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9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 01:43
Centrafrique : le président Touadéra veut renforcer la coopération avec le Liban
Centrafrique : le président Touadéra veut renforcer la coopération avec le Liban

 

 

 

 

french.china.org.cn  le 08-09-2017

 

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, actuellement en visite officielle au Liban, entend renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays dans plusieurs domaines, a fait savoir vendredi la présidence centrafricaine.

 

"Je suis ici (au Liban) pour promouvoir le nouveau dynamisme de coopération entre la République centrafricaine et la République du Liban. Ce nouvel élan, que j'appelle de tous mes vœux, a été présent au cours de mes entretiens avec mon homologue libanais", a déclaré M. Touadéra, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président libanais, Michel Aoun.

 

Selon M. Touadéra, au-delà des autres axes de la coopération bilatérale entre les deux pays, les domaines prioritaires sont la sécurité, la lutte contre le terrorisme, l'éducation, l'agriculture, l'habitat et les relations diplomatiques.

 

M. Touadéra voit derrière la coopération bilatérale l'importance de "la promotion et le renforcement des investisseurs libanais en RCA".

 

Celui-ci a rappelé qu'au début des années 1970, des investisseurs libanais ont commencé à s'implanter en RCA et se distinguent avec succès dans de nombreux secteurs, notamment l'éducation, le commerce, la santé, les services, le mobilier, les transports, tant aériens que routiers.

 

"Les acteurs économiques libanais ont su contribuer à tisser des liens forts entre la RCA et le Liban", a conclu le président Touadéra, une façon de reconnaître la place essentielle qu'occupent les investisseurs libanais dans l'économie centrafricaine.

 

Source: Agence de presse Xinhua

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Centrafrique-Presse.com
9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 01:27
ATROCITES EN BASSE KOTTO : COMMUNIQUE DE PRESSE D'AMNESTY INTERNATIONAL

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

 

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE. DES CIVILS VICTIMES D’ATROCITÉS EN BASSE-KOTTO, LA PROTECTION DES NATIONS UNIES S’AVÈRE INEFFICACE

 

https://www.amnesty.fr  Publié le 08.09.2017.

 

Face à la vague de violences, notamment de viols et d’homicides systématiques de civils, que la République centrafricaine connaît actuellement, il faut que les Nations unies renforcent la protection de la population, a déclaré Amnesty International vendredi 8 septembre 2017.

 

En août dernier, l’organisation a mené une enquête de terrain qui lui a permis de révéler une flambée terrifiante des actes de torture, des pillages et des déplacements forcés imputables à une ramification de la Seleka, l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC).

 

« La population de la Basse-Kotto est laissée à la merci de l’UPC. Des femmes sont violées, des hommes sont tués, des villages sont détruits et la force de maintien de la paix des Nations unies s’avère incapable d’enrayer ces violences, a déclaré Joanne Mariner, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International.

 

« Les civils ne sont pas des victimes accidentelles de ce conflit mais des cibles directes. Pour que le mandat des Nations unies en République centrafricaine ait un sens, il faut qu’ils soient mieux protégés. »

 

À l’occasion d’une visite de deux semaines sur place, des délégués d’Amnesty International se sont entretenus avec 30 personnes ayant fui face aux violentes attaques contre les civils qui se déroulent depuis quelques mois dans la préfecture de Basse-Kotto, notamment le massacre perpétré le 8 mai dans la ville d’Alindao, qui aurait fait au moins 130 morts.

 

Ces rescapés ont donné les noms de 47 personnes tuées par l’UPC et des informations permettant de les identifier. On ignore le nombre exact de victimes mais, en se fondant sur des sources crédibles, on l’estime à plusieurs centaines.

 

Attaques interconfessionnelles contre des civils

 

Comme à la fin de 2013 et au début de 2014, lorsque des centaines de milliers de musulmans avaient été expulsés violemment de l’ouest du pays, le conflit armé non international prend une tournure confessionnelle de plus en plus visible.

 

L’UPC, composée essentiellement de musulmans, s’en prend à des chrétiens dans des villes et des villages car elle considère qu’ils soutiennent les groupes armés refusant sa domination. À l’inverse, les anti-balaka et les autres groupes armés d’« autodéfense » à majorité chrétienne attaquent sans relâche des civils musulmans.

 

Un dignitaire religieux d’Alindao, l’un des villes de la région les plus touchées par le conflit, a expliqué à Amnesty International : « C’est devenu un affrontement entre musulmans et chrétiens... On ne veut pas de guerre de religion, on la refuse totalement, mais il y a manifestement un conflit intercommunautaire. »

 

Les violences sont terribles. Annie (36 ans) explique que des combattants de l’UPC les ont capturés, son mari et elle, le 10 mai à Alindao. Son mari a tenté de s’échapper mais ils lui ont tiré dans les jambes.

 

« On va vous faire quelque chose à vous, les chrétiens, dont vous allez vous souvenir pendant des générations, dit-elle en reprenant les propos que ces hommes ont tenus, avant que l’un d’eux la viole et qu’un autre viole son mari.

 

« Après avoir violé mon mari, il lui a tiré dans la tête », a ajouté Annie. Ces viols et cet homicide ont été commis sous les yeux de ses cinq enfants.

 

Sur les 25 femmes de la région avec lesquelles les délégués d’Amnesty International se sont entretenus, 20 avaient été violées et presque toutes avaient assisté au meurtre des hommes de leur famille.

 

Une veuve de 28 ans sanglotait en racontant comment elle avait perdu son mari, son père et son fils de cinq ans.

