Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 18:24

 

 

 

 

17/06/14 (Le Huffington Post)

 

Deux spectres hantent les interventions de maintien de la paix sur le continent africain. Le premier est le génocide rwandais de 1994, face auquel la communauté internationale a réagi, mais trop tard, par l'opération Turquoise. À cet égard, ce fut l'honneur de la France de s'interposer dans la guerre civile centrafricaine, qui menaçait de devenir à son tour un génocide.

 

Cependant, le second spectre est celui de la première bataille de Mogadiscio, en 1993. Deux cents hommes de l'opération Restore Hope, essentiellement américains, furent engagés dans des combats acharnés contre des miliciens somaliens trente fois plus nombreux. En mai 2014, deux mille soldats français tentent, aux côtés des forces africaines, de désarmer vingt mille rebelles de la Seleka et soixante-dix mille des anti-Balakas. Donc, en examinant lucidement les rapports de forces en présence - et même si chaque conflit possède sa logique propre -, nos troupes risquent à tout moment de subir un nouveau Mogadiscio pour avoir voulu éviter un Rwanda.

 

La comparaison de la crise centrafricaine avec celle de la Sierra Leone, dans les années quatre-vingt-dix, est pertinente mais cruelle : les Britanniques intervinrent, mais avec cinq mille hommes et non pas deux mille. L'opération Sangaris, elle, se fait avec moins de la moitié de ces effectifs pour un territoire dix fois plus étendu, ayant qui plus est pour voisines des zones de crise parmi les plus instables au monde. Pour des raisons de coût, aucun avion de chasse français, à l'instar du Rafale, n'a été engagé. Or, l'attaque du 5 mai a démontré le caractère indispensable d'un soutien aérien. Il vint alors du Tchad, qui depuis a retiré ses troupes. En outre, les témoignages de familles de soldats de Sangaris sont édifiants, et font écho au récent débat sur le risque de nouvelles coupes dans le budget de la Défense. Les soldats français sont, par exemple, "obligés de mettre des gilets pare-balles au niveau des portes du véhicule, sinon elles [les balles] les traversent."

 

De fait, le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'Ecole de guerre, juge irresponsable de prolonger Sangaris "sans renforcer les troupes et sans poser la condition suivante à la communauté internationale : nous envoyons plus de soldats jusqu'à cet été mais au-delà, il faudra nous aider. Sinon, nous serons contraints d'abandonner la Centrafrique à son sort au mois d'août." Nous partageons son analyse, à l'heure où la France manque clairement de soutien en RCA.

 

Le contingent de l'opération européenne Eufor-Centrafrique est en effet limité et sa mission circonscrite à quelques zones. De plus, force est de constater que les capacités opérationnelles des troupes africaines de la MISCA sont réduites, en raison de difficultés structurelles comme l'absence de certains moyens logistiques ou de commandement. Seule l'ONU possède aujourd'hui l'intégralité des instruments de gestion de crise pour proposer une réponse globale, coordonnée et cohérente à ce conflit complexe. Aussi, nous appelons à une accélération de la transformation de la MISCA en une opération de maintien de la paix (MINUSCA), qui doit permettre le déploiement de 12 000 hommes pour septembre, comme prévu par la résolution 2149 du Conseil de sécurité.

 

C'est le métier et l'honneur de nos troupes de s'exposer au danger, mais pas à un degré tel qu'au moindre embrasement grave de très lourdes pertes sont probables. À cet égard, il est nécessaire de rappeler au gouvernement que la guerre est affaire grave, la plus grave de toutes. Dans le cadre de l'opération Sangaris, la France démontre qu'elle tient à assumer ses responsabilités mais elle ne peut tout faire. La communauté internationale doit aussi prendre sa part de responsabilité dans ce processus de stabilisation, et vite ! Sans ces renforts, la France n'aurait plus d'autre choix que de partir.

..

par Chantal JOUANNO, coordinatrice du contre-gouvernement de l'UDI, et Jean-Marie BOCKEL, contre-ministre UDI en charge de l'Afrique et de la francophonie, sénateurs, anciens ministres.

 

http://www.huffingtonpost.fr/chantal-jouanno/sangaris-centra...

 

Lu pour vous : Sangaris, Centrafrique: si la France n'obtient pas d'urgence des renforts, elle doit partir
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 18:17

 

 

 

 

RCA : le général Bellot des Minières à la tête de l'opération française Sangaris

 

(AFP 17/06/14)

 

Le général Eric Bellot des Minières a succédé mardi au général Francisco Soriano à la tête de l'opération militaire française Sangaris en Centrafrique, a indiqué l'état-major des armées françaises.

