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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 00:30
L'UE lance un pont aérien humanitaire vers la Centrafrique
L'UE lance un pont aérien humanitaire vers la Centrafrique

 

RCA/Covid-19 : Le 1er pont aérien de l'Union Européenne est arrivé à Bangui

 

https://www.radiondekeluka.org/ samedi 9 mai 2020 13:58

 

Dans leur élan de lutte contre la pandémie de Covid-19, les pays africains bénéficient depuis plusieurs mois, de l'appui de la communauté internationale. Ce soutien, tant financier, technique que matériel, permet à ces pays en voie de développement de faire face aux désastres causées par cette épidémie. C'est dans ce sens que les pays membres de l'Union européenne ont décidé du lancement d'un pont aérien entre l'Europe et certains pays africains pour acheminer les équipements et le personnel humanitaire nécessaires à la réponse contre le pandémie Covid-19.

La République centrafricaine est le premier pays à bénéficier de ce mécanisme de solidarité. Arrivé à Bangui ce jeudi 08 mai 2020,  le premier vol du pont aérien établi par l'Union européenne s'est posé sur le tarmac de l'aéroport international Bangui-Mpoko à 11H40 minutes. Il s'agit d'un avion spécial de type A330-300  transportant du matériel médical et de personnel humanitaire pour appuyer les efforts du gouvernement dans la lutte contre le Covid-19.

Parti de Lyon en France le jeudi 07 mai 2020, l'appareil a, à son bord, le Commissaire européen à la Gestion des crises, chargé de l'Aide humanitaire, Janez Lenarcic et près de 70 personnels humanitaires. En plus du moyen humain, il transportait 8 tonnes d'équipements médicaux notamment, des masques chirurgicaux et de protections pour les agents de santé, du gel hydro-alcoolique, des bacs à oxygène et autres matériels médicaux. Cet acheminement, tant solidaire, constitue une bouffée d'oxygène pour plusieurs organisations humanitaires et certains organes de l'ONU.

"Nous sommes venus pour manifester notre solidarité, mais aussi pour faire de la nécessité de faciliter le transport de biens humanitaires et du personnel humanitaire. Nous avons acheminé le personnel, le matériel de six agences humanitaires des Nations-Unies, de quinze organisations humanitaires de l'Europe et d'ailleurs, de la Banque mondiale" affirme Janez Lenarcic, Commissaire européen à la Gestion des crises, chargé de l'Aide humanitaire.   

Pour le président Centrafricain, Faustin Archange Touadéra, qui a accueilli ces équipements, ce geste témoigne la solidarité de l'Union européenne, même si les pays membres sont durement frappés par le coronavirus.

"Nous sommes les premiers à bénéficier de ce pont humanitaire. Ce qui, manifestement, prouve l'intérêt que l'Union européenne et ses états membres ont pour la République centrafricaine. Je dois aussi vous adresser, aux états membres, la compassion du peuple centrafricain. Puisque cette pandémie crée beaucoup de ravages dans plusieurs états de l'Union européenne avec plusieurs décès" a témoigné le président de la République.   

La crise sanitaire imposée par le coronavirus a restreint la circulation des fournitures médicales et du personnel humanitaire. Alors que certains pays frappés par cette pandémie, ne disposent pas de moyens nécessaires pour une riposte appropriée, l'Union européenne et ses pays membres ont donc décidé de lancer ce pont aérien pour répondre à cette préoccupation sanitaire.

La République centrafricaine est le premier pays à bénéficier de ce mécanisme de solidarité devant le Burkina Faso, le Cameroun et le Niger. Deux autres vols spéciaux sont prévus les 12 et 13 mai 2020 pour acheminer le reste des 32 tonnes d'équipements.

 

 

L'UE lance un pont aérien humanitaire vers la Centrafrique

 

08/05/2020 - 23:59  RFI  Reportage de notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset

 

L’Union européenne a lancé officiellement son pont aérien humanitaire vers la Centrafrique, pays enclavé, encore plus isolé par la fermeture des espaces aériens. Un premier vol a été effectué vendredi 8 mai avec à son bord 70 travailleurs humanitaires et du matériel pour répondre à l’épidémie de coronavirus (49 nouveaux cas dans les dernières 24h, pour un total de 143). Une aide ciblée  pour un pays qui traverse déjà une crise humanitaire importante (1/4 de la population est déplacée, plus de la moitié de la population requiert une aide humanitaire).

Sur le tarmac, le président Touadéra est venu accueillir le commissaire européen. C’est le premier vol d’un projet qui va durer entre trois et six mois afin de participer à la lutte contre le coronavirus.

Janez Lenarcic explique le choix de la RCA : « L’acheminement humanitaire est rendu plus complexe précisément au moment où cette assistance est la plus nécessaire. Avec ce pont aérien humanitaire l’Union européenne veut répondre à ces défis et faciliter l’acheminement de l’aide et du personnel humanitaire nécessaires dans le contexte actuel de la pandémie. Pourquoi la République centrafricaine ? La crise du Covid-19 risque d’aggraver les besoins humanitaires dans tous les secteurs. Alors que le système de santé est déjà faible. »

J'ai réaffirmé au président Touadéra l'engagement et la #solidarité de l'UE envers la #RCA et notre détermination à soutenir le pays. Nous ne pouvons négliger aucune région du 🌍, si nous voulons être sûrs que notre réponse à la pandémie soit efficace, globale et durable.🇪🇺🇨🇫 pic.twitter.com/pc5RgDokq9

  Janez Lenarčič (@JanezLenarcic) May 8, 2020

La Centrafrique a reçu une première aide de la fondation chinoise Ali Baba, mais dispose de peu de choses. Aucun respirateur, un seul mois de test de coronavirus d’avance. Un soutien plus que bienvenu pour le ministre de la Santé, Pierre Somse. « Ce que j’attends, c’est déjà le renforcement de nos capacités en matériel en équipement et en intrants et à travers les humanitaires avec lesquels nous collaborons très étroitement pour que cela leur permette d’intervenir auprès des communautés. Et donc surtout dans le domaine du dépistage, de l’isolement de la prise en charge des malades et du suivi. »

Dans ce premier arrivage : des tests pour le coronavirus, des gants, des masques, des médicaments etc. En tout, ce sont 40 tonnes d’équipements qui devraient être livrés à la RCA. Par ailleurs, un pont aérien humanitaire qui va aussi concerner le Burkina Faso, le Niger et le Cameroun.

 

 

NDLR : C'est totalement inadmissible que face au dénuement et aux carences infrastructurelles du système de santé centrafricain, que la livraison de cette aide médicale et humanitaire, pourtant vivement sollicitée par les autorités de la RCA à l'Union Européenne, puisse déchaîner des doutes et une campagne de suspicion aussi bien injustifiable qu'insensée sur les réseaux sociaux et de la part d'une certaine société prétendue civile. La logique imbécile de certains compatriotes tendant à dire qu'avec zéro mort officiel par COVID-19 en Centrafrique, pourquoi l'UE n'accorde pas plutôt son aide aux pays européens ou africains ayant subi un nombre plus élevé de personnes décédées, est tout simplement désespérante.  

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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 00:24
RCA: la CPS se penche sur les crimes commis à Ndélé

 

 

09/05/2020 - 16:03 Avec notre correspondante à Bangui,  Charlotte Cosset  RFI

 

En Centrafrique, la Cour pénale spéciale a annoncé le 8 mai se saisir du dossier concernant les crimes commis dans la ville de Ndélé dans le nord du pays.

 

En Centrafrique, la Cour pénale spéciale (CPS) a annoncé le 8 mai se saisir du dossier concernant les crimes commis dans la ville de Ndélé dans le nord du pays. Une série de violences ont lieu dans cette ville ces derniers mois, notamment des combats les 6 et 11 mars derniers, ainsi que le 29 avril, qui ont causé la mort de plus de 40 personnes.

Une mission d’enquête judiciaire menée par le procureur général de RCA accompagné de la police des Nations unies a été menée du 1er au 4 mai. Cette cour hybride composée de membres centrafricains et internationaux, a été créée en avril 2015 pour juger les crimes graves commis sur le territoire centrafricain depuis le 1er janvier 2003.

