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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 18:24

 

 

 

 

Bangui, 21 juin 2017– La reprise des conflits entre deux groupes armés rivaux, le 20 juin, dans la ville de Bria, préfecture de la Haute Kotto, a entrainé de nouveaux déplacements. Plusieurs milliers de personne résidant déjà dans des sites de déplacés de même que des résidents de Bria ont été forcés de quitter leurs abris ou leurs maisons pour échapper à la violence. Ces personnes se sont réfugiées dans l’enceinte de l’hôpital de la ville, sur le site de déplacés de PK3 et dans certains quartiers plus calmes de la ville. Plusieurs maisons ont été incendiées et les affrontements ont occasionné un nombre important de personnes tuées, des efforts sont en cours pour les recenser plus précisément, tandis que 43 personnes blessées ont été admises à l’hôpital de Bria.

 

Des résidences et des bureaux des organisations humanitaires ont été pillées. Ces actes de violence envers les humanitaires sont inacceptables.

 

Le Coordonnateur humanitaire en République centrafricaine, Najat Rochdi, condamne les attaques contre les civils et les organisations humanitaires, et appelle au respect du droit international humanitaire y compris un accès humanitaire sans entrave.

 

Le Coordonnateur humanitaire rappelle aux auteurs les conséquences de leurs actes sur les populations civiles. « J’exhorte toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à assurer la protection des civils ».

 

« La communauté humanitaire répond encore aux besoins urgents et critiques qui ont été provoqués par les affrontements du mois de mai à Bria. Cette nouvelle flambée de violence nous inquiète et met en péril les acquis durement obtenus pour venir en aide aux personnes affectées » a ajouté Najat Rochdi.

 

Du 15 au 18 mai dernier, la ville de Bria avait déjà connu une série d’incidents de violence qui avaient provoquées le déplacement de 41 409 sur les 47 500 habitants de la ville. Ces déplacements multiples plongent les habitants mais plus particulièrement les femmes, les enfants et les personnes âgés de Bria dans un niveau de vulnérabilité extrêmes. Dans les jours qui ont suivi ces affrontements, la communauté humanitaire s’est assurée qu’une assistance d’urgence soit apportée aux plus vulnérables.

 

En 2017, plus de 2,2 millions de personnes nécessitent toujours une aide humanitaire. La République centrafricaine compte actuellement plus de 500 000 déplacés. C’est la première fois depuis août 2014, que le nombre de déplacés internes a dépassé ce seuil.

 

Virginie Bero

 

Public Information Associate |United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA)

République Centrafricaine (RCA) | Central African Republic (CAR)

Email: berov@un.org| Mob: +236 70 17 76 25| Skype : bvirginie22

car.humanitarianresponse.info | unocha.org/car | humanitarian.id | reliefweb.int

LE COORDONNATEUR HUMANITAIRE CONDAMNE LES VIOLENCE ENVERS LES CIVILES À BRIA ET APPELLE AU RESPECT DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE
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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 17:37
Centrafrique : une centaine de morts dans des affrontements

 

 

Centrafrique : une centaine de morts dans des affrontements

 

Le Parisien avec AFP|21 juin 2017, 16h40

 

Malgré un accord prévoyant un cessez-le-feu immédiat, des affrontements entre groupes armés ont fait une centaine de morts mardi.

 

Les affrontements de mardi à Bria, une ville de près de 44 000 habitants dans le centre-est de la Centrafrique, ont fait une centaine de morts, selon un nouveau bilan annoncé mercredi par le maire Maurice Belikoussou. «La ville est toujours sous tension», a expliqué par téléphone l'abbé Gildas Gbénai, de la paroisse Saint-Louis à Bria. Un précédent bilan transmis mardi soir faisait état d'une quarantaine de morts.

 

Ces affrontements surviennent alors que 13 groupes rebelles ou milices sur les 14 que compte le pays ont signé lundi à Rome un accord prévoyant un cessez-le-feu immédiat, sous le parrainage de la communauté catholique Sant'Egidio.

 

«La situation humanitaire est alarmante»

 

Selon des sources concordantes, des combats ont eu lieu sporadiquement depuis samedi dans la ville entre des miliciens prochrétiens anti-balaka et des membres d'un groupe de l'ex-coalition musulmane Séléka. «On a signé l'accord, mais il faut bien qu'on se défende, on ne se laissera pas attaquer sans réagir», a déclaré mardi par téléphone Djamil Babanani, un porte-parole du FPRC, un mouvement issu de l'ex-Séléka. «La population de Bria est effrayée, elle est dans la psychose. La situation humanitaire est alarmante. Il faut que la communauté internationale agisse vite», a exhorté de son côté le père Gildas.

 

Un mercredi jusqu'ici «calme mais tendu»

 

La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui possède un contingent marocain présent de façon permanente à Bria, «est intervenue» et a «mené des patrouilles pendant toute la nuit pour prévenir des violences», selon le porte-parole de cette force, Vladimir Monteiro. La situation mercredi était «calme mais tendue», a-t-il indiqué.

 

«Nous savons que beaucoup reste à faire. Il est vital que le cessez-le-feu sur lequel se sont accordées les parties entre en vigueur immédiatement», a estimé pour sa part mardi le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga.

 

«Les affrontements survenus mardi à Bria rappellent la nécessité de la mise en place effective du programme de désarmement des groupes armés», a réagi mercredi dans un communiqué le ministère français des Affaires étrangères, qui «condamne» ces violences et juge «prioritaire» la question des groupes armés.

 

La ville de Bria avait déjà été frappée du 15 au 18 mai par des affrontements entre groupes armés qui avaient fait cinq morts et 29 blessés.

 

Leparisien.fr avec AFP

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 17:32

 

 

NOTE D’INFORMATION

 

LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE ADJOINTE APPELLE LES MEDIAS CENTRAFRICAINS A ŒUVRER POUR LA PAIX

 

 

Bangui, 21 juin 2017 – La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU en République centrafricaine, Diane Corner, a invité la presse centrafricaine à croire en l’avenir de la RCA et à contribuer à la paix et à la stabilité. La Représentante spéciale adjointe a souligné le rôle de la presse et de la communication dans un pays aussi vaste et dont les défis sont nombreux.

