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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 00:31

 

 

 

 

08/11/2013

 

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme avertit que la violence pourrait devenir hors de contrôle

 

Le 26 octobre, des milices d’auto-défense, aussi connues sous le nom d’anti-Balaka, ont attaqué et occupé Bouar, une ville située dans l’ouest du pays, le long de la route menant au Cameroun voisin. Cette attaque a conduit à des affrontements avec les forces des ex-Séléka qui ont fait au moins 20 morts parmi les civils. Un enseignant a été tué par les forces des ex-Séléka, qui ont roulé à plusieurs reprises avec un véhicule sur son corps en raison de son soutien supposé aux milices anti-Balaka. Au moins 10 000 personnes ont été déplacées par les combats dans la ville de Bouar et ses environs. «Je suis profondément choquée par les meurtres et violations des droits de l’homme qui sont commis en République centrafricaine», a déclaré Navi Pillay. «Les derniers affrontements entre les forces des ex-Séléka et divers groupes d’auto-défense sont extrêmement préoccupants. Ces incidents violents ont exacerbé les tensions entre les communautés et engendré des divisions sur des bases religieuses ou sectaires. Ils pourraient conduire à une plus grande déstabilisation du pays.»

 

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a donc lancé ce vendredi 8 novembre, une mise en garde contre un cycle d’attaques et de représailles violentes qui risque d’entraîner la République centrafricaine dans un nouveau conflit. «Les diverses communautés ethniques et religieuses de ce pays vivent ensemble depuis des décennies. Cette escalade de violence et de haine doit être stoppée avant qu’elle ne devienne hors de contrôle», a ajouté la Haut-Commissaire. Elle a aussi déclaré que les rapports récents faisant état d’un massacre, principalement de femmes et d’enfants, dans un village près de Bouar le 26 octobre reflétaient le niveau de violence qui prévaut actuellement en République centrafricaine et le manque absolu de considération pour la vie humaine dont font preuve les combattants, dans ce cas particulier des individus soupçonnés d’appartenir aux forces des ex-Séléka. «J’exhorte les autorités à lancer immédiatement une enquête transparente et indépendante pour vérifier ces informations révoltantes», a-t-elle déclaré.


Des combats et violations des droits de l’homme ont aussi lieu dans d’autres parties du pays. A Bossangoa, une ville également située dans l’ouest du pays, les affrontements entre les deux groupes ont fait un nombre indéterminé de victimes depuis le mois de septembre 2013 et causé des déplacements de population à grande échelle. Une équipe onusienne des droits de l’homme s’est récemment rendue à Bossangoa, où elle a reçu des informations faisant état de violations généralisées des droits de l’homme perpétrées par les deux groupes, y compris des exécutions sommaires, des violences sexuelles ainsi que des cas d’arrestations et de détentions arbitraires. Des centaines de civils, dont deux travailleurs humanitaires appartenant à l’ONG Aide à la Coopération Technique et au Développement (ACTED) auraient perdu la vie au cours des deux premières semaines de septembre.

Suite aux combats, la plupart des Chrétiens ont pris refuge auprès de la mission catholique de Bossangoa, qui s’est transformée en un camp abritant au moins 30 000 personnes déplacées. Les civils, en particulier les hommes, craignent de quitter la mission, par peur d’être détenus, battus ou tués par les forces des ex-Séléka, s’ils sont suspectés d’appartenir aux milices anti-Balaka. Des civils musulmans ont aussi été déplacés. Un grand nombre d’entre eux s’est réfugié dans les locaux de la sous-préfecture et de l’école « Liberté ».


La Haut-Commissaire a aussi fait part de sa préoccupation suite à des rapports faisant état d’arrestations et de détentions illégales et de cas de tortures dans des centres de détention secrets à Bangui, la capitale centrafricaine. Selon des informations collectées par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, des forces ex-Séléka travaillant pour le CEDAD (Comité extraordinaire pour la défense des acquis démocratiques), un comité mis en place suite au dernier remaniement ministériel, pourraient être responsables de ces arrestations illégales et de ces abus des droits de l’homme. Le bâtiment du CEDAD semble être utilisé comme un centre privé de détention illégale où la torture serait largement utilisée. Le CEDAD ne dispose pas d’un mandat légal l’autorisant à détenir des personnes ou à enquêter sur des délits. «Je demande aux autorités d’examiner ces allégations sans le moindre délai et, si elle sont confirmées, de prendre des mesures urgentes pour s’assurer que ces arrestations et détentions illégales ainsi que le recours à la torture cessent immédiatement», a déclaré Navi Pillay. «Il faut restaurer l’état de droit en République centrafricaine de toute urgence», a ajouté la Haut-Commissaire. «Si aucune action immédiate n’est entreprise, tant par les autorités que par la communauté internationale, il existe un risque réel de voir la situation dégénérer rapidement et inexorablement en un conflit ouvert. Un tel conflit aurait des répercussions terribles sur la population centrafricaine et pourrait avoir un effet sur toute la région.»

Centrafrique - Droits de l'homme : Navi Pillay dénonce le cycle d’attaques et de représailles
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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 00:16

 

 

 

 

Par Source: Binuca - 08/11/2013

 

M. Jeffrey Feltman a transmis un appel fort du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, à agir pour résoudre la situation « terrible » qui frappe le pays et sa population

 

Dans son message, prononcé par M. Feltman devant le Groupe international de contact sur la République centrafricaine, le Secrétaire général a appelé à «des actions concrètes pour garantir que cette crise soit traitée sous tous ses aspects, à savoir ses dimensions sécuritaire, politique, des droits de l'homme et humanitaire». La réunion, à Bangui, du Groupe international de contact sur la République centrafricaine s'est centrée sur les progrès réalisés pour permettre un retour à l'ordre constitutionnel en Centrafrique et sur les mesures visant à établir la paix et la sécurité dans le pays. Le Groupe international de contact est le cadre d’accompagnement politique de la communauté internationale au processus de transition en République centrafricaine. Il se compose de représentants de gouvernements, d'organisations régionales et internationales, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement et a été établi après le renversement du gouvernement en mars. 

 

«Notre objectif commun doit être d'éviter aux Centrafricains des souffrances supplémentaires et un accroissement de l'insécurité. Il est possible de travailler ensemble pour inverser cette dynamique négative en République centrafricaine et mener le pays sur la voie de la paix et de la stabilité. Le temps presse. Nous ne pouvons pas décevoir le peuple centrafricain en ce moment critique», a ajouté le Secrétaire général dans son message. 


