RCA : un long processus vers le dialogue et la réconciliation
10/07/14 (RFI)
C'est un rendez-vous important qui se dessine pour la Centrafrique avec le Forum de réconciliation nationale et de dialogue politique qui doit se tenir du 21 au 23 juillet à Brazzaville au Congo. Un évènement qui réunira toutes les parties prenantes au conflit, mais avant d’en arriver là, un certain nombre d'étapes sont attendues.
Ces jours-ci à Birao dans le nord-est de la Centrafrique, se tient une Assemblée générale de la Seleka. A l'issue de cette réunion, le mouvement se constituera un véritable bureau politique dont les nouveaux responsables pourront signer solennellement une déclaration commune avec la mouvance anti-balaka.
Un document préparé depuis des semaines sous la médiation de deux ONG centrafricaines, par lequel les deux entités s'engageront à cesser les hostilités. Mais il ne s'agira que d'une déclaration. Ensuite, c'est à Brazzaville que les représentants anti-balaka et ceux envoyés par la Seleka se retrouveront pour signer le véritable accord de cesser-le-feu et de désarmement. Ce sera vraisemblablement le point d'orgue de ce Forum de réconciliation nationale.
Mise en place du dialogue national
Mais à Brazzaville, tous les projecteurs ne seront pas braqués que sur les Seleka et les anti-balaka. Il sera aussi question du dialogue national centrafricain, qui doit rassembler partis politiques, acteurs économiques, et société civile. Quel cadre donner à ce dialogue ? Quelle feuille de route ? Tout cela sera également à l'ordre du jour.
Ensuite, selon le souhait du Groupe de contact à l’origine de l’organisation de cette rencontre, le processus se poursuivra en Centrafrique avec un Forum élargi à Bangui et des concertations menées dans chacune des 16 préfectures du pays.
■ Le temps des comptes pour Amnesty International
« République centrafricaine : Il est temps de rendre des comptes », c’est le titre du nouveau rapport que publie Amnesty International. L’organisation de défense des droits de l’homme demande que des enquêtes soient ouvertes et que les responsables des graves atteintes aux droits humains soient poursuivis et punis.
http://www.rfi.fr/afrique/20140710-rca-long-processus-vers-l...
Amnesty pour la mise en place d'''un tribunal hybride'' en Centrafrique
10/07/14 (APA)
APA-Dakar (Sénégal) - L'Ong humanitaire Amnesty international a, dans un rapport publié jeudi à Dakar, recommandé aux autorités centrafricaines de créer ‘’un tribunal hybride’’ afin de juger les responsables des atrocités commises dans leur pays.
"Amnesty international appelle également les autorités à envisager la création d'un tribunal hybride composé d'experts centrafricains et internationaux pour juger les crimes de droit international et aider à renforcer le système judiciaire national", dit le rapport intitulé "République centrafricaine: il est temps de rendre compte".
Selon Amnesty, ce tribunal hybride n'empêcherait pas la cour pénale internationale, qui a ouvert un examen préliminaire de la situation, d'engager des poursuites dans un certain nombre d'affaires.
"La création de la cellule spéciale d'enquêtes, la mise ne place de la commission d'enquête internationale des nations unies et l'ouverture par la Cpi d'un examen préliminaire de la situation dans le pays sont autant de signaux indiquant que l'impunité ne saurait être tolérée. Toutefois, beaucoup reste à faire pour que les responsables aient réellement à rendre des comptes. Seul un effort coordonné de la communauté internationale, soutenu par une véritable volonté politique des autorités de transition en Rca, permettra que justice soit rendue pour les crimes commis dans ce pays", a dit Christian Mukosa, chercheur d'Amnesty international sur la Centrafrique.
Le rapport dénonce nommément des personnalités pour leurs responsabilités dans les atrocités commises dans ce pays, notamment François Bozizé, Michel Djotodia, des coordonnateurs anti-balaka comme Levy Yakété, et des commandants de la seleka dont Nourredine Adam.
Bozizé et Djotodia épinglés dans les atrocités commises en RCA
10/07/14 (APA)
Les présidents François Bozizé et Michel Djotodia ont des responsabilités notoires dans les atrocités commises en République centrafricaine (RCA) depuis 2013, indique un rapport d’Amnesty international rendu public ce jeudi à Dakar. Intitulé « République centrafricaine: Il est temps de rendre compte », ce rapport dénonce nommément des personnalités pour leurs responsabilités dans les atrocités commises dans ce pays, notamment François Bozizé, Michel Djotodia, des coordonnateurs anti-balaka comme Levy Yakété, et des commandants de la seleka dont Nourredine Adam.
«Les auteurs des attaques menées en République centrafricaine agissent généralement à visage découvert et sans témoigner aucune crainte d’éventuelles sanctions. Dans certains cas, ils sont bien connus de leurs victimes et des autorités. Les témoignages recueillis par Amnesty international montrent le rôle joué par des commandants de la seleka, comme les colonels Bishara, Aba Tom et Yussuf Hamad, dans des attaques menées à Bangui », note le document.
Selon Christian Mukosa, chercheur d’Amnesty international sur la RCA, ceux qui font subir à des centaines d’innocents une violence meurtrière ne doivent pas échapper à la justice et seule la fin de l’impunité permettra d’arrêter le cycle de la violence qui sévit en Centrafrique.
« Pour que la RCA puisse se remettre de la folie meurtrière dont elle est le théâtre depuis décembre 2013, il est indispensable que ceux qui ont planifié, commis ou facilité des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou de graves atteintes aux droits humains aient à rendre compte », a poursuivi M. Mukosa.
Selon le rapport, les personnes incriminées sont tellement sûres de bénéficier d’une impunité totale qu’elles ont souvent parlé ouvertement de leur rôle dans des atteintes aux droits humains et fait des déclarations publiques incitant à la violence.
Il souligne que si la plupart des suspects identifiés par Amnesty international vivent sans se cacher en République centrafricaine, d’autre se sont installés dans des pays étrangers, comme le Tchad et la France.
« Aucun pays ne doit offrir une protection à des personnes soupçonnées d’avoir commis ou soutenu des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Rca. Les États ont l’obligation d’enquêter sur les accusations portées contre ces personnes et, s’il existe des preuves suffisantes, de les poursuivre ou de les extrader afin qu’elles comparaissent devant des tribunaux », a estimé Christian Mukosa, chercheur d’Amnesty international sur la Centrafrique.
Ainsi, l’ONG humanitaire demande que des mesures soient prises de toute urgence à l’échelle locale, régionale et internationale pour reconstruire le système judiciaire centrafricain et les mécanismes d’application des lois du pays.