 

« Je vous encourage à publier la vérité et à travailler pour le développement démocratique dans votre pays », a déclaré Diane Corner, en marge du point de presse hebdomadaire de la MINUSCA, mercredi à Bangui, quelques minutes après une cérémonie à la Présidence où elle a été élevée Commandeur dans l’Ordre national de la République centrafricaine par le Chef de l’Etat. La Représentante spéciale adjointe et également chef adjoint de la MINUSCA, termine cette semaine sa mission en RCA où elle était en poste depuis mi-2014.

 

S’adressant aux journalistes, la Représentante spéciale adjointe a rappelé que la liberté de la presse « n’est pas seulement un droit mais aussi une responsabilité » et, « la responsabilité dans un pays qui a souffert de tant de violences, c’est de tout faire pour calmer les esprits ». La Représentante spéciale adjointe a souligné que les défis à relever pour la stabilisation de la Centrafrique sont immenses comme l’illustrent les violences à Bria, au lendemain d’un accord de paix à Rome entre le gouvernement Centrafricain et des groupes armés.

 

Le point de presse de la MINUSCA du mercredi a été dominé par les affrontements entre éléments armés à Bria. Le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a indiqué que les violences s’étaient déroulées à l’aube et que la Force était intervenue. « Les casques bleus de la MINUSCA ont ouvert le feu contre les éléments hostiles des deux camps et ont pris des mesures fortes notamment des patrouilles jusque tard dans la nuit pour sécuriser les déplacés », a dit le porte-parole. La situation à Bria est calme mais tendue. Monteiro est revenu sur l’appel lancé mercredi par le Représentant spécial du Secrétaire général pour une cessation immédiate des hostilités afin de mettre fin aux souffrances des populations.

 

Le porte-parole a également fait part de la campagne de sensibilisation à Boeing et Km5, menée par la MINUSCA, les autorités et les partenaires locaux, pour prévenir des nouveaux conflits et apaiser les tensions à Bangui. Plus de 2.000 personnes y ont pris part, notamment des leaders communautaires, des chefs des quartiers, des leaders de groupes d’autodéfenses, des organisations de la société civile et des leaders religieux. « Ces activités portent des fruits. Le comité pour le retour volontaire et apaisé des personnes déplacées musulmanes et chrétiennes a ainsi enregistré le retour de 30 ménages de déplacés musulmans dans les quatre quartiers du 5ème arrondissement de la capitale » a conclu le porte-parole.

______________________________________________________________________________

Division de Communication Stratégique et d'information publique

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine

https://minusca.unmissions.org | @UN_CAR |

LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE ADJOINTE APPELLE LES MEDIAS CENTRAFRICAINS A ŒUVRER POUR LA PAIX
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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 17:02
Lu pour vous : Scandales, absences et impuissance : la faillite de la Mission de l’ONU en Centrafrique
Lu pour vous : Scandales, absences et impuissance : la faillite de la Mission de l’ONU en Centrafrique

 

 

 

Malgré le déploiement, depuis 2013, de 12 000 casques bleus, 20 % de la population a dû fuir devant les attaques meurtrières de milices toujours plus nombreuses.

 

Par Christophe Châtelot (Bangui, envoyé spécial)   LE MONDE

 

Faute de s’entendre sur une sortie de crise, il est un sujet de consensus parmi les Centrafricains, probablement le seul par ailleurs. Du gouvernement à l’opposition, en passant par tous les chefs de guerre et leurs centaines de milliers de victimes civiles ; les leaders religieux chrétiens, animistes ou musulmans ; sans oublier les chancelleries occidentales ou les organisations non gouvernementales. Tous critiquent l’incapacité de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), déployée depuis 2013, à contenir les éruptions de violences et à protéger les populations, base de son mandat.

 

Depuis la tuerie de Bangassou, début mai, où la Minusca a failli, ces voix se font plus fortes encore. Cette ville au sud-est de la Centrafrique était certes calme jusqu’à récemment. Pour autant, les violences y étaient prévisibles plusieurs semaines avant, selon de multiples témoignages, sans que les casques bleus n’adaptent leur dispositif.

 

Vaines alertes

 

Dès novembre 2016, la tension était montée d’un cran avec l’arrivée sur les rives de l’Oubangui de combattants musulmans peuls de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), chassés de Bambari, 300 km plus au nord. Dirigé par Ali Darassa, ce mouvement est en bute avec tous les autres groupes armés, chrétiens et animistes anti-balaka, mais aussi ses « frères » musulmans de l’ex-Séléka. « Il était évident qu’ils allaient vouloir chasser l’UPC de la région », explique Serge Singha Bengba, député de Bangassou. « Nous avons alerté la Minusca, ajoute l’élu. Puis, dix jours avant l’attaque, mon adjoint est allé trouver les représentants de la Minusca pour les avertir que les anti-balaka concentraient des hommes dans la région pour s’en prendre à l’UPC à Bangassou. En vain. »

 

Le 13 juin, 300 à 500 combattants anti-balaka, regroupés depuis plusieurs jours aux alentours de la ville, y attaquaient donc le quartier musulman, pourchassant et tuant ses habitants jusque dans la mosquée. Le bilan est lourd, environ 160 morts et la moitié des 50 000 habitants de la ville déplacés, soit pour fuir les assaillants soit, dans les jours suivants, par crainte d’une opération de représailles pour ce qui concerne les populations chrétiennes.

 

La Minusca brilla par son absence durant ces longues heures de tueries. Le contingent marocain, pris pour cible dans sa caserne par des combattants pourtant sous-équipés, ne mit pas le nez dehors. Quelques jours auparavant, un de ses soldats avait été tué, ainsi que trois autres casques bleus cambodgiens, à un barrage anti-balaka des environs. Le calme ne revint à Bangassou que deux jours plus tard avec l’arrivée des forces spéciales portugaises dépêchées « en urgence » sur Bangassou mais qui perdirent un temps précieux sur la route pour porter secours, à Alindao, à d’autres civils martyrisés. Cette force de réaction rapide ne le fut donc guère. Pour le député Serge Singha Bengba, « les événements de Bangassou ont montré que l’on peut battre la Minusca. Le mythe d’une armée invincible est tombé. Elle ne fait plus peur ».