En marge de la conférence, le Secrétaire général adjoint pour les affaires politiques s'est entretenu avec les autorités de transition, y compris le chef de l'État de la transition et le Premier ministre. Durant ces réunions, M. Feltman a exprimé les préoccupations des Nations Unies et leur engagement à soutenir le peuple et les autorités de la transition à surmonter la crise et à stabiliser le pays. Il a souligné les inquiétudes du Secrétaire général concernant la détérioration de la situation sécuritaire, des droits de l’homme et humanitaire dans le pays, ainsi que la responsabilité des autorités de la transition de mettre fin aux abus et d'assurer la sécurité de la population. Sur le plan politique, le Secrétaire général adjoint a noté les progrès réalisés pour établir des institutions clés de la transition, tout en soulignant la nécessité de respecter pleinement la charte de la transition, y compris les mesures nécessaires pour tenir des élections dans les dix-huit mois suivant l’investiture du Chef d’Etat de la transition en août 2013. 


M. Feltman a également rencontré le Commissaire de l'Union africaine pour la paix et la sécurité, le Secrétaire général de la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), le Médiateur de la CEEAC pour la crise en République centrafricaine et la direction et le personnel du Bureau Intégré de l'Organisation des Nations Unies en Centrafrique, le BINUCA.

RCA - GIC : Appel urgent de l’ONU à l'action
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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 00:01

 

 

 

 


PARIS - AFP / 08 novembre 2013 20h11 - Les Etats-Unis et Israël ont automatiquement perdu vendredi leur droit de vote à l'Unesco, deux ans après avoir cessé leur contribution financière en réponse à l'admission de la Palestine au sein de l'organisation, a déclaré une source de cette agence onusienne à l'AFP.


La liste de pays qui n'auront plus le droit de voter sera probablement annoncée demain (samedi) en séance plénière, a précisé sous couvert d'anonymat la même source de l'Unesco, dont le siège se trouve à Paris.


Sur la liste des pays qui perdront le droit de vote il y aura les Etats-Unis et Israël. Ni l'un ni l'autre n'ont présenté la documentation nécessaire ce matin pour éviter de perdre le droit de vote, a-t-elle ajouté, évoquant l'absence d'engagement des Etats-Unis et d'Israël à reprendre leurs contributions financières.

 
Ces deux pays ont cessé de payer après l'admission le 31 octobre 2011 de la Palestine en tant que 195e membre de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.

 
Les Etats-Unis ont dit vendredi regretter la perte de leur droit de vote à l'Unesco, tout en réaffirmant leur volonté de rester impliqués au sein de l'Unesco, dans un communiqué du département d'Etat.


L'administration (américaine) poursuit ses efforts visant à rétablir sa contribution à l'Unesco, a déclaré devant la Conférence générale à Paris l'ambassadeur américain auprès de l'agence onusienne David Killion.


Washington va continuer à défendre les idéaux fondateurs de cette organisation, qui supposent de résister aux attaques unilatérales contre Israël, a-t-il ajouté.


De son côté, Israël a relativisé la perte de son vote.


Il n'y a pas de surprise : il s'agit d'une procédure automatique, pas d'une punition, a dit un responsable israélien sous couvert de l'anonymat. 


Quand nous avons décidé il y a deux ans de ne plus régler notre contribution à l'Unesco après l'adhésion de +l'Etat de Palestine+ à cette organisation, nous savions à quoi nous attendre. Le vrai problème n'est pas que nous ayons perdu notre droit de vote, c'est que les Palestiniens font tout pour transformer l'Unesco en organisation anti-israélienne, a-t-il ajouté.


Les Palestiniens avaient revendiqué en juin 2012 une victoire historique en obtenant l'inscription par l'Unesco de la basilique de la Nativité de Bethléem, en Cisjordanie, au Patrimoine mondial. 


Pour le ministère palestinien des Affaires étrangères, c'était la première fois que la Palestine exerçait son droit souverain en tant que nation.


Le retrait des Etats-Unis a provoqué une grande crise financière au sein de l'organisation, qui a dû gérer une amputation de 22% de son budget, passé de 653 à 507 millions de dollars.


Pour tenir ce budget, quelque 300 personnes risquent de perdre leur emploi. En 2012, l'agence onusienne employait 1.200 personnes à son siège installé à Paris et 900 dans le reste du monde.


Malgré ces difficultés, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, de nationalité bulgare, qui avait réussi à lever 75 millions de dollars pour faire face à la crise, a été réélue début octobre.


Le président américain Barack Obama en avait voulu à son homologue français de l'époque, Nicolas Sarkozy, dont le pays avait voté en faveur de l'admission de la Palestine à l'Unesco. La Maison blanche était hostile à l'adhésion des Palestiniens avant un accord avec Israël.


Washington avait déjà été absent de l'organisation entre 1984 et 2003. 


Dénonçant une dérive tiers-mondiste et des problèmes de gestion, les Etats-Unis avaient quitté l'Unesco sous la présidence de Ronald Reagan pour la réintégrer sous George W. Bush, expliquant avoir obtenu satisfaction à la suite de réformes internes.



(©) 

Les Etats-Unis et Israël perdent leur droit de vote à l'Unesco
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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 23:20

 

 

 

 


BANGUI - AFP / 08 novembre 2013 20h11 - Plus d'un million de Centrafricains, soit 20% de la population du pays, sont menacés de disette dans les mois à venir du fait de mauvaises récoltes et des violences depuis le début 2013, a averti vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM).


De nombreux agriculteurs ont fui leurs fermes, laissant leurs cultures en friche. La majorité des ménages a déclaré avoir été victime de vol de bétail. Certaines familles ont vendu leur bétail et leurs semences pour survivre, tandis que d'autres ont vendu leurs troupeaux par crainte des pillages ou par peur d'avoir à fuir, indique un communiqué du PAM basé sur une récente enquête sur la sécurité alimentaire en Centrafrique.


Cette enquête montre que 1,1 million de personnes ne sont pas en mesure de satisfaire leurs besoins alimentaires journaliers ou ont besoin d'une aide alimentaire pour survivre, ajoute le texte, en soulignant qu'il n'y aura pas assez de nourriture dans le pays pour couvrir les besoins des populations entre janvier et février 2014.


Jeudi, le Premier ministre centrafricain de transition, Nicolas Tiangaye, avait déclaré avoir besoin de 670 millions d'euros de financements extérieurs dans les 18 prochains mois pour redresser le pays, livré à une profonde crise humanitaire et sécuritaire.