 

Agé de 50 ans, le général de brigade Bellot des Minières a commandé le 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP) avec lequel il à notamment servi en Afghanistan. Il était affecté à l'état-major depuis 2011.

 

La passation de commandement a eu lieu en milieu de journée sur le camp de l'aéroport de M'Poko à Bangui.

 

Ancien commandant des forces françaises au Gabon, le général Soriano commandait Sangaris depuis le début de l'opération, le 5 décembre 2013. L'intervention française avait été lancée pour tenter de mettre fin aux exactions et de rétablir une sécurité minimale dans le pays. Six mois plus tard, environ 2.000 militaires français sont toujours déployés en RCA, où les violences interconfessionnelles se poursuivent.

 

La future mission de maintien de la paix des Nations unies (MINUSCA) doit être opérationnelle le 15 septembre et prendre peu à peu le relais de Sangaris. "Nous l'accompagnerons jusqu'à ce qu'elle ait atteint sa pleine capacité, ce qui devrait se faire d'ici la fin de l'année", a précisé début juin le général Soriano.

 

 

RCA: changement de chef à la tête de Sangaris

 

17/06/14 (RFI)

 

En Centrafrique, la force militaire française Sangaris change de patron. Le général Francisco Soriano est remplacé à compter de ce mardi 17 juin par le général Eric Bellot des Minières. Ce légionnaire aura notamment pour mission d'appuyer le déploiement de l'opération onusienne de maintien de la paix dans le pays.

 

« Ici, Soriano, ça veut dire j’appelle la sécurité », plaisantait il y a quelques jours une haute personnalité de la transition. Six mois après son arrivée en Centrafrique à la tête de la force française Sangaris, le général Francisco Soriano repart donc à Libreville prendre le commandement des forces françaises au Gabon.

 

Arrivés au beau milieu de la bataille de Bangui entre anti-balakas et Seleka, les 2 000 militaires français avaient alors été accueillis en sauveurs. En six mois, le général Soriano aura déployé ses troupes en appui de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite de l'Union africaine, la Misca, un peu partout dans le pays et rouvert la route du Cameroun, principale voie d’approvisionnement.

 

Nouvelle étape avant la mise en place de la Minusca

 

Globalement, la force française aura probablement contribué à empêcher des massacres à grande échelle, voire un génocide. Pour autant, la situation reste explosive : les armes pullulent, le banditisme s’envole et les groupes armés sont toujours très puissants.

 

Après 200 jours de présence en Centrafrique, les soldats français suscitent aujourd’hui la déception, voire l’hostilité d’une grande partie de la population. L’opération, initialement de courte durée, s’installe sur du long terme. Le nouveau commandant de la force, le général Bellot des Minières devra notamment appuyer le déploiement progressif des casques bleus dans le pays à partir de septembre (Minusca).

 

Quant au retrait des soldats français, il n’interviendra qu’après, c'est-à-dire pas avant la fin de l’année 2014.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140617-rca-changement-chef-tete-...

RCA : le général Bellot des Minières à la tête de l'opération française Sangaris
RCA : le général Bellot des Minières à la tête de l'opération française Sangaris
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 20:10

 

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-06-16 15:42:40 - Les enseignants de l’Université de Bangui, membres du Syndicat national et autonome des enseignants du supérieur (SYNAES) ont démarré ce lundi une grève de trois jours, suite à une décision prise lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue, samedi, sur le campus universitaire de Bangui.


Selon le rapporteur général du SYNAES, Jean Bruno Esaie Tozai, pendant ces trois jours, les grévistes vont faire des sit-in devant le rectorat et des piquets de grève sur tous les campus universitaires notamment à l'Ecole nationale supérieure (ENS) et l'Université de Bangui ‘'pour barrer la route aux ennemis de la paix, ceux qui ne veulent pas de l'éducation de nos enfants''.


En lançant ce mouvement d'humeur, les grévistes exigent le paiement intégral des frais de vacation et des heures supplémentaires de l'année académique 2011-2012 et l'intégration des enseignants contractuels du supérieur dans la fonction publique.

