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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 21:16

 

 

 

 

09/12/2014 à 19:31 www.jeuneafrique.com  

 

François Bozizé Yangouvonda, ancien président de la Centrafrique (2003-2013).

 

Centrafricaines, Centrafricains,

 

Mes chers compatriotes,

 

Le 10 Décembre 2014, le monde entier célèbre la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée et proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution 217 A (III).

 

Aux termes de son article 30, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme proclame que "Aucune disposition de la présente déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés."

 

Le 10 Décembre 2014, voila aujourd’hui deux ans, jour après jour, qu’éclataient dans le Nord de notre pays précisément dans la ville de Ndélé, les hostilités de la Coalition SELEKA qui a fini par s’emparer du pouvoir de l’État le 24 Mars 2013 de manière Anticonstitutionnelle.

 

La célébration  de ces deux journées est l’occasion pour moi de livrer ma vision et ma position sur la situation socio-économique et politique de notre pays, la République Centrafricaine, traverse depuis le 10 Décembre 2012 jusqu’à ce jour corrélativement aux droits proclamés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme d’une part, et d’interpeller la communauté nationale et internationale à prendre les mesures qui s’imposent afin de faciliter le retour de la paix et la cohésion nationale d’autre part.

 

Je voudrais, ensemble avec vous,  placer cette commémoration sous le signe du recueillement et de la prière en souvenir de dizaine de milliers de nos compatriotes et de tous ceux lâchement fauchés par la barbarie criminelle des forces négatives qui ont soumis notre pays à l’arbitraire et aussi en témoignage de mes solidarités et compassions avec toutes les familles qui vivent comme des bêtes sauvages à Bangui et dans toutes nos provinces.

 

Chers compatriotes,

 

Mon destin a rencontré le vôtre en 2005 quand vous m’aviez accordé votre confiance en m’élisant au second tour de l’élection présidentielle pour accéder à la Magistrature Suprême de notre Pays.

 

Vous m’avez renouvelé cette confiance à l’occasion des élections groupées de janvier 2011.

Pendant dix (10) ans de gestion du pouvoir de l’État, ensemble nous avions écrit de nombreuses pages de notre histoire dans le rassemblement, la concorde, la cohésion nationale et la promotion des idéaux démocratiques.

 

Après la proclamation des élections de janvier 2011, dont certains résultats contestés avaient été validés par la Juridiction Compétente, certains leaders politiques vont s’employer à saper tous les efforts des gouvernements successifs de la République, soutenus par la communauté financière internationale et les réalisations entreprises.


L’année 2015 se profilait comme celle de l’essor de l’économie centrafricaine avec un fort impact social au bénéfice des populations.

 

De nombreux projets de développement étaient en instance d’aboutissement afin d’éradiquer l’extrême pauvreté des populations centrafricaines tout en rehaussant leur niveau de vie.

 

C’est alors, que le 10 Décembre 2012, les hostilités de la Coalition SELEKA ont éclaté.

 

Dans sa marche pour la conquête du pouvoir, dans les conditions ci – dessus évoquées, les éléments de la Coalition SELEKA ont commis des exactions contre la vie, la liberté et la sécurité des personnes, soumettant celles – ci à la torture et aux traitements cruels et inhumains ou dégradant.

 

Les biens appartenant à l’État, aux collectivités, aux  particuliers ainsi qu’à ceux des églises ont été pillés, saccagés et vandalisés.

 

Il en a été ainsi à l’égard de tous les chantiers entrepris durant mon mandat.

 

En effet, le pétrole centrafricain, longtemps considéré comme un rêve, était sur le point d’entrer dans sa phase d’exploitation. Le libre choix de débuter les activités d’exploitation pétrolière sur le site de Boromata dans la région de Vakaga témoignait justement  des urgences du développement de cette partie du territoire national. Le coton centrafricain était appelé à dépasser son record de production.

 

Par ailleurs, les négociations étaient en cours avec le géant Groupe Énergétique Français AREVA pour un calendrier réaliste de l’exploitation de l’uranium de Bakouma, en souffrance depuis 50 ans.

 

En outre, la RCA était en négociation avec d’autres partenaires en vue de l’exploitation industrielle de l’Or de Ndassima dans la Ouaka.

 

La livraison annoncée de deux (2) turbines destinées à renforcer les capacités de l’Usine de BOALI III allait résoudre les récurrents problèmes de coupure d’électricité à Bangui et favoriser l’opérationnalité de la cimenterie de Bimbo.

 

La RCA allait enfin produire du ciment à bon prix pour offrir au peuple centrafricain la construction à moindre coût de son habitat.

 

Tous ces projets, grâce à l’effort national, de la coopération internationale ainsi que la disponibilité des richesses et ressources naturelles,  avaient pour objectifs d’abord de favoriser aux centrafricaines et aux centrafricains le droit à la sécurité sociale pour leur permettre d’obtenir la satisfaction de leurs droits économique socio et culturel indispensables à leur dignité et à leur libre développement.

 

Ensuite, de contribuer à rendre effectif le droit au travail de toute centrafricaine et de tout centrafricain, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisante de travail et à sa protection contre le chômage.

 

Ce droit étant devenu effectif, chacune et chacun devrait donc avoir droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien être et ceux de sa famille à travers les cinq (5) verbes chers au Feu  Barthelemy BOGANDA, Président Fondateur de la République Centrafricaine à savoir : nourrir, vêtir, loger, soigner et instruire.


Malheureusement, mes efforts ont été stoppés par cette crise militaro – politique.

 

Centrafricaines, Centrafricains,

 

Mes chers Compatriotes,

 

Les échos du pays qui me parviennent font état de ce que jusqu’au 1er Décembre dernier, date anniversaire de la proclamation de la République Centrafricaine (RCA), les cours n’avaient pas encore commencé dans les établissements publics censés assurer la gratuité aux enfants en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. Par ailleurs, l’année académique qui va s’écouler est encore hantée par le spectre de l’année blanche.

 

En outre, les salaires de plusieurs mois ont été gelés en dépit de leur caractère alimentaire et du fait que les mois concernés par cette mesure étaient échus.

 

Les étudiants et les fonctionnaires et agents de l’État admis à faire valoir leur droit à la retraite continuent de compter le nombre de plus de plus élevé des arriérés de pensions et bourse.

 

La bancarisation qui permettait la traçabilité des recettes de l’État et assuraient le paiement à termes des salaires, pensions et bourses a été abandonnée pour des raisons non – maitrisées. Par contre, cette mesure salutaire a cédé le pas à ce qui est appelé désormais la "Bancorisation", système qui consiste à trimbaler les recettes de l’État dans des sacs.

 

A cause de l’insécurité grandissante dans l’arrière pays, grenier des produits agricoles est devenu invivable pour les paisibles citoyens dont l’activité principale a toujours été l’agriculture.

 

Les peulhs reconnus jadis pour leur activité d’élevage, se préoccupant maintenant des armes dont ils sont dotés, ont définitivement oublié cette activité économique qui faisait de la RCA le deuxième pays de l’élevage dans la sous région.

 

La cause de ces destructions économiques, sociales et morales réside dans l’atteinte aux résultats de l’exercice du droit des centrafricaines et des centrafricains à prendre part à la direction des affaires publiques de leur pays à travers leurs représentants choisis en occurrence moi – même et les députés de 5e législature.

