BANGUI : LA VILLE DE MOYENNE SIDO TOMBÉE ENTRE LES MAINS DES ÉLÉMENTS DE LA SÉLÉKA
Bangui, 1er mars 2013 (RJDH) – La ville de Sido (extrême nord de Centrafrique) est tombée dans la nuit du 28 au
1er mars, entre les mains des éléments de la coalition Séléka. Des cas de pillage
ont été enregistrés. Toutefois, on ignore encore le bilan des dégâts causés dans cette ville. A Bangui les responsables de cette rébellion parlent de la scission au sein de la
coalition Séléka.
Les éléments de la Séléka qui étaient venus du Tchad ont attaqué la sous-préfecture de Sido, la base des forces armées
centrafricaines, la gendarmerie, le poste des douanes, le commissariat de police. Des sources anonymes affirment que ces hommes se revendiquent du Général Nouredine Adam, l’un
des teneurs de la Séléka.
D’après une autorité communale jointe ce matin par le RJDH, une partie de ces rebelles sont entrés dans la ville
à bord de deux véhicules en provenance de la ville de Kabo. « Ils ont occupé la base des éléments des Forces armées centrafricaines et les locaux de la
gendarmerie », a-t-elle ajouté.
La même source précise que les rebelles de la Séléka ont pillé les maisons des hommes politiques résidant dans la ville. Les
biens des particuliers ont été également emportés. Ils ont pris aussi les bœufs appartenant à la population.
L’information est confirmée à Bangui par Christophe Gazam-Betty, l’un des Porte-parole de la coalition
Séléka. « Nous sommes informés de cette attaque, mais il faut préciser que ce n’est pas l’œuvre de la Séléka qui est déjà sur la voix de la paix. L’attaque n’engage que ceux qui
ont déclenché ces hostilités. Les chefs d’Etats de l’Afrique centrale étaient clairs à Libreville. Ils vont supporter l’entière responsabilité de leurs actes, mais nous n’avons pas quitté le
processus en cours », a mentionné celui qui est également ministre de la communication.
En reprenant les hostilités, ces rebelles entendent forcer la main du gouvernement à accélérer la mise en application des
accords du 11 janvier à Libreville. Mais une source proche du gouvernement centrafricain a fait une confidence au RJDH que l’objectif du groupe qui a repris les hostilités est de défier les chefs
d’Etats de l’Afrique centrale et de faire tomber le pouvoir du président Bozizé.
« Il faut que ce soit clair. Ces hommes qui ont repris les armes ne font plus partie de notre coalition. Ils
affirment créer la leur, pour saboter tout ce qui est à l’œuvre maintenant », a dit Christophe Gazam-Betty.
Le lundi 25 février, les quelques 1700 éléments de la Séléka qui avaient été stoppés à une dizaine de kilomètres de la ville
stratégique de Damara, avaient voulu briser les accords de paix de Libreville pour entrer dans la capitale centrafricaine. « Ce sont les mêmes personnes qui avaient voulu
commettre ce forfait qui continuent d’orchestrer ces choses. Leur objectif est clair, faire perdurer l’instabilité en Centrafrique », a fait savoir le ministre de la
communication.
Joint au téléphone, un des éléments dissident affirme que « le combat de Séléka ne se résume pas aux
portefeuilles ministériels. Séléka veut implanter la paix au pays en plus de porter un projet de société pour la République Centrafricaine assorti d’un idéal de liberté, de prospérité pour le
plus grand nombre possible de nos concitoyens, sans aucune espèce de discrimination, qui sera soumis à l’ensemble du peuple Centrafricain au moment opportun ».
BOUAR : UNE PLUIE DILUVIENNE FAIT PLUS DE 200 SANS ABRIS
Bouar, 1er mars 2013 (RJDH) – Plus de 200 personnes sont sans abris, après une pluie diluvienne qui s’est abattue, le
26 février, sur le village de Nguia, situé à 104 kilomètres de la ville de Bouar (ouest). Une soixantaine de maisons se sont écroulées.
D’après le constat fait par Radio Maïgaro, 63 maisons se sont écroulées parmi lesquelles le local de la gendarmerie et la
chapelle de l’église catholique.
Le maire de la commune de Nguia, David Barbou a fait savoir que les victimes de cette catastrophe
naturelle sont restées sans assistance et passent la nuit à la belle étoile. Toutefois, il lance un appel à l’aide en faveur de ces sinistrés.
David Barbou a par ailleurs précisé que cette pluie est la première depuis le début de la saison
sèche.
BATANGAFO : LA CROIX-ROUGE LOCALE REÇOIT UNE AIDE EN MÉDICAMENTS
Batangafo, 1er mars 2013 (RJDH) – La Croix-Rouge centrafricaine (CRCA) a remis le jeudi 27 février, des kits de premiers secours et des produits
pharmaceutiques à la Croix-Rouge locale de la ville de Batangafo (nord) afin de venir en aide à la population en cas d’une éventuelle catastrophe naturelle.
Ces dons sont composés entre autre des bâches, des gans, des lampes-torches, des couvertures, des cahiers et des
médicaments.
Modestie Oaungéndo, chef de mission de la CRCA, a expliqué que ces matériels vont permettre à la Croix-Rouge
de la ville de Batangafo de faire face à une éventuelle catastrophe naturelle avant l’arrivée d’une aide en provenance de la CRCA et des ONG internationales.
