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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 22:50

 

 

 

 

 

http://www.la-croix.com/   29/5/14 - 17 H 55

 

La ville de Bambari (centre-est de la Centrafrique) est le théâtre depuis quelques jours d’affrontements entre l’armée française et des musulmans liés à la Séléka.

 

Dans cette ville où la Séléka a installé son état-major, la France veut rétablir l’ordre mais peine à rassurer la communauté musulmane.

 

« Vous êtes Français ? », crache le jeune homme, un gourdin clouté à la main, tandis qu’une centaine de ses camarades armés de machettes, poignards, arcs et flèches entourent le pick-up en hurlant : « Vous ne passerez pas ! », « À mort les Français, à mort Sangaris », « Sangaris, génocide »

 

DES SOLDATS JUGÉS COMPLICES DES ANTIBALAKA

 

Dans le véhicule assiégé, Ruben de Koning, Américain en mission pour l’ONU à Bambari (centre-est de la Centrafrique), répond calmement :« Non, nous ne sommes pas français mais américains et anglais. » « Nous sommes des journalistes américains et anglais », ajoute sans se démonter le Britannique Dann Flenn, de l’agence Reuters.

 

Peine perdue. Les émeutiers s’excitent. Certains frappent les vitres, d’autres le capot, tentent d’ouvrir les portes arrière. À l’évidence, ces jeunes musulmans du barrage du pont de l’Ouaka veulent tuer. Ils ne veulent pas des soldats de Sangaris, jugés complices des antibalaka. Ils sont drogués au tramadol, un cachet contre la douleur absorbé à haute dose avec de l’alcool de palme.

 

LES RAISONS DE LA HAINE ?

 

En face d’eux, à deux ou trois cents mètres, des soldats du groupement tactique interarmes (GTIA) Scorpion, le GTIA de Sangaris chargé de se déployer dans l’est de la Centrafrique depuis le 28 mars. Ils tiennent la rive gauche. Mais ils n’interviennent pas sur le barrage. Ils l’avaient fait savoir quelques minutes plus tôt aux passagers du véhicule, dans lequel il y a trois Français.

 

« S’ils sont américains, il faut qu’ils passent pour raconter ce que Sangaris nous fait ici », reprend l’un des émeutiers. « D’accord », dit un autre. L’avant du véhicule est libéré. Deux hommes font signe au chauffeur de rouler, appellent les plus agités au calme. La voiture peut enfin traverser le pont. Quelle est la raison de cette haine, ce jour-là, à Bambari ? Que reprochent-ils à Sangaris ?

 

LES CRAINTES DES MUSULMANS DE BAMBARI

 

Trois jours plus tôt, dans son fief de Bambari, le général Joseph Zoundeko, le nouveau chef de l’état-major de la Séléka, affirmait à La Croix : « Nous nous sommes installés à Bambari non pour préparer la partition du pays mais pour protéger la population des antibalaka. Nous voulons bien collaborer avec Sangaris mais nous constatons que plus les Français se déploient en RCA, moins il y a de musulmans. Il y a un lien de complicité entre Sangaris et les antibalaka. »

 

L’affirmation du général Zoundeko n’est pas isolée. Elle reflète les craintes des musulmans de Bambari. Qu’ils soient commerçants, responsables associatifs, religieux, déplacés de Bangui, jeunes ou vieux, riches ou pauvres… ils ont peur d’être à leur tour la cible des antibalaka, comme l’ont été leurs frères de Bangui, puis ceux de l’ouest.

 

D’autant que la menace s’approche d’eux. Il y a quelques jours, ils apprenaient que la ville de Grimari, où Sangaris s’est déployé fin avril (80 km à l’ouest de Bambari), était désormais quadrillée par les antibalaka.« Ils sont environ 300, reconnaît un officier du GTIA Scorpion, armés de fusils et de machettes en ville. »

 

Conséquence ? Les musulmans de Grimari prennent la fuite. La route entre les deux villes est devenue dangereuse pour eux. Les commerçants musulmans sont obligés de passer par des chauffeurs chrétiens pour éviter les attaques.