 

Son mari a été tué le 8 mai à Alindao et, le lendemain, les autres membres de la famille ont été repérés par l’UPC alors qu’ils se cachaient dans une case en brousse. Les combattants de l’UPC ont tué son père, ont violé en réunion sa mère de 62 ans et elle-même, et ont frappé la tête de son fils contre le sol de la case ; celui-ci n’a pas survécu.

 

« Après que trois d’entre eux m’ont violée, j’ai perdu connaissance. Quand je suis revenue à moi, j’étais attachée à un arbre, a-t-elle expliqué. Ma mère m’a détachée et nous nous sommes enfuies. J’étais en pleine crise de nerf. »

 

« L’UPC utilise le viol comme une arme de guerre et comme un moyen d’humilier et d’avilir avec violence ses victimes, ce de manière apparemment systématique, a déclaré Balkissa Ide Siddo, spécialiste de l’Afrique centrale à Amnesty International.

 

« Cependant, la tournure confessionnelle que ces attaques sont en train de prendre est peut-être l’aspect le plus inquiétant de la crise actuelle. »

 

L’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH) a dénombré plus de 100 victimes de violences sexuelles qui ont fui la région pour se réfugier à Bangui, la capitale, au cours des derniers mois, et ce chiffre est certainement très en deçà de la réalité. La plupart des victimes, sinon toutes, ont été violées en réunion.

 

Des casques bleus incapables de protéger les civils

 

Les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) n’ont pas empêché les violences contre des civils. Comptant un effectif de 12 870 personnes en uniforme, dont 10 750 militaires, la MINUSCA est déployée de manière sporadique dans de nombreuses zones.

 

Selon des témoins, les casques bleus sont arrivés à Alindao un jour au moins après le début des violences et ils n’étaient pas assez nombreux pour y mettre fin. Plutôt que d’organiser des patrouilles régulières à titre préventif, ils se sont concentrés sur la protection de l’hôpital et du camp pour personnes déplacées géré par l’église catholique.

 

« Nous craignons qu’en cas d’attaque [dans un camp pour personnes déplacées à Alindao] la MINUSCA ne se replie sur sa base, auquel cas il y aura un massacre », a déclaré un dirigeant local.

 

Amnesty International appelle à revoir les capacités de la MINUSCA, notamment en ce qui concerne la formation, l’équipement, la coordination et les effectifs en uniforme et en civil, de sorte qu’elle puisse remplir son mandat.

 

« Bien que les soldats de la MINUSCA aient sauvé de nombreuses vies en République centrafricaine, leurs échecs risquent de ruiner la confiance de la population à l’égard de la mission de maintien de la paix et de mettre des milliers de personnes en danger, a déclaré Joanne Mariner.

 

« De nombreux Centrafricains sont de plus en plus sceptiques quant à la volonté et à la capacité de la MINUSCA de restaurer l’ordre, ainsi qu’à son aptitude à assurer un mandat de protection des civils, même limité. »

 

Les crimes de droit international perpétrés contre des civils en République centrafricaine relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI), du tribunal pénal spécial (juridiction hybride récemment créée) et du système judiciaire national. Toutefois, ces trois institutions présentent des points faibles.

 

L’enquête de la CPI, qui a débuté en septembre 2014, ne concernera vraisemblablement qu’une poignée de suspects. Le tribunal pénal spécial n’est pas encore opérationnel, bien qu’il soit désormais doté d’un procureur et de ressources financières. Le système judiciaire national, déjà fragile, a été affaibli encore davantage par le conflit et nécessite une reconstruction presque totale.

 

« Il y a peu d’espoir de rompre la spirale de la violence en République centrafricaine en l’absence d’un système de redevabilité efficace, qui permette de traduire en justice les responsables présumés de ces crimes odieux, a déclaré Balkissa Ide Siddo.

 

« Il faut que le tribunal pénal spécial obtienne le financement indispensable pour fonctionner dès que possible. »

 

Plus d’un million de personnes déplacées par le conflit

 

Plus de 100 000 personnes ont été déplacées par le conflit depuis avril. Actuellement, on compte au moins 600 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays et 438 700 réfugiés dans les pays voisins, principalement au Cameroun, en République démocratique du Congo (RDC) et au Tchad.

 

Des dizaines de milliers de personnes ont fui les villes les plus touchées par les combats, comme Alindao, Mingala, Nzangba et Mobaye (à la frontière avec la RDC), ainsi que d’innombrables villages de la région, et se sont réfugiées à Bambari, à Bangui ou en RDC. D’autres personnes déplacées survivent en brousse dans des conditions déplorables, notamment sur les petites îles de la rivière Oubangui, à la frontière avec la RDC.

 

Plusieurs villes et villages de la préfecture de Basse-Kotto seraient pratiquement vidés de leurs habitants, le peu qu’il reste de la population civile ayant trouvé refuge dans l’enceinte de différentes églises, qui sont ainsi devenues des camps pour personnes déplacées.

 

Selon l’OCDH, les violences se poursuivent dans la région, les derniers affrontements signalés ayant eu lieu le 23 août dans la ville de Kongbo, et les personnes déplacées continuent d’affluer à Bangui.

 

La préfecture de Basse-Kotto est l’une des régions où le conflit a explosé en 2017, lorsque la situation du pays en matière de sécurité s’est aggravée. À l’heure actuelle, le gouvernement démocratiquement élu n’a que peu ou pas de pouvoir hors de la capitale et le reste du pays est de fait sous le contrôle de divers groupes armés.

 

Historique du conflit en Basse-Kotto

 

Lorsque l’ancien président Michel Djotodia a démissionné en janvier 2014, les combattants armés de la Seleka se sont retirés du tiers ouest du pays mais ont renforcé leurs positions dans le centre et l’est. La coalition s’est alors divisée en plusieurs factions, chacune proclamant son autorité de fait sur un certain territoire.

