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15 juin 2020 1 15 /06 /juin /2020 16:50
Génocide au Rwanda : «Ce qu’on sait de l’implication de la France est déjà explosif»

 

Lu pour vous

 

INTERVIEW

 

Génocide au Rwanda : «Ce qu’on sait de l’implication de la France est déjà explosif»

 

https://www.liberation.fr/ Par Maria Malagardis — 15 juin 2020 à 06:17

 

A la suite de la décision du Conseil d'Etat vendredi, le chercheur François Graner revient sur sa victoire pour obtenir l'accès aux archives sur le rôle de la France au Rwanda en 1994.

C’est une victoire historique qu’a obtenue, après cinq ans de combat, le chercheur François Graner. Vendredi, le Conseil d’Etat lui a accordé l’accès aux archives de François Mitterrand sur la politique française au Rwanda, petit pays de l’Afrique des grands lacs où s’est déroulé en 1994 le génocide contre la minorité tutsi, qui fera près d’un million de morts. Alliée du régime génocidaire, la France était alors en première ligne. Egalement membre de l’association Survie, très impliquée dans la lutte contre la Françafrique, et auteur de deux ouvrages sur la France au Rwanda (1), Graner revient sur l’importance et la portée de cette décision. 

Quelle est l’importance de la décision du Conseil d’Etat ?

Les membres de cette juridiction se sont réunis en assemblée solennelle, ce qu’ils ne font qu’une ou deux fois par an, pour affirmer que les citoyens ont le droit de s’informer. Et que ça prime sur la protection, les secrets des gouvernants. Sur le fond, c’est bien plus important que l’accès à ces documents précis. Car désormais, grâce à cette jurisprudence, il sera plus compliqué pour une administration de refuser une demande d’informations, sur ce sujet comme sur un autre.

Mais dans le cas précis de l’implication de la France dans cette tragédie, à quoi aurez-vous désormais accès ?

Je vais pouvoir avoir accès à onze dossiers qu’on me refusait. En cinq ans de bataille, j’ai déjà pu obtenir cinq dossiers sur les dix-huit que je sollicitais. Ce qu’on vient de m’accorder, c’est l’accès à la totalité des archives sur Bruno Delay, le conseiller Afrique du président. Ainsi que les 800 pages des archives récoltées par Françoise Carle, une enseignante et militante du Parti socialiste qui, de façon informelle, avait pour mission de sélectionner les documents de conseillers de Mitterrand sur ce sujet.

Quels éléments nouveaux pouvez-vous espérer y trouver ?

On peut espérer avoir plus d’éclaircissements sur le tournant de la politique française au Rwanda en février 1993 : au moment où l’Elysée s’engage réellement aux côtés des extrémistes au sein du régime rwandais. Il est possible également d’avoir plus de précisions sur l’attentat du 6 avril contre l’avion du président Habyarimana, qui sert de déclencheur au génocide. Il y aura peut-être des éléments nouveaux sur l’opération Turquoise [déclenchée au Rwanda par la France fin juin 1994, ndlr] qui, sous couvert d’aide humanitaire, a permis aux responsables du génocide de fuir au Zaïre [aujourd’hui République démocratique du Congo, ndlr]. Et enfin, on en apprendra peut-être plus sur le rôle de la France auprès de l’armée génocidaire en déroute à partir de juillet 1994. On sait déjà qu’elle l’a réarmée, mais on ne sait pas jusqu’où allait ce soutien.

Pensez-vous pouvoir trouver quelque chose de réellement inattendu, un scoop ?

Ce qu’on sait de l’implication de la France pendant le génocide au Rwanda est déjà explosif ! Pour garder le Rwanda dans la zone d’influence française, une petite poignée de décideurs ont soutenu un régime génocidaire en connaissance de cause. C’est une complicité de génocide, et énoncer une telle accusation c’est déjà vertigineux.

Quel est le rôle particulier de Mitterrand dans ce drame ?

Pour François Mitterrand, la France ne pouvait être une grande puissance que si elle maintenait une zone d’influence néocoloniale. Quel que soit le prix à payer. Il a donc choisi de soutenir ses alliés, même s’ils préparaient l’extermination des Tutsis. Mais la vraie question, c’est comment les institutions de la Ve République ont permis à un seul homme d’imposer à ce point sa vision, entouré de quelques conseillers comme Hubert Védrine. Il y a eu au moins quinze questions critiques au Parlement, sans jamais de débat. A partir des années 90, certains ministres de la Défense, comme Pierre Joxe, se sont opposés à cette politique, en vain. Et même certains militaires sur place, comme le général Varret, qui a été viré.

Voit-on une évolution avec Macron ?

Macron a encore plus présidentialisé la fonction à la tête de l’Etat. Il est moins colonialiste, mais peu avant son élection, il a rappelé son attachement à la stabilité des Etats africains «même ceux avec lesquels on ne partage pas les mêmes valeurs». C’est très mitterrandien, ça !

Et la commission d’archives qu’il a mis en place, sur le rôle de la France au Rwanda ?