La CPS avait déjà ces crimes dans ses radars « dès le 10 mars, avec les événements répétés de Ndélé et Birao,dont les populations se disent profondément préoccupées par ces tueries et autres violations graves des droits perpétrées par un certain nombre des groupes armés, explique d’Alain Ouaby-Bekaï, procureur spécial adjoint de la CPS. Et le procureur a également mis en garde les auteurs directs ou indirects dans un communiqué qu’ils seront recherchés et poursuivis. Depuis cette date, le parquet fait un travail de collecte des éléments de preuves et d’analyses de ces éléments. Des récents événements qui ont déterminé la mission conduite par la cour d’appel de Bangui ont apporté tous les éléments qui pourraient constituer s’ils étaient établis les crimes relevant de la compétence de la Cour pénale spéciale ».

Le dossier de Ndélé n’est pas le seul sur le bureau de la CPS. Ceux d’Alindao et de Paoua aussi notamment. Les enquêtes sont en cours bien que ralenties par la crise du coronavirus, regrette le procureur spécial adjoint. Les plaintes sont nombreuses auprès de la CPS. Des recrutements sont en cours notamment pour le renforcement de l’équipe du parquet et la création d’un troisième cabinet d’instruction.

RCA: la CPS se penche sur les crimes commis à Ndélé
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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 00:16
Le seigneur de guerre Mahamat ALKHATIM interdit au député MLPC de Kabo d'y mettre pied

 

Lu pour vous

 

RCA : cri d’alarme du député du MLPC de Kabo 1 Clément NOBONA face aux agissements belliqueux du chef rebelle tchadien Mahamat Alkhatim

 

Par Corbeaunews  9 mai 2020

 

Bangui (République Centrafricaine ) – C’est désormais clair, le MLPC (mouvement de libération du peuple centrafricain), parti allié au régime de Faustin Archange TOUADERA, dont le Président, Martin Ziguélé, avait été investi candidat à la prochaine présidentielle de décembre prochain, est désormais dans la ligne de mire du pouvoir de Bangui, mais également de ses alliés des groupes armés.

Après le guet-apens tendu au Président du parti MLPC Martin Ziguélé par les éléments rebelles de 3R (retour, réclamation et réhabilitation) dans la localité de Bocaranga le 11 février dernier, c’est le tour du député de MLPC  Clément NOBONA d’être la cible d’un autre groupe armé, le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC),  dirigé par un sujet tchadien dénommé Mahamat Alkhatim, dans la ville de Kabo le mois dernier.

Comme nous l’avions toujours annoncé depuis plusieurs mois, l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, signé à Bangui le 6 février 2019 entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés est non seulement un échec, mais également un deal à but électoral pour le régime en place

Lisez attentivement la note ci-dessous sur les exactions de Mahamat Alkhatim,  chef d’État-major du MPC contre l’honorable Clément NOBONA, député de Kabo 1, Président du groupe parlementaire MLPC.

 Bangui, le 5 Mai 2020

 

Honorable NOBONA Clément

Député de la Première circonscription de KABO (Ouham)

Président du Groupe Parlementaire MLPC

 

 

NOTE A LA HAUTE ATTENTION

du Premier Ministre, Chef du Gouvernement

des Garants et Facilitateurs de l’Accord du 6 Février 2019

 

Objet : Confiscation des matériaux de construction d’une école et menaces de mort par Monsieur ALKHATIM Mahamat, Président du groupe armé MPC, basé à KABO.

 

 

La présente Note a pour objet de porter à votre haute attention les actes posés par Monsieur ALKHATIM Mahamat, leader du MPC, groupe armé basé à Kabo.

En effet, en date du 22 avril 2020, Monsieur ALKHATIM Mahamat dont le groupe armé est pourtant signataire de l’Accord du 6 février 2019, a mis la main sur une importante quantité de matériaux que j’ai fait acheminer à Kabo pour la construction d’une école dans cette localité.

Il s’agit notamment de :

  • 2,5 tonnes de ciment, soit cinquante (50) sacs
  • 200tôles de 2m en aluminium ;
  • 100 pièces de bois rouge 8X8 de 6 m ;
  • Fers à béton ;
  • Planches ; Etc.

Tous ces effets ont pris une destination inconnue à ce jour.

Outre ce forfait. Monsieur ALKHATIM a proféré contre le Président Martin ZIGUELE et moi-même, des menaces de mort, sous le prétexte que c’est nous qui attirons l’attention de la communauté internationale sur ses agissements et tes violences occasionnées par son groupe sur les populations locales.

Il va plus loin en déclarant devant les Chefs de groupe et de quartier de Kabo, réunis le 22 avril 2020 je cite :   « qu’il ne me verra plus à Kabo » – ma terre natale pour des raisons citées ci- haut-  “et que désormais ce sera le candidat de son choix et proche du pouvoir, qui viendra battre campagne à Kabo et qu’il les appelle à voter, car ZIGUELE est mon ennemi n°1”. Fin de citation.

Ces menaces à connotation fortement politique démontrent un rapprochement évident et insolite avec le pouvoir ainsi qu’un parti pris pour quelqu’un qui n’est pas encore candidat.

Si Monsieur ALKHATIM affiche cette attitude aujourd’hui, qu’en sera-t-it demain lorsque la campagne électorale commencera véritablement, avec le mouvement de personnes que cela induit ? C’est un sujet de préoccupation majeure pour les acteurs politiques et les partis, appelés à prendre part aux élections. Leur cri d’alarme doit interpeller dès maintenant l’opinion nationale et internationale afin qu’une solution soit trouvée avant l’ouverture de la campagne électorale.

Par ailleurs, il y a lieu de déplorer qu’aucune autorité, civile ou militaire n’est établie à Kabo, et que même la MINUSCA n’y a aucune base, alors que cette localité frontalière avec le Tchad qui grouille d’intenses activités, dont l’élevage des bœufs, constitue la principale porte d’entrée de la déstabilisation en République Centrafricaine. La ville de Kabo souffre le martyr en vase clos, sans bâtiments scolaires, sans enseignants. C’est dans ces conditions qu’en tant qu’élu de Kabo, conscient que ce n’est pas mon rôle, j’ai personnellement malgré tout, engagé des enseignants à mes frais, et décidé de construire un bâtiment à usage de classe. De tels efforts ne peuvent pas passer par pure perte pour finir entre les mains de quelqu’un dont l’école est le dernier des soucis.

N’est-ce pas un crime contre l’humanité que de priver d’éducation les enfants, alors même que l’Accord du 6 février 2019 protège les infrastructures sociales et certains secteurs, telle que l’éducation ?

Cette violation délibérée de son engagement par Monsieur ALKHATIM aurait dû entraîner la mise en œuvre immédiate des sanctions prévues à cet effet. Quel degré de violation et d’atteinte aux droits doivent atteindre les groupes armés pour être enfin sanctionnés ?

A cet égard. Je lance un appel pressant au Gouvernement, à la MINUSCA, aux Garants et Facilitateurs de l’Accord du 6 février 2019 pour prendre la responsabilité qui est la leur et d’user de tous les moyens pour récupérer les matériaux destinés à la construction de l’école au profit des enfants de Kabo. L’avenir de cette localité en dépend.

Tel est l’objet de la présente Note que je vous soumets pour   Décision

 

Ampliations

– Président de la République

– Président de l’Assemblée Nationale

– Représentant spécial du SG des Nations (MINUSCA)

Union Européenne

Union Africaine

CEEAC

Ambassadeur de France

UNICEF

UNFPA

UNESCO

PNUD

Médiateur de la République

Presse

 

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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 00:09
RCA : arrestation de Rodrigue Bozizé, la tension monte à Bangui.

 

Lu pour vous

 

RCA : arrestation de Rodrigue Bozizé, la tension monte à Bangui.

 

 

Par  Anselme MBATA , Journaliste et Rédacteur en chef du CNC 8 mai 2020

 

Bangui (République centrafricaine ) – Le capitaine de la gendarmerie Rodrigue Bozizé, fils de l’ancien Président François Bozizé, a été arrêté  ce jeudi7 mai et transféré à la section de recherche et d’investigation (SRI)à Bangui. Sur place, les mesures de sécurité sont renforcées, et la tension est à son comble dans la capitale.

