RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
BANGUI : LE GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE DÉSORMAIS AU GRAND COMPLET
Bangui, 9 février 2013 (RJDH) – Le gouvernement d’Union nationale issu de la crise militaro-politique qui a secoué la Centrafrique est désormais au grand
complet ce 9 février. Après plusieurs jours des tractations pour la publication du décret nommant les ministres le 3 févier, l’ensemble de ceux-ci ont déjà pris service.
Les ministres issus de la majorité présidentielle, de l’opposition démocratique, de la rébellion armée non combattante,
de la coalition Séléka et de la société civile, ont déjà pris leur poste.
« Le chantier est immense et il nous faut plus de détermination », a reconnu
Christophe Gazambeti, ministre de la communication, issu de la coalition Séléka. Malgré leur divergence de points de vue, tous s’accordent sur un point : Faire restaurer la
paix en Centrafrique.
« La restauration de la paix, nécessite l’ouverture des routes de l’intérieur du pays, le désarmement de
tous les groupes en présence en Centrafrique », a reconnu le Premier ministre Nicolas Tiangaye, lors d’une conférence de presse en début de semaine.
Ce gouvernement d’Union nationale a sept priorités à réaliser en un an, selon les Accords de paix, signé le 11 janvier à
Libreville : Restaurer la paix et la sécurité, organiser les élections législatives anticipées, réorganiser les forces de défense et de sécurité, organiser l’administration territoriale,
renforcer le système judiciaire, poursuivre le processus DDR et le RSS, engager des réformes économiques et sociales
Voici la liste des membres du gouvernement d’Union nationale :
- Premier ministre, Chef du Gouvernement, Ministre des Finances et du Budget, Me Nicolas Tiangaye ;
- 1er Vice-premier ministre, Ministre de la Défense nationale, de la restructuration de l’Armée, des anciens combattants et
des victimes de guerre, Michel Am Nondroko Djotodjia ;
- 2ème Vice-premier ministre, Ministre des Affaires Etrangères, de l’intégration africaine, de la Francophonie et des
Centrafricains de l’étranger, Général Parfait Anicet Mbay ;
- Ministre d’Etat chargé de l’Economie, du Plan et de la coopération internationale, Enoch Dérant Lakoue
;
- Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Léon Diberet ;
- Ministre de la Sécurité, de l’Emigration-Immigration et de l’ordre public, Josué Binoua ;
- Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé de la réforme judiciaire, Jacques Mbosso ;
- Ministre des Postes, Télécommunication et des Nouvelles Technologies, Me Henri Pouzere ;
- Ministre des Eaux, Forets, Chasse et Pêche, de l’Environnement et de l’Ecologie, Mohamed Moussa Daffhane
;
- Ministre du développement des projets miniers et énergétiques, Prince Emilien YEGUIDA
Danguéné ;
- Ministre de la Géologie, de la recherche minière et de l’Hydraulique, Herbert Djono Ahaba ;
- Ministre du développement rural, Mme Aimée Dorothée Malenzapa ;
- Ministre des Transports et de l’aviation civile, Theodore Jousso ;
- Ministre de la Santé publique, de la population et de la lutte contre le VIH/Sida, Dr Marie-Madeleine
Nkouet ;
- Ministre de l’Equipement, des travaux publics et du désenclavement, Me Crépin Mboli Goumba ;
- Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Marcel
Loudegué ;
- Ministre de la communication, de la promotion de la culture civique et de la réconciliation nationale, Christophe
Gazam Betty ;
- Ministre de la Fonction publique, du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Sabin Kpokolo
;
- Ministre du commerce et de l’Industrie, Amalas Amias Aroune ;
- Ministre du développement du Tourisme et de l’Artisanat, Abakar Sabone ;
- Ministre de la promotion de petites et moyennes entreprises et de l’amélioration du climat des affaires, Joachim
Kokaté ;
- Ministre des affaires sociales, de la solidarité nationale et de la promotion du Genre, Mme Marie-Madeleine Moussa
Yadouma ;
- Ministre de l’Urbanisme, du cadastre et de la réforme foncière, André Ringui Le Gaillard ;
- Ministre de l’Habitat, du logement et de la reconstruction des édifices publics, Davy Yama ;
- Ministre de la Jeunesse, des Sports, des arts et de la culture, Edouard Patrice Ngaissona ;
- Ministre chargé du Secrétariat général du Gouvernement et des relations avec les Institutions, Maurice
Yondo ;
- Ministre Délégué aux finances, chargé du Budget, Dieudonné Tokofeissé ;
- Ministre Délégué à la Défense nationale, chargé de la reconstruction de l’Armée et du programme de Désarmement,
Démobilisation et de Réintégration (DDR), Général de Division Antoine Gambi ;
- Ministre Délégué à l’Economie, au plan et à la coopération internationale, chargé des pôles de développement,
Christophe Mbremaidou ;
- Ministre Délégué au développement rural, chargé de l’élevage Joseph Bendounga ;
- Ministre Délégué à l’Education nationale chargé de l’enseignement fondamental et professionnel, Djibrine
Sall ;
- Ministre Délégué à l’Urbanisme, chargé de la réforme foncière, Honoré Douba ;
- Ministre Délégué aux Eaux et Forêts, chargé de l’Environnement et de l’Ecologie, Michel Doko.