 

Ce que n’a pas fait Issa Adam, il y a deux jours. Parti chercher lui-même son fils réfugié au Tchad pour qu’il puisse passer son bac à Bambari, ils ont été attaqués à une quarantaine de kilomètres de Grimari. Quatre morts, dont son fils de 21 ans, Elias Adam. Une semaine plus tôt, c’est une mosquée du village d’Awatché, à 25 km de Bambari, qui était incendiée. Une première dans la région. Et puis, un chef peul et sa famille (musulmans), massacrés à proximité de ce village. Des exactions attribuées aux antibalaka.

 

Paniqués, les Peules d’Awatché ont quitté leur village pour se réfugier à Bambari, tandis que des éléments de la Séléka partaient en expédition punitive contre les chrétiens d’Awatché jugés complices des antibalaka. Maisons incendiées, chrétiens tués : la réaction a été particulièrement violente.

 

Pour fuir les représailles de la Séléka, les villageois ont trouvé refuge en brousse, quitte à ne plus manger pendant des jours, à dormir dans la forêt et s’exposer au paludisme. Alertée, la force Sangaris s’est bien déplacée à Awatché, mais bien trop tard. Pour l’heure, c’en est fini de la cohabitation entre les Peuhles et les chrétiens d’Awatché.

 

De même, à Bambari, le souvenir des exactions, des crimes et des vols commis par la Séléka à son arrivée, en décembre 2012, a laissé des traces profondes parmi leurs victimes chrétiennes qui crient vengeance. C’est sur un tel terreau que les antibalaka prospèrent. C’est pourquoi la Séléka apparaît à de nombreux musulmans comme un ultime recours avant disparition.

 

RECADRER LES CHEFS DE LA SÉLÉKA

 

C’est dans ce contexte que deux jours plus tôt, les chefs de quartiers, les cadres administratifs, les présidents d’associations, les chefs religieux, chrétiens et musulmans, et les responsables de la Séléka étaient convoqués à l’amphithéâtre de l’École normale d’instituteurs (ENI) de Bambari pour entendre l’ambassadeur de France.

 

Charles Malinas s’est ainsi employé à recadrer les chefs de la Séléka, jugeant nul et non avenu leur état-major, réaffirmant l’unité du pays contre toute velléité de partition… passant sans doute un peu vite sur les peurs des musulmans. Résultat, son discours fut chaudement applaudi par les chrétiens présents dans la salle, mais froidement accueilli par les musulmans.

 

Dès le lendemain matin, la ville était coupée en deux, les armes étaient sorties et actives, des barrages s’élevaient dans la zone musulmane, tandis que les chrétiens se réfugiaient dans l’évêché ou s’enfuyaient dans la brousse pour éviter la colère des jeunes musulmans. Les soldats français se repliaient pour plusieurs jours sur la rive droite de l’Ouaka afin d’éviter l’affrontement direct.

 

Encouragées par Sangaris, les autorités catholiques et musulmanes essaient ensemble de rassurer les esprits. Si les Français ont repris pied sur la rive gauche, ils ne peuvent pas grand-chose contre le départ des familles musulmanes qui ne se sentent plus en sécurité à Bambari. Et ils ne voient pas que dans leur dos, parmi les jeunes chrétiens, malgré les appels au calme de l’évêque Édouard Mathos, des noyaux durs sont en train de se former en vue de la revanche, espérée pour bientôt.

 

LAURENT LARCHER (à Bambari)

 

(Joseph Zindeko chef d'état-major Séléka)

Lu pour vous : En Centrafrique, les Français dans la tourmente
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 22:36

 

 

 

 

 

http://www.lesoir.be/ 

 

L’Union européenne a fait part jeudi de sa préoccupation face aux violences en République centrafricaine, au lendemain de l’attaque d’une église ayant fait une quinzaine de morts, a indiqué un porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. «Nous sommes extrêmement préoccupés par la poursuite des violences en République centrafricaine, en particulier par les rapports faisant état d’attaques contre des civils réfugiés dans des lieux de culte», a déclaré ce porte-parole.

Violences en Centrafrique: l’UE «préoccupée»
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 22:34

 

 

 

 

http://www.un.org/ 

 

29 mai 2014 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a condamné jeudi les récentes attaques en République centrafricaine, notamment celle contre l'église Notre-Dame de Fatima mercredi à Bangui, au cours de laquelle un nombre indéterminé de personnes ont été tuées, y compris le prêtre, tandis que d'autres ont été enlevées.