 

Et pourtant, la Constitution de la République Centrafricaine adoptée par référendum et promulguée le 27 Décembre 2004 proclamait que : "La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par voie de referendum ou par ses représentants. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ni l’aliéner. L’usurpation de la souveraineté par Coup d’État ou par tout moyen constitue un crime imprescriptible contre le peuple centrafricain. Toute personne ou tout État tiers qui accomplit de tels actes aura déclaré la guerre au peuple centrafricain."

 

Centrafricaines, Centrafricains,

 

Chers Compatriotes

 

Le regain de violences à Bangui et dans l’arrière-pays auquel vous assistez ces derniers temps met en évidence le caractère inopérant de l’Accord de Cessation des Hostilités signé à l’issue du Forum de Brazzaville, pourtant censé créer un climat plus propice à une normalisation de la situation.

 

C’est pourquoi, me trouvant éloigné de notre terre ancestrale, je n’ai cessé de prôner la nécessité de la tenue d’un Dialogue Inclusif Inter – Centrafricain afin de permettre à notre pays de retrouver le chemin de la sécurité, de l’ordre constitutionnel, de la paix et du bien – être pour nos populations tant meurtries.

 

J’ai été particulièrement heureux de constater que la Communauté Internationale toute entière se penche enfin résolument sur la question du Dialogue que j’ai longtemps souhaité. Car, le Dialogue reste et demeure la seule issue de sortie durable de la crise que traverse le pays.

 

Tout en évoquant la nécessité de ce Dialogue Inclusif, j’ai une pensée profonde pour les victimes des exactions atroces et inhumaines qui ont été perpétrées sur le territoire de notre pays pendant cette crise.

 

C’est pourquoi, je souscris entièrement au projet de création en Centrafrique de la Cour Criminelle Spéciale, compétente pour enquêter, instruire et juger les violations graves des Droits Humains et du Droit International Humanitaire notamment, les violences sexuelles liées au conflit ainsi que les violences graves contre les droits des enfants tels que le recrutement et l’utilisation d’enfant dans les conflits armés.

 

Je suis convaincu que seule cette juridiction que je souhaite indépendante et impartiale, permettra aux victimes et aux auteurs d’avoir droit, en pleine égalité, à ce que leur cause soit entendue équitablement et publiquement.

 

Centrafricaines, Centrafricains,

 

Mes chers Compatriotes

 

Il a été porté à ma connaissance que beaucoup de compatriotes ont été touchés à l’annonce du dépôt au Parquet du Tribunal de Paris en FRANCE, d’une plainte contre mes proches et moi – même.

Je suis particulièrement sensible à cette marque de compassion exprimée à mon égard et celui de mes proches. 

 

Cependant, cette procédure n’a aucun effet sur mon engagement patriotique et citoyen à contribuer pour la paix et la cohésion sociale dans mon pays.

 

Bien au contraire, j’avais bien voulu affronter la justice de ce pays si je n’avais pas été empêché par la mesure restrictive de liberté adoptée contre moi par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

 

Néanmoins, je suis disposé à coopérer dans une justice juste et équitable dès que l’opportunité se présentera ce qui me permettra de faire les démonstrations ci – après.

 

-    D’abord, du fait qu’en son Article 104, la Charte Constitutionnelle de la Transition proscrit le port du Titre de Président de la République par le Chef d’État de Transition, la plainte déposée par un Avocat à la demande des Autorités de la Transition doit être déclarée irrecevable pour défaut de qualité. Pour cause, étant entendu que jusqu’à l’investiture du futur Président de la République, Chef de l’État de la République Centrafricaine, je reste et le demeure, bien que contraint en exil.

 

-    Ensuite, à travers la plainte déposée au parquet du tribunal de Paris, les Autorités de Transition exposent les autorités françaises devant la justice de leur pays. En effet, il serait difficile si non, impossible de ne pas évoquer à l’occasion des débats qui pourraient être organisés, les questions de la réciprocité des accords et conventions relatifs aux matières premières et stratégiques après la ratification des textes fondateurs de  l’Union Européenne qui avait nécessité l’abrogation des Article 77 à 87 de la Constitution Française du 4 Octobre 1958 et du conflit résultant de la coexistence de ceux – ci  avec les accords et convention concernant ces matières et produits toujours applicables en République Centrafricaine.

 

La multiplication de cette manœuvre et de cet artifice juridiques visant à me disqualifier politiquement m’ébranle en rien.

 

Il faudra bien passer par un dialogue avec moi, en présence de tous ceux qui sont responsables du chaos centrafricain, à commencer par Michel Djotodia. Sinon, je ne vois pas comment la RCA pourra en sortir.

 

Je rappelle qu’au nom de la paix, j’ai en mon temps, amnistié beaucoup des leaders politiques, notamment le défunt Président Ange Félix PATASSE en exil à Lomé (TOGO); ce qui avait rendu possible sa participation aux travaux du Dialogue Politique Inclusif de 2008 ainsi qu’à l’élection présidentielle de 2011. Par ailleurs, sans mon implication personnelle, Michel Djotodia, alors, prisonnier à Cotonou au Benin n’aurait été libéré.

 

Fort de ce qui précède, je demande à la Médiation Internationale de tout mettre en œuvre pour assurer le caractère strictement inclusif de ce Dialogue et de veiller à l’indépendance et l’impartialité de la future Cour Criminelle Spéciale.

 

A la Communauté Internationale, et plus particulièrement à la MINUSCA, je leur demande de faire appliquer les résolutions onusiennes afin d’abréger les souffrances du peuple centrafricain à travers le désarmement de tous les groupes armés non conventionnels qui continuent de sévir librement sur le territoire de la République Centrafricaine. Car, ne pas agir dans ce sens reviendrait à alimenter les rumeurs relatives à l’existence des agendas cachés que détiendraient la Communauté Internationale.

 

Centrafricaines, Centrafricains,

 

Mes chers Compatriotes

 

Pour finir, nous devons comprendre que quelque soit la bonne volonté de la Communauté Internationale, à aider notre pays en proie à cette profonde crise, elle ne pourra, en aucune manière, se substituer à nous.

 

Ayons foi en nous – mêmes pour sortir notre pays de l’ornière. Car, l’histoire nous enseigne que tous les moments de décadence dans la vie d’une nation ont été suivis de la période de renaissance.

 

Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous engager résolument et collectivement dans l’effort de redressement socio – économique, sous peine de devenir un peuple périmé, dédaigné et marginalisé.

 

Vive la paix

 

Vive la Réconciliation Nationale

 

Vive la Cohésion Sociale

 

Vive la République Centrafricaine, Une et Indivisible

 

Je vous remercie !


 

Tribune libre de François Bozizé Yangouvonda : Pour un dialogue strictement inclusif en Centrafrique
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Centrafrique-Presse.com
9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 20:18

 

 

 


Nations unies (Etats-Unis) AFP / 09 décembre 2014 18h37 - Organiser des élections en République centrafricaine (RCA) d'ici août 2015 sera un défi considérable et il faudra une détermination très forte de tous les protagonistes de cette crise pour y parvenir, a souligné mardi un haut responsable de l'ONU.


Le calendrier des élections reste extrêmement serré, a déclaré le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, devant le Conseil de sécurité.

 

Malgré des pas positifs, a-t-il noté en référence aux préparatifs du Forum de réconciliation de Bangui, la conduite des élections avant août 2015 sera un défi considérable.

Il faut progresser sur le processus politique (...), il faut une détermination très forte de tous les acteurs et le soutien accru de la communauté internationale.


