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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 16:49

 

 

 

 

RCA : un long processus vers le dialogue et la réconciliation

 

10/07/14 (RFI)

 

C'est un rendez-vous important qui se dessine pour la Centrafrique avec le Forum de réconciliation nationale et de dialogue politique qui doit se tenir du 21 au 23 juillet à Brazzaville au Congo. Un évènement qui réunira toutes les parties prenantes au conflit, mais avant d’en arriver là, un certain nombre d'étapes sont attendues.

 

Ces jours-ci à Birao dans le nord-est de la Centrafrique, se tient une Assemblée générale de la Seleka. A l'issue de cette réunion, le mouvement se constituera un véritable bureau politique dont les nouveaux responsables pourront signer solennellement une déclaration commune avec la mouvance anti-balaka.

 

Un document préparé depuis des semaines sous la médiation de deux ONG centrafricaines, par lequel les deux entités s'engageront à cesser les hostilités. Mais il ne s'agira que d'une déclaration. Ensuite, c'est à Brazzaville que les représentants anti-balaka et ceux envoyés par la Seleka se retrouveront pour signer le véritable accord de cesser-le-feu et de désarmement. Ce sera vraisemblablement le point d'orgue de ce Forum de réconciliation nationale.

 

Mise en place du dialogue national

 

Mais à Brazzaville, tous les projecteurs ne seront pas braqués que sur les Seleka et les anti-balaka. Il sera aussi question du dialogue national centrafricain, qui doit rassembler partis politiques, acteurs économiques, et société civile. Quel cadre donner à ce dialogue ? Quelle feuille de route ? Tout cela sera également à l'ordre du jour.

 

Ensuite, selon le souhait du Groupe de contact à l’origine de l’organisation de cette rencontre, le processus se poursuivra en Centrafrique avec un Forum élargi à Bangui et des concertations menées dans chacune des 16 préfectures du pays.

 

■ Le temps des comptes pour Amnesty International

 

« République centrafricaine : Il est temps de rendre des comptes », c’est le titre du nouveau rapport que publie Amnesty International. L’organisation de défense des droits de l’homme demande que des enquêtes soient ouvertes et que les responsables des graves atteintes aux droits humains soient poursuivis et punis.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140710-rca-long-processus-vers-l...

 

 

Amnesty pour la mise en place d'''un tribunal hybride'' en Centrafrique

 

10/07/14 (APA)

 

APA-Dakar (Sénégal) - L'Ong humanitaire Amnesty international a, dans un rapport publié jeudi à Dakar, recommandé aux autorités centrafricaines de créer ‘’un tribunal hybride’’ afin de juger les responsables des atrocités commises dans leur pays.

 

"Amnesty international appelle également les autorités à envisager la création d'un tribunal hybride composé d'experts centrafricains et internationaux pour juger les crimes de droit international et aider à renforcer le système judiciaire national", dit le rapport intitulé "République centrafricaine: il est temps de rendre compte".

 

Selon Amnesty, ce tribunal hybride n'empêcherait pas la cour pénale internationale, qui a ouvert un examen préliminaire de la situation, d'engager des poursuites dans un certain nombre d'affaires.

 

"La création de la cellule spéciale d'enquêtes, la mise ne place de la commission d'enquête internationale des nations unies et l'ouverture par la Cpi d'un examen préliminaire de la situation dans le pays sont autant de signaux indiquant que l'impunité ne saurait être tolérée. Toutefois, beaucoup reste à faire pour que les responsables aient réellement à rendre des comptes. Seul un effort coordonné de la communauté internationale, soutenu par une véritable volonté politique des autorités de transition en Rca, permettra que justice soit rendue pour les crimes commis dans ce pays", a dit Christian Mukosa, chercheur d'Amnesty international sur la Centrafrique.

 

Le rapport dénonce nommément des personnalités pour leurs responsabilités dans les atrocités commises dans ce pays, notamment François Bozizé, Michel Djotodia, des coordonnateurs anti-balaka comme Levy Yakété, et des commandants de la seleka dont Nourredine Adam.


 

http://fr.africatime.com/republique_centrafricaine/articles/amnesty-pour-la-mise-en-place-dun-tribunal-hybride-en-centrafrique#sthash.uy6T3tz5.dpuf

 

 

Bozizé et Djotodia épinglés dans les atrocités commises en RCA

 

10/07/14 (APA)

 

Les présidents François Bozizé et Michel Djotodia ont des responsabilités notoires dans les atrocités commises en République centrafricaine (RCA) depuis 2013, indique un rapport d’Amnesty international rendu public ce jeudi à Dakar. Intitulé « République centrafricaine: Il est temps de rendre compte », ce rapport dénonce nommément des personnalités pour leurs responsabilités dans les atrocités commises dans ce pays, notamment François Bozizé, Michel Djotodia, des coordonnateurs anti-balaka comme Levy Yakété, et des commandants de la seleka dont Nourredine Adam.

 

«Les auteurs des attaques menées en République centrafricaine agissent généralement à visage découvert et sans témoigner aucune crainte d’éventuelles sanctions. Dans certains cas, ils sont bien connus de leurs victimes et des autorités. Les témoignages recueillis par Amnesty international montrent le rôle joué par des commandants de la seleka, comme les colonels Bishara, Aba Tom et Yussuf Hamad, dans des attaques menées à Bangui », note le document.

