REVUE DE PRESSE FRANÇAISE Norbert Navarro samedi 31 mai 2014
« De Bamako à Bangui, la France s’enlise en Afrique », lance en effet en Une Le Figaro. Sur deux pages, le quotidien consacre ce qu’il appelle son « événement », autrement dit son dossier du jour, aux interventions françaises au Mali comme en Centrafrique qui, malgré les « efforts » de l’armée française, « peinent à sortir des pays de la guerre », alors que, plus le temps passe, s’exprime un sentiment « antifrançais » qui, estime le quotidien, « pose la question du maintien des déploiements militaires ». C’est ce qui s’appelle mettre les pieds dans le plat.
Centrafrique : le treillis de la paix
Au lendemain des violentes manifestations qui ont agité le centre-ville comme les abords de l’aéroport de Bangui hier, et qui faisaient suite aux convulsions consécutives à l’attaque meurtrière, mercredi, de l’église Notre-Dame-de-Fatima dans la capitale centrafricaine, Le Figaro relève que les manifestations des derniers jours ont pris un « tour antifrançais très net », et que ce sentiment n’avait « jamais (été) atteint jusqu’alors en Centrafrique ».
Alors, voilà ! « Paix introuvable » au Mali ? Ressentiment antifrançais se répandant en Centrafrique ? Comment « sortir de ce piège africain », s’interroge Le Figaro ? Réponse du journal : c’est au ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius « d’enfiler son treillis de soldat de la paix » !
Centrafrique : déstabilisation soudanaise
Laurent Fabius ou Jean-Yves Le Drian.. Que peut faire en tout cas la France dans un tel contexte ? Pour Paris, énonce le quotidien Libération ce matin, la réponse est simple : il faut « tenir coûte que coûte en Centrafrique. Se référant à l’attaque de l’église Notre-Dame-de-Fatima de Bangui, le journal évoque une « œuvre de déstabilisation » de la Centrafrique. Citant une « source proche du dossier » qui « pointe le rôle de Khartoum » dans les récents événements centrafricains, Libé relève que l’un des tenants de la ligne dure de la Séléka, Nourredine Adam, « séjournerait actuellement à Nyala », dans la province limitrophe du Darfour soudanais. Dans les colonnes du journal, un diplomate, anonyme lui-aussi, affirme que la communauté internationale « reste sur la bonne voie en Centrafrique », et que Paris évoque un simple « entre-deux » compliqué à négocier, car la force africaine, la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), a été affaiblie par le retrait récent du contingent tchadien, et que les premiers casques bleus ne sont pas attendus avant septembre.