Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine
(RJDH-RCA)
Bambari : Une dizaine de décès à la prison les quatre
derniers mois
Bambari, 20 novembre (RJDH)–Une dizaine de prisonniers ont trouvé la mort
à la maison d’arrêt de Bambari (centre) dans les quatre derniers mois. L’information a été donnée par le chef de poste de la maison d’arrêt de cette ville, Emmanuel Mandjika.
L’information a été donnée le lundi 19 novembre dans une réunion organisée par le sous-bureau du Bureau intégré des Nations
Unies en Centrafrique (BINUCA) à Bambari, dans le cadre des préparatifs de la journée internationale des droits de l’homme, célébrée le 10 décembre de chaque année.
Pour l’informateur, ces décès sont liés aux mauvaises conditions de vie des détenus. Dès lors, cette situation ressuscite
la problématique des conditions pénibles de vie dans les prisons de la République centrafricaine.
Selon le chef du sous-bureau du BINUCA à Bambari, François Itayézo,
depuis le 28 septembre, les prisonniers manquent de nourritures et d’eau potable. De même, « certains
détenus ne sont même pas présentés devant la justice et n’attendent que la session criminelle de l’année prochaine », a-t-il relevé.
Au cours de cette réunion, il ressort que certains droits fondamentaux de la population sont foulés au pied. La pratique de la
justice populaire, le manque de la liberté d’expression, la difficulté à circuler librement, les arrestations arbitraires, l’abus d’autorité, sont entre autres des violations des droits de
l’homme relevées dans la préfecture de la Ouaka, à quelques jours de la journée des droits de l’homme.
Cette rencontre organisée par le sous bureau du BINUCA avait pour but de faire le point sur la situation des droits de
l’homme dans la Ouaka, afin d’inciter la population à un changement de comportement. François Itayézo a appelé les autorités
compétentes à veiller sur le respect des droits des humains.
Obo : La population refuse de consommer l’eau d’un forage après la découverte
d’un ver
Obo, 20 novembre (RJDH)–Les habitants du quartier Abouna à Obo (sud-est) refusent de consommer
l’eau de l’unique forage qui alimente cette partie de la ville, à cause de la découverte d’un ver aquatique d’environ 20 centimètres de long et de couleur blanche dans l’eau. Ce ver a été
retrouvé le samedi 17 novembre.
Après le découverte de ce ver, le forage a été fermé pendant trois jours avant d’être ré-ouvert sur conseil du chargé
d’assainissement et d’hygiène de la ville, Abel Goutia. Selon lui, la présence de ce ver est due au manque d’hygiène autour du
forage.
Malgré cette explication, la population, prise de peur, refuse toujours de consommer cette eau et préfère parcourir des
distances pour s’approvisionner en eau potable. Certaines personnes utilisent même de l’eau de source, parfois mal entretenue, pour des activités domestiques.
Le docteur Romaric Zarambaud, médecin chef de l’hôpital d’Obo, a annoncé
que le ver dont il s’agit sera envoyé au laboratoire de l’Institut Pasteur à Bangui pour des analyses.
Bangui : Des journalistes formés à la lutte contre la traite
des personnes
Bangui, 20 novembre (RJDH)–Au total 40 journalistes venus des radios
communautaires de la presse écrite, ont pris part, ce mardi, à un atelier de formation sur la traite des personnes. C’est une occasion pour ces hommes de médias d’acquérir des connaissances
pouvant leur permettre de relayer des informations de qualité sur la traite des personnes qui existent en République centrafricaine.
Cette rencontre est une initiative de l’ONG International Partnership for
development (IPDH), en partenariat avec le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme en Centrafrique (RJDH). Elle a permis de comprendre que le phénomène de la traite des
personnes existe dans la société centrafricaine, mais il est très peu de connu de la population.
Dans les différents exercices, les journalistes centrafricains ont essayé de faire une cartographie des zones du pays où cette
pratique est le plus développé. Les résultats montrent que les cas d’exploitation sexuelle, de travail forcé, de prostitution, qui sont aussi quelques-unes des formes de la traite des personnes,
sont fréquents dans les villes à intérêt économique de la Centrafrique.
