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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 14:08

 

 

 

Derniers hommages à Camille Lepage en Centrafrique

 

(RFI 15/05/14)

 

Le corps de Camille Lepage doit quitter la Centrafrique ce jeudi 15 mai dans l’après-midi, pour arriver vendredi matin en France. Ceux qui veulent lui rendre un dernier hommage pourront s’incliner dans la matinée devant son cercueil au camp Mpoko. Pour les journalistes ce nouveau drame rappelle la difficulté de travailler en Centrafrique.

 

Ce sera le dernier hommage de ceux qui l’ont connue ou qui ont travaillé avec elle en Centrafrique. L’ambassade de France a annoncé qu’une chapelle ardente serait ouverte aujourd’hui dans la matinée de 9h30 à 10h30 au camp Mpoko, la base de la force Sangaris à Bangui. Puis le corps de Camille Lepage s’envolera vers la France aux environs de 16h00, à bord d’un vol cargo.

 

Après avoir passé la nuit dans la localité de Bouar, la dépouille mortelle de notre consoeur est arrivée mercredi matin dans la capitale centrafricaine, transportée par un avion Casa de l’armée française. Elle a été accueillie sur la piste du camp par le commandant de la force Sangaris, l’ambassadeur de France, Charles Malinas, et la ministre centrafricaine de la Communication, Antoinette Montaigne. Puis il a été déposé sous l’une des tentes de l’infirmerie du camp pour des expertises destinées à établir l’acte de décès.

 

L’enquête, par ailleurs, a commencé en Centrafrique avec l’audition des dix miliciens anti-balaka qui transportaient le corps de Camille dans leur pick-up. Arrêtés dans les environs de Bouar, ces miliciens ont été transférés sur Bangui. Selon la force africaine Misca qui procède à leur interrogatoire avec des gendarmes français, les miliciens doivent à nouveau être entendus aujourd’hui.

 

Série noire pour les journalistes

 

La mort de Camille Lepage marque une série noire pour les journalistes en Centrafrique. Après deux journalistes centrafricains, Désiré Sayenga et René Padou, c'est donc une jeune journaliste étrangère qui a été victime de l'insécurité en RCA, dans l'exercice de son métier.

 

À la Maison de la presse, qui sert de lieu de rencontre et de siège social pour différentes organisations de journalistes, il n'y avait pas foule mercredi en début d'après-midi. Peu de monde et d'une humeur sombre. Eddie Stéphane Douali travaille au quotidien Le Citoyen. Camille, dit-il, fait partie de ceux qui ont permis au monde d’ouvrir les yeux sur son pays. « Je me sens vraiment touché, très touché par le décès de cette consoeur, témoigne-t-il. Elle ne méritait pas ça. C’est grâce au travail des journalistes que la communauté internationale a pu se rendre compte de la gravité de cette crise. »

 

C'est tout simplement inhumain...

 

Des journalistes fragiles face aux hommes armés

 

Pour Cyrus Emmanuel Sandy, président du Groupement des éditeurs de la presse privée (Geppic), la mort de Camille Lepage vient rappeler à quel point les journalistes centrafricains eux-mêmes peuvent être fragiles face aux hommes armés. « À l’intérieur du pays, explique-t-il, un journaliste ne peut pas écrire ce qu’il veut, uniquement parce que le simple fait de dire la vérité va gêner ceux qui agissent mal. Qu’il s’agisse des ex-Seleka ou des anti-balaka. Et du coup, le risque d’être ciblé, d’être assassiné, est réel.»

 

Hier mercredi, le Geppic a publié un communiqué dans lequel il condamne l’assassinat de Camille Lepage, et appelle les forces internationales à accélérer le désarmement des groupes en Centrafrique.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140515-derniers-hommages-camille...

 

 

 

 

(Le Nouvel Observateur 15/05/14

 

Depuis le début de l'année, la violence s'est diffusée de Bangui, la capitale, dans le reste du pays et notamment à l'ouest, où la photojournaliste a été tuée. "En route avec les anti-balaka pour Amada Gaza, à environ 120 km de Berberati, nous sommes partis à 3h30 pour éviter les checkpoints de la Misca et cela nous a pris 8 heures en moto car il n'y a pas de route convenable pour atteindre le village. Dans la région d'Amada Gaza, 150 personnes ont été tuées par les Seleka entre mars et aujourd'hui. Une autre attaque a eu lieu dimanche tuant 6 personnes, le colonel Rock des anti-balaka a décidé d'envoyer ses éléments là-bas pour patrouiller et récupérer les personnes qui ont fui dans la brousse et les ramener chez elles en toute sécurité."

 

Ces quelques phrases accompagnent une photo publiée sur le compte Instagram de Camille Lepage quelques jours seulement avant que la photojournaliste ne soit tuée dans une embuscade. Elle était l'une des rares journalistes étrangères à pouvoir raconter ce qui se passe en ce moment dans l'Ouest de la Centrafrique.

 

L'Ouest tenu par les anti-balaka

 

Depuis le début de l'année, la violence s'est diffusée de Bangui, la capitale, vers le reste du pays et notamment dans le nord-ouest. Camille Lepage, lors de son voyage dans l'Ouest, a traversé de nombreuses villes, comme Bania, désormais contrôlées par les anti-balaka. Ces milices majoritairement chrétiennes se sont constituées il y a un an pour se défendre, à l'origine, contre les exactions des anciens combattants de la Seleka, majoritairement musulmans.

 

Dans cette région, des exodes massifs de musulmans ont eu lieu en début d'année, les populations fuyant les anti-balaka qui voyaient en eux des soutiens aux ex-Seleka et les prenaient pour cibles. Cette situation, qu'Amnesty a décrit en février comme le résultat d'un "nettoyage ethnique de civils musulmans", n'empêche pas les anciens Seleka, parfois accompagnés de Peuls aussi pris pour cibles par les anti-balaka, de faire des incursions et de tendre des embuscades. Camille Lepage a été victime de l'une d'elles.

 

Il y a deux jours, à Gallo, un village situé sur l'axe Bouar-Garoua-Boulaï, en direction du Cameroun, à 50 km au sud de la ville de Bouar (450 km de Bangui), pendant plus d'une demi-heure, la journaliste s'est trouvée au centre d'affrontements opposant les anti-balaka qu'elle accompagnait et des anciens Séléka, ainsi que de Peuls armés. 11 morts. Une source à la gendarmerie de Bouar a souligné à l'AFP que les anti-balaka basés à Bouar et à Cantonnier à la frontière avec le Cameroun, effectuaient des patrouilles sur ce tronçon, et ont eu à plusieurs reprises des accrochages meurtriers avec des ex-Seleka.

