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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 17:34

 

 

RAM

 

 

APA-Bangui 30-03-2010 (Centrafrique) Le vol inaugural de la Royal Air Maroc (RAM) a atterri mardi à Bangui, accueilli par le ministre d’Etat, chargé des Transports et de l’Aviation, le colonel Parfait Anicet Mbay et l’ambassadeur du Royaume du Maroc en Centrafrique, Moulay El Alaoui

L’appareil de la RAM, un Boeing 748 pouvant transporter 157 passagers, desservira Bangui via le Maroc et la France, deux fois par semaine, à un tarif préférentiel de deux (200) cent milles francs.

Le directeur général de l’Aviation civile, Philippe Kénédy Kétafio, a souligné que l’ouverture d’une ligne aérienne entre le Maroc et la République centrafricaine vient renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre les deux peuples avec des effets induits sur le plan économique.

Il convient de noter que ce vol inaugural est l’aboutissement d’une coopération fructueuse entreprise depuis l’année 2005 entre les experts de l’aéronautique civile du Royaume du Maroc et de la République Centrafricaine.

 

NDLR : A signaler que l’ambassadeur de Centrafrique à Rabat Ismaïla Nimaga, a privé ses compatriotes au royaume chérifien des trois places sur les cinq mises à leur disposition par la compagnie Royal Air Maroc pour effectuer ce vol inaugural, au profit de son épouse et sa fille. Pourtant, plusieurs étudiants centrafricains qui ont achevé leurs études parfois depuis plusieurs années, languissent toujours au Maroc à défaut de billet d’avion pour regagner le pays, l’Etat centrafricain étant incapable de les prendre en charge. C’est ce qui met davantage en évidence le manque de scrupule et l’attitude égoïste de l’ambassadeur Nimaga, particulièrement détesté et haï par la communauté centrafricaine vivant au Maroc.  

 

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 00:09


Jean-Francis-Boziz-.jpg

Chaque jour qui passe apporte son lot d’intrigues et de manœuvres sordides que mettent en place Bozizé et sa clique pour tenter de neutraliser ses principaux challengers et réaliser leur hold-up électoral. Désormais ils n’hésitent devant rien. Les méthodes déloyales, la délation, les mensonges, la corruption de conscience et autres manipulations des citoyens, l’intimidation, les menaces de mort, bref, tout y passe. C’est bien la preuve du désarroi du candidat Bozizé qui ne sait pas où donner de la tête. Il règne un indescriptible désordre et une zizanie sans pareil au sein de son parti KNK. Plusieurs députés sortant et caciques du KNK ont démissionné du parti pour aller aux élections législatives en candidats indépendants parce qu’on leur a imposé des primaires où d’autres candidats adoubés par le clan familial de Bozizé leur ont été opposés et retenus en définitive.  

Selon nos informations d’une source digne de foi ayant requis l’anonymat, sous la houlette de Jean Francis Bozizé fils de son père et ministre délégué chargé de la défense et le général de police Joel Sinfei Moidomsé, chef de cabinet particulier et véritable patron des services de renseignements de Bozizé, une importante réunion a eu lieu dans un premier temps à Sassara et poursuivi ensuite jeudi dernier au palais autour de ces deux bozizistes et en présence d’un autre parent de Bozizé généralement en charge de certaines affaires d’argent, un certain Nico, avec plusieurs jeunes de certains quartiers populaires de Bangui. Le but de cette rencontre est d’organiser ces jeunes afin de traquer pour le compte du pouvoir de Bozizé ceux qui sont considérés comme étant ses principaux ennemis durant la période de campagne électorale.

Certains de ces jeunes avaient été déjà recrutés lors des élections de 2005 pour cette sale besogne. Après la mascarade électorale, quelques uns parmi eux, essentiellement ceux qui sont d’ethnie Gbaya avaient été retenus et envoyés en Libye pour une formation dans le domaine des renseignements. Le reste de ces jeunes qui avaient été purement et simplement délaissés depuis lors, sont de nouveau rappelés par Jean Francis Bozizé pour les besoins de la cause.  

Dès ce lundi, des téléphones portables devraient être remis à ces jeunes pour effectuer le sale boulot qu’on leur demande et tous les jeudis se tiendra au palais de la présidence, une réunion autour du fameux Nico pour faire le point des renseignements récoltés. Toujours selon nos sources, l’ennemi principal du clan Bozizé serait Martin Ziguélé, président et candidat du MLPC, qui est considéré comme son plus grand danger. Bozizé et les siens sont même convaincus que Martin Ziguélé rendrait des visites nocturnes au candidat indépendant Ange Félix Patassé pour une stratégie commune. Pour Bozizé et son clan, il y aurait bien un plan de coup d’Etat impliquant un certain nombre de politiciens dont Ziguélé et Demafouth autour de Patassé. Celui-ci viendrait en seconde position dans l’échelle des dangers que craint Bozizé pour les élections. Le troisième danger enfin serait Jean Jacques Demafouth président de l’APRD.

 Il est donc clair que ce n’est pas sur son bilan qui est très loin d’être reluisant que Bozizé compte pour se faire réélire mais essentiellement sur ses capacités à corrompre ses concitoyens affamés et en mal de moyens de subsistance, son pouvoir  d’intimidation puisque possédant une soldatesque et un stock considérable d’armes de guerre, et sur les calculs politiciens machiavéliques.

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 23:48


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Un fils Bozizé se trouve à Douala pour passer commande d’urnes électorales

Des informations d’une source digne de foi font état de la présence depuis une semaine à Douala de Socrate Bozizé, un des fils du président centrafricain. Raison de ce déplacement dans la capitale économique du Cameroun : passer commande d’urnes électorales. Il serait même en contentieux avec un premier fournisseur de qui il avait préalablement reçu une facture pro-forma, pour s’adresser à un second déclenchant ainsi le mécontentement du premier.

La question se pose de savoir en quelle qualité Socrate Bozizé, qui est pourtant lui-même candidat aux électives à Gambo dans le Mbomou, s’occupe ou est-il chargé de la fourniture des urnes destinées aux élections législatives et présidentielles ? Est-il membre de la Commission électorale ? A quel titre et dans quelles conditions a-t-il obtenu ce marché ? Autant de questions qui demeurent à l’heure actuelle sans réponse mais une chose est déjà sûre. Tout ce désordre est délibérément organisé par le vrai faux pasteur pour qui les différents besoins à satisfaire de la CEI sont traduits en termes de juteux marchés à distribuer à ses proches et à divers individus qui gravitent dans la galaxie bozizéenne. La technique bien connue du bourrage des urnes est enclenchée par un fils de son père. Qui vous a dit que Bozizé accepterait des élections transparentes. Voici la preuve du contraire... 


