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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 11:57
JMA Bossangoa : Discours du Pdt TOUADERA
JMA Bossangoa : Discours du Pdt TOUADERA
JMA Bossangoa : Discours du Pdt TOUADERA
JMA Bossangoa : Discours du Pdt TOUADERA
JMA Bossangoa : Discours du Pdt TOUADERA

 

Discours DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’État PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA A L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION 2020 ET LA JOURNÉE MONDIALE DE LA FEMME RURALE.

 

BOSSANGOA, 25 NOVEMBRE 2020

• Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

• Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

• Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

• Monsieur le Ministre Résident de l’Ouham ;

• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

• Madame la Représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture ;

• Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Représentants des Organisations internationales ;

• Mesdames et Messieurs les Représentants des partenaires intervenants dans le monde rural ;

• Monsieur le Préfet de l’Ouham ;

• Madame et Messieurs les Députés;

• Mesdames et Messieurs les Sous-Préfets ;

• Messieurs les Présidents des Délégations Spéciales des Villes de Bossangoa, Nana-Bakassa, Nanga-Boguila, Markounda, Bouca, Batangafo et Kabo;

• Vaillants producteurs agricoles, éleveurs, pêcheurs et aquaculteurs ;

• Distingués invités ;

• Mesdames et Messieurs ;

Je voudrais, à l’entame de mon propos, adresser mes chaleureuses salutations à la laborieuse population de l’Ouham et celle de Bossangoa en particulier, pour l’excellente qualité d’accueil qui m’a été réservé ainsi qu’à la délégation qui m’accompagne.

Par cette mobilisation grandiose, elle a prouvé aux yeux du monde son hospitalité légendaire ainsi que sa résilience à surmonter les difficultés et les désinformations pour participer massivement à la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation et la Journée Mondiale de la Femme Rurale.

Je félicite les autorités administratives, judiciaires, militaires et religieuses locales ainsi que les Sages de l’Ouham, pour leurs précieuses contributions à la réussite de cet évènement.

Plus particulièrement, je remercie et félicite le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bossangoa pour ses mots aimables et le rassure que les doléances de la population qu’il vient d’exposer sont légitimes et seront examinées avec bienveillance par le Gouvernement.

Je salue et félicite les vaillants producteurs agricoles, éleveurs, pêcheurs, pisciculteurs et forestiers venus des seize (16) Préfectures de notre pays, pour l’enthousiasme qu’ils ont manifesté dans la préparation de l’évènement qui nous réunit ce jour. 

Chers Compatriotes de l’Ouham ;

Le choix de la ville de Bossangoa pour abriter cette importante journée du monde rural est justifié par mon ambition renouvelée de faire de Bossangoa un modèle de résilience de la population et de relèvement socio-économique du pays, après les douloureux événements qui ont détruit le tissu économique national et causé une fracture sociale sans précédent.

En effet, région à vocation agricole et pastorale par excellence, cette merveilleuse préfecture de l’Ouham a constitué, dans le passé, l’un des principaux greniers et l’une des mamelles du développement socio-économique de la République Centrafricaine. 

Je voudrais ici réaffirmer l’intérêt que j’accorde au secteur agricole qui constitue pour moi l’une des solutions durables aux défis de la faim et de la malnutrition qui nous sont imposés les changements climatiques, la crise militaro-politique et depuis quelques mois, le Covid 19.

Mesdames et Messieurs ;

Le thème choisi par la FAO pour célébrer la JMA 2020 et qui est, je cite : « Cultiver, nourrir, préserver. Ensemble, agir pour l’avenir », nous rappelle non seulement l’obligation que nous avons d’agir ensemble afin de cultiver de manière plus efficace et nourrir convenablement l’ensemble de la population, mais également la nécessité de préserver les ressources naturelles ainsi que l’environnement socioéconomique pour les générations futures.

Nous devons donc relever d’importants défis, pour que notre agriculture soit plus productive et compétitive, dans un environnement qui sera de plus en plus marqué par la concurrence, avec la perspective de la Zone de Libre Echange Continental.

Les groupements et les associations doivent se transformer en de petites et moyennes entreprises d’agriculteurs, d’éleveurs, de pisciculteurs et de pêcheurs, sous la forme de société coopérative. 

Ce processus prendra du temps, mais il nous permettra de franchir un palier dans le développement de notre agriculture, par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. 

Ce thème nous exhorte particulièrement à agir ensemble pour l’avenir. En effet, « Agir pour l’avenir », c’est aussi, dès à présent, sensibiliser et former les jeunes afin qu’ils puissent s’intégrer et prendre en charge ce secteur important de l’économie nationale. 

Le cadre institutionnel du RCPCA nous donne l’opportunité d’une collaboration étroite entre le Gouvernement, les partenaires au développement, le secteur privé et la société civile, avec le Comité de Coordination du Secteur Rural pour continuer, au-delà de cette journée, à nourrir nos populations et préserver l’environnement.

Nous ne devons pas perdre de vue que le Gouvernement a adopté la Déclaration de Malabo sur la transformation de l’agriculture africaine et que nous devons porter à 10% du budget national, le financement de notre agriculture. 

Dans ce sens, le Gouvernement a érigé la Cellule Coton en Office National du Coton ; ce qui lui permettra de mobiliser plus facilement les ressources nécessaires au financement de la campagne cotonnière.

J’observe qu’il y a eu des avancées significatives. En effet, j’avais noté en 2016 qu’à peine 5 000 personnes cultivaient le coton. La Cellule Coton était aux arrêts, avec les arriérés dûs aux cotonculteurs à hauteur d’un (1) milliard 400 millions de FCFA. 

Avec le paiement de ces arriérés, le nombre des personnes cultivant le coton est passé de 5 000 en 2016 à  plus de 20 000 aujourd’hui.

En plus, le Gouvernement a apporté un concours financier de 665 millions en quatre (4) ans afin de résorber les déficits de paiement, soit un appui global de 2 milliards 100 millions de FCFA. 

Pour la campagne agricole 2020-2021, le Gouvernement a prévu un appui substantiel d’un (1) milliard 500 millions de FCFA pour la relance de la production agricole.

Mes Chers Compatriotes ;

La présente cérémonie me donne l’occasion de renouveler mon engagement à faire de notre agriculture le fer de lance du relèvement durable de notre pays et particulièrement de la Préfecture de l’Ouham. 

Cet engagement se concrétise par le démarrage du Projet de Relance Agricole et de Développement de l’Agrobusiness qui est financé par la Banque Mondiale et qui s’exécutera dans les préfectures de l’Ouham, de l’Ouham-Pendé, de la Ouaka, du Bamingui-Bangoran, de la Vakaga et à la périphérie de Bangui. 

Un autre projet est en cours de préparation avec l’appui de la Société Financière Internationale, afin de concrétiser la nouvelle vision de notre agriculture, en transformant les groupements de la filière coton en des entreprises coopératives. 

L'avenir de notre agriculture dépend également de la qualité professionnelle des producteurs agricoles. C'est pourquoi, les initiatives de formation et d'installation professionnelle dans l'agriculture sont à féliciter et encourager. 

Aussi, la concrétisation de l’accord de partenariat avec LASBAD, LERSA, l’ICRA, l’ACDA, sur le projet de transfert des technologies et de valorisation des semences améliorées des cultures de rente tels que le cacao, le caoutchouc, le karité, les cultures vivrières tels que le manioc, le maïs, le sésame, la banane et les épices comme le poivre, le ginseng et l’ail sauvage, permettra de répondre, tant soit peu, à l’objectif fixé.

La participation effective des laboratoires de recherche de l’Université de Bangui à la mise en œuvre du projet sur l’étude de la Chenille Légionnaire du Maïs pilotée par la FAO et le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, contribuera aussi à l’atteinte de l’objectif escompté.

