Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine
(RJDH-RCA)
Bangui : Une situation socioéconomique alarmante en 2012 selon
les Centrafricains
Bangui, 22 novembre 2012 (RJDH) – Le contexte socioéconomique de la
République centrafricaine est catastrophique au cours de l’année 2012. C’est l’avis partagé par des Centrafricains interrogés par le RJDH sur la cette question. Selon eux, la situation mérite une
attention particulière.
Pour la plupart des personnes interrogées, les conditions de vie des fonctionnaires et agents de l’Etat se détériorent de jour
en jour. Ce qui a poussé les leaders syndicaux à réclamer du gouvernement, le payement des arriérés de salaires des deux précédents régimes (régimes des anciens présidents André Kolingba et Ange Félix Patassé), l’augmentation des salaires et le déblocage total des
salaires des fonctionnaires.
« La situation des fonctionnaires et
agents de l’Etat de notre pays est très critique parce que depuis presque trente ans aujourd’hui, nous n’avons connu aucune augmentation de salaire. Ce qui fait que notre pouvoir d’achat ne nous
permet pas de faire face à nos besoins. Et c’est également ce qui fait que certains fonctionnaires sont obligés d’accepter la corruption », a déploré le secrétaire général de
l’Union syndicale des travailleurs centrafricains (USTC), Pierre Lebrun Siovène.
Il faut signaler que depuis trois semaines les enseignants contractuels du primaire, formé grâce au soutien financier de la
Banque mondiale, réclament leur intégration dans la fonction publique. Ces derniers ont décidé de suspendre les enseignements et cela perturbe le bon déroulement des cours dans les établissements
publics de Bangui et de l’intérieur du pays.
Pour lui, les évènements politico-militaires récents qu’a connus le pays ont, par leur étendue, leur intensité et leur durée,
occasionné d’importantes pertes en vies humaines, des déplacements massifs des populations rurales, d’importants dommages matériels et des destructions de moyens de productions chez les ruraux,
en particulier dans la partie nord, nord-est, l’est et le sud-est, considérée comme le grenier du pays. « Ces derniers évènements ont encore plus fragilisé les structures d’un pays politiquement et économiquement au bord de la faillite »,
a-t-il ajouté.
Une situation sanitaire préoccupante
La situation sanitaire de la population centrafricaine est également préoccupante. Elle s’est détériorée ces dernières années.
Les maladies comme le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires aigues, la malnutrition, sont signalées dans toutes les grandes villes du pays. Et plusieurs cas de décès chez les
mineurs dont l’âge varie entre zéro et cinq sont enregistrés. Certains centres de santé ne disposent pas de matériels adéquats et des médicaments pour prendre en charge certaines maladies.
D’autres n’ont pas de personnel qualifié pour s’occuper des malades.
« Vous prenez la situation dans nos
hôpitaux, certaines maladies ne sont pas prises en charge aujourd’hui parce que le dispositif fait défaut. Il est grand temps que notre pays ne puisse pas dépendre des autres. On évacue des gens
à l’extérieur pour manque de scanner dans nos hôpitaux.
Vous prenez aussi la situation des
personnes vivant avec le VIH/sida et la tuberculose, leur prise ne charge alimentaire et médicale pose un sérieux problème, voilà autant de défis qui se posent à notre pays »,
a déclaré un habitant de Bambari.
Au mois de mars, une mission d’évaluation sanitaire conduit par l’International médical corps à Birao (nord-est) avait annoncé
que dans les régions visitées, les maladies endémiques telles que le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires aiguës (IRA), les infections sexuellement transmissibles (IST/VIH), la
malnutrition aiguë, les complications de grossesses sont les causes du taux de mortalité estimé à 0,07 décès pour 10 000 habitants. A cause de l’absence de stratégies de contrôle, les maladies de
l’enfance pouvant être prévenues par la vaccination, comme la méningite aiguë, avait causé quatre décès en deux mois (janvier et février 2012) dans cette région.
En effet selon un rapport du ministère du Plan sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), publié à la fin de
l’année 2011, 62% des Centrafricains vivent en-dessous du seuil de pauvreté, ce qui correspond à une population de 2,6 millions de personnes sur un total de 4 200 000 habitants. La situation
alimentaire est encore plus compliquée.