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Vol inaugural de Royal Air Maroc Casablanca-Bangui : le manque de scrupule de l’ambassadeur Nimaga

La compagnie aérienne Royal Air Maroc qui doit effectuer son vol inaugural Casablanca – Bangui le 30 mars, a offert cinq places aux Centrafricains du Maroc. Malheureusement sans le moindre scrupule, l’ambassadeur de la RCA à Rabat, sieur Ismaïla Nimaga qui veut profiter de ce vol pour faire un tour gratis au pays, a décidé  de se faire accompagner d’office par sa chère épouse ainsi qu’une de leur fille. Il ne reste donc plus que deux maigres places pour le reste de nos compatriotes vivant au Maroc dont certains, ayant fini leurs études depuis des lustres, attendent en vain un titre de rapatriement qui n'arrive pas afin de regagner le bercail.  


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Joseph Binguimalé


Malgré les gestilations de son président, la CEI est à financièrement à sec

Malgré les rodomontades de son président le vrai faux pasteur Joseph Binguimalé, la commission électorale n’a plus les moyens de sa politique, du moins pour l’instant. A force de claquer à tour de bras les centaines de millions de F CFA dans l’attribution fantaisiste et irrégulière des marchés, il ne reste plus qu’environ 60 millions de F CFA seulement pour non seulement verser des indemnités aux chefs de villages et autres notables qui ont contribué à la mise en place des comités locaux de la CEI mais aussi démarrer l’important travail de recensement du corps électoral. Il faudrait en tout pour cela environ 600 millions de F CFA. La réunion plénière de la CEI au grand complet qui a démarré samedi dernier avec comme objet entre autre d’adopter un projet de chronogramme à soumettre au comité de pilotage, s’est poursuivie dimanche mais en l’absence du vrai faux pasteur Binguimalé de plus en plus dépassé par les événements. Il a en effet prétexté être souffrant pour se défiler. 

On ne comprend pas dès lors l'empressement de Binguimalé et Bozizé à voir les élections se tenir coûte que coûte en juin alors que rien n'est prêt. Sauf à avoir des élections bâclées, non transparentes et non crédibles, on ne voit pas objectivement, même en juin, comment elle peuvent se faire. Même au Tchad voisin où il y a encore davantage de problèmes et de difficultés, l'opposition et le pouvoir en place se sont mis au moins d'accord pour reporter les élections et les préparer dans le consensus. Pourquoi cela ne serait pas possible en Centrafrique ? 

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 23:46


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Radio Vatican 29/03/2010 7.27.32

Les rebelles de la LRA en fuite de l'Ouganda terrorisent les populations des zones situées à la frontière entre la République Démocratique du Congo et la Centrafrique. Des bandes d'hommes armées prennent régulièrement d'assaut des villages, pillent les marchés, prennent des hommes et des femmes en otage. Le 21 mars dernier, les rebelles de la LRA ont attaqué un village près de Dungu au Nord-Est de la RDC, à proximité de la Centrafrique et du Soudan.

Les populations sans défense vivent en permanence dans la peur de nouvelles attaques, sans que les autorités ne soient en mesure de contrer ces assauts inopinés et violents. Fin février, la localité centrafricaine de Zacko a été prise pour cible. L’abbé Michel Chidaine, prêtre fidei donnum originaire de Clermont-Ferrand en France, était sur place au moment des faits. Il témoigne.

La zone frontalière entre la République démocratique du Congo et la République centrafricaine subit régulièrement l’attaque de groupes de rebelles ougandais de la LRA, l’armée de libération du Seigneur. Le 21 mars dernier, ils ont attaqué un village près de Dungu au Nord-Est de la République démocratique du Congo, près de la République centrafricaine et du Soudan. L’évêque de Dorma-Dungu a aussitôt condamné et demandé que les membres de la LRA soient considérés comme des terroristes. Depuis janvier, leur attaques sont fréquentes : au Nord est de la République démocratique du Congo et en Centrafrique.


Dossier réalisé par Marie Duhamel.

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 23:38


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Boganda lors de la proclamation de la RCA le 1er décembre 1958



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                  Mausolée Boganda à Bobangui


Prêtre, homme politique, député, maire de Bangui, président du Grand Conseil de l'AEF, promoteur des Etats-Unis d'Afrique Barthelemy Boganda fut l'un des leaders les plus entreprenants d'Afrique.


L’Oubangui sous domination coloniale

Au milieu des années 1880-1890 français et allemands s’étaient mis d’accord pour que les terres de l’Oubangui « découvertes » deviennent françaises. En 1899, les terres de l’Oubangui étaient partagées entre 26 sociétés concessionnaires.

 Un an plus tard, un bon nombre d’aventuriers débarquent dans les villages situés près de la Lobaye : jeunes dévoyés ou inadaptés sociaux, fonctionnaires révoqués, repris de justice, agents du Congo léopoldien expulsés pour meurtres.

Des exactions et pillages ne tardèrent pas à être commises par les employés des sociétés minières, ce qui provoqua une révolte des villageois. Trois expéditions militaires (1904, 1906, 1909) « rétablirent l’ordre colonial ». Les villageois subissent un quasi-esclavage. L'Oubangui est sous le contrôle de compagnies concessionnaires exploitant ses ressources naturelles et la force physique de ses habitants.

En 1908, un juge constatait près d’un millier de meurtres commis délibérément par les agents d’une société concessionnaire, une affaire qui fit grand bruit. Le chef de service judiciaire accusait : « l’ordre était de tuer toujours et quand même, si les villageois étaient abandonnés, si les indigènes s’enfuyaient, s’ils ne rapportaient pas la quantité de caoutchouc souhaitée ».

La jeunesse et la formation de Boganda

Le gouverneur général demanda au ministre de trouver une « solution conciliant la justice avec les nécessités de la colonisation », ce qui le conduisit à ordonner la reconquête des pays oubanguiens, qui se refusaient à « leurs nouveaux maîtres ». Il prescrivait de « substituer aux méthodes de colonisation pacifique une occupation active ». L’année 1910 année de naissance marque l’apogée de cette répression aveugle.

C’est à cette époque que naît le petit Boganda, qui a à peine le temps de connaître sa mère qui périt sous les coups d’employés de société concessionnaire car elle est coupable de ne pas avoir rapporté la quantité de caoutchouc exigé. En 1921, le petit Boganda est recueilli par le père Herriau, un missionnaire français qui l’emmène avec lui à Betou où il devient rapidement le meilleur élève de sa classe. Transféré à la mission St-Paul de Bangui, Boganda fut baptisé le 24 décembre 1922 et reçut en même temps le prénom de Barthélémy.