Par ailleurs, la réhabilitation du Collège Technique de Développement Rural de Grimari et l’opérationnalisation de l’Office National du Matériel agro-pastoral permettront de disposer des cadres d’encadrement technique ainsi que l’aménagement de grands espaces pour la relance de l’agriculture.

Le Gouvernement poursuivra ses efforts, avec l’appui de la communauté internationale, pour la mise en œuvre de l’Accord de Paix, afin d’améliorer l’environnement sécuritaire qui permettra à nos agriculteurs et éleveurs de vaquer librement à leurs activités. 

Mesdames et Messieurs ;

Nul n’ignore que les femmes rurales, les jeunes et les personnes de troisième âge, du fait de leur vulnérabilité, ont été privés de leurs moyens de subsistance pendant la crise militaro-politique de 2013 qui a fini par endeuiller tout le pays.

L’insécurité provoquée par cette crise a entraîné dans son sillage la baisse de la production, la mévente des produits agricoles, l’épuisement des stocks et une dépendance accrue de l’aide humanitaire.

Les déplacements forcés des populations et l’effondrement des structures socio-économiques auxquels s’est ajoutée la transhumance armée ont empêché des familles entières de reprendre les activités agricoles et pastorales.

Notre agriculture, source principale de nourriture et de revenus, est aussi menacée par les changements climatiques, l’irrégularité des précipitations, la dégradation des sols et l’insuffisance d’encadrement.

Lors de ma visite ici à Bossangoa, en février 2017, je vous exhortais à tenir ferme car la paix était à notre portée. Sans la paix, l’agriculture et l’élevage ne peuvent prospérer ; sans la paix et la réconciliation, il n’y a point de développement.

Je me réjouis de savoir que la ville de Bossangoa ait tourné la page sombre du passé pour regarder vers un avenir meilleur que nous devons construire ensemble et maintenant.

Nous devons continuer à travailler pour que les autres Sous-préfectures de l’Ouham ainsi que les régions qui connaissent encore l’insécurité, puissent être débarrassées des groupes armés et retrouver leur tranquillité d’antan. 

C’est justement pour atteindre cet objectif de paix que le Gouvernement a négocié, sous l’égide de la communauté internationale, l’Accord politique pour la paix et la réconciliation qui a été signé à Bangui, le 6 février 2019.

Cet Accord, je dois le mentionner, apporte une solution importante à la relance de l’agriculture et de l’élevage, en ce qu’il prend en compte les aspects sécuritaires transitoires liés à la constitution des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS), chargées d’assurer la surveillance des couloirs de transhumance dans les régions Nord et Nord-Ouest du pays.

L’une des solutions à la relance des activités agro-pastorales apportées par cet Accord est la réactivation des grandes commissions mixtes Cameroun–RCA, Congo–RCA et Tchad-RCA au cours desquelles les questions de sécurité transfrontalière ont été largement débattues. 

Vaillante population de l’Ouham ;

Mon vœu aujourd’hui, est de redonner à Bossangoa sa splendeur et sa renommée d’antan de « Boston la Belle ».

Pour y parvenir, j’ai décidé, depuis ma prise de fonction, de payer la totalité des arriérés dûs aux contonculteurs, pour donner aux filles et fils de l’Ouham la possibilité de s’épanouir et de construire leur ville. 

En outre, j’ai ordonné, en 2019, l’augmentation du prix du coton graine qui est passé de 200 à 230F le kilogramme afin d’encourager la production.

Pour soutenir la résilience des producteurs de coton, je remettrai tout à l’heure à leurs représentants, un véhicule et cinq motos.

J’ai par ailleurs ordonné la réalisation, en 4 ans, de 386 forages pour donner l’eau potable à plus de 135.000 habitants de l’Ouham.

Dans cette lancée, une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 5 mégawatts sera bientôt installée pour alimenter en énergie 24/24 heures, plus de 200.000 ménages à Bossangoa, pendant au moins 25 ans. Cette même capacité sera installée à Bouar et à Berberati et, progressivement dans toutes les Préfectures.

Par ailleurs, le Ministre des Postes et Télécommunications a procédé à la réouverture du bureau de la Poste de Bossangoa afin de permettre aux fonctionnaires et agents de l’Etat affectés dans l’Ouham de percevoir sur place leurs salaires et aux opérateurs économiques de disposer de cartes électroniques en vue d’éviter le phénomène de vol à mains armées. 

Ces conditions seront ensuite améliorées par l’arrivée prochaine de la fibre optique dans la ville de Bossangoa qui permettra aux opérateurs économiques et aux jeunes d’avoir l’internet à haut débit.

Dans le domaine de l’éducation nationale, de nouveaux modules de formation développés par l’Institut National de Recherche et d’Animation Pédagogique ont permis de renforcer entre 2018 et 2020 la capacité pédagogique de 139 Directeurs d’écoles et 2 290 enseignants à Bossangoa et dans l’ensemble de l’Inspection d’Académie du Nord. 

Ensuite, l’engagement de l’Etat et notre intérêt constant pour la formation justifient aujourd’hui la pause de la première pierre du futur Institut National de Formation à Bossangoa. 

Avec une capacité d’accueil de 500 apprenants, pour un coût prévisionnel de 2 milliards 400 millions de FCFA, l’I.N.F qui viendra compléter le dispositif de formation de l’E.N.I de Bambari, aura pour vocation d’assurer la formation initiale et la formation continue des enseignants, de former d’autres personnels parmi lesquels les gestionnaires d’établissements d’enseignement et les acteurs de la chaîne de supervision pédagogique. 

Cet engagement de l’Etat en faveur du développement de l’accès à l’éducation, nous le réaffirmons aussi aujourd’hui par l’inauguration du Collège d’Enseignement Général de KORO-M’POKO. 

L’avènement de ce Collège ainsi que l’érection du CEG de Nana-Bakassa en CES, permettront à nos enfants d’apprendre proche de chez eux, au lieu de parcourir plus de 50 Km. 

Aussi, pour limiter le phénomène de « Maîtres-parents » qui crée des charges supplémentaires aux parents d’élèves, nous venons d’intégrer dans la Fonction publique plus de 1.700 Enseignants du Fondamental 1 et du Fondamental 2. 

J’instruis le Ministre de l’Enseignement Primaire et Secondaire de veiller à une allocation équitable de ces Enseignants pour contribuer à résorber le déficit en personnel enseignant à Bossangoa et dans toute l’Inspection d’Académie du Nord.

De plus, avant la fin du 1er semestre 2021, dans le cadre du Projet d’Urgence de Soutien à l’Education de Base, plus de 300 salles de classe seront construites ou réhabilitées à Bossangoa et dans les communes avoisinantes, tandis que le nouveau Plan Sectoriel de l’Education apportera sur la période 2020-2029 des réponses plus structurantes à la question éducative.

Dans le domaine de la santé, la gratuité ciblée des soins pour les femmes enceintes et allaitantes, les femmes victimes des violences basées sur le genre et les enfants de moins de 5 ans, est déjà effective à Bossangoa, sur financement de l’Union Européenne à travers le Fonds Bekou, mis en œuvre par l’ONG CORDAID. 

L’extension dans les Districts Sanitaires de Bouca, Batangafo, Kabo, Nanga-Boguila, Nana-Bakassa et Markounda est imminente sur le budget de l’Etat. 

Tous les Hôpitaux de District de ces localités seront dotés en ambulances médicalisées au plus tard fin janvier 2021.

Aussi, plusieurs travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures sanitaires sont programmés, notamment la construction de l’Hôpital de District de Nanga-Boguila, la réhabilitation de l’Hôpital de District de Batangafo, des Centres de Santé de Markounda, Nana-Bakassa et Kabo. 

Plusieurs autres projets de développements sont conçus par le Gouvernement avec l’appui de nos partenaires pour permettre le relèvement et la reconstruction de la Préfecture de l’Ouham.

Comme je l’ai indiqué, je veux que la Préfecture de l’Ouham redevienne la locomotive de développement socio-économique de notre pays.