L’arrestation a eu lieu ce jeudi 7 mai dans la localité de Pissa, une commune de la préfecture de la Lobaye, située sur la route nationale n°3. Pour l’heure, le parquet général de Bangui n’a pas communiqué sur le motif de son arrestation, mais certains témoins de la scène, interrogés par CNC, ont indiqué que le fils de l’ancien Président aurait été arrêté par les éléments de la garde présidentielle sur instruction de leur hiérarchie, alors que celui-ci était de passage, et n’avait commis aucune infraction au moment de son arrestation. Quelques heures plus tard, il a été transféré à la section de recherche et d’investigation à Bangui.

Contactés par CNC, le ministre de la Justice, ainsi que celui de la sécurité publique n’ont pas souhaité communiquer sur cette arrestation qualifiée d’arbitraire par les proches du suspect.

Cependant, à la présidence de la République, certains proches du chef de l’État Faustin Archange Touadera ont expliqué discrètement que le suspect aurait été « appréhendé » avec une importante somme d’argent « destinée au ravitaillement des groupes armés » signalés depuis quelques semaines dans la Lobaye. Une version des faits largement contestée par les témoins.

Mais à Bangui, la tension monte de plusieurs crans. À l’intérieur et à l’extérieur de la SRI, la sécurité a été renforcée depuis hier soir, et les circulations, sur la rue qui passe devant  , sont interdites aux piétons ainsi qu’aux véhicules non autorisés.

Rappelons que le capitaine Rodrigue Bozizé, cité dans une fausse affaire de présumée agression d’un fonctionnaire du ministère de la Communication dans les locaux de la radio nationale », est depuis plusieurs mois dans le viseur des autorités depuis le retour d’exil de son père François Bozizé au pays.

Anselme Mbata

Copyright2020CNC.

 

 

NDLR : Selon le confrère de CentrafricMatin, il a été arrêté à Pissa sans que sa hiérarchie n'en soit informée et en compagnie de cinq éléments anti-balaka, ce qui en dit long sur le but de sa présence sur ces lieux

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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 00:03
Lutte contre le COVID-19 dans la Sous-Préfecture de PAOUA : L'ONG MEKASNA demande de l'aide

 

ONG MEKASNA

 

Reconnue par Arrêté N°008/16/MEPCICPD/DIRCAB/SG/DGCD/DCD

du 15 janvier 2016 d’utilité publique  à caractère socio– culturelle – économique : Tél : 0023675506874/0023672072718

N°________/ONG.MEKASNA/PR/SG    

                                              

                              

Expéditeur : Organisation Non Gouvernementale MEKASNA, tél : 00236 75 50 68 74/72 07 27 18

 

Destinataire : Coordination Nationale contre le COVOD-19 en Centrafrique.

 

Objet : Demande d’assistance pour la lutte contre le COVID-19 dans la Sous-Préfecture de PAOUA.

 

 

  1. CONTEXTE GENERAL
  2.  

MEKASNA est une Association Régionale qui regroupe en son sein les ressortissants de la Sous-Préfecture de PAOUA. L’objectif principal est la défense des intérêts socioéconomiques de ses membres. C’est à ce titre qu’elle introduit une requête pour solliciter une assistance d’urgence pour la lutte contre la pandémie du COVID-19 dans la Sous-Préfecture de PAOUA.

En effet, le 14 mars 2020, la Centrafrique enregistrait son premier cas de Coronavirus (COVID-19). Depuis lors, le Gouvernement à travers le Président de la République et le Ministre de la santé ont renforcé les mesures susceptibles de faire barrage à la propagation du virus.

Notamment, de la surveillance accrue et du dépistage systématique à tous les ports d’entrée en Centrafrique, la mise en auto-isolation des passagers en provenance des pays à risque, la sensibilisation massive à travers tous ses canaux de communication, à l’interdiction de rassemblements et de mouvements de masse, à la fermeture de l’aéroport pour une durée de 15 jours renouvelable, à l’exception des vols commerciaux, vols humanitaires, cargos, et aéronefs en difficulté, des escales techniques sans débarquement, à la fermeture des établissements préscolaires, scolaires et universitaires, des bars dancing, des boites de nuits, buvettes, à la limitation des cérémonies de deuils et de mariages, sans oublier des restrictions de mouvements de Bangui vers les provinces.

Ces précautions d’usage ont pour but de freiner, voire stopper la propagation du COVID-19 sur l’étendue du territoire et préserver ainsi la santé des Centrafricains. Les mesures gouvernementales seront poursuivies et axées sur les actions de sensibilisation auprès de la population au respect des gestes-barrières en collaboration avec le Ministère de la santé et l’OMS.

Il s’agit des mesures salvatrices telles que le lavage régulier des mains au savon ou à l’aide de gel hydroalcoolique, le respect de la distance sociale, l’utilisation de mouchoirs à usage unique, sens oublier d’éviter de toucher les yeux, la bouche et le nez.

  1. JUSTIFICATIF

A la date du 06 mai 2020, la ville de Bangui a enregistré 94  cas confirmés du COVID-19 dont 76 cas enregistrés en cinq jours, proviennent majoritairement du Cameroun par la voie routière.  La cause de cette flambée des cas est due à la porosité de nos frontières terrestres et au manque de vigilance des services de sécurité et de santé.

Selon les informations en notre possession, les ressortissants de la Sous-Préfecture de PAOUA qui vivent au Cameroun rentrent sur le territoire centrafricain sans passer par les voies autorisées en mettant le cap sur PAOUA ou dans les communes environnantes.

Le risque de contamination est sans ambages très grand, au regard de la faiblesse ou l’inexistence des structures sanitaires pour contenir le COVID-19, l’absence totale des équipes de sensibilisation sur la pandémie, le non-respect de l’hygiène élémentaire dans la localité sont des signes alarmants qui favoriseraient la propagation du CORONAVIRUS.  

C’est pourquoi, l’ASSOCIATION MEKASNA, inquiète de la précarité sanitaire de ses membres, craint que cette Sous-Préfecture, déjà très fragilisée par l’insécurité, ne vienne plus s’ajouter la crise sanitaire pour transformer  PAOUA en épicentre du COVID-19 en Centrafrique. Il s’agit là d’un appel d’urgence qui nécessite la riposte urgente telle que préconisée par le Président de la République et le Ministère de la Santé.

La situation de PAOUA interpelle les bonnes volontés tels que le Gouvernement, les Institutions de la République, l’OMS, la MINUSCA, les autres partenaires au développement, les ONG Internationales installées dans la Sous-Préfecture et les ressortissants à agir vite et efficacement car elle est explosive.

  1. OBJECTIFS  
3.1 Objectif général

Organiser une riposte rapide pour freiner la propagation du  COVID-19  et ses corollaires pour protéger  la population centrafricaine en général et celle de la Sous-Préfecture de PAOUA en particulier. .

3.2 Objectifs spécifiques

  • Procéder à la sensibilisation de masse de la population ;
  • Procéder au dépistage systématique des personnes en provenance des pays à risque ;
  • Doter  chaque ménage d’un kit de protection ainsi que les  établissements scolaires publics et privés, les lieux des cultes, de dispositifs d’hygiène et de salubrité ;
  • Réduire  voire éradiquer les risques d’importation de cas de COVID-19 ;
  • Contrôler la transmission locale de COVID-19 ;
  • Assurer la prise en charge des personnes infectées ou affectées par la COVID-19.
  1. ORGANISATION DE LA RIPOSTE DANS LA SOUS-PREFECTURE DE PAOUA.
  • Formation des membres de MEKASNA sur les méthodes de  sensibilisation de masse de la population sur le COVID-19 en langue locale en vue de mieux faire intégrer la notion du risque et les conséquences de la pandémie ;
  • Dépistage systématique des personnes en provenance des pays à risque par les agents de la santé venus de Bangui ;
  • Dotation de chaque ménage d’un kit de protection ainsi que les  établissements scolaires publics et privés, les lieux des cultes, de dispositifs d’hygiène et de salubrité 
  • Installation dans les frontières des secours sanitaires en vue de réduire les risques d’importation et de propagation du COVID-19 ;
  • Mise à disposition des locaux pour assurer la prise en charge des personnes infectées ou affectées par la COVID-19.
  1. BUDGET

NB : La Sous-Préfecture de PAOUA est l’une des cinq Sous-Préfectures de l’OUHAM-PENDE. Elle est située entre le Tchad et le Cameroun et compte environ 50 000 habitants dont 35 000 ménages.