Pour le jeune Boganda, devenir prêtre signifie à l’époque s’émanciper des coutumes ancestrales et devenir frère de l’humanité même s'il n'est pas sur qu'il existe beaucoup de prêtres de sa couleur. Pendant plus de 10 ans, Boganda va effectuer ses études en dehors de l’Oubangui. A Brazzaville auprès de Spiritains français, à Kisantu auprès de jésuites belges. Il rencontre au cours de ses séjours des camarades dont certains deviendront des personnalités dans leurs pays, comme André Marie Mbida, futur premier ministre du Cameroun ou Monseigneur Etoga, futur évêque de Yaoundé. De retour à Bangui, Boganda est ordonné prêtre le 17 mars 1938.

Au cours de ses études à l’étranger, Boganda n’est retourné que très rarement chez lui. La situation s’est d’ailleurs dégradée car la hausse des cours du caoutchouc a entraîné de la part des agents de la société concessionnaire « La Forestiere » des exactions semblables à celles qui avaient eu lieu au début du siècle. (Ce sont notamment ces exactions que dénoncera André Gide dans « Voyage au Congo » distribué en 1928 à tous les membres de la société des Nations et assorti d’une demande de condamnation du travail forcé dans les colonies françaises).

 Boganda perdit certains membres de sa famille lors de ces exactions et lut André Gide, Albert Londres ou Marcel Homet qui dénonçait dans un pamphlet les souffrances des habitants du village de Boganda.

Très à l’écoute des populations, Boganda dira plus tard qu’il « est très instructif de surprendre les causeries des anciens à la veillée du soir. Avec quelle amertume ils dépeignent aux enfants la servitude à laquelle au nom de la civilisation, ils ont été soumis pendant plus d’un siècle et avec quelle force ils inculquent à leur postérité la méfiance et la haine de l’occupant »

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le territoire oubanguien est représenté au parlement par un officier français. Sur insistance de ses amis, l’abbé Barthélemy Boganda décide de se présenter. Il est élu député le 10 novembre 46, une élection qui marque le début de la lutte du peuple oubanguien pour l’émancipation.

Le député crée le MESAN

Boganda se rend donc pour la première fois en France et entreprend de faire connaître les revendications oubanguiennes, notamment l’application d’une loi votée le 11 avril 46 interdisant de façon absolue le travail forcé. Il décrit également la situation de l’Oubangui devant le parlement : arrêt de la réquisition de main d’œuvre, arrestations arbitraires, travail non rémunéré, salaires insuffisants, interdiction aux Noirs de fréquenter certains lieux publics. Ces revendications restent sans effet tant en métropole que localement. Boganda décidé alors de porter la bataille dans les villages afin que les paysans secouent eux-mêmes « le joug qui tombe sur eux ».

En septembre 1949, Boganda fonde le MESAN (Mouvement d’Evolution Sociale de l’Afrique Noire), un parti ne dépendant d’aucun parti politique de métropole, qui a pour ambition de s’adresser à tous les Noirs du monde et de promouvoir le plein développement de la société africaine suivant l’esprit et la physionomie propres à l’Afrique Noire.

Le mouvement de Boganda devient très rapidement populaire, notamment auprès des villageois. Les fonctionnaires semblent moins enthousiastes. Selon Boganda, c’est parce que beaucoup d’entre eux sont trop serviles à l’égard de l’occupant qu’ils cherchent à imiter. Ces fonctionnaires sont selon lui des "Blancs-Noirs" (« Mboundjou-Voko »).

Une popularité qui grandit : Boganda leader politique incontesté

Lors du premier trimestre 1951, une altercation avec des commerçants colons sur un marché vaut à Boganda et son épouse (Michelle Jourdain, une française secrétaire parlementaire du MRP qu'il a épousée en 1950) une condamnation de respectivement 2 mois et 15 jours. Boganda n’effectue pas le séjour en prison, mais l’incident contribue à accroître sa popularité.

En juin 51, il est de nouveau réélu député, et en mars 52, les élections de l’assemblée territoriale donnent la majorité au MESAN. Fin 53, un nouvel incident éclate dans la ville de Berberati lorsqu’un agent européen des travaux publics, récemment sanctionné pour sa brutalité à l’égard des manœuvres déclare la mort de son cuisinier et de l’épouse de ce dernier. Une émeute éclate et le gouverneur général décide d’envoyer des parachutistes tandis que des blindés font mouvement dans la ville. Après avoir hésité à se rendre dans une ville qui ne constitue pas un de ses fiefs, Boganda arrivé à Berberati et déclare aux émeutiers que la justice sera la même pour « les Blancs et les Noirs ». La foule se dispersa dans le calme. Boganda se posait en véritable guide du pays vers l’autonomie, et l’incident avait en outre montré sa capacité à rassembler.

Le gouverneur général reconnut dans ses instructions du 2 mai au chef de territoire que le racisme des Blancs envers les Noirs était « un des problèmes majeurs de l’Oubangui Chari ». En janvier 56, le MESAN recueillait 84, 7 % des suffrages, en novembre il était élu maire de Bangui, et en 1957 devenait président du Grand Conseil de l’AEF. Son audience s’étendait désormais en dehors des frontières de l’Oubangui. 

Les prémices de l'Indépendance

La loi Cadre Deferre votée en 1956 qui devait donner plus d’autonomie aux colonies dans la gestion de leurs affaires s’avérait compliquée à mettre en œuvre dans la pratique car des fonctionnaires obéissaient toujours au gouverneur général représentant la France tout en recevant des instructions d’un conseil de gouvernement (équivalent de ministres) composé presqu’exclusivement de centrafricains. La décolonisation n’en était qu’à ses débuts et personne ne voulait envisager son aboutissement logique : la naissance de nouveaux Etats.

Certains commentaires ironiques nés de la piètre situation économique en Oubangui Chari valurent une réplique de Boganda« on m’a dit également, et devant témoins, que votre pays coûte plus cher à la France qu’il ne lui rapporte ». « Si vous prenant au mot, je décidais demain, pour ne plus être à la charge de la France, de me rattacher à la république de St-Domingue, ou au Kamtchatka, ou moins loin, -regardez donc la carte de l’AEF- vous enverriez l’armée contre nous, comme en Indochine ou en Algérie...»

