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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 02:55


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Point de vue

LEMONDE.FR | 18.03.10 | 22h54



A la frontière du Soudan, à l'est du Tchad, près de 400 000 réfugiés et déplacés sont exposés quotidiennement à des violences, endurées depuis de trop nombreuses années. Ils subissent les attaques des groupes armés d'opposition tchadiens, des milices, des bandes criminelles et des membres des forces de sécurité.

Une protection de ces personnes vulnérables est assurée par la Minurcat, mission des Nations unies au Tchad et en République centrafricaine. Or, le prolongement de sa présence est remis en question.

L'avenir de cette mission repose en partie entre les mains de la France. Face à la guerre au Darfour, aux affrontements sur le territoire tchadien, ainsi qu'en Centrafrique, la France s'était fortement mobilisée en 2006. Elle est la seule, parmi les pays européens, à avoir poussé à la création d'une mission onusienne, appuyée par une mission européenne (l'Eufor). Cette dernière fut essentiellement composée de forces armées françaises. Si elle est moins impliquée qu'auparavant dans la sécurisation de la région, la France assure toujours à l'heure actuelle un appui notable à la Minurcat.

Son déploiement presque achevé, cette force de maintien de la paix peut, depuis un an à peine, mettre réellement en œuvre sa mission de protection. Or fin janvier 2010, le président tchadien Idriss Deby Itno a clairement insisté pour que la Minurcat quitte le Tchad le 15 mars 2010, à l'expiration de son mandat, sous prétexte de son inefficacité. A la suite de différentes négociations avec l'ONU, les autorités tchadiennes ont concédé un maintien de sa composante civile mais pas militaire. L'ONU a rétorqué qu'il était trop risqué de maintenir son personnel civil sans protection militaire. Début mars 2010, le gouvernement tchadien faisait machine arrière en acceptant une prolongation en l'état du mandat de la Minurcat jusqu'au 16 mai prochain. Mais il ne s'agit que d'un sursis.

Malgré les nombreuses critiques formulées à l'endroit de la Minurcat, on a pu constater cette année un recul des attaques visant les civils alors qu'elles avaient pris des proportions alarmantes au cours des derniers mois de 2009. Les soldats de la Minurcat, dont des Français, patrouillent désormais dans des zones sensibles où il leur était auparavant impossible de se rendre.
L'Etat tchadien n'a ni la capacité ni la volonté politique d'assurer la protection nécessaire des civils dans l'Est. Le DIS (Détachement intégré de sécurité), police tchadienne chargée de la sécurité des camps de réfugiés et déplacés soutenue par la Minurcat, serait insuffisant et pas assez formé pour prendre la relève. La plupart des organisations humanitaires opérationnelles à l'est du Tchad risqueraient de suspendre leurs activités pour raison d'insécurité.

La disparition de la Minurcat affecterait la sécurité au Tchad et n'augurerait rien de bon pour l'avenir des autres missions de l'ONU dans la région. Un retrait chasserait très vraisemblablement la mission en République centrafricaine voisine, où sa présence, plus discrète, répond à un besoin tout aussi criant. Une aggravation des violations des droits humains sur les populations civiles abandonnées à leur sort serait à craindre : elles seraient alors à la merci des membres de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), groupe armé ougandais, des nombreux groupes armés centrafricains, des bandits y compris les "coupeurs de routes'', ainsi que des militaires de l'armée ougandaise.

L'Etat tchadien est très sourcilleux sur le respect de sa souveraineté et n'est pas le seul. Les autorités de la République démocratique du Congo viennent de demander le retrait de la Monuc de son territoire d'ici juin 2011. Comme au Tchad, les autorités ne démontrent ni capacité ni volonté politique d'assurer la protection de ses populations. Cette demande des autorités congolaises, de même que celle du Tchad, risque de présenter un précédent fâcheux et pose la question essentielle du rôle que jouent les missions de maintien de paix en Afrique et la protection effective des civils dans les pays en conflit ou en situation de post-conflit.

En tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies, la France doit aujourd'hui aller jusqu'au bout de son engagement pour ne pas laisser des civils sans protection et faire pression sur l'ONU et les autorités tchadiennes afin de renouveler le mandat de la Minurcat.

Geneviève Garrigos est présidente d'Amnesty International France.

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 15:13


Faure Gnassingbé votant

LOME - AFP / 18 mars 2010 13h18 - La Cour constitutionnelle du Togo a confirmé jeudi la réélection du président sortant Faure Gnassingbé lors de la présidentielle du 4 mars, dont les résultats ont été contestés par l'opposition, a constaté l'AFP.

"Faure Gnassingbé, ayant obtenu le plus grand nombre de voix, doit être déclaré président de la République", a annoncé le président de la Cour constitutionnelle Aboudou Assouma.

"Cette proclamation est définitive, et clôt toutes les opérations électorales", a-t-il poursuivi lors d'une cérémonie officielle.

M. Gnassingbé, 43 ans, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père le général Gnassinbé Eyadéma qui régna sur le Togo d'une main de fer pendant 38 ans, a recueilli 60,88% des suffrages lors du scrutin à un tour du 4 mars, selon la Cour constitutionnelle.