Tout retard supplémentaire au-delà du mois d'août 2015 pourrait compromettre la transition elle-même, a estimé M. Ladsous. J'exhorte les autorités centrafricaines à maintenir le cap et les partenaires régionaux et internationaux du pays à rester engagés de manière soutenue et coordonnée.


Il a notamment jugé indispensable que les autorités de transition à Bangui adoptent une loi électorale révisée ainsi qu'une méthode d'enregistrement des électeurs permettant aux milliers de déplacés et réfugiés, qui ont fui la violence qui règne dans le pays depuis mars 2013, de participer au scrutin.


Il faudra aussi, a-t-il rappelé, une amélioration de la sécurité, qui repose sur les forces internationales présentes dans le pays dont les Français de l'opération Sangaris, les Européens de l'Eufor-RCA et les Casques bleus de la Minusca (Mission de l'ONU en RCA).


A ce propos, M. Ladsous a précisé que la Minusca, qui est censée compter 12.000 hommes à effectif plein, va atteindre en décembre 80% du déploiement de ses troupes. En janvier, neuf des dix unités de police de la Mission seront déployées et la dixième arrivera peu après.


Lors de consultations à huis clos, M. Ladsous a évoqué la fin mars pour le déploiement complet de la Minusca et envisagé que le plafond de 12.000 hommes puisse être relevé, selon des diplomates.


La Minusca a commencé à exercer les pouvoirs spéciaux que lui confèrent les résolutions de l'ONU pour appréhender les fauteurs de troubles. Ainsi, depuis son déploiement en septembre, elle a arrêté 217 personnes qui ont été déférées aux autorités judiciaires locales, a dit M. Ladsous.


Il a par exemple mentionné l'arrestation, le 24 novembre près de Bouar, d'un dirigeant anti-balaka surnommé Chocolat ou Choco, transféré à Bangui.


Les anti-balaka sont des milices d'auto-défense formées majoritairement de chrétiens qui s'opposent aux ex-membres de la Séléka, la coalition rebelle à dominante musulmane qui avait pris le pouvoir en mars 2013.


Selon M. Ladsous, la situation sécuritaire demeure précaire et l'Etat central est au mieux faible mais bien souvent à peu près absent. Les civils demeurent constamment menacés et l'impunité reste un problème.


La RCA entre dans une phase critique à un moment où l'attention de la communauté internationale commence à se détourner, mais le risque reste élevé que des troubles additionnels puissent mettre cette transition en danger.


Selon la présidente du comité des sanctions de l'ONU contre la RCA, l'ambassadrice lituanienne Raimunda Murmokaité, des experts du comité avaient suggéré que les pays voisins fournissent aux Nations unies des statistiques sur leurs importations et exportations d'or et de diamants. L'exploitation illégale des ressources naturelles finance les groupes armés en RCA. Mais cette idée n'a pas recueilli de consensus au Conseil, a déploré l'ambassadrice.


De même, selon des diplomates, les experts du comité ont recommandé début novembre de sanctionner l'ex-président centrafricain Michel Djotodia, accusé de torpiller la transition politique à Bangui, mais aucune décision n'a été prise.



(©)

Centrafrique: organiser des élections d'ici août sera un défi considérable
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Centrafrique-Presse.com
9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 13:13

 

 

 

http://www.adiac-congo.com   Lundi 8 Décembre 2014 - 19:29

 

Malgré les multiples efforts déployés par  la communauté internationale et les ONG humanitaires, les conditions de vie des populations restent précaires. Cette situation a conduit la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et la Croix-Rouge locale à appeler les pays donateurs à « agir vite avant qu’il ne soit trop tard ».

 

« A présent, nous sommes plongés dans une catastrophe silencieuse de grande envergure. Les besoins humanitaires sont énormes et nécessitent un renforcement considérable des ressources pour apporter une réponse adéquate. C’est une question de vie ou de mort pour des centaines de milliers de personnes qui souffrent depuis très longtemps », a souligné Antoine Mbao Bogo, président de la Croix-Rouge locale.

 

En raison de l’insécurité et du manque de soutien, le personnel humanitaire est dans l’incapacité d’assurer des services efficaces et constants dans de nombreuses régions.

« Notre objectif est de couvrir tout le territoire », a relevé Jean-Moïse Modessi Mogedo qui dirige l’unité de gestion des catastrophes à la Croix-Rouge centrafricaine. « Nous devons redoubler d’efforts pour faire en sorte que les gens comprennent bien qui nous sommes et quels sont nos objectifs, de manière à pouvoir opérer dans un environnement plus sûr et toucher les plus vulnérables. », a-t-il insisté.

 

Les volontaires de la Croix-Rouge locale, bien que recrutés au sein de leurs communautés d’origine, ne sont souvent pas épargnés lors des affrontements entre différentes communautés. En août 2014, un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine a été tué alors qu’il portait secours aux personnes déplacées. Un autre volontaire avait subi le même sort en mars dernier.

 

Pour Alasan Senghore, directeur de la zone Afrique à la FICR, en dépit de ces menaces, rien ne pourra les pousser à « abandonner la population centrafricaine à son sort. »

Un rapport de l’ONG humanitaire indique que le nombre d'habitants chassés de leurs foyers continue d’augmenter. Il évalue à plus de 410 000 le chiffre des personnes déplacées accueillies par des familles hôtes ou hébergées dans des camps. A Bangui, une quarantaine de sites abritent plus de 60 000 personnes. « Les pays environnants sont confrontés eux aussi à de sérieuses difficultés. La crise n’est plus seulement nationale, mais régionale.», précise le texte.

 

Sur le terrain, plusieurs forces internationales sont présentes pour tenter de restaurer la paix et la sécurité. Le 5 décembre dernier, alors que la force française Sangaris célébrait sa première année d’opération en sol centrafricain, Paris avait annoncé officiellement la réduction de ses effectifs de 2000 à 1500 soldats sur place.

 

« L’objectif est de partir pour dégager des moyens sur d’autres opérations. Il est prévu un retour au format de l’ancienne force de Boali  (400 à 600 hommes), dès que possible en 2015 », a avait précisé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

Fiacre Kombo (stagiaire)

Centrafrique : la Croix-Rouge appelle à une assistance immédiate
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Centrafrique-Presse.com
9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 02:20

 

 

 


 


New York, 7 Décembre 2014

 

Madame la Présidente de l’Assemblée des Etats Parties de la Cour Pénale Internationale,


Monsieur le Président désigné de l’Assemblée des Etats Parties,


Monsieur le Président de la Cour,


Madame le Procureur,


Monsieur le Greffier,


Excellences,


Mesdames et Messieurs les représentants des Etats parties,


Mesdames et Messieurs,

 

Madame la Présidente de l’Assemblée des Etats Parties au Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale a bien voulu me convier à cette 13e session de l’Assemblée des Etats Parties de la Cour Pénale Internationale et me donner l’occasion d’y prendre la parole en tant qu’invitée et oratrice principale. C’est un grand honneur et un privilège pour moi ainsi que pour mon pays, la République Centrafricaine, qui traverse des moments particulièrement difficiles de son histoire de tout point de vue et singulièrement du point de vue du respect des droits humains et du droit international humanitaire.