 

L’UPC, dirigée par le général Ali Darassa Mahamat, a ainsi contrôlé la ville de Bambari et une grande partie de la préfecture d’Ouaka pendant plus de deux ans. Composée majoritairement de Peuls (Darassa est lui-même peul), elle a lancé une série d’attaques brutales contre des civils dont elle considérait qu’ils soutenaient les combattants anti-balaka, chrétiens pour la plupart, qui s’opposaient à elle.

 

En février 2017, tentant de démilitariser Bambari, la MINUSCA a convaincu Darassa de quitter la ville. Il a alors installé son quartier général à Alindao, en Basse-Kotto, et a commencé immédiatement à s’en prendre aux civils.

 

Les premiers changements que ceux-ci ont pu observer ont été la multiplication des paiements forcés (sommes prélevées au passage des postes de contrôle de l’UPC, par exemple) et l’extorsion manifeste. La population locale relativement aisée, comme les propriétaires de bétail, était particulièrement visée.

 

Les délégués d’Amnesty International se sont entretenus avec un homme d’un petit village situé près de Nzangba que l’UPC avait fait prisonnier et torturé en mars, dans le but de le contraindre à donner son troupeau. Celui-ci a expliqué que les combattants de l’UPC étaient venus chez lui et avaient exigé qu’il leur cède ses 26 bovins et tous ses biens sur ordre d’Ali Darassa.

 

Il a été détenu six jours, au cours desquels il a été témoin du meurtre de quatre prisonniers.

 

Le bilan humain

 

L’UPC a lancé une série de violentes attaques en mai : le 8 à Alindao, le 17 à Nzangba et le 25 à Mobaye.

 

Le bain de sang qui a eu lieu à Alindao a été précipité par une attaque extrêmement matinale des forces anti-balaka dans le quartier de Paris-Congo (sud-est de la ville). Après les avoir mises en déroute, l’UPC s’est déchaînée contre la population chrétienne.

 

Judith (29 ans), du quartier de Paris-Congo, s’est retrouvée séparée de son mari lorsqu’elle a fui avec ses enfants, après que des coups de feu ont retenti près de chez eux. En brousse, elle est tombée sur des combattants de l’UPC ; les hommes qui se trouvaient avec elle ont été abattus et les femmes, violées.

 

« Ils nous ont ordonné de nous allonger par terre... Nous étions plusieurs femmes... Comme je ne me suis pas couchée assez vite, un combattant m’a jetée au sol et a déchiré ma culotte pour avoir un rapport sexuel avec moi devant tout le monde... Après le viol, il m’a donné deux coups de pied... D’autres combattants étaient en train de violer d’autres femmes. Mes quatre enfants étaient là et ils pleuraient. »

 

Marie (33 ans) a été capturée avec son mari le 10 mai dans les champs entourant Alindao. Elle a indiqué que les combattants de l’UPC avaient abattu son mari parce qu’il avait refusé de donner son bétail, avant de la violer en réunion devant ses enfants.

 

Florida (27 ans) s’est enfuie dans la brousse avec sa famille le 8 mai ; ils sont rentrés deux semaines plus tard parce que les conditions étaient trop difficiles. La nuit de leur retour, des combattants de l’UPC ont enfoncé la porte et fait irruption dans la maison.

 

« Ils ont attaché [mon mari] à un arbre devant la maison. Ils m’ont bandé les yeux et m’ont déshabillée... Ils ont dit que mon mari allait bien voir comment sa femme serait traitée. Deux m’ont violée sous ses yeux. Les enfants pleuraient. Après ça, ils ont tiré dans la gorge de mon mari. »

 

Guilaine (30 ans) vivait avec son père de 60 ans et ses deux enfants dans le centre d’Alindao. Trois combattants de l’UPC sont arrivés dans leur quartier et ont attaché son père à un arbre. Le voyant sans défense, elle s’est mise à pleurer. Alors les combattants lui ont dit qu’ils allaient lui montrer ce dont ils étaient capables et ont tranché la gorge de son père.

 

« Les trois soldats m’ont violée sous les yeux de mes enfants, puis ils m’ont frappée dans le dos avec la crosse d’un fusil. Je me suis enfuie avec mes enfants mais je pouvais à peine marcher. »

 

On ne connaît pas le nombre exact de personnes tuées pendant l’attaque d’Alindao mais la Croix-Rouge centrafricaine a signalé avoir ramassé plus de 130 corps après six jours de violences. Outre les homicides et les viols, l’UPC a organisé des pillages à grande échelle de logements civils.

 

Alindao est désormais une ville fantôme aux rues désertes. Quelques musulmans sont restés et continuent de faire fonctionner un petit marché, mais la majorité des chrétiens sont partis. Environ 20 000 chrétiens on trouvé refuge dans des camps de fortune pour personnes déplacées à l’église catholique et dans d’autres églises.

 

Thérèse (43 ans) a été témoin de l’assassinat de son mari et de son fils lorsque l’UPC a attaqué la ville de Nzangba le 17 mai.

 

« Trois membres de la Seleka sont entrés dans notre résidence... Ils portaient des uniformes militaires. Par des gestes, ils ont indiqué à mon mari qu’il devait s’allonger par terre. Il a refusé. Un Peul a immédiatement tiré sur lui. Il s’est écroulé. Mon fils aîné s’est effondré en larmes sur le corps de mon mari. Un autre [combattant] l’a abattu. Il est mort aussi... Les trois m’ont ensuite violée... devant mes enfants. »

 

Princia (20 ans), qui vivait chez ses parents, s’est enfuie dans la brousse lorsque des combattants de l’UPC sont arrivés et est rentrée quand sa famille a cru que les hommes armés avaient quitté les lieux.

