a environ six mois qu'elle souhaitait prendre une pause", a justifié le milliardaire républicain, louant le "travail fantastique" de son "amie", présente à ses côtés, tout sourire, dans le Bureau ovale. "Elle a été très spéciale pour moi", a-t-il insisté.

Donald Trump a précisé que le départ serait effectif "à la fin de l'année" et qu'il dévoilerait le nom d'un successeur "d'ici deux ou trois semaines".

L'ex-gouverneure de Caroline du Sud, 46 ans, à qui l'on a souvent prêté des vues sur la Maison Blanche, a assuré qu'elle ne serait pas candidate à la présidentielle de 2020.

"Il est important de savoir quand il est temps de faire un pas de côté", a seulement expliqué Nikki Haley.

Ses motivations restent donc un mystère.

Ambitions politiques? Désaccords de fond? Ou alors le risque soulevé par une enquête potentielle, réclamée lundi, à la veille de sa démission, par une association de défense de l'éthique sur des cadeaux acceptés l'an dernier par l'ambassadrice? Cette organisation dénonce notamment les sept vols en avion de luxe privé qui lui ont été offerts, pour un coût de "plusieurs dizaines de milliers de dollars", par "trois hommes d'affaires de Caroline du Sud".

Quoi qu'il en soit, l'annonce de son départ a semé un certain trouble au sein de la classe politique, qui a globalement salué son bilan, sa fermeté et son franc parler.

Il fait suite aux nombreux limogeages et démissions autour du président en près de deux ans. L'équipe diplomatique initiale aura ainsi été totalement remodelée, après l'arrivée au printemps de Mike Pompeo comme secrétaire d'Etat et John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale.

Ces deux poids lourds avaient en partie éclipsé cette étoile montante du camp républicain qui avait auparavant bénéficié de l'effacement du précédent ministre des Affaires étrangères, Rex Tillerson.

- "Politique étrangère chaotique"

"C'est un autre signe de la politique étrangère chaotique de cette administration", a déploré le chef de file démocrate à la commission des Affaires étrangères du Sénat, Bob Menendez, s'alarmant des conséquences de ce départ "sur la sécurité nationale à un moment où le désarroi persiste au sein du gouvernement".

Nikki Haley s'est distinguée en portant d'emblée une ligne dure notamment contre la Corée du Nord et l'Iran, les deux priorités diplomatiques de Donald Trump, même lorsque d'autres ministres tentaient de convertir le président à une ligne plus modérée.

Depuis New York, elle se faisait également l'écho des critiques présidentielles à l'égard de l'ONU, vue comme une bureaucratie inefficace dans laquelle Washington investit beaucoup trop d'argent mais aussi comme une institution avec d'évidents "biais anti-Israéliens".

Elle était "un facteur de division, attaquant les institutions et les ONG qui défendent la transparence et les droits fondamentaux, et travaillant à transformer l'aide humanitaire en arme politique", a critiqué Stephen Pomper, de l'International Crisis Group.

L'ex-élue de Caroline du Sud s'était fait connaître dans son Etat conservateur en soutenant le retrait du drapeau confédéré des bâtiments officiels après qu'un partisan de la suprématie blanche avait tué en juin 2015 neuf paroissiens noirs dans une église de Charleston.

Cette fille d'immigrés indiens n'a pas toujours été du côté de Donald Trump.

En février 2016, elle avait jugé que le milliardaire incarnait "tout ce qu'un gouverneur ne veut pas d'un président". Et juste avant la victoire du 8 novembre 2016, Nikki Haley se disait même "pas fan" du tonitruant candidat républicain.

Mais elle a par la suite gagné ses galons dans la galaxie Trump. Si elle a laissé entendre l'existence de désaccords avec Donald Trump, notamment lorsque ce dernier n'a pas clairement condamné les sympathisants nazis après la mort d'une manifestante antiraciste lors de violences à Charlottesville, à l'été 2017, elle a toujours pris soin de ne pas les étaler sur la place publique.

"Si je ne suis pas d'accord avec quelque chose et crois que c'est suffisamment important pour être discuté avec le président, je le fais. Et il écoute", avait-elle dit en septembre, en réponse à la tribune anonyme d'un membre de l'administration qui évoquait une "résistance de l'intérieur" aux agissements de Donald Trump.



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