 

Cette attaque intervient après de nouvelles violences dans la capitale centrafricaine en début de semaine au cours de laquelle trois jeunes musulmans ont été brutalement tués par des membres présumés des anti-Balaka alors qu'ils se rendaient à un match de football visant à promouvoir la réconciliation interconfessionnelle.

 

« Le Secrétaire général encourage les Autorités de transition de la République centrafricaine à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher de nouvelles violences dans la capitale et dans le reste du pays, et à prendre des mesures concrètes pour garantir que les responsables de ces crimes répondent de leurs actes », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

 

Ban Ki-moon « appelle les forces internationales présentes en République centrafricaine à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de soutenir ces mesures. »

 

« Le Secrétaire général appelle à la fin immédiate du cycle de violences et de représailles. Il encourage les dirigeants de la République centrafricaine et les partenaires de la sous-région à travailler avec la Mission des Nations Unies MINUSCA pour faciliter une avancée significative du dialogue national et de la réconciliation afin de tracer la voie vers une paix durable », a ajouté son porte-parole.

Centrafrique : Ban Ki-moon appelle à mettre fin au cycle de représailles meurtrières
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 22:30

 

 

 

Appel pour la paix

Appel de certains partis pour la paix
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 22:13

 

 

 

 

 

Une mosquée de Bangui, en Centrafrique, a été saccagée jeudi, ont rapporté des témoins. Cette attaque s'est produite au lendemain de celle opérée contre une église de la capitale par des jeunes musulmans, qui a fait une dizaine de morts.

 

Des jeunes gens issus des milices chrétiennes anti-balaka ont dressé des barricades à l'aide de pneus enflammés pour bloquer les rues où peu d'habitants s'aventuraient. Ils craignaient une nouvelle flambée de violences religieuses et de représailles contre les musulmans encore présents dans la ville.

 

L'attaque de la mosquée du quartier de Lakouanga n'a pas fait de victime, l'édifice étant vide à ce moment-là. Mercredi, c'est l'église Notre-Dame de Fatima, où se sont réfugiés plusieurs milliers de chrétiens déplacés par les violences, qui avait été attaquée par des hommes armés. Jonas Bekas, prêtre de la paroisse, a fait état de onze morts.

 

Le raid contre l'église a fait suite à un accrochage entre miliciens chrétiens et habitants du quartier musulman de PK5, selon des témoins.

 

Réaction trop lente

 

Sébastien Wenezoui, un chef des anti-balaka, a accusé les forces internationales déployées en Centrafrique d'avoir abandonné l'église à ses assaillants, pointant en particulier les soldats burundais de la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous commandement de l'Union africaine. Il a aussi jugé que les soldats français de l'opération Sangaris n'avaient pas réagi assez vite.

 

"Ce qui nous blesse le plus est que la France est ici pour protéger la population civile. La Misca est ici aussi pour protéger la population mais quand nous avons appelé les Burundais, ils ne sont pas venus", a-t-il déclaré à l'agence Reuters par téléphone.

 

Un porte-parole de la Misca, Francis Che, a démenti que la force africaine ait réagi trop lentement, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte. "Les gens doivent comprendre que nous les réprimerons et les traduirons devant la justice nationale ou internationale", a-t-il dit.



(ats / 29.05.2014 18h25)

Une mosquée saccagée à Bangui après l'attaque d'une église
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 14:02

 

 

 

 

http://www.lapresse.ca/   29 mai 2014 à 08h24 | Mis à jour à 08h24

 

ALLAN WOODS, MICHELLE SHEPHAR  Toronto Star

 

Moustapha Saboun n'a jamais réussi à se faire élire comme conseiller municipal et a eu encore moins de chance lorsqu'il s'est porté candidat à la mairie de Sherbrooke, en 2009. Aujourd'hui, cet immigré de la République de Centrafrique tente d'accomplir une mission pour le moins improbable: bâtir un parti politique sur les cendres encore chaudes d'un conflit meurtrier qui a opposé les milices chrétiennes - les anti-Balaka - à la Seleka, une coalition de rebelles musulmans lourdement armée.