La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par la coalition rebelle Séléka, aujourd'hui officiellement dissoute par son chef, Michel Djotodia, investi comme président de transition le 18 août. Des combattants de l'ex-Séléka multiplient les exactions contre une population épuisée par des années de troubles, rébellions et coups d'Etat.


Des groupes d'autodéfense ont pris les armes contre eux, entraînant des violences qui prennent un caractère intercommunautaire et ont déplacé des dizaines de milliers de civils, essentiellement dans le nord-ouest du pays.


Vendredi, le groupe international de contact sur la Centrafrique - coprésidé par le Congo et l'Union africaine (UA) et qui regroupe une quarantaine de pays et organisations - a débuté une réunion à Bangui pour examiner les moyens de ramener la paix et la sécurité dans le pays.


Pour l'UA, la tâche est immense. De toute évidence la RCA traverse la période la plus délicate de son histoire post-indépendance. La situation est caractérisée par une insécurité persistante, des violations des droits de l'Homme, des affrontements intercommunautaires aux relents quelquefois confessionnels, une crise humanitaire aiguë, a résumé le représentant de l'organisation, Jean-Claude Ndiyo, à l'ouverture des débats.


Dans ce contexte, l'adoption rapide d'une résolution du conseil de sécurité de l'ONU sur les modalités de soutien à la force internationale que l'UA a créée depuis juillet est très importante, a souligné le président congolais Denis Sassou Nguesso.


La force africaine (Misca) compte actuellement 2.500 soldats sur un total prévu de 3.600 et tente de rétablir la sécurité à Bangui et dans quelques villes de province. Mais son action est limitée jusqu'à présent par des difficultés logistiques et financières.


La réunion du groupe de contact doit se poursuivre jusqu'à dimanche. Créé à l'initiative de M. Sassou Nguesso - médiateur dans la crise centrafricaine - il s'était réuni une première fois le 3 mai à Brazzaville, puis une deuxième le 8 juillet au siège de l'UA à Addis Abeba.



(©) 

Centrafrique : un million d'habitants menacés de disette
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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 08:37

 

 

 

 

(CAP) - Monsieur le Président bonjour. Comment se porte le MLPC  votre parti ?

 

Martin ZIGUELE : Bonjour. Je vous remercie d’avoir bien voulu me donner la parole. Le MLPC  se porte aussi bien qu’un parti politique de masse peut l’être dans un pays qui connait une crise quasi existentielle. Le MLPC continue à fonctionner, à s’étendre géographiquement et sectoriellement, à se restructurer, et à former politiquement ses cadres à travers l’Ecole du Parti créé en 2012, tout en se rajeunissant comme le démontrent les responsabilités confiées à la génération née après la création même du Parti en février 1979. N’eussent été les évènements survenus depuis décembre 2012 dans notre pays, nous aurions parachevé la restructuration du Parti dans tout  le pays et dans nos six fédérations extérieures, puis convoqué même notre IVème Congrès ordinaire.

 

(CAP) - Après les élections générales de Janvier 2011, le MLPC était actif dans l’animation de la vie politique nationale. Mais depuis le changement du 24 mars dernier, on entend ici et là certains reprocher à sa direction d’avoir disparu de la scène. Qu’en dites-vous?

 

Martin ZIGUELE : Affirmer que le MLPC a disparu de la scène est une affirmation gratuite, et je m’explique : depuis le coup d’Etat du 15 mars 2003 que le MLPC fut le seul parti politique à condamner tandis que d’autres nombreux compatriotes l’avaient baptisé de « sursaut patriotique », nous n’avons cessé, jusqu’ à ce jour, malgré mille et une menaces, intimidations et humiliations, de dénoncer toutes les atteintes aux libertés individuelles et collectives, ainsi qu’à la bonne gouvernance, par les moyens dont dispose un parti politique républicain. Nous l’avons fait aux côtés des partis frères aussi bien de l’UFVN que du CFC. Puis après la mascarade électorale de janvier 2013, nous avons activement participé à la création du FARE, et à son animation jusqu’à la survenance des derniers évènements. La légende sur la prétendue silence du MLPC a commencé à germer, puis à s’exprimer ouvertement lorsqu’à Libreville en janvier 2013, avec nos frères du Collectif de l’Opposition démocratique, nous avions demandé le départ de François BOZIZE, comme l’a fait l’ex rébellion Séléka. Nous étions encore à Libreville lorsque les médias publics appelaient à notre lynchage public à notre retour au pays, et les « marcheurs » de l’époque nous promettaient la même fin cruelle que celle réservée au défunt Charles Massi. C’est dans cette ambiance polpotienne que la propagande du pouvoir à l’époque nous a présentés comme des traitres à la nation, des chevaux de Troie de l’apocalypse et des intérêts étrangers, bref la fameuse cinquième colonne des régimes en mal d’épuration politique de toute voix dissonante dans un pays où les allégeances politiques contre nature étaient devenues la règle.

 

Du coup, lorsqu’au retour de Libreville, des marches enfiévrées s’enchainaient contre les Accords de Libreville, et bien sûr sur fond d’invectives contre les « traitres » que nous serions devenus, toutes nos interventions médiatiques pour dénoncer cette manipulation et cette fuite en avant étaient ignorées ou ridiculisées dans des émissions comme « Yé so ala lingbi ti inga » de sinistre mémoire, diffusée à longueur de journée sur les ondes de la Radio Centrafrique que les centrafricains avaient fini de surnommes « Radio Mille Collines »…. Après le changement du 24 mars 2013 , ces graves accusations seront reprises en chœur par les nostalgiques du régime déchu et par des « démocrates » de la 25ème heure, qui après avoir douillettement profité des faveurs de François BOZIZE pendant tout son règne , ont très courageusement attendu dans leurs cocons qu’il parte du pouvoir et que tous les dangers que nous affrontions soient écartés, pour qu’ils se découvrent, comme Saint Paul sur le chemin de Damas, une vocation tardive de donneurs de leçons en matière de défense du peuple centrafricain. C’est vrai qu’un proverbe bien de chez nous dit que « lorsque la bouillie est refroidie, on peut la boire avec ses narines ». Aux côtés de ces deux catégories de personnes qui n’en font en réalité qu’une politiquement, vous avez d’autres compatriotes, ceux-là de bonne foi, qui devant le choc et l’intensité des évènements que nous vivons, estiment ne pas suffisamment entendre nos interventions. En réalités nous avons effectué et continuons d’effectuer de nombreuses sorties médiatiques avant et après le changement, nos compatriotes aimeraient nous entendre pratiquement tous les jours puisque les exactions sont quasi-quotidiennes. Nous le savons, et c’est pourquoi j’abuse même de la disponibilité des médias locaux et étrangers pour cela, qui me le font parfois remarquer, ajoutant qu’elles aimeraient aussi écouter d’autres voix locales.

