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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 23:35

 

 

 

 

13/06/14 (Le Monde)

 

Cent vingt gendarmes en treillis dépareillés s’agitent sur le gravier mouillé de la place d’armes Martin-Lingoupou. Vraies clés de bras, fausses dispersions de manifestants, intervention rapide avec des fusils et des pistolets de bois bleus. Devant la tribune ministérielle, les agents s’efforcent de démontrer qu’après huit semaines de stage, ils sont aptes à « la gestion démocratique des foules ».

 

La formation a été dispensée par une société française, Gallice, sur fonds privés. « Un peu moins d’un million d’euros pour former et rééquiper en partie environ 280 policiers et gendarmes », précise Frédéric Gallois, un ancien commandant du GIGN reconverti dans la sécurité privée.

 

Niel Telecom, propriété de Laurent Foucher, un homme d’affaires proche de Claude Guéant, est l’un des principaux bailleurs de l’opération. Sous embargo des Nations unies, la République centrafricaine n’a pas le droit d’importer du matériel militaire mais une « tolérance » a été accordée pour les forces de l’ordre.

 

Spécialement imaginés pour un petit déjeuner pratique et gourmand, découvrez de délicieux chaussons fourrés, au chocolat, à la framboise ou à l’abricot.

 

Alors que la sécurisation du pays a été déléguée aux forces africaines de la Misca et françaises de « Sangaris », en trop faible nombre pour remplir pleinement cette mission, et que l’armée centrafricaine est tenue à l’écart du processus, ce qui provoque une grogne inquiétante des soldats, policiers et gendarmes sont désormais priés de reprendre leurs activités, même si les moyens font défaut et que leur sens de l’éthique est sujet à caution. « Je dispose de près de 3 900 hommes mais ils ne sont pas équipés. Pour l’instant, nous n’avons que 14 véhicules octroyés par les Nations unies. Nous ne vivons que par les aides de la communauté internationale. Les agents reviennent pour toucherleur solde mais pour relancer les activités, il faudrait qu’ils ramènent les armes qu’ils dissimulent encore », explique le ministre de la sécurité publique, Denis Wangao Kizimale, derrière ses épais verres fumés.

 

Cette indigence matérielle, il suffit de se rendre dans les locaux de la direction des services de la police judiciaire pour la mesurer. Dans son grand bureau tout vide, le colonel Jean-Pierre Ngbo-Toubakete raconte que « les forces internationales nous demandent denous contenter de monter des procédures mais pas d’aller chercher les bandits ». « De toute façon, avec deux fusils et cinq matraques, nous ne pouvons rien face à des malfrats bien armés. » Ses services, ajoute l’officier, ont été tout d’abord pillés par les ex-rebelles à majorité musulmane de la Séléka, qui avaient pris le pouvoir en mars 2013, puis cambriolés dans la nuit du 25 avril. « Regardez, il ne nous reste qu’un seul ordinateur donné par le ministère de la justice », se désole le colonel Ngbo-Toubakete.

 

Dans cette tentative de remise en route de la chaîne pénale, la justice est elle aussi en phase de renaissance. Dans l’immense salle du tribunal de grande instance de Bangui, de présumés délinquants sont jugés pour des vols d’ordinateurs à la Caisse nationale de sécurité sociale, de motos, de tôles ondulées, des outrages à magistrat, dans des audiences correctionnelles de flagrants délits.

 

Le petit banditisme au quotidien est sur les bancs, mais pas les grands criminels, auteurs ou commanditaires des exactions commises depuis la fin 2012.

 

« On me dit qu’il faut juger les Séléka mais ils sont tous partis escortés par les forces internationales. Pour les milices anti-balaka [à majorité chrétienne, anti-musulmans], nous ne jugeons que les individus isolés. On ne peut pas s’en prendre aux groupes qui peuvent venir nous attaquer jusqu’au tribunal. Il y a trop de menaces et nous ne sommes pas invulnérables », reconnaît Ghislain Grésenguet, le procureur de la République du pays, pistolet à la ceinture.

