Le 03 avril 2013 au sommet de N’djamena, Les chefs d’Etat des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), préoccupés par la situation qui prévaut dans notre pays et dans le souci de trouver une issue heureuse à la crise ont pris notamment les décisions de ne pas reconnaitre le président autoproclamé en l’état actuel des choses, de mettre en place un collège exécutif et un organe législatif pour une période transitoire de 18 mois.
Le Mouvement Fini Kodé prend acte de ces décisions salutaires, qui, n’en doutons pas si elles sont bien menées ouvriront une nouvelle ère pour notre pays, pour la région et pour l’Afrique toute entière.
Le processus de refondation de la nation centrafricaine ne peut s’accomplir complètement que dans un Etat de droit à travers lequel chaque citoyen se sentira en sécurité et ainsi consentira à vivre avec les autres sans haine ni rancune. La dernière crise politique dans notre pays n’est que la partie immergée d’un malaise profond qui ronge la société centrafricaine depuis des décennies. Elle recommande des solutions de fonds qui passe inévitablement par des assises nationales de toutes les couches sociales de la société centrafricaine afin d’exhumer ce « cancer ». Les centrafricains doivent désormais s’asseoir autour d’une table, les yeux dans les yeux pour se dire toutes les vérités au nom d’une véritable et sincère réconciliation. La refondation de l’Etat centrafricain ne pourra que se faire à ce prix et seulement à ce prix-là.
En effet, l’histoire du Centrafrique est marquée par un capital social vertical très faible où certaines catégories de personnes ont quasiment confisqué les pouvoirs. L’Etat, en faillite ne pouvant plus assumer ses responsabilités, a de ce fait perdu toute crédibilité auprès de la population insécurisée qui ne lui fait plus confiance.
C’est pourquoi, le Mouvement citoyen Fini Kodé, fidèle à ses principes suggère de mettre tout sur la table afin de repartir sur de nouvelles bases en organisant des Assises nationales souveraines qui aboutiront sur une justice transitionnelle. Ayant des qualités thérapeutiques et pédagogiques, ces assises sont incontournables pour la refondation nationale. Elles permettront à nos concitoyens non pas d’exercer une quelconque revanche mais de permettre aux victimes de faire le deuil des traumatismes subis et endurés puis d’enterrer définitivement dans une communion nationale le venin de la division et l’esprit de vengeance.
Aussi, le Mouvement Citoyen Fini Kodé en appelle aux chefs d’Etats de la communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), aux partenaires et aux représentants des Nations de l’Union Africaine, de l’Union européenne , de l’Organisation des Nations unies, de la Cen-Sad, de la Conférence islamisteet de l’Organisation internationale de la francophonie afin qu’ils pèsent de tout leur poids sur le processus pouvant conduire à l’organisation des assises nationales souveraines et de justice transitionnelle qui sont les gages d’une solution durable et définitive aux multiples crises politiques centrafricaines.
Fait à BANGUI, le 05 Avril 2013
Pour le Conseil Exécutif
Aboubakar SAMORY
Ampliations: 6
· A Son Excellence Idriss DEBY, Président de la République du Tchad, Président en exercice de la CEEAC à NDJAMENA, Tchad
· A Son Excellence Denis SASSOU NGUESSO, Médiateur dans la Crise Centrafricaine, Président de la République du Congo à Brazzaville, Congo.
· A Son Excellence Michel Am Nondroko DJOTODIA, Président de la République Centrafricaine à Bangui, Centrafrique.
· A Son Excellence Maître Nicolas TIANGAYE, Premier Ministre, Chef du Gouvernement à Bangui, Centrafrique.
·Au Secrétaire Général de la francophonie, Monsieur Abdou DIOUF à Paris,France
· Au Secrétaire Général de la CEEAC, M. Nassour Guelengdouksia OUAIDOU à Libreville, Gabon.