 

Enfin, je dois dire que le MLPC ne peut rester indifférent, puisque d’une part, nous sommes un parti de masses, présent dans tous les coins et recoins de la RCA, et donc nos propres militants n’ont pas été épargnés vu l’envergure de cette crise, d’autre part nous n’avons aucune raison de nous taire puisque notre choix de la défense du peuple centrafricain remonte à la lutte contre l’Empire en 1979, et que nous nous sommes régulièrement battus aux côtés du peuple centrafricain, comme en témoignent nos nombreux martyrs tout au long de notre difficile histoire jusqu’à ce jour.

 

(CAP) - Cela fait environ sept mois que le général Bozizé a été renversé du pouvoir et seulement trois mois que Michel Djotodia a prêté serment comme chef d’Etat de la Transition. Quels enseignements tirez-vous de ce changement?

 

Martin ZIGUELE : Je disais tantôt, si les Accords de Libreville avaient été respectés, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Ce n’est pas une lapalissade, cela était possible car j’étais témoin de la mobilisation des Chefs d’Etat et de Gouvernement de  la CEEAC et de la Communauté internationale dans son ensemble pour une sortie politique honorable de la crise née des évènements de décembre 2012. Il faut le souligner pour les en remercier. Ce changement est intervenu à un moment  où l’Etat s’était en réalité effondré depuis longtemps et le pays condamné au chaos, dans l’indifférence générale : la promotion de la médiocrité par l’inversion délibérée de la pyramide des compétences dans l’administration civile et militaire au su et au vu de tous, la corruption, le pillage systématique des biens publics, l’exclusion du citoyen et les élections servaient de paravent à un régime kleptocrate et soupçonneux, qui cooptait ses « élus », dans un climat de prédation généralisée. Comme Moîse dans le désert, nous criions en vain, avec nos amis de l’opposition démocratique pour exiger du pouvoir à l’époque d’appliquer rigoureusement le processus du DDR afin de réduire le risque de résurgence des rébellions mal éteintes, en dénonçant le détournement des 8 milliards octroyés  par la CEMAC à cette fin. En réponse le MLPC avait droit à des injures.  Nous avions exigé du pouvoir à l’époque de faire preuve de volonté politique pour conduire la Réforme du Secteur de Sécurité, en réponse on nous traitait  d’aigris. D’où est venu la Séléka ? De nos échecs, de nos renoncements, de notre gourmandise, de notre avidité, de notre irresponsabilité, bref de notre mauvaise gouvernance et aussi de notre manque de courage politique pour dénoncer ensemble en son temps, un régime qui « jouissait » de la rente publique sans construire l’Etat, la république et les conditions d’un bien-être collectif. Nous avons participé, par inaction et par lâcheté à l’affaiblissement de notre pays, et le grand corps malade qu’est notre pays était à la merci de tout vent contraire. Je sais que je suis dur dans mes propos, mais il faut que de temps à autre nous acceptions de nous regarder les yeux dans les yeux, et nous dire certaines vérités. C’est d’un pays virtuel, d’un Etat failli et d’une nation divisée que la Séléka s’emparera.

 

Ce préalable posé, nous savons comme tous nos compatriotes que la situation de notre pays est de plus en plus difficile, et même incertaine sur le quadruple  plan militaire, sécuritaire, humanitaire et économique malgré des avancées institutionnelles non négligeables. L’enseignement principal que nous inspire la situation actuelle est un constant très largement partagé par l’opinion :  tant que la situation militaire et sécuritaire ne reviendra pas à la normale par la montée en puissance de l’ensemble des Forces régulières de défense et de sécurité sur toute l’étendue du territoire national d’abord suite à l’action volontariste de l’Etat centrafricain, complétée par les soutiens extérieurs dans le cadre de la MISCA avec un mandat onusien robuste, la période de consolidation de l’Etat sera non seulement plus longue mais aléatoire. Or, le peuple veut la paix et le pain, très rapidement car il est à bout de patience.

 

(CAP) - Mr le Président, les éléments de l’ex rébellion Séléka continuent de s’illustrer par des violences récurrentes contre les villageois dans l’arrière-pays suite à la riposte de certains compatriotes qui se font appeler « anti balaka ». D’aucuns redoutent et parlent même  de conflit interreligieux. Partagez-vous cet avis?

 

Martin ZIGUELE : Les violences récurrentes des ex-Séléka alimentent des réactions des anti-balaka, et vice-versa, et nous entrons dans un cycle infernal de violence-répression qu’il faut rompre. Dans une situation de violence cyclique, il ne faut pas être surpris que les tenants de l’ordre ancien tentent de caporaliser ou de manipuler ces frustrations dans leur dessein déclaré de mettre fin au pouvoir de transition. Ils ne s’en cachent pas d’ailleurs, et c’est aux services spécialisés de vérifier si c’est de l’intox ou la réalité.  Par contre s’agissant des crispations interreligieuses, nous devons savoir qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Nous devons tous unir nos efforts pour arrêter la mauvaise graine qui commence à germer dans un terreau fertilisé par cette violence récurrente. En tant que parti social-démocrate, membre de l’Internationale Socialiste, le MLPC est particulièrement interpellé par la problématique de la construction d’une citoyenneté centrafricaine pleine et entière autour des valeurs d’une république laïque, unie et indivisible,  sans considération de l’origine régionale, ethnique, raciale  ou religieuse de ses filles et  ses fils, égaux en droits et en devoirs.  Nous devons être des citoyens responsables et conscients, partageant ces valeurs républicaines et en œuvrant pour la promotion du bien-être collectif, et non un agrégat d’ethnies et de tribus, prêts à en découdre pour des considérations funestes.

 

(CAP) - Quel est votre sentiment par rapport à la propension aux pillages de certains compatriotes à vouloir profiter de toutes les situations de troubles socio-politiques ?  