Ils revendiquent aussi l'insertion du corps des auxiliaires dans la nouvelle grille salariale et l'implication du SYNAES dans des prises de grandes décisions qui engagent la vie des enseignants du supérieur , l'octroi des bourses doctorales et le poste doctoral aux enseignants du supérieur.


Le SYNAES a été reçu par la ministre de l'Education nationale, Gisèle Bédan, mais cela n'a pas empêché la radicalisation de leur mouvement.

 

 http://www.apanews.net/article_read-606338-l--universitee-bangui-paralysepar-une-gre-des-enseignants.html#sthash.PkrPPPXE.dpuf

L'Université de Bangui paralysée par une grève des enseignants
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:52

 

 

 

 

BBC Afrique 16 juin, 2014 - 17:20 GMT  http://www.bbc.co.uk/  

 

En Centrafrique, les responsables de l’ex coalition rebelle seleka, contraints à abandonner le pouvoir en janvier dernier, et ceux des milices anti-balaka qui les ont longtemps combattus, s’accordent pour accepter le principe d’une médiation afin de sortir le pays de cette longue crise.

 

Un accord a été signé à Bangui, sous les hospices de l’ONG PARETO, chargée de cette médiation.

 

Depuis le départ en janvier dernier de Michel Djotodia, chef de l’ex coalition rebelle, au profit de la présidente actuelle Catherine Samba-Panza, la RCA est contrôlée par deux forces armées rivales toujours prêtes à en découdre. A défaut d’être désarmées de force, elles ont été tenues à distance par les forces internationales présentes dans le pays.

 

Au nord, il y a les ex rebelles de la seleka qui ont récemment installé leur état-major à Bambari, au centre du pays. Au sud, il y a les anti-balakas, des milices composées de paysans et d’anciens militaires fidèles au président déchu François Bozizé.

 

Ces deux mouvements viennent d’accepter le principe d’une médiation en signant un accord à Bangui, lundi. Cette médiation a déjà commencé à être mise en place par l’ONG nationale Pareto (Paix Réconciliation Tolérance). La prochaine étape, selon le coordonnateur de l’ONG Beni Kouyaté, sera la mise en place d’un comité mixte de réflexion seleka – anti-balaka.

 

L’accord a été paraphé coté seleka par l’ancien porte-parole Eric Massi, et coté anti-balaka par Patrice Edouard Ngaissona. Ce dernier a pourtant été destitué, un autre coordonnateur ayant été élu à sa place lors d’un congrès à Bangui.

 

RCA: accord entre Selekas et anti-Balaka
RCA: accord entre Selekas et anti-Balaka
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:34

 

 

 

 

http://survie.org/ 16 juin 2014 (rédigé le 30 mai 2014) par Yanis 

 

Le 5 juin marque les 6 premiers mois de la résolution 2127 de l’ONU autorisant le déploiement d’une force française en Centrafrique. Le moment adapté pour faire un premier bilan de cette opération qui ne devait durer que de « 4 à 6 mois ».

 

Le constat est sévère : la crise actuelle, qui avait débuté en décembre 2012 avec l’offensive de la rébellion Séléka et sa prise du pouvoir en mars 2013, n’a fait que s’accentuer depuis le lancement de l’opération Sangaris le 5 décembre 2013. On dénombrerait déjà 625 000 déplacés internes, dont environ 200 000 à Bangui, et plus de 300 000 réfugiés dans les pays voisins [1]. Le Tchad aurait ainsi rapatrié plus de 150 000 ressortissants entre décembre 2013 et février 2014 [2]. Au Cameroun, ce sont 85 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, qui se sont installées de l’autre coté de la frontière. La situation humanitaire est alarmante : « sur les 22,6 millions de dollars (16,6 millions d’euros) demandés pour venir en aide à cette population de réfugiés, le HCR [Haut Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés] n’a reçu que 4,2 millions. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) n’a reçu aucune contribution » [3]. La situation n’est pas meilleure pour ceux qui ne se sont pas exilés, 1,9 millions de personnes étant dans une situation de précarité alimentaire.