 

Equilibre régulièrement déséquilibré

 

Quelques chiffres illustrent cet échec malgré une enveloppe annuelle de 800 millions de dollars (718 millions d’euros) par an équivalente à deux fois et demie le budget national centrafricain. De septembre 2016, date de la reprise des combats, à mai de cette année, le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) a comptabilisé 120 000 personnes nouvellement déplacées par les combats, également marqués par des centaines de morts. Au total, en tenant compte des violences précédentes, c’est donc 20 % de la population centrafricaine qui est réfugiée à l’étranger ou déplacée à l’intérieur du pays.

 

Certes, il n’est rien de pire pour une armée constituée que d’affronter une guérilla composée d’une myriade de groupes rebelles rivaux, éparpillés sur un territoire grand comme la France et la Belgique réunies. Des petits groupes qui se déplacent à pied ou à moto en terrain boisé et dont les objectifs politico-militaires ne sont pas d’une clarté absolue.

 

Pour y faire face, la Minusca dispose de 12 000 hommes. Ce qui signifie, au mieux, que seulement un quart de ce contingent est réellement déployé sur le terrain, une fois retranchés ceux destinés au soutien (personnel administratif, logistique, médical…). C’est peu, alors que les attaques se multiplient depuis plusieurs mois dans tout le pays et que l’équilibre de la mission est régulièrement déstabilisé par le rappel de contingents éclaboussés par des scandales. Les 600 hommes du contingent du Congo-Kinshasa doivent ainsi être prochainement renvoyés chez eux sur fond d’accusation d’abus sexuels et de trafic de carburant. Il y a peu, les Camerounais, déployés le long de leur frontière côté centrafricain, revendaient illégalement des camions de bière importée de leur pays d’origine.

 

la Minusca court d’un feu de brousse à l’autre. En guise d’impuissance, un haut fonctionnaire de la Minusca s’interroge et partage sa « frustration » : « Comment se projeter sur de mini-théâtres de conflits, lutter contre la multiplication des groupes criminels et sécuriser les couloirs de transhumance où transitent des millions de têtes de bétail ? » « Leur lance de pompier est trop courte », résume un militaire étranger. Les dernières recommandations du Conseil de sécurité illustrent ce dilemme. New York va en effet redéployer des casques bleus vers les zones les plus troublées de l’est et du centre du pays. En conséquence, l’ouest sera dégarni alors que l’insécurité gagne dorénavant cette région jusqu’alors épargnée.

 

Désengagements successifs

 

Sa tâche est d’autant plus compliquée qu’elle est seule au front depuis le désengagement, en décembre 2016, des 2 500 soldats français de « Sangaris » déployés trois ans plus tôt et dont la force d’intervention et de dissuasion était incomparablement supérieures à celle des casques bleus. Le retrait, début 2017, des soldats ougandais et américains traquant d’autres rebelles, ceux de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), non-Centrafricains – a également créé un vide sécuritaire, à l’est du pays, aux confins de l’Ouganda et du Congo-Kinshasa.

 

Quant aux Forces armées centrafricaines (FACA), elles ont littéralement explosé après la chute du président François Bozizé en 2013. Cette œuvre de destruction s’est poursuivie avec la prise de pouvoir, par les armes, puis la débandade de la Séléka, l’année suivante. L’Union européenne a certes formé un contingent de 700 hommes, mais ils ne disposent aujourd’hui d’aucun armement. « Nous n’avons aucun moyen pour limiter la contagion de la violence, c’est à la Minusca d’agir », se dédouane le porte-parole du gouvernement, Théodore Jousso.

 

« C’est de la victimisation, tout serait la faute des étrangers. Or, ici comme ailleurs, les opérations de mission de la paix de l’ONU n’ont pas vocation à se substituer aux forces armées nationales, nous ne sommes pas là pour faire la guerre », rétorque un haut responsable de la Minusca. Le pourrait-elle ? Comme la plupart des missions de la paix déployées dans le monde, les contingents envoyés par les pays contributeurs – les deux principaux, dans ce pays francophone, sont le Pakistan et le Bangladesh avec environ 1 000 hommes chacun – affichent des états de service très inégaux.

 

Leur réactivité est également ralentie par le système de « double commande ». Un officier du contingent égyptien de la Minusca (750 soldats), par exemple, réfère ainsi, au préalable, à son état-major au Caire avant d’appliquer un ordre venu du commandant en chef des casques bleus à Bangui, en l’occurrence le lieutenant général sénégalais Balla Keïta. Partant de ce constat, la Minusca fait-elle au mieux avec ce qu’elle a ? Quelle est sa stratégie ? « Flottante, mis à part la protection de Bangui », lâche un officier supérieur étranger bon connaisseur de la Centrafrique.


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/21/scandales-absences-et-impuissance-la-faillite-de-la-mission-de-l-onu-en-centrafrique_5148936_3212.html#H57aZ4cqWpdpptls.99

 

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 16:56
Lu pour vous : Centrafrique : combats meurtriers à Bria malgré le cessez-le-feu

 

 

 

 

 Par Jeune Afrique avec AFP

 

De violents combats ont opposé mardi 20 juin à Bria, dans le centre du pays, des miliciens anti-Balaka à des hommes du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, ex- Séléka). Une centaine de personnes ont été tuées. Ces affrontements interviennent au lendemain de l’accord de cessez-le-feu signé à Rome entre 13 des 14 milices et groupes armés du pays.

 

« On a signé l’accord, mais il faut bien qu’on se défende, on ne se laissera pas attaquer sans réagir », a indiqué Djamil Babanani, un porte-parole du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) joint par l’Agence France-Presse. Depuis samedi 17 juin, Bria est le théâtre d’affrontements sporadiques entre milices pro-chrétiennes anti-Balaka et éléments du FPRC, l’une des principales composantes de l’ex-coalition musulmane Séléka. Les combats ont démarré après la mort d’Hamad Issa, un « général » du FPRC à Bria. Ce mardi, des miliciens anti-Balaka ont lancé une offensive sur la ville, tenue par le FPRC.