 

De fait, les dossiers criminels, les massacres comme les assassinats ciblés, sont en souffrance, car, selon M. Grésenguet, « les magistrats attendent d’avoir une vision claire de ce qu’il faut faire ». « Il y a des discours contradictoires. Le pouvoir politique nous dit qu’il faut lutter contre l’impunité, mais en même temps, il dit qu’il faut ouvrir le dialogue. »

 

« Nous vivons dans une insécurité totale. Les priorités sont diffuses et je doute que la justice fasse partie des priorités », ajoute un juge sous couvert d’anonymat.

 

« LES GENS ONT PEUR DES REPRÉSAILLES »

 

Si elle se félicite notamment de la réouverture d’un tribunal en province, à Bouar, grâce à la protection des forces étrangères, la garde des sceaux, Isabelle Gaudeuille, admet sans détour que l’institution dont elle a la charge est encore convalescente. « Les gens ont peur des représailles, alors ils ne déposent pas plainte. Les policiers et les gendarmes ne peuvent se rendre dans certains quartiers pour mener des interpellations. Le temps de la main tendue semble terminé, mais les gros poissons ne sont pas dans la nasse, d’autant que lorsque l’on lance des mandats d’arrêt contre eux, ils disparaissent avec la complicité des forces de l’ordre », dit la ministre. Ne disposant ni des moyens d’enquête ni de poursuites, les autorités centrafricaines ont saisi la Cour pénale internationale.

 

La maison centrale de Ngaragba est aujourd’hui le seul établissement pénitentiaire fonctionnel du pays. Les 303 détenus, selon le dernier décompte, se partagent entre des blocs dénommés « Maison Blanche » pour les personnalités, « Couloir » ou « Irak » pour les autres. Nombre d’entre eux se plaignent d’avoir été jetés là depuis plusieurs mois sans mandat de dépôt.

 

En mars, quelques jours après la « réfection » de la prison, onze chefs anti-balaka se sont fait la belle. Depuis le 31 mai, douze autres prisonniers manquent à l’appel. Pour escalader les murs d’enceinte, les fugitifs ont utilisé les portes des toilettes. Le mirador était désert. Le régisseur des lieux, le commandant Barnabé Konzelo, reconnaît que ces évasions n’auraient pas été possibles « sans la complicité des gardes ».

 

Cyril Bensimon

 

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/06/13/l-etat-cent...

Lu pour vous : L’Etat centrafricain reste sans moyens face aux milices
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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 23:33

 

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 13/06/14- La présidente de la transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, n’est pas candidate à l’élection présidentielle de février 2015, a annoncé la maire de Bangui, Hyacinthe Wodobode, au sortir d’une rencontre tripartite tenue au Palais de la Renaissance.

 

‘'Ceux qui ont des ambitions politiques n'ont qu'à patienter et à l'accompagner dans la transition, parce que, la présidente de transition Samba-Panza ne sera pas candidate à la présidentielle de février 2015'', a déclaré à la presse la maire de Bangui Hyacinthe Wodobode au sortir de cette rencontre.

 

Tenue jeudi sous la présidence de Catherine Samba-Panza, la rencontre tripartite avait pour objet de trouver un consensus au tour des solutions à proposer pour mettre fin à la grève des impayés de la mairie, déclenchée spontanément, mercredi dernier.

 

Pour Mme Wodobode, la mairie n'est pas la seule concernée par ce mouvement d'humeur puisqu'elle fait partie des institutions de la périphérie qui sont notamment la Cour constitutionnelle, le Conseil national de transition et l'Office national de l'informatique. Aux employés de ces structures, le gouvernement leur a ‘'demandé une certaine compréhension, une certaine patience ‘', a-t-elle souligné.

 

Selon la maire de Bangui, ‘'Le ministre des finances a donné des instructions pour que dans les jours à venir les personnels de ces différentes institutions puissent recouvrer leurs droits''.

 

« Nous sommes sortis un peu satisfaits de cette réunion. Et comme la présidente de la transition a instruit le ministre des finances nous allons voir si cette instruction sera respectée'', a pour sa part, lancé le syndicaliste Norbert Karakombo, secrétaire général des travailleurs de la mairie de Bangui.

 

‘'Si rien est fait, à partir d'aujourd'hui jusqu'à lundi 16 juin prochain, nous allons déposer un préavis de grève'', a-t-il, toutefois, prévenu.

