RÉSEAU DES JOURNALISTES POUR LES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (RJDH-RCA)
BANGUI : NICOLAS TIANGAYE ‘’SOULAGÉ’’ DE LA MISE EN PLACE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT
Bangui, 5 février 2013 (RJDH) - Le Premier Nicolas Tiangaye, se dit soulagé de la mise en place du gouvernement d’Union nationale et de transition. Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue ce matin, le chef du gouvernement affirme que l’équipe constituée, s’est déjà mise au travail depuis le lundi 4 février, avec les passassions de service dans certains département ministériels.
« Après plusieurs jours de consultation et de négociation, le gouvernement d’Union nationale prévu par l’accord politique de Libreville, sur la résolution de la crise politico-sécuritaire en République centrafricaine a enfin vu le jour le 13 février 2013. Mon premier sentiment qui, sans doute est celui de nos populations et de la communauté internationale, est celui de soulagement. Le deuxième est celui de l’espérance », a laissé entendre Nicolas Tiangaye, avant de remercier la communauté internationale et les médiateurs de la crise qui secoue la Centrafrique depuis le 10 décembre 2012.
Pour le Premier ministre centrafricain, l’équipe qui est mise en place doit faire preuve de « solidarité, de fraternité dans un même élan de réconciliation nationale, en prenante en compte uniquement l’intérêt de la nation, dans le socle et la paix », a-t-il dit, ceci afin de mener à bien les sept chantiers fixés dans les accords de Libreville.
Sur la question du mécontentement de certaines entités politico-militaires, concernant la formation de cette équipe ministérielle, Nicolas Tiangaye a fait savoir à la presse qu’il n’a enregistré, « à titre individuel aucune démission d’un membre de gouvernement et à titre collectif aucun retrait d’une entité quelconque », autrement dit selon le Premier ministre, il n’y a aucun problème à l’heure actuelle.
S’agissant des membres de la Séléka, qui dénoncent leur représentativité qualitative et quantitative dans ce nouveau gouvernement, Nicolas Tiangaye a affirmé que ceux-ci « ont déjà adressé une requête au médiateur de la crise, Denis Sassou Nguesso, Président du Congo, conformément aux accords de Libreville ». Les accords de Libreville prévoient qu’en cas de contestation d’un point, les parties doivent adresser une requête au médiateur de la crise, pour trouver une solution.
Le Premier ministre a par ailleurs fait de la confiance à ce gouvernement, « ce qui est important aujourd’hui, ce n’est pas de regarder le passé, mais de regarder le présent et l’avenir. Pour faire un gouvernement d’union nationale, il faut faire de concessions, il faut faire de compromis. Il y aura toujours des mécontents, on ne peut pas donner satisfaction à 100%. Cela n’a existé dans aucun pays au monde. Même dans la formation d’un gouvernement dans les périodes normales il y a des mécontents, et en ce qui concerne une situation de crise militaro-politique ? ».
Le gouvernement d’Union nationale et de transition a pour mission de restaurer la paix et la sécurité, organiser les élections législatives anticipées, réorganiser les forces de défense et de sécurité, organiser l’administration territoriale, renforcer le système judiciaire, poursuivre le processus du Désarmement Démobilisation et réinsertion des rebelles et la réforme du secteur de sécurité ainsi qu’engager des réformes économiques et sociales.
BANGUI : LES CAUSES DES CONFLITS ARMÉS EN RCA, ANALYSES ET PISTES DE SOLUTIONS
Bangui, 5 février 2013 (RJDH) – Les causes des conflits armés en République centrafricaine ont été au centre du débat, animé par le coordonnateur de l’observatoire national pour les élections, Fulgence Zéneth, ce mardi, lors de la deuxième journée de formation des journalistes des radios communautaires.
Selon Fulgence Zéneth, les causes des conflits armés en Centrafrique s’expliquent par l’échec des efforts de démocratisation depuis la chute de l’ancien président Jean Bédel Bokassa, la prolifération des groupes armés et des armes légères à la suite de multiples coups d’Etats, le manque de dialogue franc et sincère entre le pouvoir et l’opposition depuis 1992, la centralisation et la concentration du pouvoir de l’Etat par l’exécutif et la porosité des frontières centrafricaines.
Il a par ailleurs précisé que l’autre aspect est la pauvreté et la misère des populations, le tribalisme et le recrutement sur la base des critères obscurs dans les forces armées centrafricaines, l’impunité de certains auteurs présumés de graves violations de droits de l’homme et l’insuffisance et la détérioration des infrastructures de base.
Pour lui, la piste pour la résolution pacifique de ce problème se résume en six axes qui sont entre autres, la vulgarisation des instruments relatifs à la protection des populations vulnérables, le renforcement du rôle de la justice dans la sanction des personnes qui ont commis des crimes, de rendre les crimes imprescriptibles et renforcer le bénéfice de l’armistice, encourager le travail des historiens, commémorer les évènement dans un esprit de réconciliation et travailler pour la promotion des valeurs démocratiques.
Depuis le lundi une vingtaine des journalistes des radios communautaires venus de Bangui et à l’intérieur du pays continuent d’être entretenus autour du thème ‘’ la campagne radiophonique en faveur de la protection des enfants et des adolescents contre la violence, l’exploitation et les abus’’, une initiative du Réseau des journalistes pour les droits de l’homme sur financement du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance.
NDÉLÉ : LA POPULATION SE PLAINT DES EXACTIONS DES REBELLES DE LA SÉLÉKA
Ndélé, 5 février 2012 (RJDH) – La population de ville de Ndélé (nord-est) continue de se plaindre des exactions et des pillages sur les bâtiments administratifs opérés par les éléments de la coalition Séléka.
D’après le témoignage d’un habitant de cette localité qui a fui pour venir à Bangui, les auteurs de ces exactions sont pour la plupart, des éléments de la Conventions des patriotes pour la justice et la paix fondamentale, qui font partie des rebelles de la Séléka.
« Dès la prise de la ville Ndélé par la Séléka, ces rebelles se livrent aux actes de pillage et des exactions sur la population. Ils ont cassé la porte de la mairie, des maisons des particuliers, les sociétés et autres bâtiments appartenant aux ONG internationales et se sont emparés de tous les matériels. Ils ont également brûlé les dossiers », a-t-il expliqué.
La même source a également précisé que les éléments de l’Union des forces démocratique pour le rassemblement (UFDR), qui sont basés à l’école préfectorale et au lycée moderne de Ndélé ont cassé les tables bancs pour utiliser comme bois de chauffe.
« Le centre pédagogique régional a été aussi saccagé. Les rebelles se sont également livrés à la vente des ordinateurs qu’ils ont pillés dans les bâtiments administratifs pour de modiques sommes de 30 000 FCFA. Les sacs de ciments et les tôles volés dans le site de l’ONG internationale, Conseil danois pour les réfugier (DRC) sont vendus à un prix dérisoire de 2 000 FCFA. Les voitures volées par des éléments de la Séléka de nationalité Tchadienne et Soudanaise sont systématiquement transférées dans leurs propres pays », a conclu cette source.