Je demande donc aux ressortissants de l’Ouham de tout mettre en œuvre pour accompagner cette vision.

Mesdames et Messieurs ;

Je ne saurais conclure mon propos sans vous entretenir sur la pandémie du covid-19 et les prochaines élections présidentielles et législatives.

Comme vous le savez, le monde entier fait face à l’un des plus grands fléaux de notre siècle, à savoir la pandémie du Covid-19.

Les médias nous renseignent quotidiennement que les dégâts causés par cette pandémie sont énormes tant sur le plan humain qu’économique.

Il n’existe actuellement aucun vaccin, aucun médicament à ce jour.

Je vous exhorte donc à observer scrupuleusement les mesures barrières édictées par le Gouvernement pour sauver votre vie et celles des autres.

S’agissant des prochaines élections présidentielles et législatives, je voudrais vous féliciter d’avoir accepté de vous inscrire massivement sur la liste électorale.

Je dois vous assurer que les élections seront organisées dans les délais constitutionnels.  Notre Constitution a confié à l’A.N.E l’organisation de toutes les élections et à la Cour Constitutionnelle, le contrôle de la régularité des scrutins et d’en proclamer les résultats.

Que personne ne vous trompe par des discours haineux et démagogiques! Ces élections soient transparentes, libres, démocratiques et apaisées. Il y va de l’avenir de notre démocratie, de la paix et de la sécurité de notre pays.

J’en appelle à la vigilance et au calme pendant cette période sensible.

Je sais que c’est ensemble que nous parviendrons à construire une société de paix et de fraternité, une paix juste et meilleure, pour laisser un monde meilleur à nos enfants et à notre planète.

Vive la Coopération internationale !

Que Dieu bénisse la République Centrafricaine !

 

Je vous remercie.

 

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 11:53
Lutte contre le VIH SIDA : Discours du Président TOUADERA

 

Discours DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,CHEF DE L’ETAT,PRESIDENT DU COMITE NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA (CNLS)

 

A L’OCCASION DE LA HUITIÈME ASSEMBLÉE GENERALE DU CNLS

 

Hémicycle de l’Assemblée Nationale

 

BANGUI, LE  23 NOVEMBRE 2020

 

- Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale;

- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement;

- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement;

- Monsieur le Ministre Coordonnateur National du CNLS; 

- Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques, Postes consulaires et Représentants des Organisations Internationales;

- Monsieur le Directeur-Pays de l’ONUSIDA;

- Monsieur le Coordonnateur du Réseau Centrafricain des Personnes Vivant avec le VIH;

- Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui;

- Mesdames et Messieurs les Préfets, Présidents des Comités Préfectoraux de Lutte contre le VIH/SIDA;

- Distingués invités;

- Mesdames et Messieurs ;

 

Je suis particulièrement ravi de présider ce jour la 8ème Assemblée Générale du Comité National de Lutte contre le Sida qui intervient dans un contexte sanitaire difficile, marqué par la pandémie du COVID-19 qui n’a pas épargné notre pays. 

 

Cette Assemblée Générale, faudrait-il le rappeler, constitue un cadre de concertation pour l’édification des membres du Bureau du CNLS et d’autres partenaires du Gouvernement sur les actions de lutte contre le VIH/Sida et pour l’adoption des nouveaux Plans Stratégiques Nationaux de lutte contre le Sida, comme celui pour la période 2021-2025.

 

Mesdames et Messieurs ;

 

Lors de mon investiture en mars 2016, j’ai fait de la lutte contre le VIH/Sida une de mes priorités en matière de santé.  

 

C’est ainsi, qu’au cours de mon quinquennat, nous avons, ensemble,   mené plusieurs actions dans le domaine de la lutte contre le VIH et le Sida et qui s’inscrivaient dans une vision de protection de la population et de développement du capital humain en lien avec les Objectifs du Développement Durable et la Couverture Santé Universelle.

 

Je voudrais rappeler, entre autres :

 

- le lancement de la campagne de dépistage volontaire du VIH en 2016 et 2019 avec l’appui de nos partenaires notamment l’ONUSIDA ;

 

la promotion de la couverture sanitaire universelle par le lancement des dix (10) domaines d’impulsions présidentielles incluant la lutte contre le VIH et le Sida, car comme disait Jean Louis Moré « L'homme malade devient un fardeau à lui-même et aux autres ; fais tout pour garder ta santé » ;

 

- Pour la première fois, la RCA s’est inscrite comme contributeur au Fonds Mondial de lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le SIDA, ce qui a permis à notre pays de voir sa nouvelle subvention atteindre le double de la subvention précédente ;

 

-  Le Président du Comité de Coordination pour le Fonds mondial qui est dans la salle nous édifiera d’avantage sur cette nouvelle subvention ;

- avec votre partenariat agissant, le nombre de personnes vivant avec le VIH mis sous traitement ARV est passé de 36.499 en 2017 à 48.818 en juin 2020, soit un gain de plus 12 319 Personnes. Ce gain a été rendu possible grâce à nos partenaires et l’appui du Gouvernement qui a inscrit en 2018 dans le budget de l’Etat l’achat chaque année d’Antirétroviraux;

- en octobre 2018, j’ai signé un protocole d’accord sur la prévention et la prise en charge du VIH au sein des Forces Armées Centrafricaines en cours de redéploiement avec le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA, ceci pour la santé de nos troupes et de leurs familles. Comme le disait Joseph Sanial Dubay, «  La santé est, de tous les trésors, le plus précieux et le plus mal gardé ».  

 

- En collaboration avec l’ONUSIDA, le Gouvernement a mobilisé des ressources auprès de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) pour le financement des activités dans 6 localités considérées comme les plus touchées par le VIH et le Sida ;

 

- Pour assurer l’équité dans l’accès aux soins aux mères et aux enfants, nous avons instauré la gratuité ciblée à l’endroit des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et allaitantes et des femmes victimes de violences basées sur le genre ;

- Le Gouvernement a été instruit pour financer une partie du plan d’accélération de la prévention du VIH sur le budget de l’Etat dont la présentation a été faite à la Présidence de la République ;

 

- La riposte aux épidémies et aux catastrophes naturelles demeure une priorité constante du Gouvernement et c’est dans cette dynamique que des mesures fortes ont été adoptées et mises en œuvre pour barrer la route à la pandémie du Covid-19 dans la population en général et parmi les personnes vivant avec le VIH en particulier ;

 

- Dans le domaine de la santé publique, mon projet de construire des infrastructures modernes de santé pour améliorer la santé de nos populations s’est matérialisé par la construction d’un centre de pédiatrie et d’un centre de dialyse et d’imagerie médicale. 

Ces structures permettent l’accès aux soins de qualité à toute la population et aux personnes vivant avec le VIH et la Tuberculose en particulier ;

 

- En partenariat avec le groupe MSF, le pays dispose au sein de l’Hôpital communautaire d’une unité de PEC des malades vivant avec le VIH à un stade avancé. Cette structure de prise en charge sera étendue très prochainement à deux autres Formations Sanitaires de la ville de Bangui et je veillerai pour que les localités des provinces soient aussi ciblées.