 

Présidentielle centrafricaine : Catherine Samba-Panza n'est pas candidate
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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 23:32

 

 

 

 

13/06/14(Jeune Afrique)

 

Y a-t-il eu soulèvement populaire à Bangui fin mai, ou manipulation pour déguiser une tentative de coup d'État ? Les autorités centrafricaines sont persuadées que la deuxième hypothèse est la bonne.

 

Les autorités centrafricaines sont convaincues d'avoir déjoué une tentative de coup d'État déguisée en soulèvement populaire dans les jours qui ont suivi l'attaque contre l'église Notre-Dame-de-Fatima, le 28 mai à Bangui. Le lendemain, des barricades ont en effet été dressées dans toute la ville. Le surlendemain, plusieurs milliers de personnes ont marché sur le PK0 ("Point kilométrique 0").

 

Leur progression n'a été stoppée qu'au niveau du siège du Trésor public. Les autorités affirment que les manifestants avaient été payés et qu'ils étaient encadrés par des membres des forces armées (Faca) en civil. L'objectif était paraît-il de permettre aux membres de l'ex-Garde présidentielle de s'emparer du palais de la Renaissance.

 

Le 31 mai, le Premier ministre, André Nzapayeké, a même affirmé détenir la preuve que des mercenaires venus de la RD Congo se trouvaient à Bangui depuis la fin du mois d'avril. Des suspicions renforcées par la découverte par les forces internationales, peu avant l'attaque de Fatima, d'une cache d'armes appartenant aux anti-balaka à proximité du PK5.

 

http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2787p008.xml10/coup-d-...

Lu pour vous : Centrafrique : coup d'État ou pas ?
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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 23:31

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 13/06/14- Les forces internationales déployées en Centrafrique vont poursuivre leurs missions, a déclaré vendredi à Bangui, le général Francisco Soriano de l’opération Sangaris, avant de se réjouir de la ‘’parfaite collaboration’’ existant entre elles et de leur détermination à sécuriser la Centrafrique.

 

''Les missions en Centrafrique ne vont pas changer. Il y aura une parfaite collaboration entre les trois forces étrangères en présence et qui continueront la sécurisation de la République Centrafricaine avec la même intensité sous le commandement de mon successeur'', a notamment Soriano, au sortir d'une audience avec la président Catherine Samba-Panza à qui il était venu ses adieux à la veille de son retour en France.

 

En Centrafrique, a-t-il réaffirmé, ‘'il y aura trois forces qui travailleront ensemble. Il s'agit notamment la Force de l'Union Africaine (la Misca) ; celle de l'Union Européenne (Eufor-RCA) et les Troupes françaises de Sangaris''.

 

A en croire le général, ces forces déployées en Centrafrique témoignent des efforts consentis par la communauté internationale ‘'qui s'est vraiment intéressée à la République Centrafricaine'' pour ramener la paix et la sécurité en vue de permettre le développement et l'acheminement des aides humanitaires.

 

Le général Francisco Soriano, commandant de la force française de la Sangaris, était arrivée à Bangui au mois de décembre 2013.

La mission des forces internationales en RCA se poursuivra (chef Sangaris)
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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 23:25

 

 

 

 

 

13/06/14 (RFI)

 

Il y a quelques semaines encore la paroisse de Don Bosco dans le nord de Bangui accueillait près de 50 000 déplacés centrafricains. Ils sont dix fois moins aujourd'hui sur le site, mais ceux qui ont tout perdu n’ont pas d’autre choix que de rester.

 

La pluie et l’accalmie sécuritaire ont poussé la grande majorité des réfugiés à rentrer chez eux, mais certains sont contraints de rester, comme Ange, un ancien haut fonctionnaire qui ne peut pas rentrer chez lui au PK12 : « Je suis là depuis le 5 décembre, j’ai été pillé et j’ai même reçu une balle. Je suis ici avec toute la famille. Ma maison a été détruite et je suis dans l’impossibilité d’aller la reconstruire et ce cas-là est valable pour beaucoup de gens à PK12. C’est pour cela que nous restons ».