 

« Des tirs intenses ont commencé à 6 heures. A 9h30 nous avions déjà reçu 35 blessés à l’hôpital, essentiellement des blessures par balle », rapporte Mumuza Muhindo Musubaho, coordinateur du projet MSF à Bria. Le bilan, en fin de journée mardi, s’élevait à « une quarantaine de morts » et 43 blessés. Un bilan revu à la hausse, ce mercredi à la mi-journée. Une centaine de personnes auraient été tuées au cours de la journée de mardi, selon les chiffres livrés par le maire de Bria Maurice Belikoussou et le curé de la ville, l’abbé Gildas Gbénai.

 

Premier accroc au cessez-le-feu signé à Rome

 

Bria avait déjà été le théâtre de violents affrontements entre groupes armés entre le 15 et le 18 mai dernier. Cinq personnes avaient été tuées et 29 autres blessées. Les combats avaient par ailleurs provoqué la fuite de 40 000 déplacés, selon une estimation de l’ONU.

 

Cette fois, le bilan humain est plus lourd. Surtout, ces combats interviennent au lendemain de la signature à Rome d’un accord de cessez-le-feu entre 13 des 14 groupes armés recensés dans le pays. Dans ce texte, signé sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio, les groupes armés signataires s’engagent à assurer « la mise en place immédiate d’un cessez-le-feu sur tout le territoire national ».

 

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 16:51
 Il n’y aura pas de paix durable en République centrafricaine sans justice

 

 

 

Point de vue

 

Lewis Mudge   Chercheur, division Afrique HRW

 

Il n’y aura pas de paix durable en République centrafricaine sans justice

 

Les auteurs de crimes graves doivent être poursuivis en justice

 

20 juin 2017 10:50PM EDT

 

Les civils en République centrafricaine ont connu un moment de répit cette semaine. Le gouvernement et les groupes armés ont signé, le 19 juin, un accord de paix, prévoyant un cessez-le-feu et des mesures en vue d’une réforme politique, qui pourrait mettre fin à un conflit qui a fait des milliers de morts et causé d’immenses souffrances.

 

Mais justice sera-t-elle rendue pour les victimes d’atrocités et leurs familles ? Après tout, la République centrafricaine a, au long de son histoire, permis aux auteurs de crimes graves d’échapper à la justice, alimentant de nouvelles violences.

 

Conjuguée à des problèmes économiques et sociaux persistants, une amnistie en date de 2008 pour les personnes impliquées dans des crimes passés avait contribué à la formation du mouvement Séléka à l’origine du conflit actuel. L’accord conclu cette semaine prend acte des efforts en cours pour mener des enquêtes et ouvrir des poursuites judiciaires sur les crimes graves. Il prévoit également la création d’une commission vérité, justice et réconciliation dotée d’un mandat de 12 mois, et qui pourrait ouvrir la voie à « un traitement traditionnel sur les cas de réparation et de pardon » et à « la réinsertion de leaders et cadres relevant des groupes politico-militaires ». La révélation de la vérité peut jouer un rôle important après un conflit, mais ne saurait se substituer à la nécessité d’engager des poursuites judiciaires pour des crimes graves dans le cadre de procès équitables et crédibles. Les victimes ne devraient pas être privées du fait de voir leur agresseur traduit en justice, pas plus que les auteurs de crimes devraient pouvoir se soustraire à la loi.

 

Certains groupes armés responsables d’atrocités œuvrent déjà à l’obtention d’amnisties. C’est pourquoi le gouvernement centrafricain et l’opération de maintien de la paix des Nations Unies déployée dans le pays devraient continuer d’insister, comme l’a déclaré en novembre 2016 le président Faustin-Archange Touadéra, sur le fait que « la réconciliation ne pourra se faire au prix de l’impunité ».

 

Deux tribunaux peuvent rendre justice aux victimes, parallèlement à tout processus de réconciliation et de vérité. Le premier est la Cour pénale spéciale, une nouvelle juridiction intégrée au système judiciaire national, dotée de juges et de procureurs nationaux et internationaux, qui est chargée de mener des enquêter et d’engager des poursuites à l’encontre des crimes les plus graves commis depuis 2003. L’autre est la Cour pénale internationale, qui a pour mandat de se saisir des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés dans le pays. L’une et l’autre de ces juridictions offrent la possibilité de briser le cycle d’impunité et de violences qui a rongé la République centrafricaine.

 

L’accord de paix offre à la population centrafricaine un réel espoir de voir les combats prendre fin. Mais pour que sa mise en œuvre soit couronnée de succès là où d’autres ont échoué, la responsabilité pénale pour les nombreux crimes internationaux graves endurés par les civils est cruciale.

 

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 16:08
Centrafrique combats meurtriers à Bria malgré le cessez-le-feu

 

 

 

 Par Jeune Afrique avec AFP

 

De violents combats ont opposé mardi 20 juin à Bria, dans le centre du pays, des miliciens anti-Balaka à des hommes du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, ex- Séléka). Une centaine de personnes ont été tuées. Ces affrontements interviennent au lendemain de l’accord de cessez-le-feu signé à Rome entre 13 des 14 milices et groupes armés du pays.

 

« On a signé l’accord, mais il faut bien qu’on se défende, on ne se laissera pas attaquer sans réagir », a indiqué Djamil Babanani, un porte-parole du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) joint par l’Agence France-Presse. Depuis samedi 17 juin, Bria est le théâtre d’affrontements sporadiques entre milices pro-chrétiennes anti-Balaka et éléments du FPRC, l’une des principales composantes de l’ex-coalition musulmane Séléka. Les combats ont démarré après la mort d’Hamad Issa, un « général » du FPRC à Bria. Ce mardi, des miliciens anti-Balaka ont lancé une offensive sur la ville, tenue par le FPRC.

 

« Des tirs intenses ont commencé à 6 heures. A 9h30 nous avions déjà reçu 35 blessés à l’hôpital, essentiellement des blessures par balle », rapporte Mumuza Muhindo Musubaho, coordinateur du projet MSF à Bria. Le bilan, en fin de journée mardi, s’élevait à « une quarantaine de morts » et 43 blessés. Un bilan revu à la hausse, ce mercredi à la mi-journée. Une centaine de personnes auraient été tuées au cours de la journée de mardi, selon les chiffres livrés par le maire de Bria Maurice Belikoussou et le curé de la ville, l’abbé Gildas Gbénai.