MOBAYE : L’ÉGLISE CATHOLIQUE À NOUVEAU SACCAGÉE PAR LA SÉLÉKA
Mobaye, 9 février 2013 (RJDH) – L’église catholique de Mobaye (sud-est) est à nouveau saccagée dans la nuit
du vendredi 8 au samedi 9 février par des rebelles de la Séléka. D’importants dégâts matériels et d’actes de profanation ont été enregistrés.
Les rebelles qui avaient déjà attaqué la ville jeudi dernier dans la matinée, sont retournés le même jour dans la soirée pour
s’en prendre uniquement à l’église catholique, avant de retourner à Alindao là où ils sont basés, tôt ce matin vers 3 heures.
Au moment de leur attaque, les rebelles auraient emporté la quasi-totalité des biens des religieux, d’après des sources
contactées depuis Mobaye par le RJDH. Des véhicules ont été emportés. Les hosties auraient été répandues dans la ville, par les rebelles, qui auraient procédé à d’autres actes de
profanation.
« Nous ne comprenons toujours pas pourquoi les rebelles en veulent à l’église catholique. Heureusement les
religieux ne sont pas dans les locaux au moment de l’attaque des rebelles », a mentionné notre source.
Selon les autorités congolaises, plus de 2 300 centrafricains ont fui la ville de Mobaye depuis jeudi pour rejoindre
l’autre côté de la rive, fuyant l’arrivée des rebelles de la Séléka. Ce chiffre risque de s’accroitre, vu que la présence des éléments de la Séléka qui continue d’être signalée dans la
région.
Fin janvier, des religieux de l’église Catholique de la préfecture de la Basse Kotto avaient été déjà pris pour cibles par
des éléments de la rébellion de la coalition Séléka. Les rebelles soupçonnaient ces derniers de toujours alerter l’extérieur sur des exactions qu’ils commettaient dans les zones occupées.
Des leaders de la Séléka, qui, désormais font partie du gouvernement, rejettent la responsabilité et l’attribuent aux
éléments « incontrôlés ». Ceux-ci promettent des sanctions contre les commanditaires.
BANGUI : UNE SÉROPOSITIVE VICTIME DE DISCRIMINATION TÉMOIGNE SES VÉCUES
Bangui, 9 février 2013 (RJDH) – La pratique de la discrimination des personnes vivant avec le VIH/sida
demeure un handicap pour les victimes partout elles se trouvent. Une fille séropositive, âgée de dix sept ans, témoigne ses vécues.
D’après les faits relatés par la victime, elle était contaminée à bas âge. « J’ai été agressée,
violée, par mon grand-père à l’âge de huit ans. Après trois mois, j’ai fait le test de dépistage, je suis séropositive», a témoigné la victime.
« Après que les autres ont su que je suis porteuse du VIH/sida, mes parents étaient déçus, mon père m’a
chassé de la maison parce qu’il a su que c’est mon grand-père qui est le coupable de la contamination, c’est là que la discrimination a commencé», a-t-elle expliqué.
Elle poursuit en faisant savoir que la collaboration entre elle et son entourage était réduite. Pendant des discussions
avec des amis elle ne pouvait pas donner son point de vue afin d’éviter d’éventuelles moqueries.
« Pour le moment personne ne saura que je suis séropositive, puisque ma prise en charge est assurée par le
complexe pédiatrique de Bangui, j’ai mis en pratique les conseils prodigués par ma mère et ceux des conseillers psycho-sociaux qui sont au niveau de l’hôpital », a-t-elle
ajouté.
Pour Marie Gbénou, gestionnaire au Réseau centrafricain des personnes vivant avec le VIH /sida
(RECAPEV), la discrimination a des conséquences graves sur les victimes. « Ces personnes parcourent des difficultés, entre autres, le regard dédain des parents au foyer, la
moquerie, la perte de l’emploi, la séparation de corps ou le divorce », a-t-elle souligné.
Elle déclare que des dispositions juridiques sont en train d’être modifiées pour une application en faveur des personnes
victimes du VIH/ sida. « Tout acte discriminatoire est condamné par la loi et les auteurs sont traduits devant la justice », a-t-elle relevé.