Hollande avait promis d’ouvrir les archives à tout le monde, sans le faire. Macron a désigné une commission d’historiens présidée par Vincent Duclert. On aurait pu lui faire confiance a priori. Mais la note de mi-parcours délivrée par cette commission en avril est stupéfiante. Elle explique sa méthodologie, puis soudain, voilà qu’elle avance déjà des certitudes. En gros, les détracteurs de la politique française n’ont rien compris. Il y a des phrases hallucinantes sur l’opération Amaryllis [qui a permis l’évacuation des ressortissants français mais aussi de nombreux dignitaires du régime au début des massacres, ndlr]. Et la note reprend les arguments d’Hubert Védrine sur une «politique équilibrée», en dépit de tout ce qu’on sait désormais. Mais s’ils sont déjà si convaincus, que peuvent trouver les membres de la Commission Duclerc dans les archives ? En fait, on se rend compte qu’en France, on a toujours du mal à regarder les pages obscures du passé, c’est presque une spécificité française.

(1) Dernier ouvrage paru : l’Etat français et le génocide des Tutsis du Rwanda, avec Raphaelle Doridant Editions Agone, 2020.

Maria Malagardis

 

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 01:13
COVID-19 RCA : arrivée du deuxième lot de matériels sanitaires offerts par la Chine
COVID-19 RCA : arrivée du deuxième lot de matériels sanitaires offerts par la Chine
COVID-19 RCA : arrivée du deuxième lot de matériels sanitaires offerts par la Chine

 

(COVID-19) Centrafrique: arrivée du deuxième lot de matériels sanitaires offerts par la Chine

 

BANGUI, 11 juin (Xinhua) -- Le deuxième lot de matériels sanitaires offerts par le gouvernement chinois dans le cadre de la lutte contre le coronavirus est arrivé ce jeudi à Bangui, la capitale centrafricaine.

Il s'agit de 15.000 masques KN95, 150.000 masques chirurgicaux, 5.000 vêtements de protection, 7.000 lunettes de protection, 7.000 gants, 3.000 couverture de chaussures, et 30.000 kits de test.

Les 30.000 kits de test sont une réponse à une requête des autorités centrafricaines relative à une pénurie de kits de test dont les stocks étaient à bord de la rupture, a indiqué l'ambassadeur de Chine en Centrafrique, Chen Dong.

Outre ces contributions, l'ambassadeur chinois a souligné que son pays continuera à mettre à exécution en Centrafrique les projets de coopération malgré l'impact socio-économique de la pandémie.

Bientôt trois mois après la détection du premier cas de COVID-19, un malade venant d'Italie, la Centrafrique a enregistré au total 2.044 cas d'infection de coronavirus, selon le dernier bilan publié jeudi par le ministère centrafricain de la Santé et de la Population.

 

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 00:57
Faustin-Archange Touadéra en visite privée au Burkina
Faustin-Archange Touadéra en visite privée au Burkina

 

Coopération Burkina Faso/République Centrafricaine : Faustin-Archange Touadéra en visite privée au Burkina

 

Par Bénonè Ib Der Bienvenue MEDAH 11 juin 2020 

 

Le président de la République centrafricaine Faustin-Archange Touadéra, a effectué une visite privée ce mercredi au Burkina Faso.

Arrivé à Ouagadougou en fin de matinée, le chef de l’Etat centrafricain a été accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou par son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

Après un bref entretien dans le salon d’honneur, le président du Faso et son hôte ont eu un tête-à-tête, puis un déjeuner de travail. Avant de quitter Ouagadougou dans l’après-midi, le président Faustin-Archange Touadéra a remercié le président du Faso pour la qualité de l’accueil qui lui a été réservé, et salué l’excellence de la coopération bilatérale entre la République centrafricaine et le Burkina Faso.

Direction de la communication de la présidence du Faso

 

Tweet du Pdt RMC Kabore

"Mon frère et ami, Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine, était en visite privée à Ouagadougou, ce 10 juin 2020. Nous avons eu, à l’occasion, un tête-à-tête, puis un déjeuner de travail. Nous avons, ensemble, salué l’excellence de la coopération bilatérale entre la République centrafricaine et le Burkina Faso".

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 00:50
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

Centrafrique : Le gouvernement convoque une réunion pour débattre de la réouverture des écoles

 

BANGUI, 10 juin 2020 (RJDH) ---Le gouvernement centrafricain à travers le ministère de l’éducation primaire et secondaire, Aboubacar  Moukadas Nour, convoque une rencontre avec les Chefs des établissements privés du fondamentale-1 et 2 le vendredi 12 juin pour étudier les possibilités de la reprise des cours.

Au terme de ce communiqué, le point inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre prévue au ministère de l’éducation  le vendredi  12 juin avec les principaux partenaires de l’enseignement en Centrafrique vise à réfléchir sur la reprise des activités scolaires suspendues depuis le 26 mars dernier par la décision gouvernementale à fermer, entre autres, les  établissements scolaires et lieux de cultes pour prévenir la propagation de Covid-19.

De sources proches dudit ministère, des stratégies seront définies dans le strict respect des mesures barrières  dans le cadre de la lutte contre cette pandémie de Covid-19. « Cette probable reprise sera dans le but de sauver l’année scolaire 2019/2020 qui a été perturbé par la pandémie du Covid-19 », mentionne un cadre du ministère.

Aussi, il y a cette question du port de masque qui semble déjà devenir universelle à travers le monde comme étant une des mesures visant à barrer la route à la propagation de cette pandémie. Plus de 10.000.000 de masques de fabrication locale sont en train d’être confectionnés à travers le pays pour servir les centrafricains.