 

D’autant que le travail des humanitaires devient de plus en plus dangereux. Le 26 avril dernier, 3 salariés de Médecins Sans Frontières ont trouvé la mort dans une attaque [4] à Nanga Boguila qui a fait 22 victimes au total. Le 30, c’est au tour de Première Urgence Aide Médicale Internationale de perdre 3 employés lors de l’attaque d’un de ses convois à la sortie de Bangui [5]. Ainsi, même si aucun bilan officiel n’a été annoncé, les victimes du conflit se comptent surement en milliers, les combats et exactions n’ayant jamais cessé depuis plus d’un an [6]. L’épuration ethnico-religieuse [7] s’est poursuivie, notamment à Bangui. Face à la violence des représailles inter-communautaires, les habitants « musulmans » du quartier PK12 ont ainsi quitté la ville fin avril, sous la protection de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (Misca), pour se réfugier à proximité de la frontière tchadienne [8]. Une opération d’évacuation qui a été ralentie par les réticences de Paris. Ainsi, la France est « accusée par les humanitaires d’avoir ralenti les opérations car elles incarnaient "un constat d’échec" de sa mission » [9]. En effet, la France défendait une politique de « sécurisation des populations et des enclaves ». Force est de constater qu’elle est incapable de tenir cette ligne stratégique.

 

Réorganisations des désorganisateurs

 

Au niveau politique, la situation n’est pas plus reluisante. Arrivée au pouvoir fin janvier après la mise à l’écart de Michel Djotodia par la France et ses relais françafricains (Idriss Déby, Sassou N’Guesso…) [10], Catherine Samba-Panza n’a pas brillé par son efficacité. Selon le sénateur Jean-Pierre Chevènement « le discours qui est tenu est souvent bien reçu et les analyses clairvoyantes, mais cela n’embraye sur rien et n’a que très peu d’effets concrets et ne se traduit pas par des engagements sur le terrain » [11]. A entendre la sénatrice Michelle Demessine, la critique vaut pour l’ensemble des responsables politiques : « les personnalités qui sont au pouvoir de transition sont excellentes pour le dialogue avec les capitales occidentales et les bailleurs de fonds mais cela n’a pas d’efficacité sur le terrain ». Peut-être parce que ces personnalités ont été parachutées par ces mêmes « capitales occidentales et bailleurs de fonds » et n’ont donc aucune légitimité sur le terrain [12]… Ce qui ne les empêche pas d’engager financièrement l’avenir des Centrafricains pour les années à venir : «  la République centrafricaine tentera de lever la somme de 5,5 milliards de francs Cfa sur le marché des titres publics » de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale en juin et en août 2014 (Agence Ecofin 21/04/2014). Ou comment accrocher un boulet à un pays en train de couler.

 

Loin des instances décisionnelles officielles, les différents groupes en lutte se réorganisent. C’est le cas de l’ex-Séléka qui a récemment tenu un congrès à N’délé qui a donné de nouvelles instances dirigeantes au mouvement. La rébellion n’en reste pas moins divisée, avec une branche politique qui siège dans les ministères et à la présidence à Bangui, et une branche militaire qui ne compte pas abandonner la lutte [13]. On notera que d’anciennes personnalités de la Séléka font désormais cavalier seul, à l’instar d’Abakar Sabone, qui a annoncé la création de son mouvement, l’Organisation de la Résistance Musulmane Centrafricaine (ORMC) [14]. A cela s’ajoutent toujours des bandes de pillards qui écument le nord-ouest du pays, aggravant d’autant le ressentiment des populations.

 

Du coté des milices anti-balaka, la situation n’est pas non plus stabilisée et il est difficile de savoir qui a un véritable pouvoir sur cet agrégat de milices et de bandes armées. Joaquim Kokaté, ancien coordinateur des anti-balaka nommé conseiller à la Primature, ne semble plus avoir la main sur ses troupes. Il est fortement concurrencé par Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien ministre de Bozizé et « coordinateur politique » de milices anti-balaka, qui cherche à se positionner comme un interlocuteur incontournable pour stopper les violences contre les musulmans. Sous le coup d’un mandat d’arrêt, il est actuellement en liberté provisoire. Son leadership est contesté depuis la mi-mai par Sébastien Wénezoui, qui se présente comme le nouveau coordinateur général des anti-balaka. Celui-ci serait implanté dans le camp de déplacés de Mpoko, à coté de l’aéroport.