 

Depuis quelques mois, les Nations unies mettent en garde contre la menace d'un génocide en Centrafrique. Quelque 500 000 personnes ont fui leurs villages et au moins la moitié des 4,6 millions d'habitants ont besoin d'une aide humanitaire.

 

La stabilité passe par la réconciliation et l'avènement d'un nouveau gouvernement formé des leaders de la Seleka et des anti-balaka. Une grande part de cette responsabilité incombera à Moustapha Saboun, nommé secrétaire général de l'aile politique de la Seleka, plus tôt ce mois-ci.

 

«La lutte dans laquelle nous sommes actuellement engagés vise à faire cesser les massacres», a affirmé M. Saboun au Toronto Starlors d'un bref passage à Sherbrooke, où réside sa famille. «Nous devons nous en occuper avant même de parler de développement. Nous voulons la paix, mais c'est impossible sans justice et sans réconciliation.»

M. Saboun apparaît comme un architecte pour le moins improbable de l'avenir de la Centrafrique. Sa feuille de route comporte son lot d'échecs depuis son arrivée au Canada il y a un quart de siècle. Il a perdu deux élections municipales, son mariage n'a pas duré et ce père de famille monoparentale a vécu de l'aide sociale pendant une décennie.

 

Implication à distance

 

En mars 2013, le musulman Michel Djotodia, soutenu par la Seleka, a pris le pouvoir en Centrafrique, mettant fin aux 10 ans de règne du président chrétien François Bozizé. À ses côtés, à titre de conseiller présidentiel: le frère de M. Saboun, Abakar Sabone, impliqué dans la rébellion depuis plusieurs années.

 

L'an dernier, Moustapha Saboun a reçu un appel du président Djotodia lui demandant de servir en qualité de directeur général de l'agence de télécommunication de la Centrafrique, un poste clé dans un pays où les cellulaires et les messages textes sont un moyen de communication essentiel.

 

«Lorsque les Seleka sont arrivés au pouvoir, le président m'a appelé et a dit: «Voilà, c'est le moment de venir nous aider», indique Saboun. Je pensais que c'était une bonne occasion.»

 

Bien avant que le parti ne prenne le pouvoir, M. Saboun agissait à titre de secrétaire général de la Seleka, affirme un ami, Augustin Mangaphi. «Nous étions en contact avec eux là-bas, et d'ici, à Sherbrooke, nous coordonnions les décisions politiques. Les décisions militaires étaient prises sur le terrain», dit Mangaphi.

 

M. Saboun explique: «J'avais mis en place toutes les règles internes du mouvement, travaillé sur la façon dont les élections devaient se tenir et sur la façon dont on pouvait former un parti politique pour prendre le pouvoir par la grande porte.»

 

Il laisse cependant entendre que sa contribution à la Seleka est strictement politique. «Je suis inutile pour les stratégies militaires, je n'y connais rien et ce n'est pas mon truc. Il faut que ce soit clair.»

 

Dérapage

 

Six mois après avoir pris le pouvoir, le régime corrompu de la Seleka a fait des ravages. Djotodia a rapidement perdu le contrôle des milices, dont les membres terrorisaient la population, ce qui a conduit à la mise sur pied de troupes anti-balaka issues en gros de la majorité chrétienne du pays.

 

Le président a ordonné la dissolution de la milice en septembre 2013, mais son appel a été ignoré. En décembre, le chaos s'était installé. En deux jours, 1000 personnes ont été tuées dans des affrontements. Djotodia a cédé aux pressions internationales et abandonné la présidence avant de se réfugier au Bénin.

 

«C'est une bonne chose qu'il soit parti, dit M. Saboun. Mais pas de la manière dont ça s'est fait. Ç'aurait dû être négocié en douceur et toutes les personnes armées jusqu'aux dents auraient dû être intégrées dans les forces policières locales ou nationales et dans l'armée.»

 

Les milices des deux côtés se sont déchaînées, commettant les pires atrocités, massacrant des gens simplement en fonction de la rue où ils habitaient, des vêtements qu'ils portaient ou du Dieu qu'ils priaient.

 

M. Saboun affirme que les milices de la Seleka veulent la paix, mais la sécurité est la priorité. Pour le moment, les rebelles vivent dans la crainte de représailles s'ils sont désarmés, explique-t-il.