 

- Distingués invités ;

 

- Mesdames  et Messieurs, 

 

Comme vous avez constaté, certes des efforts ont été réalisés au cours de ces 5 dernières années, mais le défi reste important, surtout :

 

- en matière de prévention dont l’un des objectifs est de réduire le nombre de nouvelles infections en deçà de 5 000 cas ; de réduire le taux de transmission de la mère à l’enfant à moins de 5% ; de réduire le taux de décès à moins de 3 000 cas ;

 

- en matière d’accès au traitement dont l’un des objectifs est de mettre 90 000 personnes sous traitement, soit un gap d’environ 40 000 personnes à mettre sous traitement ;

 

- en matière de dépistage dont l’un des objectifs est de dépister 99 000 personnes. A ce jour, seulement 72 000 personnes ont été dépistées ;

 

- la  mobilisation des ressources humaines et financières sans lesquelles nous ne pouvons atteindre les impacts attendus. C’est pourquoi le Gouvernement doit élaborer et mettre en œuvre un plan de mobilisation des ressources pour une lutte plus efficace ;

 

- le renforcement de l’approche multisectorielle et la décentralisation de la lutte doivent être des approches novatrices que nous devons exécuter avec diligence afin de ne laisser personne pour compte. C’est pourquoi je me suis engagé à renforcer des politiques sectorielles intégrant nécessairement la lutte contre le VIH et le Sida ;

 

- l’adoption et la promulgation de la nouvelle loi relative au VIH afin de permettre au pays de disposer d’un instrument juridique aligné sur les normes internationales.

 

Pour cela, l’appui technique et financier de tous nos partenaires est nécessaire pour appuyer nos différents sectoriels impliqués dans la lutte contre le VIH et la gouvernance du CNLS afin de mener à bien la coordination de cette lutte.

 

En suivant respectivement les propos du Directeur-Pays de l’ONUSIDA et du Ministre, Coordonnateur National du CNLS, la présente concertation revêt une grande importance car il permet au Gouvernement, aux autres membres du CNLS ainsi qu’aux partenaires non membres du CNLS de répertorier tous les défis à relever qui permettront une riposte à la hauteur des objectifs retenus dans le nouveau Plan Stratégique 2021-2025 qui fera l’objet de partage durant ces assises. 

 

Mesdames et Messieurs ;

 

Face à ces défis, la mise en œuvre du Plan Stratégique National  2021-2025 qui sera adopté par les membres du CNLS à l’issue de ces assises doit être l'une des priorités du Gouvernement dans la mesure où nous voulons que notre pays contribue à mettre fin au Sida d’ici 2030.

 

Par conséquent, j’instruis le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, en sa qualité de Premier Vice-Président du CNLS et le Ministre, Coordonnateur National du CNLS de veiller à la poursuite des actions pour rendre opérationnel ce plan et à faire des plaidoyers nécessaires auprès de nos partenaires et du Gouvernement pour la mobilisation des ressources nécessaires afin d’appuyer nos différents sectoriels impliqués dans la lutte contre le VIH et la gouvernance du CNLS pour mener à bien la coordination de cette lutte.

 

Le bureau du CNLS doit désormais se concerter de manière périodique avec les partenaires au développement afin de permettre à notre pays de continuer à bénéficier pleinement de leurs appuis pour une riposte à la hauteur de la vision que le Gouvernement s'est fixé, à savoir éliminer le VIH d’ici 2030.

 

Mesdames et Messieurs les Préfets ;

 

Ces dernières semaines, vous avez été très sollicités par les partenaires du niveau central. Cela témoigne du rôle crucial que vous jouez dans le développement de nos Préfectures. 

 

Dans le cadre de la lutte contre le VIH et le Sida, vous êtes de nouveau sollicités en votre qualité de Présidents des Comités Préfectoraux de Lutte contre le Sida. 

 

C’est pourquoi, je voudrais saisir cette opportunité pour vous demander de veiller personnellement à la mise en œuvre des plans opérationnels préfectoraux qui vont être élaborés dans le cadre de l’opérationnalisation de ce nouveau Plan Stratégique National 2021-2025. 

 

 Mesdames et Messieurs, 

 

C’est avec grande satisfaction et une joie immense que j’ai appris que le Fonds vient de donner son accord pour le financement pour les trois prochaines années des programmes de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme.

 

J’adresse ici mes félicitations au Président du Conseil National de Coordination du Fonds Mondial, à tous les membres du Conseil National de Coordination du Fonds Mondial et aux Experts nationaux et internationaux pour le rôle joué dans la mobilisation de ces ressources.  

 

Je saisis également l’occasion pour féliciter le Ministre, Coordonnateur National du CNLS et toute son équipe ainsi que les partenaires mobilisés pour tout le travail accompli dans la préparation et l’organisation des présentes assises. 

 

Je salue la présence à ces assises de toutes les parties prenantes à la lutte contre le Sida en République Centrafricaine, preuve d’un engament collectif pour barrer la route au VIH et Sida. 

 

Je souhaite pleins succès à nos travaux et déclare ouverte la 8ème Assemblée Générale du CNLS.

 

Que Dieu la République Centrafricaine.

 

Je vous remercie.

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 11:47
Lutte contre les fake news, la désinformation et la haine : Discours du Pdt TOUADERA

 

DISCOURS DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, 

 PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT L’OCCASION DE LA CEREMONIE D’OUVERTURE OFFICIELLE DE LA SESSION DE FORMATION DES JOURNALISTES  DES MEDIAS PUBLICS ET PRIVES SUR LA LUTTE CONTRE LA DESINFORMATION, LES RUMEURS, L’INCITATION  A LA HAINE ET A LA VIOLENCE EN PÉRIODE ÉLECTORALE

 

BANGUI, LE 23 NOVEMBRE 2020

 

- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

- Monsieur le Président du Haut Conseil de la Communication ;

- Mesdames et messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales ;

- Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;

- Mesdames et Messieurs les Responsables des Organisations Professionnelles des Médias ;

- Messieurs les  Journalistes ; 

- Mesdames et Messieurs ;

Je voudrais tout d’abord exprimer le plaisir qui m’anime en présidant ce jour, la cérémonie d’ouverture officielle de la session de formation des journalistes des médias publics et privés sur « la lutte contre la désinformation, les rumeurs, l’incitation à la haine et à la violence en période électorale ».

En effet, le 19 juillet 2019, je lançais dans cette même salle, la mise en œuvre effective du Plan National de Prévention de l’Incitation à la Haine et à la Violence, conformément à l’engagement du Gouvernement contenu dans l’article 4 de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019.

Aujourd’hui, à quelques semaines du lancement de la Campagne électorale pour les élections groupées du 27 décembre 2020, je mesure la responsabilité qui nous incombe tous, de mener des actions de lutte contre les rumeurs, la désinformation, les propos de haine et de violence qui risquent de déstabiliser notre société si fragile qui tente de sortir d’une longue crise militaro-politique à répétition.

Mesdames et Messieurs ;

La République Centrafricaine, notre pays, à l’issue des élections présidentielle et législatives de 2015- 2016, qui ont permis le retour à la légalité constitutionnelle et la restauration de l’autorité de l’Etat, a amorcé un processus irréversible pour l’enracinement de sa jeune démocratie dans le respect des principes fondamentaux de droit de l’Homme, de la liberté d’expression, la liberté de presse et d’opinion.

A ce titre, les médias, dans leur rôle traditionnel d’informer, doivent contribuer à l’éducation des communautés et à l’éveil des consciences afin de permettre à nos concitoyens de s’épanouir et de participer au développement de la cité, en opérant des choix judicieux de leurs futurs dirigeants.

Aussi, il n’y a pas d’élections sans médias, tant les deux sont indissociables dans un processus électoral. Les médias jouent généralement un rôle très important, notamment dans la diffusion d’informations vérifiées auprès des populations et dans la distribution de la parole. 

 

Ils constituent de ce fait, un des moyens les plus efficaces pour informer le peuple sur l’ensemble du processus ainsi que sur les candidats et leurs programmes et projets de société.

 

Pour y arriver, les médias ont besoin d’être accompagnés et encadrés afin de réaliser objectivement les activités axées sur l’actualité électorale de chaque parti politique et permettre aux électeurs de se faire une idée sur le projet de chaque candidat, pour porter le choix du candidat en toute objectivité et connaissance de cause. 

 

Durant la période que nous avons amorcée, les médias sont fortement sollicités et deviennent de véritables instruments de propagande et de manipulation, mais aussi de véritables machines de guerre au service des candidats, violant allègrement les règles les plus élémentaires de déontologie et d’éthique du noble métier de journaliste.