Une situation alimentaire chaotique
Sur le plan alimentaire, la majorité des Centrafricains interrogés estiment qu’ils ne mangent pas à leur faim. Certains ne
mangent qu’une seule fois par jour, à cause de la cherté de la vie.
« Il est difficile pour nous de
manger convenablement, car tout est cher sur le marché. Ce qui fait que la plupart du temps, on ne mange qu’une seule fois par jour. Contrairement à ce que le gouvernement avait annoncé que les
Centrafricains devront désormais manger trois fois dans une journée », a fait observer Marthe Koyanguia, une mère de
famille.
Au début du mois de mais, plus de 45 000 personnes ont été victimes d’une crise alimentaire dans la préfecture de la
Vakaga (nord-est). Mais seulement environ 11 000 personnes ont bénéficié d’une aide alimentaire de la part des ONG internationales et des agences du système des Nations-Unies.
Belfort Gobou
Rafaï : Une personne tuée et d’autres enlevées par la LRA
Rafaï, 22 novembre 2012 (RJDH) – Un homme d’une soixantaine d’année a été
tué, le mercredi 21 novembre, par des éléments de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony, au village de Kpètè
situé à sept kilomètres de la ville de Rafaï. Le bilan provisoire fait état de quatre personnes enlevées.
D’après les témoignages recueillis, la victime revenait du champ, c’est alors qu’il s’est fait tué par ces rebelles.
« Ces derniers ont aussi tiré sur l’épouse et le fils du maire, David Ngana. Eux aussi revenaient du
champ. Mais ils se sont échappés », a fait savoir un notable sous couvert de l’anonymat.
« Trois hommes et une femme
auraient été enlevés. Pour l’instant, les habitants du village de Kpèté ont fui pour se refugier dans la brousse. On attend que le calme revienne avant de faire le bilan
définitif », a-t-il ajouté.
La gendarmerie et les éléments des Forces armées centrafricaines ont été alertés.
Kaga-Bandoro : Vers la réinsertion des ex-combattants
de l’APRD
Kaga-Bandoro, 22 novembre 2012 (RJDH) – Une mission du comité de pilotage
du programme Désarmement démobilisation et réinsertion (DDR) a tenu ce mercredi 21 novembre, une réunion avec les autorités administratives et militaires de la ville de Kaga-Bandoro (nord). C’est
dans le cadre des préparatifs de la phase de réinsertion des ex-combattants de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD).
Cette mission est conduite par l’ancien président de l’APRD et vice-président du comité de pilotage du DDR, Jean Jacques Démafouth. Le but est de vérifier et d’identifier les projets communautaires dans les villages où les ex-combattants sont basés
pour un éventuel financement des activités de développement socio-économique.
Le conseiller en matière de DDR pour l’APRD, le colonel Lakouè Maradas, a
précisé qu’après le désarmement, les ex-combattants ont été repartis dans quatre domaines d’activités ; à savoir la pêche, l’agriculture, l’élevage et le reboisement.
« Ces derniers ont des difficultés pour faire vendre leur produit à cause du manque
d’acheteurs », a-t-il ajouté.
Après la ville de Kaga-Bandoro, la mission se poursuit dans la ville de à Kabo où se trouvent également des éléments
de l’APRD en attente de réinsertion.
Après la dissolution de l’APRD le 17 mai dernier, par son leader Jean Jacques Démafouth, les 109 ex-combattants de ce mouvement armé qui ont quitté les rangs depuis 2007, à Kaga-Bandoro, avaient reçu
un appui matériel et financier du programme DDR.
Ces ex-combattants, appelés communément ‘’les repentis’’ ont reçu chacun une somme de 19.300 Fcfa, une marmite, un
sceau, un drap, une lampe tempête, une lampe-torche, une natte et des morceaux de savon, entre autres.
Selon le ministère du DDR, 1106 ex-combattants de l’APRD ont été désarmés au mois de mai dernier. Ces derniers
attendent les mesures d’accompagnement de leur démobilisation et réinsertion dans la vie normale.