 

Selon Christian Mukosa, chercheur d’Amnesty international sur la RCA, ceux qui font subir à des centaines d’innocents une violence meurtrière ne doivent pas échapper à la justice et seule la fin de l’impunité permettra d’arrêter le cycle de la violence qui sévit en Centrafrique.

 

« Pour que la RCA puisse se remettre de la folie meurtrière dont elle est le théâtre depuis décembre 2013, il est indispensable que ceux qui ont planifié, commis ou facilité des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou de graves atteintes aux droits humains aient à rendre compte », a poursuivi M. Mukosa.

 

Selon le rapport, les personnes incriminées sont tellement sûres de bénéficier d’une impunité totale qu’elles ont souvent parlé ouvertement de leur rôle dans des atteintes aux droits humains et fait des déclarations publiques incitant à la violence.

 

Il souligne que si la plupart des suspects identifiés par Amnesty international vivent sans se cacher en République centrafricaine, d’autre se sont installés dans des pays étrangers, comme le Tchad et la France.

 

« Aucun pays ne doit offrir une protection à des personnes soupçonnées d’avoir commis ou soutenu des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Rca. Les États ont l’obligation d’enquêter sur les accusations portées contre ces personnes et, s’il existe des preuves suffisantes, de les poursuivre ou de les extrader afin qu’elles comparaissent devant des tribunaux », a estimé Christian Mukosa, chercheur d’Amnesty international sur la Centrafrique.

 

Ainsi, l’ONG humanitaire demande que des mesures soient prises de toute urgence à l’échelle locale, régionale et internationale pour reconstruire le système judiciaire centrafricain et les mécanismes d’application des lois du pays.

 

http://fr.africatime.com/republique_centrafricaine/articles/bozize-et-djotodia-epingles-dans-les-atrocites-commises-en-rca#sthash.XI5BYsgh.dpuf  

Amnesty pour la mise en place d'''un tribunal hybride'' en Centrafrique
Amnesty pour la mise en place d'''un tribunal hybride'' en Centrafrique
Amnesty pour la mise en place d'''un tribunal hybride'' en Centrafrique
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 16:45

 

 

 

 

 

10/07/14 (AFP)

 

Des affrontements ont opposé ces derniers jours les soldats français à des groupes armés à Bambari, dans le centre de la Centrafrique, où la situation reste tendue après l'attaque qui a fait 26 morts parmi des déplacés, a indiqué jeudi l'armée française.

 

"C'est une zone de tension où l'on a des frictions intercommunautaires assez fortes", a souligné le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Gilles Jaron, lors d'un point de presse.

 

Le 3 juillet, sept soldats français ont été blessés à Bambari par un jet de grenade de miliciens anti-balaka - à dominante chrétienne - après l'arrestation de l'un de leurs leaders.

 

Selon le colonel Jaron, la tension a resurgi lundi, quand des soldats de la force Sangaris ont tenté de s'interposer entre des anti-balaka et des membres de l'ex-rébellion Séléka à majorité musulmane. Les Français ont alors été pris sous les tirs d'armes de type Kalachnikov "des deux parties" et ont riposté "sévèrement", a-t-il précisé. Des hélicoptères français ont ensuite ouvert le feu sur les groupes armés.

 

Les militaires français ont alors été confrontés à "un afflux de population" venue chercher refuge auprès des forces françaises.

 

La force de l'Union africaine (Misca) avait fait état mardi d'au moins 20 personnes tuées la veille dans une attaque de l'ex-Séléka contre le site de déplacés de la cathédrale de Bambari.

 

26 personnes, dont 11 femmes, ont été tuées et 35 blessées sur le site où sont installés des milliers de déplacés à Bambari, à la cathédrale catholique Saint-Joseph, selon un bilan de la Croix-Rouge locale mercredi.

 

Le site a été attaqué par des hommes armés portant des boubous et des uniformes militaires identifiés comme étant des ex-rebelles de la Séléka, selon une source de la Misca ayant requis l'anonymat.

 

La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a condamné "la poursuite des actes barbares et criminels" et décrété un deuil national de trois jours à partir de jeudi.

Centrafrique : situation toujours tendue dans la région de Bambari
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 16:22

 

 

 

 

DECLARATION CONCERNANT LA TENUE DU   DIALOGUE INCLUSIF

CENTRAFRICAIN A BRAZZAVILLE

 

La Coordination Générale des Centrafricains de France avait proposé au mois de décembre 2013 à la communauté internationale, la nécessité d’organiser d'une manière urgente une Table Ronde des forces vives de la nation en vue de rechercher une solution appropriée à la crise  profonde qui était entrain de briser les fondements de la nation centrafricaine.

 

 Les Chefs d’États de la CEEAC  réunis au dernier sommet de MALABO, ont finalement opté pour cette solution, proposée pourtant depuis plus de huit mois ce qui aurait pu faire éviter à temps l'enlisement de la crise actuelle.

 

Tout en se réjouissant de l’adhésion de la communauté internationale à cette formule politique incontournable, la Coordination Générale des Centrafricains de France condamne très fermement l'attitude méprisante, condescendante  de celle-ci consistant à écarter  les Centrafricains  de  la recherche des solutions et décisions concernant la crise que connaît leur pays, prétextant en cela l’absence de leadership politique. 