Sa situation frontalière avec les pays voisins de la RCA, le développement des marchés hebdomadaires qui constituent les pôles d’échanges par excellence, aggrave ses risques de contamination.

La commune de PAOUA est située dans la région sanitaire n° 3 et dispose d’un Hôpital Générai de Référence (HGR) et de deux centres de santé à PAOUA et à PENDE et d’un poste de santé à POUGOL et d’un poste de santé catholique à PAOUA. Ces structures sanitaires sont insuffisantes pour l’ensemble de la Sous-Préfecture de PAOUA.

 

Interventions

Nombre d’Unités

Cout Unitaire

Total

0

Elaboration d’un plan de communication

 

 

 

1.

Formation des membres de MEKASNA sur les méthodes de  sensibilisation de masse de la population sur le COVID-19 en langue locale en vue de mieux faire intégrer la notion du risque et les conséquences de la pandémie

200

100 000

20 000 000

2.

Dépistage systématique des personnes en provenance des pays à risque par les agents de la santé venus de Bangui ;

2 000

20 000

40 000 000

3.

Dotation de  chaque ménage d’un kit de protection ainsi que les  établissements scolaires publics et privés, les lieux des cultes, de dispositifs d’hygiène et de salubrité 

35 000

25 000

875 000 000

4.

Installation dans les frontières des secours sanitaires en vue de réduire les risques d’importation et de propagation du COVID-19 

5 postes de contrôle

5 000 000

25 000 000

5.

Mise à disposition des locaux pour assurer la prise en charge des personnes infectées ou affectées par la COVID-19

1 bâtiment de 100 lits

Forfait

30 000 000

6

Communication

200 récepteurs

5 000

100 000

7

Logistique

1 pickup

15 000 000

15 000 000

 

TOTAL GENERAL

 

 

1 005 100 000

 

Arrête le présent budget prévisionnel à la somme de un milliard cinq millions cent mille FCFA

.

                                               Fait à Bangui, le 08 mai 2020

 

                                               LE PRESIDENT DE MEKASNA

 

                                                         Pierre DJIBAO

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11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 23:45
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  
8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  

 

8 mai 1945: L'Oubangui-Chari (RCA) libéra la France  

 

Au prix de leur sang, les oubanguiens majoritaires dans le Bataillon de Marche N°2 se distinguèrent sur tous les front en Afrique du Nord (Bir-Hakeim), en Asie (Syrie) et en Europe (France) durant la 2e Guerre Mondiale. Bir Hakeim est un fait un fait d'armes et entraîne une nouvelle prise de conscience de la valeur et du courage des soldats français, très contestés depuis juin 1940. Le Lieutenant Koudoukou, illustre officier oubanguien laissa sa peau dans cette bataille.

 

Du Mur de l'Atlantique en passant par Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, Royan, la Pointe-de-Grave, l’île de Ré et l’île d’Oléron ses combattants se distinguèrent avec leurs camarades français jusqu'à la victoire suprême le 08 mai 1945.

 

le 18 juin, un détachement du BM 2 marche en tête des forces françaises libres, conduites par le général de Larminat, sur les Champs-Elysées. 

 

La colonie de l'Oubangui-Chari participa économiquement à l'effort de guerre par la cueillette. Dommage que la récompense n'est pas à la hauteur du sacrifice consenti par ses combattants dont la nationalité française leur est reconnue à compte goutte. Ils ont été bardée de médailles. 

 

Dites-moi, sans l'Afrique et les Oubanguiens, de quel côté se trouverait l'ancienne métropole?

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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 02:27
Centrafrique - Ndélé : la justice ouvre une enquête pour crimes contre l'humanité

 

 

Par Le Figaro avec AFP

 

La justice centrafricaine a ouvert une enquête pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre après le massacre récent d'une trentaine de civils à Ndélé, dans le nord-est du pays, a annoncé jeudi à l'AFP le procureur général.

 «Nous avons dénombré en tout une trentaine de corps, dont une femme et son bébé», a déclaré le procureur général, Eric Didier Tambo. Le procureur a ajouté qu'il s'est rendu à Ndélé pour enquêter sur l'attaque du 29 avril, qui a principalement visé des civils, et sur des combats qui ont eu lieu dans la même ville, le 11 mars dernier. «Nous concluons aux infractions suivantes: assassinat, crimes de guerre et crimes contre l'humanité», a poursuivi Eric Didier Tambo.

Le 29 avril, 28 personnes dont au moins 21 civils avaient été tuées, selon la mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca), qui a fait état de combats entre deux factions issues du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l'un des principaux groupes armés du pays, en proie à une scission interne depuis plusieurs mois.

Le 11 mars, de violents combats entre ces mêmes factions avaient déjà causé la mort d'au moins 13 personnes à Ndélé, en majorité des combattants. «Comme ce sont des bandes armées qui s'en sont pris aux civils, leurs leaders sont les principaux soupçonnés» a indiqué M. Tambo, qui a précisé que les combats ont opposé le FPRC, composé en majorité par l'ethnie rounga, et une faction dissidente, «composée exclusivement de l'ethnie goula».

Autrefois réunis au sein du FPRC, les combattants des ethnies goula et rounga s'affrontent aujourd'hui pour le contrôle des gisements miniers et de la taxation des routes dans ce territoire qui échappe au contrôle du pouvoir central. Après l'attaque du 29 avril à Ndélé, les forces de l'ONU avaient été critiquées pour leur manque de réactivité. Des accusations dont s'est défendu la Minusca mercredi.

 «En moins de 30 minutes, les éléments de la Minusca étaient sur le marché et ont repoussé ces assaillants, dans une situation extrêmement complexe, avec la population qui fuit, des tirs des combattants en civil qu'on ne peut pas identifier», a plaidé mercredi le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro. Il a également annoncé un renforcement des effectifs des Casques bleus à Ndélé.

En Centrafrique, où une élection présidentielle est toujours prévue fin décembre, les affrontements entre milices et les exactions visant les civils se poursuivent malgré la signature d'un accord de paix entre quatorze groupes rebelles et le gouvernement.

 

 

Centrafrique : Le parquet général ouvre une enquête sur les tueries de Ndélé après une mission dans la région

 

Une enquête est ouverte sur les massacres signalés ces derniers jours au nord de la République Centrafricaine. L’annonce a été faite ce jour par le procureur général après une mission conjointe qu’il a effectuée avec la MINUSCA à Ndélé, ville au cœur de ces massacres. 

 

Le parquet général ouvre cette enquête une semaine après un affrontement sanglant entre des groupes armés.  Ces violences selon le gouvernement auraient fait 25 morts, alors que la croix rouge locale parle d’une cinquantaine de morts. 

Le procureur général Eric Didier Tambo qualifie les massacres de Ndélé de crime de guerre, crime contre l’humanité et, selon lui, les éléments constitutifs sont réunis, « nous avons découverts des fosses communes à Ndélé et les preuves que nous avons pu avoir, il y a eu crime de guerre et crime contre l’humanité dans cette partie du pays ».

La mission d’enquête dirigée par le procureur général n’a pu avoir accès à tous les lieux où les crimes auraient été commis à Ndélé, « nous n’avons pas pu avoir accès à toute la zone de l’hôpital, à cause de la présence des belligérants qui ont bloqué le passage », dit-il.

 

 

Centrafrique: enquête judiciaire ouverte sur les massacres de Ndélé

 

Avec notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset RFI 07/05/2020 - 15:09

 

Que s'est-il passé ces dernières semaines à Ndélé, dans le nord de la Centrafrique ? Des violences ont éclaté à plusieurs reprises en mars et avril, faisant une quarantaine de morts. Une mission d'enquête judiciaire s'est récemment rendue sur place.

C’est une mission conjointe menée par les officiers de polices judiciaires, du procureur général ainsi que de la police des Nations unies qui s’est rendue dans la ville de Ndélé. Elle s’est penchée sur les attaques commises les 6 et 11 mars ainsi que le 29 avril.