C’est en cela que je loue l’initiative prise par le Haut Conseil de la Communication, avec l’appui de l’Ambassade de France en Centrafrique, de renforcer les capacités des journalistes des médias publics et privés, pour les outiller et favoriser l’organisation d’une couverture médiatique pour des élections crédibles et apaisées.

Ma présence à cette cérémonie témoigne à suffisance mon engagement et ma détermination à œuvrer pour une presse libre, indépendante et crédible, en vue de garantir une couverture médiatique des activités électorales, en donnant la possibilité à tous les candidats de s’exprimer librement. 

Mes Chers Compatriotes; 

Je voudrais vous rappeler que nous n’avons qu’un seul pays en partage et constituons une nation unique et indivisible dont le ciment est notre langue nationale le Sango, parlé sur l’ensemble du territoire. 

C’est pourquoi nous devrons nous lever comme un seul homme et parler d’une même voix, pour combattre la désinformation, les rumeurs, tout l’appel à la haine qui inciterait à la violence, à la discrimination sous toutes ses formes ou qui porterait atteinte à l’égale dignité dont jouissent tous les êtres humains, indépendamment de leurs religions, croyances, sexes, opinions politiques ou de leurs origines nationales.

- Mesdames et Messieurs les journalistes, 

- Chers participants ;

A travers vos productions, vos publications, vos reportages ou toute autre activité médiatique, vous devez non seulement dénoncer l’incitation à la haine, à la discrimination religieuse ou toute autre forme d’intolérance qui pourrait advenir dans la cité, mais vous devez également être des acteurs de sensibilisation des populations pour qu’elles adoptent des comportements de tolérance, du vivre ensemble et de la cohabitation pacifique pour une véritable réconciliation nationale. 

Notre devoir à tous est de lutter efficacement contre les discours haineux qui peuvent replonger notre pays dans un cycle infernal de violences et raviver les plaies non cicatrisées dans les cœurs des victimes innocentes des crises récurrentes que le pays a connues.                                                                                                                                                                                                Nos mots, nos micros doivent concourir à réparer les torts commis et rassurer les paisibles citoyens ainsi que les partenaires qui nous accompagnent, qui sont victimes ces derniers temps des propos de haine, de diffamation, en dépit des efforts inlassables qu’ils ne cessent de fournir à nos côtés. 

Les médias doivent s’employer à les protéger et à travailler pour la consolidation de la fragile paix, chèrement acquise dans notre pays, en tenant des propos mesurés et responsables vis-à-vis de nos compatriotes et des partenaires internationaux, qui sont disposés à nous accompagner pendant ce moment particulièrement difficile.

- Chers journalistes ;

En votre qualité de journalistes, vous devez veiller au contenu des messages diffusés et publiés, juste pour minimiser les risques des propos de haine.

Ces messages haineux, qu’ils soient véhiculés par le texte, l’image, les gestes empoisonnent le climat social et aggravent les tensions surtout en cette période électorale très sensible.

Nous devons donc conjuguer nos efforts pour sauver et conserver collectivement les acquis démocratiques et la paix, pour que notre pays, la République Centrafricaine puisse avec le concours des uns et des autres, regagner fièrement sa place dans le concert des nations.

- Mesdames et Messieurs ;

Qu’il me soit permis d’adresser mes félicitations au Haut Conseil de la Communication pour cette initiative louable qui, certainement, disposera les moyens et les compétences aux journalistes pendant trois jours, afin de lutter efficacement contre la désinformation, les rumeurs, l’incitation à la haine et à la violence en période électorale.

Je profite de cette tribune pour réaffirmer mon engagement à accompagner les Médias centrafricains par la promulgation de la loi sur la Liberté de Communication, une fois adoptée par l’Assemblée nationale.

Cette Loi sur la Liberté de Communication donnera, j’en suis persuadé, les coudées franches au Haut Conseil de la Communication de réguler efficacement les médias centrafricains.

Je ne saurais terminer mon propos, sans toutefois remercier  l’Ambassadeur, Haut Représentant de la République Française en Centrafrique et toute son équipe, pour l’appui constant et multidimensionnel au Haut Conseil de la Communication ayant permis l’organisation de cette Session ainsi que la mise en œuvre de certains projets et programmes importants en faveur des journalistes et des médias de Centrafrique. 

Je voudrais rappeler à ce propos :

- Le Séminaire de formation des journalistes sur l’éthique et la déontologie ;

- La formation des journalistes centrafricains en France, notamment à l’Université de Tours ;

- La dotation en équipement audiovisuel du Département des Sciences de l’Information et de Communication ;

- La formation continue à Bangui de 25 journalistes. 

Sur ce, je déclare ouverte, la session de formation des journalistes des médias publics et privés sur la lutte contre la désinformation, les rumeurs, l’incitation à la haine et à la violence en période électorale

 

Je vous remercie.

 

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 11:13
Décès de l'imam Kobine LAYAMA : Message de condoléances de la Communauté SANT'EGIDIO
Décès de l'imam Kobine LAYAMA : Message de condoléances de la Communauté SANT'EGIDIO
Décès de l'imam Kobine LAYAMA : Message de condoléances de la Communauté SANT'EGIDIO
Décès de l'imam Kobine LAYAMA : Message de condoléances de la Communauté SANT'EGIDIO

 

La Communauté de Sant’Egidio se souvient avec affection et amitié de l’imam Oumar Kobine Layama, président du conseil supérieur islamique de la République Centrafricaine, décédé samedi 28 novembre à l’âge de 63 ans. Pendant les moments difficiles et douloureux qui ont traversé la Centrafrique depuis 2013, la CSE a eu plusieurs occasions de rencontres et de travail commun avec l’imam et la plateforme des confessions religieuses de Centrafrique (PCRC). Son engagement pour la réconciliation nationale et le dialogue, en collaboration et en amitié fraternelle avec le cardinal Dieudonné Nzapalainga et avec le pasteur évangélique Nicolas Guerekoyame Gbangou, a été un véritable obstacle à la violence. Sa voix s'est toujours élevée pour réfuter ceux qui voulaient faire de ce pays un champ de bataille entre les communautés chrétiennes et musulmanes. 

Que son âme repose en paix !

 

 

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 11:06
RCA : la Cour constitutionnelle invalide les candidatures aux législatives des groupes armés
RCA : la Cour constitutionnelle invalide les candidatures aux législatives des groupes armés

 

Centrafrique : la Cour constitutionnelle invalide les candidatures aux législatives des groupes armés

 

https://information.tv5monde.com/

Les candidatures des membres de groupes armés pour les élections législatives du 27 décembre ont été rejetées par la Cour constitutionnelle centrafricaine, car elles risquent de "porter gravement atteinte à la sincérité du vote".

"Considérant que la seule présence de membres de groupes armés toujours actifs comme candidats aux législatives est de nature à porter gravement atteinte à la sincérité du vote, il y a lieu pour la Cour constitutionnelle d'écarter les candidatures des membres des groupes armés", a expliqué la Cour dans son arrêt publié vendredi.

La Centrafrique a été déchirée par une guerre civile après qu'une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013. Les affrontements entre groupes armés musulmans et milices chrétiennes animistes "antibalaka" ont causé des milliers de morts et forcé près du quart des 4,7 millions de centrafricains à l'exil.

Les violences ont significativement baissé depuis la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés en février 2019, mais les deux tiers du territoire national sont encore occupés par des milices.

Quelque 78 candidatures sur un peu plus d'un millier ont été invalidées vendredi par la Cour constitutionnelle. Les membres de groupes armés actifs, issus aussi bien de l'ex-Séléka ou des antibalaka, ont vu leurs candidatures rejetées.

Plusieurs responsables de milices recherchés ou condamnés par la justice pour associations de malfaiteurs, détournements ou crimes de guerre, ont également été écartés de la course à la députation.