Fin janvier, Le Figaro qui ne porte semble t-il pas Boganda dans son cœur décrit l’Oubangui de la façon suivante : « Eparpillés entre les bêtes sauvages, un million cent mille êtres humains cherchent à assurer leur existence misérable…Des tribus qui figurent parmi les plus primitives d’Afrique » et ajoutait que le régime de Boganda était « une dictature de facto ». Quel étrange résultat pour la politique de la loi cadre votée à Paris à l’effet de démocratiser les institutions africaines » continuait le journal...

Les Etats-Unis d'Afrique Latine ?

A la suite du coup de force d’Alger en mai 58 qui accéléra l’évolution de toute l’Afrique Noire, les délégués de Boganda se rangèrent parmi les partisans de l’indépendance rapide lors du congrès de Cotonou en juillet 58. Boganda de son côté annonçait devant l’assemblée territoriale que « la loi-cadre étant aujourd’hui dépassée, le MESAN réclame aujourd’hui pour l’Oubangui, et pour l’Afrique Noire le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et l’indépendance totale dans l’interdépendance volontaire et librement consentie, dont nous avons à étudier les modalités. »

Le 13 juillet 58, Boganda revenait à la charge : « l’heure de la révolution a sonné pour l’Afrique Noire. Le MESAN la veut pacifique et constructive. Elle est juste, elle est nécessaire, elle est urgente. Elle est possible. Donc nous devons la faire sinon d’autres la feront. Et alors elle se fera dans le sang, elle se fera sans nous et, partant, contre nous. »

Boganda était d’avis que si l’Oubangui accédait de façon isolée à l’indépendance, ce serait une catastrophe car les ex-colonies étaient trop peu peuplées et trop faibles économiquement. Pour lui, l’AEF devait accéder groupée à l’indépendance, et c’est qu’il appelait « République centrafricaine ». Cette république centrafricaine n’étant dans son esprit que le premier pas vers un projet plus ambitieux. Il entendait en effet rajouter à cette république centrafricaine la rive droite du Congo, puis les deux Congo unifiés, puis créer les Etats-Unis d’Afrique latine (RCA, Congo Belge, Rwanda-Urundi, Angola, Cameroun).

Un projet torpillé par les africains

Boganda a conscience que son projet est ambitieux et urgent : « Puisque ce projet est réalisable, nous devons le réaliser, sinon nous serons jugés et condamnés par la postérité comme traîtres à notre mission. C’est aujourd’hui qu’il faut bâtir la république centrafricaine, demain ce sera trop tard. Les positions se cristalliseront. Des engagements seront pris, le Tchad et l’Oubangui ne manqueront pas d’être sollicités par d’autres voix et d’autres voies ».

Le projet rencontra l’adhésion du président Opangault du Congo, mais le défection d’un de ses partisans entraîna sa chute et l’arrivée au pouvoir de l’abbé Fulbert Youlou. Boganda envoya des émissaires à Fort-Lamy (Tchad), à Libreville (Gabon) et Brazzaville (Congo) pour prendre le pouls concernant son projet d’Union entre ex territoires colonisés. Au Tchad, on trouva le projet d’Union prématurée, au Gabon la délégation fut purement et simplement éconduite. Le 24 novembre, le Gabon, le Tchad et le Moyen Congo condamnent la balkanisation de l’AEF, mais se prononcent dans le même temps pour une dissolution immédiate.

Le 1er décembre 1958, Boganda proclame la constitution d’un Etat limité au seul territoire de l’Oubangui Chari auquel il donne le nom de république centrafricaine. Le rêve d’union a fait long feu. Le 2 décembre, il prend la tête d’un nouveau gouvernement. Deux leaders émergent à ses côtés en l’occurrence David Dacko et Abel Goumba.

Une mort mystérieuse

En avril 59, des élections législatives doivent avoir lieu, mais Barthélemy Boganda trouve la mort dans un bien mystérieux accident d’avion le 23 mars 59. L’avion qu’il a pris s’écrase sur la rive gauche de la Lobaye. Ses obsèques ont lieu le 2 avril et créent une émotion immense dans le pays. Les circonstances de l’accident étaient mystérieuses : ainsi l’hebdomadaire l’Express du 7 mai 59, faisant état d’une explosion était saisi.

 Tous les exemplaires parvenus en Oubangui étaient rachetés par le commissaire. Le rapport technique qui avait retenu l’hypothèse de l’accident sans préciser la défaillance qui l’avait entraîné ne devait jamais être publié dans le journal officiel de la république française. 

Ainsi s’achevait l’histoire et l’ascension de l’un des leaders africains les plus entreprenants à la veille des indépendances.


Source : http://www.grioo.com/pinfo7957.html


NDLR : Le rapport d'enquête sur l'accident du Nord Atlas à bord duquel Boganda a trouvé la mort est désormais accessible et consultable depuis 1989, soit trente après, aux Archives nationales de France à Fontainebleau. Feu le gouverneur de l'Oubangui Sanmarco avait pu y jeter un coup d'oeil avant de prendre part au colloque sur Boganda organisé par le CHEAM en 1989 à la Documentation Française.

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 22:12


Boziz--copie-1.jpg

 Les prochaines élections en République Centrafricaine sont présentées par certains observateurs comme des élections de tous les dangers. D’une part le péril de ces consultations réside dans leur enjeu puisque l’impopularité du président candidat sortant, François Bozizé, offre l’occasion à ses principaux challengers de l’opposition de pouvoir l’éjecter pacifiquement du fauteuil présidentiel par la voie des urnes.


D’autre part, il résulte aussi de la volonté farouche de celui qui a pris le pouvoir par les armes le 15 mars 2003 de demeurer coûte que coûte au pouvoir. N’ayant pas un bilan reluisant à présenter au peuple après avoir passé sept ans à la tête du pays, il mise essentiellement sur la fortune colossale qu’il a en revanche rapidement amassée pour acheter les consciences de ses pauvres compatriotes qu’il a tenus des années durant dans la pauvreté et la misère - situation qui pourrait contraindre certains à vendre leur âme -  et l’arsenal d’armes de guerre qu’il n’a eu de cesse d’accumuler pour le cas échéant, mâter toute éventualité ou velléité de contestation post électorale.

La période pré-électorale qui a démarré en fait depuis bien longtemps, est caractérisée par une grande polarisation de la vie politique nationale. Le clan de Bozizé au pouvoir qui s’était déjà illustré lors de la mascarade électorale de 2005 par la terreur armée, comptent réitérer sa pratique qui lui avait si bien réussi puisqu’elle a permis le hold-up électoral de leur vedette. A l’époque, des énergumènes tels que l’ex-« libérateur » et défunt lieutenant Célestin Dogo et d’autres anciens compagnons de rébellion de Bozizé, armés jusqu’aux dents, s’étaient répandus dans la capitale les jours de scrutin, allant de bureau de vote en bureau de vote pour menacer et intimider les citoyens afin d’influencer leur vote. Leur slogan était : « sengué kouè é mou, na ngangou kouè é mou… » Traduction : « pacifiquement nous gagnons, par la force aussi nous gagnons».  