 

« Ils ont enfoncé la porte. Ils ont tué mon père et nous ont violées, mes sœurs et moi. Ils nous ont attachées avec des cordes. Je me suis évanouie pendant le viol. Quand ils sont partis, nous nous sommes enfuies dans la brousse. »

 

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9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 01:14
Centrafrique: "flambée terrifiante" de violences envers des civils, selon Amnesty
Centrafrique: "flambée terrifiante" de violences envers des civils, selon Amnesty

 

 

Centrafrique: "flambée terrifiante" de violences envers des civils, selon Amnesty

 

AFP

 

"Viols, tueries, destructions": la population de la province de la Basse-Kotto dans le centre de la Centrafrique subit "une flambée terrifiante" de violences, dénonce l'ONG Amnesty International dans un rapport publié vendredi.

 

Dans cette province, "des femmes sont violées, des hommes sont tués, des villages sont détruits et la force de maintien de la paix des Nations unies s'avère incapable d'enrayer ces violences", affirme dans un communiqué Joanne Mariner, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International.

 

L'ONG pointe du doigt le groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC) du chef de guerre Ali Darass, proche des nomades peuls et établi dans la région d'Alindao, sous-préfecture de la Basse-Kotto, à environ 300 km de Bangui à vol d'oiseau.

 

Amnesty a recueilli une trentaine de témoignages au cours d'une mission de deux semaines en août sur le terrain, dont celui d'Annie, 36 ans.


"Après avoir violé mon mari, (un combattant de l'UPC) lui a tiré dans la tête", a-t-elle déclaré à Amnesty, ajoutant avoir été également violée devant ses cinq enfants.

 

L'ONG souligne que vingt femmes sur les vingt-cinq interrogées ont affirmé avoir été violées.


"Après que trois d'entre eux m'ont violée, j'ai perdu connaissance. Quand je suis revenue à moi, j'étais attachée à un arbre, a déclaré à l'ONG une autre femme de 28 ans, sous couvert d'anonymat. "Ma mère, a-t-elle dit, m'a détachée et nous nous sommes enfuies".

 

En outre, Amnesty a déploré que les Casques bleus de la Mission de l'ONU (Minusca) n'aient "pas empêché les violences contre des civils".

 

Contacté par l'AFP, le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro a déclaré que "des équipes ont été déployées pour documenter les violations". Une base temporaire a été installée dans la ville pour "assurer protection aux déplacés et faciliter le travail des humanitaires", a-t-il ajouté.


Fin juillet, une dizaine de personnes avaient été tuées dans un village à 7 km d'Alindao. En mai, des heurts avaient fait plusieurs dizaines de morts dans la même ville.

 

La Centrafrique subit depuis plusieurs mois une recrudescence d'affrontements entre groupes armés, avec pour enjeu le contrôle des ressources naturelles et des zones d'influence.


L'ex-colonie française de 4,5 millions d'habitants a basculé dans la guerre civile en 2013 après le renversement du président François Bozizé par les groupes armés de la Séléka ("coalition" en langue nationale sango), affirmant défendre les quelque 20% de musulmans de Centrafrique, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka ("anti-machettes") majoritairement chrétiennes.

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9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 00:58

 

 

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Après avoir soutenu l'actuel Président de la République aux élections présidentielles de 2015, un groupe de frondeurs bien identifié a projeté une manifestation pacifique à la célèbre place de la République à Paris. Cette première manifestation est autorisée par la préfecture de police de Paris et sera encadrée par les forces de l'ordre. Ce rassemblement qui a l'air d'une manifestation comme toute autre fait l'objet d'intenses polémiques sur les réseaux sociaux entre les "pour" et les "contre". L'objectif de cette manifestation vise à réclamer la démission prématurée du Président de la République démocratiquement élu au suffrage universel direct, et éventuellement la mise en place d'une nouvelle transition dirigée par des militaires.

 

Selon les organisateurs, l'inertie, les errances, le saupoudrage d'efforts, le manque d'efficacité et de finesse des nouvelles autorités face aux innombrables massacres de la population légitimerait une telle démarche. Ainsi, le citoyen lambda qui ne comprend pas ce que cache cette manifestation s'interroge : C'est quoi une manifestation contre un régime ? S'agit-il d'un droit ou d'un acte contraire aux principes fondamentaux du droit ? Dans un État de droit, les citoyens n'ont-ils pas le droit de réclamer la démission d'un Président de la République ? Élu démocratiquement ou pas, les centrafricains n'ont-ils pas le droit de penser ou de faire ce qu'ils veulent ? Pourquoi vilipender ou traiter du nom de tous oiseaux les organisateurs de cette manifestation jusqu'à descendre dans les affaires de culottes qui relèvent de la vie privée ? Mais pourquoi le pouvoir de Bangui redoute tant cette manifestation de Paris ?

 

Pourquoi toutes ces mobilisations et campagnes de sensibilisation visant à empêcher la bonne tenue de cette rencontre ? S'agit-il de la guerre des enveloppes provenant du pouvoir et/ou de l'opposition ? De quelle nouvelle transition militaire parle t-on ? Ce pays doit-il évoluer de transition en transition ? Des avatars qui ne maîtrisent pas les rouages de la politique ni le fonctionnement juridique d'un État s'invitent dans l'arène pour amuser la galerie en piétinant les aspirations du peuple. La place de la République à Paris deviendra ce jour la capitale centrafricaine, le baromètre ou le centre névralgique où se décidera le sort du locataire du palais de la renaissance. Nous tenons à rappeler que la manifestation par définition est une réunion organisée dans un lieu public ou sur la voie publique en vue d'exprimer une cause collective.