 

Ange espère une aide financière pour reconstruire sa maison et en attendant il reste. L’argument financier est d’ailleurs souvent avancé par les derniers déplacés de Don Bosco. C’est aussi le cas de Marcel. Comme beaucoup, il était locataire de sa maison et en six mois, il a accumulé des dettes qu’il ne peut pas payer. Ce maçon attend désormais de trouver du travail pour pouvoir rembourser et rentrer chez lui : « Si je trouve du travail maintenant, les problèmes seront bien allégés, mais pour le moment, il n’y en a pas et c’est un peu lourd ».

 

A Don Bosco, la plupart des déplacés ne viennent pas de très loin : quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres, le plus souvent. Ce n’est toutefois pas le cas d’Aristide, il est instituteur dans le camp et il y a trois mois, il est venu à pied de Kaga-Bandoro à plusieurs centaines de kilomètres de Bangui. Il a perdu tout contact avec sa famille réfugiée en brousse : « Je ne sais pas comment rentrer et avec quelles conditions sécuritaires. Il n’y a pas de transports donc mes questions sont sans réponse ».

 

En attendant de trouver une réponse, Aristide espère ne pas avoir à passer une nouvelle nuit debout à cause de la pluie.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140613-rca-rencontre-derniers-de...

 

RCA : rencontre avec les derniers déplacés de Don Bosco à Bangui
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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 21:40

 

 

 

 

·         http://www.agoravox.fr/  jeudi 12 juin 2014

 

Il y a 6 mois, la France, après un vote de l'ONU, lançait l'opération Sangaris afin d'appuyer la force africaine de la Misca (5.000 hommes) et de ramener la paix en Centrafrique. Alors que les premiers soldats français doivent rentrer en septembre, beaucoup d'observateurs, comme le journaliste Cyril Bensimon ou Jean-Yves Ollivier, ancien proche de Nelson Mandela pendant les années de l’Apartheid et ancien « négociateur en politique », doutent de l'utilité à long terme de ces interventions sur le continent africain.

 

Après 6 mois d'intervention militaire, le bilan de l'opération Sangaris est pour le moins mitigé. D'ailleurs, la France attend désormais avec impatience le déploiement d'une opération de maintien de la paix, prévue pour la mi-septembre, pour se désengager progressivement du terrain. L'espoir d'une opération brève, « qui n'a pas vocation à durer » selon François Hollande, s'est totalement envolé.

 

L'arrivée des militaires français a complètement modifié le rapport de forces sur le terrain. En portant ses premiers coups sur la Séléka, dont les combattants et les cadres sont majoritairement musulmans, l'intervention française a entraîné une vague de vengeances qui s'est abattue sur la minorité civile musulmane.

 

Comme l'explique le journaliste Cyril Bensimon, "la géographie centrafricaine a été entièrement recomposée. Quelques milliers de musulmans subsistent, sous protection des forces africaines ou françaises, dans des enclaves de l'ouest du pays et de Bangui, les autres se sont réfugiés au Cameroun, au Tchad ou dans le nord-est de la RCA, où se sont repliés la majorité des miliciens de la Séléka." En somme, l'intervention française a provoqué une réaction en chaîne qui n'était visiblement pas prévue.

 

"Le pays est aujourd'hui traversé par de multiples lignes de fracture. Le reflux des musulmans dans l'Est a provoqué de facto une césure du territoire, une partie « sous contrôle » des ex-rebelles, l'autre où essaiment différentes factions anti-balaka et de petits groupes armés." décrit Cyril Bensimon.

 

Forcément, dans le même temps, la population commence à être de plus en plus hostile à l'égard des troupes françaises. Le 31 mai dernier, les hommes de la force Sangaris sont hués par les habitants qui les traitent de "voleurs de diamants" : la Centrafrique compte parmi les principaux producteurs mondiaux de cette pierre précieuse. Chez les musulmans, les "Non à la France" et les insultes anti-françaises sont tagués partout. Les soldats savent aussi qu'ils vont se faire caillasser dès qu'ils regagnent leurs quartiers.

 

Difficile de croire que l'armée française était incapable d'anticiper tout cela. Comme le dit Jean-Yves Ollivier, fin connaisseur de l'Afrique, "on a l'impression que l'improvisation domine." D'après lui, le contingent employé n'est pas le bon. "Les troupes parachutistes et d'infanterie de marine qui ont été envoyées à Bangui ne sont pas formées pour ce type de mission malgré toutes leurs compétences et leur courage. N'eut-il pas été plus avisé d'envoyer à leur place des troupes de gendarmerie comme cela avait été le cas notamment en Côte d'Ivoire ?"