Bozizé, son clan et sa soldatesque se plaisent à répandre l’effroi dans le pays, plus particulièrement dans la capitale Bangui où la violence a atteint son paroxysme. Une psychose de peur s’est installée sur la capitale. Cherchent-t-ils à créer à dessein une atmosphère de crainte, une ambiance de surchauffe afin d’intimider et influencer à leur faveur les citoyens électeurs le moment du vote ?

Outrageusement avantagé par les milliards de ses différents trafics mafieux et autres pots de vin qu’il a engrangés dans ses comptes bancaires domiciliés dans les paradis fiscaux des Iles Vierges aux Caraïbes, étant en plus au pouvoir, le président Bozizé dispose de tous les moyens de l’État dont il use à satiété. En comparaison des maigres moyens de ses adversaires déjà déclarés ou en voie de l’être, il s’agit d’un combat à armes inégales. Mais la cause de Bozizé n’est pas juste. Son bilan à la tête du pays est extrêmement désastreux, surtout en matière de droits de l’homme. La liste des assassinats de certains fils du pays, commis dans la ville de Bangui par ses anciens compagnons de rébellion qui demeurent à ce jour impunis, est scandaleusement longue. Plusieurs familles qui ont perdu des êtres chers sont toujours meurtries et la plupart d’entre elles n’osent même pas saisir la justice de peur de représailles.

Dans la nuit du mercredi 15 octobre 2008, le Commissaire Hervy Trépassé est froidement abattu par une rafale de Kalachnikov par un commando de tueurs venus jusqu’à son domicile à moto dont tout indique qu’il était commandité. Alors que le Procureur de la République avait promis informer l’opinion de l’évolution de l’enquête prétendument ouverte, plus d’un an après, plus personne ne parle de ce mystérieux assassinat.

Le 06 Mars 2009, le Commissaire de Police Daniel Sama est publiquement passé à tabac en plein jour jusqu’à ce que mort s’en suive par le lieutenant Olivier Koudémon alias Gbangouma et sa bande.  Cet ex –« libérateur » qui s’est rendu coupable de plusieurs crimes, circule jusqu’à présent librement dans la ville de Bangui et nargue tout le monde comme s’il était au-dessus de la loi, parce que protégé par Bozizé.

Quant aux braquages et autres menaces et intimidations diverses de certaines personnalités, ils sont légion.  

Dans la nuit du 10 juin 2009, Mme Marie-Reine Hassen, pourtant alors Ministre déléguée à la Présidence de la République chargée du Développement Régional, est la cible d’un commando armé. Le portail d’entrée et la façade de son domicile sont criblés de balles tirées avec des fusils d’assaut Kalachnikov. Les assaillants laissent sur les lieux des tracts où on peut lire «... Voilà le sort que nous réservons aux amis de l’Occident, de la France et de la Libye. Ceci tient lieu de mise en garde pour la France qui n’a pas tenu compte de l’avertissement déjà lancé en février 2009… ». Lors de la manifestation anti-libyenne et anti-française organisée à Bangui en mars 2009 par une coordination prétendant être le "représentant la Jeunesse centrafricaine", des slogans et mot d’ordre sont lancés appelant à la vigilance  "afin de barrer la route aux ennemis de la nation, assoiffés du pouvoir qui se laissent instrumentaliser par les forces du mal et les mains invisibles contre le peuple centrafricain."

Une autre personnalité, Eloi Anguimaté, candidat aux prochaines élections présidentielles,   reçoit le 21 janvier 2010 d’abord nuitamment puis dans l’après-midi, la visite d’un commando d’hommes en uniforme et en armes, visiblement en service commandé pour enlever le propriétaire des lieux. 

Le jeudi 18 février à Paoua, sur un ton belliqueux, Bozizé s’en prend ouvertement et publiquement au président de l’APRD, vice président du comité de pilotage du DDR, Jean Jacques Demafouth ainsi qu’à son ministre d’Etat Cyriaque Gonda, chargé de la communication et réconciliation, président du PNCN. Ils ont tous deux la charge du pilotage du programme du désarmement, démobilisation et réinsertion des ex rebelles. Bozizé les accuse d’avoir détourné les fonds destinés au DDR afin d’acheter des armes pour le renverser. Il lance un avertissement à tous ceux qui voudront faire un coup d’Etat.

En août 2009, de retour d’un déplacement en France, le candidat du MLPC Martin Ziguélé est subitement convoqué par le Premier Ministre Faustin Touadéra. Il se retrouve en présence du général Bernard Ouandé qui sort de sa poche et lui donne lecture d’une prétendue fiche de renseignement qui l’accuse de vouloir préparer un coup d’Etat parce qu’on l’aurait vu à Paris flanqué d’un homme blanc avec qui il serait en train de comploter avec la bénédiction des autorités françaises. avait également été accusé récemment de chercher à renverser le régime de Bangui avec l’aide de la France.

En proie a la paranoïa des coups d’Etat, Bozizé et son clan sont en train de déploiyer une stratégie pour confisquer le pouvoir à l’issue des prochains scrutins. Dans sa panoplie, on trouve des décrets anticonstitutionnels, la corruption des citoyens, les menaces, la délation et les intimidations de toutes sortes contre ceux qui peuvent constituer un quelconque obstacle à un nouveau mandat de Bozizé à la tête du pays. Les accusations et la confusion au sein des forces armées centrafricaines font inévitablement de ces élections, des élections réellement périlleuses.

Le 13 mars 2010, le ministre de la sécurité publique Jules Bernard Ouandé, annonce à la radio nationale avoir déjoué un projet de coup d'Etat dont il tente maladroitement d’en faire porter le chapeau à l'ex-président Ange Félix Patassé tout en promettant de « faire son affaire des officiers et sous-officiers » dont il aussi refusé de donner les noms et qui seraient selon lui, impliqués dans cette affaire qui de toute évidence, paraît montée de toute pièce.

Le 19 mars 2010, l'épouse de son ex-ministre d’Etat devenu chef rebelle, Charles Massi, décède à Paris des suites d'un "hématome cérébral", minée qu’elle était par une crise d’angoisse aiguë dont elle était l’objet depuis la disparition de son mari, sans doute décédé à l’issue des abominables tortures que la soldatesque de Bozizé lui a infligées. Denise Massi qui luttait pour faire la lumière sur le sort de son mari a fini par succomber elle-même de torture morale, Bozizé l’ayant expulsée manu militari de la RCA qui est aussi pourtant, son pays.