« L’équipe d’enquête s’est déportée sur les différents lieux des crimes, notamment au marché central de Ndélé où nous avons constaté, avec l’équipe de police technique et scientifique, les 19 boutiques qui ont été incendiées, dont quatre dépôts de carburants, explique Éric Didier Tambo, le procureur général. Nous avons aussi effectué un déplacement au cimetière musulman de la ville de Ndélé où nous avons constaté la fausse commune où on a enterré 26 personnes qui sont tous des civils, dont une femme et son bébé. »

« Nous soupçonnons les belligérants de crimes contre l’humanité »

En tout, ce sont au moins 40 personnes, dont un membre des Nations unies, qui ont été tuées à Ndélé lors de ces trois attaques. Une enquête a été officiellement ouverte, annonce le procureur général : « Déjà sur instruction du ministre, dès notre départ l’enquête a été ouverte. Nous soupçonnons les belligérants de crimes contre l’humanité, puisqu’il s’agit de crimes de masses et ces crimes-là sont dirigés contre la population civile. Et aussi de crimes de guerre. »

Le rapport d’enquête sera prochainement transmis au ministre de la Justice. Ensuite, le dossier sera soit conservé par la justice nationale, soit confié à la nouvelle cour pénale spéciale.

Scissions internes

Ndélé est depuis plusieurs années sous le contrôle du FPRC, groupe armé de l’ex-Séléka composé notamment de membres goula et rounga. Mais depuis plusieurs mois, le FPRC fait face à des conflits internes. Une scission qui a commencé dans la ville de Birao et qui s’est conclue dans la scission du mouvement, les goula ayant formé un nouveau groupe, le PRNC. A Ndélé, c’est la même scission que l’on retrouve. Une division motivée semble-t-il par des intérêts économiques et des désaccords stratégiques. 

Certains observateurs parlent même de possibles manipulations politiques afin de fragiliser les leaders du FPRC notamment Abdoulaye Hissène. Dans un communiqué, le FPRC appelait le 29 avril à l’ouverture d’une enquête internationale ainsi qu’à la démission de certains membres du gouvernement complice selon lui du PRNC. 

Plusieurs rendez-vous ont été organisés à Bangui entre les différentes parties pour tenter de trouver des solutions. A l’issue des négociations, Abdoulaye Hissène a accepté le déploiement à Ndélé des forces armées dans la ville ainsi que la mise en place des unités spéciales mixtes prévues par l’accord de paix. Cependant des combats ont éclaté deux jours après. 

La Minusca, déjà présente dans la ville, a annoncé avoir renforcé ses effectifs à la suite de ces dernières violences. 

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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 02:26
La dette africaine envers la Chine et sa part d'opacité

 

 

18/04/2020 - 16:27  Olivier Rogez  RFI

 

Mercredi 15 avril, Pékin a accepté, avec les autres pays du G20, de geler, pour une année, une partie de la dette de 77 pays dont une quarantaine de pays africains. Un moratoire donc et non pas une annulation de créances. En la matière, rien ne pourra se faire sans l’avis de Pékin, premier créancier de l’Afrique.

Depuis quelques années, les grands argentiers de la planète, Banque mondiale et FMI en tête, accusent Pékin de ré-endetter, voire de sur-endetter l’Afrique.

Outre le fait que ces accusations rendent peu justice aux dirigeants africains - implicitement accusés de ne pas savoir gérer leurs affaires - elles ne correspondent qu’en partie à la réalité, tant la situation est différente d’un pays à l’autre. À titre d’exemple, si 72% de la dette publique kényane est détenue par la Chine, cette dette n’a pas les mêmes effets sur un pays à l’économie dynamique, apte à produire des richesses, que sur Djibouti, endetté à 82% auprès de la Chine et dont l’économie se résume essentiellement aux activités portuaires.

L’opacité est encore trop souvent de mise

L’un des grands problèmes concernant la dette chinoise a trait à l’opacité des dirigeants de l’empire du Milieu, puisqu’ils ne rendent pas publics les détails de leurs opérations. Ainsi, il n’existe pas à l’heure actuelle de chiffre précis de cette dette mais seulement une estimation : entre 145 et 170 milliards de dollars pour un stock total de dette africaine estimé à 365 milliards de dollars.

La China Africa Research Initiative (Cari), institut de recherche dépendant de l’université américaine John Hopkins, a fait le calcul qu’entre 2000 et 2018, la Chine avait effectué plus d’un millier de prêts à 49 pays africains, pour une valeur de 152 milliards de dollars. À elle seule, l’Angola a reçu 43 milliards de dollars dont une partie gagée sur le pétrole. Depuis, Luanda aurait remboursé environ 16 milliards de dollars.

Ce qui rend les calculs plus difficiles, c’est aussi le fait que les chiffres annoncés ne sont pas toujours suivis d’effets. Ainsi, en 2017, la Chine claironne vouloir prêter au Nigeria 5,3 milliards de dollars mais seuls 2,5 milliards ont été réellement déboursés, selon la Cari.

L’opacité chinoise concerne aussi le fonctionnement des institutions prêteuses. Si l’Eximbank chinoise détient la majorité des créances, de nombreux prêts sont effectués par d’autres organismes, comme la Banque chinoise de développement ou encore de grandes sociétés de construction ou de travaux publics, des dizaines d’acteurs qui rendent difficile la compilation des chiffres.

Le même flou entoure parfois les conditions auxquelles l’argent est prêté. Certains dirigeants se satisfont de cette opacité, comme au Congo Brazzaville qui a longtemps caché au FMI le montant de sa dette chinoise. Il a fallu que l'institution internationale exige de Pékin un accord sur la restructuration de cette créance - qui pesait près de 40% de la dette globale du pays - pour donner son aval à un programme d’assistance à Brazzaville, alors en quasi-banqueroute.

L’une des difficultés avec les emprunts auprès de la Chine, c’est qu’ils mélangent parfois des investissements directs et des prêts concessionnels, comme le relevait, en 2015, l’économiste Sanou Mbaye, dans les colonnes du Monde diplomatique. Il est dès lors plus difficile de savoir ce qui relève de la dette et de l’aide. Globalement, la plupart des crédits accordés par Pékin sont des prêts concessionnels à taux avantageux mais les sociétés chinoises qui sont, elles aussi, créancières ont tendance à pratiquer des taux nettement plus élevés, associés à des délais de remboursement plus courts.

La mauvaise pratique des prêts gagés

La question qui agite les esprits concerne les prêts gagés, c’est-à-dire les remboursements en nature, lorsque l’emprunteur est jugé peu solvable. Un tiers des prêts chinois sont garantis, c’est-à-dire gagés sur des ressources ou des infrastructures.

Les Chinois n’ont pas le monopole de cette pratique, habituelle pour certaines compagnies pétrolières occidentales. Mais il a été souvent fait, à Pékin, le reproche « d’institutionnaliser » cette tendance. Ainsi, aujourd’hui, 63% du pétrole extrait en Angola sert à rembourser les prêts chinois.

L’abus de prêts gagés fait parfois grincer des dents les institutions financières internationales, comme ce fût le cas en République démocratique du Congo (RDC) en 2007. À l’époque, la Chine avait accordé pour 8,8 milliards de dollars de prêts à Kinshasa, en échange de l’exploitation de mines de cuivre et de cobalt ainsi que de la construction d’infrastructures de base. Ce troc avait fait réagir le FMI qui en dénonçait l’opacité.  

Si l’appétit chinois pour les matières premières n’est plus à démontrer, Pékin n’est pas forcément le prédateur que certains de ses concurrents dépeignent. Ses prêts favorisent aussi le développement d’infrastructures qui justement permettent aux États d’exploiter leurs ressources. Ainsi, la Cari a calculé que 40% des prêts accordés par la Chine a servi à payer la construction d’unités de production et de distribution d’électricité, et 30% à des infrastructures de transport (des routes, des ports et des trains).

Il reste qu’aujourd’hui, alors que le niveau moyen d’endettement des pays africains a doublé en dix ans pour remonter à 60 % du PIB, huit pays africains sont surendettés et une dizaine d’autres pourraient se retrouver rapidement dans cette situation, d’après le Fonds monétaire international.