 

Premier accroc au cessez-le-feu signé à Rome

 

Bria avait déjà été le théâtre de violents affrontements entre groupes armés entre le 15 et le 18 mai dernier. Cinq personnes avaient été tuées et 29 autres blessées. Les combats avaient par ailleurs provoqué la fuite de 40 000 déplacés, selon une estimation de l’ONU.

 

Cette fois, le bilan humain est plus lourd. Surtout, ces combats interviennent au lendemain de la signature à Rome d’un accord de cessez-le-feu entre 13 des 14 groupes armés recensés dans le pays. Dans ce texte, signé sous l’égide de la communauté catholique Sant’Egidio, les groupes armés signataires s’engagent à assurer « la mise en place immédiate d’un cessez-le-feu sur tout le territoire national ».

 

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 16:04
L'ONU discute avec Brazzaville du retrait des soldats congolais de la Centrafrique

 

 

 

 

https://www.voaafrique.com  21 juin 2017

 

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a annoncé mardi qu'il discutait avec les autorités du Congo du retrait de leurs soldats déployés en Centrafrique, où ils sont accusés de divers manquements et sévices.

 

Des responsables de l'ONU ont expliqué à l'AFP que 629 Casques bleus congolais servant dans la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) seraient retirés suite à des accusations de sévices sexuels, de corruption et de manque de discipline.

 

M. Guterres devait annoncer ce retrait lors d'une conférence de presse mardi, mais les discussions sont toujours en cours avec les autorités de Brazzaville, retardant l'annonce.

 

Le patron de l'ONU a indiqué être engagé dans "des contacts nécessaires avec les autorités du pays avant une annonce publique de la mesure".

 

Cette décision fait suite à un mémo du chef militaire de la Minusca, dans lequel ce dernier estimait que soit le Congo améliorait la qualité de ses troupes, soit il serait forcé de les rapatrier.

 

Le général sénégalais Balla Keita a signalé au siège de l'ONU avoir déjà envoyé cette année six lettres de blâme au commandant du contingent congolais concernant de présumés sévices sexuels, du trafic de carburant et le manque de discipline.

 

Les 629 Casques bleus déployés à Berberati (ouest), la troisième ville de Centrafrique, sont la seule contribution de Brazzaville aux Casques bleus de l'ONU.

 

L'an dernier, 120 soldats du même contingent congolais avaient déjà été rapatriés après des allégations d'abus sexuels et d'exploitation (SEA), qui ont fait au moins sept victimes dont six enfants.

 

Et après une évaluation par la Minusca de la base de Berberati en mars, le général Keita a estimé qu'il n'y avait eu "aucune amélioration du comportement du bataillon congolais".

 

"Le bataillon est connu pour ces mauvaises conduites de SEA, pour trafic d'essence et son manque de discipline", a écrit le général dans son mémo daté du 12 mai.

 

Ce mémo et un rapport d'évaluation de 66 pages des troupes congolaises par l'ONU avaient été divulgués début juin par une coalition d'ONG, la "Code Blue Campaign", cherchant à dénoncer les cas d'abus sexuels et d'exploitation parmi les Casques bleus.

 

La coalition s'est réjouie mardi de la décision de retirer les soldats congolais, une mesure qui "garantira que les enfants et les femmes vulnérables de Berberati seront à l'abri de toute prédation de ce bataillon en particulier".

 

Avec AFP

 

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21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 15:32
Centrafrique : Le gouvernement sommé de protéger les populations

 

 

 

 

par African Manager - 21/06/2017 11:06

 

La République centrafricaine est témoin d’une situation «insoutenable» de la propagation de groupes armés et de violations croissantes des droits de l’homme, et le gouvernement doit agir maintenant, a averti une experte des Nations Unies.

 

L’experte indépendante des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita Bocoum, a noté la progression très inquiétante des groupes armés dans le Centre et le Sud du pays, et en particulier dans les régions de la Ouaka, du Mbomou et de la Basse-Kotto.

 

« Cette situation est insoutenable et l’Etat centrafricain doit retrouver sans plus tarder l’intégrité et la souveraineté de son territoire pour y assurer sécurité et Etat de droit » a dit Mme Keita Bocoum*.

 

Elle a alerté sur les conséquences de ces violations inadmissibles et a regretté qu’encore une fois, les auteurs ne sont pas inquiétés, les enquêtes ne sont pas menées, laissant ainsi les rumeurs nourrir l’esprit de vengeance.

 

L’experte indépendante a constaté que la violence du conflit et la faible réponse de protection qui s’en est suivie, ont suscité l’indignation et les cris de détresse de la population.

 

« La responsabilité de protéger les populations est une obligation de l’Etat, et la communauté internationale, particulièrement la MINUSCA doit pouvoir être à ses côtés pour la mettre en œuvre efficacement », a affirmé Marie-Thérèse Keita Bocoum.

 

Elle a ajouté que « la lutte contre l’impunité apparaît comme essentielle à la résolution de la crise en République centrafricaine. Il est encourageant de voir quelques améliorations en ce sens, telle la nomination du Procureur Spécial de la Cour pénale spéciale et la création de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

 

« Mais ces avancées doivent s’articuler autour d’une politique nationale des droits de l’homme, qui tienne compte de l’égal accès des centrafricains aux droits économiques, sociaux et culturels ».

 

Réitérant l’impératif d’enquêter les violations des droits de l’homme sans plus tarder et faire procéder aux arrestations de ceux qui ont pu commettre, ordonner ou laisser faire ces violations, individuellement ou collectivement.

 

L’experte indépendante a aussi invité le Ministère de la justice à renforcer les moyens mis à la disposition des juridictions nationales pour assurer la présence effective des autorités judiciaires dans les villes où ils ont été redéployés.

 

« Les autorités que j’ai rencontrées, y compris le corps diplomatique, le gouvernement et le parlement, ont unanimement affirmé leur détermination à lutter contre l’impunité et à proscrire toute possibilité d’amnistie pour les crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou crimes de génocide, conformément au forum de Bangui, à la Constitution et aux conventions internationales ratifiées par la République Centrafricaine », a tenu à clarifier Mme Keita Bocoum.