 

Une zone tendue

 

La région dans laquelle se trouvait Camille Lepage est particulièrement sous tension depuis plusieurs semaines. Dans cette zone, plus au nord par rapport au lieu où a été tuée la jeune femme, des combats ont opposé la semaine dernière un détachement de la force française Sangaris à une colonne lourdement armée qui l'a attaquée et dont plusieurs membres ont été tués. Les affrontements ont eu lieu à hauteur de Boguila entre Bossangoa et Paoua, près de la frontière tchadienne et ont duré trois heures.

 

Face à des rebelles équipés de motos et de pick-up, les soldats français ont eu recours à des mortiers, des missiles anti-chars. Des avions de chasse français venus de N'Djamema ont également dû être déployés en soutien. Fin avril, toujours dans la même région une attaque d'un centre de soins de l'ONG Médecins sans frontières a fait 22 morts. Plusieurs villages, comme dans les environs de Markounda et près de Paoua, ont subi des attaques meurtrières ces dernières semaines.

 

Ces attaques sont, la plupart du temps, attribuées à l'ancienne rébellion Séléka et à des Peuls armés. Chassés de Bangui, livrés à eux-mêmes, ils sont désormais régulièrement accusés de graves exactions en province.

 

Les forces africaines Misca et française Sangaris ne sont pas déployées dans ces zones. MSF a critiqué le manque de réactivité et de prise de position du gouvernement de transition et de la présidente Catherine Samba Panza.


Impossible cohabitation

 

Longtemps attentistes, c'est désormais en témoins impuissants que la France, la communauté internationale dans son ensemble, les ONG et les Centrafricains regardent le pays s'effondrer depuis la prise de pouvoir de la rébellion Seleka en mars 2013, renversée en janvier 2014. Comme nombre de ses confrères et ONG, Camille Lepage travaillait pour ce qu'elle appelait l'une de ces "tragédies humaines" "gardées sous silence".

 

Le pays, marqué par un immobilisme politique endémique, qui a connu depuis son indépendance en 1960 de nombreuses rébellions et coups d'Etat, n'avait jamais atteint un tel niveau de violences entre les populations, et surtout pas sur une base confessionnelle. Sur tout le territoire, la rupture est consommée, le sentiment de haine prédomine et l'incapacité à vivre ensemble s'est propagée. Certains évoquent la partition du pays entre un nord plutôt musulman et le reste du pays. Comment en est-on arrivé là ?

 

Djotodia fait basculer le pays dans le chaos

 

En décembre 2012, les rebelles de la Seleka s'étaient arrêtés aux portes de la capitale, Bangui. Comme une répétition générale du vrai coup d'Etat du 24 mars 2013 sous les yeux des Français, principales forces étrangères présentes dans le pays, et des pays voisins, le Tchad en tête. Ce jour-là, en moins de deux jours, François Bozizé est renversé, dix ans jour pour jour après sa propre prise de pouvoir dans des circonstances comparables, et Michel Djotodia est proclamé président de transition. La Seleka devient alors la colonne vertébrale temporaire du pouvoir.

 

Avec des intérêts pas toujours convergents, les rebelles se dispatchent en plusieurs groupes armés, des seigneurs de guerre font régner la terreur, notamment en attaquant ceux qu'ils considèrent comme encore liés au pouvoir de François Bozizé de confession chrétienne comme la majorité des habitants du pays. Ces violences provoquent en réaction la création des milices d'auto-défense, les anti-balaka (anti-machette en langue sango), majoritairement chrétiens et qui prennent pour cible les familles musulmanes.

 

La spirale de la violence est enclenchée, l'instabilité gagne du terrain, la sécurité n'est plus du tout assurée, ce qui restait de l'Etat s'effondre, des milliers de personnes fuient leurs maisons, leurs villages, leur pays, la moitié de la population a besoin d'assistance humanitaire et le ressentiment religieux fait son entrée.

 

La Misca (force de maintien de la paix chapeautée par l'Union africaine présente depuis 2008) est impuissante, comme souvent pour enrayer les violences, les ONG alertent et en France on commence sérieusement (enfin?) à s'inquiéter de la situation dans l'ancienne colonie. Après, le "cri d'alarme", de François Hollande à l'Assemblée générale des Nations unies, la France, qui évoque une situation "pré-génocidaire" décide d'intervenir le 5 novembre en "soutien" aux forces africaines dépassées.


Violence sans limite

 

Sur le terrain, les Français trouvent une situation beaucoup plus préoccupante que prévue. La veille de leur intervention, des massacres d'ampleur ont lieu à Bangui par les anti-balaka contre les populations musulmanes. Les missions que s'est donné Paris, surtout à Bangui, ne résolvent pas la situation, et d'une certaine manière la déstabilise encore plus.

 

Dans un premier temps, il est question de désarmer les membres de l'ancienne rébellion Seleka et de la cantonner. Ce faisant, les populations musulmanes se retrouvent sans autorité pouvant les protéger des actions des anti-balaka, qui poursuivent les représailles. La violence est sans limite dans les deux camps. C'est l'exode massif pour des milliers de civils musulmans, minoritaires dans le pays.

 

Le réveil tardif de la France et de la communauté internationale n'a pas permis de juguler l'hémorragie. Sept mois que les troupes françaises sont en Centrafrique et l'heure n'est pas encore au bilan.

 

Sarah Diffalah - Le Nouvel Observateur

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/centrafrique/20140514.OBS7076...

Lu pour vous : Centrafrique: Camille Lepage, victime d'"une tragédie gardée sous silence"
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 17:22

 

 

 

 

 

PARIS, 14 mai 2014 (AFP) - Amnesty International a appelé mercredi le Tchad à revenir sur sa décision de fermer sa frontière avec la Centrafrique, mettant en garde contre les "conséquences dramatiques" d'une telle mesure pour les civils qui fuient les violences dans leur pays.

"La décision du gouvernement tchadien de fermer la longue frontière qui borde le sud du pays aura des conséquences dramatiques pour les hommes, femmes et enfants fuyant les violences en République centrafricaine qui empirent depuis des mois", a déclaré Amnesty International dans un communiqué.