Des prêts en baisse

Désormais Pékin se montre plus prudent avec certains de ses partenaires. La Cari affirme d’ailleurs que les prêts chinois ont même commencé à diminuer, à partir de 2013.

Pékin deviendrait aussi plus regardant sur la qualité des projets et leur solvabilité. Le rapprochement avec le Club de Paris, qui regroupe les créanciers publics des États africains et où la Chine à désormais une place d’observateur, participe à ce mouvement.

Si le géant chinois n’en est pas encore à rejoindre les standards occidentaux en matière de prêts, il commence cependant à s’en approcher. Il est d’ailleurs à parier que la pandémie de Covid-19 et la crise économique mondiale qui en découle pourraient renforcer cette tendance.

 

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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 02:17
De Lyon à Bangui, un pont aérien pour pérenniser l'action humanitaire

 

De Lyon à Bangui, un pont aérien pour pérenniser l'action humanitaire malgré la pandémie

 

AFP  le 07/05/2020 à 21h56

 

Un premier pont aérien a été mis en place jeudi pour acheminer personnels et matériel médical en Centrafrique alors que les mesures de confinement et les restrictions du trafic aérien bloquent l’aide humanitaire.

 

Un premier pont aérien humanitaire européen a été mis en place jeudi 7 mai, de Lyon vers Bangui, pour acheminer personnels et matériel à des ONG en Centrafrique, dont l’activité a été complètement bloquée en pleine pandémie de Covid-19.

L’opération, qui sera composée d’une série de vols vers plusieurs pays, vise à montrer notre solidarité européenne, qui va au-delà des frontières de l’Union, a déclaré Janez Lenarcic, commissaire européen à la gestion des crises, lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry.

Ce premier vol est le fruit d’une coopération entre l’Union européenne, le gouvernement français et le Réseau Logistique Humanitaire. Chargé jeudi soir, l’avion à destination de Bangui décollera vendredi matin à 5H30.

Personnels et matériel médical acheminés

Concrètement, ce vol permettra l’acheminement de 75 personnels humanitaires, de douze nationalités différentes, et de 8 tonnes de matériel (médicaments, masques, gants, gel hydroalcoolique, matériel orthopédique pour personnes handicapées…) en Centrafrique. Deux prochains vols auront lieu en début de semaine prochaine, pour livrer à Bangui 32 tonnes de matériel supplémentaires.

Le but : pérenniser et renforcer l’action d’associations sur le terrain, comme Médecins du Monde, Action contre la Faim ou encore Handicap International.

Car le problème avec ce type de crise sanitaire, c’est la co-mortalité, a souligné Joël Weiler, directeur général de Médecins du Monde.

L’acheminement de l’aide humanitaire bloqué

La fermeture des frontières, le manque de vols, l’impossibilité de déplacer nos staffs, l’impossibilité d’envoyer du matériel… a complètement bloqué l’aide qu’on pouvait apporter à la Centrafrique, a-t-il observé.

Ce pont répond autant à la nécessité de combattre la pandémie de Covid-19 que de prendre en charge et de continuer à augmenter notre réponse sur les crises préexistantes, a abondé Jean-François Riffaud, directeur général d’Action contre la Faim, citant, entre autres, les crises alimentaires, les conflits, l’accès difficile à l’eau et l’hygiène.

Selon Manuel Patrouillard, directeur général de Handicap International, l’enjeu dans les prochains mois est de pouvoir arriver à se déplacer et que les humanitaires soient bien considérés comme faisant partie de la solution.

Au total, le Réseau Logistique Humanitaire a identifié 37 destinations à desservir, à partir de données consolidées par les ONG.

 

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8 mai 2020 5 08 /05 /mai /2020 01:46
Trafic d'armes entre la RDC et la Centrafrique : le profil de la femme interpellée se précise
Trafic d'armes entre la RDC et la Centrafrique : le profil de la femme interpellée se précise
Trafic d'armes entre la RDC et la Centrafrique : le profil de la femme interpellée se précise
Trafic d'armes entre la RDC et la Centrafrique : le profil de la femme interpellée se précise

 

Trafic d'armes entre la RDC et la Centrafrique: le profil de la femme interpellée se précise

 

RFI  7 mai 2020 avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi

 

En RDC, l’enquête sur le trafic d’armes et de munitions entre Kinshasa, le Nord-Ubangi et certaines régions du sud de la Centrafrique est en cours. Des interpellations ont été menées à Kinshasa comme dans la ville de Gbadolite où, il y a une semaine, des armes de guerre et des munitions ont été saisies à l’aéroport en provenance de Kinshasa. Dans ce dossier, une femme d’affaires a été arrêtée à l’aéroport de Gbadolite. Après un bref séjour en détention, elle a été transférée à Kinshasa. Elle est considérée par les autorités provinciales comme le cerveau de ce trafic. 

Elle est présentée comme la plaque tournante de ce trafic. Florence Yaba Mongo est connue dans sa province, le Nord-Ubangi, comme une commerçante qui exerce entre Yakoma et Gabdolite, deux agglomérations distantes d’environ 500 kilomètres. Ses voyages à Kinshasa ne sont pas très documentés, mais ses nombreux déplacements en Centrafrique sont connus à Gbadolite.

Florence Yaba Mongo a longtemps œuvré dans le commerce du café avant de se lancer dans l’achat et la vente des vaches entre Gbadolite et certaines agglomérations de la Centrafrique. C’est avec ce négoce qu’elle aurait étendu son réseau d’affaire dans les milieux des éleveurs nomades Mbororo. Des allégations confirmées par ses proches. 

D’après des sources officielles, elle profitait de ce commerce des bovins pour dissimuler son activité de trafic d’armes et de munitions. Connue également pour son engagement dans une association locale à Yakoma, cette mère de famille n’a pas d’attache politique connue.

Si pour certains, elle ne serait que la face visible de l’iceberg, les autorités politiques du Nord-Ubangi attendent beaucoup de l’enquête qui est en cours. Certains membres de son entourage et même de sa famille ont été interpellés. Et le gouverneur espère que ces arrestations permettront de mettre fin au phénomène de coupeurs de routes dans la région.

 

 

RDC: Harish Jagtani, l’homme d’affaires indien «ami» des Kabila?

 

En RDC, il n’y a pas que le procès du directeur de cabinet du président Vital Kamerhe, deux autres affaires défraient la chronique en ce début du mois de mai: le marché de rénovation de la salle plénière du Sénat et la découverte d’un trafic d’armes à Gbadolite. Derrière les sociétés citées dans ces dossiers, Modern Construction et Serve Air Cargo, il y a un homme d’affaires indien Harish Jagtani qui a prospéré sous le régime de l’ancien président Joseph Kabila. Enquête.

« Selemani m’avait dit de bien traiter Harish Jagtani, car c’était un ami du président », explique Jean-Jacques Lumumba, ancien banquier, petit-neveu du héros de l’indépendance congolaise Patrice Lumumba et lanceur d’alerte. « Selemani », c’est son patron Francis Selemani Mtwale, à l’époque directeur général de la BGFI Bank et membre de la famille de Joseph Kabila. Au moment de cette conversation, en 2013, M. Lumumba est analyste de crédit dans cette banque, il voit cet entrepreneur indien « simple et effacé » obtenir des dizaines de millions de dollars de prêts pour construire des gratte-ciel dans la capitale congolaise. « Pour moi, c’était clair que ce n’était pas lui qui pilotait tout ça », ajoute l’ancien banquier. « Les ordres étaient passés avant même la tenue des réunions que l’on pouvait avoir avec lui. Jagtani agissait pour le compte de personnalités du régime. »

Depuis le 30 avril 2020, Harish Jagtani, « l’ami » de l’ancien chef de l’État congolais, fait les gros titres des journaux sans même que son nom ne soit mentionné. Selon les informations recueillies par Radio France Internationale, il est à la tête de Modern Construction, l’entreprise qui a réalisé les travaux de rénovation de la salle plénière du Sénat. Ce marché de 4 millions de dollars, contracté hors budget, fait un tollé, il a été passé de gré à gré, en pleines vacances parlementaires et dans un contexte de réduction des dépenses publiques. Le président du Sénat et proche de l’ancien chef de l’État, Alexis Thambwe Mwamba, mis en cause pour ses liens avec cette entreprise, a pris sa défense, jusqu’à bousculer en séance une sénatrice qui avait osé poser des questions sur la procédure de passation de marché.