 

Depuis plus de deux décennies en effet, mon pays est en proie à l’instabilité et à un climat d’insécurité généralisée qui ont créé un contexte global de violation massive des droits humains. Il en est résulté d’énormes pertes en vies humaines, la destruction du tissu socioéconomique, une intense fracture sociale et de profonds traumatismes chez les populations qui vivent majoritairement dans la détresse et la précarité.

 

C’est dans ce contexte que j’ai accédé au pouvoir de l’Etat il y a bientôt un an avec la ferme détermination de relever les grands défis auxquels mon pays est confronté, au centre desquels il y a le défi de la lutte contre l’impunité. Là où les hommes avaient échoué, j’ai cru qu’une femme pouvait faire mieux dans l’intérêt du grand nombre, pour rétablir la paix et la stabilité en Centrafrique. Le peuple centrafricain et moi-même consacrons ainsi toute notre énergie à la reconstruction de nos institutions, de notre Etat et de notre nation. En tant que femme juriste et militante des droits humains, je tiens à vous assurer en personne de mon attachement à la lutte contre l’impunité et de mon engagement en faveur de la justice pénale et de la primauté du Droit dans mon pays.

 

Eminentes personnalités,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Le contexte de violence qui a marqué l’histoire récente de mon pays, la République Centrafricaine, a désagrégé l’ensemble des structures de notre Etat, rendant ainsi impossible le fonctionnement normal de nos institutions. Devant l’étendue du désastre dans le domaine des violations des droits humains, face aux crimes commis à grande échelle sur notre sol et face à la fragilité de notre système judiciaire, mon pays s’est tourné vers la communauté internationale et a eu à recourir par deux fois à la Cour Pénale Internationale.

 

Notre dernier renvoi devant la Cour témoigne de notre volonté de poursuivre sans relâche la lutte contre l’impunité dans notre pays en traquant les auteurs des crimes les plus graves en vue de rendre justice à notre population et ainsi rétablir la sécurité et la paix dans notre pays.

 

C’est pourquoi je tiens, au nom du peuple Centrafricain, à vous exprimer toute ma gratitude pour l’occasion qui m’est ici donnée d’attirer l’attention des représentants de cette auguste assemblée sur l’impact de la crise humanitaire et politique qui sévit ces derniers temps en Centrafrique, en mettant un accent particulier sur les questions de justice.

 

Mais avant cela, permettez-moi de saisir cette occasion pour remercier le Président de la Cour, M. le Juge Song et pour saluer le travail extraordinaire qu’il a accompli en qualité de juge et de Président de la Cour ces onze dernières années.

 

Mon pays et moi-même sommes également reconnaissants envers le Procureur Fatou Bensouda et le Greffier Herman Von Hebel et, à travers eux, l’ensemble du personnel de la Cour, pour le travail difficile qu’ils continuent d’effectuer dans la poursuite des auteurs de crimes de masse à l’échelle mondiale.

 

Distinguées personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

L’occasion que vous m’offrez est très opportune pour vous réaffirmer l’engagement fort du gouvernement de la République Centrafricaine à la cause de la justice pénale internationale en général. Elle permet surtout de réaffirmer l’excellente relation entre mon pays et la Cour Pénale Internationale. Ma présence physique devant vous ici, malgré la tension qui persiste toujours dans mon pays, est justifiée par ma volonté de vous faire connaître les aspirations de mon peuple qui attend de nous de restaurer la justice en demandant des comptes aux auteurs des crimes les plus graves.

 

Aujourd’hui, je viens devant vous pour vous faire entendre la voix du peuple Centrafricain.
Le peuple Centrafricain a confiance en votre Cour en qui il place son espoir d’une justice réparatrice des torts subis. Cette confiance va aussi à l’endroit des États parties qui sont les garants des espérances que suscite le Statut de Rome.

 

Je viens devant vous pour vous demander de continuer à nous soutenir avec vigueur et à nous aider à briser la spirale de la violence qui a dévasté mon pays et à restaurer la justice en demandant des comptes aux auteurs des crimes les plus graves.

 

Dans un contexte global marqué depuis plusieurs décennies par la violence comme mode d’alternance et de gestion du pouvoir politique, des crimes et des atteintes aux droits humains les plus inimaginables ont été commis contre des civils, des hommes, des femmes et des enfants innocents. Noussollicitons à nouveau l’aide de la communauté internationale.

 

Ce n’est pas la première fois que la République Centrafricaine sollicite le concours de la Cour Pénale Internationale. En décembre 2004, mon pays a déjà déféré devant votre Cour la situation concernant les crimes commis au cours du conflit de 2002-2003, ce qui a abouti à l’arrestation et à la comparution de M. Jean-Pierre Bemba Gombo devant la Cour. Dans la continuité de cette action, c’est d’un conflit plus récent que je vais vous parler aujourd’hui.

 

Depuis Août 2012 au moins, la République Centrafricaine est profondément ébranlée par l’une des crises les plus graves de son histoire récente. Je parle ici d’un conflit armé dans lequel les atrocités et les crimes les plus odieux ont été commis. Des meurtres ont été perpétrés en pleine rue à la vue de tous. Les gens ont vu leurs proches se faire tuer ou mutiler par la lame tranchante et impitoyable des machettes ou par d’autres armes. D’autres ont subi des formes de torture dégradantes. Certains parmi les plus vulnérables de notre société, les femmes et les enfants, ont été victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles et à caractère sexiste. Près d’un demi-million de nos frères et sœurs ont été contraints d’abandonner leur village et des dizaines de milliers d’entre eux ont fui dans des pays voisins.

 

L’effet dévastateur de ce conflit a également empêché des services gouvernementaux essentiels de fonctionner. Les mécanismes judiciaires permettant de mener efficacement des enquêtes et des poursuites contre les responsables des crimes en question ont pour une large part cessé de fonctionner.

 

Distinguées personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

Si nous voulons œuvrer pour obtenir une paix et une réconciliation durable entre tous les Centrafricains, nous ne pouvons fermer les yeux sur ces crimes. Pour sceller la réconciliation et rétablir durablement la paix en Centrafrique, il faut que la justice soit rendue aux victimes dans un pays dont les fondations se sont écroulées et où la justice a jusque-là disparu. Cependant, nous ne pouvons triompher de cet obstacle majeur tout seul.


C’est pour cette raison que le 30 Mai 2014, nous avons déféré la situation dans notre pays à la Cour Pénale Internationale en lui demandant d’enquêter sur les crimes présumés relevant de sa compétence, commis par toutes les parties au conflit depuis le 1er Août 2012.

 

Faisant suite à notre requête, le Procureur de la CPI a courageusement pris la décision d’ouvrir une enquête à la fin du mois de septembre de cette année, décision qui a ravivé l’espoir d’une justice dans l’esprit de nos concitoyens tout en faisant comprendre aux auteurs des crimes les plus abominables contre leur propre peuple qu’ils ne seront jamais à l’abri des poursuites.

 

C’est ici le lieu de rendre un hommage mérité à l’action du Procureur de la Cour, Mme Fatou Bensouda, en faveur de la justice et de la primauté du droit en Afrique en général, en République Centrafricaine en particulier.

 

Je me réjouis des relations privilégiées que j’ai avec elle grâce auxquelles je suis régulièrement tenue informer de l’évolution du dossier Centrafricain. Je suis surtout fier de cette brave fille d’Afrique qui démontre aux yeux du monde que non seulement la femme Africaine est capable de beaucoup de choses mais que la volonté de l’Afrique est aussi de sortir définitivement du cercle vicieux de l’impunité pour entrer dans le cercle vertueux du droit et du respect de la loi.

