BANGUI : LA REPRISE DES HOSTILITÉS PAR LA SÉLÉKA ÉVITÉE DE JUSTESSE
Bangui, 27 févr. 13 (RJDH) – Les éléments rebelles de la coalition Séléka ont à peine repris les hostilités,
le lundi 25 février 2013. Une situation évitée de justesse, après une descente des leaders de ce mouvement sur le terrain. Toutefois, la tension reste encore palpable sur la ligne rouge de
Damara.
Le lundi dernier, les quelques 1700 éléments de la Séléka qui ont été stoppés à une dizaine de kilomètres de la ville
stratégique de Damara, avaient voulu briser les accords de paix de Libreville pour entrer dans la capitale centrafricaine.
« Nous avons reçu des coups de fil de part et d’autre de certains de nos éléments qui avaient menacé
d’entrer dans la capitale et de renverser le pouvoir en place », a confié au RJDH, le Général Mohamed Dhaffane, ministre des eaux et forêts et membre de la
Séléka.
Le Général Dhaffane de préciser que « face à la lenteur accusée dans la mise en application
de certains points contenus dans les accords de Libreville, les éléments étaient mécontents et avaient voulu reprendre les hostilités. Les éléments nous ont justifié leur attitude par le fait que
les forces étrangères n’ont pas encore quitté le pays, les prisonniers politiques ne sont pas tous libérés et les arrestations continuent ».
Ces éléments de la Séléka avaient été calmés par une mission des leaders de la Séléka, escortée par la Force multinationale
en Afrique centrale (Fomac). « Nous nous sommes dépêchés à Damara, pour calmer les éléments. Nous leur avons beaucoup parlé, pour leur faire comprendre que ce qui se passe en ce
moment est un processus. Un processus a des étapes qu’il faut observer », a-t-il dit.
Il faut dire que les opérations de cantonnement des rebelles de la Séléka, qui devraient commencer ce dimanche 24 février,
ont été reportées sine die. Les versions se contredisent sur ce report. Les rebelles dénoncent le non-respect de certains points des accords de Libreville, alors que le gouvernement et la
Force multinationale en Afrique centrale (Fomac) parlent des problèmes techniques et logistiques. Toutefois, des sites ont été apprêtés dans les villes de Kaga-Bandoro, de Ndélé et de Bria pour
accueillir les rebelles.
BANGUI : LA DÉFENSE DE JEAN PIERRE BEMBA GOMBO CONTINUE DE PRÉSENTER DES TÉMOINS
Bangui, 27 févr. 13 (RJDH) – Le procès Jean-Pierre Bemba Gombo, leader du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) a repris,
le lundi 25 février, devant la Cours pénal internationale (CPI). La défense de l’accusé a présenté le 15ème témoin à décharge qui a commencé à faire sa déposition devant la Chambre de première instance III de la CPI.
« Initialement ce procès suspendu devrait être repris le 4 mars 2013. Mais les juges ont levé la
suspension au motif que la défense a trouvé un témoin clé qui peut faire la déposition. Ce témoin clé de la défense de Jean-Pierre Bemba Gombo est le
15ème et porte le pseudonyme de CAR-DO4-PPPP-0019. Pour sa
sécurité, ce témoin a décidé de faire totalement sa déposition à huit clos », a expliqué Benjamin Ngrégbamba-Yanguéré, assistant chargé de la sensibilisation
de la CPI à Bangui.
La même source précise que l’audience du 15ème témoin va se faire en visioconférence puisque ce dernier ne va pas quitter son pays, mais au moyen de l’internet, il va faire sa
déposition qui va durer jusqu’au 6 mars.
La reprise du procès va également tenir compte de la discussion sur le mode allégué de responsabilité de l’accusé. Une
question qui a fait l’objet d’une suspension le 10 décembre dernier, suite à la demande de la défense de l’accusé, qui voulait avoir le temps nécessaire afin de se préparer.
Benjamin Ngregbamba-Yanguere a fait savoir que c’était le 21 Septembre 2012 que la Chambre de la
première instance III avait informé les parties de la possibilité de modifier le mode de responsabilité attribuée à Jean-Pierre Bemba Gombo, en tant que supérieur hiérarchique,
pour inclure le mode de responsabilité suivant « en raison des circonstances, il aurait dû savoir que ses féléments commettaient ou allaient commettre ces
crimes ».
Selon la Chambre de la première instance III, la possible modification du mode de responsabilité n’affecte pas le premier
mode de responsabilité, c’est-à-dire que celle-ci n’est pas écartée. Par ailleurs, cette décision ne préjuge pas non plus la responsabilité de l’accusé et n’a pas d’incidence sur la participation
des victimes aux audiences.
Jean Pierre Bemba a été accusé de crimes de guerre et crime contre l’humanité commis en République
centrafricaine entre la période de 2003-2005, par ses milices.