 

Il s'agit d'un droit fondamental reconnu et protégé par la loi. Il est indispensable à la liberté d'expression et la revendication des droits. L'exercice de ce droit est corroboré par l'article 10 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui dispose :" nul ne peut être inquiété pour ses opinions même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi".L'unique condition d'une manifestation est sa déclaration préalable en vue d'une autorisation. En dépit des dispositions de cet article et eu égard aux agitations des fanatiques du pouvoir de Bangui, on se demande si ce genre de manifestation pacifique pouvait avoir lieu sur la terre centrafricaine.

 

Dès lors que la manifestation n'est pas interdite, il devient un droit. L'appel à la démission du Président de la République n'entérinera pas la démission effective de celui-ci au lendemain de la manifestation mais cela peut servir comme un moyen de pression pour contraindre le pouvoir à se réveiller de son long sommeil. Nous crayons fort bien que dans les jours à venir, les organisateurs de la manifestation et leurs différents soutiens soient accusés d'être des opposants, de fossoyeurs de la République et même de préparation de coup d'état. Alors de quelle manière pouvons-nous contribuer positivement au relèvement de notre chère patrie ? Quand vous pensez la même chose que le pouvoir, vous êtes un quémandeur de postes et si vous réfléchissez autrement que le pouvoir, vous êtes un opposant.

 

Mais à quel moment on est citoyen avec un droit de porter un regard critique sur notre pays ? Cela n'est-il pas un raccourci ? Depuis leur avènement à la magistrature suprême, des propositions de sortie de crise inondent les réseaux sociaux. Ont-ils tenu compte ? Une lecture préliminaire et sélective permet de remplir les poubelles de propositions contraires aux leurs. En conséquence de ce qui précède et nonobstant les innombrables errements du pouvoir, nous nous inscrivons en faux et marquons notre farouche opposition à toute démarche ou initiative visant la démission du Président de la République car cela nous fera perdre nos acquis et avancées démocratiques et les efforts de nos partenaires au développement seront trahis.

 

Cela s'apparentera à un retour à la case départ. Certes, les choses n'évoluent pas comme souhaitées c'est à dire ne répondent pas aux attentes de la population mais la voie principale pour se débarrasser d'un Président élu reste les échéances électorales. À la fin de son mandat, le professeur qui a l'habitude d'évaluer ses élèves, sera aussi évalué et noté par le peuple. Au chapitre de propositions qui finira certainement sa course dans la poubelle, la plus plausible reste la cohabitation c'est à dire un nouveau gouvernement dirigé par un membre de l'opposition démocratique avec la particularité de l'entrée au gouvernement des représentants des groupes armés et non les leaders sur qui pèsent des infractions qui relèvent de la Cour pénale spéciale.

 

Ne maîtrisant pas le jeu de la France, de l'ONU et de la communauté internationale, l'usage de la force contre les groupes armés est suicidaire car cela devrait se faire au moment où le nombre des groupes armés était maîtrisable avec peu de préfectures occupées. Aujourd'hui, on assiste à une prolifération de groupes armés, d'autres sont en gestation avec quatorze préfectures occupées sur seize. Cette option conduira systématiquement à l'embrasement total du pays avec le risque que notre nation soit rayée de la carte de l'Afrique. Mais attention, ne le dîtes à personne. Si on vous demande, ne dîtes pas que c'est moi.



Paris le 08 septembre 2017.

      

Bernard SELEMBY DOUDOU

 

Juriste, Administrateur des Elections.                                                                                

QUAND LE SORT DU POUVOIR DE BANGUI DÉPEND D'UNE MANIFESTATION PACIFIQUE PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À PARIS. par Bernard Balemby Doudou
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9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 00:40
Risque de conflit majeur en Centrafrique, dit l'Onu

 

 

 

 

 

GENEVE 8 septembre 2017 (Reuters) - Les violences ethniques en Centrafrique risquent de mener à un conflit majeur si rien n'est fait pour désarmer les rebelles et les miliciens, préviennent des experts de l'Onu dans un rapport publié vendredi.

 

Le pays est en proie à des violences depuis le renversement du président François Bozizé en 2013, chassé par des rebelles musulmans. Les affrontements entre d'anciens rebelles de la Séléka et des milices chrétiennes anti-balaka ont fait plusieurs milliers de morts, et un cinquième de la population de Centrafrique a été déplacée.

 

Le groupe de travail des Nations unies sur les mercenaires et les combattants étrangers estime que le risque est élevé que la situation dégénère en conflit si les groupes de combattants étrangers, aux côtés des milices locales, ne sont pas démantelés.

 

Les forces nationales de sécurité sont trop faibles pour lutter contre les groupes armés et empêcher le débordement vers les pays voisins. Les casques bleus, dont le nombre dépasse à peine les 10.000 soldats, n'ont pas réussi à convaincre les habitants de leur efficacité, peut-on lire dans le rapport.

 

Un rapport publié jeudi par Amnesty international évoque des viols et meurtres systématiques de civils lors de purges ethniques.

 

"Les civils ne sont pas des victimes accidentelles de ce conflit mais des cibles directes. Pour que le mandat des Nations unies en République centrafricaine ait un sens, il faut qu’ils soient mieux protégés", a déclaré Joanne Mariner, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International.

 

Selon le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) est en sous-effectif. "Nous avons un plafond de personnel militaire bien en dessous de ce dont nous avons besoin", a ajouté Jean-Pierre Lacroix vendredi à Genève.

 

Les effectifs de la Minusca, plafonnés à 10.750 soldats, sont même en réalité inférieurs à ce chiffre: la mission ne compte actuellement que 10.098 casques bleus sur le terrain, d'après un rapport récent de l'Onu.