 

Exprimant sa satisfaction pour la publication du rapport Mapping des Nations Unies, elle a insisté sur la nécessité de continuer à documenter ces violations, et de protéger et assister les victimes et les témoins afin que justice soit rendue et qu’aucun fait grave ne reste impuni.

 

Alors que la situation humanitaire reste critique, L’experte indépendante a souligné les richesses naturelles dont dispose la République centrafricaine, et encouragé les autorités nationales à évaluer l’accès aux droits économiques et sociaux et à assurer le contrôle des ressources naturelles afin d’explorer les opportunités économiques qui existent dans ce pays et de démontrer aux jeunes qu’elles sont porteuses d’espoir.

 

Mme Keita Bocoum a également noté l’impact disproportionné du conflit centrafricain sur les femmes, réitérant sa recommandation de renforcer la présence des femmes dans les négociations pour la paix et la sécurité et dans les efforts de développement. De même, elle appelle le gouvernement et la communauté internationale à soutenir les initiatives de réconciliation et de cohésion sociale et à définir des stratégies qui facilitent l’insertion des jeunes dans le marché du travail et de l’entrepreneuriat sur toute l’étendue du territoire.

 

Au cours de sa visite, l’Experte a rencontré des représentants du gouvernement, du parlement, du corps diplomatique, de la société civile, des partis politiques, des organisations non gouvernementales et des Nations Unies, ainsi que des représentants de victimes et de personnes déplacées, à Bangui et à Obo.

 

Mme Keita Bocoum rendra compte de ses conclusions au Conseil des droits de l’homme de l’ONU et présentera son rapport final en septembre 2017.

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19 juin 2017 1 19 /06 /juin /2017 20:53
Centrafrique: très fragile espoir de paix avec l’accord de Sant Egidio
Centrafrique: très fragile espoir de paix avec l’accord de Sant Egidio
Centrafrique: très fragile espoir de paix avec l’accord de Sant Egidio

 

 

 

 

http://www.journalducameroun.com  19.06.2017 à 20h12 par AFP

 

Un très fragile espoir de paix et de répit pour les civils en Centrafrique s’est levé lundi à Rome avec la signature d’un accord de paix pour tenter d’éviter l' »embrasement généralisé » que redoutent les Nations unies depuis la reprise des violences communautaires.

 

Au total 13 groupes rebelles ou milices, principalement anti-Balaka pro-chrétiens ou ex-Séléka pro-minorité musulmane, ont paraphé avec les autorités cet accord prévoyant un cessez-le-feu immédiat sur tout le territoire.

 

Une seule question se pose à Bangui et surtout dans l’intérieur du pays, après ces cinq jours de discussions sous le parrainage de la communauté catholique Sant Egidio: cet engagement va-t-il mettre un terme aux affrontements qui ravagent l’ex-colonie française depuis 2013 et le renversement de l’ex-président François Bozizé ?

 

Plusieurs tentative de médiation africaine ont déjà tenté de ramener la paix dans ce pays pauvre de 4,5 millions d’habitants, dont 900.000 déplacés et réfugiés du fait du conflit (forum de Brazzaville en juillet 2014, forum de Bangui en mai 2015…).

 

« La crise centrafricaine ne manque pas d’accords de paix, mais de forces pour les faire respecter », commente à l’AFP le chercheur de l’Institut français des relations internationales (Ifri), Thierry Vircoulon.

 

Ces initiatives, ainsi que l’intervention de la France (2013-2016) et de la Mission des Nations unies (Minusca, quelque 12.500 hommes) ont permis début 2016 l’élection d’un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra, la fin des massacres de masse et le retour au calme dans la capitale, Bangui.

 

« Force est de constater malheureusement que tous ces investissements sont demeurés insuffisants. Les groupes armés contrôlent toujours une grande partie du pays, le maintenant ainsi dans une instabilité permanente malgré la présence de la Minusca », déplorait récemment l’ambassadeur de la Centrafrique aux Nations unies, Léopold Ismael Samba.

 

– « Restauration de l’État » –

 

Le cessez-le-feu immédiat doit intervenir « sous le contrôle de la communauté internationale », alors que la Minusca mettait publiquement en garde il y a six jours un des groupes signataires, la fraction ex-Séléka du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), contre « tout projet d’attaque sur Bangassou », à 470 km à l’est de Bangui.

 

« Le gouvernement se charge d’obtenir la représentativité des groupes militaires à tous les niveaux relatifs au DDR (désarmement, démobilisation, réhabilitation), poursuit l’accord, alors que, sur le terrain, ce processus de désarmement patine.

 

Des membres de ces groupes armés feront l’objet d’une « insertion (…) dans les forces de défense » du pays, suivant des « critères préétablis » et suite à une « mise à niveau ».

 

Ce point répond à l’une des revendications des ex-Séléka, qui affirment lutter contre la marginalisation des musulmans (20% de la population) dans la société, les institutions et l’armée.

 

Sur le plan sécuritaire, les signataires s’engagent à « la restauration de l’État sur toute l’étendue du territoire national ». Mais pour l’instant, la Centrafrique ne dispose que d’un embryon d’armée réduite à deux ou trois bataillons formées par une mission de l’UE. En dehors de Bangui, l’État ne fait que de timides incursions quand il le peut sous la protection de la Minusca, dans un pays grand comme la France et la Belgique réunis (plus de 600.000 km2).

 

« Sur les 16 préfectures que compte la République centrafricaine, 14 se trouvent sous l’occupation des groupes armés. Tout effort du gouvernement tendant à déployer l’administration dans l’arrière-pays est aliéné », selon l’ambassadeur centrafricain à l’ONU.

 

L’accord ne dit en revanche rien sur la Cour pénale spéciale (CPS), qui doit prochainement commencer à instruire les crimes de guerre commis en Centrafrique depuis 2003.

 

« Nous saluons un accord historique pour la République centrafricaine, un accord plein d’espoir », s’est félicité le président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo.

 

Le ministre des Affaires étrangères, Charles Armel Doubane, a évoqué « une journée d’espoir » pour le pays à l’issue de ces négociations de cinq jours auxquelles avait participé le représentant du secrétaire général de l’ONU et chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga.