 

Elle condamne avec la même vigueur ce même esprit méprisant pour la population centrafricaine  à travers le traitement fait à la Présidente de Transition au sommet de MALABO, obligée de patienter seule, de longues heures dans un couloir.

 

 Est-il utile de rappeler que la République Centrafricaine est constituée des hommes, des femmes des enfants, bref une communauté humaine comme il en existe partout ailleurs qui ont besoin d’être respectés et secourus en cas de nécessité comme présentement et que  leurs représentants doivent bénéficier des mêmes égards que leurs homologues?

 

La République Centrafricaine connaît certes une crise de grande ampleur mais ne demeure pas moins un État membre à part entière de la communauté internationale qui repose sur des principes fondamentaux d'égalité, de souveraineté.  A ce titre elle est en droit non seulement de s'autodéterminer, de s'auto-administrer mais de bénéficier de la solidarité internationale (droit à la paix et à la sécurité, droit à la dignité, droit au développement etc.), conformément à l'incontournable Déclaration Universelle des Droits de l'Homme adoptée par les Nations Unies, comme ce fut le cas de plusieurs pays ayant connu des situations difficiles comme le Kosovo, le Liberia, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, le Congo Démocratique et même  la France à son temps        !

 

La Concertation des Chefs d’États et de Gouvernements de la CEEAC tenue le 27juin 2014 en marge du 23è Sommet de l'Union Africaine à MALABO a par ailleurs décidé de l'organisation d’un Dialogue Politique centrafricain à BRAZZAVILLE, sans qu’aucun avis des acteurs politiques et de la société civile Centrafricains, y compris de la Présidente de Transition ait été sollicité.

 

Cette manière de faire  confirme le sentiment de mépris total qu’affiche de tout temps la sous-région à l'égard de la République Centrafricaine.

 

Même si la convocation d'un Dialogue à BRAZZAVILLE vise à trouver des solutions à la crise centrafricaine, elle n’est pas sans  rappeler le cas du Parlement de Transition transporté nuitamment à NDJAMENA au début de l'année pour y siéger sous contrainte.

 

Indépendamment du caractère inopportun de la délocalisation à BRAZZAVILLE d'un Forum inter-centrafricain censé  rassembler toutes les forces vives de la nation (diaspora comprise), avec la médiation du Président Dénis SASSOU NGUESSO, cette décision présente plusieurs inconvénients        :

 

1° La crise centrafricaine étant d’une gravité désespérante, les débats de quelque rencontre que ce soit doivent être suivis à la radio et à la télévision  par l’ensemble de la population, du fait de  leur aspect pédagogique et de leur éclairage sur les causes de la situation la plus dévastatrice de l'histoire de leur pays;

 

2° Les problèmes centrafricains ne doivent pas être débattus ailleurs qu'en Centrafrique;

 

3°Le nombre de délégués centrafricains devant représenter toutes les couches dans leur diversité, la durée du forum, ses coûts peuvent être de nature à  lui donner le caractère d'une réunion à la hâte, et constituer pratiquement un huit clos du fait de l'absence du public, précisément la population qui a vécu la crise dans sa chair et son âme;

 

4° Le traitement superficiel de la profonde crise centrafricaine (qui n'est pas seulement sécuritaire) par un Dialogue à BRAZZAVILLE, dont la date est fixée à la hâte, avec   certains participants dont les motivations sont totalement différentes des aspirations  réelles de la nation, sont des facteurs de nature à stériliser les résultats de ces assises  ;    

        

5° Le Dialogue initialement proposé par la Coordination Générale des Centrafricains de France ne devrait pas se limiter seulement à un forum de cessez-le- feu, comme celui prévu à BRAZZAVILLE, mais pour permettre surtout de lancer les bases véritables de la réconciliation, de la cohésion nationale, de la reconstruction d'une  paix durable et du pays à partir de tout ce que chaque Centrafricain a lui-même vécu dans sa chair et son âme, devant prendre conscience de sa propre  responsabilité à l'égard de la nation, avec l'impérieuse nécessité de se ressaisir, de se remettre profondément et positivement en cause avec  la perspective de refonder une  société inclusive.

 

Par cette énième réquisition, la Communauté internationale et les Chefs d’États de la sous-région sous-tendent à prouver très clairement  que la République Centrafricaine  n’est plus un État,  que le peuple centrafricain n’a plus  droit de parole, et donc toujours contraint à avaler la soupe déjà préparée pour lui, même si celle-ci n’est pas à son goût    !

 

En conséquence, tout en prenant position contre la tenue de cette Conférence Nationale inclusive à Brazzaville au lieu de BANGUI, la Coordination Générale des Centrafricains de France demande à tous les centrafricains notamment la classe politique, les communautés religieuses, la société civile, les leaders d’opinion, la jeunesse de s’y opposer fermement, car de nature à marginaliser la population centrafricaine principale victime innocente de la crise.

 

En attendant les propositions qu'elle compte faire dans le cadre  d'une Conférence Nationale inclusive sur le sol centrafricain, la Coordination Générale des Centrafricains de France demande à toutes les forces vives de la nation d'y avoir pour exigence :

 

«       ETAT DE DROIT  ET DEMOCRATIE  » comme fil  conducteur nécessaire à la refondation de la nation.