 

Martin ZIGUELE : Un adage centrafricain dit « ta langue a l’habitude de sortir là ou tes dents sont cassées ». La mauvaise propension de nos compatriotes à se livrer aux pillages à l’occasion des crises socio-politiques a pris naissance lors de l’opération Barracuda pour le renversement de Bokassa en septembre 1979. Le Président David Dacko, paix à son âme, et dont les centrafricains se souviennent de sa légendaire générosité de cœur, avait demandé aux forces de l’ordre de ne pas s’attaquer aux pilleurs au motif que les  centrafricains avaient beaucoup souffert. Cette mansuétude fut baptisée « Grâce na Dacko ». Près de trente-cinq ans après elle est devenue une réaction pavlovienne que seules l’élévation du niveau de vie, l’éducation civique et enfin la justice peuvent éradiquer.

 

(CAP) - Lors du dernier sommet des chefs d’Etat de la CEEAC de N’Ndjamena, il a été question que cette institution puisse organiser un dialogue politique inclusif avant la tenue des élections de la fin de la transition en cours.  Pensez-vous qu’un énième dialogue inclusif tel que souhaité par la CEEAC soit bien utile et corresponde vraiment aux aspirations des Centrafricains ?

 

Martin ZIGUELE : La réaction des centrafricains à l’annonce de ce dialogue proposé par le dernier sommet de la CEEAC à Ndjamena est effectivement mitigée, au motif que les fora précédents n’ont pas empêché la survenance de crises. Nous comprenons l’exaspération de nos compatriotes, et nous comprenons plus encore que pour l’opinion centrafricaine tous les efforts doivent être prioritairement concentrés à l’imposition de la paix. Cette attitude est légitime mais nous pensons que pour consolider cette paix que nous appelons de tous nos vœux,  un dialogue politique inclusif de réconciliation est utile, et même  vu la crise profonde de valeurs à laquelle notre pays est confronté. La nation est déchirée, le peuple est en désarroi profond, et nous devons nous fonder sur les évènements douloureux que nous vivons, comme d’une opportunité,  pour jeter les bases de la refondation de la nation centrafricaine, autour de valeurs de probité, de justice et de travail, dans la paix et l’unité. Nous devons nous parler pour nous réconcilier, pour approfondir le consensus autour de la transition et au-delà, pour penser nos plaies aujourd’hui béantes, et pour jeter les bases d’un consensus national fort. Nous en avons besoin et en tout cas je préfère de loin un dialogue de plus qu’une guerre de plus.

 

(CAP) - Beaucoup osent affirmer que les Accords de Libreville seraient caducs. Etes-vous de cet avis s’agissant de la transition actuellement en cours?

 

Martin ZIGUELE : Après les évènements de mars dernier, la question a été posée de savoir si les Accords de Libreville devenaient caducs ou pas. La réponse a été donnée par les Sommets de  Ndjamena 1, 2 et 3 qui ont considéré que ces Accords devaient rester  la base politique de la Transition en cours. Par conséquent la Charte Constitutionnelle de la Transition qui nous sert de « constitution provisoire » aujourd’hui est fondée sur l’esprit, à défaut de la lettre, de ces Accords. Bien sûr, nous savons que certains compatriotes dissertent régulièrement sur la « caducité » de ces Accords, mais nous pensons que c’est dans l’essence même de la démocratie de débattre, et cet exercice intellectuel est légitime.

 

(CAP) - La plupart des villes centrafricaines vivent dans l’insécurité totale sauf à Bangui où la situation s’est notablement améliorée. Est-ce-que l’arrivée des forces de la MISCA dont le nombre de soldats devrait avoisiner 3500 hommes pourrait vraiment arranger les choses afin de permettre le bon déroulement des prochains scrutins de la fin de la Transition?

 

Martin ZIGUELE : La sécurité s’est effectivement améliorée à Bangui, en comparaison du calvaire que vivent nos compatriotes de l’intérieur du pays. L’insécurité se double d’un isolement amplifié par le fait que depuis le mois de mars 2013, la Radio Centrafrique n’émet pas au-delà du périmètre urbain de Bangui, parce que les antennes et les installations du centre émetteur ont été pillées ou endommagées. La population de l’intérieur du pays n’est donc pas informée, et cet isolement n’est  que très partiellement brisé par les radios associatifs. La population centrafricaine attend avec impatience le dépliement de la totalité des effectifs de la MISCA car elle  a bien compris que son salut est à ce prix, surtout à l’intérieur du pays. Non seulement le bon déroulement des scrutins à venir, mais aussi le retour à une vie normale sont  à ce prix.

 

(CAP) - Vous avez été Premier ministre. Compte tenu de votre expérience de la fonction, dites-nous si le Centrafrique est-il un pays facilement gouvernable ?

 

Je pense que chaque pays a ses problèmes et qu’a priori il n’y a pas de pays facile à gouverner. Cependant, pour la RCA, nos difficultés sont décuplées par une histoire difficile qui a toujours empêché une vision à long terme de nos problèmes et de leurs solutions. Dès que vous êtes désigné Premier Ministre, vous êtes en face d’une balance structurellement déséquilibrée : d’un côté de la balance une pile de problèmes urgents à résoudre matériellement dans l’urgence, et de l’autre un Trésor public asséché. Comme Premier Ministre, vous vous investissez dans la mobilisation des ressources, en vous battant contre des décennies de mauvaises pratiques, donc en vous constituant des bataillons d’ennemis, pour financer le fonctionnement de l’Etat avec des résultats plus qu’erratiques, et avec la pression sociale constante des salariés du secteur public, retraités et boursiers. Seul pays non pétrolier de la CEMAC, la RCA a un taux de pression fiscale d’environ 10 % de la richesse nationale alors que la moyenne CEMAC est supérieure à 20% hors pétrole. Nous réalisons la moitié des performances budgétaires en recettes des pays de la CEMAC, et cela fait que gérer notre  pays ressemble à une course derrière un objectif qui se déplace sans cesse. Il nous faut une véritable révolution en matière de gouvernance pour survivre en tant que pays, et les évènements actuels ne font que complexifier notre situation. J’étais particulièrement dur avec le régime précédent parce que depuis notre indépendance, c’est le seul qui a massivement été financièrement soutenu par la communauté internationale. Plus de 625 milliards de francs CFA ont été déversés à ce régime entre le 15 mars 20003 et le 24 mars 2013, pour des résultats  insignifiants, puis que nous sommes restés « scotchés «  au dernier à l’Indice de Développement Humain du PNUD comme au classement de Doing Business de la Banque Mondiale pour le climat des affaires. François BOZIZE a fini sa course comme comptable de fait de tout ce qui était espèces sonnantes et trébuchantes dans ce pays. Du jamais vu en république mais nos dénonciations n’ont jamais ému l’opinion.