Dans le pays où l’insécurité demeure endémique et préoccupante, la situation est électrique et les prochaines élections seront des plus périlleuses dans l’histoire de la RCA. La tension est à son comble et un rien peut remettre le feu aux poudres. La RCA est plongée dans la sauvagerie et la barbarie.

Pour Navy Pillay Haut commissaire aux droits de l’Homme des nations Unies qui visité récemment le pays, la violation criarde et presque officielle des droits de l’Homme en RCA, participe à l’érosion du tissu social. «L’impunité et les violations des droits de l’Homme constituent toujours un des plus grands défis de la République centrafricaine. » avait elle laissé tombé à l’issue de son séjour centrafricain. Et d’ajouter comme un véritable réquisitoire contre le régime de Bozizé : « Les exécutions sommaires, les disparitions forcées, les arrestations et détentions arbitraires sont des problèmes liés aux institutions étatiques de sécurité et de défense, et des efforts considérables devront être faits pour mettre fin à ces abus de pouvoir extrêmement graves ». Avec un tel tableau, on comprend difficilement que Bozizé ose demander le suffrage de ses concitoyens.

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 21:35


F-Bozize-Yangouvonda.jpg

Après d’énormes pressions exercées sur lui tant par l’opposition politique nationale que par les bailleurs de fonds et la communauté internationale, Bozizé a fini par se rendre à l’évidence malgré lui que les scrutins présidentiel et législatif qu’il a cru devoir convoquer pour le 25 avril prochain sans prendre réellement un minimum d’informations sur le degré de préparation des élections, ne peuvent avoir lieu pour d’innombrables raisons techniques.

Au lieu de s’en tenir à l’acceptation du principe du report, Bozizé croît devoir se poser en champion en matière de respect et de défense de la constitution. Tout en affirmant que seule la CEI doit proposer un calendrier pour la tenue des élections, il se permet de lui lier encore les mains en assortissant son accord d’une condition, à savoir, pas au-delà de la fin de son mandat constitutionnel fixée au 11 juin. 

Contrairement à ses prétentions, Bozizé n’a en réalité aucun respect pour la Constitution qu’il a pourtant promulguée lui-même. Il ne cesse de fouler aux pieds certaines de ces dispositions. Un exemple en est la nomination de son fils Jean Francis comme ministre délégué auprès de lui chargé de la défense et des anciens combattants. En vertu de quoi préside-t-il depuis longtemps le comité de trésorerie pour ordonner lui-même les dépenses de l’Etat à exécuter ? La RCA est le seul pays dans le monde d’aujourd’hui à expérimenter une telle situation. Son président n’a rien d’autre à faire que de s’occuper de genre de chose. Cette situation avait été dénoncée lors du Dialogue Politique Inclusif de décembre 2008 mais Bozizé s’entête à faire ce que bon lui semble. Il s’en fout !

Malgré les fermes recommandations du DPI et en dépit du chronogramme qui accompagne les différentes actions préconisées dont dispose le gouvernement, la Haute Cour de justice qui est pourtant prévue dans la Constitution n’est toujours pas mise en place jusqu’ici. Ses membres désignés et élus n’ont toujours pas prêté serment à ce jour. Est-ce cela respecter et défendre la Constitution ? 

Il ne se passe pas de semaines et de jours sans que des citoyens voulant prendre l’avion pour des raisons et d’autres soient humiliés et empêchés d’embarquer et privés de leur passeport à l’aéroport de Bangui. Ce sont là des aussi cas de violations du préambule et de certaines dispositions de la Constitution. Il n’y a aucun doute possible que c’est Bozizé en personne qui pilote ces tracasseries via un des enfants et le commissaire de l’aéroport Bangui Mpoko. Ce sont des cas flagrants de violation de la Constitution. Pourquoi seul le cas du vide constitutionnel qui va se produire à l’expiration de son mandat le 11 juin à minuit préoccupe tant Bozizé ?

En expulsant dernièrement manu militari du pays la défunte Denise Neris Massi, pourtant Centrafricaine, venue s’enquérir de l’abominable sort fait à son mari, Bozizé avait-il pas conscience de violer la Constitution de la République centrafricaine ? On peut ainsi énumérer les nombreux exemples de violation de la loi fondamentale du pays par celui-là même qui veut se poser en grand défenseur de la Constitution, à présent qu’il a subitement pris conscience que le sol est en train de se dérober sous pieds avec la perspective imminente de la fin de son mandat. C’est en réalité cette appréhension qui l’entraîne à vouloir imposer son calendrier électoral. Cela, presque tous les Centrafricains l’ont compris.

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 18:33


Faure Gnassingbé votant

 

(Afrik.com 26/03/2010)


Pour trouver un président qui se cache après sa “brillante réelection”, il faut aller au Togo. “Je ne l’envie pas, ce jeune président. Que le Seigneur fasse que je ne me retrouve dans aucune situation qui me contraigne à l’appeler : monsieur le président… Ce sera pour moi un crime que mon statut et le devoir de vérité ne me permettent pas de commettre”. C’est ce qu’a confié un prélat contacté à Lomé au sujet de Faure Gnassingbé. Celui que la CENI et la Cour constitutionnelle imposent aux Togolais comme chef de l’Etat, président de la République pour les cinq prochaines années.

En réalité, lorsqu’on se réfère aux résultats de ce président aux mille et un cadavres qu’il traîne comme un boulet au pied, lorsqu’on revoit le film scandaleux de sa réélection, cette position tranchée de l’homme de Dieu qui est aussi celle de millions de Togolais, est sans nulle doute compatible au bon sens.

On pourra même dire que suite à la parodie du 4 mars dernier, Faure Gnassingbé a doublé le nombre de ses opposants et s’est mis à dos ceux qui, jusqu’à récemment, étaient indécis à son égard. Comment va-t-il s’en sortir sans faire basculer son pays dans le chaos ? Faure est en présence d’une équation compliquée, d’une victoire empoisonnée. Pour le moment, il se cache et fait mine d’avoir honte de sa victoire. Et dire qu’une cour qui se veut constitutionnelle n’a trouvé aucun mal à entériner cette victoire que beaucoup dans la sous-région qualifient du mal sur le bien, c’est un outrage fait à la Nation togolaise.

Jean-Pierre Fabre, le candidat du FRAC qui s’estime le vrai gagnant du 4 mars entend – quel qu’en sera le prix – accéder à la victoire qui lui est volée. Le Front multiplie les mouvements de protestation à travers le Togo. Le Régime – comme à son habitude - se tourne vers l’extérieur pour mendier, non sans peine, les messages de félicitations que Republicoftogo, le site officiel, brandit avec frénésie. C’est à croire que ces courriers diplomatiques protocolaires sont suffisants pour que le régime, totalement vomi, acquière la légitimité que le peuple lui refuse.