 

Un rôle délicat

 

Le gouvernement intérimaire dirigé par la présidente de transition Catherine Samba-Panza a demandé aux deux groupes de choisir des leaders politiques pour travailler à la réconciliation. Mais la rencontre de la Seleka s'est conclue par la nomination de leaders pour les forces policières et militaires, de même que pour la structure politique, ce qui laisse craindre une aggravation des conflits sectaires.

 

M. Saboun, fils de marchand de diamants, arrivé à Montréal dans les années 80 pour étudier au MBA, sait que la bataille est tout sauf gagnée, alors que la souffrance continue. «Un dialogue? On essaie. Mais si nous poussons trop fort, on nous dit que nous sommes avec le gouvernement, que nous avons été achetés, dit-il. Mais si nous défendons la Seleka, on nous traite d'extrémistes. Nous nous retrouvons au milieu et notre rôle est très délicat. Mais c'est le prix à payer, puisque nous n'avons pas d'autre choix.»

 

 

(Mustapha Saboun)

Lu pour vous : Un Sherbrookois engagé dans le conflit en Centrafrique
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 13:53

 

 

 

 

(Agence d'information d'Afrique centrale 28/05/14)

 

La présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, est arrivée à Brazzaville le 28 mai pour une visite de travail de deux jours durant lesquels elle fera le point de la situation sécuritaire et humanitaire de son pays avec le médiateur de la crise, Denis Sassou N’Guesso.

 

« C’est toujours avec beaucoup de plaisir que je reviens à Brazzaville, je m’y sens un peu chez moi. Je suis venue échanger avec le président Denis Sassou N’Guesso qui est le médiateur de la crise centrafricaine. En tant que médiateur et accompagnateur de cette crise, il nous revient de nous retrouver pour faire le point de l’évolution de la situation. Je suis donc venue discuter des grandes questions qui préoccupent mon pays et aussi la sous-région », a-t-elle déclaré à sa descente d’avion.

 

Invitée par la presse à commenter la situation qui prévaut ces derniers jours en République centrafricaine, Catherine Samba-Panza a expliqué qu’il y avait désormais une lueur d’espoir même si la situation sécuritaire restait encore préoccupante. Elle a, par ailleurs, ajouté que les autorités centrafricaines mettaient tout en œuvre pour que les premières élections démocratiques soient organisées au mois de février 2015.

 

« Entre le moment où je suis arrivée à la tête de l’État, en janvier dernier, et le moment où je vous parle, il y a eu des avancées significatives. La situation s’est beaucoup améliorée tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays. Mais la situation sécuritaire reste encore préoccupante », a conclu Catherine Samba Panza.

 

Interrogé sur sa méthode de gestion de la crise, Denis Sassou N’Guesso a déclaré que sa stratégie consistait à maintenir le contact avec les autorités centrafricaines, l’Union africaine et la communauté internationale.

 

« Nous pensons que la RCA est une partie de nous-mêmes. Dans ce cadre, nous faisons tout ce qui est possible pour que la paix et la sécurité reviennent dans ce pays. Nous œuvrons pour que les institutions démocratiques se remettent en place et, surtout, que le peuple centrafricain, qui est aujourd’hui éparpillé dans la sous-région et peut-être même déplacé à l’intérieur du pays, retrouve la paix, la dignité et reprenne la vie comme avant. C’est donc notre mission en notre qualité de médiateur, mais aussi de chef d’État de la sous-région et voisin de la RCA », a souligné Denis Sassou N’Guesso.

 

Rappelons que Catherine Samba-Panza est à la tête du gouvernement de transition depuis janvier 2014. Elle a succédé à Michel Djotodia. Elle a effectué sa première visite officielle à Brazzaville le 8 février, deux semaines après sa prestation de serment, le 24 janvier à Bangui.

 

Tiras Andang

Crise centrafricaine : Catherine Samba-Panza fait le point avec le médiateur Denis Sassou N’Guesso
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 13:41

 

 

 

Jeudi 29 Mai 2014

 

Hier Mercredi 28 Mai 2014 s’est produit à l’Église Notre-Dame de Fatima, à BANGUI, un carnage si horrible que les mots manqueront, à jamais, pour en déplorer et condamner, avec la dernière vigueur, et la conception, et l’exécution.