 

Enfin, reste le cas plus problématique de Lévy Yakété, le coordinateur du Mouvement de résistance populaire pour la refondation de la Centrafrique (MRPRC). Celui-ci est accusé par l’ONU de « s’être rendu au Cameroun et au Bénin pour tenter d’y recruter des combattants et d’avoir distribué des machettes aux jeunes chrétiens sans emploi » (Jeune Afrique, 26/05/2014). Il fait d’ailleurs partie, avec François Bozizé et Nourredine Adam, des personnes inscrites sur la liste noire du comité des sanctions du Conseil de Sécurité (impliquant un gel d’avoirs et une interdiction de voyager). Or, selon les déclarations qu’il a faites à RFI, cet acteur direct de la crise centrafricaine réside en France depuis octobre 2013… (RFI, 11/05/2014). Une question grave se pose donc désormais : comment la France, qui par la voix du général Soriano, le commandant de la force Sangaris, considère que « les miliciens centrafricains anti-balaka […] sont devenus les principaux ennemis de la paix » (RFI, 10/02/2014), peut-elle accueillir sur son sol un des responsables de ces milices ? Y aurait-il connivence entre les autorités françaises et les milices anti-balaka  ?

 

Les parrains s’activent

 

Pays en crise, la Centrafrique subit plus que jamais l’ingérence de pays étrangers, à commencer par ses voisins de la sous-région. L’action du Tchad, puissance tutélaire du pays depuis le début des années 2000, a été, une fois de plus, vivement critiquée fin mars, quand des éléments tchadiens de la Misca ont ouvert le feu le 29 mars à Bangui lors d’un accrochage avec les anti balaka, faisant 24 morts et plus d’une centaine de blessés (Jeune Afrique, 31/03/2014). Accusé par Thomas Théophile Tchimangoa, le ministre centrafricain de la Défense, de semer le désordre plutôt que de l’empêcher, le Tchad a décidé de retirer ses troupes de la Misca en signe de défiance envers les autorités centrafricaines.

 

Le Congo semble mieux tirer son épingle du jeu. On se souvient que Sassou N’Guesso s’était particulièrement impliqué dans les accords de Libreville, signés entre Bozizé et la Séléka. Par ailleurs, la direction de la Misca a été attribuée à un Congolais, le général Jean-Marie Michel Mokoko, ce qui reflète bien l’influence de ce pays sur la gestion de la crise. Afin d’asseoir son influence, Sassou avait même mis la main à la poche en 2013 en avançant 50 millions de dollars pour payer les fonctionnaires centrafricains (Le Figaro, 17/02/2014). N’ayant pas vu son poulain, Karim Meckassoua (qui avait aussi le soutien du ministre français de la Défense [15]), accéder à la présidence, il n’a pas réitéré le geste, obligeant Catherine Samba-Panza et la France à se tourner vers d’autres soutiens financiers. L’Angola a ainsi donné 10 millions de dollars début mars. Son dictateur, José Eduardo Dos Santos (34 ans au pouvoir) fut reçu par François Hollande à Paris quelques jours plus tard. Un signe de remerciement ? A la tête de la présidence de la Conférence internationale des Grands Lacs, Dos Santos compte bien renforcer son aura dans la sous-région.

 

Autre grand voisin de la Centrafrique, le Cameroun, semble jouer un jeu plus ambigu. Bien qu’il s’agisse du poids lourd économique de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale, celui-ci a envoyé moins de soldats au sein de la Misca que d’autres, comme le Burundi, alors même que c’est le général camerounais Martin Tumenta Chomu qui en a le commandement militaire. Plus problématique, comme nous le mentionnions plus haut, il semblerait que Lévy Yakété soit allé dans ce pays pour organiser la lutte des anti-balaka. On se souvient aussi que c’est au Cameroun que Bozizé, accusé par l’ONU d’être toujours actif dans la crise, se réfugia après son renversement. Paul Biya jouerait-il sur les deux tableaux ? Par contre il semblerait que l’Ouganda se soit positionné en faveur de Bozizé. Ainsi les milices anti-balaka qui ont déclenché l’assaut sur Bangui le 5 décembre 2013 « disposaient d’armes lourdes et légères neuves achetées grâce à des fonds réunis par la famille Bozizé, notamment en Ouganda auprès du président Yoweri Museveni » [16].

 

Enfin, on notera que la République Démocratique du Congo (RDC) se mobilise aussi fortement en Centrafrique à travers l’envoi de 850 soldats et de 150 policiers. Joseph Désiré Kabila a d’ailleurs lui aussi été reçu à l’Elysée par le président français afin d’évoquer la crise. Ce dernier lui a-t-il rappelé que la situation en RDC était « tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie et de la reconnaissance de l’opposition » comme il l’avait fait il y a un an et demi ? On peut en douter à l’heure où la France tente de trouver des effectifs pour la Minusca (Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine), la force de maintien de la paix des Nations Unies qui doit prendre la relève de la force africaine Misca le 15 septembre.