 

Elle demande par ailleurs que tous les débats d'un tel  forum national  se fassent non seulement dans les deux langues officielles (français et sango) mais soient  entièrement retransmis en direct  sur les ondes pour toute la population, appelée également à  participer à la reconstruction, à  la réconciliation, et à la refondation sociale de la République Centrafricaine.

 

POUR LE BUREAU EXECUTIF DE LA COORDINATION GENERALE

                DES CENTRAFRICAINS DE FRANCE (CGCF),

 

                                    LE PRESIDENT,

 

 

 

                       EMMANUEL OLIVIER GABIRAULT

 

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 16:15

 

 

 

 

 

°°°°°°°°°°

 

Du lundi 7 au mercredi 9 juillet 2014, s’est tenue une importante réunion de concertation des leaders de la plate-forme des Confessions religieuses  avec la classe politique Centrafricaine dans la salle de conférences de la Faculté de Théologie Evangélique de Bangui (FATEB).

 

Présidée par le Rév. Pasteur Nicolas GUEREKOYAME GBANGOU, entouré de l’Imam OUMAR KOBINE LAYAMA et du Vicaire Général, Abbé Jésus Martial DEMELE, Représentant l’Archevêque de Bangui, cette rencontre a connu la participation de quarante et neuf (49) partis et Associations politiques dont la liste est jointe en annexe.

 

         Considérant les conclusions de la concertation des chefs d’Etat de la CEEAC à Malabo le 27 juin 2014 en Guinée Equatoriale, en marge de la 23ème session ordinaire du sommet de l’Union Africaine ;

 

         Considérant la profondeur de la crise que vit en ce moment la RCA, qui va en s’aggravant au regard des exactions et tueries intolérables que vivent nos populations dans l’arrière – pays ;

 

         Convaincus du  rôle respectif et important que doivent jouer la classe politique et la plateforme des confessions religieuses dans la recherche des solutions de sortie de crise ;

 

Prenant  en compte les différents points du plan d’action pour une sortie de crise  en RCA, proposé par les Chefs d’Etat de la CEEAC à Malabo, les Partis et Associations Politiques et la Plateforme des Confessions religieuses déclarent : 

 

  1. Du Forum de Brazzaville :
  2.  

Les leaders politiques et religieux trouvent inopportun le déplacement de Brazzaville pour résoudre le problème centrafricain.

 

Ils prient, Son Excellence Dénis SASSOU NGUESSO, Président de la République du Congo,  Médiateur dans la crise centrafricaine d’organiser une concertation inclusive sur le sol centrafricain, entre Centrafricains à la base, pour une résolution durable de cette crise.

 

  1. Du rôle des leaders religieux et politiques Centrafricains
  2.  

Les leaders religieux et politiques, au regard de cette profonde crise, s’engagent désormais à jouer le rôle qui est le leur pour la paix et le bien du peuple centrafricain.

 

Ils en appellent à la Communauté Internationale de les impliquer à toutes les étapes, sans discrimination dans la prise de toute décision relative au processus de réconciliation en cours. 

 

Les leaders religieux et politiques se résolvent à ne plus se soumettre aux humiliations qui leur sont infligées à tout temps quand il s’agit des prises de décisions touchant à la vie nationale, à l’instar des sommets de Libreville, de Ndjamena et de Malabo.

 

Ils s’engagent à former un seul bloc pour  donner une image plus responsable à la population et s’imposer égard, respect et dignité.  

 

  1. De la modification  de la charte constitutionnelle de  transition

 

Les leaders politiques et religieux soutiennent que l’idée de cette modification, telle que évoquée dans le plan d’action est contraire aux dispositions des articles 99 et 100 de ladite charte qui est l’expression même de la souveraineté nationale.

 

  1. De la prime à l’impunité
  2.  

Les leaders politiques et religieux exigent  que les différents processus de réconciliation ne doit pas exclure la poursuite des bourreaux des centrafricains devant les juridictions compétentes.

 

  1. Du remaniement du gouvernement de transition
  2.  

Les leaders politiques et religieux dénoncent toute formation du Gouvernement fondée sur des  bases religieuses, partisanes et ethniques.

 

Ils demandent  que seuls soient pris en compte les critères de compétence, d’intégrité et de représentation régionale. 

 

  1. De la sécurisation des populations centrafricaines
  2.  

Les leaders religieux et politiques considèrent que la question de sécurisation des populations reste la priorité des priorités.

 

Ils constatent que la situation sécuritaire s’aggrave au jour le jour et particulièrement dans l’arrière – pays, où encore une tuerie en masse vient d’être perpétrée à Bambari.

 

Ils déplorent la  non application des résolutions 2121, 2127 et  2134 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui exigent le désarmement par la force des groupes armés  ainsi que le démarrage urgent du processus du DDR, condition sine qua non du retour de la sécurité sur l’ensemble du territoire national.

 

Par conséquent, les leaders politiques et religieux relèvent et   dénoncent la réticence voire l’opposition de certaines autorités centrafricaines et des partenaires de la RCA à la réhabilitation des Forces armées centrafricaines (FACA).

 

Ils soutiennent avec force que le désarmement et les actions de sécurisation du pays ne pourront aboutir sans le concours des  forces de défense et de sécurité, notamment des FACA.