Le même jour, en ce jeudi 30 avril, une cargaison d’armes est interceptée à plus d’un millier de kilomètres à Gbadolite, capitale de la province du Nord-Ubangi chère au cœur du maréchal Mobutu. Le gouverneur Zato Nzege Koloke annonce quelques jours plus tard que plus d’un millier de cartouches de kalachnikovs et des lanceurs de type Castor ont été découverts. Le colis, destiné à un groupe armé anti-balaka en Centrafrique selon des sources sécuritaires, a voyagé sur un avion-cargo de la compagnie Serve Air Cargo, la principale entreprise privée de fret aérien du pays. Son fondateur, c’est aussi Harish Jagtani, le même homme d’affaires indien, quasi inconnu du public en République démocratique du Congo. Deux des employés de cette société ont été brièvement interpellés avant d’être relâchés.

Ce n’est pas le premier incident de ce genre et pourtant, sa quinzaine d’avions parcourt le pays pour le compte de tous, institutions congolaises, agences onusiennes, humanitaires. L’un de ses appareils avait déjà été épinglé en juillet 2007 par le groupe d’experts de l’ONU chargé de contrôler l’embargo sur les armes imposé au Congo depuis la fin des deux guerres. Dans leur rapport final, ces experts onusiens notaient qu’un « Antonov 12 ER-AXI » qui assurait la liaison Kinshasa-Goma avait dérouté vers Entebbe en Ouganda. Le groupe d’experts évoquait « une violation présumée de l’embargo sur les armes » tout en précisant, fait inhabituel, ne pas être parvenu à boucler son investigation. « Tous les indices avaient disparu », s’étaient contenté d’expliquer les auteurs de ce rapport.

« Katumba Mwanke appelait... »

Dans les éléments de biographie fournis par son entreprise Modern Construction à la BGFI Bank pour obtenir les prêts, Harish Jagtani est présenté comme le fils de « grands commerçants indiens ». À tout juste 20 ans, il est arrivé en RDC en 1995 pour travailler pour Ganesha, une société d’importation dirigée par un commerçant indien. Moins de dix ans plus tard, « fort de ses succès commerciaux », il « crée » une première compagnie Services Air dont il est « actionnaire et président du conseil d’administration ». « En 2003, Harish n’était pas riche, il vivait dans un appartement de deux chambres dans l’un des immeubles occupés par les Indiens près du grand marché, c’est la poubelle de Kinshasa », raconte un familier. Un autre assure que « Harish a commencé comme un simple employé, sa mère avait un service traiteur pour nourrir les commerçants indiens de la capitale. »

Cette compagnie aérienne décroche un marché exceptionnel, celui des élections de 2011. Aux côtés des avions des armées angolaise et sud-africaine, deux régimes à l’époque alliés de Joseph Kabila, Services Air va assurer le déploiement du matériel pour ces scrutins déjà contestés. La présidentielle est passée à un tour à l’issue d’une réforme constitutionnelle aussi expéditive que critiquée. Cette année-là, M. Kabila s’impose pour un deuxième mandat, y compris par la répression, face à son rival Étienne Tshisekedi, opposant historique et père de l’actuel président.

Un ancien haut responsable de l’État se souvient du montant « astronomique » des factures présentées par la société Services Air. « C’était Augustin Katumba Mwanke lui-même qui appelait pour demander le paiement de ces arriérés », confie-t-il. Cet officiel sait que ces ordres ne peuvent qu’être exécutés. Augustin Katumba Mwanke était à la fois conseiller officieux du jeune chef de l’État congolais et architecte de son régime. Il est décédé peu après, le 12 février 2012, dans un de ces crashs d’avion qui font la mauvaise réputation de la RDC.

Services Air connaît quelques déboires et prend le nom de Serve Air Cargo, mais garde ses entrées à la commission nationale électorale indépendante pour les élections de 2018. « Serve Air, c’est aujourd’hui la meilleure compagnie de fret du pays avec plus d’une dizaine d’avions et 200 millions de dollars de chiffre d’affaires », assure l’un des familiers de Harish Jagtani. Cela n’empêche pas ses avions d’être contraints d’opérer presque tous les ans des atterrissages d’urgence. Cette société, comme tant d’autres en RDC, est bannie du sol européen.

Du « portage financier pour tous les excédents de liquidité » ?

Jusqu’au deuxième mandat de Joseph Kabila, l’homme d’affaires indien passe encore inaperçu, même pour la plupart des hauts dignitaires de son régime. Mais une affaire, un litige autour de la construction de la tour Icon rebaptisée depuis Kiyo Ya Sita, va leur révéler l’étendue de ses réseaux. Selon un protocole d’accord consulté, le 11 avril 2011, Harish Jagtani devient l’associé du vétéran du système bancaire congolais, Pascal Kinduelo, pour créer une éphémère société appelée Industries Financières et Immobilières (IFI SPRL). Pascal Kinduelo avait déjà acquis un terrain idéalement situé dans le centre ville, au 22 B du prestigieux boulevard du 30-Juin, sur le site de l’ancien cinéma Palladium cher au cœur des Kinois. Il avait même commencé les travaux de fondation pour un hôtel 5 étoiles, Holiday Pak. Le tout pour un montant minimal de 2,5 millions de dollars. Le vieux banquier décide de prendre Harish Jagtani comme associé et de lui octroyer 60% des bénéfices, s’il parvenait à construire en 30 mois une tour ultramoderne de 17 étages et 18 000 mètres carrés.

À cette époque, Pascal Kinduelo est déjà président du conseil d’administration de la BGFI Bank. Lui et son neveu font aussi partie des patrons de Jean-Jacques Lumumba. « J’avais entendu parler par leur intermédiaire de la construction de cette tour, mais je n’avais pas traité des prêts relatifs à IFI SPRL. » En revanche, le lanceur d’alerte montre, documents à l’appui, comment Harish Jagtani a bénéficié dans le même temps, auprès de la banque de son associé d’au moins deux prêts de court ou moyen termes pour sa société Modern Construction. Le premier de 2,6 millions de dollars concerne « Modern Paradise », un « immeuble futuriste et pyramidal de cinq étages » avec bureaux et restaurants VIP. Le second de 25 millions sur cinq ans devait permettre à l’homme d’affaires indien de terminer le Congo Trade Center destiné à accueillir un hôtel 5 étoiles et une galerie commerciale.

« Harish Jagtani a toujours tout remboursé, je me demandais pourquoi il empruntait autant, car ses prêts étaient toujours garantis par d’autres fonds », explique encore l’ancien banquier Jean-Jacques Lumumba. Un autre cadre qui travaillait à la même époque dans une autre banque de Kinshasa confirme sous couvert d’anonymat avoir observé ce phénomène. Pour lui, « Harish » faisait du « portage financier pour tous les excédents de liquidité ». L’un comme l’autre disent ne pas exclure des « opérations de blanchiment d’argent ». En 2016, Jean-Jacques Lumumba claque la porte de la BGFI Bank, quitte le pays en emportant avec lui une partie des archives et dénonce depuis ces pratiques.

Des personnalités à tous les étages

Avant même la fin des travaux de la tour Kiyo Ya Sita, les relations d’affaires entre le jeune homme d’affaires indien et le vétéran du système bancaire congolais tournent au vinaigre. « Ils se sont définitivement brouillés en 2015. Pascal Kinduelo a même fait un procès à Harish », raconte une source dans l’entourage de l’homme d’affaires congolais. « Harish Jagtani lui réclamait trois millions de dollars de plus alors qu’il avait pris du retard dans les travaux et qu’il n’arrivait pas à justifier l’origine de ses apports et l’utilisation des fonds reçus. »

Pourtant, selon les dires de ce proche du banquier congolais, l’argent affluait de tout côté. « Il y a beaucoup de personnalités qui ont investi pour avoir des bureaux et des appartements dans l’immeuble comme Matata Ponyo [ancien premier ministre congolais, ndlr] ou un général de Brazzaville. Kinduelo et Harish avaient dit qu’ils réservaient le penthouse pour Joseph Kabila et sa femme, mais le reste était en pré-vente. » Le plateau coûte trois millions de dollars. Il y a des bureaux sur huit étages et des appartements au dessus. Beaucoup de sociétés y ont élu domicile comme Svelte Pharma, Ascoma RDC ou encore VFS Global employé par certaines chancelleries comme leur service de visas au Congo.

