KINSHASA (AFP) - 08.02.2013 10:48 - Plus de 2.300 personnes, dont des militaires, ont quitté jeudi la Centrafrique pour se réfugier de l'autre côté du fleuve Oubangui dans le Nord-Ouest de la République démocratique du Congo, craignant une avancée présumée des rebelles de la Séléka, a-t-on appris vendredi de source locale congolaise.
Plus de 2.300 personnes, dont des militaires, ont quitté jeudi la Centrafrique pour se réfugier de l'autre côté du fleuve Oubangui dans le Nord-Ouest de la République démocratique du Congo, craignant une avancée présumée des rebelles de la Séléka, a-t-on appris vendredi de source locale congolaise.
Jeudi, "2.325 personnes, dont 172 hommes, 347 femmes et 1.806 enfants", ont quitté par bateau la localité centrafricaine de Mobay-Mbonga pour regagner celle congolaise de Mobay-Mbongo, a déclaré à l'AFP Willy Isekusu, commissaire de district du Nord-Ubangi, dans le Nord-Ouest de la RDC.
"Nous avons 25 éléments des Faca (Forces armées centrafricaines) ainsi que leur famille qui sont toujours coincés sur un Îlot, a-t-il ajouté. Ils ne veulent partir mais on est en train de négocier pour qu'ils puissent venir chez nous."
Mobay-Mbanga est une localité proche de plusieurs positions du mouvement rebelle Séléka, et notamment de Bambari, une ville stratégique aurifère du centre de la Centrafrique.
Willy Isekusu avait expliqué jeudi matin que "depuis 06h00 (05h00 GMT) (...) la Séléka occupe Mobay-Mbanga" et qu'une centaine de personnes avait fui. Un commerçant centrafricain réfugié avait pour sa part rapporté l'entrée de "rebelles", et avoir lui-même entendu des "coups de feu".
D'après le commissaire du Nord-Ubangi, qui partage 800 kilomètres de frontière avec la Centrafrique, les tirs de jeudi ont rapidement cessé "mais c'est plutôt la peur de l'inconnu" qui a poussé les habitants à trouver refuge en RDC, chez des proches ou des religieuses.
Mi-décembre, la coalition de rebelles du Séléka a pris les armes contre le régime du président François Bozizé, menaçant Bangui. Après un accord de paix signé le 11 janvier à Libreville, ils ont accepté de participer à un gouvernement d'union nationale.
© 2013 AFP
Centrafrique: la rébellion reconnait un incident mais dit y avoir mis fin
LIBREVILLE, 08 fév 2013 (AFP) - La coalition rebelle Séléka a reconnu vendredi à l'AFP que certains de ses éléments étaient entrés dans une localité de la Centrafrique à la frontière de la République démocratique du Congo mais a assuré qu'ils avaient rebroussé chemin après en avoir reçu l'ordre.
"Il y a eu des éléments du Séléka qui sont entrés dans Mobaye (150 km au sud de Bambari, place forte rebelle dans le centre sud de la Centrafrique). En raison des mauvaises communications, ils ont cru que nous n'étions plus au gouvernement. Mais, on leur a dit de rebrousser chemin et ils sont revenus à Alindao", au sud-est de Bambari, a affirmé par téléphone le général Mohamed Moussa Dhaffane, nouveau ministre des Eaux, forêts, chasse et pêche du nouveau gouvernement d'union nationale centrafricain.
Des tirs entendus jeudi matin avaient fait fuir des habitants vers le Nord-Ouest de la République démocratique du Congo voisine, où ils espéraient échapper à une arrivée présumée des rebelles.
Plus de 2.300 personnes, dont des militaires, s'étaient réfugiés jeudi de l'autre côté du fleuve Oubangui dans le Nord-Ouest de la République démocratique du Congo, a-t-on appris vendredi de source locale congolaise
Le général Dhaffane a assuré que les ministres Séléka étaient "au travail" mais "attendaient une réponse" du médiateur de la crise le président congolais Denis Sassou Nguesso quant à leurs griefs sur la composition du gouvernement.
Mi-décembre, la coalition de rebelles du Séléka avait pris les armes contre le régime du président François Bozizé, menaçant de prendre Bangui. Après un accord de paix signé le 11 janvier à Libreville, au Gabon, les rebelles ont accepté de participer à un gouvernement d'union nationale
Mais le Séléka estime que ce gouvernement ne respecte pas l'accord et accuse notamment le président Bozizé d'avoir imposé plusieurs ministres délégués, fragilisant l'action gouvernementale.
"On s'est fait violence pour aller au gouvernement et travailler. On ne peut pas aller contre la volonté de notre base, contre celle du peuple centrafricain ou celle de la communauté internationale",a ajouté le général Dhaffane.