« Si cette reprise ait lieu, ce sera un ouf de soulagement, non seulement pour nous les enseignants, mais également pour les parents des élèves surtout ceux en classe d’examens. Déjà nous les enseignants, nous nous inquiétons déjà pour le niveau des élèves par rapport à la baisse de niveau », a fait savoir un parent d’élèves au RJDH. 

Il y a de cela quelques jours, le gouvernement a indiqué qu’il est en face d’un choix difficile soit la réouverture est conditionnée soit l’annulation de l’année académique en cours.

Paméla Dounian-Doté  

 

 

Centrafrique : Cinq communes de Bozoum dotées en kits d’hygiène pour la riposte contre le coronavirus 

 

BOZOUM, le 10 juin 2020(RJDH)---Des kits composés des seaux d’eau, des savons et récipients ont été remis aux cinq communes de Bozoum dans l’Ouham-péndé pour la lutte contre le coronavirus. Un don du Mouvement Cœurs Unis dont la remise a été faite le 06 juin dernier en présence des autorités locales.

Il s’agit des communes de Bozoum centre, Kouazo, Danayerin, Dane-Gbabiri et Birvan Bolé qui ont réceptionné ces dons du bureau politique du MCU le 06 juin dernier à l’issue d’une cérémonie officielle. Ces kits seront distribués dans les lieux à forte affluence publique afin de protéger la population contre l’infection au virus de Coronavirus, (Covid_19).

Patrick Nambeare-Ngaguene, natif de la localité et cadre du mouvement politique du MCU exhorte la population au strict respect des mesures barrières. Seul moyen selon lui,  qui permet de barrer la route à cette pandémie.

Le premier citoyen de la ville de Bozoum, Jean-Louis SINAKOLO a remercié la formation politique pour cette donation. Il rappelle à ses sujets, l’importance d’agir ensemble face au danger de l’heure, qui le Covid_19, « l’heure aujourd’hui est grave et si nous agissons ensemble je pense que nous allons barrer la route définitivement à cette pandémie qui menace la santé publique. Ce geste est très important et nous ne pouvons que saluer », a exprimé le Maire de la ville.

La ville de Bozoum selon les données du ministère de la Santé, Bozoum est l’une des villes de la République Centrafricaine qui a enregistré de cas de contamination. Cette ville partage sa frontière avec le Cameroun où les gens affluent dans le cadre des activités commerciales.

 

Cyrille KOURANDHAUT, Radio La Voix de Koyalé, Bozoum.

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 00:47
RCA : comment le chef janjawid Ali Kushayb a été arrêté à Birao
RCA : comment le chef janjawid Ali Kushayb a été arrêté à Birao
RCA : comment le chef janjawid Ali Kushayb a été arrêté à Birao

 

Centrafrique: comment le chef janjawid Ali Kushayb a été arrêté à Birao

 

Avec notre correspondante à Bangui,  Charlotte Cosset: RFI  11/06/2020 - 17:31

 

Transféré mardi 9 juin à la CPI, Ali Kushayb, recherché par la justice internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité depuis près de quinze ans, avait traversé la frontière soudanaise en début d’année pour venir dans le nord-est de la Centrafrique.

Au même moment, de nouvelles alliances se nouaient au Soudan à la suite de la chute du président Omar el-Béchir. C’est à la suite d’un processus de plusieurs mois qu’il a finalement été officiellement arrêté.

Selon plusieurs sources concordantes, Ali Kushayb a passé quelques temps dans la ville de Birao dans une famille de notables au début de l’année, avant de repartir dans la brousse. Mais des contacts avaient été pris et le message était passé. Le chef janjawid souhaitait se rendre à la justice internationale.

Il aura fallu du temps notamment pour s’assurer de son identité. Et c’est finalement dimanche que le procureur général de Centrafrique, Eric Didier Tambo avec le soutien de la CPI et de la Minusca notamment s’est rendu à Birao pour procéder à son arrestation officielle. Des témoins ont trouvé Ali Kushayb âgé d’environ 70 ans fatigué mais alerte.

Eric Didier Tambo assure que le chef darfouri s’est rendu contraint : « Il n’avait plus le choix », affirme-t-il. Ali Kushayb a fait savoir au procureur qu’il préférait être jugé par la CPI plutôt qu’au Soudan craignant que ses droits n’y soient pas respectés. Il aurait aussi eu peur que des familles des victimes puissent le traquer jusqu’à Birao, éloigné d’une petite centaine de kilomètres de la frontière.

Accompagné jusqu’à Bangui par deux de ses fils, c’est à 7h25 mardi matin qu’Ali Kushayb a été remis aux autorités judiciaires de la CPI.

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 00:44
Les instructeurs russes sont là pour aider l’armée centrafricaine : J.S Bokassa

Lu pour vous

 

Centrafrique: Jean-Serge Bokassa, les instructeurs russes sont là pour aider l’armée centrafricaine

 

Posted by Sputnik on 11 juin 2020.

 

Alors qu’il a soutenu le Président Touadéra lors des Présidentielles de 2015, Jean-Serge Bokassa explique à Sputnik comment il s’est retrouvé en porte-à-faux.

 

Son revirement politique, lié à l’installation d’instructeurs russes à Bérengo, la résidence familiale des Bokassa, ne signifie pas pour autant qu’il est opposé à une présence russe en RCA.