 

La fermeture de la frontière entre le Tchad et la Centrafrique, longue de plus de 1.000 km, a été annoncée lundi par la présidence tchadienne. Elle vise notamment, selon N'Djamena, à éviter les infiltrations de combattants armés susceptibles de semer le trouble dans la région transfrontalière.

 

"Tout Tchadien qui désire rentrer chez lui avec ses biens, nous lui ouvrirons grandement la frontière. Mis à part ce cas précis, personne n'est autorisé à franchir cette frontière jusqu'à ce que la crise centrafricaine soit résolue", a expliqué le président Idriss Déby.

 

"Le président Déby ferme la porte aux personnes qui veulent quitter la République centrafricaine pour se réfugier au Tchad, les condamnant ainsi à souffrir davantage", a déploré mercredi Christian Mukosa, spécialiste de l'Afrique centrale à Amnesty International. "Il faut qu'il revienne sur sa décision", a-t-il déclaré, appelant par ailleurs la communauté internationale à "faire plus pour soutenir les dizaines de milliers de réfugiés qui ont fui la Centrafrique pour se rendre au Tchad".

 

Le Tchad, qui a mené une vaste opération de rapatriement de ses ressortissants - 150.000 personnes - de décembre 2013 à février 2014, est aujourd'hui confronté à un afflux massif de réfugiés dans le sud. N'Djamena a lancé fin avril un appel à la communauté internationale pour une aide de 32 millions d'euros.

 

"Des dizaines de milliers de civils centrafricains, ainsi que d'anciens combattants, ont déjà afflué vers le Tchad, où beaucoup font face à des conditions très difficiles dans des camps de réfugiés officiels ou des campements informels", relève Amnesty, qui insiste également sur le fait que "les civils centrafricains ne doivent pas être renvoyés de l'autre côté de la frontière, où ils peuvent être attaqués ou tués".

 

Depuis décembre, rappelle Amnesty, la crise en Centrafrique s'est aggravée, donnant lieu "à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, dans un climat de nettoyage ethnique".

Amnesty International appelle le Tchad à rouvrir sa frontière avec la Centrafrique
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 16:49

 

 

 

 

L'ONU condamne le meurtre de Camille Lepage en Centrafrique

 

14/05/14 (La Voix de l'Amérique )

 

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leurs condoléances à la famille de la journaliste indépendante tuée en République Centrafricaine (RCA), et au gouvernement français.

 

L'Elysée a annoncé mardi soir l’assassinat en Centrafrique de Camille Lepage, une photojournaliste de 26 ans.

 

Dans leur communiqué, les membres du Conseil ont rappelé que, conformément au droit international humanitaire, « les journalistes, les professionnels des médias et le personnel associé participant à des missions professionnelles périlleuses dans des zones de conflit armé sont généralement considérés comme des civils et doivent être respectés et protégés en tant que tels ». Toutes les parties à un conflit armé doivent respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, ont-ils ajouté.

 

Les responsables de l'assassinat en seront tenus responsables, affirme l’ONU, appelant le gouvernement centrafricain à éclaircir rapidement l’affaire, et à traduire les coupables en justice.

 

La dépouille de Mme Lepage été découverte lors d’une patrouille de la force Sangaris, à l’occasion d’un contrôle effectué sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka, dans la région de Bouar, précise la présidence de la République française.

 

Selon Libération, qui cite l’état-major des armées, le corps de la journaliste se trouvait à l'intérieur d'un pick-up avec d’autres corps inanimés.

 

http://www.lavoixdelamerique.com/content/lonu-condamne-le-me...

 

 

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne fermement le meurtre d'une journaliste française en Centrafrique

 

NEW YORK (Nations Unies) 14/05/14 (Xinhua) - Le Conseil de sécurité des Nations Unies a fermement condamné mardi l'assassinat d'une journaliste française en République centrafricaine (RCA) et demandé à ce que les meurtriers soient traduits en justice.

 

Dans un communiqué de presse publié à New York, le Conseil de sécurité, qui compte 15 membres, a réitéré que "conformément au droit humanitaire international, les journalistes, les professionnels des médias et le personnel associé qui accomplissent des missions professionnelles dangereuses dans des zones de conflit armé sont généralement considérés comme des civils et doivent être respectés et protégés comme tels". Camille Lepage, photographe française âgée de 26 ans, a été assassinée dans l'ouest de la République centrafricaine, non loin de la frontière avec le Cameroun.

 

Selon un communiqué publié par la présidence française mardi, le corps de Mme Lepage a été retrouvé par des casques bleus français à bord d'un véhicule conduit par des combattants du mouvement anti-Balaka à majorité chrétienne. Le 6 mai, la photographe avait indiqué sur twitter qu'elle voyageait avec des combattants anti-Balaka dans l'ouest de la RCA.

 

Les membres du Conseil ont exprimé leurs condoléances à la famille de Mme Lepage et au gouvernement français, en insistant sur le fait que "les auteurs de l'assassinat doivent être tenus pour responsables". Tout en appelant le gouvernement de transition de la RCA à ouvrir promptement une enquête sur l'incident et à traduire les coupables en justice, le Conseil a renouvelé sa demande selon laquelle toutes les parties impliquées dans un conflit armé doivent respecter pleinement les obligations qui leur incombent, en vertu du droit humanitaire international, dont celle liée à la protection des civils dans les conflits armés".

 

Par ailleurs, l'organe le plus puissant de l'ONU, qui déplore la poursuite des violences et des effusions de sang en RCA, a réaffirmé soutenir pleinement la Mission de soutien international à la République centrafricaine (MISCA) dirigée par l'Union africaine et appuyée par les forces françaises et de l'UE, et a appelé toutes les parties prenantes à coopérer pleinement avec la mission. 

Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne fermement le meurtre d'une journaliste française en Centrafrique
Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne fermement le meurtre d'une journaliste française en Centrafrique
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 16:34

 

 

 

 

 

Bangui, 14 mai (ACAP)- La Présidence de la République par la voix de son Porte-parole, M. Anicet Guiyama Massogo condamne avec la dernière énergie l’assassinat de Camille Lepage, photojournaliste française en reportage en Centrafrique dans un communiqué de presse diffusé mercredi à Bangui.

 

« Ce crime crapuleux et odieux dénote l’esprit du mal et de déstabilisation du pays des ennemis  de la République, au moment où la Présidente de  République de transition s’investit pleinement pour le rétablissement de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ».