 

  1. Des tentatives de la partition

 

Les leaders politiques et religieux s’opposent et rejettent en bloc le projet funeste de la partition du pays. La RCA reste et demeure une et indivisible.

 

  1. De l’organisation des élections générales en RCA

 

Les leaders politiques et religieux expriment une vivent inquiétude par rapport à l’incertitude qui entoure l’organisation et la tenue des prochaines échéances électorales, tant au niveau du lancement officiel des activités de l’Autorité Nationale des élections (ANE) que des moyens de son fonctionnement.

 

                                                  Fait à Bangui, le 09 juillet 2014

 

Ont signé :

 

  1. Pour la plateforme des confessions religieuses

 

  • Rév. Nicolas GUEREKOYAME GBANGOU :

 

  • Imam OUMAR KOBINE LAYAMA :

 

  • Monseigneur Dieudonné NZAPALAYINGA

 

  1. Pour les Partis  et Associations politiques : voir liste en annexe.
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:35

 

 

 

 

 

 

Le directeur régional Afrique centrale et de l’Ouest de l’Unicef a passé au peigne fin, la situation infrastructurelle et humanitaire des réfugiés centrafricains à l’Est du Cameroun le 09 juillet dernier. Accueilli à son arrivée à l’entrée du camp de Gado par Roland Trinade, le team leader du Haut commissariat pour les réfugiés (Hcr), Manuel Fontaine a eu droit d’entrée, à une explication du fonctionnement du site. Ainsi, le directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique centrale et de l’Ouest a appris que "les réfugiés arrivent par la foret, la brousse et la frontière". Quant aux relations entre les réfugiés et les populations riveraines, "c’est une population pacifique, il n y a pas de tension entre les deux peuples". Le Hcr envisage davantage une cohabitation pacifique en organisant des rencontres entre les sages du camp et ceux de l’extérieur.

 

C’est ainsi que Manuel Fontaine a été édifié sur les réalisations de l’Unicef en faveur des 57% des enfants de moins de 18 ans qui constituent la moitié des habitants du camp. Ainsi, à ce jour, l’Unicef a offert plusieurs points d’eau potable dont 3 à pompe manuel opérationnel et 2 en cours de finition, deux blodders dont un de 10 000 litres et l’autre de 5 000 litres. Selon Tchio Jules, coordonnateur de l’Association des ingénieurs pour l’assistance au développement rural (Aider) "ces installations hydrauliques permettent de fournir 12,8 litres d’eau par personne par jour". Les autres installations en cours, permettront de rejoindre les standards qui sont de l’ordre de 15 litres par jour par individu.

 

Les agents mobilisateurs, une vingtaine opérant à longueur de journée dans les quatre secteurs du site,  ont aussi parlé de leur travail qui se résume en la sensibilisation sur les bonnes pratiques d’hygiènes. Ainsi, ils enseignent les occupants du camp à l’usage des 158 latrines réalisées sur les 200 prévues et les 79 douches. Même  l’usage des 30 bacs à ordures et des 10 fosses à ordures ne sont pas en reste. Voyant que ces ordures peuvent servir à améliorer par exemple la nutrition, la représentante résidence de l’Unicef au Cameroun, Félicitée Tchibinda a suggéré qu’"elles servent à la fabrication du compost pour la culture des légumes". Elle suggère aussi de voir dans quelle mesure "ça peut servir à réduire la pression sur le bois". Quelques-uns des espaces d’encadrement des enfants ont aussi été visités par Manuel Fontaine. Ici, près de 200 enfants sont encadrés et initiés à l’écriture, le chant, la couture les causeries éducatives. Même si l’on est dans un camp de réfugiés, les habitudes sont faites de telle sorte que les enfants dont l’âge varie de 4 ans à 18 ans selon Daigama Hamadou, l’un des encadreurs "se sentent à l’école".

 

La rencontre avec Médecin sans frontière (Msf) a permis de toucher le coté sanitaire de cette situation humanitaire. Si l’on constate ici l’augmentation de la Malnutrition aigue sévère (Mas), c’est dû à l’afflux sans cesse croissant des réfugiés sur le site. Ainsi, depuis la recrudescence de la crise sociopolitique en Centrafrique, Msf consulte sur les sites de Gado et de Garoua-Boulai environ 1 200 patients par semaine largement au-dessus des 450 d’avant la guerre selon Rachelle Marsten, le field cordinator. C’est ce qui a favorisé un recrutement du personnel dont environ 200 s’attèle au quotidien à la situation sanitaire et psychologique des réfugiés qui arrivent par centaine toutes les semaines. Manuel Fontaine a aussi visité les hôpitaux de district de Gado et de Garoua- Boulai, le Centre de nutrition thérapeutique intégré (Cnti) ainsi que l’hôpital protestant vers lequel sont référés plusieurs cas graves.

 

A chaque fois, Manuel Fontaine qu’accompagnait la représentante résidente de l’Unicef au Cameroun ainsi que des membres du staff et les cadres des autres agences du système des Nations unies, Ong et autres partenaires s’est montré très attentif. A chaque fois, il ne manquait pas de poser des questions pour affiner sa compréhension des différents sujets.