Heureusement, la situation n’est pas irréversible puisque nous n’avons pas à réinventer la roue : il faut améliorer la gouvernance publique et relancer les secteurs productifs de l’économie, dans un environnement de paix et d’unité nationale. Dans ces conditions tout Premier Ministre pourra donner le meilleur de lui-même.

 

(CAP) - Plusieurs compatriotes ont déjà annoncé leur candidature à la prochaine présidentielle. Quand l’annonce de la candidature à l’élection présidentielle du candidat de votre parti sera faite ?  

 

Martin ZIGUELE : Aujourd’hui si vous posez à dix centrafricains que vous rencontrez dans la rue la question de savoir quelle est leur priorité, les dix vous répondront en chœur le retour à la paix et à la sécurité dans tout le pays. Personne ne vous parlera des élections. Nous sommes un parti du peuple, un parti de masses, qui est enraciné dans cette terre centrafricaine et qui grâce à de nombreux capteurs, sait ce que ce peuple veut. Nous pensons donc que dans la situation de détresse actuelle de notre peuple, se mettre en avant pour jouer au coq électoral est véritablement indécent, égoïste, narcissique et nombriliste. D’autre part nous sommes un parti organisé qui a balisé les procédures en matière d’élections. C’est ainsi qu’au MLPC, tout militant quel qu’il soit peut être le candidat du Parti à n’importe quelle élection s’il le souhaite et si les instances habilitées du Parti en décident ainsi. Soyons respectueux de notre peuple et marchons en face avec lui, contribuons au retour à la paix et tout le reste est secondaire.

 

(CAP) - Vos détracteurs vous qualifient et certains leaders de l’ancienne opposition démocratique de « mécènes » de la rébellion Séléka que vous utiliseriez à des fins politiques. Que répondez-vous à cela ?

 

Martin ZIGUELE : Cela participe de la vaste opération de manipulation et d’intoxication de l’opinion centrafricaine lancée par les griots de l’ex-pouvoir depuis Libreville, que j’évoquais tantôt, qui se poursuit de diverses manières et par de nouveaux acteurs post-mars 2013. Et vous savez que comme le dit l’adage « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ». Nous sommes dans une situation surréaliste et malhonnête où nos accusateurs, les nouveaux commissaires politiques associés aux  nostalgiques de l’ancien régime dans la même cause contre l’ancienne opposition démocratique, alimentent à travers les réseaux sociaux des accusations grossières et gratuites contre nous, et il nous est demandé en même temps de prouver que nous sommes innocents. La charge de la preuve est ainsi inversée juste pour nous. Soyons sérieux pour une fois. Qu’ils publient les preuves de notre mécénat ou de notre complicité en faveur de Séléka, même en usant courageusement de pseudonymes comme ils ont coutume de le faire. Qu’ils portent plainte aussi ici ou ailleurs, puisque nous sommes des républicains. C’est plus que pitoyable d’être aussi pervers.

 

Par ailleurs, vous remarquerez qu’aussi bien ceux qui traitaient hier la Séléka de djandjawids, que ceux qui appelaient à leur démission ou encore proclamaient que toute la structure institutionnelle de la transition était constituée d’incompétents, ne disent pas où ils étaient pour empêcher la descente de Séléka sur Bangui, ni ce que eux ils ont fait pour défendre les populations centrafricaines. C’est facile de jouer au  courageux loin du danger ou après le danger, et de tenter de discréditer ceux et celles qui ont affronté ces évènements au pays. Les centrafricains ne sont pas dupes de ces manipulations et nous le disent.

 

Ces derniers temps des rumeurs ont circulé dans certains journaux nationaux faisant état de ce que le Premier ministre aurait présidé une réunion des leaders de l’ancienne opposition démocratique au cours de laquelle il aurait tenté de vous imposer comme candidat unique de l’ancienne opposition démocratique à la prochaine élection présidentielle. Est-ce vrai et que s’est-il réellement passé ?

 

Martin ZIGUELE : En voilà encore une autre grosse opération de manipulation et d’intoxication. Le secrétaire technique de notre Collectif, le Camarade Etienne Malékoudou,  a déjà répondu par un communiqué publié le 28 octobre 2013 qui dit en substance que la réunion du 12 octobre 2013, sous la présidence de notre Coordonnateur,  Maitre Nicolas Tiangaye, n’avait qu’un seul point à l'ordre du jour : l’examen et l'adoption du  projet de charte devant régir notre fonctionnement, puisque nous travaillons de manière informelle alors que le FARE avait une plateforme écrite. Cette charte avait été distribué à tous les partis depuis septembre 2012 pour examen préalable de leurs états-majors respectifs, et devait être discuté en plénière depuis décembre 2012, mais les évènements nous ont poussé à remettre son adoption après la réunion de Libreville. Depuis janvier, l’actualité ne nous a pas permis de revenir sur le sujet jusqu’à cette réunion du 12 octobre. Il ne pouvait donc être question et  il n'a jamais été question de stratégie électorale, encore moins de candidatures aux  prochaines élections pour une raison qui relève du bon sens : mon propre parti n’ayant pas  encore désigné de candidat, comment pourrait-il être question de « m’imposer » candidat unique de toute l’opposition ?

 

Je répète que les débats ont porté uniquement sur notre projet de Charte de fonctionnement, comme en atteste le procès-verbal de la réunion que tout le monde peut consulter. Comme d’habitude les commentaires le plus extrêmes  ont fusé de partout alors que le bon sens aurait voulu que les faits reprochés soient d’abord établis et vérifiés, et le procès-verbal de cette réunion faisant foi, seule la volonté de nuire a guidé celles et ceux qui ont tambouriné sur ce thème.

 

Que trois partis politiques fassent un préalable consistant  à procéder  à l’évaluation  du Collectif avant l’adoption  de la Charte constituent une démarche légitime en démocratie, et le fait également que six autres  Partis, constituant la majorité, aient estimé que cette question pouvait être réglée après l'adoption du projet de Charte participe du fait majoritaire en démocratie. Où est le problème ? Je le retourne dans tous les sens mais je ne le vois pas. L’union est un combat comme disait Georges Marchais et  avec les partis démocratiques nous ferons l’union, pas pour des calculs électoralistes ou pour imposer quelqu’un comme candidat unique ou encore pour s’enfermer dans des sempiternels procès d’intention, mais pour construire un futur démocratique et apaisé dans notre pays. C’est le droit inaliénable de tout parti politique de penser et d’agir autrement.