 
A travers ce communiqué, la Présidente de la République présente ses sincères condoléances à la famille de Camille Lepage et au gouvernement français.


Camille Lepage a été tuée alors qu'elle effectuait un reportage en République Centrafricaine, dans la région de Bouar dans l’Ouest du pays. La jeune femme était âgée de 26 ans.


Le corps de Camille Lepage est arrivé ce mercredi matin vers 10 heures au camp Mpoko à Bangui en provenance de la ville de Bouar. La dépouille a été accueillie sur la base par le commandant de la force Sangaris, l’ambassadeur de France à Bangui et le ministre centrafricain de la Communication.


Puis le corps de Camille Lepage a été déposé à l’infirmerie du camp Mpoko pour que les expertises puissent être effectuées en vue d’établir l’acte de décès. Il sera par la suite transféré à la morgue de Mpoko en attendant sa levée et le retour en France.


Les circonstances de sa mort restent encore floues.  Toutefois, ces circonstances  seront révélées à la suite des interrogatoires des miliciens anti-balaka qui étaient à bord du véhicule où le corps de  Lepage a été retrouvé et qui sont transférés au haut commandement de la gendarmerie de Bangui. 

 

 

 

Le gouvernement centrafricain déplore la mort de la photojournaliste française Camille Lepage

 

APA-Bangui (Centrafrique) 2014-05-14 13:18:15 - Le porte-parole du gouvernement centrafricain, la ministre de l’Education nationale, Mme Gisèle Bédan, a déploré mercredi la mort de la photojournaliste française tué à Bouar, à 450 km au nord-ouest de Bangui.


« C'est avec consternation que nous avons appris le mardi la disparition de la jeune photojournaliste française Camille Lepage, décédée dans l'exercice de sa passion : le photo-reportage » déclare Mme Bédan.


« Quel qu'en soient les circonstances, le gouvernement a déploré la folie des armes qui a encore arraché à la tendre affection de sa famille, ainsi qu'à une profession et à tout un pays, un talent dont se nourrit la démocratie qui nous est chère », a précisé ce communiqué.


« Ce meurtre vient une fois de plus de plonger le monde des médias dans la consternation » s'est de son côté insurgé le président de l'Union des journalistes de Centrafrique (UJCA), Maka Gbossokotto.


Deux journalistes centrafricains, Désiré Sayenga et René Padou, ont été tués au début de ce mois de mai.

La Présidence de la République condamne l’assassinat de la photojournaliste française Camille Lepage
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 16:23

 

 

 

 

Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain

 

(MLPC)

    Bureau Politique
      Le Président

 

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

RELATIF A L’ASSASSINAT D’UNE JOURNALISTE FRANCAISE

 

 

 

C’est avec stupeur et consternation que le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) apprend ce mardi 13 mai 2014 l’assassinat par balles de la photoreporter française, Mme Camille LEPAGE, dont le corps a été découvert  parmi quatre autres dans un véhicule conduit par des éléments anti-balakas dans les environs de la ville de Bouar par une patrouille de la force SANGARIS.

 

Ce crime odieux d’une extrême gravité dont les circonstances exactes restent à élucider, vient malheureusement rappeler s’il en est encore besoin, l’urgence et  l’impérieuse nécessité de procéder sans délai au désarmement général sur l’ensemble du territoire national de la République centrafricaine.

 

Que de vies humaines sont fauchées quasi quotidiennement par des bandits de grand chemin, sans foi ni loi, véritables ennemis de la paix, pour qui musulmans, chrétiens, humanitaires, journalistes ou simples citoyens n’ont aucune valeur. Rien, absolument rien ne saurait justifier une telle barbarie et violence aveugle.

 

Le  Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) :

  • Condamne avec la dernière énergie ce crime abominable, une fois de plus, d’une journaliste qui ne faisait que son métier, celui d’informer ;

 

  • Exhorte le Gouvernement de Transition, les forces nationales de défense et de sécurité ainsi que les autorités judiciaires de tout faire pour retrouver les auteurs de cet assassinat et les traduire en justice ;

 

  • Attire l’attention des plus hautes autorités de la Transition sur la nécessité de  ne pas succomber à la tentation de vouloir associer à tout prix à la gestion du pays les auteurs, co-auteurs ou complices de crimes gratuits qui ont délibérément choisi l’usage des armes pour semer le chaos et parvenir à leurs fins politiques ;

 

  • Rappelle une fois de plus aux forces internationales chargées de protéger les populations centrafricaines conformément aux différentes résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, de s’atteler résolument au désarmement des bandes armées criminelles qui continuent d’opérer impunément à travers le territoire national.

 

  • Présente ses condoléances les plus attristées à la famille de la défunte, à ses proches ainsi qu’à la profession, au Gouvernement et peuple français.

 

                                                      Fait à Bangui, le  14  mai 2014

 

                                                           Pour le Bureau Politique

 

                                                                       Le Président

 

 

                                                                       Martin ZIGUELE

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 14:53

 

 

 

par RFI  14-05-2014 à 14:41

 

La Française Camille Lepage, 26 ans, photoreporter, a été tuée en Centrafrique. Elle aurait été vraisemblablement dans une embuscade. Elle avait rejoint, il y a une semaine pour un reportage, des miliciens anti-Balaka dans la région de Bouar. Son corps est arrivé ce mercredi matin au camp Mpoko à Bangui, la base des militaires de l’opération Sangaris.

 

Le corps de Camille Lepage est arrivé ce mercredi matin vers 10 heures au camp Mpoko de Bangui en provenance de la ville de Bouar, dans l’est de la Centrafrique. Il a été transporté à bord d’un avion CASA de l’armée de l’air française qui a fait l’aller-retour sur la matinée. La dépouille de notre consœur a été accueillie sur la base par le commandant de la force Sangaris, l’ambassadeur de France et le ministre centrafricain de la Communication. Puis le corps de Camille Lepage a été déposé sous l’une des tentes de l’infirmerie du camp Mpoko pour que les expertises puissent être effectuées en vue d’établir l’acte de décès. Il sera par la suite transféré à la morgue de Mpoko en attendant sa levée et le retour en France.