 

La France a également pêché par orgueil (ou manque de moyens) en envoyant un nombre insuffisant de troupes. "Qui pouvait penser que 1'600 hommes, quels qu'ils soient, puissent suffire à contrôler un territoire grand comme la France et qui, faut-il le rappeler, est l'un des moins équipés au monde en terme d'infrastructures routières ?" questionne Jean-Yves Ollivier. Celui-ci dénonce également le fait que la France ne demande aucune contrepartie en termes de démocratisation, par exemple, lorsqu'elle intervient, que ce soit en Centrafrique ou au Mali, empêchant de résoudre les problèmes de fond.

 

Les interventions françaises en Afrique doivent pouvoir être questionnées dans le débat public. Nombreux sont ceux à critiquer la façon dont elles sont menées et orchestrées. Ces dernières années, la France a envoyé des troupes en Côte d'Ivoire, au Mali, en Centrafrique, toujours avec un bilan mitigé. La remise en question, c'est pour quand ?

 

Opération : Sangaris le temps des doutes
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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 19:08

 

 

 

 

http://www.la-croix.com/  12/6/14 - 09 H 30

 

Sur la route venant de Yaoundé, environ 800 soldats français protègent les musulmans de la ville et sécurisent cet axe vital pour l’approvisionnement de Bangui

 

La poignée de main du colonel Damien Wallaert, le chef de corps dugroupement tactique interarmes (GTIA) Dragon, déployé à Bouar, dans l’ouest de la Centrafrique, est amicale. L’officier supérieur, seul habilité par sa hiérarchie à se présenter sous son vrai nom de famille, est arrivé dans cette ville clé de l’axe Bangui-Yaoundé (Cameroun) au début du mois de mars avec le 12 e cuirassé d’Olivet (Loiret), alors prépositionné au Tchad. 

 

Se retrouvent des éléments du 3 e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (3 e RPIMa) de Carcassonne et du régiment de marche du Tchad (RMT) de Meyenheim. Bouar n’est pas une ville inconnue pour l’armée française. Jusqu’en 1998, elle abritait le camp Leclerc, alors pièce majeure du dispositif militaire français dans la sous-région, commandé un temps par le colonel Marcel Bigeard, après son départ de l’Algérie.

 

SÉCURISER LA ZONE

 

La mission du GTIA Dragon ? « D’abord, sécuriser la route qui relie le Cameroun à Bangui, seul axe de ravitaillement de la capitale centrafricaine. Nous escortons en moyenne 400 poids lourds par semaine, de Beloko à Boali (environ 500 km) où ils sont pris en charge par la Misca », répond le colonel dans son poste de commandement de Bouar.

 

S’il y a des barrages sur la route, les Français se saisissent des armes, affirme-t-il. Sa grande inquiétude ? La saison des pluies qui arrive : « Avant de rejoindre la route asphaltée, les camions doivent emprunter une piste de 60 km. Sous la pluie, elle va se transformer en vaste bourbier ! »

 

Autre mission du GTIA, sécuriser l’ouest de la Centrafrique. La tâche est plus complexe car la zone est quadrillée par divers groupes armés. Le chef de corps reste évasif sur leur identité. Il y aurait des anti-balaka, des Peuls et des « hommes armés ». Ces derniers seraient surtout responsables d’exactions dans le nord-ouest : comme l’attaque de l’hôpital tenu par Médecins sans frontières (MSF) à Boguila (16 tués), le 27 avril.