 

L’Afrique, notre continent, souffre en effet de conflits récurrents, aux répercussions dramatiques sur les vies de millions d’entre nous. Nous devons faire face à cette réalité et utiliser tous les moyens dont nous disposons pour rétablir la stabilité dans nos sociétés et leur offrir un cadre où elles peuvent s’épanouir pleinement. Il faut pour cela à tout prix mettre un terme à l’impunité des auteurs des crimes commis à grande échelle et empêcher que d’autres ne soient perpétrés. Toutes les victimes de ces crimes abominables méritent que justice leur soit rendue.

 

J’exhorte les Etats parties ici représentés à ne ménager aucun effort pour soutenir l’action du Procureur de la Cour et lui donner les moyens de son action de grande portée humaniste.

 

Eminentes personnalités,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Notre engagement en faveur de la justice ne consiste pas uniquement à renforcer la coopération et le dialogue international, mais aussi à rétablir notre système judiciaire national et l’Etat de droit dans notre pays. C’est pourquoi mon gouvernement, avec le soutien de la communauté internationale, a adopté une série de mesures visant à rebâtir les mécanismes d’une justice nationale et se consacre actuellement au renforcement de ses capacités dans les services de police, dans l’armée et dans les institutions judiciaires, pour empêcher que des crimes présumés continuent de se soustraire à la justice.

 

L’adoption par le Conseil National de Transition au cours de sa présente session du projet de loi sur la Cour Criminelle Spéciale devra conforter l’ensemble du dispositif légal de la lutte contre l’impunité. Dans ce cadre, nous souhaitons aussi nous enrichir de l’expérience de la Cour Pénale Internationale en matière d’enquêtes et de poursuites pénales. Au-delà, solliciter auprès de la Cour des informations concrètes ou des éléments pertinents qu’elle pourrait nous communiquer dans le cadre des dispositions du Statut de Rome, conformément au principe de complémentarité.

 

Nous ne pouvons cependant,Mesdames et Messieurs, ignorer le défi majeur auquel nous sommes confrontés et qui est celui de la sécurité. En effet une grande partie de notre territoire est encore aux mains de personnes que nous soupçonnons d’avoir commis de graves atteintes aux droits de l’homme. L’insécurité, y compris dans de nombreux quartiers de notre capitale Bangui, nous empêche de nous rendre sur les scènes de crimes ou de prendre contact avec des témoins. Ces obstacles ne doivent pas paralyser notre action. Ils doivent au contraire nous inciter à redoubler d’effort, à trouver des moyens innovants de travailler et à nous consacrer au renforcement de la coopération et au partage des meilleures pratiques.

 

Mon Gouvernement est disposé à coopérer avec les Etats pertinents et avec la Cour Pénale Internationale. C’est pourquoi, le 13 octobre 2014, j’ai autorisé mon Ministre de la justice à signer un accord en vue de modifier et de renforcer la coopération entre mon gouvernement et le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale, pour garantir une coopération judiciaire totale entre mon Gouvernement et ce dernier.

 

Nous sommes aussi conscients que d’autres partenariats dans le domaine seront nécessaires pour améliorer la situation dans mon pays et pour y promouvoir la justice.

 

J’appelle les États et les organisations intergouvernementales ici présents à apporter une coopération totale, rapide et constante à mon Gouvernement et à la Cour et à nous fournir, ainsi qu’aux autres acteurs concernés, notamment les organes de l’Organisation des Nations Unies, les moyens de mettre en œuvre la justice et d’apporter les réparations adéquates aux victimes.

 

Je profite de votre tribune pour plaider auprès des Etats parties en faveur de la mobilisation de plus de moyens à la CPI qui constitue l’ultime rempart contre l’injustice et l’ultime espoir pour de nombreuses victimes.

 

Eminentes personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

Au moment de mon élection en tant que Chef de l’Etat de la transition de la République Centrafricaine en janvier de cette année, j’ai indiqué que mon pays était sur le point d’imploser. L’insécurité dominait et des actes de violence sans précédent avaient été commis.

 

Dans ces moments difficiles vécus par le peuple centrafricain, la communauté internationale ne nous a jamais abandonné et son soutien ne nous a jamais fait défaut. Avec l’appui des partenaires internationaux et des pays frères de la sous-région, nous avons pu obtenir des principaux groupes armés la signature d’un accord de cessation des hostilités le 23 juillet dernier. Grâce aux effets bénéfiques de cet accord, nous avons prévu d’organiser des consultations populaires dans les 16 préfectures du pays en vue de prendre en compte les aspirations des populations dans le cadre du forum national de réconciliation devant se tenir au début de l’année 2015, en prélude aux élections démocratiques prévues en juillet 2015.

 

Sur ce chemin qu’il nous reste à parcourir pour aboutir au retour à l’ordre constitutionnel, nous sommes conscients qu’il y a encore beaucoup d’obstacles à lever mais nous ne doutons pas que la communauté internationale, la CPI et tous les États parties nous apporteront leur aide afin de mettre un terme à la violence et aux souffrances de mes concitoyens.

 

Distingués personnalités,


Mesdames et Messieurs,

 

Le peuple Centrafricain aspire à la paix et au développement dont la pierre angulaire est la justice. Pour ma part, j’ai pris le ferme engagement de conduire la Transition actuelle à son terme et de jeter les bases de la refondation d’une Centrafrique stable, prospère et unie où la justice occupera une place centrale. Je suis convaincue de pouvoir y parvenir grâce à votre soutien et à votre aide.

 

Je vous remercie de m’avoir écouté

Discours de Son Excellence Mme Catherine SAMBA-PANZA, à la 13e session de l’Assemblée des Etats parties du statut de Rome
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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 02:10

 

 

 

 

http://www.radiondekeluka.org   lundi 8 décembre 2014 15:10

 

Le président du Conseil national de transition (CNT), parlement provisoire en Centrafrique, Alexandre Ferdinand Nguéndet, demande la révision des mesures de confiance signées entre le gouvernement centrafricain et la communauté internationale au début de la crise centrafricaine. Selon Alexandre Ferdinand Nguéndet, « le contexte n’est plus le même ». Il l’a dit lors de l’interview accordée dimanche à RNL, suite à l’attaque contre sa sécurité à Bambari au centre du pays la semaine dernière.


Selon Alexandre Ferdinand Nguéndet, le contexte a beaucoup changé et nécessite une révision. Aussi est-il que ces mesures de confiance ont été imposées. « Au début de la transition, il y avait une mesure de confiance qui avait été signée entre le gouvernement et les forces internationales. Mais cette mesure de confiance nous avait été imposée à l’époque. Le contexte a beaucoup évolué », a-t-il indiqué.


« Aujourd’hui, je demande la révision de ces mesures de confiance et que le gouvernement explique sa vision concernant le redéploiement de nos forces de défense et de sécurité », a martelé Nguéndet qui a ajouté que, « La sécurité du peuple centrafricain revient en premier au gouvernement. Il est de sa responsabilité aujourd’hui de créer les conditions nécessaires pour faciliter le redéploiement de nos forces de défense et de sécurité ».


La sécurité est l’un des piliers au moment où les choses se précisent avec les préparatifs autour du dialogue inter centrafricain. « Les autorités de la transition ont décidé d’envoyer les ministres résidents accompagnés des conseillers nationaux (parlementaires provisoires), (…) pour préparer le prochain forum de réconciliation nationale », a souligné le président du parlement provisoire.