Alexandre Yakizi, moniteur de terrain à IPHD, a résumé la notion de la
traite des personnes en une formule mathématique. Pour lui, l’acte plus moyen plus finalité est égale à la traite des personnes. « Il est alors du devoir des journalistes de relayer désormais ces informations au public », a-t-il dit.
Pour maître Pabinguy, avocat de l’IPHD, depuis l’adoption du nouveau code pénal centrafricain, le 6 janvier 2010, rares sont les plaintes
déposées au parquet de Bangui sur l’infraction de la traite des personnes. Pourtant, ces cas minent la société centrafricaine. « Il est important que les centrafricains se réveillent pour dénoncer ces faits », a-t-il conclu.
Il faut dire que c’est le 6 octobre 2006 que la République centrafricaine a ratifié la Convention internationale sur la traite
des personnes. Jusqu’à ce jour, le pays ne dispose pas encore d’une politique nationale en la matière. C’est en 2010, que le code pénal centrafricain a pris en compte la question de la traite des
personnes en prévoyant des sanctions y relatif.
Bouar : Des sachets en plastique inondent la ville
Bouar, 20 novembre (RJDH)–Les quartiers de la ville de Bouar (ouest) sont
remplis de sachets en plastique utilisés pour des achats. Le dépôt incontrôlé de ces déchets solides dans la nature pose un problème de santé chez l’homme, d’après le chef de
secteur élevage de la ville, Michel Ganazoui.
La même source précise que la consommation des produits maraîchers issus des terres où des sachets en plastique ont été déposés
peut entraîner des maladies telles que la paralysie, la visibilité réduite et l’irrigation de la peau, à long terme. Pour lui, « les emballages en plastique sont fabriqués à l’aide des matières toxiques dérivés du produit pétrolier ».
« Les emballages en plastique,
une fois jetée par terre, peuvent durer plus de 50 ans et rendre cette portion de terre infertile, C’est dangereux pour la pratique de l’élevage et de
l’agriculture », a précisé Michel Ganazoui.
Il a suggéré à la population de jeter les sachets en plastique dans des bacs à ordures et de les brûler le soir.
Bangui : Des classes surchargées à cause de la grève des
enseignants contractuels
Bangui, 19 novembre (RJDH)–Certains enseignants des établissements du
fondamental1 de Bangui sont obligés de jumeler les classes. D’autres sont à cheval entre deux ou trois salles de classes, pour combler le vide laissé par des enseignants contractuels qui
ont suspendus leurs activités depuis deux semaines.
« Nous sommes obligés de réunir les
élèves des différentes classes selon les niveaux, parce que le nombre des enseignants titulaires n’est pas suffisant pour tenir tous les niveaux », a fait savoir le
directeur adjoint de l’école Saint François B, Edouard Péré, ce lundi dans un entretien avec le RJDH.
Selon lui, cette stratégie permet d’occuper les élèves pendant quelques heures. Cela leur permet de garder le rythme des études
qu’ils ont pris depuis le début d’année. De ce fait, le Cours élémentaire niveau1 qui a trois sections temporairement fondu et mis sous la responsabilité d’un seul enseignant, d’où la
surcharge.
Cette situation est identique à celle de l’école des 36 villas B. « nous n’avons pas interrompu nos activités. La direction est contrainte de jumeler les classes pour que les enseignants titulaires disponibles puissent leur
dispenser les cours », a expliqué Galbert Dérant, directeur de cet établissement.
« La situation est déplorable. Nous
faisons ce sacrifice en attendant que le gouvernement et le collectif des enseignants contractuels trouvent un terrain d’entente. Mais la qualité des enseignements ne sera pas bonne, parce que
l’effectif pléthorique des élèves ne donne pas un bon climat de travail. En plus, les enseignements ne durent que deux ou trois heures dans la journée », a témoigné une
institutrice sous couvert de l’anonymat à l’école de Gobongo.
Par contre le directeur de l’école Notre Dame garçon a indiqué que quelques enseignants contractuels de son établissement ont
manifesté leur volonté de reprendre les activités.
A Bangui comme en province, les enseignements primaires sont perturbés depuis deux semaines par la grève des enseignants
contractuels. Ceux-ci revendiquent le payement de leurs indemnités et leur intégration dans la fonction publique.