 

« DÈS QU’ILS NOUS ONT VUS, ILS ONT OUVERT LE FEU »

 

Pour neutraliser ces groupes, les Français tentent de verrouiller la frontière avec le Tchad, autour de Markounda. « Le 5 mai, nous avons reçu une information sur une colonne composée de 14 motos et deux pick-up provenant de Bemal. Nous avons voulu les intercepter, raconte l’un des adjoints de Damien Wallaert. Dès qu’ils nous ont vus, ils ont ouvert le feu, se sont divisés en sections de cinq combattants et ils ont essayé de nous déborder. Ils étaient environ une soixantaine, bien entraînés et bien armés. Les combats ont duré trois heures. Le pick-up qui leur servait de réserve de munitions a été détruit par un bombardement aérien. Ils ont profité de la nuit pour disparaître. »

 

Bilan de l’accrochage ? « De notre côté, zéro blessé ! Une chance ! » dit un officier. Les assaillants ? Devant l’officier presse de Sangaris, personne n’est capable de donner un bilan précis. En off, on parle volontiers d’une vingtaine de tués. L’adjoint du colonel précise : « De tous nos accrochages, ce fut le plus haut en intensité. » Et les autres engagements ? « Nous en comptons dix-huit. Cela peut aller de l’anti-balaka qui dégoupille une grenade devant nous et que nous neutralisons en ouvrant le feu à l’attaque du 5 mai, de plus grande envergure », répond-il.

 

LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE MENACÉE

 

À Bouar, l’armée française a fort à faire pour sécuriser la ville. Depuis le retrait de la Séléka, en janvier, la cité est entre les mains des anti-balaka, dont deux groupes se partagent la région, sans se porter de grande estime. Ici comme dans toute la Centrafrique, leurs premières cibles sont les musulmans, regroupés dans le quartier haoussa de la ville, autour et dans la mosquée, protégés jour et nuit par des soldats français. 

 

Selon le capitaine Jean-François, chargé de leur sécurité ce jour-là, la situation s’améliore pour ces musulmans : « Quand nous sommes arrivés, en mars, on entendait des coups de feu toutes les nuits. Depuis trois semaines, c’est fini. Les musulmans ne sont plus agressés par les anti-balaka. Et nous avons enrayé leur départ vers le Cameroun. »

 

Un tableau plutôt positif que nuance Amadou Hijo Ahadjo, l’un des responsables de la communauté musulmane de Bouar : « Sangaris nous protège des anti-balaka. Merci la France, merci Sangaris. Mais nous avons peur. On ne peut pas quitter notre quartier. Les anti-balaka sont dans toute la ville, ils nous menacent, nous volent, nous pillent. Ils ont tué au moins quatre musulmans à Bouar et une soixantaine dans la région. En janvier, avant le départ de la Séléka, nous étions 13 000 musulmans. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 1 300 à vivre reclus autour de la mosquée. »

 

Le préfet note aussi une amélioration du climat sécuritaire dans la ville, même si tout est volatil, surtout dans les zones rurales. Il est plus précis sur les groupes armés qui pullulent dans l’ouest : des anti-balaka, des Peuls, des ex-seleka, des combattants d’Abdoualye Miskine (1).

 

De son côté, le vicaire général du diocèse, l’abbé Mireck Gucwa, un prêtre polonais en Centrafrique depuis plus d’une vingtaine d’années, constate que l’on reparle d’insécurité dans la région, depuis peu. « Il y a de nombreux groupes qui s’infiltrent à nouveau. Ils se disputent le contrôle de l’or, de l’argent, des diamants et du bétail. Les anti-balaka n’échappent pas à la règle ».

 

FLOU AUTOUR DE LA MORT DE LA JEUNE JOURNALISTE CAMILLE LEPAGE

 

C’est dans cette zone que le corps de la jeune photographe française Camille Lepage a été retrouvé, le 11 mai. Les circonstances de sa disparition ne sont pas claires. À Bouar, on peut entendre deux versions. La première est que la jeune française aurait été tuée dans un accrochage avec des Peuls ou des Séléka. La seconde, qu’elle aurait été tuée par des anti-balaka hostiles au groupe qu’elle accompagnait ou par un groupe de voyous qui se font passer pour des anti-balaka.

 

De même, elle serait morte par balle, dit-on officiellement. D’un coup mortel porté à la tête, disent d’autres sources. Interrogé sur ce point, l’adjudant Yannick, le premier soldat à avoir découvert le corps de Camille, répond sous la surveillance étroite de l’officier de communication : « son corps gisait à l’arrière d’un pick-up. Il était recouvert d’un tissu. Je l’ai juste soulevé au niveau de son cou pour vérifier la couleur de la peau. J’ai constaté qu’il s’agissait d’une blanche et j’en ai rendu compte. » 

 

Interrogé sur ce que les anti-balaka qui transportaient la dépouille de Camille lui ont dit de la mort de la jeune femme, l’adjudant Yannick, répond mal à l’aise : « Je peux ajouter qu’elle n’avait pas de papiers sur elle ». On n’en saura pas plus.