 

Voilà une controverse inattendue sur la présence russe en République centrafricaine. Dans ce pays en proie depuis 2013 aux affrontements entre groupes armés et milices, malgré la signature le 6 février 2019 à Khartoum d’un treizième accord de paix, l’armée nationale est exsangue. D’où l’installation en 2018 à Bérengo, l’ancien palais présidentiel de Jean-Bedel Bokassa, d’instructeurs russes, qui ont réussi à former près de 4.000 hommes en RCA, selon les chiffres officiels.

 

Comme ses prédécesseurs avant lui, le Président Faustin-Archange Touadéra n’a eu de cesse d’appeler ses «partenaires» à la rescousse. Lors de sa visite officielle en France, en septembre 2019, il a réclamé une levée de l’embargo sur les armes, comme il l’avait fait en 2017 avec Vladimir Poutine à l’issue d’une rencontre à Sotchi. En février dernier, son ministre conseiller à la Communication et Porte-parole de la Présidence, Albert Mokpem Yaloké, a encore réitéré au micro de Sputnik le besoin crucial en armes lourdes du pays «pour rendre nos troupes opérationnelles aux côtés des soldats de l’Onu.»

 

Invité Afrique de Sputnik France, Jean-Serge Bokassa, seizième enfant de l’empereur Bokassa 1er, qui a été Président de la RCA pendant les dix années précédant son accession autoproclamée au trône de 1976 à 1979, ne conteste pas cette nécessité de remettre sur pied l’armée centrafricaine.

 

Ce qu’il récuse, en revanche, c’est la manière dont le Président Touadéra est passé «par-dessus sa tête» pour imposer l’installation d’instructeurs russes dans la demeure familiale des Bokassa à Bérengo (40 kilomètres de Bangui), où repose aujourd’hui, auprès des siens, la dépouille de Jean-Bedel Bokassa.

 

«J’étais au gouvernement à ce moment-là. Or, je n’ai été consulté d’aucune façon, aussi incroyable que cela puisse paraître. Nous sommes dans un pays en crise où l’État n’existe plus. Il me semble qu’il était inutile de rajouter une autre crise à celle déjà existante», s’insurge au micro de Sputnik France le fils Bokassa.

 

Revenant sur l’épisode mouvementé de son départ, le 14 avril 2018, du Gouvernement Sarandji, ce responsable politique qui a occupé pendant deux ans le poste très envié de ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du Territoire, explique pourquoi il a préféré jeter l’éponge. Ancien ministre de la Jeunesse et des Sports de François Bozizé, il avait rallié au 2e tour le vainqueur des élections présidentielles de 2015. En tant que candidat indépendant, il n’avait recueilli que 6,56% de suffrages au 1er tour, parmi 30 candidats. Devenu ministre le 11 avril 2016, il renonce à assister au Conseil des ministres pour signifier son désaccord.

«On ne peut pas se réveiller un matin et décider que l’on vient installer des tentes autour de la dépouille de Staline. Dans un environnement de crise, il faut savoir poser des actes conciliants en ayant la garantie d’être dans un processus consensuel. Mais cela n’a pas été le cas en RCA: au contraire, la décision présidentielle a été brutale. La famille l’a mal vécu, mais tous ceux qui sont soucieux de l’histoire de leur pays l’ont aussi très mal pris», regrette Jean-Serge Bokassa.

 

Niant tout antagonisme avec l’actuel Président ou idée «revancharde» qui aurait pu lui donner l’envie de se présenter contre lui aux Présidentielles prévues le 27 décembre en RCA, il regrette néanmoins qu’il y ait eu «un ensemble d’entraves à mes missions» pendant qu’il était ministre.

 

«Je soutiens la présence des instructeurs russes en RCA»

Un épisode qui a révélé, selon lui, un mode de gouvernance ne correspondant pas du tout à ses valeurs républicaines. «Je l’ai supporté un temps, mais ensuite c’est devenu intenable», confie-t-il.

 

«L’installation des instructeurs russes à Bérengo n’a pas été le facteur déterminant pour expliquer que je me sois désolidarisé de l’action politique [du Président Touadéra, ndlr] et que j’ai mis fin à notre collaboration. Ça a tout simplement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», insiste l’ancien ministre.

 

Très critique à l’égard du Chef de l’État centrafricain, il lui reproche notamment sa gestion de la crise en RCA. La traduction la plus édifiante de son manque de gouvernance se trouvant, selon lui, dans «la collaboration avec les groupes armés qui n’en finissent pas d’endeuiller le pays», affirme-t-il.

 

«Je soutiens la présence des instructeurs russes en RCA, car mon père a été l’un des fondateurs de l’armée centrafricaine. Quand je vois l’état de déliquescence dans lequel elle se trouve aujourd’hui, je ne peux qu’espérer la voir retrouver sa capacité opérationnelle et la voir renouer avec ses missions régaliennes. Nous ne pouvons plus aujourd’hui vivre en vase clos», s’insurge le candidat de la plateforme citoyenne MKMKS (Kodro Ti Mo Kozo Si, en langue locale) qui veut dire «Ton pays avant tout», aux Présidentielles de fin d’année.

 

Tant mieux, poursuit-il, si les instructeurs russes peuvent y contribuer: «C’est pour cela que j’approuve leur présence». Il en avait même reçu quelques-uns alors qu’il était en poste à Bangui pour leur expliquer sa position. Une position d’autant plus affirmée que son père avait joué un rôle fondamental dans le rapprochement de la RCA avec la Russie au moment de la Guerre froide, rappelle-t-il.