 
Et par rapport au forum de Bangui prévu en 2015, des voix s’élèvent pour rejeter le projet. L’Organisation nationale des personnes handicapées (ONAPHA) estime qu’il s’agit d’un dialogue de trop. Lors de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées, l’organisation a recommandé la stricte application des résolutions des précédents dialogues dans le pays comme l’une des pistes de sortie de crise.


« Je pense que c’est un dialogue de trop. Nous nous sommes réunis depuis le séminaire de réflexion, le grand débat, le dialogue politique inclusif, on a eu à faire des résolutions. Je ne suis pas pour ce dialogue. Je suis pour qu’on sorte les résolutions et les recommandations assorties de ces premiers dialogues, mettre un comité en place et provoquer une plénière afin de réunir les groupes armés », a souhaité François Célestin Ounda Moutengah, président de l’ONAPHA.


Le désarmement des groupes armés reste et demeure un préalable à la tenue du pourparler inter centrafricain a fait savoir Ounda Moutengah.


Et comme le reconnait le président du parlement provisoire Alexandre Ferdinand Nguéndet, « Cela fait plusieurs mois que la population est terrorisée, prise en otage par des groupes non conventionnels sous le regard des forces internationales qui sont sur place ».


« J’ai demandé aux forces internationales de relocaliser les ex-éléments de la Séléka (de la Ouaka) dans une autre région en attendant le forum de réconciliation nationale et nous aider à redéployer nos forces de défense et de sécurité. Il n’y a que les forces armées centrafricaines qui peuvent aujourd’hui défendre le peuple centrafricain et garantir l’intégrité du territoire national », a exigé Alexandre Ferdinand Nguéndet.

Le parlement de transition exige la révision des mesures de confiance
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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 01:41

 

 

 

French.china.org.cn  le 09-12-2014

 

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la République centrafricaine (RCA), Babacar Gaye, a appelé lundi les parties concernés à respecter leurs engagements pris lors du dialogue inter-centrafricain tenu en juillet dernier à Brazzaville.

 

Il a lancé cet appel à l'issue d'un entretien avec le président congolais Denis Sassou-N'Guesso, médiateur international de la crise centrafricaine, auquel il a présenté la préparation du Forum sur la paix et la réconciliation.

 

"Nous souhaitons beaucoup à ce qu'il y ait une appropriation de tout ce processus par la partie centrafricaine", a-t-il déclaré, ajoutant que la présidente de la transition en RCA, Catherine Samba-Panza, va mettre sur pied un comité chargé de la préparation de ce forum.

 

En outre, il a fait savoir que la situation sécuritaire sur le terrain, si elle s'améliore, reste encore précaire.

 

"Nous sommes toujours à la merci des soubresauts", a-t-il dit, citant l'exemple de la localité de Bambari où on a déploré plus d'une dizaine de morts lors des récentes violences entre communautés.

 

Le représentant spécial de l'ONU s'est dit toutefois optimiste quant au processus de normalisation en RCA.

 

Source: Agence de presse Xinhua

Centrafrique :  les parties appelées à respecter leurs engagements
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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 01:37

 

 

 

http://www.liberation.fr   Cordélia BONAL 8 décembre 2014 à 17:06

 

INTERVIEW

 

Un an après le début de l'opération Sangaris, Delphine Chedorge, chef de mission Médecins sans frontières à Bangui, témoigne d'un pays totalement désorganisé.

 

Il y a un an, le 5 décembre 2013, la France lançait l’opération Sangaris en Centrafrique. Il s'agissait de désarmer les forces rebelles de la Séléka qui menaçaient de plonger le pays dans le chaos. Un an et des milliers de morts plus tard, rien n'est réglé. La Centrafrique reste une vaste zone de non-droit, sous la pression des groupes armés. Deux mille soldats français sont toujours sur place (l’effectif devrait être ramené à 1 500 hommes au printemps). La force de maintien de la paix de l’ONU compte quant à elle 8 600 hommes, bientôt 12 000. La situation est loin d'être pacifiée, témoigne Delphine Chedorge, chef de mission Médecins sans frontières à Bangui depuis un an.

 

Un semblant de calme est-il revenu en Centrafrique ?

 

La situation est la même qu'avant. Il n’y a pas d’Etat, pas d’économie, pas de justice, pas d’écoles, pas de système de santé en état de marche. Loin du désarmement prévu, il y a encore plus de gens armés qu’à une certaine époque. Les jeunes, désœuvrés et désespérés, rejoignent les groupes armés pour avoir le sentiment de faire quelque chose. Ces groupes sont de plus en plus fragmentés, sans leaders clairement identifiés, mais de plus en plus divisés selon des lignes ethniques. Ils continuent à répandre la peur sur les routes, dans les villages, les quartiers. Les camions sont systématiquement rackettés sur les routes, notamment celle qui va de Bangui au Cameroun, une voie essentielle pour l’approvisionnement.

 

 A Bangui même, il y a des braquages tous les jours. Les magasins sont ouverts, mais à partir de 18 heures il n’y a plus personne dans les rues. Les habitants vivent dans un climat d'angoisse et d'épuisement. 

 

L’opération Sangaris et la mission de l’ONU n’ont donc servi à rien ?

 

Les militaires se sont interposés tant bien que mal dans les massacres en cours, mais ils n’ont pas pour mandat de remplacer un Etat inexistant. Pas plus que les humanitaires ne peuvent se substituer à l’Etat sur l’ensemble d’un pays. La Minusca n’a pas reçu les moyens prévus. Depuis des décennies, la Centrafrique est dans un cycle de contre-développement. On ne peut pas mettre sur le dos des militaires un échec qui est d’abord un échec politique.

 

Le gouvernement de transition de Catherine Samba Panza a-t-il une quelconque autorité ?

 

Il est impuissant, il n’arrive pas à jouer son rôle. Quand un préfet est nommé dans une région, il est très vite menacé de mort et contraint à partir. Les habitants n’entendent pas la parole du gouvernement. Il y a un vrai décalage entre le discours des autorités internationales, qui décrit une normalisation de la situation, et la réalité. La réalité, c’est qu’on est tous dépassés. Il ne s’agit pas seulement de restaurer les services de l’Etat, puisque ça fait bien longtemps qu’il n’y en a pas en Centrafrique. Tout le pays est à réinventer. Il est significatif de voir que, à quelques exceptions près, les réfugiés qui ont trouvé refuge dans les pays limitrophes ne reviennent pas. Le pays n’est pas en état de les accueillir. Et la blessure communautaire est encore trop vive. Malgré tout, des milliers de Centrafricains s’accrochent, se battent pour vivre. Mais il faudra plus, il faut un véritable mouvement citoyen.

 

Des élections, d’abord prévues en février, sont censées se tenir en mai prochain.

 

C’est illusoire. On voit mal comment peuvent se tenir des élections réellement représentatives alors que l’autorité de l’Etat fait partout défaut, que l’information circule très mal, que l’insécurité règne. Faute de recensement, on ne sait même pas combien il y a de gens dans ce pays !

 

Cordélia BONAL

Lu pour vous :Centrafrique : «Tout le pays est à réinventer»
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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 01:33

 

 

 

Par RFI 08-12-2014 à 09:06

 

En République centrafricaine, le retour à une vie normale se sent dans les rues, dans les ministères et désormais dans les écoles. Dans la capitale et les grandes villes, les classes ouvrent depuis 15 jours. Jointe par téléphone, une famille de Bangui témoigne.