Certains candidats du parti au pouvoir, le Mouvement Cœurs Unis (MCU) du président Faustin Archange Touadera, candidat à un second mandat à la présidentielle de décembre, ont également vu leurs dossiers invalidés pour des faits de corruption ou encore d’incitation à la haine.

"La Cour montre qu'elle est capable d'aller à l'encontre du gouvernement et des groupes armés. Elle envoie un signal positif à un mois des élections et à une semaine d'une décision cruciale sur les candidatures à la présidentielle", a souligné à l'AFP Hans de Marie Heungoup, expert pour la Centrafrique à l'International Crisis Group.

Le président Faustin Archange Touadera briguera un second mandat en décembre. Son principal adversaire, l'ancien président François Bozizé arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2001 et soupçonné d’avoir soutenu les milices antibalaka pendant la crise de 2013, pourrait également voir sa candidature rejetée par la Cour constitutionnelle.

© 2020 AFP Mise à jour 30.11.2020 à 16:43

 

 

Lu pour vous

 

 

Centrafrique, très peu d’invalidations parmi les candidats à la députation

 

https://mondafrique.com/ By Aza Boukhris - 28 novembre 2020

 

La Cour constitutionnelle a procédé à l’examen des 1585 candidatures à la députation qui avaient été enregistrées par l’Autorité Nationale des Élections. Seulement 78 d’entre elles ont été invalidées.

Les neuf juges constitutionnels ont examiné les 1585 dossiers de candidatures sous le tamis des articles 37, 134 et 135 du code électoral. Ils ont notamment vérifié la présence de formalités substantielles comme les casiers judiciaires, la moralité, les affaires judiciaires pendantes, les atteintes à l’ordre publique et la participation à des rebellions.

Les juges devront également se prononcer, avant le 3 décembre, sur la validation des vingt-deux candidatures à la présidentielle.

Même si des personnalités de premier plan ont été touchées par ces invalidations, dont des membres du parti présidentiel, on est néanmoins étonné de constater que seulement 78 cas d’invalidations ont été prononcés: 51 au titre de l’article 37 pour défaut de pièces substantielles et 27 pour des questions judiciaires. On peut se demander notamment si l’obligation de se mettre en disponibilité pour les agents de l’État, souvent candidats favorables au pouvoir, a bien été respectée.

Quelques rares invalidations du côté des groupes armés 

Une douzaine de candidats ont été invalidés pour des motifs de soutien à des groupes rebelles. Parmi ceux-ci on notera l’invalidation de Armel Ningatoloum Sayo, qui avec son mouvement Révolution justice a créé le désordre dans le nord-ouest depuis de nombreuses années, ce qui ne l’empêche pas d’être membre du gouvernement par intermittence. Parmi les candidats invalidés, il y a essentiellement des chefs anti balaka à la tète de milices qui s’en étaient pris aux groupes armés de la « Séléka », essentiellement animée, elle, par des musulmans (1).

En revanche, aucun membre se revendiquant des groupes armés de Ali Darass ( UPC), d’ Al Khatim (MPC) et de Abdoulaye Hissen (FPRC), n’ a été invalidé. Le récent pacte de réconciliation et de paix signé, le 10 novembre, avec le président Touadera en est peut-être la cause.

Des élus rattrapés par leur passé judiciaire

Il aurait été anormal de ne pas sanctionner des personnalités qui ont défrayé la chronique depuis de nombreuses années et qui occupaient néanmoins des postes clés dans l’actuelle Assemblée nationale. On citera :

Mathurin Dimbelet- Nakoe, actuel deuxième vice-président, qui a été rattrapé par son passé judiciaire et son activisme à l’assemblée nationale.

To Sah Be Nza, actuel questeur, qui a un riche passé judiciaire dans les Antilles françaises et notamment en Guyane où il a été associé aux condamnations de l’ancien ministre Louis Bertrand,  Mondafrique en avait rendu compte. La Cour a tenu compte de ses condamnations françaises.

Jean-Pierre Mandaba, président de la commission Production, Ressources naturelles, qui avait avoué avoir touché un pot-de-vin de 40 millions de FCFA, dans la délivrance de permis miniers à des entreprises chinoises. Il ne sera donc ni candidat pour les législatives mais également pour la présidentielle pour laquelle il était candidat.

Un scrutin qui s’annonce agité 

Les 1507 candidats à la députation validés vont entrer en campagne, à compter du 12 décembre, pour les 140 sièges à pourvoir. La campagne électorale sera très particulière avec un territoire national occupé aux trois-quarts par des groupes armés, une saison des pluies qui rend tout voyage terrestre périlleux et la mobilisation des moyens de l’Etat pour les candidats MCU, le parti présidentiel.

A titre d’exemple la confrontation dans la circonscription de Boali, entre le premier ministre Firmin Ngrebada et Bertin Béa le Secrétaire général du parti KNK de François Bozizé, sera à grands risques de dérapage et de troubles quasiment inévitables.

Le verdict pour les invalidations concernant l’élection présidentielle est attendu pour le 3 décembre. Les Centrafricains retiennent leur souffle…

 

(1) Au cours de l’année 2013 émergent les anti-balaka, une constellation de milices villageoises qui se mobilisent d’habitude contre les éleveurs dont le bétail piétine leurs champs. Elles ont initialement été mobilisées par François Bozizé et ses proches, notamment des militaires de sa garde présidentielle, pour protéger la région de Bossangoa dont ils sont tous originaires, contre les exactions de la Séléka constituée essentiellement de « musulmans 

 

RCA : la Cour constitutionnelle invalide les candidatures aux législatives des groupes armés
RCA : la Cour constitutionnelle invalide les candidatures aux législatives des groupes armés
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RCA : la Cour constitutionnelle invalide les candidatures aux législatives des groupes armés
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RCA : la Cour constitutionnelle invalide les candidatures aux législatives des groupes armés
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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 11:00
Rca-présidentielle 2021 : Pourquoi Faustin Archange Touadera va rempiler

 

Lu pour vous

 

By APP - (Agence de presse panafricaine) 23 novembre 2020 -En suscitant tant d’espoir dès 2015 chez ses compatriotes, il apparaît-il aujourd’hui comme l’homme de la situation face aux multiples défis qui interpellent ce pays béni des dieux.

Les élections que nous appelons de tous nos vœux sont capitales pour nous tous et notre pays” écrit-il dans son programme. Il est né le 21 Avril 1957 à Bangui, Oubangui-Chari. Il est le fils d’une famille de 10 enfants, du quartier populaire de Boy-Rabe de Bangui. Il est professeur de mathématique. Il est nommé 1er Ministre le 22 Janvier 2008 par le Président  François Bozizé Yangouvonda.

Diplômé des universités de Lille et de Yaoundé.

Il démissionne le 12 janvier 2013, remplacé le 17 janvier 2013 par Me Nicolas Tiangaye qui constitue le 3 février 2013, un cabinet d’Union nationale d’une trentaine de membres, toutes obédiences politiques confondues. si cette équipe a le mérite de mener à terme une transition plutôt cahoteuse à son entame, elle aura néanmoins eu le mérite de poser les jalons d’une présidentielle très courue avec pas moins de trente candidats qui ne reçoivent cependant pas l’assentiment des Centrafricains. En effet, le peuple centrafricain méfiant ne donne la majorité à aucun des deux candidats arrivés en tête au premier tour. Il les oblige ainsi à travailler ensemble pour le bien de la République Centrafricaine.