 

(propos recueillis à Bangui par la rédaction)

Martin ZIGUELE à bâtons rompus sur Centrafrique-Presse
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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 01:19

 

 

 

 

Bangui, 6 Nov. (ACAP) - Mme Mariène Kanga, chef de mission de la Banque Africaine de Développement (BAD) en République Centrafricaine a annoncé que l’institution qu’elle représente entend renforcer sa coopération avec le gouvernement de la République Centrafricaine, par la mise en œuvre des projets déjà ficelés, au sortir de l’audience que lui a accordée le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale, M. Abdalla Kadre Assane, mercredi 6 novembre 2013 à Bangui.

 

L’objectif de la mission de la BAD à Bangui est de faire l’état des lieux la situation sécuritaire, politique, économique et sociale ; faire le point des effets du vandalisme sur le patrimoine de la BAD à la suite du changement du 24 mars dernier ; et également envisager l’exécution des projets déjà bouclés. 

  
Mme Mariène Kanga a fait savoir que la Banque Africaine de Développement avait des engagements de l’ordre de 96 milliards de francs en République Centrafricaine. Sur ce montant, environ 30 milliards de francs Cfa ont été déjà décaissés. Il reste 66 milliards de francs Cfa à décaisser. 

  
L’agenda des membres de la mission de la BAD en Centrafrique a prévu une rencontre avec le Premier ministre chef du gouvernement, les chefs des départements ministériels concernés par les projets de la BAD ; le représentant du Bureau Intégré des Nations-Unies en Centrafrique (BINUCA), le Programme des nations-Unies pour le Développement (PNUD), les agences du système des Nations-Unies, l’Union Européenne et la Société Civile. 

  
Profitant de leur séjour à Bangui, les membres de mission de la BAD procéderont à la revue du portefeuille de la BAD en RCA et examineront la signature du protocole d’Accord Projet multinational-conservation biodiversité en Afrique centrale, projet intéressant particulièrement le Ministère des Eaux et Forêts. 

  
Il convient de rappeler qu’au lendemain du changement politique intervenu en République Centrafricaine le 24 mars dernier, la Banque Africaine de Développement avait suspendu sa coopération avec le pays. 

Vers le renforcement de la coopération entre la Banque Africaine de développement et la Centrafrique
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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 01:11

 

 

 

 

 

Bangui 07/11/2013 à 14:51  (AFP) Le Premier ministre centrafricain de transition, Nicolas Tiangaye, a déclaré jeudi avoir besoin de 670 millions d’euros de financements extérieurs dans les 18 prochains mois pour redresser le pays, livré à une profonde crise humanitaire et sécuritaire.

 

« Le coût estimatif global du financement de la période de transition est de 490 milliards de francs CFA, environ un milliard de dollars américains (748 millions d’euros) réparti comme suit: contribution de l’Etat: 50 milliards FCFA, et à rechercher auprès des bailleurs de fonds: 440 milliards FCFA » (670 millions d’euros), a déclaré M. Tiangaye lors d’un débat public devant le Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) où il a présenté « la feuille de route » de son gouvernement.

 

Cette « feuille de route » compte « quatre piliers », a-t-il poursuivi: « restauration de la sécurité et consolidation de la paix; assistance humanitaire; politique et gouvernance, et enfin relance économique ».

 

« Chaque pilier s’articule autour (…) d’actions que le gouvernement envisage de réaliser », d’ici aux élections générales prévues à la fin d’une période de transition de 18 mois débutée en août, a-t-il ajouté.

 

« Le financement de la feuille de route du gouvernement sera pris en charge en partie sur le budget national. Face à l’ampleur des besoins du pays et à la faiblesse des ressources disponibles, le gouvernement, en concertation avec les bailleurs de fonds, envisage l’organisation d’une table ronde des donateurs après la finalisation du programme d’urgence », a expliqué le Premier ministre.

 

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par la coalition rebelle Séléka, aujourd’hui officiellement dissoute par son chef, Michel Djotodia, investi comme président de transition le 18 août. Des combattants de l’ex-Séléka multiplient les exactions contre une population épuisée par des années de troubles, rébellions et coups d’Etat.

 

Avant la présentation de « la feuille de route », les autorités de transition – président, Premier ministre, président du CNT – avaient signé lors d’une cérémonie solennelle un « Pacte républicain ». Dans ce catalogue de bonnes intentions, les pouvoirs publics s’engagent « moralement » à rechercher le « bien commun », « à ne jamais recourir à la violence », à respecter les « droits humains ».

 

Ce pacte a été établi par la communauté religieuse Sant’Egidio « durant des pourparlers de paix qui se sont déroulés du 6 au 7 septembre et qui ont impliqué des représentants du gouvernement de Bangui, du CNT, de la société civile et des confessions religieuses », a indiqué la communauté dans un communiqué.

 

Copyright : © 2013 AFP

La Centrafrique a besoin de 670 millions euros pour se redresser
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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 01:09

 

 

 

 

http://www.lechorepublicain.fr  07/11/13 - 12H41

 

International centrafricain, Philippe Djada, 19 ans, a profité d’un stage de sa sélection en France pour fuir le chaos qui règne dans son pays. Il a demandé l’asile politique et vient de prendre une licence à Barjouville, en prénationale.

 

Il aurait dû disputer le championnat d'Afrique des nations, à la fin de l'été, en Côte d'Ivoire. Mais il a refusé de monter dans l'avion. Philippe Djada a préféré rester en France, où sa sélection nationale était venue se préparer, du côté de Grenoble (Isère). Cinq de ses coéquipiers ont fait le même choix. « Ma famille m'a interdit de rentrer à Bangui », raconte le jeune basketteur dans un très bon français.