 

Les circonstances de sa mort restent floues

 

La plus grande prudence continue à s’imposer sur les circonstances de la mort de la jeune photoreporter. Les dix miliciens anti-balaka qui étaient à bord du véhicule où son corps a été retrouvé mardi ont été transférés sur Bangui. Ils se sont laissé désarmer sans résistance par une patrouille de la force Sangaris. Leur interrogatoire doit permettre d’y voir plus clair sur ce qui s’est réellement passé pendant ce reportage qu’elle effectuait donc aux côtés des anti-balaka. En France, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur sa mort, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

 

« C’est une jeune fille de 26 ans, qui était passionnée par son métier et par aussi, l’engagement qu’elle s’était donné. Son but, c’était vraiment de faire de la photo – parce qu’elle aime la photo – dans le cadre de son métier de photojournaliste, pour porter à la connaissance du monde des pays qui sont en conflit et qui ont des difficultés importantes et dont les médias ne parlent pas forcément beaucoup. Au Soudan du Sud, quand elle y est allée, il y avait déjà pas mal de difficultés. Et quand elle a décidé d’aller en Centrafrique, la situation était calme au mois de septembre – octobre, ça s’est vraiment dégradé après. Ce qu’elle voulait c’était vraiment faire des reportages de fond sur la vie des populations. Comment elles vivaient toutes les difficultés liées à la guerre, notamment la guerre interethnique et la guerre entre les religions. Le message qu’on peut quand même donner, et Camille l’aurait dit et redit, c’est que les journalistes continuent à faire ce travail qui est excellent, qui est exceptionnel, qui est à risques, mais il est nécessaire. »

 

Maryvonne Lepage mère de Camille Lepage

 

14/05/2014 - par Franck Alexandre

 

RCA: le corps de la journaliste Camille Lepage est arrivé à Bangui
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 14:24

 

 

 

A l’instar de la présidente de la transition, Léopold Narcisse Bara qu’on a annoncé comme étant au gouvernement André Nzapayéké pour le compte des anti-balakas mais que l’aile Edouard Patrice Ngaissona récuse et désavoue, a cru devoir dresser à son tour le lundi 12 mai devant la presse, le bilan de ses cent jours à la tête du département de la jeunesse et des sports. Faut-il en rire ou en pleurer ?

 

Non seulement ledit bilan qui naturellement, est bien maigre parce que presque exclusivement réduit à quelques breloques ramenées par des athlètes ayant pris part à quelques compétitions dans la sous-région en taekwondo, boxe  et autres ,et que le ministre a mis à son actif, mais comme tout bilan, Léopold Bara n’a fait que parler de plusieurs projets à coup de centaines de millions de F CFA qu’il a conçus pour ce département et oublie de parler de son coûteux et inutile déplacement à Abidjan pour aller plaider pour la candidature de la RCA pour abriter le prochain championnat africain de basket.

 

Léopold Bara a continué hélas à la tête de ce département des sports à entretenir l’illusion que malgré la sécheresse financière du gouvernement, les athlètes et sportifs centrafricains doivent et peuvent continuer à se préparer pour prendre part aux compétitions sportives africaines à l’étranger dont les coûts de participation pour nos jeunes sont hors de portée de nos moyens actuellement inexistants.

 

On est actuellement au cœur du sujet car notre équipe nationale de foot-ball est attendue vendredi prochain à Brazzaville. Il faut que le trésor national débourse pour cela la somme de 325 millions de F CFA que visiblement le gouvernement a beaucoup de mal à réunir.  Franchement à quoi bon claquer autant de fric pour simplement aller « taper dans le ballon » alors que des tas de Centrafricains meurent bêtement de faim. C’est insensé… !

 

Eu égard à la grave crise que traverse notre pays, le gouvernement et les ministres concernés doivent avoir le courage de suspendre jusqu’à nouvel ordre, en tout cas jusqu’à ce que les conditions financières et matérielles soient réunies, toute participation des athlètes et sportifs de notre pays à toutes les compétions sportives à l’étranger. Cela ne devrait pas être très compliqué à faire comprendre aux dirigeants et aux jeunes sportifs qui ne rêvent que de sortie et de voyages à l'étranger et qui ne sont pas censés ignorer la gravité de la crise généralisée dans laquelle se débat notre pays.

 

L’initiative de présentation de son bilan par Léopold Bara cache mal ou plutôt trahit clairement la conscience de l’intéressé qu’il est bel et bien assis sur un siège éjectable et qu’il va vraisemblablement faire les frais du réaménagement du gouvernement annoncé par la cheffe d’état de la transition le 6 mai dernier à l’hémicycle du CNT.

 

La rédaction

Le surréaliste bilan des cent jours du seul ministre anti-balaka du gouvernement Nzapayéké
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 12:52

 

 

 

 

 

par Olivier Rogez RFI  14-05-2014 à 11:47

 

D’André Kolingba à Catherine Samba-Panza, depuis 1981 l’Etat centrafricain a du mal à payer ses fonctionnaires en temps et en heure. Résultat, un dépérissement de la fonction publique qui est l’une des causes de l’effondrement du pays.

 

Cela participe du mythe nostalgique du paradis perdu. « Du temps de Bokassa les salaires des fonctionnaires étaient payés en temps et en heure », rappelle Pierre Siovène Lebrun, le secrétaire général adjoint de l’USTC, l’Union syndicale des travailleurs de Centrafrique. En vieux militaire qu’il était, l’Empereur imposait une discipline stricte à l’administration. « A l’époque, la RCA possédait encore des fleurons industriels, notamment des usines d’assemblage de motos et de véhicules utilitaires », se souvient l’ancien ministre Karim Meckassoua. Des entreprises qui assuraient à l’Etat des recettes fiscales conséquentes. A cela s’ajoutait un contrôle strict des ressources générées par les filières aurifères et diamantifères.

 

Des décennies de laxisme salarial

 

Lors de la prise de pouvoir du général André Kolingba, en 1991, « les choses ont continué quelques années sur le même mode », explique Pierre Siovène Lebrun. « Mais avec l’arrivée des premiers gouvernements civils, la situation s’est rapidement dégradée ». Résultat : lorsqu’André Kolingba quitte le pouvoir, il laisse onze mois d’arriérés de salaires. Son successeur, Ange Félix Patassé fera pire, avec 24 mois de salaires en attente. Enfin, entre 2003 et 2013, François Bozizé parviendra péniblement à éponger neuf mois de salaires non versés au début de son mandat. « A l’époque, nous avions compris qu’il fallait réagir vite et se battre pour obtenir nos salaires », résume Pierre Siovène Lebrun.