 

En tournée en Afrique de l’Ouest, Le Drian a ainsi abordé la question de la Centrafrique avec Macky Sall au Sénégal, avec Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire ou encore avec Mohamed Ould Abdelaziz en Mauritanie. Ce dernier, dont le régime ne brille pas pour son respect de la démocratie, a annoncé l’envoi de 1 000 soldats en Centrafrique. On le voit, la diplomatie française n’hésite pas à s’appuyer encore et toujours sur les pires régimes autoritaires africains pour garder son influence dans un pays de son pré carré.

 

 

[1Rapport de la mission en République centrafricaine du Sénat effectuée du 13 au 16 avril 2014

 

[2] « Tchad : Amnesty International réclame la réouverture de la frontière avec la Centrafrique », Jeune Afrique, 14/05/2014

 

[3] « Cameroun : 29 enfants ayant fui la Centrafrique morts d’épuisement », Jeune Afrique, 23/05/2014

 

[4] « Centrafrique : attaque sanglante contre des locaux de MSF », RFI, 28/04/2014

 

[5] « RCA : après une nouvelle attaque, l’inquiétude grandit au sein des ONG », RFI, 04/05/2014

 

[6] En témoignent les violents affrontements qui ont secoué le Nord Ouest du pays début mai, faisant 100 morts en une dizaine de jours.

 

[7] « Centrafrique : ni génocide, ni conflit religieux ! » , Billets d’Afrique, mars 2014

 

[8] « Centrafrique : la Misca évacue 1300 musulmans de Bangui », RFI, 27/04/2014

 

[9] « Centrafrique : dilemme politico-humanitaire sur le sort des musulmans », Jeune Afrique, 26/04/2014

 

[10] « Sangaris : la France au coeur du bourbier centrafricain », Billets d’Afrique, février 2014

 

[11] D’autant qu’à peine à son poste, elle a suivi le même travers clanique que ses prédécesseurs, nommant sa fille chef de cabinet particulier (La Lettre du Continent 2014/02/12)…

 

[12] Concernant cette proximité avec les bailleurs de fonds internationaux, on notera que la Banque mondiale a annoncé qu’elle débloquerait 30 millions de dollars pour payer les fonctionnaires à partir de la fin mai. Le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) payera pour sa part le salaire des policiers et des gendarmes.

 

[13] En témoignent les combats qui l’ont opposée à la force Sangaris fin mai (Reuters 24/05/2014).

 

[14] Au delà du nom même, qui revendique clairement le caractère confessionnel du mouvement (ce qui est un fait nouveau), on notera qu’Abakar Sabone milite depuis longtemps pour une partition du pays

 

[15] « Centrafrique : Catherine et les soudards », Jeune Afrique, 30/01/2014

 

[16] On notera que des soldats ougandais sont stationnés à l’extrême Est de la Centrafrique (épaulés par des forces spéciales américaines), officiellement pour lutter contre l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony.

 

Intervention militaire Sangaris : l’heure du bilan (Survie)
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:26

 

 

 

MSF dénonce la violence en Centrafrique

 

BANGUI, République centrafricaine16/06/14 – (The Associated Press ) - Le degré de violence organisée perpétrée en République centrafricaine par des groupes armés à l’encontre de civils dans les provinces de Bambari et Grimari, situées dans la région de la Ouaka, est consternant, a dit lundi l’organisation Médecins sans frontières (MSF).

 

L’attaque la plus récente aurait eu lieu le 10 juin à Liwa, un village situé à seulement 10 kilomètres des Forces armées internationales de Bambari. Au moins 160 maisons ont été complètement détruites, et 12 personnes tuées.

 

Un représentant de MSF a dit avoir vu les corps carbonisés de trois adultes et un enfant, brûlés dans leur maison au cours de l’attaque. Des villageois affirment que les victimes ont été brûlées vives.

 

Ces dernières semaines, plusieurs villages, notamment Bakala, Yabita et Lakanja situés dans les provinces de Grimari et Bambari, auraient été en partie ou complètement brûlés. La majorité des habitants n’auraient pas eu d’autres choix que de fuir en brousse, après avoir perdu l’essentiel de leurs biens, leurs semences et leurs outils agricoles.