 

La Centrafrique est un pays très enclavé. C’est pourquoi elle doit rester ouverte à tous ceux qui veulent l’aider: Russes, Américains, Chinois, Français… Il se refuse à faire une sélection, «sauf vis-à-vis de ceux qui bafoueraient les lois de la République» et à condition que cette aide venue de l’extérieur «nous aide vraiment».

«Il nous faut des modèles, à l’instar de Jerry Rawlings au Ghana ou bien de Thomas Sankara au Burkina Faso ou encore de Patrice Lumumba en RDC. Ils se sont sentis investis d’une mission et ont essayé de gouverner par l’exemplarité, à l’instar de Barthélemy Boganda, le premier Président de Centrafrique. Quand on arrivera à créer les conditions d’un environnement [favorisant l’état de droit, ndlr], la confiance reviendra», prône-t-il.

 

Dans le contexte délétère qui prévaut en RCA depuis août 2012, date d’apparition de la Seleka (coalition ethnique de groupes rebelles d’obédience musulmane pour chasser du pouvoir le Président Bozizé), le manque de confiance a poussé les Centrafricains les uns contre les autres. Le retour de conditions sécuritaires favorables «pourrait leur donner envie de s’investir à nouveau dans le pays», fait-il valoir.

 

«La Centrafrique aux Centrafricains»

Le partenariat multilatéral qu’il envisage pour son pays concerne aussi les États frontaliers, sans lesquels tout règlement sécuritaire de la crise est impossible.

 

«Rien ne pourra se faire pour le retour de la sécurité en RCA sans la collaboration étroite du Tchad, du Cameroun, du Soudan ou du Congo-Brazzaville. Une rébellion existe parce qu’elle est alimentée. Avec une approche de bon voisinage, on pourrait faire l’économie de temps et de moyens pour régler cette crise, notamment en coupant les routes [de retraite possible, ndlr] aux rebelles», suggère-t-il.

 

Dénonçant l’accord de Khartoum signé par les autorités avec 14 groupes rebelles pour ramener la paix en RCA, il déplore les tueries récentes qui se sont produites dans le nord du pays, à Ndélé, causant la mort de plus de 40 personnes. Non seulement cet accord est «violé en permanence», argue-t-il, mais les unités mixtes (conventionnelles et non conventionnelles) qu’il devait mettre en place «peinent à voir le jour».

 

«Pour moi, cet accord est caduc. La plupart des groupes armés qui jouissent aujourd’hui de toute l’attention et de tous les privilèges –au détriment des victimes qui n’ont que leurs yeux pour pleurer– ont signé pas moins de treize accords avant celui-là, qu’ils n’ont jamais respectés. Pendant combien de temps allons-nous continuer à entretenir cette crise?», demande-t-il.

 

Loin d’accabler la MINUSCA, comme le font la plupart des leaders politiques de la région, il rejette la responsabilité sur le Président Touadéra.

 

«Ce n’est pas la communauté internationale qui a été élue. Au Chef de l’État, donc, de prendre les décisions qui respectent la volonté du peuple centrafricain. Il n’a pas été élu non plus pour qu’il y ait cohabitation avec les groupes armés, mais pour ramener la paix et la sécurité ainsi qu’une justice équitable dans le pays. Et aussi pour que les Centrafricains retrouvent leur liberté [de mouvement, ndlr], car c’est le premier maillon de la sécurité», fait-il valoir.

 

Qu’en est-il des richesses minières dont regorge le pays? Depuis l’affaire des diamants offerts par l’empereur Bokassa 1er à Valéry Giscard d’Estaing, alors Président français, –diamants qui lui aurait couté sa réélection en 1981 face à François Mitterrand–, la capitale, Bangui, manque toujours cruellement d’infrastructures de base. La situation est encore pire dans l’arrière-pays.

 

«Les plus belles ressources ne sont pas forcément dans le sous-sol. Le développement d’un pays se faisant par et pour les hommes qui y vivent. Je préfère quant à moi investir dans les ressources humaines. Former nos jeunes, c’est un vrai défi. Mais, hélas, jusqu’à présent, force est de contester une absence de vertus et de patriotisme en RCA», regrette pour sa part Jean-Serge Bokassa qui promet d’arrêter le népotisme, le clientélisme et l’enrichissement clanique s’il est élu.

 

SPUTNIK

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 00:16
RCA : Les attaques du groupe 3R dans l'ouest
RCA : Les attaques du groupe 3R dans l'ouest
RCA : Les attaques du groupe 3R dans l'ouest
RCA : Les attaques du groupe 3R dans l'ouest
RCA : Les attaques du groupe 3R dans l'ouest
RCA : Les attaques du groupe 3R dans l'ouest

 

QUELQUES ASSAILLANTS DE LA BASE DES USMS DE BOUAR AUX ARRÊTS.

 

Quelques assaillants de la base des USMS de Bouar sont appréhendés par les forces de défense et de sécurité et sont en cours d'audition par les officiers de police judiciaire.

Ils seront transférés à Bangui pour répondre de leurs actes devant la Justice.

La même action sera diligentée contre les auteurs intellectuels, co auteurs et complices de ces actes criminels.

 

@PRESSEPRIMATURE.

 

RCA : les garants et facilitateurs de l'accord de paix condamnent les attaques du groupe 3R dans l'ouest

 

BANGUI, 10 juin (Xinhua) -- Les garants et facilitateurs de l'accord de paix du 6 février 2019 entre l'Etat centrafricain et les rebelles ont fermement condamné mercredi les dernières attaques perpétrées par le groupe armé 3R dans l'ouest de la République centrafricaine (RCA).