 

© Correspondance particulière : Paul- Joël Kamtchang à l’Est du Cameroun

Lu pour vous : CRISE CENTRAFRICAINE : LA SITUATION HUMANITAIRE EN ÉVALUATION
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:25

 

 

 

 

 

10/07/14 (Le Nouvel Observateur)

 

Amnesty dénonce nommément des personnalités pour leur rôle dans les atrocités, dont les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia. Des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, la Centrafrique n'en finit pas de sombrer dans le chaos. Le dernier massacre connu remonte à lundi soir contre un camp de déplacés à Bambari (centre), alors que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite à Bangui, soulignait que "sans cessez-le-feu" le pays "n'avait pas d'avenir. Au moins 20 civils sont tués.

 

Et comme à chaque fois, les auteurs des tueries se sont évaporés dans la nature, se sont fondus dans les populations et échappent toujours à toute poursuite judiciaire. Interrogé, il y a quelques mois, le ministre des Affaires étrangères centrafricain assurait qu'il ne pouvait "pas y avoir d'impunité car c'est l'impunité qui a fait plonger la Centrafrique".

 

Amnesty international, dans un rapport publié jeudi 10 juillet, dénonce les crimes de droit international (mutilation, corps démembrés et brûlés, actes de cannibalisme, tortures, disparitions forcées, recrutement et utilisation d'enfants soldats, viols, pillages, destructions et incendies d'habitations, de villages et de lieux de culte...) commis dans le pays entre décembre 2013 et mai 2014 et demande à ce que les responsables de ces crimes soient jugés.

 

L'organisation, après avoir enquêté auprès des populations, désigne nommément les personnes soupçonnées de crimes, des hommes politiques, des coordinateurs, des chefs de sections, des commandants. "Les auteurs des attaques menées en République centrafricaine agissent généralement à visage découvert et sans témoigner aucune crainte d'éventuelles sanctions. Dans certains cas, ils sont bien connus de leurs victimes et des autorités", écrit l'organisation.

 

Bozizé et Djotodia dans le collimateur

 

Parmi ces visages connus se trouvent les anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia. Le premier a été renversé en moins de deux jours par les rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, le 24 mars 2013, 10 ans jour pour jour après sa propre prise de pouvoir dans des circonstances comparables. Le second est proclamé alors président de transition, la Séléka qui l'a porté au pouvoir devient la colonne vertébrale temporaire du régime.

 

Les rebelles se répartissent en plusieurs groupes armés, des seigneurs de guerre font régner la terreur sur des territoires. Beaucoup commettent des exactions contre ceux qu'ils considèrent comme encore liés à l'ancien pouvoir de François Bozizé de confession chrétienne comme la majorité des habitants du pays. Ces violences provoquent la création en face de milices d'auto-défense, les anti-balaka, majoritairement chrétiens qui prennent pour cible les familles musulmanes. La spirale de la violence est enclenchée, la sécurité n'est plus du tout assurée, ce qui restait de l'Etat s'effondre.

 

Les anti-balaka en contact avec Bozizé

 

Les anti-balaka sont responsables de nombreux crimes, notamment de l'attaque de Bangui le 5 décembre 2013. Cet assaut coordonné sur la capitale qui a fait des centaines de morts en quelques jours a fait dire à de nombreux observateurs que les anti-balaka n'étaient plus seulement une coalition de personnes voulant se défendre mais plutôt un groupe bien structuré qui a reçu des ordres.

 

Amnesty écrit dans son rapport que les anti-balaka sont "très bien équipés" avec des AK47, des lance-roquettes et des grenades. "L'organisation sophistiquée du commandement des anti-balaka porte à croire qu'ils ont été coordonnés par des anciens membres des FACA (l'armée centrafricaine de François Bozizé)." Selon plusieurs informations recueillies par l'organisation, des anciens membres de la garde présidentielle faisaient également partis des miliciens. Certains portaient même leurs anciens uniformes et leurs anciennes casernes servaient aux anti-balaka.

 

Pour les autorités centrafricaines, françaises et onusiennes, il ne fait aucun doute que François Bozizé a été impliqué dans diverses exactions à travers le pays. Le 9 mai 2014, le Conseil de sécurité de l'ONU a affirmé que l'ancien président avait, depuis ses pays d'exil "fourni un soutien matériel et financier à des miliciens qui cherchaient à le ramener au pouvoir". "Le Monde" a rapporté que son neveu Teddy a été vu fin avril à Benzambe, le fief familial, en train de former des combattants. François Bozizé, en exil un temps en Ouganda, après être passé au Kenya et au Cameroun, a toujours nié être responsable.

 

Parmi les commandants anti-balaka soupçonnés d'exaction, Amnesty citent notamment Richard Bejouane, le colonel Dieudonné Oranti et le colonel "12 puissances". "Ces hommes sont tellement sûrs de bénéficier d'une impunité totale qu'ils ont souvent parlé ouvertement de leur rôle dans des atteintes aux droits de humains et fait des déclarations publiques incitant à la violence", écrit l'organisation.