Un engagement politique fort

Les défis qu’il veut relever ensemble avec les Centrafricains sont : “La corruption qui est érigée en mode de gestion, la Sécurité et la Paix mises à rude épreuve sans oublier la Santé, l’Education et l’Emploi des jeunes. Ensemble, nous devons apporter des réponses appropriées”. aussi peut-on comprendre que son mandat qui vient à échéance présente un bilan somme toute positif à bien d’égards de l’avis même des observateurs avertis de la scène sociopolitique centrafricaine, ne serait-ce qu’à en juger par la flopée de partenariats qu’il réussit avec en pôle-position la restauration de la souveraineté de ce pays mise à mal par des mutineries itératives assorties de guerres fratricides serviles. Mieux, il œuvre à sa manière pour le mieux-être et le mieux-vivre de ses compatriotes qu’il remobilise autour de trois axes majeurs : 1 Lutter contre les souffrances et les atrocités. 2 Mettre en valeur les ressources Humaines, Agro-pastorales, Minières et autres. 3) bâtir une société basée sur la Justice, l’Unité, la Confiance, la Laïcité, la Solidarité, la Souveraineté. En somme, des préceptes qui se sont rapidement traduits par la résilience socioéconomique de ce pays, ne serait-ce qu’à en juger par le volume de ses échanges extérieurs durant la période 2015-2020.

Pour Faustin Archange Touadera, la mauvaise gouvernance conduit à des exactions de tout genre, pire le tissu social a été déstabilisé transformant de nombreux citoyens en réfugiés. “Nous devons  bâtir une Rca que les centrafricains aiment et pour y parvenir ils doivent suivre : le respect de l’éthique et des lois et règles, l’intégrité, la responsabilité, l’intérêt général…”. Il fait sienne cette maxime de Barthélémy Boganda: “Si je laisse tomber ce pays, vous mes pères, vous mes mères, vous direz que je suis un vaut rien”. Le moment est venu pour les Centrafricains de se ressaisir du programme de candidature de Faustin  Archange Touadera, pour le reconduire à son poste, tant il est vrai qu’il est pour l’heure celui à même de garantir la paix et la sécurité dans ce pays tout en l’amenant à davantage de résilience au plan socioéconomique.

 

Kelle Dadou pour (App)

 

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 10:59
La CEEAC appelle à la fin des "crimes" en RCA
La CEEAC appelle à la fin des "crimes" en RCA

 

 

LIBREVILLE (GABON) — 27 novembre 2020 AFP Les onze pays de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), réunis vendredi en sommet au Gabon, ont appelé à la fin "des crimes" qui menacent la Centrafrique, à un mois d'élections présidentielle et législatives.

Le premier tour le 27 décembre se déroulera dans un pays encore occupé aux deux tiers par des groupes armés rebelles, même si la guerre civile, qui dure depuis sept ans, a considérablement baissé d'intensité ces dernières années.

"Les crimes commis menacent l'unité de la République centrafricaine et son existence", a déclaré Pacôme Moubelet Boubeya, le chef de la diplomatie gabonaise, devant six des 11 chefs d'Etat de la CEEAC pour son sommet annuel à l'invitation du président gabonais Ali Bongo Ondimba.

Puis, s'adressant au nom de la CEEAC aux "leaders centrafricains" --politiques mais aussi chefs de groupes armés qu'il a invités à transformer leurs milices en partis--, il les a exhortés "à saisir l'opportunité historique des élections pour poser les bases de la réconciliation et de la reconstruction" de ce pays parmi les plus pauvres du monde.

La Centrafrique est ravagée par la guerre depuis qu'une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le président François Bozizé en 2013. Des violences meurtrières ont ensuite opposé milices Séléka et anti-balaka, celles-là majoritairement chrétiennes et animistes.

Les combats entre groupes armés, issus ou non de ces deux mouvances, ont baissé d'intensité depuis 2015, mais les milices continuent de perpétrer des crimes contre les civils malgré un accord de paix signé en 2019 et la présence de Casques bleus de l'ONU.

Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, candidat à un deuxième mandat, fait face à 21 rivaux déclarés, dont M. Bozizé, mais dont les candidatures doivent encore être validées. M. Touadéra était présent à Libreville aux côtés de ses pairs gabonais, tchadien, congolais, burundais et angolais, les cinq autres pays étant représentés par des délégations.

La CEEAC, fondée en 1983, comprend 11 États membres: Gabon, Centrafrique, République démocratique du Congo, Congo, Angola, Rwanda, Guinée Équatoriale, Sao-Tomé-et-Principe, Tchad, Cameroun et Burundi. Elle a pour but notamment d'aboutir à la création d'un marché commun mais en est encore loin.

Outre la Centrafrique, l'un des sujets pressants à l'ordre du jour était la nécessaire augmentation des contributions des Etats à la CEEAC.

"Qu'il s'agisse de nos conclusions sur la République centrafricaine" ou "des moyens financiers dont la Commission (de la CEEAC) a besoin", "nous avons, comme toujours, réussi à transcender nos particularismes, afin de concrétiser notre ambition d'intégration régionale", a déclaré à la tribune Ali Bongo Ondimba.

Le chef de l'Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso, a pris vendredi la présidence tournante de la CEEAC.

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 10:56
Procès Rhombot/Ngaïossona: à Bangui, la CPI recueille les témoignages de victimes

 

 

https://www.rfi.fr/   Avec notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset

Les premières audiences du procès des chefs anti-balaka Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom Rhombot sont prévues à La Haye le 9 février prochain. En Centrafrique, la Cour pénale internationale continue à recevoir les victimes de ces deux responsables présumés et enregistre soigneusement leurs témoignages.

Aujourd’hui, Amina, membre de la société civile, et relai entre les communautés et la CPI, reçoit des victimes pour l’enregistrement de leur dossier.

« C’est à nous de voir si la victime correspond aux critères. Si c’est oui, on va cocher la date. On va mettre la localité et qui est responsable aux yeux de la victime. Il y en a beaucoup, on a commencé ce travail-là, il y a de cela un an déjà. Parfois c’est pas facile, parfois les victimes ne veulent pas entrer dans les procédures. Moi aussi j’ai été victime c’est pourquoi je me suis décidée à venir aider les victimes parce que j’ai subi les mêmes choses. »

Ce monsieur vient d’enregistrer son témoignage. Il est rentré en Centrafrique il y a seulement quelques mois après avoir été réfugié pendant six années dans un pays voisin. Il a perdu plusieurs membres de sa famille, sa maison et ses biens durant le conflit.

« J’ai décidé de venir devant la Cour pénale internationale pour que les auteurs de ce qui m’est arrivé puissent répondre devant la justice d’abord et après qu’ils trouvent une solution à ma situation parce que je continue à souffrir. J’ai déjà subi beaucoup de choses dans ma chaire, dans ma famille. Le plus dur est déjà passé et donc, maintenant, je tiens à poursuivre l’action pour qu’au moins il y ait justice, cela ne me fait pas peur. »

Plus d’un millier de victimes ont déjà été enregistrées dans cette affaire. Les victimes auront la possibilité de participer au procès via leurs représentants légaux à La Haye.

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 10:50
Centrafrique, la disparition de l’Etat de droit
Centrafrique, la disparition de l’Etat de droit

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ By Aza Boukhris 22 novembre 2020

 

Les dernières initiatives de plusieurs ministres montrent que l’État de droit a vécu en Centrafrique et que l’État de nature l’a remplacé. Il n’ y a quasiment plus de limites aux opérations de captation privative de ce qui était du ressort de la puissance publique. L’intérêt général a disparu au profit de l’enrichissement personnel.

En Centrafrique tout se vend et s’achète. Il n’ y a plus aucune limite dans la vente à l’ encan des permis d’exploitation des sites miniers, des marchés de fournitures, des marchés d’infrastructures, des concessions que l’on n’ose plus appeler de services publics, des prétendus partenariats public-privé (PPP).

Les situations les plus extravagantes ne surprennent plus. Comme par exemples, la présence de groupes rebelles, qui tyrannisent la population, dans le gouvernement ou la candidature du député Jean-Michel Mandaba à la présidentielle, alors même qu’il a avoué avoir touché un pot-de-vin de 40 millions de franc cfa d’une société chinoise pour l’exploitation illégale d’un site minier. Nombre de malfrats seront élus députés dans la prochaine Assemblée nationale.