 

Le résultat de ces décennies de laxisme salarial est catastrophique. L’administration est inefficace, corrompue, les fonctionnaires pratiquent l’absentéisme à forte dose et les grèves se multiplient. Que s’est-il donc passé entre 1981 et 2013 pour l’Etat centrafricain soit à ce point incapable de protéger ses serviteurs ?

 

Le secrétaire général de l’Organisation des syndicats libres des secteurs public, parapublic et privé, Michel Loudégué voit une première raison à cette lente décrépitude : « Un tissu économique trop faible et qui ne permet pas à l’Etat de trouver des recettes ». Karim Meckassoua qui fut ministre de l’Economie et du plan se souvient qu’à la chute de Jean Bedel Bokassa, « les bases productives de l’Etat ont été détruites. A l’époque, la RCA accueillait des entreprises du secteur textile, une usine d’assemblage de télévision, une autre d’assemblage de vélomoteurs et de véhicules utilitaires. Ces grandes unités généraient des recettes qui permettaient à l’Etat de vivre et de payer ses recettes ».

 

Les régimes d’André Kolingba et celui d’Ange Félix Patassé ne parviennent pas à sauvegarder cette base industrielle. A cela s’ajoute une situation sécuritaire qui se dégrade dès 1996 avec une vague de mutineries et de troubles au sein de l’armée. « Les militaires en ont profité pour commencer à exiger toujours plus d’argent, affirme Karim Meckassoua, prétextant la nécessité de protéger l’Etat ». Parallèlement, Ange Félix Patassé a laissé se développer une gabegie à peine croyable. « Des chefs militaires inventaient de fausses missions, afin d’obtenir des bons d’essence qui se comptaient parfois en centaine de millions. Des hauts fonctionnaires restaient parfois trois mois en mission, doublant ou triplant ainsi leur salaire. Enfin, le président dépensait des sommes incroyables pour ses voyages à l’étranger, emmenant avec lui une véritable cour ».

 

Corruption généralisée

 

Alors que les recettes fondent, l’Etat continue de dépenser, voire de dilapider, et ce sont les fonctionnaires de base, les instituteurs, les magistrats, les agents territoriaux qui en font les frais. A cette gabegie généralisée s’ajoute la corruption. Un mal qui n’est pas propre à la RCA mais qui, dans un pays incapable de développer une base économique suffisante, prend rapidement des allures de catastrophe. « Dans les filières diamantifère et aurifère, les agents de l’Etat chargés de contrôler l’exploitation font souvent preuve d’indélicatesse », résume avec tact Michel Loudégué. De plus, les exploitants de diamant obtiennent régulièrement des exemptions fiscales, des passe-droits, échappant ainsi à l’impôt, ce qui, là aussi, amoindrit les recettes de l’Etat.

 

Pour sa part, Karim Meckassoua dénonce « un système de corruption généralisée au sein des régies financières de l’Etat ». Lorsqu’il était directeur de cabinet du ministre des Finances, il a mis à jour un vaste système de fraude généralisée, « opaque et efficace ». Au lieu d’avoir une caisse unique, logée à la Banque centrale et au Trésor afin d’y verser les recettes fiscales et douanières, « les ministères s’arrangeaient pour multiplier les comptes sur des banques privées. On ne pouvait plus savoir où partait l’argent ». Et lorsque certains gestionnaires rigoureux proposent d’informatiser le système de comptabilité nationale, « les départements sensibles comme les douanes s’ingénient à multiplier les logiciels, rendant ainsi le système inefficace », explique Karim Meckassoua.

 

Effondrement total de l'Etat

 

Le mal est d’autant difficile à combattre que l’exemple vient souvent de très haut. « Lorsqu’un ministre des Finances prend ses fonctions, il nomme des parents ou des proches à la tête des régies financières de l’Etat comme les douanes et les impôts. A partir de ce moment, il n’y a aucune volonté de rationaliser le système. Il nous est arrivé de découvrir des systèmes de double comptabilité gérés par de hauts fonctionnaires, sans pouvoir ni les punir ni les en empêcher », explique Karim Meckassoua.

 

Cette corruption a contribué à achever la fonction publique centrafricaine. Aujourd’hui, à Bangui, les écoles publiques n’ont plus de ressources, les hôpitaux ne survivent que grâce à l’aide internationale et les fonctionnaires sont contraints d’exiger des pots de vin. La crise actuelle que traverse le pays s’est traduite par un effondrement total de l’Etat. Le pouvoir de transition, chargé de remettre en route une administration démotivée et devenue inefficace va devoir poser les bases d’un système rénové. Paradoxalement, la crise offre l’opportunité d’un nouveau redémarrage. Il reste à savoir si Catherine Samba-Panza, la présidente de transition, pourra changer les règles du jeu afin d’éviter que le pays ne retombe dans ses vieux travers.

 

Comment l’Etat centrafricain maltraite ses serviteurs (RFI)
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 12:24

 

 

 

 

 

14/05/14 (AFP)

 

La photographe française Camille Lepage, qui effectuait un reportage en Centrafrique, a été tuée dans une embuscade qui a fait au moins dix morts parmi les milices chrétiennes anti-balaka et d'ex-rebelles Séléka dans l'Ouest, a affirmé mercredi à l'AFP une source de la gendarmerie de Bouar. "L'embuscade qui a coûté la vie à la journaliste a eu lieu à Gallo, un village situé sur l'axe Bouar-Garoua-Boulaï (Cameroun). Il y a eu des affrontements qui ont duré plus d'une demi-heure et ont fait au moins dix morts, dont quatre anti-balaka et six ex-Séléka et peuls armés", ces derniers ayant tendu l'embuscade, a affirmé cette source.

 

"Les anti-balaka basés à Bouar et à Cantonnier à la frontière avec le Cameroun, effectuent des patrouilles sur ce tronçon, et ont eu à plusieurs reprises des accrochages meurtriers avec des ex-Séléka et peuls armés", a-t-elle précisé sous couvert d'anonymat.

 

Mardi soir, une source militaire française avait également fait état d'une embuscade. "Cela date de deux jours. Camille Lepage était en compagnie des anti-balaka pour son reportage. Ils seraient tombés dans une embuscade certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balaka ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de son décès", a expliqué mardi cette source militaire, qui a demandé à rester anonyme.

 

Le président François Hollande a lui-même annoncé mardi dans un communiqué le décès de la jeune femme et a promis de mettre en oeuvre "tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers".