 

Au cours des deux derniers mois, MSF dit avoir pris en charge 97 blessés suite à ces attaques contre des civils qui ravagent la région de la Ouaka. Beaucoup de ces patients ont mis près de 24 heures pour arriver au centre de santé.

 

Cette violence s’est non seulement traduite par des massacres de masse et de la torture généralisée, mais a aussi conduit aussi à des déplacements massifs de civils terrifiés fuyant les attaques, dénonce MSF.

 

«Nous portons assistance aux populations dont la vulnérabilité est exacerbée par les conséquences du conflit et les déplacements. Le paludisme est une des causes de mortalité les plus importantes; 71 pour cent des patients sont testés positifs au paludisme dans nos consultations. Ces populations déplacées vivent dehors dans la forêt, et la saison des pluies les rend plus vulnérables à cette maladie», explique Luigi Pandolfi, coordinateur de projet pour MSF.

 

MSF demande à toutes les parties armées de stopper les attaques contre les civils de la région de la Ouaka.

 

 

 

Centrafrique: MSF dénonce "l'utilisation systématique" de la violence contre les civils dans le Centre

 

16/06/14 (AFP)

 

L'organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé lundi "l'utilisation systématique" de la violence par les groupes armés contre les populations civiles centrafricaines dans la région de Bambari (centre).

 

"Au cours des six dernières semaines, nos équipes sur place ont été témoins de l'utilisation systématique (...) de la violence contre des villages entiers, provoquant meurtres et déplacements continus de milliers de personnes", a déclaré Luigi Pandolfi, coordinateur de projet pour MSF en Centrafrique, cité dans un communiqué de l'ONG.

 

Au moins 22 personnes ont ainsi été tuées et près d'une trentaine blessées le 10 juin à Liwa, village situé à 10 kilomètres de Bambari, dans des affrontements entre ex-rebelles Séléka, majoritairement musulmans, et milices chrétiennes anti-balaka, selon une source de gendarmerie locale jointe par l'AFP.

 

A Liwa, "j'ai vu les corps carbonisés de trois adultes et un enfant, brûlés dans leur maison au cours de l'attaque", a poursuivi Luigi Pandolfi. Selon MSF, "au moins 160 maisons ont été complètement détruites" au cours de cette attaque.

 

"Ces dernières semaines, plusieurs villages (...) ont été en partie ou complètement brûlés. La majorité des habitants n'ont pas eu d'autres choix que de fuir en brousse, après avoir perdu l'essentiel de leurs biens, leurs semences et leurs outils agricoles", affirme le communiqué de MSF.

 

Selon MSF, il y a eu des "massacres de masse" et des "déplacements massifs de civils terrifiés fuyant les attaques".

 

"MSF demande à toutes les parties armées de stopper les attaques contre les civils de la région de la Ouaka", ajoute le communiqué.

 

Mi-mai, plusieurs cadres de l'ex-rébellion avaient affirmé vouloir restructurer la Séléka et ont installé leur quartier général à Bambari, région où sont également signalés des mouvements de miliciens chrétiens anti-balaka, hostiles aux combattants Séléka.

 

La Séléka avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013, puis été mise en déroute début 2014 après la démission forcée de son chef Michel Djotodia de la présidence de la République. Désormais, les combattants du mouvement, sans réelle ligne de commandement, écument la province, se rendant coupables de nombreuses exactions.

 

MSF dénonce la violence en Centrafrique
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:24

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) - 2014-06-16 12:46:26 - Le président de l’assemblée nationale du Soudan, Al Fatih Izzeddin Mansour, accompagnée de plusieurs ministres et parlementaires, est attendue ce lundi à Bangui pour une visite de travail, d’amitié et de solidarité en Centrafrique, a-t-on appris de source officielle.


''C'est une importante délégation des personnalités soudanaises qui arrive ce lundi à Bangui. Cette visite de travail s'inscrit dans la suite des plaidoyers faits par le Président du Conseil national de Transition (CNT) Alexandre Ferdinand Nguendet auprès des autorités soudanaises du 6 au 9 mai 2013'', a dit le chef du gouvernement André Nzapayéké qui faisait à la presse le compte-rendu de son récent séjour au Soudan. 


Selon M Nzapayéké, cette délégation va apporter de l'aide humanitaire pour les déplacés internes et les réfugiés.