Un gouvernement d’union nationale : le leurre à venir

Plus jamais, rien ne se passera comme avant, c’est-à-dire comme s’il n’existe pas au Togo un peuple qui mérite respect et considération. C’est là où campe le FRAC. Avec les échauffourées du mercredi soir, le Togo est encore une fois de plain-pied dans une tourmente dont on ne peut dire, à ce jour, qui aura le dessus. Mais, il se profile à l’horizon une échappatoire dont raffole le parti au pouvoir, le RPT : un Gouvernement d’Union Nationale. Cela n’a jamais marché, ni au Togo, ni ailleurs. A quoi ressemble ce schéma ? C’est généralement un cabinet fourre-tout dont le chef (Premier ministre) fait figure de paravent. On va donc bientôt assister au débauchage par le pouvoir d’une personnalité de l’opposition pour ce poste sans importance réelle au Togo. Le haut fonctionnaire, pieds et mains liés, passera le temps à avaler les couleuvres de la jungle RPT avant d’être brutalement débarqué comme un malpropre.

Et, la question “ à quand l’alternance au Togo” reste entière. Sans réponse. On le voit, cette re-élection de Faure Gnassingbé dont la cote de popularité est plus que rabougrie, pour ne pas dire nulle, n’est pas la solution. En conflit permanent avec son tribunal intérieur et les mânes de ses victimes de 2005, il passera plus le temps à noyer ses innombrables soucis dans les futilités qu’à diriger réellement le pays.

C’est pourquoi des Togolais, surtout ceux de la diaspora, promettent d’user de tous les moyens pour lui barrer la route. Ceux-ci ont compris que la prétendue re-élection de Faure n’est rien moins qu’un cyclone qui risque de rayer le Togo de la carte du continent, si son mandat, fictif, devait aller jusqu’à son terme.

Même son de cloche, mais d’un ton beaucoup plus modéré, chez un romancier togolais basé à Paris, Théo Ananissoh, dans son nouveau roman ténèbres à midi, paru il y a deux mois chez Gallimard : “Mon pays, depuis une bonne quarantaine d’années, est un lieu sans intelligence et sans aucune vertu. Je voudrais en faire le portrait pour ceux qui viendront après nous”. On ne peut pas mieux décrire l’esprit qui prévaut majoritairement au Togo.

Les Togolais et une bonne partie de la communauté international (USA, Pays scandinaves, Allemagne, Canada, Ghana…) se demandent si Faure Essomzina a réussi son pari d’une élection à la ghanéenne comme il l’avait promis tambour battant ? Aussi aimeraient-ils savoir quand, comment et avec qui le jeune président va t-il faire sa réconciliation nationale ?


par Kodjo Epou, pour l'autre afrik

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 18:22


Ibni-Oumar-Mahamat-Saleh.jpg

 

(Libération 27/03/2010)


C'est une démarche peu banale. Jeudi, les députés français ont adopté à l'unanimité une proposition de résolution pour inciter Paris à faire pression sur le gouvernement tchadien afin que soit révélé le sort réservé à l'opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh. Cet homme très respecté dans son pays, mathématicien de formation, a été enlevé le 3 février 2008 à son domicile par des militaires tchadiens, après une attaque avortée de la rébellion sur N'Djamena. Depuis, il est porté disparu. Mais cette résolution non contraignante a, hélas, peu de chances d'aider à la manifestation de la vérité, au vu des déclarations du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner.

Pour l'auteur de cette résolution, le député socialiste Gaëtan Gorce, la France a une responsabilité particulière dans cette affaire. En février 2008, elle avait aidé, de manière discrète mais très efficace le président Idriss Déby à repousser les assauts des rebelles. Paris lui avait fourni des munitions et des renseignements, et sécurisé l'aéroport d'où décollaient les hélicoptères qui ont bombardé les rebelles. Assiégé dans son palais, le chef de l'Etat rétablissait de manière spectaculaire la situation, avant de mettre en déroute ses assaillants. Dans la foulée, une chasse aux sorcières était déclenchée dans la capitale tchadienne, dont Ibni Oumar mahamat Saleh a probablement payé le prix fort.

Du fait de son implication dans ces événements, Paris s'était ensuite senti obligé de faire pression sur le régime de Déby pour faire la lumière sur les violations des droits de l'Homme commises à cette époque. Une Commission d'enquête internationale avait été mise en place. En septembre 2008, contre toute attente, elle livrait un rapport plutôt percutant. Sur la disparition de l'opposant, elle concluait qu'il avait été enlevé par «sept à dix militaires, de l'ethnie Zaghawa», dont est issu le président Déby. Ne pouvant résulter «d'une initiative personnelle d'un quelconque militaire subalterne», la Commission assurait que l'escadron agissait sur «ordre de sa hiérarchie ou des instances supérieures de l'État».

Pour Gaëtan Gorce, il ne fait aucun doute que la France sait ce qui s'est passé. Elle disposait alors de conseillers militaires, et l'un d'entre eux, membre de la DGSE, était au Palais présidentiel lors de l'attaque rebelle sur N'djaména. «Nous ne pouvons nous résigner à ce que, dans un pays où la France exerce une telle influence, un homme tel que M. Saleh ait pu disparaître au nez et à la barbe des autorités diplomatiques et militaires françaises», a lancé jeudi Gaëtan Gorce. Et de réclamer une présence internationale au sein du «Comité restreint de suivi», comme le recommandait, à l'automne 2008, la Commission d'enquête.

Bernard Kouchner a paru gêné aux entournures. A l'Assemblée, il a écarté l'idée que Paris pourrait faire quoi que ce soit: «Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour faire aboutir l'enquête sur les événements de 2008». On a connu l'ancien French doctor plus pugnace...«Je partage ce souci de vérité qui vous anime», a-t-il encore dit, avant d'estimer: «Il ne faudrait pas que, sous couvert d'excellents sentiments, nous en arrivions à galvauder les progrès accomplis dans ce pays» qui «consolide son Etat de droit». Pour faire bonne mesure, Kouchner a martelé: «Il serait absurde d'interférer sur le cours de la justice d'un Etat indépendant». Il fut un temps où Bernard Kouchner, plein «d'excellents sentiments», se faisait le champion du droit d'ingérence. C'était il y a une éternité, semble-t-il.