 

La Centrafrique a sombré dans le chaos et les violences intercommunautaires, lorsque l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, a pris brièvement le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 dans un pays composé à 80% de chrétiens, multipliant les exactions. Dites "anti-balaka", des milices chrétiennes hostiles aux Séléka et plus généralement aux musulmans, se sont formées, semant elles aussi la terreur parmi les civils.

 

 

 

Le corps de la jeune journaliste Camille Lepage ramené mercredi à Bangui, Paris ouvre une enquête

 

14/05/14 (AFP)

 

Le corps de la jeune journaliste française Camille Lepage, 26 ans, tuée lors d'un reportage en brousse en Centrafrique avec les milices anti-balaka, devait être ramené mercredi à Bangui, en attendant de connaître les circonstances exactes de sa mort lors d'une embuscade. Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire sur sa mort, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

 

 La dépouille mortelle de la photographe devait arriver à l'aéroport de Bangui en début de matinée, vers 8H30 GMT. Une première autopsie doit être pratiquée sur le corps avant son rapatriement vers Paris, selon une source diplomatique.

 

Selon des sources concordantes, la jeune femme a été tuée lors d'une embuscade dans la région de Bouar (Ouest), près du Cameroun et du Tchad. "Cela date de deux jours. Camille Lepage était en compagnie des anti-balaka pour son reportage. Ils seraient tombés dans une embuscade certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balaka ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de son décès", a expliqué mardi soir une source militaire, qui a demandé à rester anonyme.

 

Selon une source de la gendarmerie de Bouar, "l'embuscade qui a coûté la vie à la journaliste a eu lieu à Gallo, un village situé sur l'axe Bouar-Garoua-Boulaï (Cameroun)", à une soixantaine de km de Bouar.

 

"Il y a eu des affrontements qui ont duré plus d'une demi-heure et ont fait au moins dix morts, dont quatre anti-balaka et six ex-Séléka et peuls armés", a-t-elle ajouté sous couvert d'anonymat. "Les anti-balaka basés à Bouar et à Cantonnier à la frontière avec le Cameroun, effectuent des patrouilles sur ce tronçon, et ont eu à plusieurs reprises des accrochages meurtriers avec des ex-Séléka et peuls armés", a-t-elle précisé.

 

Le président François Hollande, qui a annoncé mardi soir le décès de la jeune femme, a promis de mettre en oeuvre "tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers". - Pas de gilet par-balle - Selon Paris, c'est une patrouille de la force française Sangaris qui a découvert la dépouille de la photographe lors d'un contrôle sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka.

 

La jeune photographe "ne portait pas de gilet par-balle" au moment de sa mort, selon une source au ministère de la Communication à Bangui. "Camille Lepage était déjà venue en décembre lors des évènements survenus dans la capitale centrafricaine après l'attaque des anti-balaka. Elle prenait des risques pour son faire son travail. Son attention a même été attirée sur les risques auxquels elle s'exposait", a commenté la source militaire française.

 

Le nord-ouest de la Centrafrique, où la journaliste effectuait son dernier reportage, est l'une des régions les plus touchées par les affrontements intercommunautaires et les affrontements entre groupes armés depuis le début du conflit il y a un an.

 

La Centrafrique a sombré dans le chaos et les violences intercommunautaires, lorsque l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, a pris brièvement le pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014 dans un pays composé à 80% de chrétiens, multipliant les exactions. Les "anti-balaka", des milices chrétiennes hostiles aux Séléka et plus généralement aux musulmans, se sont formées, semant elles aussi la terreur parmi les civils.

 

"Camille, c'était une jeune femme passionnée par ce qu'elle faisait. Elle en avait envie depuis une dizaine d'année du photojournalisme", a confié mercredi à l'AFP sa mère, Maryvonne Lepage, à Angers, parlant d'"une force de caractère impressionnante". "Elle était toujours dans cette logique d'aller sur des conflits où les médias n'allaient pas. Les conflits oubliés. Et elle recherchait des journaux assez libres de pensée", a ajouté Mme Lepage.

 

A son arrivée à Juba en 2012, la jeune femme avait notamment collaboré avec l'AFP, dont le responsable photo pour l'Afrique de l'Est, Carl de Souza, a gardé le souvenir d'une jeune femme "très enthousiaste et avide d'apprendre". "Ce n'était pas du tout une tête brûlée. Elle savait exactement ce qu'elle faisait", a assuré à l'AFP Virginie Terrasse, cofondatrice de l'agence Hans Lucas dont faisait partie Camille Lepage.

 

 

 

Camille Lepage voulait aller là où personne n'allait

 

14/05/14 (Le Figaro)

 

La jeune femme de 26 ans a été retrouvée morte par des militaires français en Centrafrique où elle couvrait le conflit entre catholiques et musulmans. Une enquête a été ouverte à Paris.

 

«Je ne peux pas accepter que des tragédies humaines soient tues simplement parce que personne ne peut faire d'argent grâce à elles», déclarait en octobre au site de photographie PetaPixel la photojournaliste Camille Lepage, tuée alors qu'elle effectuait un reportage en Centrafrique. La jeune femme, âgée de 26 ans, était dans le pays depuis septembre 2013, avant même l'arrivée des militaires français de la force Sangaris, chargée de maintenir le calme entre les milices catholiques et musulmanes. Mercredi, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour assassinat.

 

Originaire d'Angers, la jeune femme était diplômée de l'université de Southampton Solent, en Angleterre. Lors de ces études, elle a fait un stage dans la rédaction de Rue89. Pour l'obtenir, elle avait notamment indiqué, dans sa lettre de motivation, vouloir s'«orienter vers le journalisme indépendant avant tout [...], le seul digne de ce nom». «Elle était très motivée, et l'actualité internationale l'intéressait déjà beaucoup», se souvient Pascal Riché, cofondateur du site.


«C'était une vraie vocation»

 

C'est seulement après ses études que Camille Lepage décide de se consacrer à la photographie. «J'ai toujours aimé la photo mais je n'avais jamais pensé le faire professionnellement avant 2011», a-t-elle déclaré à PetaPixel. Diplômée en 2012, elle part s'installer au Sud-Soudan pour couvrir la naissance de ce pays. «J'ai toujours voulu aller là où personne ne veut aller et couvrir, en profondeur, les conflits.» Sur son site internet, elle expliquait son attrait pour les populations «laissées de côté, la plupart du temps, par leur gouvernement».