Des éléments du groupe 3R ont attaqué mardi un check-point de l'armée centrafricaine ainsi que des casques bleus dans la ville de Pougol (nord-ouest), faisant deux blessés légers parmi les soldats des Nations Unies.

Le même jour, d'autres rebelles assimilés à des éléments des 3R ont ouvert le feu contre le camp de l'Unité spéciale mixte de sécurité (USMS) dans la ville de Bouar (ouest), faisant une dizaine de blessés légers.

Devant de telles attaques coordonnées, les garants et facilitateurs de l'accord de paix, notamment l'Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), et la mission onusienne de maintien de la paix en Centrafrique (MINUSCA), dans un communiqué conjoint, ont demandé au gouvernement centrafricain de diligenter des enquêtes rapides afin d'établir toutes les responsabilités de ces attaques.

A la mi-mai, le chef du groupe armé 3R, Abass Sidiki Mahamat, avait regagné son ancienne base de la ville centrafricaine de De Gaulle (ouest), provoquant un mouvement important de ses hommes vers la ville.

Le chef rebelle est pourtant signataire de l'accord de paix du février 2019 et avait été nommé conseiller à la Primature centrafricaine.

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 00:08
Nouvelles nationales sur RNL
Nouvelles nationales sur RNL

 

Centrafrique : Les garants et facilitateurs examinent un plan de réponse devant les violations répétées de l'APPR

 

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 11 juin 2020 15:00

 

Le premier ministre Firmin Ngrebada a présidé ce 10 juin 2020 à Bangui, une réunion des garants et facilitateurs suite au retrait de Sidiki Abbas et son Mouvement 3R de l'Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR) et de l'attaque par ses hommes de la base des USMS à Wanti-Guira à Bouar. L'objectif étant de trouver une solution structurelle à la crise.

Les derniers événements de Bouar, Pougol et Batangafo ont fait réagir les facilitateurs et garants de l'accord de paix signé le 6 février 2019 à Bangui entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés du pays. Cette rencontre intervient après plusieurs réflexions autour de régime de sanctions contenu dans ledit accord.

"La Minusca, l'Union Africaine et la CEEAC qui sont les garants de l'accord sont entrain de se concerter et, en coordination avec le gouvernement, ils vont prendre des positions dans les prochaines heures" a indiqué Vladimir Montéïro, porte-parole de la Minusca.

Les FACA en repoussant l'attaque des 3R le mardi 8 juin 2020 à Bouar, ont procédé au ratissage et ont mis la main sur deux éléments de Sidiki Abbas. Ceux-ci ont été présentés à la gendarmerie nationale pour nécessité d'enquête. Dans le même temps, la Minusca a déploré l'attaque de ses positions conjointes avec les FACA à Pougol dans l'Ouham Péndé par les éléments de cette même faction.

Plusieurs cas de violation de l'accord du 6 février sont documentés par les garants et facilitateurs alors que des voix s'élèvent au sein de l'opinion pour exiger l'usage de force contre ceux qui foulent au pied les dispositions de cette entente politique.

 

 

Centrafrique : les révélations accablantes de la HABG font réagir Eric Pogola, député de Nola 3

 

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 11 juin 2020 14:53

 

La Haute Autorité à la Bonne Gouvernance (HABG) dans une enquête dans la partie Sud-ouest centrafricain, a pointé du doigt beaucoup de malversations et d'irrégularités dans la gestion des fonds issus de l'exploitation forestière. Les révélations de cette institution sont confirmées par Eric Pogola, député de Nola 3, qui déplore la persistance d'un système qui mine le développement des communes de cette région.

Selon Dr Zephyrin Mogba, commissaire de la Haute Autorité à la Bonne Gouvernance, les sociétés forestières, les communes et les agents des régies financières sont dans cette chaine de destruction à travers la non observation de leurs cahiers des charges, détournement de deniers communaux etc. Il projette une action de justice pour rétablir les communes dans leur droit et favoriser la transparence.

En réaction, le député Eric Pogola de Nola 3, confirme les points soulevés par Dr Zéphyrin Mogba en citant d'autres exemples dans les communes de sa circonscription.

" Les sociétés forestières versent des taxes d'abattage dans les communes de Bilolo, Salo, Nola centre, mais ces sommes d'argent ne profitent pas à la population. L'argent va dans la poche des maires, payeurs et les maires disent qu'au niveau central, il y a des ministres qui soutirent de l'argent destinés au développement des communes. Et c'est un fait" a déploré Eric Pogola.

L'élu de la nation s'indigne des 40 millions déjà versés à la commune pour les taxes de l'exercice 2020 qui échappent au contrôle de tous. Ce qui fait réagir le personnel municipal qui exige la transparence.

"Chaque fois, les sociétés payent des taxes mais on ne voit pas clair dans la gestion. Dieu merci, la Haute autorité à la bonne gouvernance a touché du doigt cette réalité et nous attendons du gouvernement de nous situer sur ces maires qui détournent de l'argent du contribuable" a lancé Eric Pogola.

Ces multiples cas de malversations sont enregistrés dans un contexte où les maires sont nommés par les pouvoirs publics et la gestion des communes est soumise à un programme d'emploi soumis au gouvernement.

Crépin Mboli-Goumba, président du parti politique PATRIE, décrie l'esprit de l'impunité.