 

En tant que citoyen centrafricain formellement attaché, comme la majorité de ses concitoyens et chrétien, de surcroît, mes pensées les plus émues vont, avant tout, aux familles des victimes, à qui j’adresse mes vives condoléances les plus attristées. Que l’Éternel des cieux les serre Lui-Même contre Son cœur et les console dans cette détresse abyssale à laquelle ils ont été si brutalement confrontés.

 

Quant à mon peuple qui, j’en suis convaincu, est aussi secoué par cette tragédie que les familles des disparus, je prie qu’il ait la sagesse d’assurer et d’assumer sa foi en Jésus-Christ, le Fils de Dieu qui, injustement cloué à la croix de Golgotha, n’a, en rien, maudit Ses bourreaux, mais a plaidé leur pardon auprès de Dieu le Père et indiqué la véritable raison de leur acte, si odieux, de Le crucifier, Lui, le Juste : « …Ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23 : 34)

 

Et c’est vrai : autant les chefs religieux juifs étaient aveuglés puis inspirés par Satan, l’Ennemi de Dieu, dans leur cruelle tentative de faire échouer la mission suprême de Christ : sauver les âmes, autant les islamistes d’aujourd’hui, convaincus que hors l’islam il n’y a point de salut, sont manipulés par ce même Ennemi du Dieu vivant, Créateur de toute chose, au point de n’accorder aucune valeur à quelque vie que ce soit, tant que celle-ci n’épouse pas leur religion. D’où tous ces massacres odieux et successifs qui, depuis des lustres, marquent la vie nationale dans telle localité, ou dans telle autre.

 

La solution la plus fiable face à un tel déchaînement de haine et de cruauté pseudo-religieuses mais, en réalité, politiciennes ?

 

L’amour des ennemis, selon le Seigneur Jésus :

 

« 43 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. 44  Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, 45  afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. 46 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez–vous ? Les publicains n’agissent–ils pas de même ? 47 Et si vous saluez seulement vos frères, que faites–vous d’extraordinaire ? Les païens n’agissent–ils pas de même ? 48 Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5 : 43 – 48)

 

Mais alors : qui réparera les torts injustement subis de la part des ennemis de notre âme ?

En toute société humaine, donc aussi en Centrafrique, ce rôle incombe, légitimement, au gouvernement et aux hommes de loi, expressément établis à cet effet par la pleine souveraineté de Dieu et qui, à leur tour, doivent s’appuyer sur l’intervention légale des forces de l’ordre et de sécurité en vue d’arrêter puis de traîner en justice les criminels de tous acabits sévissant sans pitié contre leurs concitoyens, si intégralement attachés, et en tout temps, à la paix.

 

Au-delà des autorités légales établies, il  y a le Dieu souverain, Maître absolu et éternel de tout l’Univers que Sa main a créé et qui, substantiellement, est « juste dans toutes Ses voies, et bon dans toutes Ses œuvres « (Psaume 145 : 17), au point de ne jamais faire miséricorde à qui ne fait pas miséricorde (Jacques 2 : 13) en sorte que, quiconque croit pouvoir piétiner les droits d’autrui et massacrer sa vie ne peut et ne doit s’attendre à aucune délivrance, ni aucune miséricorde, quand viendra son tour de rendre compte de tous les torts commis.

 

Il est écrit, en effet : « 7 Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. » (Galates 6 : 7)

 

Ne l’oublions donc jamais, chers concitoyens professant Jésus-Christ comme notre Sauveur et notre Seigneur : « 31 C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Hébreux 10 : 31) à qui appartient, de toute éternité, la vengeance : en effet, jamais Il ne laissera impuni le sang injustement répandu de tout innocent ou alors, Il n’est plus le Dieu dont le trône est fondé sur la justice et le droit. » (Psaume 89 : 15) ce qui, au grand jamais, ne se produira.