KABO : UN VÉHICULE D’UNE ONG HUMANITAIRE PRIS DE FORCE PAR LA SÉLÉKA
Kabo, 27 févr. 13 (RJDH) – Un véhicule d’une ONG humanitaire a été pris de force dans la nuit du dimanche à lundi 25 février dans la ville de
Kabo (nord) par les rebelles de la coalition Séléka.
D’après les explications d’un habitant de cette localité joint ce matin par le RJDH, les rebelles ont fait irruption sur le
site de l’ONG aux environs de 22 heures pour commettre le forfait. « Ils ont forcé le gardien de leur ouvrir le portail et après, ils ont pris le véhicule et l’avait amené à
destination du Tchad », a-t-il ajouté.
La même source a par ailleurs souligné que la population de la ville de Kabo est toujours victime des exactions des rebelles
de la Séléka. « La population est victime de viols, de vols et les ONG font l’objet de pillage de la part de ces rebelles. Cela fait qu’une bonne partie des gens ont quitté
la ville pour trouver refuge vers la ville de Moyen-Sido », a-t-elle fait savoir.
Une source proche de la mairie de Kabo a également précisé que la population de cette ville vit chaque jour dans la psychose
à cause de la présence des éléments de la Séléka, qui continuent de commettre des exactions sur elle.
MBOKI : UN HOMME TUÉ ET LE CORPS BRULÉ PAR LES ÉLÉMENTS DE LA LRA
Mboki, 27 févr. 13 (RJDH) – Un jeune homme d’une trentaine d’années a été tué le lundi 27
février, par les hommes de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony, à environ 20 kilomètres de la ville de Mboki (sud-est). Son corps a été brûlé par
la suite.
D’après les faits rapportés par le correspondant du RJDH ce matin, la victime, un déplacé centrafricain, s’est rendue dans
son champ qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de la ville, dans une région frontalière avec la République démocratique du Congo.
« Un membre de sa famille ayant constaté son absence après trois jours, s’est lancé à sa recherche. Et c’est
hier qu’il a découvert le corps. Selon les explications du parent de la victime, celle-ci a été poignardée avant d’être brûlée dans sa plantation », a relaté notre
correspondant.
Informés de la situation, les parents de la victime se mobilisent ce mercredi pour se rendre sur les lieux de l’incident afin
d’inhumer le corps calciné. La même source précise que les éléments des Forces armées centrafricaines basés dans cette localité ont été également alertés.
OBO : LE RAYON DE SÉCURITÉ FIXÉ À NOUVEAU À 20 KILOMÈTRES
Obo, 27 févr. 13 (RJDH) – Désormais la population de la ville d’Obo (sud-est) peut se déplacée dans un rayon
de 20 kilomètres autour de la ville. C’est la déclaration faite ce mercredi 27 février, par les conseillers américains pour la traque à Kony, lors de la réunion de
sécurité.
« Cette distance fixée permet aux forces tripartites de mieux surveiller et de contrôler les zones.
Les chefs des villages et des quartiers sont impliqués dans la diffusion de ces informations à leurs populations respectives » a fait savoir un officier des conseillers américains à
Radio Zéréda.
La même source a indiqué que les habitants de la ville d’Obo et les villages environnants ne peuvent pas dépasser cette
délimitation pour éviter la confusion de la surveillance des forces tripartites.
Par contre, une équipe des troupes Ougandaises est désormais basée au village de Gougbéré, situé à 5 kilomètres, de la ville
d’Obo, afin d’assurer la sécurité des habitants de ce village.
BOALI : LES EXPERTS DEMANDENT UN FINANCEMENT POUR LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME EN CENTRAFRIQUE
Boali, 27 févr. 13 (RJDH) – Les experts du Fonds mondial pour la lutte contre le paludisme et les
pharmaciens ont sollicité la reconduction du financement pour la lutte contre le paludisme en Centrafrique, au terme d’une réunion tenue du 22 au 27 février à Boali
(sud-ouest).
Chantale Mozébai, l’un des experts, précise que cette assise vise à regrouper tous les panels du Fonds
mondial et les pharmaciens afin de revoir le financement destiné à la réduction du taux du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans qui sont les plus touchés.
« Le paludisme demeure un problème majeur en Centrafrique, surtout chez les mineurs. C’est la première cause
de mortalité infantile », a-t-elle souligné.
Selon elle, il s’avère important que le gouvernement dresse une nouvelle demande de financement au Fonds mondial pour un
délai déterminé. « Une subvention a été accordée au gouvernement centrafricain pour une durée de deux ans. C’est ce fonds qui a été accordé et mis à la disposition du
programme de lutte contre le paludisme », a expliqué Chantale Mozébai.
« Il faut demander à nouveau un autre financement au fonds mondial, cette fois si pour une durée de trois
ans. Cette relance vise à poursuivre la lutte contre cette maladie », a-t-elle fait savoir.