 

Un vaste programme géré par les autorités et appuyé par l'Unicef est engagé pour relancer le système scolaire en RCA. Si les ouvertures de classes, essentiellement en primaire, se font au compte-gouttes, après deux ans sans école, le soulagement est grand. « Il est bon que les élèves retournent à l’école, s’enthousiasme Christine, commerçante du quartier Gobongo et mère de deux enfants. C’est une bonne chose pour nous, ça aide nos enfants pour avancer. L’éducation, l’enfant, c’est la base de la paix. C'est bon pour tout le monde, c’est très, très bon. »

 

Christine n'en dira pas plus, sa nièce Flora lui chipe son téléphone. À 10 ans, cette jeune fille sait déjà ce qu'elle veut : « Je suis contente d’aller à l’école, parce que c’est mon avenir. Je veux apprendre des conjugaisons, des langages, des mathématiques, beaucoup de choses. Nous ne voulons pas la guerre. La paix, c’est le vivre bien. Je vous passe mon papa... »

 

Des écoles pour 600 000 enfants

 

Le père de famille, Anicet, est fonctionnaire. « C’est grâce à l’école que j’ai appris à parler le français et que, pour le moment, je cause avec vous en français. L’école est une très bonne chose. [Que] les parents décident de lâcher les enfants très tôt sur le chemin de l’école c’est déjà un signe positif, pour la cohésion sociale, pour la paix. »

 

Le reportage à (ré)écouter 08/12/2014 - par Guillaume Thibault écouter

 

Sur l’ensemble du territoire centrafricain, autorités, Nations unies (notamment l’Unicef), et ONG espèrent d'ici fin décembre ouvrir des écoles pour 600 000 enfants. Et même en brousse, des kits, « l'école en boîte », sont distribués, pour permettre d'apprendre aux enfants dans des conditions difficiles.

 

« Vive l’école, vive l’école, vive l’école ! », s’exclame Anicet avant de conclure la conversation : « C’est tout ce qu’on peut dire pour nous, les parents, et pour les enfants aussi. Vive l’école ! »

 

TEMOIGNAGE

 

« Dans la mesure où une école était ciblée pour servir de campement aux groupes armés, des enfants étaient retirés du système éducatif pour être enrôlés, les enseignants étaient ciblés, etc. Mais nous avons espoir, l’éducation est la clé de la solution des crises récurrentes que connaît ce pays. »

 

Mohamed Fall Représentant de l'Unicef en République centrafricaine 08/12/2014 - par Guillaume Thibault

En Centrafrique, le chemin vers la paix passe par celui de l’école
En Centrafrique, le chemin vers la paix passe par celui de l’école
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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 01:21

 

 

 

 

Sophie BOUILLON Libération 8 décembre 2014 à 19:46

 

REPORTAGE

 

La tension monte dans un pays qui, inspiré par son voisin, espère reprendre le pouvoir détenu depuis près d’un demi-siècle par le père puis le fils Gnassingbé.

 

«Tu es riche aujourd’hui, mais ça ne va plus durer longtemps, imbécile !» Une course-poursuite s’est engagée dans les rues de Lomé. Dix chauffeurs de zem (moto-taxi) prennent en chasse une Porsche décapotable, rutilante. Le conducteur, lunettes de soleil sur le nez, musique de coupé-décalé à fond, ne les avait pas vus venir. Il slalomait entre les nids de poule, sans même prêter attention aux essaims de motos-taxis qui envahissent les rues de la capitale togolaise. Au feu rouge, les insultes fusent. «Tu te crois où, là ? Pourquoi tu conduis comme ça ?» l’interpelle un zem. L’homme continue à regarder la route, indifférent. On tape sur la voiture de luxe. Le feu passe au vert, et l’homme «riche» démarre en trombe en faisant crisser ses pneus, larguant les motos-taxis. Les abandonnant à leur colère et à leur frustration.

 

Amalgame. La tension est montée d’un cran à Lomé ces dernières semaines et les langues se délient. Chaque jour, la division sociale, politique, mais aussi ethnique se creuse un peu plus. Dans la capitale, à l’extrême sud du pays, on fait un amalgame dangereux entre «ceux du Nord» et ceux «qui ont le pouvoir et tout l’argent». «Nous avons tous vu ce qu’il s’est passé au Burkina Faso il y a un mois. Nous voulons la même chose ici», confie Daniel. Il est mécanicien la semaine et moto-taxi le week-end pour arrondir les fins de mois. «On en a marre ! On veut du changement.»

 

Depuis quelques semaines, dans les marchés, à la radio ou dans les couloirs de l’Assemblée, on ne parle plus que de ça : la réforme constitutionnelle. Actuellement en discussion au Parlement, la proposition de loi présentée par l’opposition prévoit, entre autres, une limitation du nombre de mandats présidentiels et une élection à deux tours. En bref : restaurer un vote démocratique et donner enfin une chance aux partis d’opposition d’exister sur la scène politique. Ces revendications ne datent pas d’hier : l’opposition ainsi que les organisations de la société civile appellent le peuple dans la rue quasiment toutes les semaines depuis cinq ans. Mais les manifestations avaient perdu de leur sens à force d’être répétées, et le débat avait été mis en sourdine.

 

Après le premier refus du Parlement, en juin, de modifier la Constitution pour la rendre plus démocratique, l’élection présidentielle prévue début mars 2015 n’annonçait pas beaucoup de surprise : Faure Gnassingbé serait candidat à sa propre succession, et sa victoire assurée. «Bébé Gnass» a succédé à son père en 2005, qui lui-même avait gouverné le Togo pendant trente-huit années. «Faure a fait des efforts pour le pays. Mais psychologiquement, quarante-huit ans [de pouvoir entre le père et le fils, ndlr], pour les gens, c’est trop long», analyse un journaliste local. La fuite en catastrophe du voisin Blaise Compaoré a donné des idées à la rue togolaise, le vent de la contestation souffle en Afrique de l’Ouest. «Nos frères burkinabés nous ont redonné espoir ! explique Elisabeth, une mère de famille de trois enfants, habillée d’un jean. J’ai 46 ans, et je n’ai connu qu’une seule famille à la tête de ce pays. On ne peut plus prendre le peuple pour un imbécile. On sait maintenant qu’on a une voix.»

 

Copier-coller. Leur voix, ils la font entendre dans les rues, à défaut de pouvoir la faire entendre dans les urnes. L’opposition et les mouvements des droits de l’homme profitent de cette nouvelle vague du «printemps africain» pour renforcer les manifestations. Fin novembre, ils étaient des milliers à scander le slogan, désormais mondialement célèbre : «Faure Dégage !» On utilise les mêmes ingrédients qu’au Burkina Faso, en espérant que la sauce révolutionnaire prenne : les mêmes discours sur les forces de sécurité qui «sont nos frères et nos cousins et qui souffrent autant que nous tous», les mêmes appels à la résistance face à l’armée («N’ayez pas peur des gaz ! Si nous devons mourir, nous mourrons pour un combat digne»), avec en plus les chansons reprises par le peuple pendant les marches, écrites par le chanteur de reggae Jah Cissé. Certains chefs de parti de l’opposition sont allés jusqu’à copier-coller le mouvement de contestation populaire qui a entraîné et organisé les foules à Ouagadougou, en créant le «Balai citoyen togolais». Il faut aller vite, la présidentielle approche. «Nous voulons monter en puissance et on arrive bientôt au bouquet final, confie le principal leader de l’opposition, Jean-Pierre Fabre. Je n’envoie personne se faire tuer, mais je mets en garde le pouvoir : le jour où les jeunes n’auront plus peur des gaz, ce sera fini.» Le «bouquet final», selon lui, c’est évidemment le départ de Faure Gnassingbé. Un rêve inespéré il y a encore quelques semaines.