 

"Nous assistons à une hausse (...) très négative et antagoniste des messages appelant à l'élimination des 'étrangers', plaçant les ethnies ou les groupe religieux les uns contre les autres", a ajouté Jean-Pierre Lacroix.

 

Le rapport du groupe de travail de l'Onu précise que le mot "étrangers" est utilisé pour qualifier les musulmans.

 

(Stephanie Nebehay; Arthur Connan pour le service français)

 

 

 

Le chef des Casques bleus veut "tourner la page" des abus sexuels

 

https://www.swissinfo.ch  08. SEPTEMBRE 2017 - 20:17

 

Le nouveau chef des opérations de maintien de la paix à l'ONU veut "tourner la page" des Casques bleus impliqués dans des abus sexuels. Il a aussi dit vendredi à Genève qu'il demandera de "modestes renforts" en Centrafrique et que 150 gardes seront déployés en Libye.

 

"Nous avons une politique beaucoup plus forte" contre les violences sexuelles, a dit devant la presse le Français Jean-Pierre Lacroix. Il faut désormais "s'assurer réellement de sa mise en oeuvre", a ajouté le sous-secrétaire général de l'ONU.

 

L'attitude des Casques bleus responsables d'abus en Centrafrique a "été scandaleuse", mais "des dizaines de milliers" de leurs collègues "font bien leur travail" dans le monde, a-t-il dit. Fin décembre dernier, une enquête interne des Nations Unies avait permis d'identifier plus de 40 Casques bleus soupçonnés d'avoir perpétré des agressions sexuelles en 2014 et 2015.

 

Un contingent avait été retiré. Ajoutée au désengagement de troupes américaines et de celles d'un pays voisin, cette mesure doit désormais être suivie d'une augmentation des capacités face à la "hausse des menaces" en Centrafrique où l'ONU a récemment mis en garde contre des signes de génocide.

 

Efforts "pas importants" en Centrafrique

 

Comme il l'avait laissé entendre il y a un mois, M. Lacroix a souligné vendredi qu'il demanderait bien des renforts au Conseil de sécurité, sans les chiffrer. Mais ces "effectifs ne seront pas importants", a-t-il dit, en expliquant que le mandat dont la force de l'ONU (MINUSCA) est chargée est lui suffisamment fort. Et d'appeler aussi les dirigeants centrafricains à contrer la montée des discours anti-ethniques observée récemment.

 

Plus largement, M. Lacroix souhaite davantage de femmes parmi les Casques bleus. Il estime que ses troupes ont besoin de meilleurs équipements et doivent davantage être actives sur la prévention des violences. Et de considérer comme "saine" la pression budgétaire sur les opérations de la paix même si "elle a des limites".

 

L'ONU va par ailleurs envoyer 150 gardes militaires népalais en Libye. Ils seront notamment chargés de préparer le retour de la Mission de l'ONU en Libye.

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7 septembre 2017 4 07 /09 /septembre /2017 15:35

 

 

 

 

BANGUI, 06/09/17 (Xinhua) -- Le Rassemblement des républicains (RDR), mouvement politico-militaire centrafricain créé la semaine dernière à l'initiative d'un chef des milices anti-balaka autrefois allié de la séléka, vise à combattre les mercenaires qui ont infiltré l'ex-rébellion et qui commettent plus d'affliction au sein de la population centrafricaine, appris mardi Xinhua du porte-parole du mouvement Junior Kénguémba.

 

Selon certains, les mercenaires de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) pourraient être les auteurs du massacre des civils centrafricains et de l'incendie de leurs cases. En réponse, des membres d'ex-séléka supposés modérés du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) ont fusionné avec des anti-balaka avec l'ambition de repousser les positions de Ali Darass, le leader affiché de l'UPC, dans les localités de Bakala et de Ndassima dans la préfecture d'Ouaka (centre-est).

 

Seulement, selon Junior Kénguémba, avec cette alliance, la situation socio-sécuritaire à l'est du pays ne s'est pas améliorée. Des mercenaires tchadiens et soudanais du FPRC de l'aile d'Abdoulaye Hissein, se comportent comme ceux de l'UPC.

 

En plus, d'après ses vues, ils auraient pour vocation de déstabiliser le régime de Bangui et se campent sur l'idée de la partition du pays, d'où la récente création du RDR dans la ville d'Ippy (centre-est) entre les villes de Bambari (centre) et Bria (centre-est), pour les contrer, à l'initiative de Gaétan Boadé, chef anti-balaka commandant de zone de Bambari, autrefois allié du FRPC.

 

Selon des analystes, en créant un énième mouvement politico-militaire, Gaétan Boadé et son porte-parole Junior Kénguémba voudraient bien attirer l'attention du gouvernement de leur côté. En décembre 2013, un leader d'ex-séléka Abakar Sabone a parlé pour la première fois de la partition de la République centrafricaine, une proposition énergiquement repoussée en février 2014 par l'ancien ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian.

Centrafrique : des dissidents d'ex-séléka entendent combattre les mercenaires en leur sein
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7 septembre 2017 4 07 /09 /septembre /2017 15:16
Michel Aoun reçoit le président de Centrafrique à Baabda

 

 

 

 

https://www.lorientlejour.com 07/09/2017 Le président Michel Aoun a reçu hier au palais de Baabda le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra.