 

À la grande prière de la mosquée de Bouar, le vendredi qui a suivi la découverte du corps de la jeune femme, les musulmans ont prié pour elle et pour sa famille, assure Amadou Hijo Ahadjo. Un geste répété par les catholiques à la cathédrale de Bouar, le dimanche suivant.

 

 

(1) Chef rebelle du Front démocratique du peuple centrafricain, FDCP, un temps allié à la Séléka, qui opère dans la région depuis sa base arrière du Cameroun.

 

En Centrafrique, l’armée française dans la ville de Bouar
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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 18:57

 

 

 

Déclaration de Madame le Procureur de la CPI Fatou Bensouda sur le renvoi de la situation en République centrafricaine depuis le 1er août 2012

 

En vertu des articles 13 alinéa a) et 14 du Statut de Rome, les autorités de la République centrafricaine ont décidé de saisir mon Bureau et m’ont demandé d’ouvrir une enquête sur les crimes relevant de la compétence de la CPI qui auraient été commis sur le territoire de la RCA depuis le 1er août 2012. Selon les termes de la lettre de renvoi, signée de la Présidente de la Transition Mme Catherine Samba-Panza et transmise par la Ministre de la Justice, Garde des Sceaux de la République centrafricaine, Mme Isabelle Gaudeuille, depuis cette date, des crimes parmi les plus graves ont été commis à Bangui et dans le reste du pays et ont fait des milliers de victimes. Selon les autorités de la Transition, les juridictions centrafricaines ne sont pas en mesure de mener à bien les enquêtes et poursuites nécessaires, si bien que l’intervention de la Cour pénale internationale apparaît aujourd’hui indispensable.

 

Depuis le 7 février 2014, la situation en République centrafricaine fait l’objet d’un examen préliminaire consistant à vérifier si les critères du Statut de Rome pour l’ouverture d’une enquête sont remplis. Cet examen va se poursuivre et s’intensifier afin que je puisse prendre une décision à brève échéance. Le renvoi de cette situation par les autorités centrafricaines permettra, le cas échéant, d’accélérer les délais.

 

Ce renvoi est le cinquième reçu de la part d’un Etat Partie depuis l’entrée en vigueur du Statut de Rome le 1er juillet 2002, tous émanant du continent africain. Auparavant, les autorités de l’Ouganda, de la République Démocratique du Congo, de la République centrafricaine, déjà, du Mali ainsi que de la Côte d’Ivoire dans un cadre juridique différent, avaient aussi demandé l’intervention de la CPI. Je me réjouis, au nom des millions de victimes des crimes commis dans ces situations, de ce que les dirigeants de ces Etats se soient tournés vers la Cour Pénale Internationale pour les aider à mettre un terme à l’impunité des criminels et prévenir de nouvelles violences. L’engagement des autorités centrafricaines à lutter contre l’impunité et à apporter la justice aux victimes de ces crimes est un signal fort que la justice doit prévaloir et doit servir de modèle pour tous.

 

Les meurtres, les viols, les actes de pillages, les déplacements forcés et autres crimes de masse commis en République centrafricaine depuis 2012 doivent immédiatement cesser. Chacun doit savoir que ces actes sont dûment recensés par mon Bureau et ne resteront pas impunis.

 

Contexte :

 

La République centrafricaine (RCA) a déposé son instrument de ratification du Statut de Rome le 3 Octobre 2001. La Cour pénale internationale est par conséquent compétente pour juger les crimes visés par le Statut commis sur le territoire centrafricain ou par des ressortissants de ce pays à compter du 1er juillet 2002. Le 7 février 2014, le Procureur de la CPI, Fatou Bensouda, avait annoncé l’ouverture d’un examen préliminaire sur des crimes présumés commis depuis septembre 2012 en République centrafricaine, dans le cadre d’une situation distincte de celle déférée par les autorités centrafricaines en décembre 2004. Trois autres Etats africains – l’Ouganda en Décembre 2003, la République démocratique du Congo en avril 2004 et le Mali en juillet 2012 – ont également déféré à la Cour des situations concernant des faits s’étant déroulé sur leur territoire et qui font depuis l’objet d’enquêtes et de poursuites. En décembre 2010 et mai 2011, la présidence de la République de Côte d’Ivoire a confirmé accepter la compétence de la Cour et invité le Procureur à ouvrir une enquête sur des crimes présumés commis dans ce pays.