 

Nourredine Adam visé

 

Durant les 10 mois à la tête du pays, Michel Djotodia est tenu, de son côté, responsable pour les crimes et crimes contre l'humanité perpétrés par les membres de la Séléka, notamment ceux qui faisaient partie à l'origine du groupe de combattants qu'il avait fondé, les UFDR. Amnesty, qui reconnaît que Michel Djotodia a été débordé par ses combattants, dénonce le fait que son gouvernement n'a pris aucune mesure pour enrayer le cycle de violence dont il était parfaitement conscient. Aujourd'hui, Michel Djotodia vit en exil au Benin. Amnesty rapporte qu'il reste malgré tout en contact étroit avec les commandants de la Séléka présents à Bangui et dans le nord-est de la République centrafricaine.

 

L'organisation internationale pointe également le rôle de Nourredine Adam, alors qu'il était président du Comité extraordinaire pour la défense des acquis démocratiques. Selon plusieurs témoins, cet organisme est à l'origine d'une série de violations des droits humains qui vont de la torture, aux arrestations arbitraires en passant par des détentions illégales dans des endroits tenus secrets dans Bangui, alors même qu'il n'avait aucune prérogatives pour enquêter. Par ailleurs, l'ONU, cité par Amnesty, a relevé que Nourredine Adam avait sa propre milice politique. Il serait notamment l'un des responsable de l'attaque de Boy Rabe, un quartier de Bangui, considéré comme un bastion des fidèles de François Bozizé. Enfin, les colonels Bishara, Aba Tom et Yussuf Hamad sont directement cités dans des attaques menées à Bangui.

 

Actuellement, le nord-est du pays est contrôlé par les ex-Séléka et des éleveurs peuls armés. Ils continuent de commettre de graves exactions sur les territoires qu'ils contrôlent.

 

Une justice inexistante

 

Mais comment les poursuivre alors que la justice centrafricaine est inexistante ? Il faudra attendre. La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête sur les crimes commis depuis 2012 en Centrafrique. Une commission de l'ONU mandatée par le Conseil de sécurité est depuis mars sur place pour établir une liste des crimes les plus graves commis depuis début 2013 et de nommer leurs commanditaires.

 

Dans un premier temps Amnesty appelle à ce que "des mesures soient prises de toute urgence à l'échelle locale, régionale et internationale pour reconstruire le système judiciaire et les mécanismes d'application des lois du pays". Mais aussi à créer "un tribunal hybride, composé d'experts centrafricains et internationaux, pour juger les crimes de droit international et aider à renforcer le système judiciaire national" qui fonctionnerait en parallèle de la CPI. "Les mailles du filet se resserrent autour des responsables d'atteintes aux droits humains. On sait qui ils sont et où ils se trouvent. Leurs crimes sont en train d'être démontrés", insiste Amnesty international.

 

Sarah Diffalah

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/centrafrique/20140709.OBS3193...

 

Lu pour vous : Centrafrique: "Il est temps de rendre des comptes"
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:23

 

 

 

 

 

BRAZZAVILLE 10/07/14 (Xinhua) - L'archevêque de Bangui en République centrafricaine (RCA), Dieudonné Nzapalainga, a condamné mercredi à Brazzaville du Congo l'attaque des ex-Séléka contre une église catholique à Bambari (nord) ayant causé 17 morts et a invité ainsi la communauté internationale à agir avec rigueur en RCA afin de pouvoir mettre un terme aux violences.

 

"Je condamne cet acte", a-t-il dit, "je pense qu'il est temps que la communauté internationale qui, a accepté de venir au secours en Centrafrique, puisse traiter avec beaucoup de sérieux, pour ne pas dire de rigueur, ce genre de comportement".

 

"Jusqu'à quand allons-nous laisser ceux qui ont des armes continuer à tuer ou à massacrer des innocents qui n'aspirent qu'à la paix? Je pense qu'il est temps aussi d'apporter un peu de solution à ces populations inoffensives", a-t-il poursuivi.

 

Monseigneur Dieudonné Nzapalainga séjourne actuellement à Brazzaville pour participer du 7 au 13 juillet à la 10ème assemblée plénière de l'Association des conférences épiscopales de la région d'Afrique centrale (ACERAC). Ces assises qui se tiennent après celles de Libreville, portent notamment sur le thème "La famille en Afrique aujourd'hui".

 

S'agissant du prochain dialogue sur la crise centrafricaine qui sera organisé à Brazzaville, il a estimé que "ce sera le moment opportun pour que les Centrafricains se disent la vérité, crèvent l'abcès et qu'on sorte une fois pour toute. Ce qui est le plus important c'est le dialogue politique et social qui va rétablir les uns et les autres à leur place pour apporter leur contribution au développement de la RCA".

 

Centrafrique : l'archevêque de Bangui condamne le massacre de Bambari
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:23
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:23
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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 13:22

 

 

 

 

 

10/07/14 (France24)

 

Bambari, dans le centre de la Centrafrique, a connu une flambée de violences sans précédent, lundi. Otages des affrontements répétés entre milices, des habitants réfugiés dans l’évêché de la ville, ont vécu l’enfer.

 

Ville sans remous majeurs durant la crise centrafricaine, Bambari est, depuis deux mois, le théâtre d’affrontements récurrents entre les groupes d’autodéfense ruraux anti-balaka et les ex-Selekas, milices rebelles majoritairement musulmanes. Ces violences ont poussé de très nombreux habitants à trouver refuge dans des lieux de culte. Hier, c’est la cathédrale Saint Joseph, où 12 000 personnes étaient présentes, qui a été attaquée.