 

«Obtus». Toutefois, les choses ne devraient pas être aussi simples que dans le pays voisin. «Le Burkina, c’est le Burkina. Le Togo, c’est le Togo assène le ministre togolais de l’Intérieur, Pascal Bodjona. Bien sûr, ce dernier a suivi les événements récents de la région : «Si je vous disais que je ne suis pas sensible à ce qu’il s’est passé, je serais obtus. Oui, on est attentif.» Mais il reçoit, confiant et souriant, dans un grand jardin de sa maison de Lomé. Même si Faure Gnassingbé ne s’est toujours pas déclaré candidat, à trois mois de l’élection, sa victoire ne fait pour lui aucun doute. «Ce sont les règles du jeu démocratique. L’opposition voudrait changer la Constitution, mais ils n’ont pas la majorité au Parlement ! C’est totalement antirépublicain !»

 

A la différence du Burkina Faso, où Blaise Compaoré voulait rester au pouvoir en modifiant la Constitution, au Togo, l’article prévoyant la limitation du nombre de mandats présidentiels a été aboli il y a bien longtemps. Comme beaucoup d’autres d’ailleurs. En 2005, Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir «en marchant sur des cadavres», comme aime à le répéter l’opposition. Il a déjà modifié l’âge minimum pour accéder à la présidence - il n’avait que 39 ans en 2005, alors que la Constitution prévoyait un âge minimum de 45 ans. A la mort de son père alors en plein exercice, c’est le président de l’Assemblée nationale qui aurait dû reprendre sa succession. Mais il était absent et l’armée a bloqué les frontières, pendant que «Bébé Gnass» «tripatouillait» une fois encore la Constitution avec l’aide… d’un juriste français. Son accession à la tête de l’Etat s’est faite au prix de centaines de morts dans les rues de Lomé. Plus de mille, même, selon les organisations des droits de l’homme. Quant au chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, il est mis en examen pour une sombre affaire d’incendie. Son procès n’a jamais eu lieu et il doit demander l’autorisation à l’Etat pour effectuer le moindre déplacement en dehors du territoire. Il y a quelques mois, son voyage à Paris pour rencontrer des conseillers du Quai d’Orsay a été annulé.

 

Mauvaise foi. Le parti au pouvoir, dont le ministre togolais de l’Intérieur qui accuse l’opposition d’être «antidémocratique», n’a pas le monopole de la mauvaise foi. La communauté internationale, sous l’égide de la France - soutien historique du pays, avec l’Allemagne - préfère parler de démocratie imparfaite plutôt que de dictature. Le Togo est un Etat stable dans une région volatile. Le petit pays commence à se développer économiquement, grâce à son port autonome, où la gestion du terminal est assurée par l’entreprise Bolloré, qui dispose de 250 000 m2 d’espace de stockage. Laisser le pays à une opposition sans vrai programme, sauf celui du changement, et qui n’a jamais eu l’occasion d’exercer des postes à responsabilité, ce serait un pari trop risqué. Surtout depuis le départ, du «Lion», l’ancien homme fort de la région, Blaise Compaoré. Les récentes déclarations de François Hollande, à la veille du Sommet de la francophonie, fin novembre, appelant les chefs d’Etat africains à respecter «une Constitution, une loi fondamentale» ne mettaient pas en péril le règne de Faure Gnassingbé. Au contraire, la confusion conforte un peu plus le président togolais à la tête de son pays, en attendant le «bouquet final».

 

Sophie Bouillon Envoyée spéciale à Lomé (Togo)

 

 

 

 

Lu pour vous : Togo : «Nos frères burkinabés nous redonnent espoir»
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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 01:17

 

 

 

http://lepays.bf   Lundi 8 décembre 2014

 

Plusieurs acteurs de l’opposition, de la société civile et de la diaspora sont réunis depuis le 4 et ce, jusqu’au 7 décembre à Paris, à l’occasion du Congrès  international de l’opposition  gabonaise  (CIOGAP) pour, disent-ils, poser les jalons  d’une alternance par la voie démocratique. Pendant quatre jours, les participants à ces assises de la capitale française, scruteront les voies et moyens de donner  forme au rêve de la nouvelle nation gabonaise. L’issue souhaitée par cette rencontre, est un consensus quant à la stratégie de l’opposition  en vue des prochaines joutes électorales. S’il faut louer  l’initiative de l’opposition gabonaise dans son ensemble, qui a été sans doute inspirée par l’exemple burkinabè, des interrogations demeurent tout de même quant à la sincérité de certains  ex-  hauts responsables  et ministres  ayant servi sous le défunt régime d’Omar Bongo et  qui, aujourd’hui,   se retrouvent subitement  en première  ligne de ce front anti-Bongo. En effet, ces tirs nourris et violents  contre  Bongo fils qu’ils accusent de gabegie, de  mauvaise gouvernance, de répression, etc., sont d’autant plus inexplicables  qu’ils proviennent du camp de ceux qui ont servi son père quand celui-ci était à la tête de l’Etat gabonais.

 

Les malheurs actuels  de Bongo devraient amener tous les dirigeants africains à comprendre que la succession dynastique à la tête de l’Etat n’est pas une bonne chose

 

Pour certains Gabonais,  l’attitude de ces opposants  ressemble à un acte de lâcheté car ils  ne s’en prennent  pas à un système, mais à un homme qui ne fait que gérer un héritage  dont ils sont du reste comptables. C’est le lieu ici de s’interroger sur la sincérité, surtout au plan politique,  de certains de nos dirigeants. En tout cas, on se demande comment Ali Bongo pourra  s’en sortir,  quand on sait que ceux qui ont fidèlement servi  son  père sont aujourd’hui ses adversaires, donc connaissant tous les rouages du système. Ils pourront ainsi mettre le doigt là où ça fait mal. Et c’est ce que semble avoir compris cette opposition qui est sortie du cadre des revendications portant sur l’alternance, pour s’en prendre aux origines de Bongo. Une attitude nauséeuse  en ce sens qu’elle peut contribuer à désennoblir  son combat. Cela dit, les malheurs actuels  de Bongo devraient amener tous les dirigeants africains à comprendre que la succession dynastique à la tête de l’Etat n’est pas une bonne chose ni pour le pays, ni pour la famille présidentielle. La rencontre de Paris  qui verra la participation des forces démocratiques et panafricaines, ainsi que des amis  de l’Afrique et du Gabon qui entendent contribuer à la marche des peuples d’Afrique  vers la nouvelle Afrique  marquée par  l’Etat de droit, se terminera par la signature d’une charte commune. Reste à savoir s’il s’agira d’un texte de plus, ou s’il sera suivi d’effet Car, en Afrique, face au pouvoir, l’union de l’opposition, du fait des egos, est toujours mise à rude épreuve quand arrivent les échéances.

 

Seydou TRAORE      

Lu pour vous : TIRS NOURRIS CONTRE ALI BONGO :  Quand l’harmattan burkinabè souffle sur le Gabon
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