« Après la remise de ces matériels, nous allons voir dans quelle mesure apporter notre soutien à la
Croix-Rouge de Batangafo dans la construction d’un bâtiment qui pourra lui servir de siège », a déclaré Modestie Oaungéndo.
BANGUI : LA SOCIÉTÉ CIVILE, MÉCONTENTE DES SIGNATAIRES DES ACCORDS DE LIBREVILLE
Gervais Lakosso
Bangui, 1er mars 2013 (RJDH) – Le groupe de travail de la société civile centrafricaine déplore le retard causé dans la
mise en place du comité de suivi des accords de Libreville. Selon Gervais Lakosso, membre de cette structure, ce retard est l’une des causes de la reprise des hostilités dans certaines régions du
pays.
« C’est l’une des causes de ce désordre, parce que c’est cette commission qui doit suivre la chose sur le
terrain. On ne sait pas ce qui se passe et tout le monde attend. Et déjà nous commençons à voir que certaines sources que nous avons identifiées commencent à devenir des
conflits», s’est-il indigné.
Dans un rapport publié sur une rencontre avec les parties signataires des accords de Libreville, les membres de la société
civile affirment que « nous avons fait une analyse des accords de Libreville et nous avons constaté qu’il y a des sources potentielles de conflit dans ces deux accords et
nous avons porté cela à l’intention des parties signataires, pour leur demander de prendre toute les mesures qui s’imposent pour que ces sources potentielles ne deviennent pas
réellement des conflits ».
En se prononçant sur le report du cantonnement des éléments de la Séléka, Gervais Lakosso, a fait
savoir que « la manière avec laquelle la Fomac a organisé le regroupement n’est pas tout a fait professionnelle. Il y’a beaucoup
d’improvisation ».
Il a par ailleurs précisé que le groupe de travail de la société civile est en train de prendre contact avec tous les
partenaires de la République centrafricaine, pour « faire pressions sur toutes les parties signataires pour le respect des accords de Libreville et pour qu’il n’y ait plus
un autre conflit par ce que les gens cherchent des prétextes de part et d’autre pour nous produire encore un autre conflit ».
« Cette question a fait l’objet d’une rencontre entre les membres de la société civile et le représentant
de l’Union européenne. Le but de la rencontre est de lui montrer la position de cette structure pour que l’union européenne puisse nous appuyer à faire la pression sur les
parties », a-t-il poursuivi.
Après la rencontre avec l’Union Européen, « nous allons dans les jours à venir rencontrer le
responsable de Fomac. Nous avons aussi l’intention de nous rendre à Brazzaville afin de rencontrer le président du comité de suivi des Accords de Libreville, le président congolais Denis Sassou
Nguésso, ainsi que Idriss Déby le président en exercice de la CEEAC à Ndjamena pour leur mentionner notre position dans le processus en cours », a-t-il conclu.
BANGUI : BIENTÔT UNE CARAVANE DES FEMMES POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX
Bangui, 1er mars 2013 (RJDH) – Les organisations des femmes membres de la société civile vont organiser le dimanche 3 mars 2013, une caravane pour la
consolidation de la paix en République centrafricaine, en prélude à la journée internationale de la femme qui sera célébrée le 8 mars.
Perrine Dzakondo, membre de l’association des femmes juristes de Centrafrique explique que l’objectif de
cette caravane est de montrer à la population centrafricaine et à l’opinion internationale que la paix est la véritable source du développement.
« Notre pays a traversé des moments difficiles et les femmes ont été victimes des exactions entre autres,
les violences basées sur le genre et des viols lors du dernier évènement qui a secoué notre pays. Nous irons à Damara auprès des éléments de la Séléka pour une mission de sensibilisation afin que
la paix revienne définitivement dans notre pays », a fait savoir Perrine Dzakondo.
Elle a par ailleurs souligné que le gouvernement d’union nationale doit faire de son mieux pour ramener la paix en
Centrafrique par la voix du dialogue. « Les femmes à leur tour doivent parler, s’afficher et dire non à toutes formes d’exactions », a conclu
Perrine Dzakondo.
La femme autonome s’affiche pour un développement
L’autonomisation de la femme centrafricaine est un autre moyen pour la consolidation de la paix au foyer, et dans le pays.
C’est ainsi que la coordination des femmes chrétiennes catholiques s’est mobilisée à l’occasion de la journée de la femme.
Des stands sont en train d’être construits pour une exposition-vente des produits alimentaires et artistiques, devant la
cathédrale de Bangui. « C’est pour permettre aux femmes de se montrer autonome et d’avoir de l’argent pour leurs besoins», a expliqué Clarisse-Martiale
Manehou, coordonnatrice des femmes du diocèse de Bangui.
Selon elle, « la place de la femme n’est pas seulement au foyer, ni dans les travaux champêtres. Mais la
femme peut faire la même chose que l’homme ».
Clarisse-Martiale Manehou a également précisé que des conférences-débats avec les femmes chrétiennes
catholiques sur la culture de la paix, l’identité centrafricaine et la vie en communauté seront organisées à l’occasion de cette journée.
Le thème retenu pour cette journée est « la femme et la consolidation de la
paix ».