BANGUI : LES RELIGIEUX FONT ÉTAT DE DESTRUCTION DES ARCHIVES ADMINISTRATIVES PAR LA SÉLÉKA
Bangui, 8 mars 2013 (RJDH) – Les religieux de Centrafrique, après une mission qu’ils ont effectuée dans les
zones occupées par les éléments de la rébellion de la coalition Séléka, ont fait état de destruction des archives administratives par les rebelles. Des documents difficiles à être reconstitués
d’après les leaders des catholiques, protestants et musulmans.
Lors de leur séjour dans quatre grandes villes occupées par les rebelles, les religieux de Centrafrique ont, non seulement
constaté le saccage des locaux administratifs, mais ils se sont également aperçu de la destruction des documents administratifs, dont les archives datées de la période coloniale, en passant par
celles des indépendances jusqu’à nos jours.
Ainsi, actes de naissance, certificats de nationalité, procès-verbaux des audiences, pièces comptables et beaucoup d’autres
documents ont été détruits. « Nous avons vu des documents qui ont été éparpillés par les rebelles devant des bureaux administratifs, d’autres ont été brulés. Les archives ont été
détruites », a mentionné Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, lors de la conférence de presse que les religieux ont organisé mercredi, pour
restituer leur mission.
Pasteur Isaac Zokoué des églises évangéliques qui fait partie de la mission, a pensé
« qu’il sera difficile de reconstituer toutes ces archives, vu que le système de notre pays est souvent faible en ce qui concerne l’élaboration des archives et la conservation
des documents administratifs ».
« On peut dire qu’avec cette situation, le pays a fait un long bond en arrière et ce sera difficile pour nos
enfants, car les archives sont très importantes pour un pays », a ajouté le révérend Nicolas Guérékoyamé des églises protestantes.
Pour Imam Kobine Layama, chef de la communauté musulmane de Centrafrique, « nos frères
de la Séléka doivent comprendre que les documents administratifs sont le fondement d’un pays. Je les exhorte à protéger ces documents, qui témoignent l’existence de notre
pays ».
Après une mission d’une semaine qu’ils ont effectuée dans les zones occupées par les rebelles de la Séléka, catholiques,
musulmans et protestants ont fait un état de lieu déplorable et ont demandé aux parties prenantes dans la crise de faire des concessions. Les religieux centrafricains demandent également
pour la nième fois la cessation immédiate des hostilités et le cantonnement des rebelles de la coalition Séléka.
BATANGAFO : DES PERSONNES TUÉES ET D’AUTRES ENLEVÉES PAR LES ÉLEVEURS MBARARA
Batangafo, 8 mars 2013 (RJDH) – Au total deux personnes ont été tuées, une grièvement blessée et une dizaine
d’autres enlevées à la suite d’une attaque des éleveurs en transhumance, communément appelé Mbarara, dans le village de Koro situé à 103 Km de Batangafo (Nord). Le drame s’est produit le
mercredi 6 mars.
Cette information a été livrée au RJDH par François Djélé, maire de ladite commune qui fait partie de
l’équipe qui a accompagné le blessé à l’hôpital de Batangafo pour des soins. Il a affirmé que ces éleveurs qui détiennent des armes automatiques, ont incendié des maisons et mis en
débandade les habitants de la localité.
Il a signifié que cette attaque vient après l’assassinat du chef de village Kpara, voisinant ladite localité.
François Djélé demande aux autorités de la ville de Batangafo de faire face a cette situation, « sinon les habitants eux même vont s’organiser pour lancer
une offensive contre ces assaillants », s’est-il mécontenté.
Le vendredi 7 mars, le village de Kangomon dans la commune de Bedè, à 16 kilomètres de la ville de Batangafo, a
également été attaqué par cette même bande. On déplore l’enlèvement de 5 personnes et 5 maisons incendiées.
Le maire de cette commune déclare qu’il est venu à Batangafo, pour « alerter les autorités sur la situation pour
qu’une solution soit prise afin de sécuriser les habitants de ces localité ».
BANGUI : L’UA VISITE LA CENTRAFRIQUE POUR LA RATIFICATION DE LA CHARTE DE DÉMOCRATIE
Bangui, 8 mars 2013 (RJDH) – Une équipe de l’union Africaine (UA) qui est en mission de plaidoyer en République centrafricaine pour la ratification
de la charte Africaine de démocratie, des élections et de la bonne gouvernance, s’est entretenue ce jeudi 8 mars, avec les membres de la société civile centrafricaine.
L’un des membres de l’UA a expliqué que l’objectif de cette rencontre avec la société civile centrafricaine est de voir le
cadre de leur exercice de fonction et de leur expliquer le contenu du document. « Nous nous réjouissons de la compréhension des membres de la société civile centrafricaine qui
nous parait très responsables dans leurs prises de position », a-t-il ajouté.
Il se dit rassuré que « cette société civile a un grand rôle à jouer auprès des autorités politiques de ce
pays pour la ratification de ce document dans un bref délai ».
« La société civile est aussi l’un des partenaires de l’Etat. Donc nous pensons que dans une démarche de
plaidoyer, elle peut arriver à convaincre le gouvernement à ratifier cette charte comme les autres pays d’Afrique, pour l’intérêt du peuple centrafricain », a-t-il
conclu.