Par ailleurs, plus de 5000 éléments des groupes armés qui militent dans le nord-est de la
République Centrafricaine attendent le processus du DDR. D’après le ministère en charge de ce programme, l’impraticabilité des routes et le manque de moyens financiers seraient à l’origine
de ce retard. Il s’agit de la Convention des patriotes pour la justice et la paix d’Abdoulaye Issène et l’Union des forces
démocratiques pour le rassemblement de Zakaria Damane.
Boali : Evaluation de la prise en charge pédiatrique
du VIH/sida
Boali, 22 novembre 2012 (RJDH) – Une équipe médicale du
complexe pédiatrique de Bangui s’est entretenu le mercredi 21 novembre, avec le personnel soignant et les mères d’enfants de la ville de Boali sur la prise en
charge pédiatrique du VIH/sida dans cette localité (sud-ouest).
Le directeur du complexe pédiatrique de Bangui, le docteur Jean Chrysostome
Gody, a précisé que ce déplacement a pour objectif de constater si la collaboration entre le complexe pédiatrique et les centres de santé des villes périphériques est
fonctionnelle, pour une meilleure prise en charge des enfants infectés par le VIH/sida.
Il s’agit aussi d’évaluer le niveau d’appréciation des utilisateurs des services pédiatriques, notamment les parents des enfants
afin de connaître leurs préoccupations dans le domaine de la lutte contre le sida.
Au cours des entretiens avec les mères d’enfants, certaines difficultés ont été relevées. « Il y a des mères d’enfants qui doivent effectuer des déplacements pour venir à Bangui afin de se procurer les
médicaments pour leurs enfants. Cela pose problème, car ces personnes ont des moyens très limités », a expliqué le docteur Jean
Chrysostome Gody.
Depuis quelques semaines, une dizaine d’enfants, dont l’âge varie entre deux et sept ans et malades du sida, sont sous
traitement antirétroviral à l’hôpital de Boali.
Boali : Des groupements initiés à la gestion des
ressources naturelles
Boali, 22 novembre 2012 (RJDH) – Les membres des groupements et
associations d’exploitation des produits forestiers non- ligneux, ont été initiés à la gestion des ressources naturelles et financières, la semaine dernière à Boali. Ce projet
est financé par le Fonds des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le coordonateur du projet des produits forestiers non-ligneux, Bruno Mbokotto De
Simboli, a fait savoir que d’après le constat, les membres des différentes associations communautaires de la ville de Boali, ont des insuffisances dans la gestion et la
comptabilité des ressources. « C’est pourquoi nous avons organisé cet atelier de recyclage
afin de montrer ce que la comptabilité peut faire pour améliorer la capacité dans la gestion », a-t-il expliqué.
« La vision de la FAO
était de donner aux participants une vision entrepreneuriale. C’est à eux désormais de s’organiser pour mieux gérer les biens de leur association. Pas en termes de
groupement familial, mais en termes d’entreprise », a ajouté Bruno Mbokotto De Simboli.
Les bénéficiaires de cette initiative sont des associations, des groupements, des petites et moyennes entreprises
qui œuvrent dans le secteur de la forêt dans les préfectures de l’Ouham, de la Lobaye et une partie de l’Ombella-M’poko.
Bambari : Des orphelins reçoivent des kits scolaires
Bambari, 22 novembre 2012 (RJDH) – Une trentaine d’orphelins du village
de Gbokologbo, localité située à 60 kilomètres de la ville de Bambari (centre), ont reçu des kits scolaires, le mercredi 22 novembre, de la part de l’Association Chrétien secours.
Ces kits scolaires sont composés entre autres de cahiers, de crayons, de stylos et de sacs d’écolier. Les
bénéficiaires sont au nombre de 36 personnes.
Le président de cette association, Symphorien Goundou, a fait savoir que
les orphelins étaient au total 60, mais compte tenu des moyens limités, 36 seulement ont reçu cette aide. Toutefois, il a promis de faire un geste en faveur des autres, si son
organisation bénéficiait d’un autre appui des ONG ou du gouvernement.
L’association ‘’ Chrétien secours’’ est une structure locale qui
œuvre dans la lutte contre le VIH/sida et d’appui aux orphelins et enfants vulnérables.