Tout est bon pour faire du cash. On peut évoquer le choix, hors procédure réglementaire, de la société libanaise Al Madina pour la confection des documents officiels dont les cartes d’identité dites sécurisées, avec un coût majoré pour le citoyen, totalement illégal par rapport au prix fixé dans la loi de finances. Une fois payé ce surcoût, le citoyen devra se contenter d’un simple récépissé. La carte d’identité attendra. On devine les conséquences pour identifier les futurs électeurs des scrutins du 27 décembre 2020. L’exemple de l’aéroport Bangui Mpoko est aussi symptomatique de la duplicité, depuis une décennie, des autorités centrafricaines, avec une certaine complaisance des bailleurs internationaux.

L’ aéroport de Bangui, tirelire du régime 

L’aéroport de Bangui Mpoko est l’un des plus vétustes et les moins sécurisés d’ Afrique. La mise aux normes internationales de l’ OACI fait l’objet de missions d’experts et de  réunions ad hoc, quasiment chaque année. Suite à cela, les projets de sécurisation et de la rénovation de la piste d’atterrissage, de la modernisation de l’aérogare et de la mise aux normes des installations de navigation aérienne se succèdent avec les financements de dizaines de milliards de Fcfa de l’ Asecna, de l’ Agence française de développement, du Fonds saoudien, de la Bad, de la Bdeac et de la Banque mondiale. Depuis dix ans, deux ministres des Transports et de l’ Aviation civile se relaient pour obtenir les financements et pour maintenir le statu quo, sans le moindre avancement des travaux. Il s’ agit de Théodore Jousso et de Djoubaye Abazene, très proches du président Touadera, depuis le temps où il était premier ministre.

Théodore Jousso, également très introduit à l’Asecna a été durant de nombreuses années le responsable technique et financier de ce  » serpent de mer ». Les scandales ont été régulièrement dénoncés sans inquiéter pour autant les bailleurs. En revanche, ces scandales lui ont porté  préjudice dans sa candidature à la tête de l’ASECNA. L’ impunité ne dépasse pas les frontières de la Centrafrique. Quant à Djoubaye Abazene, l’actuel ministre, parent de l’ ex président Michel Djotodia, il ne peut rien lui arriver car il est la caution Goula au régime de Bangui.

Le projet de concession au turc Damnus

C’ est à quelques semaines des scrutins du 27 décembre 2020, qu’est survenu l’affaire du projet de concession au conglomérat turc Damnus de l’ aéroport de Bangui. Cette urgence interpelle. On rappellera aussi, le camouflet subi par Théodore Jousso dans sa candidature pour la présidence de l’ Asecna. Cette institution intergouvernementale qui gère et exploite les aéroports de dix-huit États francophones n’a désormais plus aucun intérêt pour le gouvernement centrafricain. Le licenciement des 250 agents de l’Asecna ne serait que broutilles. L’abandon de la surveillance des aéroports secondaires par l’Asecna est devenu sans intérêt, étant donné la perte de contrôle des trois-quarts du pays et la gestion par la Minusca.

Alors que la campagne électorale aurait dû conforter le secret de ce projet de  concession, le syndicat des agents de l’Asecna, grandement menacés, a décidé de porter l’ affaire sur la place publique et mis ainsi fin à la totale discrétion de ce contrat léonin, qui aurait été engagé avec l’entreprise Damnus.

Les concessions de PPP existent dans la de nombreux États membres de l’ Asecna. Jamais, ils ne se font hors du cadre Asecna, en dehors des procédures obligatoires habituelles et avec des avantages aussi exorbitants au bénéfice du concessionnaire. Notre excellent confrère Africa Intelligence donne des détails de cette concession qui s’apparente à un abandon de souveraineté. Un document aurait été signé le 23 octobre 2020.
Le Groupe Damnus aura deux années pour faire les travaux de sécurisation, de modernisation et de maintenance de la gestion et de l’ exploitation de l’aéroport. L’investissement, estimé à 30 millions d’euros, sera largement amorti par les concessions financières faites par le gouvernement. On évoque 70 % des revenus des frais des services au passager, avec un maximum de 75 000 passagers annuels, ouvrant droit à compensation en cas d’un nombre inférieur et de manque à gagner,  et 100 % des revenus des frais de manutention, de fret et de stationnement. La concession aura une durée de vie de 30 ans.

L’État centrafricain se privera des recettes qu’aurait pu lui obtenir une gestion nationale, avec le concours de l’agence nationale de l’aviation civile (ANAC) et la société de développement des infrastructures aéroportuaires de Centrafrique ( SODIAC). Ces deux structures parapubliques avaient bénéficié d’une convention de coopération avec la France, le 19 janvier 2019, pour la formation et les appuis techniques. On rappellera également que le président Touadera avait inauguré en grandes pompes, le 4 novembre 2019, un immeuble flambant neuf, surdimensionné sur 4500 m2, pour permettre à l’ANAC et à la SODIAC d’être opérationnel en matière de sécurité et d’exploitation nationale. Manifestement, les priorités sont aujourd’hui toutes autres….

Cette disparition de l’ État de droit a de quoi inquiéter pour la transparence, la crédibilité et le respect du code électoral pour les scrutins du 27 décembre 2020. L’ ONU, l’ Union africaine, l’ Union européenne, les représentants de ces organisations à Bangui assurent que ces scrutins seront un pas important vers la paix et la réconciliation nationale. Donnons rendez-vous après ces élections. 

 

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Centrafrique-Presse.com
22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 00:55
Présidentielle en Centrafrique : peu d’attentes de la population
Présidentielle en Centrafrique : peu d’attentes de la population

 

Lu pour vous

 

https://www.mediacongo.net/ 21.11.2020

 

Ils sont 22 candidats à se lancer dans la course à la présidentielle en Centrafrique. Le scrutin se tiendra le 27 décembre, en même temps que les élections législatives. Mais sur place le climat est tendu, tant au niveau politique que sécuritaire. Épuisée par des années de violences et de clientélisme, la population espère juste que la situation n'empirera pas. Analyse.

Le scrutin de décembre se déroulera dans un pays contrôlé aux deux tiers par des groupes armés ; un pays qui reste ravagé par la guerre depuis qu'une coalition de rebelles à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime de François Bozizé en 2013. La Centrafrique a connu de terribles violences communautaires entre les forces de la Séléka et des milices "anti-balaka", majoritairement chrétiennes et animistes.

Sur place, quelques semaines avant les élections, la population a finalement peu d’attentes. Elle «espère au moins que le scrutin ne donne pas lieu à des violences et à situation pire que celle actuelle», explique Hans de Marie, spécialiste de la Centrafrique pour International Crisis Group. 

Parmi les candidats déclarés figurent notamment le chef de l'État sortant, Faustin Archange Touadéra élu en 2016 et qui brigue un second mandat, ainsi que son principal opposant, l'ancien président François Bozizé. 

Sous le coup de sanctions de l'ONU pour son rôle présumé dans la crise de 2013-2014, François Bozizé est rentré à Bangui en catimini, après sept années d'exil, en décembre 2019, où il avait fait sa première apparition publique. Son entourage entretient le flou sur sa date exacte d'arrivée dans le pays, or le code électoral exige que chaque candidat justifie une année de résidence complète dans le pays au moment du dépôt de leur candidature.

D'autres ténors de la vie politique centrafricaine, comme Anicet-Georges Dologuélé, Martin Ziguélé, Karim Meckassoua, Nicolas Tiangaye, et Catherine Samba Panza, présidente de transition entre 2014 et 2016, ont également déposé leur dossier de candidature. 

Quel est le climat à l'aune de cette élection présidentielle ? Quelles sont les attentes de la population et comment est perçue la candidature de François Bozizé ?

Le Décryptage de Hans de Marie, spécialiste de la Centrafrique pour International Crisis Group

Vatican News / MCP, via mediacongo.net

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