Par Thomas Hofnung

© Copyright Liberation

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 03:08


rebelles-LRA.jpg

 

KINSHASA - AFP / 28 mars 2010 00h01 - Human Rights Watch (HWR) détaille dans un rapport publié samedi soir le massacre "planifié" par les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) de plus de 321 civils mi-décembre 2009 dans des villages du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

"Au cours d'une opération bien planifiée", qui s'est déroulée entre le 14 et la 17 décembre dans une dizaine de villages de la région de Makombo, dans le district du Haut Uélé (nord-est), "la LRA a tué plus de 321 civils et enlevé plus de 250 autres personnes, dont au moins 80 enfants", révèle le document de 67 pages intitulé "Le chemin de la mort : Atrocités commises par la LRA dans le Nord-est du Congo".

"La grande majorité des victimes étaient des hommes adultes qui ont d'abord été ligotés, avant que les combattants de la LRA ne les tuent à coups de machettes ou leur écrasent le crâne à coups de hache ou de lourds gourdins", écrit HRW après une mission de recherche menée dans la région en février.

Les rebelles étaient entre 25 et 40. Ils ont parcouru une centaine de km lors de l'opération dont l'objectif était de tuer, enlever et piller, selon Human Rights Watch.

"Au moins 13 femmes et 23 enfants figuraient parmi les victimes, dont la plus jeune, une fillette de 3 ans, a été brûlée vive", selon l'enquête.

Dans chaque village attaqué, ils "se sont fait passer pour des soldats de l'armée congolaise et ougandaise en patrouille, en rassurant les gens en mauvais lingala (langue locale), leur disant de ne pas avoir peur et, une fois que les personnes s'étaient rassemblées, ils ont capturé leurs victimes et les ont attachées".

"Ils ont spécifiquement recherché les endroits dans lesquels les gens auraient tendance à se rassembler" en demandant où se trouvaient les marchés, églises, points d'eau mais aussi les écoles, "ce qui indique que l'un de leurs objectifs était d'enlever des enfants", avance le rapport.

"Les civils enlevés, dont de nombreux enfants âgés de 10 à 15 ans, ont été attachés avec des cordes ou du fil métallique à la taille, formant souvent des chaînes humaines de cinq à 15 personnes. Ils étaient forcés à porter les marchandises que la LRA avait pillées et ensuite à s'en aller avec eux. Toute personne qui refusait, marchait trop lentement ou tentait de s'enfuir était tuée", est-il expliqué.

Des personnes échappées ont témoigné de "l'extrême brutalité du groupe", selon HRW qui évoque "des enfants capturés" qui ont "été forcés à tuer d'autres enfants qui avaient désobéi aux règles de la LRA (...) Les enfants ont reçu l'ordre d'encercler la victime et de la frapper chacun à leur tour sur la tête avec un gros gourdin jusqu'à ce que mort s'ensuive".

Selon des témoins, la région "a été remplie de l'+odeur de la mort+" pendant des jours et des semaines après l'attaque, écrit l'ONG.

"Ces quatre jours d'atrocités démontrent que la LRA reste une menace grave pour les civils et non un groupe affaibli, comme le prétendent les gouvernements ougandais et congolais", explique Human Rights Watch dans un communiqué reçu à Kinshasa.

Elle regrette par ailleurs l'inertie de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) -qui dispose d'un millier de soldats dans cette région- après l'attaque, et plaide pour une "stratégie régionale globale" entre la RDC, la Centrafrique, le Sud-Soudan et l'Ouganda.

Dans une série de recommandations, elle appelle notamment les Etats-Unis à soutenir l'organisation d'une "conférence internationale" pour répondre à la menace de la LRA et "adopter la loi relative au désarmement de la LRA et à la relance du nord de l'Ouganda".

La rébellion de la LRA, active depuis 1988 dans le nord de l'Ouganda, est réputée pour être une des plus brutales au monde. Depuis 2005, ses combattants se sont installés dans l'extrême nord-est de la RDC, mais aussi en Centrafrique et au Sud-Soudan.

(©)


Le chemin de la mort : Atrocités commises par la LRA dans le Nord-est du Congo

Source: Human Rights Watch (HRW)

Date: 28 Mar 2010


Résumé

Nous avons été oubliés. C'est comme si nous n'existions pas. Le gouvernement dit que la LRA n'est plus un problème, mais je sais que ce n'est pas vrai. Je vous en prie, s'il vous plaît parlez à d'autres de ce qui nous est arrivé.

Chef traditionnel de 80 ans, pleurant son fils tué par la LRA, Niangara, le 19 février 2010

Entre le 14 et 17 décembre 2009, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle ougandais, a mené une attaque atroce dans la région de Makombo située dans le district du Haut Uélé, dans le Nord-est de la République démocratique du Congo, près de la frontière avec le Soudan. Au cours d'une opération bien planifiée, la LRA a tué plus de 321 civils et enlevé plus de 250 autres personnes, dont au moins 80 enfants. La grande majorité des victimes étaient des hommes adultes qui ont d'abord été ligotés, avant que les combattants de la LRA ne les tuent à coups de machettes ou leur écrasent le crâne à coups de hache ou de lourds gourdins. Les membres de leurs familles et les autorités locales ont trouvé plus tard des corps meurtris attachés aux arbres ; d'autres corps ont été trouvés dans la forêt ou dans les broussailles tout au long du trajet aller-retour effectué par le groupe de la LRA sur une distance de 105 kilomètres lors de l'opération. Des témoins ont déclaré à Human Rights Watch que pendant des jours et des semaines après l'attaque, cette région reculée a été remplie de l' « odeur de la mort ». L'attaque a été l'un des plus importants massacres en 23 ans d'histoire de la LRA.

© Copyright, Human Rights Watch 350 Fifth Avenue, 34th Floor New York, NY 10118-3299 USA

 



NDLR : On peut qu’être horrifié par cette barbarie bestiale des bandits de la LRA telle que rapportée par cette sérieuse organisation qu’est HRW. Ce sont les mêmes atrocités qu’ils font aussi subir jusqu’à présent aux populations du Sud est centrafricain dans l’indifférence totale des pseudos autorités de Bangui qui n’en ont rien à foutre en quelque sorte. Rien n’est épargné sur le passage de ces hordes de criminels de Joseph Kony. Ecoles, dispensaires, églises etc…sont systématiquement pillés et saccagés. Bozizé est davantage soucieux de ce qui va se passer après l’expiration de son mandat constitutionnel le 11 juin 2010 à minuit que par le triste sort fait au quotidien à ses concitoyens de Zémio, Obo, Rafaï, Yalinga, Bakouma et autres. Quand prendra fin le calvaire de ces populations ?


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