BAMBARI : UN AGENT DE L’ETAT RELATE LES FAITS VÉCUS DANS LA VILLE
Bambari, 8 mars 2013 (RJDH) – Un calme semble revenir dans la ville de Bambari (centre). Certaines personnes commencent à sortir de leur cachette, mais
les rebelles de la Séléka qui occupent toujours cette ville continuent les exactions sur la population et les pillages des sociétés privées et étatiques. Le témoignage est donné ce matin au RJDH
par un agent de l’Etat de cette localité, qui a réussi à regagner Bangui, après plusieurs jours de marche.
Cet agent de l’Etat qui a préféré garder l’anonymat a fait savoir que la population qui avait fui la ville à cause des
exactions des rebelles de la Séléka, commencent à regagner la ville.
« Certaines personnes ont commencé petit à petit à sortir de la brousse. D’autres, par contre sont
réticentes à cause de la présence des rebelles dans la ville et qui malgré la signature de l’accord de Libreville continuent à faire des exactions sur la population », a-t-il
expliqué.
La même source a par ailleurs rappelé les faits vécus pendant l’occupation de la ville par les rebelles de
la Séléka. « Quand les rebelles de la Séléka ont pris la ville de Bambari, leur premier cible était les agents de l’Etat, les sociétés privées et les responsables des églises.
Ils exigent de ces gens de l’argent », a-t-il dit.
« Ces derniers ont également commencé à commettre des exactions sur la population et des pillages sur les
bâtiments administratifs. Ils ont aussi pillé les bâtiments scolaires. Et ces écoles sont devenues leurs bases. Les jeunes ont été enrôlés par les rebelles. Tout ce qu’ils ont pris de force
ont été emporté à une destination inconnue », a-t-il ajouté.
Il a aussi souligné que depuis l’arrivée des rebelles dans la ville, tous les agents de l’Etat ont trouvé refuge dans la
brousse pour certains, et dans les villes et villages environnants pour d’autres, pour fuir les exactions des rebelles.
« Les rebelles ont pillé ma maison. Ils ont emporté tous mes biens. Tous les documents administratifs qui se
trouvaient dans ma maison ont été brûlés. Ils veulent à tout prix mettre la main sur moi pour une raison que j’ignore. J’ai passé un mois et demi dans la brousse avec quelques-uns de mes
collaborateurs », a dit cet agent de l’Etat.
Face à ces menaces, le témoin a affirmé qu’il a quitté la ville à bord de véhicule d’un particulier où il a dû payer une
somme de 30 000FCFA avant de regagner la ville de Bangui.
OBO : DES BUTINS RÉCUPÉRÉS AUX ÉLÉMENTS DE LA LRA
Obo, 8 mars 2013 (RJDH) – Des nombreux bagages ont été récupérés par les éléments de la force Ougandaise (UPDF) après un violant combat qui les a
opposés aux éléments l’armée de résistance du seigneur(LRA) de Joseph Kony, ce jeudi 7 mars dernier au village de Gouguèrè, à 5 kilomètres de la ville d’Obo (Sud-est).
L’information a été livrée par une source proche des conseillers militaires américains basés à Obo. Selon la
source : « ces butins de guerre récupérés sont composés entre autres des bidons, des sacs remplis de manioc et d’autres choses pris par les rebelles dans les villages
qu’ils attaquent. »
La même source indique qu’il n’y a aucune perte en vies humaines dans les rangs de l’UPDF, lors de l’accrochage. Par contre,
elle s’est abstenue de donner de bilan du côté des rebelles.
Lors de cet affrontement, la population de la ville d’Obo était prise de panique par la détonation des armes lourdes
utilisées. La population s’inquiète alors de l’assurance donnée par les forces coalisées, qui l’ont rassurée il y a une semaine, de vaquer librement à ses occupations dans un rayon sécurisé de 25
kilomètres autour de la ville.
La dernière attaque meurtrière de la LRA date du 3 mars dans laquelle 6 personnes ont été tuées et 11 kidnappées dans deux
localités de la ville de Yalinga, dans la préfecture de la haute-Kotto.
BERBERATI : L’ÉCOLE DÉSERTÉE À CAUSE DE LA CUEILLETTE
Berberati, 8 mars 2013 (RJDH) – L’école Koumbé située à trois kilomètre de la ville de Berberati (Ouest), est presque fermée. Radio Zoukpana a fait savoir
ce matin que les élèves se préoccupent beaucoup plus de la cueillette des escargots que de prendre le chemin de l’école.
Le directeur de l’école Koumbé Gaston Kamba a mentionné que le rôle des parents d’élèves est aussi important
dans cette situation. « Les parents préfèrent amener leurs enfants à la recherche de ces espèces que de les envoyer à l’école », a dit le directeur de l’école
Koumbé.
Il a durcit le ton qu’en ou outre, « ses élèves n’étudient pas, ils ne sont pas respectueux et les parents
ne payent pas les redevances scolaire ». Des parents interrogés, ont fait savoir que le chemin de l’école est trop long, c’est pourquoi ils préfèrent que leurs enfants mènent
ces activités afin de subvenir à leur besoin.