 

La violence avait repris de plus belle mi-mai quand la Minusca avait perdu six Casques bleus dans des affrontements à Bangassou à la frontière avec la RDC. Des dizaines de civils avaient été tués dans l’attaque du quartier musulman par un groupe armé inconnu, des anti-Balaka d’après la Minusca. Des dizaines d’autres civils avaient péri dans des affrontements à Bria ou Alindao. Le patron des Nations unies, Antonio Guterres, avait exprimé la crainte d’un « embrasement généralisé ».

 

 

Centrafrique : Les termes de l’accord politique pour la paix signé à Rome

 

Après une discussion ouverte à Rome à l’initiative de la communauté Saint Egidio, un accord politique pour la paix vient d’être signé, ce 19 juin 2017 par les groupes armés.

 

« Entente de Sant’Egidio »

 

ACCORD POLITIQUE POUR LA PAIX EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

 

Nous, représentants de SE M. Faustin A. Touadéra, Président de la République Chef de l’Etat, et du Gouvernement de la République Centrafricaine,

 

Représentants de tous les groupes politico-militaires du Pays, provenant de toutes les régions, représentants toutes ses composantes dans leur diversité,

 

Réunis à Rome sous la médiation de la Communauté de Sant’Egidio, qui s’engage sans relâche depuis des années pour la paix en Centrafrique,

 

En présence de délégations centrafricaines représentant l’Assemblée Nationale et la classe politique,

 

En présence de l’émissaire de SE le Cardinal Nzapalainga, archevêque de Bangui,

 

En présence du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République Centrafricaine, M. Parfait Onanga-Anyanga,

 

En présence des représentants de l’Union Européenne, de la Communauté internationale et du Gouvernement Italien,

 

Préambule

 

Conscients de la situation de crise que traverse notre Patrie, et de la nécessité de mettre fin à la violence et de la mener définitivement vers sa renaissance et sa reconstruction ;

 

Conscients des efforts déployés par la communauté internationale (Nations Unies, Union Africaine, CEEAC, CEMAC, Union Européenne) pour instaurer la stabilité en République centrafricaine ;

 

Remerciant tous ceux qui ont menés des efforts pour la réconciliation en République Centrafricaine et notamment le Tchad, la République du Congo, le Cameroun, la République Gabonaise, Guinée Equatoriale, et l’Angola, et en particulier Leurs Excellences les Présidents Idriss Déby, Denis Sassou Nguesso, Paul Biya, Ali Bongo Ondimba, Theodore Obiang Nguema et José Eduardo dos Santos, la CEEAC, la CEMAC, la CIRGL et l’Union Africaine, leurs Excellences le Président en exercice Alpha Condé et le Président de la Commission Moussa Faki, l’OCI, l’OIF et l’ensemble de la communauté internationale;

 

Considérant que les souffrances du peuple centrafricain sont grandes et que tous doivent agir pour bâtir le bien commun au-delà des divergences politiques légitimes ;

 

Considérant que l’une des premières grandes ressources du Pays est représentée par son peuple tolérant, pacifique et laborieux ;

 

Décidés à contribuer à la consolidation d’une société unie, fraternelle et solidaire ;

 

Ensemble, nous réaffirmons

 

• notre attachement à l’histoire, à l’intégrité territoriale, aux valeurs et principes constitutionnels de la République, à la démocratie, aux droits de l’homme, à la liberté de croyance et de culte;

 

• Le droit et devoir de toutes les forces vives de la Nation, à participer à l’édification d’un Pays prospère et indépendant et de garantir la participation politique et citoyenne de tous, dans tous les secteurs sociaux et politiques, sans distinction de religion et appartenance ethnique ou régionale ;

 

• Que les droits des personnes à la vie, à la liberté et à la sécurité sont sacrés et inviolables pour tout citoyen et qu’ils doivent être défendus par la loi ;

Nous nous engageons :

 

1. Sur le plan politique

 

– à la mise en place immédiate de la part des groupes politico-militaires d’un cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national, sous le contrôle de la communauté internationale, comme étape fondamentale sur le chemin de la paix définitive, par la cessation de tout type d’hostilité ;

 

– Le gouvernement se charge d’obtenir la représentativité des groupes politico-militaires à tous les niveaux de la DDRR, la prise en charge des leaders des groupes par le Programme National de la DDRR et l’ajustement des indemnités des représentants au CCS, afin de réaliser une meilleure coordination entre les Nations Unies, les mouvements politico-militaires et les autres institutions internationales sur le DDRR, afin de contribuer à la mise en œuvre des autres programmes de reconstruction du Pays et de faciliter le rôle de l’Assemblée Nationale sur la gestion du processus ;

 

– au respect des autorités légitimes, issues des élections législatives et présidentielles de 2016;

 

– à la reconnaissance des groupes politico-militaires comme partie prenante de la reconstruction, une fois engagés dans un processus de transformation en partis et mouvements politiques, qui aboutira à l’enregistrement de nouvelles formations politiques dans le cadre légal de l’État;

 

– à travailler pour bâtir une dynamique de réconciliation dans tout le Pays, en collaboration avec toutes les institutions politiques légitimes, les autorités traditionnelles et religieuses et avec l’appui de la communauté internationale.

 

– Sur la base du contenu du présent accord, le gouvernement de la République Centrafricaine, ensemble avec le Représentant Spécial du Secrétaire Général, s’engage à entamer une consultation sur la levée des sanctions pour les personnalités centrafricaines sanctionnées, qui relève du Comité des sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;


– Sur les questions de justice et de réparation, le présent accord, prenant en compte :


o les recommandations du Forum de Bangui en la matière,
o le travail de la Cour Pénale Internationale et de la Cour Pénale Spéciale,
o le droit de grâce du Président de la République,

 

décide l’institution d’une Commission « Vérité, Justice et Réconciliation », avec un mandat de 12 mois, laquelle, après avoir acquis toute la documentation existante en la matière et procédé aux auditions qu’elle jugera utiles, produira des recommandations à remettre au Président de la République et à exposer devant l’Assemblée nationale, portant sur les questions suivantes:


– Le traitement traditionnel sur les cas de réparation et pardon,
– La réinsertion des leaders et cadres relevant des groupes politico-militaires,
– La libération de combattants détenus,
– L’adoption de lois sur la réconciliation nationale, gage de confiance, d’apaisement et de stabilité.