La société Modern Construction se trouve au sixième étage qu’elle partage notamment avec le cabinet d’Alexis Thambwe Mwamba, aujourd’hui président du Sénat. « Il était à l’époque ministre de la Justice, il a bloqué le jugement du tribunal de commerce de la Gombe qui était en faveur de Kinduelo, il a toujours été l’avocat de Harish », accuse ce proche de l’homme d’affaires congolais. Selon plusieurs sources, Pascal Kinduelo s’est tourné vers de hauts responsables de l’État et membres éminents du régime du Joseph Kabila pour tenter d’obtenir l’exécution du jugement, en vain. Interrogé par RFI sur son rôle éventuel auprès de Harish Jagtani, Alexis Thambwe Mwamba s’est refusé à tout commentaire. Le vieux banquier a fini par renoncer, se plaignant dans tout Kinshasa d’avoir perdu non seulement son projet, mais aussi entre 4 et 5 millions de dollars dans la vente de ses parts à son jeune associé.

« Harish disait que Kinduelo mentait et qu’il avait corrompu les juges », rétorque un familier de l’homme d’affaires indien. « Jagtani s’était allié à l’ancienne première dame [Olive Lembe di Sita] pour lui tordre le bras. » Mais cela n’enlève rien, selon lui, au talent de M. Jagtani. « Kabila a son homme dans chaque communauté étrangère au Congo. L’israélien Dan Gertler, c’est pour les mines. l’indien Harish, c’est pour l’aviation et l’immobilier », assure encore ce familier, avant d’ajouter : « Il y a des dizaines d’entrepreneurs qui, comme lui, ont eu ce type d’accès, mais qui n’ont pas aussi bien réussi. »

La tour Icon est rebaptisée Kiyo Ya Sita et les Kinois en attribuent volontiers la propriété à Olive Lembe di Sita, l’ancienne première dame dont elle reprend le patronyme. Le revers de fortune du tout puissant Pascal Kinduelo étonne en tout cas le chercheur John Dell’Osso de l’ONG américaine The Sentry. L’organisation créée par l’acteur et activiste américain Georges Clooney a enquêté et produit un rapport qui mettait en lumière le rôle-clef joué par M. Kinduelo dans la tentative de contrôle du système bancaire congolais par l’ancien chef de l’État Joseph Kabila et ses proches. « C’est surprenant que Pascal Kinduelo ait été contraint de se retirer de ce projet au profit de Harish Jagtani au vu de son statut d’homme d’affaires éminent du régime », pointe John Dell'Osso. « Pascal Kinduelo a bénéficié d’un appui important de la famille Kabila et à plusieurs reprises, il a aussi beaucoup fait pour l’ancienne famille présidentielle. »

Il n’y a pas que l’aviation et l’immobilier. Depuis cinq ans, Harish Jagtani a multiplié les acquisitions de terrain et diversifié ses activités. Il est le promoteur de HJ Hospitals, le complexe hospitalier parmi les plus performants de la capitale qui cherche aujourd’hui à travailler avec la coordination de la riposte contre la pandémie de coronavirus. « C’est normal, Harish a une vingtaine de respirateurs, c’est plus que l’ensemble des hôpitaux publics de Kinshasa », confie encore le familier de l’homme d’affaires indien. Selon plusieurs sources, il a aussi récemment acquis un terrain de quelques 20 000 mètres carrés à la Gombe, achetés à bon prix, au Grand Hôtel de Kinshasa. Sur le site internet de Modern Construction, d’autres projets d’infrastructures sont annoncés : route, pont et même un bien mystérieux complexe appelé « Villa Kamerhe ».

Droits de réponse

M. Harish Jagtani n’a pas souhaité pour l’instant répondre à l’ensemble des informations contenues dans cette enquête. Bloqué en Inde suite à la fermeture des frontières, il a promis d’accorder un long entretien à son retour à Kinshasa. Il se dit aujourd’hui concentré sur la réponse à la pandémie de Covid-19 qui frappe la RDC. L’homme d’affaires indien annonce par ailleurs son intention d’ériger sur le terrain qu’il vient d’acquérir, près du Grand Hôtel de Kinshasa, des camps d’accueil gratuits pour les patients atteints par le virus.

Sollicités pour répondre aux informations contenues dans cette enquête, MM. Alexis Thambwe Mwamba et Augustin Matata Ponyo se sont refusés à tout commentaire.

M. Pascal Kinduelo est resté injoignable et n’a pas donné suite aux questions posées 

 

Par: Sonia Rolley

 

 

REPORTAGE AFRIQUE

 

Coronavirus: diaspora de Centrafrique, le difficile deuil à Bangui

 

07/05/2020 - 00:29 Charlotte Cosset RFI

 

La Centrafrique est encore relativement épargnée par le Covid-19 avec 94 cas confirmés. Et si le pays ne décompte encore aucun décès sur son territoire, la diaspora centrafricaine, elle, n’est pas épargnée. Des décès à des milliers de kilomètres, dans des conditions sanitaires compliquées.

 

Sur l’écran du téléphone d’Hervé se trouvent moins de dix membres de la famille proche, masque blanc sur leurs visages. Une enceinte fait l’écho de la dernière prière de l’imam avant la mise en terre dans la banlieue parisienne.

La connexion coupe régulièrement. Vivre le décès de son père ainsi, à distance, est un vrai défi pour Hervé Serefio. « C’est très dur, parce qu’il fallait d’abord gérer au téléphone, tout ce qui est organisation au niveau de l’hôpital avec la famille », explique Hervé. « Vous savez quand un être cher décède dans la famille, surtout un baobab, un père... Quand on te dit que tu ne peux pas assister à la mise en bière de ton père, venir le voir une dernière fois ; c’est ça qui était très dur pour la famille. Pour moi, c’est encore plus dur, parce que j’aurais aimé être là. Moi qui suis très très proche de mon père, j’aurais aimé être là pour lui rendre cet hommage pour une dernière fois », regrette-t-il.

« J’ai essayé de gérer ça comme j’ai pu »

La famille Mageot est elle aussi très touchée. Deux membres sont décédés des suites du Covid-19. « Je l’ai appris sur les réseaux sociaux. Je me suis quand même permis d’envoyer un message dans sa messagerie privée. Il n’y avait pas de réponse et ça a été confirmé qu’il venait de décéder du Covid-19 », raconte Brice, l’un des neveux.

Pour lui, la perte est difficile à réaliser. « J’ai essayé de gérer ça comme j’ai pu. Il y a eu une petite cérémonie funéraire le rassemblement familial, j’ai choisi de ne pas y aller parce que je savais que j’allais mal le vivre. Et ce que j’ai fait, j’ai relu quelques-uns des échanges que j’ai eus avec lui. Pour moi, la perte n’était pas tant physique (j’ai vu, je n’ai pas vu). Peu importe ce que je vais lui écrire, il n’y aura plus ses réponses », soupire Brice.

« On ne peut pas faire notre deuil »

Serge Bruno Mageot est l’un des frères des deux défunts. En plus de la douleur, il ne peut s’empêcher de se questionner. « Cela s’est passé vraiment très vite. Je ne sais pas si mes deux frères et sœurs ont reçu les soins nécessaires pour éviter cette mort-là. C’est une grande perte pour notre famille. Ils étaient les piliers, nous nous retrouvons orphelins », explique Serge Bruno Mageot.

Pour lui, il est difficile de trouver les mots pour décrire ses sentiments. Mais l’émotion est palpable. « Ça a été vraiment très dur. Après le décès on n’a pas pu les enterrer dignement que ce soit en France ou ici à Bangui. Imaginez un peu la suite. On ne peut pas faire notre deuil. C’est impossible », dit-il, la gorge serrée.

La famille a déjà prévu de mener des démarches légales pour pouvoir rapatrier les dépouilles. Mais la première des choses sera, à la reprise des vols, d’aller se recueillir sur leurs tombes.

 

Trafic d'armes entre la RDC et la Centrafrique : le profil de la femme interpellée se précise
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