 

C. MABADA-MABAYE

MASSACRE DE L’ÉGLISE NOTRE-DAME DE FATIMA – APPEL À LA MISE EN PRATIQUE RIGOUREUSE DE L’ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST À L’ÉGARD DE NOS ENNEMIS Par Céphas MABADA-MABAYE
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 12:41

 

 

 

 

Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain

 

Justice – Liberté – Travail

 

Membre de l’Internationale Socialiste

 

M.L.P.C

 

            Présidence du Parti    

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE RELATIF AU CARNAGE DE L’EGLISE DE FATIMA

 

 

Au moment où certaines voix s’élèvent pour affirmer que la situation sécuritaire s’est améliorée en RCA, le mercredi 28 mai 2014 dans l’après-midi, les ennemis de la paix et partisans coûte que coûte de la violence aveugle ont encore frappé à l’église Notre dame de Fatima dans le 3ème arrondissement de Bangui. On dénombre près d’une vingtaine de morts dont l’abbé Paul Emile NZALE qui a succombé à l’hôpital des suites de ses blessures. On compte également une trentaine de blessés dont certains sont grièvement atteints, ce qui fait craindre un éventuel alourdissement de ce bilan déjà élevé.

 

Ce massacre vient encore malheureusement s’ajouter au crapuleux et inadmissible assassinat le dimanche 25 mai dernier, de trois jeunes musulmans atrocement exécutés et mutilés dans le 5ème arrondissement de Bangui par des hommes armés réputés être des anti-balakas. Les mots ne suffisent plus pour qualifier cette barbarie dont les limites sont sans cesse quotidiennement repoussées et qu’absolument rien ne saurait justifier.

 

Le Mouvement de Libération du peuple Centrafricain (MLPC), parti démocratique épris de paix et prônant la voie pacifique pour la résolution des conflits, ne peut que :

 

  • Condamner une fois encore avec la dernière énergie ces crimes odieux et aveugles d’un autre âge qui endeuillent hélas régulièrement des familles  centrafricaines et exaspèrent de plus en plus les citoyens ;

 

  • Il réitère son pressant appel aux forces internationales MISCA et SANGARIS, à qui plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ont pourtant clairement donné mandat de désarmer, y compris par la force, toutes les bandes armées qui continuent d’opérer tranquillement en toute impunité sur le territoire national, de procéder sans délais et sans atermoiements à l’application de toutes les dispositions des dites résolutions ;

 

  • Il exhorte les autorités nationales de la transition à faire preuve de la plus grande fermeté vis-à-vis de toutes les bandes armées plutôt que de laisser entrevoir à certains de leurs leaders qu’ils pourraient être associés à la gestion des affaires du pays alors qu’ils ont le sang de leurs compatriotes sur les mains;

 

  • Exige des autorités judiciaires de tout faire pour rechercher et retrouver les auteurs et coupables présumés de ces crimes afin de les livrer à la justice ;

 

  • Pour finir, le Mouvement de Libération du peuple Centrafricain, souhaite prompt rétablissement aux blessés et présente ses condoléances les plus émues et toute sa compassion aux familles et proches de toutes les victimes de ce drame ainsi qu’au clergé centrafricain qui vient encore malheureusement, de perdre un des siens.

 

Fait à Bangui, le 29 mai 2014

 

Pour le Bureau Politique

 

 

Martin ZIGUELE

Le MLPC condamne le carnage de l'église de Fatima
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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 12:32

 

 

 

 

 

Le Monde.fr | 28.05.2014 à 22h40 • Mis à jour le 29.05.2014 à 09h40 |Par Cyril Bensimon

 

La dépouille de l’abbé Paul-Emile Nzalé repose sur une table de carrelage froid. Ce n’est pas la première fois qu’un religieux est tué en République centrafricaine mais à Bangui, les répercussions de cette mort, et d’une dizaine d’autres depuis dimanche, laissent craindre une nouvelle vague de violences. Signe de la montée des tensions, des barricades ont été érigées jeudi 29 mai dans plusieurs endroits de la capitale.

 

Mercredi, aux environs de 15 heures, des assaillants venus du quartier PK5 ont lancé une attaque sur l’église Notre-Dame de Fatima, dans le quartier du même nom. On n’ose imaginer les cris de terreur lorsque « les groupes de musulmans de la rue poussière » ont pénétré dans la concession où s’abritent, chaque nuit, des centaines de familles.