" C'est l'arbre qui cache la foret, il y a plusieurs scandales en la matière. Mais au delà de ça, il y a l'esprit de l'impunité qui s'installe dans notre pays. C'est l'idée de dire que quelque soit le montant qu'on détourne dans notre pays, plus rien ne peut arriver" s'est-il indigné.

Au sein de l'opinion, beaucoup sont ceux qui pensent que la solution à ces problèmes réside dans la décentralisation qui offre le pouvoir aux régions de sortir du giron du pouvoir central.

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 00:04
Originaire de Seine-Maritime, Louise est travailleuse humanitaire en Centrafrique
Originaire de Seine-Maritime, Louise est travailleuse humanitaire en Centrafrique

Lu pour vous

 

Originaire de Seine-Maritime, Louise est travailleuse humanitaire en Centrafrique

 

https://actu.fr/normandie/blangy-sur-bresle_76101/originaire-de-seine-maritime-louise-est-travailleuse-humanitaire-en-centrafrique_34235123.html Publié le 11 Juin 20 à 20:14

 

Originaire de Blangy-sur-Bresle, Louise est travailleuse humanitaire en Centrafrique depuis septembre 2019. Le Coronavirus a fait évoluer ses missions sur place. Rencontre.

Louise Arnoux, 25 ans, a grandi à Blangy-sur-Bresle (Seine-Maritime). Elle a récemment obtenu son master en Coopération Internationale et Développement, à Sciences Po Bordeaux (Gironde), où elle a étudié. À l’exception d’une année Erasmus à Séville, en Espagne. Pour valider son master, elle a effectué un stage à Lyon (Rhône), au siège de l’ONG humanitaire Triangle Génération Humanitaire (TGH), qui lui a ensuite proposé un poste.

Attirée depuis toujours par le continent africain et curieuse de ses richesses historiques et culturelles, Louise a tout de suite accepté cette première expérience professionnelle dans un pays africain.

En poste à Bangui depuis septembre 2019

La jeune femme est arrivée le 20 septembre 2019 en Centrafrique pour prendre son poste, et son contrat est prévu jusqu’au 20 juin 2020.

Elle travaille et vit à Bangui, la capitale du pays. Louise est logée dans le cadre de son travail, et habite dans une maison qu’elle partage avec ses collègues.

Lorsque la pandémie mondiale s’est déclarée, la Blangeoise était déjà sur place. Elle précise :

La République Centrafricaine, RCA, a été touchée plus tardivement que l’Europe, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une destination touristique et que rapidement, les frontières ont été fermées aussi bien dans les pays africains frontaliers qu’en Europe.

L’Éclaireur du Vimeu : Avez-vous envisagé de rentrer en France lorsque la pandémie du Coronavirus s’est déclarée ?

Louise Arnoux : Je devais rentrer en France pour des congés début avril 2020, à six mois de mission. Finalement cela n’a pas été possible à cause du contexte. Vu ce qui se passait en Italie, il devenait évident que la France allait se confiner et que je ne serais alors plus en mesure de revenir en RCA. Et si j’avais pu revenir, cela signifiait prendre le risque de potentiellement ramener le virus dans le pays qui était jusqu’alors plutôt épargné. Étant donné mon statut de travailleuse humanitaire, je peux à tout moment exercer mon droit de retrait afin de rentrer en France, mais j’ai fait le choix de rester. 

En quoi consiste votre mission sur place ?

J’étais déjà venue dans le cadre de mon stage au mois de mai 2019 en Centrafrique. Je suis désormais employée par TGH au niveau de la coordination à Bangui. Mon poste consiste à rédiger des projets pour répondre aux besoins humanitaires dans trois domaines, à savoir l’éducation, la sécurité alimentaire et les moyens d’existence, ainsi que l’eau, l’hygiène et l’assainissement, pour les soumettre à des bailleurs, c’est-à-dire des institutions publiques ou des agences de l’ONU qui financent l’aide humanitaire. Une fois que le projet est accepté et mis en œuvre auprès des populations, je suis chargée de rédiger des rapports pour ces bailleurs afin de rendre compte de ce qui est réalisé sur le terrain. 

Comment vous tenez-vous informée de l’évolution de la situation ?

Pour ce qui est de la situation dans le monde, je suis attentivement les informations à distance et je suis en contact régulier avec mes proches qui me racontent comment cela se passe pour eux. Ici, en RCA, dès qu’un nouveau cas est positif, le Ministère de la Santé diffuse un communiqué public [N.D.LR. : au 10 juin 2020, 1 888 cas confirmés, 5 décès]. Évidemment, puisque nous menons actuellement des projets dans plusieurs zones du pays, l’évolution du contexte sanitaire et sécuritaire est suivie de près par les équipes en RCA et à Lyon. 

Votre quotidien a-t-il changé ? Des mesures ont-elles été prises par le gouvernement centrafricain ?

À la différence de la France, nous ne sommes pas confinés. Dans un pays qui vit majoritairement de l’économie informelle et où la population gagne sa vie au jour le jour, cela est difficilement envisageable. Toutefois, des mesures ont été prises, comme l’interdiction des rassemblements de plus de quinze personnes, des mesures de quarantaine en cas d’arrivée sur le territoire, la fermeture des écoles, des débits de boissons ou encore des lieux de culte. En dehors de cela, les habitants mènent une vie normale, seuls les transports ont dû s’adapter : pas plus d’un client par moto-taxi et limitation dans les mini-bus par exemple. Me concernant, je dois suivre les règles sécuritaires de mon ONG qui se sont adaptées au contexte, mais pour l’instant mon quotidien n’est pas trop bousculé et je peux aller faire des courses sans problème par exemple.