 

« Les Libanais en Centrafrique savent qu'eux-mêmes et leurs intérêts sont protégés, a déclaré M. Aoun. J'ai affirmé lors de ma réunion avec le président de la République centrafricaine que le peuple libanais se tient aux côtés du peuple africain et espère le retour de la stabilité et la sécurité en Centrafrique ». « Nous félicitons d'ailleurs le président Touadéra pour avoir lancé un plan de stabilité dans son pays et nous lui souhaitons la réussite », a ajouté M. Aoun. « Nous souhaitons soutenir la Centrafrique dans son combat contre le terrorisme, a poursuivi le président libanais. Nous nous sommes entendus avec le président Touadéra sur le soutien réciproque entre nos deux pays, que ce soit dans les forums internationaux ou dans la signature de conventions économiques, culturelles ou commerciales. »

 

Le président de la République centrafricaine a pour sa part souligné que « l'amitié entre le Liban et la Centrafrique remonte à loin » et qu'il a fait part de sa volonté « d'intensifier les relations entre les deux pays sur les plans de la sécurité, du combat contre le terrorisme et de l'agriculture ».

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7 septembre 2017 4 07 /09 /septembre /2017 15:14
Le cardinal Nzapalainga appelle au dialogue en Centrafrique

 

 

 

 

(Radio Vatican) 06/09/2017 09:16  Entretien - La République Centrafricaine subit depuis plusieurs mois une recrudescence d'affrontements entre groupes armés, avec en ligne de mire le contrôle des ressources naturelles et des zones d'influence.

 

Le pays de 4,5 millions d'habitants a basculé dans la guerre civile en 2013 après le renversement du président François Bozizé par les groupes armés de la Séléka, affirmant défendre les quelque 20% de musulmans de Centrafrique, et entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka, des milices majoritairement chrétiennes.

 

Des affrontements opposent régulièrement les deux camps. Dans le diocèse de Bangassou, l’évêque Mgr Munoz a pris sous son aile quelque 2000 musulmans, directement menacés par les miliciens et hébergés dans la cathédrale. Au cours de l’été, plusieurs dizaines de morts ont été recensés.

 

Cette situation préoccupe le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, que nous avons rencontré. Sans cesse sur le terrain, il n’hésite pas à prendre tous les risques pour aller à la rencontre des miliciens en espérant les convaincre d’accepter de dialoguer.

 

 

En Centrafrique, l’archevêque de Bangui affirme que les anti-balakas sont des assassins

 

https://africa.la-croix.com  6 septembre 2017

 

Dans un entretien publié par le journal Afrique-Asie le 30 août, l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, s’est prononcé sur les exactions commises milices anti-balakas.

Dans une publication datant du 30 août, le périodique Afrique-Asie retranscrit un entretien avec Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui et l’imam Oumar Kobine Layama, président de la Communauté islamique centrafricaine.

Les deux leaders religieux forment, avec le pasteur protestant Nicolas Guérékoyamé Gbangou, la Plateforme des confessions religieuses centrafricaines.

 

« Ce sont des assassins, un point c’est tout »

 

Dans cet entretien, l’archevêque dénonce les exactions des milices anti-balakas, majoritairement composées de chrétiens. « Nous nous sommes toujours refusé de dire que les antibalakas étaient des chrétiens. Ce sont des assassins, un point c’est tout », tranche-t-il. L’imam Kobine abonde dans le même sens en dénonçant les exactions des Sélékas, majoritairement musulmans. Pour lui, les Centrafricains ont été manipulés par les hommes politiques. « Désormais, lorsque l’on veut manipuler les gens, on leur fait croire qu’ils sont menacés dans leur pratique religieuse et dans leur foi », affirme-t-il. « C’est pour cela que nous avons créé la Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique (PCRC) afin d’affirmer l’unité de nos religions », renchérit l’archevêque de Bangui.

 

La crise en Centrafrique a pris une tournure religieuse en 2013, quand les troupes anti-balakas, majoritairement chrétiennes, ont pris les armes contre les Sélékas, musulmans qui sévissaient dans le pays depuis de longues années. Dans un pays formé de 80 % de chrétiens et de 20 % de musulmans, la situation devient très vite incontrôlable. Les violences ont fait de 3 000 à 6 000 morts, ainsi qu’un million de déplacés entre 2013 et 2015.

 

Bangassou

 

À Bangassou, à l’est de Bangui, les violences entre musulmans et chrétiens sont récurrentes. 2 000 musulmans se sont retranchés dans le petit séminaire et la cathédrale depuis plusieurs mois, sous la protection de l’évêque, Mgr Juan José Aguirre Munoz, pour échapper aux attaques des anti-balakas. En juillet, l’évêque de Bangassou tirait la sonnette d’alarme sur les crimes commis par les anti-balakas. « Les antibalakas se sont transformés en criminels, semblables voire pires que leurs adversaires »dénonçait-il.

 

Selon lui, les troupes antibalakas sévissent en frappant les musulmans, en les empêchant de se nourrir et en les tuant. Les 2 000 musulmans de la cathédrale de Bangassou sont pris entre les attaques de ces milices chrétiennes et celles d’un groupe d’extrémistes musulmans qui s’est formé depuis quelques mois, en réaction aux anti-balakas. Fin juillet, ces extrémistes avaient essayé d’incendier le lieu de culte chrétien.

 

Le 31 août, Mgr Juan José Aguirre Munoz, évêque de Bangassou, a confié à la BBC que les 2 000 musulmans placés sous sa protection avaient besoin d’être relogés ailleurs car la plupart des organisations humanitaires qui leur procuraient de l’aide ont quitté la région.

 

Stephen O’Brien, secrétaire général adjoint aux Nations unies pour les affaires humanitaires a estimé, le 22 août, qu’il y a un risque de génocide en Centrafrique.

 

Lucie Sarr (avec Afrique-Asie)

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7 septembre 2017 4 07 /09 /septembre /2017 15:12
CENTRAFRIQUE : 25000 NOUVEAUX RÉFUGIÉS EN RDC

 

 

CENTRAFRIQUE 25'000 NOUVEAUX RÉFUGIÉS EN RDC

 

 

07.09.2017, 04h55(afp)

 

Fuyant les affrontements entre des groupes armés, des milliers de réfugiés ont rejoint la République démocratique du Congo.