 

« Chez moi, c'est la guerre »

 

En Centrafrique, où il est né et il a grandi, il affirme être « menacé. » Le régime a été renversé en mars, et depuis, la situation confine au chaos : pillages, viols, exécutions sommaires et déplacements de populations sont régulièrement dénoncés. « Chez moi, c'est la guerre, assure le jeune réfugié. Ma famille est en danger. Mes parents étaient fonctionnaires sous l'ancien régime, et surtout, nous sommes chrétiens. Or, les rebelles au pouvoir sont musulmans… »

 

De Grenoble, Philippe Djada a d'abord filé vers Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), où il a été hébergé quelques semaines par un de ses amis, étudiant. Puis, début octobre, il est venu rejoindre sa tante et sa cousine, qui habitent Mainvilliers. « Il est arrivé sans rien, sans aucune affaire », témoigne Daniel Cérèze, le coach de Barjouville, qui l'a pris sous son aile. Il l'a notamment aidé dans ses démarches pour obtenir des papiers. Le jeune homme a demandé l'asile politique. En attendant que l'administration se prononce sur son cas, il bénéficie d'un titre de séjour provisoire pour un an. « Sa situation m'a ému, poursuit Daniel Cérèze. C'est un garçon très attachant. On sent qu'il a été traumatisé parce qu'il a vu et vécu à Bangui. Et il est toujours très inquiet pour sa famille restée là-bas… »

 

« Devenir un joueur professionnel »

 

C'est un peu par hasard que Philippe Djada est venu taper à la porte de Barjouville. « Quand je suis arrivé ici, j'ai immédiatement cherché un club. Avec ma cousine, on a regardé sur internet et on est tombé sur Barjouville, raconte-t-il. On a téléphoné, je suis venu faire un test et ils m'ont gardé. Les gens du club me soutiennent beaucoup. Ils m'ont bien accueilli et je leur en suis très reconnaissant. »

 

À Chartres, le jeune Centrafricain compte poursuivre ses études. Lui qui était branché informatique va sans doute se lancer dans le commerce, avec un BTS. Et puis il y a le basket. Son moteur. Avec son double-mètre et son jeu spectaculaire, il espère bien percer dans le milieu. « J'aimerais être professionnel un jour », confie-t-il. Dans sa voix : l'espoir d'un jeune homme qui a déjà parcouru beaucoup de chemin…

 

Romain Léger


romain.leger@centrefrance.com

Lu pour vous : Basket : Philippe Djada a fui la Centrafrique pour trouver refuge à Barjouville
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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 01:07

 

 

 

 

http://french.china.org.cn   08-11-2013

 

Des inondations causées par des pluies diluviennes depuis le début de cette semaine ont causé une centaine de sans-abris et dévasté des cultures vivrières dans la ville de Ndélé, située au nord-est de la Centrafrique, ont confié jeudi à l'agence Chine Nouvelle des habitants de la ville.

 

"Depuis le début de cette semaine des pluies diluviennes ne cessent de s'abattre sur la ville de Ndélé. Cette situation a occasionné des dégâts énormes plus d'une centaine d'hectares des cultures vivrières appartenant à des groupements agricoles et à des particuliers", a dit Jean Bosco Dénagaï, membre de la Croix- Rouge locale.

 

"J'ai perdu mon champ contenant de maïs, de sorgho et plusieurs autres produits agricoles", se plaint l'un des victimes, Lazare Moussa. "Avec cette situation, je ne sais pas comment je vais survivre, d'autant plus que l'agriculture est ma seule source de revenus", a-t-il poursuivi.

 

Zacharia Ousamne, chef de quartier Diki a également fait savoir que plus d'une centaine de personnes sont touchées par cette catastrophe. "Plusieurs maisons sont écroulées, des toitures enlevés. Pour le moment, les autorités de la ville de Ndélé n'ont pas encore évalué les dégâts des inondations, faute de moyens matériels et financiers", a-t-il révélé.

 

Ida Kadja, mère de sept enfants a souligné que "jusqu'à présent, nous n'avons pas encore reçu une assistance des autorités de notre ville. On ne sait pas actuellement ce que nous allons devenir sans nos champs".

 

Cette situation risque d'aggraver l'insécurité alimentaire de la localité depuis la prise de la ville par l'ancienne coalition de rebellion Séléka le 10 décembre dernier.

 

Source: Agence de presse Xinhua

 

Centrafrique : Une centaine de sans-abris et des cultures vivrières dévastés suites aux pluies diluviennes à Ndélé (Nord-est)
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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 01:06

 

 

 

 
 

7-11-2013 (Panapress)

 

 Le président de transition de la Centrafrique, Michel Djotodia, s'est déclaré optimiste quant au rétablissement de la paix dans son pays d'ici la fin de cette année.

"Nous comptons d’ici la fin de l’année, avec nos propres moyens, ramener la paix sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Bangui est presque pacifiée. Sur les seize (16) préfectures que nous avons, il y a seulement quatre qui connaissent encore des moments de troubles", a notamment indiqué mercredi M. Djotodia, à l’issue d’un entretien avec son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, à Oyo, une petite ville située à 550 kilomètres au nord de Brazzaville, la capitale du Congo.


Le chef de l’Etat de transition de la Centrafrique, qui est venu faire le point des préparatifs de la prochaine réunion du Groupe de contact international des Accords de Libreville sur la RCA, au Médiateur dans la crise centrafricaine, a affirmé que les troubles organisés dans ces quatre préfectures étaient l'œuvre des partisans du président déchu, François Bozizé. 


Ce dernier est originaire de la préfecture de Lampédé, une des plus grandes de la République centrafricaine.


"Ils sont nombreux, ces gens de l’ethnie de Bozizé. Une partie vit dans la préfecture de la Lobaye où elle constitue au moins 45 pc de la population, ce qui rend les choses difficiles, parce qu’en partant, il (Bozizé) a organisé déjà ce que nous vivons aujourd’hui, c’est-à-dire distribuer des armes et des machettes à ceux de son ethnie et ce sont eux qui occupent justement les quatre préfectures et qui organisent ces troubles", a accusé Michel Djotodia.

 
"Dans les autres préfectures, c’est difficile que ceux de Bozizé aillent là-bas pousser les autres à un soulèvement", a-t-il ajouté, soulignant qu'il comptait beaucoup sur l'aide de la communauté internationale pour le rétablissement de la paix dans son pays.


"Pour rétablir la paix dans un pays, il faut des moyens financiers et matériels. Or, nous n’en avons pas. C’est pour ces motifs que le président du comité de suivi, en la personne du président Denis Sassou Nguesso, a tenu à ce que la deuxième rencontre ait lieu à Bangui, là où est le théâtre des événements. Cela permettra aux bailleurs de fonds de faire l’état des lieux, et éventuellement de se motiver à nous aider. Plus de 39 pays sont attendus",  a-t-il indiqué. 


Concernant la transition, M. Djotodia a dit que sa fin dépendait de la situation sur le terrain, lorsque la sécurité sera rétablie dans tout le pays.


"Nous sommes optimistes sur l’avenir de notre pays. Mais nous comptons beaucoup sur le concours des Etats de la CEMAC et de la CEEAC. Le délai de dix-huit mois de la transition sera tenu si les conditions sont réunies sur le terrain, pour l’organisation des élections libres et transparentes", a conclu Michel Djotodia.

Le chef de l'Etat centrafricain optimiste pour le retour de la paix dans son pays
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