 

Les raisons de l’attaque divergent. Certains affirment qu’elle aurait été déclenchée après qu’un "espion" a été identifié dans l’enceinte et torturé par des anti-balaka à proximité de la cathédrale. En représailles, des habitants musulmans de Bambari seraient venus attaquer l’évêché. Selon une autre version, l’attaque a été menée par des habitants armés, en représailles au meurtre de deux personnes dimanche, dans un quartier de Bambari.

 

Le père Edouard Mathos est évêque de Bambari. Il était dans l’enceinte de la cathédrale lors de l’attaque.

 

Vers 15 heures, alors que les réfugiés étaient, comme à leur habitude, dans la cour de la cathédrale en train de préparer à manger, on a entendu comme des coups de canon. D’un coup, des hommes armés de fusils et de grenades mais habillés en civil ont défoncé le portail et sont entrés dans l’évêché. Certains ont crié "on vous déclare la guerre" en rentrant dans l’enceinte. D’autres disaient que nous cachions ici des anti-balaka, ce qui est évidemment faux [les anti-balaka seraient positionnés aux abords de la cathédrale, NDLR].

 

Ça a créé un mouvement de panique invraisemblable, les gens essayaient de s’enfuir de tous les côtés. Ils ont tiré des coups de fusil et ont touché des hommes et des enfants. Ils n’ont eu aucune pitié : ils ont tout pillé, mis le feu à ma maison et tenté de forcer la porte de mon bureau qui se trouve dans la cathédrale. Nous avons immédiatement essayé de joindre la force Sangaris, mais ils ne sont arrivés que quatre heures après. [D’autres sources signalent la présence d’un hélicoptère de la force française au-dessus de l’évêché, avant l’attaque, NDLR]Les plus réactifs ont été des généraux de l’ex-Seleka, qui, contre toute attente, sont arrivés au bout de 30 minutes pour sécuriser la cathédrale. Cela me fait penser que ceux qui nous ont attaqués sont des éléments incontrôlés qui n’ont rien à voir avec la Séléka. [À Bambari, le commandement de la rébellion est divisé et les chefs ont des positions et des intérêts différents, ce qui pourrait expliquer cette intervention d’une partie de la Seleka pour sécuriser la zone. Mais pour la Misca, ainsi que selon des sources proches des forces françaises, il y avait bien des éléments des ex-Seleka parmi les assaillants, NDLR].

 

Le lendemain, mardi, j’ai fait un tour dans l’enceinte de l’évêché. Je n’avais plus de chaussures, car, même ça, ils me les avaient volé. Un peu partout, il y avait des corps sans vie, certains cadavres étaient calcinés. J’en ai compté 17 en tout [les sources hospitalières ont annoncé un bilan provisoire de 30 morts dans cette attaque et une quarantaine de blessés, NDLR]. Il y avait 12 000 personnes dans l’enceinte. Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus personne, si ce n’est une quarantaine de civils, que je loge chez moi.

 

Fernando (pseudonyme) était lui aussi dans la cathédrale et a dû s’enfuir.

 

Ça faisait 10 jours que nous étions là, et depuis quelques jours, des rumeurs circulaient qu’une attaque pouvait avoir lieu pour attirer l’attention du ministre français de la Défense [Jean-Yves le Drian devait se rendre à Bambari ce mardi mais a finalement annulé sa visite à cause de la mauvaise météo. il a par ailleurs estimé que "les 150 à 180 soldats français avaient suffisamment de choses à gérer", NDLR]. Lorsque les assaillants sont entrés dans l’enceinte, on a rapidement compris qu’ils voulaient s’en prendre aux hommes, car ils laissaient femmes et enfants s’enfuir sans les arrêter. Avec des amis, nous avons récupéré des vêtements de femme, qui étaient aux objets trouvés de la cathédrale, on a mis des soutiens-gorge et on a couvert nos têtes pour s’enfuir en profitant de la cohue.

 

On s’est enfuit en brousse pendant plusieurs heures en attendant que les choses se calment. Il y avait là énormément de gens blessés qui avaient pris des balles perdues et se sont retrouvés sans soins. Beaucoup sont décédés et ont été inhumés dans la brousse. On est beaucoup à se demander pourquoi cette église, qui était une cible facile, n’était pas protégée par les forces internationales. Quand on a posé la question aux responsables de la mission des Nations unies de stabilisation de la Centrafrique (Minusca), ces derniers nous ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas sécuriser un lieu de culte chrétien, que ça serait jeter de l’huile sur le feu auprès des musulmans [contacté par FRANCE 24, un responsable de la Minusca à Bambari refuse tout commentaire mais confirme une "situation grave", NDLR].

 

Fuyant la cathédrale, de très nombreux habitants ont trouvé refuge dand le camp de la Misca, la force internationale sous conduite africaine qui accueillait déjà près de 5 000 personnes avant les violences de lundi. Bambari, considéré comme la "porte" vers la capitale Bangui, est un lieu stratégique. Depuis le mois de mai, les opérations de désarmement menés par les militaires français dans la ville sont régulièrement marqués par des affrontements avec des groupes armés, qui ont déjà fait plusieurs blessés dans les rangs français.

 

http://observers.france24.com/fr/content/20140709-attaque-ev...

Attaque sanglante de l’évêché de Bambari : "Pour fuir, on s’est déguisé en femmes"
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