 

« On a entendu toutes les tonalités d’armes pendant plus d’une heure. Les gens étaient réfugiés derrière l’église et dans les bureaux… Heureusement que les anti-balaka sont venus pour nous protéger. Sinon il y aurait eu beaucoup plus de morts», raconte le père Gabrielle Perobelli.

 

GRENADES DANS UNE ÉGLISE

 

Le missionnaire italien dit avoir compté 11 morts après le raid. Aux moins trois autres sont morts dans des hôpitaux. Six cas, dont certains graves selon le CICR, étaient soignés mercredi soir au bloc de l’hôpital communautaire de Bangui. Un nombre indéterminé d’autres victimes auraient également été transportées dans un autre centre de santé de la ville.

« Regardez celui là, une balle perdue à frotter sa tête. Une balle reçue il faudrait plutôt dire », s’exclame Geordanne Sokambi en désignant un adolescent aussi hébété que chanceux. Elle et son frère Michel viennent de déposer leur voisin touché d’une balle à la jambe gauche. Sur les bancs de l’hôpital communautaire ils racontent que « les musulmans sont venus nombreux. En véhicule, d’autres à pied. Ils ont jeté des grenades, tiré à l’intérieur de l’église.

 

RAPTS ET RANÇONS

 

Les rumeurs les plus inquiétantes circulaient mercredi soir. Plusieurs survivants assurent qu’une quarantaine de personnes ont été enlevées par les assaillants. Ali, un ancien boulanger du PK5 reconverti en milicien, confirme à sa manière. « On a attrapé des gens qui ne parlaient ni Sango (la langue nationale), ni français. Ce doit être des mercenaires congolais car ils ne parlent que le Lingala », prétend-il.

 

Le rapt contre rançon, dans le meilleur des cas, est devenu l’une des armes de la guérilla qui se poursuit dans quelques parties de Bangui. Cet homme qui dit avoir participé au raid estime qu’il ne s’agissait que d’une riposte après que des miliciens anti-balaka aient attaqué plus tôt dans l’après-midi son quartier.

 

« Hier, (mardi) ils nous ont encore attaqué jusqu’à minuit et aujourd’hui ils sont venus en trois colonnes. La tuerie de Notre-Dame de Fatima, ça ne nous concerne pas mais les anti-balaka nous attaquent depuis là-bas», ajoute Ousmane Aboubacar qui se présente comme le porte-parole des musulmans centrafricains.

 

« PASSER À L'OFFENSIVE »

 

Ces violences interviennent alors que les tensions autour du dernier bastion de la communauté islamique de la capitale se sont encore ravivées depuis dimanche.

 

Ce jour là, trois jeunes musulmans ont été lynchés et mutilés alors qu’ils se rendaient à un match de football de « la réconciliation ». D’autres auraient été enlevés par un groupe d’anti-balaka. Depuis, attaques et contre-attaques se succèdent autours du PK5.

 

De bonne source, dans ce réduit où sont confinés les derniers musulmans de Bangui, le mot d’ordre qu’il fallait « passer à l’offensive » a été transmis. Avant de subir de nouvelles vagues qui viendront encore les écumer.

 

Une frontière invisible traverse la Républicaine centrafricaine. Aucune barrière ne la détermine, pas même une ficelle ne vient couper la piste couleur de brique mais, sur un axe nord-sud, le pays est coupé en deux. Les combattants de la Séléka, rejoints par bon nombre de musulmans chassés de la capitale ou de l’ouest, se sont réfugiés dans l’est de la RCA. Bambari, à 388 kilomètres au nord-est de Bangui, est la nouvelle base des ex-rebelles. La cohabitation entre communautés était réelle, mais la tension est subitement montée mercredi 21 mai après le passage de représentants de la communauté internationale et des autorités centrafricaines. Ceux-ci étaient venus signifier aux officiers de la Séléka que leurs troupes devaient être cantonnées et qu’il n’était pas question d’installer une administration parallèle. Pendant trois jours, les soldats français déployés sur place ont eu des accrochages avec les ex-rebelles et se sont retrouvés confrontés à des foules hostiles. Des milliers de chrétiens ont fui leur domicile par peur de représailles pour aller se serrer dans les églises de la ville. Dimanche, la situation a commencé à s’apaiser.

 

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