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=606319#sthash.iSAVfS0r.dpuf

Le président de l'Assemblée nationale du Soudan attendu en RCA
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:23

 

 

 

 

16/06/14 (Organisation de la Presse Africaine)

 

Plus de 13 000 habitants des villages situés le long de l’axe Bouar-Bohong, dans l’ouest de la République centrafricaine, ont reçu ces derniers jours des semences et du matériel agricole. Au cours des derniers mois, cette région a été le théâtre d’affrontements entre groupes armés, qui ont eu de graves conséquences humanitaires pour la population. Voyant leurs maisons vandalisées, saccagées et brûlées, des milliers de personnes ont dû fuir pour trouver refuge dans la brousse environnante ou dans d’autres régions et avoir ainsi la vie sauve.

 

« Suite à ces pillages et à la destruction des récoltes et des greniers, les villageois qui sont aujourd’hui de retour chez eux manquent de semences et d’outils pour redémarrer une activité agricole, un élément central du mode de vie des habitants de ces régions », explique Charlotte Bennborn, coordonnatrice des programmes de sécurité économique du CICR en République centrafricaine. « Trouver les outils et les produits nécessaires pour faire en sorte que la prochaine récolte soit suffisante est donc un impératif et un défi quotidien. »

 

Afin de relancer la production agricole dans ces villages, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge centrafricaine, a procédé, du 10 au 14 juin, à des distributions de semences et de matériel agricole. Dans une trentaine de villages, des familles ont ainsi reçu chacune 10 kg de semences de maïs, 5 kg de semences de haricot, 3 kg de semences de sésame et des houes. « Cette aide contribuera à relancer l’agriculture, en permettant à chaque famille de cultivateurs de récolter – si tout va bien – quelque 800 kg de maïs, 55 kg de haricots et 102 kg de sésame. Grâce à cette production, les familles auront de quoi se nourrir durant les prochains mois », précise Mme Bennborn.

 

Au-delà de cette assistance agricole, le CICR, toujours en coopération avec la Croix-Rouge centrafricaine, distribue régulièrement de la nourriture à des milliers de personnes particulièrement vulnérables appartenant à des communautés déplacées ou de retour chez elles, à Bangui et ailleurs dans le pays, comme récemment à Ndélé ou Dékoa

République centrafricaine : le CICR distribue du matériel agricole dans l’ouest du pays
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:20

 

 

 

 

La situation sécuritaire et humanitaire en Centrafrique menace aussi les activités agricoles. Les exactions et attaques contre les populations civiles continuent de préoccuper les organisations humanitaires.

 

Ces dernières semaines, selon l'Ong Médecins Sans Frontières (MSF) plusieurs villages situés à plus de 200 kilomètres au Nord de Bangui, ont été en partie ou complètement brûlés. Conséquence : les habitants ont dû fuir en brousse, après avoir perdu leurs biens, leurs semences et leurs outils agricoles.

 

Dans le même temps, dans l'ouest du pays quelque 13 000 personnes ont bénéficié d'un appui en semences et matériel agricole du CICR et de la Croix rouge centrafricaine. Ecoutez les précisions ci-dessus de Marie-Servane Desjonquères, porte parole du CICR pour l'Afrique centrale et du sud.

 

Des semences pour les agriculteurs centrafricains
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:16

 

 

 

 


http://www.dhnet.be/   16 juin 2014 à 17h04  BRUXELLES (BEL)

 

La force de l'Union européenne en Centrafrique a atteint sa "pleine capacité opérationnelle" dimanche, et est maintenant déployée dans deux arrondissements de Bangui, alors que des affrontements se poursuivent dans la capitale.

 

"La force de l'Union européenne en République centrafricaine a atteint sa pleine capacité opérationnelle le 15 juin 2014. Son mandat couvrira une période de 4 à 6 mois à partir de cette date", a indiqué le service diplomatique de l'UE lundi dans un communiqué. Eufor-RCA assure depuis fin avril la protection de l'aéroport de Bangui.

 

"Forte désormais de 700 soldats et gendarmes, elle assure aussi, en coordination avec les forces de l'Union africaine, la sécurité des 3e et 5e arrondissements de Bangui", où se produisent la plupart des violences, a précisé le service. Elle doit être renforcée par "une centaine de soldats supplémentaires au cours des prochains jours".

 

Trois personnes ont encore été tuées samedi à Bangui dans des affrontements entre des musulmans armés. (Belga)

 

© 2014 Belga. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

 

 

Centrafrique: la force européenne pleinement déployée à Bangui
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com