 

«Elle n'avait qu'une envie, c'était de témoigner des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger. C'est pour ça qu'elle est allée au Sud-Soudan d'abord, à Juba. Puis elle est partie en Centrafrique», a raconté sa mère sur RTL. «Elle n'avait pas peur. Elle était passionnée. Elle avait la joie de vivre. C'était une vraie vocation».

 

«Selon ses confrères, elle s'est illustrée par son courage, allant toujours au devant de l'action, au contact des ex-Seleka dans les quartiers de Bangui ou couvrant les opérations de désarmement», rapporte Reporters sans Frontières qui lui avait prêté un gilet par balle avant son départ en République centrafricaine. «Ce n'était pas du tout une tête brûlée. Elle savait exactement ce qu'elle faisait», a souligné à l'AFP Virginie Terrasse, cofondatrice de l'agence Hans Lucas dont faisait partie Camille Lepage.

 

Isabelle Raynaud

 

http://www.lefigaro.fr/international/2014/05/14/01003-201405...

 

(photos de Camille Lepage dont une faite à Damara en février 2014 et au camp des déplacés de Bangui Mpok)

Camille Lepage tuée dans une embuscade qui a fait au moins 10 morts en Centrafrique
Camille Lepage tuée dans une embuscade qui a fait au moins 10 morts en Centrafrique
Camille Lepage tuée dans une embuscade qui a fait au moins 10 morts en Centrafrique
Camille Lepage tuée dans une embuscade qui a fait au moins 10 morts en Centrafrique
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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 12:20

 

 

 

 

 

14/05/14 (Le Pays ) du Burkina

 

Le président tchadien, Idriss Deby, on se rappelle, visiblement agacé et remonté contre les accusations d’exactions dont son armée se serait rendue coupable en RCA vis-à-vis des populations civiles, avait pris la décision de retirer de ce pays ses soldats. A cet acte de dépit de Deby vient s’ajouter un autre de la même nature, qui illustre parfaitement le fait que l’homme fort de N’Djamena ne décolère pas face à ce qui s’apparente à ses yeux, à une campagne d’intoxication et de désinformation de l’ONU.

 

Deby n’a jamais fait mystère de sa volonté de punir la RCA suite aux accusations En ordonnant la fermeture de la frontière entre son pays et la Centrafrique, le vendredi 9 mai dernier, le président tchadien semble avoir décidé de traduire en actes sa colère noire à l’endroit des autorités de transition centrafricaines et de l’ONU. D’ailleurs, Deby n’a jamais fait mystère de sa volonté de punir la RCA suite à ces accusations.

 

L’on se souvient que par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le pouvoir tchadien avait fait la promesse ferme que les actes de violence perpétrés contre les citoyens tchadiens qui résidaient en RCA et les Centrafricains d’origine tchadienne, ne resteraient pas impunis. L’annonce de la fermeture de sa frontière avec la RCA, longue de plus de 1 000 km, prise de façon unilatérale, sonne comme une mise en exécution de cette menace.

 

Le président tchadien a beau justifier cette fermeture en invoquant des raisons de sécurité lors de sa tournée dans le sud tchadien, entamée depuis le 8 mai dernier, l’on peut avoir des raisons de croire que Deby est à la recherche d’un alibi. La réalité est que l’homme fort de N’Djamena est en train de mettre en œuvre sa volonté non dissimulée de se venger de tous ceux qui ont eu le culot de traîner dans la boue son armée, venue à ses yeux en RCA, pour contribuer au retour de la paix. Idriss Deby estime donc, peut-on dire, qu’il a été payé en monnaie de singe pour son œuvre de pacification de la RCA.

 

Lorsque l’on observe bien les choses, l’on peut se rendre vite compte que la décision de fermeture de la frontière Tchad/RCA ne profite qu’au Tchad. Idriss Deby, par cette mesure, pourrait contribuer à apporter de l’eau au moulin des anti-balaka La Centrafrique, dans le contexte actuel marqué par le délitement de l’Etat et l’effondrement de l’armée, n’a aucun moyen de contrôler l’effectivité de la mesure prise par le gouvernement de Deby.

 

N’Djamena qui a conscience de cette réalité, donne l’impression, en fermant sa frontière avec ce pays où la chienlit prospère, de vouloir y faire le ménage, comme d’ailleurs il en a l’habitude, en se donnant tous les moyens de le réussir. La fermeture unilatérale de sa frontière participe de cette stratégie car elle n’empêchera aucunement le Tchad de faire des expéditions punitives en RCA contre les anti-balaka, quand il le veut et comme il le veut. Cette décision cache donc mal sa volonté de corriger, pourrait-on dire, les anti-balaka dont les sentiments anti-tchadiens sont bien connus.

 

Cette hypothèse est d’autant plus plausible que la prise de cette décision de fermeture intervient au moment où tous les détachements militaires de la Séléka, connue pour être un instrument de N’Djamena, étaient réunis à Ndélé pour leur congrès. Lequel congrès a permis de renouveler tout le commandement de la Séléka. Cela dit, Idriss Deby, par cette mesure et au regard de son soutien à la Séléka, même s’il s’en défend, pourrait contribuer à apporter de l’eau au moulin des anti-balaka, dans leur volonté d’exterminer les populations musulmanes tchadiennes, soupçonnées d’être de connivence, à leurs yeux, avec la Séléka et le Tchad.

 

C’est dans ce contexte marqué par une vive tension entre la RCA et le Tchad et par un retour en force de la Séléka, que Bangui a annoncé un réaménagement de l’équipe gouvernementale. Ce qui peut justifier ce remaniement, est peut-être la volonté de Catherine Samba-Panza de débarrasser son gouvernement des éléments de la Séléka et des anti-balaka, dont les comportements sont aux antipodes de la paix et de la cohésion nationale pour la réalisation desquelles elle avait accepté de prendre la tête de la transition.

 

Un remaniement qui ne s’inscrirait pas dans cette perspective n’aurait pas sa raison d’être et serait un véritable gâchis pour la RCA, qui a plus que jamais besoin de poser les bases durables d’un vivre-ensemble, indispensable à toute vie démocratique et à tout développement.

 

Pousdem PICKOU — Le Pays du Burkina

Lu pour vous : Fermeture de la frontière Tchad/RCA: Deby met en œuvre sa vengeance
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