 

Source: Bureau du Procureur | OTPNewsDesk@icc-cpi.int

 

RCA : Déclaration de Madame le Procureur de la CPI Fatou Bensouda
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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 18:50

 

 

 

 

 

N'DJAMENA Jeudi 12 juin 2014 | 04:48 UTC(Xinhua) - Le gouvernement allemand vient d'allouer une somme de 3,8 millions d'euros (2,5 milliards F CFA) en faveur personnes touchées par la crise centrafricaine, a déclaré mercredi à Xinhua son ambassadeur au Tchad, Helmut Rodolf.

 

L'enveloppe allouée comprend quatre volets: un don au Programme alimentaire mondial (PAM) pour l'assistance des réfugiés et retournés de la République centrafricaine, une subvention au Haut- commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), une assistance au UNHAS, un service humanitaire aérien onusien géré par le PAM, et une assistance à une ONG allemande présente dans à l'est du Tchad.

 

A cette enveloppe s'ajoute une composante régionale de 2 millions d'euros administrée par le HCR au profit des déplacés en Centrafrique et des réfugiés dans les pays voisins, y compris le Tchad, a indiqué M. Helmut Rodolf.

 

Plus de 101.000 personnes ont été enregistrées au Tchad après avoir fui les violences en RCA depuis décembre 2013, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Tchad.

Tchad : L'Allemagne alloue 3,8 millions d'euros en faveur des réfugiés et rapatriés de la Centrafrique
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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 18:35

 

 

 

 

 

12/06/14 (RFI)

 

Un mois après la mort de la photojournaliste française Camille Lepage, tuée dans le nord-ouest de la Centrafrique, d’immenses zones d’ombre sur les conditions de sa disparition persistent. Où précisément a-t-elle été tuée ? Par qui ? Et dans quelles circonstances ? L'enquête n'avance pas.

 

Les questions qui entourent la mort de Camille Lepage sont encore très nombreuses, un mois après sa disparition. La jeune femme a été tuée alors qu'elle effectuait un reportage dans la région de Bouar, dans l’ouest de la République centrafricaine. Son corps a été découvert par des soldats français de la force Sangaris, comme l’a raconté l’un d’eux à RFI, et l’annonce de sa mort avait été rendue publique par l’Elysée, le 13 mai dernier.

 

Vendredi 6 juin, une information judiciaire a été ouverte à Bangui pour « assassinat », « association de malfaiteurs » et « détention d’arme de guerre ». L’enquête a été confiée au doyen des juges d’instruction, Yves Kokoyo, qui espère pouvoir se rendre rapidement sur les lieux et auditionner des anti-balaka. Notre consoeur se trouvait en effet en présence de l’un de ces groupes dirigés par Roka Mokom, dit « Colonel Rock », quand elle a été atteinte d’une ou plusieurs balles dans la tête.

 

Aucune hypothèse écartée

 

Le groupe d’anti-balaka évoluait dans l’ouest du pays, entre Bouar, Berbérati et la frontière camerounaise. Le colonel « Rock » et quatre de ses hommes ont également été tués dans ce qui ressemble, selon plusieurs sources, à une embuscade. Les hypothèses sur les auteurs sont multiples. Il peut s’agir d’un règlement de compte entre anti-balaka, d’un guet-apens mené par des Peuls ou des éléments de la Seleka. Enfin, l’hypothèse que la photojournaliste ait été directement visée n’est pas écartée. Une dizaine de personnes ont été auditionnées, sans que leurs témoignages permettent de faire avancer l’enquête. Une procédure a également été ouverte à Paris, mais aucun juge ou officier de police judiciaire français n’a encore fait le déplacement jusqu’en Centrafrique.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140612-rca-enquete-mort-camille-...

Immenses zones d'ombre dans l'enquête sur la mort de Camille Lepage
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