Bangui : Très peu d’enfants vaccinés entre janvier
et septembre
Bangui, 19 novembre (RJDH)–Plusieurs enfants n’ont pas bénéficié de
différentes catégories de vaccin pendant les campagnes menées entre le mois de janvier et septembre de l’année en cours, a fait observer Lydie
Gbondji, chef de service de la coordination des soins de santé primaire à la région sanitaire 7.
Cette observation a été faite à l’issue des travaux de l’évaluation des activités de la coordination régionale de la
surveillance épidémiologique intégrée et du Programme élargie de vaccination (PEV) de routine de la région sanitaire N°7, tenus les 16 et 17 novembre à Bangui.
« La couverture vaccinale n’a pas
atteint l’objectif visé dans la région sanitaire n°7. On peut estimer que ¾ des enfants n’ont pas reçu des vaccins contre la rougeole, la fièvre jaune, la tuberculose et bien
d’autres », a-t-elle expliqué.
La même source a précisé que les causes de ce faible taux de la couverture vaccinale sont la réticence des parents des enfants
et l’irrégularité dans prise des produits. De ce fait, il faut selon elle « intensifier les
campagnes dans toute la région sanitaire en vue d’éviter la résistance des virus des différentes maladies ».
« Le PEV va faire des efforts pour
les mois qui suivent afin de faire vacciner tous les enfants qui ont raté les campagnes précédentes, en multipliant les sensibilisations au niveau des centres de santé »,
a conclu Lydie Gbondji.
Bouar : Un marchand de fausse eau minérale interpellé par
la gendarmerie
Bouar, 19 novembre (RJDH)–Un revendeur d’eau minérale a été arrêté et
maintenu le dimanche 18 novembre à la gendarmerie territoriale Bouar (ouest). D’après les informations, cette eau n’est pas potable. Il est aussi soupçonné de vendre du chanvre indien.
« Les neuf cartons d’eau qui ont été
interceptés par les éléments de la gendarmerie ne sont pas consommables. Il s’agit des eaux souillées que le jeune homme a prise pour vendre en faisant croire à la population que c’était de
l’eau potable », a fait savoir Noël Ndayna, chef de brigade de la gendarmerie territoriale de Bouar.
Noël Fiomboulé, un agent de santé à l’hôpital préfectoral de Bouar, a
indiqué que la consommation de ces eaux pourrait entraîner des maladies hydriques telles la fièvre typhoïde les vers intestinaux, entre autres.
Bangui : La RCA célèbre la journée de la sécurité routière
malgré tout
Bangui, 19 novembre (RJDH)–La première journée africaine de la sécurité
routière couplée à la journée mondiale du souvenir des victimes de la route, a été célébrée par anticipation le samedi 17 novembre, en République Centrafricaine.
Le thème de cette première manifestation est « des routes plus sûres, au service du développement de l’Afrique ». Une marche de quatre kilomètres a été organisée pour commémorer cette
journée et solliciter la mobilisation de tous contre l’insécurité routière.
Pour Awa Hamed Youssouf, représentante de l’Union africaine en
Centrafrique, qui a également pris part à cette marche, « il faut que tout le monde, les parents et
surtout les conducteurs, puissent prendre conscience que ceux qui marchent au bord de la route, représentent l’avenir de leur pays et du continent africain. Si un enfant est accidenté, c’est
l’avenir du continent qui est en jeu ».
Pour le ministre du développement du transport, Parfait Anicet Mbay, les
statistiques sur le continent africain montrent que le coût des accidents de circulation est estimé à environ 450 milliards de FCFA. 65 % des victimes sont surtout des piétons,
parmi lesquels 35% d’enfants.
Pour lui, « il est urgent que les
usagers de la route prennent conscience du danger causé par les accidents de la circulation, afin de mieux préserver des vies humaines. Il faut qu’il y ait une conscientisation à tous les
niveaux ».
La journée africaine de la sécurité routière est instaurée pendant la 2eme réunion de la conférence des ministres
africains des Transports, tenue en novembre 2011 à Luanda en Angola.
Interrogé par le RJDH, des habitants de la ville de Bangui disent ne pas savoir pourquoi une telle journée devrait être célébrée
en Centrafrique. « A Bangui comme en provinces, les routes n’existent même pas. Tous les ponts de la
capitale sont affaissés » a fait observer un transporteur qui a requis l’anonymat.