 

2. Sur le plan sécuritaire :

 

– à la réouverture du territoire national à la libre circulation des personnes et des biens avec la levée des barrières illégales comme conséquence immédiate du cessez-le-feu;

 

– à la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national par le biais du retour des autorités administratives et la mise en place d’un mécanisme conjoint de sécurité;

 

– à l’insertion, après sélection suivant des critères préétablis et suite à une phase de mise à niveau, de membres des groupes politico-militaires dans les forces de défense, les corps habillés ainsi qu’à la régularisation consensuelle de la situation des anciens militaires ayant intégré les groupes politico-militaires, afin de reconstituer leurs carrières ;

 

– à la sécurisation du couloir de transhumance et la protection de la faune;

 

3. Sur le plan économique, humanitaire et social

 

– à la mise en œuvre de programmes nationaux de reconstruction et de développement de la République Centrafricaine, en mettant l’accent sur les infrastructures socio-économiques de base;

 

– à la libre circulation des ONG nationales et internationales et à la protection des humanitaires;

 

– au retour de tous les réfugiés et personnes déplacées et à l’identification de toute la population afin de le faciliter ;

 

– à la mise en œuvre d’un début de travaux à haute intensité de main d’œuvre urgents, orientés vers les ex-combattants, les jeunes et la communauté, pour la réhabilitation des infrastructures prioritaires (routes, écoles, hôpitaux, etc.) ;

 

– à la prise en charge alimentaire et aux soins pour les membres des groupes politico-militaires, ainsi que leurs familles, durant la période de la DDRR;

 

– à la distribution, après identification, de kits (outils agricoles, semences, bétail, matériel de construction ou autre) pour ceux qui choisissent de retourner à la vie civile;

 

– à la mise à disposition des groupes politico-militaires des moyens nécessaires à la sensibilisation et à la vulgarisation du présent accord ;

 

– à l’organisation de cours de formation technique (électriciens, mécaniciens, charpentiers, etc.) et de bourses d’études pour ceux qui désirent initier une activité économique ;

 

– pour ceux qui étaient déjà employés de l’État, une commission mixte gouvernement-groupes politico-militaires sera établie pour l’évaluation de chaque cas.

 

– pour ceux qui désirent rejoindre la fonction publique ou reprendre des études, des mesures appropriées devront être mises en place par le gouvernement.

 

Sortie de crise

 

– La feuille de route du présent accord sera établie par un comité de suivi pour la mise en œuvre de tous les points susmentionnés, dont les membres seront choisi par consensus, avec la participation de la Communauté de Sant’Egidio.

 

– À la fin du processus de DDRR il n’y aura plus de groupes politico-militaires en République Centrafricaine mais seulement des forces politiques. Le Pays sera sécurisé par la MINUSCA et par ses propres forces de défense et de sécurité, présentes sur toute l’étendue du territoire national.

 

– Nous remercions la communauté internationale pour son soutien à la République Centrafricaine, ainsi que sa présence à Rome avec des observateurs. Nous lui demandons de soutenir les mesures susmentionnées par les programmes déjà existants ou à définir.

 

– Nous demandons aussi à l’Union Africaine, qui a incessamment œuvré pour la stabilisation de la République Centrafricaine, de nous soutenir à tous les niveaux dans la mise en application de cet accord et dans la pacification du Pays.

 

– Nous remercions la Communauté de Sant’Egidio pour son soutien à la réconciliation nationale et nous lui demandons de poursuivre son travail de médiation, de dialogue et de suivi de l’exécution du présent Accord.

 

Pour le Gouvernement :

 

CHARLES ARMEL DOUBANE


Ministre des Affaires étrangères de la République Centrafricaine

GEORGES-ISIDORE-ALPHONSE DIBERT


Conseiller politique du Président de la République Centrafricaine

 

Pour les groupes politico-militaires :

 

BERNARD FRANCOIS WAGRAMALE, UFR

ANICET SIMPLICE MACKOUMOU, UFR

DEYA GILBERT TOUMOU, MLJC

LARRY FABRICE NARDINE-MINDOM, MLJC

THIERRY CYPRIEN M’PONDO, SR

ASCAIN NZENGUE LANDA UFRF

DIEU BENIT CHRISTIAN GBEYA KIKOBET UFRF

HERBERT GOTRAN DJONO-AHABA RPRC

MOUSTAPHA ABAKAR RPRC

JUDICAEL OROFE-MOGANAZOUM Coordination ANTIBALAKA

DIEUDONNE NDOMETE Coordination ANTIBALAKA

GUY BONGARKA WABILO ANTIBALAKA MOKOM

JEAN DE DIEU NGAISSONA ANTIBALAKA MOKOM

LAMBERT LISSANE MOKOVE FPRC

BRAHIM ABDOULAYE FPRC

SOULEMANE DAOUDA UPC

HABIB HODI UPC

KARIM MOUSSA ABDEL MPC

JEAN-ROCK SOBI FDPC

BARTHELEMY BOGUYANAN FDPC

ARMEL MINGATOUM-SAYO RJ SAYO

BIENVENU BERTRAND KOUNKOU RJ SAYO

SIMON PIERRE PASSI INGAM RJ BELANGA

LAURENT DJIM-WOEI BEBITI RJ BELANGA

 

Pour la Communauté de Sant’Egidio :


Pour l’Assemblée Nationale :


TIMOLEON BAIKOUA Vice-Président

 

FERDINAND ALEXANDRE NGUENDET Ancien Président du CNT,Président du RPR

ANICET DOLOGUELE Ancien Premier Ministre,Président de l’URCA


MARTIN ZIGUELE Ancien Premier Ministre, Président du MLPC

BERTIN BEA Secrétaire Général du KNK

 

En présence de :


PARFAIT ONANGA-ANYANGA


Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies


GODEFROY MOKAMANEDE, Représentant du Cardinal Nzapalainga

 

MARTIN ALBANI Union Européenne


MARIO GIRO Vice Ministre des Affaires étrangères de l’Italie

 

IBRAHIM HASSAN FREDE Point focal de la Communauté de Sant’Egidio

 

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