Et pour votre travail ?

Je continue à travailler et cette période est particulièrement intense, étant donné que le secteur de l’eau, l’hygiène et l’assainissement, dans lequel nous intervenons, est au centre de la réponse à apporter pour éviter la propagation de l’épidémie. Il faut donc rédiger beaucoup de projets pour la réponse Covid-19, tout en continuant de suivre les projets actuels qui répondent aux autres urgences humanitaires du pays. La seule différence est que les réunions à l’extérieur sont limitées ou se déroulent à distance par Skype. Sinon, au bureau, les expatriés et les employés centrafricains respectent les gestes barrières et doivent se laver les mains régulièrement.

Êtes-vous inquiète pour votre santé ?

Non, pas particulièrement à ce stade. En revanche, si l’épidémie se répand dans le pays, ce serait une catastrophe sanitaire. Très peu de personnes ont accès à l’eau, il y a 235 019 déplacés internes, souvent en raison du contexte sécuritaire, qui vivent dans des camps, dans une promiscuité qui est favorable à la propagation du virus. Surtout, les capacités sanitaires du pays sont très insuffisantes. Par exemple, il n’existe qu’une dizaine de respirateurs pour les 4,5 millions de Centrafricains.

 

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10 juin 2020 3 10 /06 /juin /2020 00:45
Justice internationale: le chef de milice darfouri Ali Kushayb transféré à La Haye

 

Justice internationale: le chef de milice darfouri Ali Kushayb transféré à La Haye

 

Avec notre correspondante à Bangui Charlotte Cosset RFI

 

Ce mardi matin, en Centrafrique, c’est en toute discrétion qu’a été transféré depuis l’aéroport de Bangui une personnalité recherchée par la Cour pénale internationale depuis 2007. Ali Mohamed Ali Addelraman, mieux connu sous le nom d’Ali Kushayb, était recherché dans le cadre des enquêtes sur les crimes commis au Darfour.

Ali Kushayb s’est rendu à la justice ce dimanche à Birao, une ville de l’extrême nord-est du pays, proche de la frontière avec le Soudan. Il était recherché depuis 2007 par la justice internationale. L’avion est parti tôt ce mardi matin dans la plus grande discrétion de l’aéroport Bangui-Mpoko.

La nouvelle de ce transfèrement bruissait depuis plusieurs jours dans la capitale centrafricaine, mais les opérations étaient restées très secrètes. Ali Kushayb avait déjà été aperçu dans la région au mois de février. À l’époque, personne en Centrafrique n’avait voulu confirmer sa présence sur le territoire. Des rumeurs disaient même qu’il se serait allié à des groupes armés locaux.

Auteur d'attaques contre quatre villages

Ali Kushayb était recherché pour ses actes commis au Darfour entre 2003 et 2004. Un conflit dévastateur qui selon l’ONU aurait fait 300 000 morts et trois millions de déplacés. À l’époque, Omar el-Béchir fait face à une rébellion dans la région. Il s’appuie alors sur les janjawid, dont Ali Kushayb est l’un des grands leaders, pour contrer les rebelles. Surnommé le colonel des colonels, Ali Kushayb dirigeait en effet plusieurs milliers d’hommes dans l’ouest du Darfour, près de la ville de Nyala.

Ali Kushayb aurait été, selon la Cour pénale internationale, l’intermédiaire entre les dirigeants des miliciens janjawid de la localité et le gouvernement soudanais. Il est poursuivi pour 22 chefs de crimes contre l’humanité et 28 chefs de crimes de guerre.

Plus précisément, il est accusé d’avoir recruté, armé, et financé des combattants et d'être personnellement l'auteur des attaques systématiques contre plusieurs villages de la région : Kodoom, Bindisi, Mukjar et Arawala. Et d’être responsable d’exactions contre des populations four, zaghawa et masalit, soupçonnées de soutenir la rébellion contre Khartoum. « Les miliciens sous son commandement ciblaient systématiquement et délibérément les civils, en violations des lois internationales », complète Jehanne Henry, de l'organisation Human Rights Watch.

Arrêté deux fois par Khartoum puis relâché

Il est également poursuivi pour meurtres, viols, tortures, persécutions lors de ces attaques qui se sont déroulées sur plusieurs mois entre 2003 et 2004.

Il est arrêté en 2007 et en 2008 par Khartoum pour être jugé par un tribunal spécial soudanais. « Je pense que Khartoum essayait de montrer qu’il faisait des efforts pour rendre un semblant de justice. Mais il a été relâché et n’a jamais été inculpé », reprend Jehanne Henry.

Il repart alors au Darfour, où, en 2013, il commet de nouvelles exactions « contre les populations Salamat, faisant des dizaines et des dizaines de morts.
Tout cela montre qu’il bénéficiait d’une totale impunité et qu’il recommençait
 »
, conclut la spécialiste.

Il se fait ensuite discret, jusqu’en février cette année, où accompagné de plusieurs dizaines de ses hommes, il traverse la frontière et se réfugie en République centrafricaine. Selon les organisations des droits de l’homme, il cherche à échapper aux autorités, car depuis la chute de l’ex-président Omar el-Béchir il y a un an, Ali Kushayb craignait d’être arrêté.

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