 

Quelque 25'000 personnes ont fui de récentes violences en Centrafrique en se réfugiant dans une zone isolée du nord de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué mercredi un responsable humanitaire des Nations unies.

 

Ces réfugiés ont fui des affrontements entre des groupes armés non identifiés début septembre à Zémio, à quelque 733 km à vol d'oiseau au sud-est de la capitale Bangui, sur la frontière avec la RDC.

 

Ils se trouvent «dans un endroit vide de toute autorité. Il n'y a pas de réseau, pas de route», a expliqué à l'AFP Joseph Inganji, directeur pour la Centrafrique du Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha). «L'église a été saccagée à Zémio. Un groupe armé occupe l'évêché», a-t-il avancé, sans donner de bilan humain.

 

Un prêtre a été tué samedi à Zémio «dans des circonstances pas claires», a déclaré à l'AFP Mathieu Bondobo, vicaire général de Bangui, précisant que le père Louis Tounganyessi était «suspendu du diocèse de Bangassou», pour des raisons inconnues.

 

«Crime lâche»

 

Condamnant ce «crime lâche», la coordinatrice humanitaire en Centrafrique, Najat Rochdi, a demandé aux groupes armés de «cesser les hostilités et d'attaquer les civils». Zémio avait déjà été frappée par les violences en juin et en août, provoquant des morts et une première vague de déplacés internes. Le responsable d'Ocha affirme «avoir tout le matériel et les équipes» prêts à intervenir sur Zémio, mais «il n'y pas la sécurité nécessaire pour les équipes humanitaires».

 

En juillet, la plupart des ONG ont suspendu leur activité en raison du climat sécuritaire. La moitié de la population centrafricaine dépend de l'aide humanitaire selon les Nations unies.

 

La Centrafrique subit depuis plusieurs mois une recrudescence d'affrontements entre groupes armés, avec en ligne de mire le contrôle des ressources naturelles et des zones d'influence. Dans l'extrême sud-est frontalier de la RDC et du Sud-Soudan, cette violence a pu être attisée par le retrait de forces spéciales américaines et de l'armée ougandaise en avril.

 

L'ex-colonie française de 4,5 millions d'habitants a basculé dans la guerre civile en 2013 après le renversement du président François Bozizé par les groupes armés de la Séléka («coalition» en langue nationale sango), affirmant défendre les quelque 20% de musulmans de Centrafrique, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka («anti-machettes») majoritairement chrétiennes. 

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7 septembre 2017 4 07 /09 /septembre /2017 14:49
Afrique centrale: le trafic d'ivoire s'internationalise

 

 

 

Par AFP le 07.09.2017 à 08h14

 

Le trafic de l'ivoire en Afrique centrale s'est internationalisé à travers un renforcement des réseaux criminels internationaux, notamment chinois, selon les conclusions d'une étude du Fonds mondial pour la nature (WWF) publiée jeudi.

 

"Trois facteurs compromettent gravement la lutte contre le trafic d'ivoire en Afrique centrale: la faible gouvernance, la corruption et de l’évolution changeante du commerce", indique un communiqué du WWF.

 

"Le rapport révèle qu'en Afrique centrale, les marchés domestiques ouverts d’ivoire disparaissent principalement en raison des efforts d'application de la loi et de la concurrence avec les réseaux criminels souterrains. A leur place, un commerce international sophistiqué s’installe, favorisé par un haut niveau de corruption et une faible gouvernance", ajoute le WWF.

 

"L’étude révèle en effet que les réseaux criminels organisés, notamment de citoyens chinois, opèreraient dans la sous-région et deviendraient désormais des acteurs clés du commerce d’ivoire", poursuit WWF.

 

"Des actions doivent donc être prises sur l’ensemble de la chaîne commerciale, dans les pays sources d’Afrique centrale (lutte contre le braconnage, les marchés noirs et la corruption, renforcement de la gouvernance…), aux niveaux régional et international pour lutter contre les organisations criminelles liées à la faune sauvage, et dans les pays consommateurs en Asie pour réduire la demande", estime Sone Nkoke, membre de l'ONG et auteur du rapport.

 

La Chine, premier consommateur mondial, a officiellement annoncé la fin du commerce de l'ivoire d'ici fin 2017.

 

Les enquêteurs du WWF "se sont fait passer pour des acheteurs sur les marchés et les ateliers d'ivoire" de cinq pays d'Afrique centrale: Cameroun, Centrafrique, Congo Brazzaville, République démocratique du Congo et Gabon en 2007-2009 puis 2014-2015.

 

"On estime qu’environ 20.000 éléphants meurent chaque année en raison de leurs défenses en ivoire", rappelle Stéphane Ringuet, membre du WWF et co-auteur du rapport.

 

Le nombre de pachydermes de savane a baissé de 30% entre 2007 et 2014, principalement en raison du braconnage, estimait fin août 2016 un recensement de l'organisation Great Elephant Census.

 

Au Gabon, les populations d'éléphants de forêt, plus petit que l'éléphant de savane, du parc de Minkébé dans le nord-est, à la frontière avec le Congo et le Cameroun, ont chuté de près de 80% en une décennie, selon une récente étude de l'Université de Duke en Caroline du Nord.

 

Dans le nord de la Centrafrique, pays en proie à un violent conflit et avec une faible présence du gouvernement au-delà de la capitale Bangui, plus aucun éléphant n'a été observé, selon le dernier recensement de l'ONG Widlife Conservation Society (WCS) révélé début juillet.

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