(©)


NDLR : Le contraire aurait été surprenant. On n’attendait pas autre chose. Pourquoi fait-on des élections en Afrique puisque les résultats sont connus d’avance ?

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 15:11


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YAOUNDE--(Xinhuanet 18/03/2010) - 3.205 milliards de francs CFA ( environ 6,41 milliards de dollars US) sont nécessaires pour compléter le bitumage de l'ensemble des liaisons routières inter- capitales des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), a estimé mardi le directeur du bureau sous-régional de la Commission économique des Nations Unies, Mamadou Hachim Koumaré, lors d'une rencontre à N'Djamena au Tchad.


En janvier 2004, ces pays avaient adopté un plan de développement des infrastructures de transport intitulé "Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale" (PDCT-AC) ayant pour objectif de doter cette région africaine d' infrastructures de transport sûres, fiables, efficaces et offrant des services à des coûts abordables.

Ce plan inclut les besoins collectifs de cet espace géographique et couvre tous les modes de transport : routier, ferroviaire, aérien, maritime et par vois d'eaux intérieures. Mais, à l'instar des autres régions du continent (Afrique du Nord, Afrique de l'Ouest, Afrique de l'Est et Afrique australe), le transport routier est prédominant.

En Afrique centrale particulièrement, la performance du transport ferroviaire, aérien et fluvial est jugée faible. Par conséquent, plus de 80% du transport de marchandises et 90% du transport de personnes sont assurés par la route, selon la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA).

Réunis en sommet à Brazzaville au Congo, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEEAC et de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) avaient alors retenu en janvier 2004 comme objectif à court terme du plan directeur consensuel des transports la liaison de toutes les capitales de la région par une route entièrement bitumée à l'horizon 2010.

A l'échéance fixée, cet objectif est loin d'être atteint, a souligné mardi dans la capitale tchadienne à l'ouverture d'une réunion ad hoc de deux jours relative à l'évaluation de ce processus, M. Koumaré, citant une étude de la CEA d'où il ressort "un taux de réalisation de seulement 51% dudit objectif, avec deux liaisons inter-capitales sur les 14 identifiées".

"Il s'agit des liaisons Yaoundé-Libreville et Yaoundé-Bat, avec là aussi quelques tronçons dégradés. Une troisième liaison Yaoundé- N'Djamena devrait s'y ajouter à moyen terme, à l'achèvement des travaux en cours", a-t-il précisé dans une allocution dont Xinhua a obtenu copie mercredi à Yaoundé.

Pourtant, a expliqué le responsable onusien, "les liaisons inter-capitales constituent une étape minimale, indispensable pour la crédibilité du projet d'édification d'un espace économique intégré et performant" dans la région.

Et de recommander, en vue d'atteindre l'objectif fixé, "la création d'un fonds spécial de développement des infrastructures qui serait financé, entre autres sources, par les surliquidités des banques de la sous-région et une partie des surplus de recettes pétrolières des Etats membres".

Parmi ces pays, pour la plupart enclavés d'ailleurs, quatre ( Guinée équatoriale, Centrafrique, Sao Tome & Principe et Tchad) dépendent essentiellement de la route pour accéder au marché international et pour la circulation de leurs populations au sein de l'espace communautaire.

Globalement, indiquent en outre les études, seuls 15% du réseau routier de cette région sont bitumés. Au point que les coûts du transport en transit inter-Etats se trouvent élevés, atteignant jusqu'à 70% du prix de revient des marchandises.

Ces facteurs affectent négativement la performance de leurs économies et rendent encore plus difficile la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), déplore Mamadou Hachim Koumaré.

Une étude récente de la Banque mondiale sur les prix et le coût du transport en Afrique a mentionné que le prix du transport d'une tonne de marchandise sur 1 km le long du corridor Douala-N'Djamena est trois plus élevé qu'au Brésil et plus de 5 fois supérieur à celui pratiqué au Pakistan.

Dix pays sont concernés par le PDCT-AC : Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, République démocratique du Congo ( RDC), Gabon, Guinée équatoriale, Sao Tomé et Principe puis Tchad.

L'état des lieux dressé par le bureau sous-régional de la Commission économique des Nations Unies révèle que l'Angola a un réseau routier principal de 73.000 km dont 5.244 km bitumés, soit un taux de bitumage de 7%.

Parmi les tronçons du réseau routier consensuel, 3.897 km sont situés en territoire angolais dont 1.480 km bitumés, soit un taux de bitumage de 38%. 1.034 km sont en cours de bitumage dans le cadre d'un vaste programme d'urgence mis en place pour la réhabilitation des infrastructures détruites pendant la guerre civile qu'a connue le pays.

Au Burundi, le réseau routier est évalué à environ 5.000 km, avec 1.230 km de routes revêtues, autrement dit un taux de bitumage de 25%. Les 246 km du réseau consensuel situé sur le territoire national sont entièrement bitumés.

D'une longueur totale de 24.884 km, le réseau routier principal camerounais se compose de 16.797 km de réseau prioritaire et 8.087 km de réseau non prioritaire. Le premier est constitué de tronçons bitumés et de tronçons en terre faisant l'objet d'un entretien courant. Tandis, sans entretien régulier, que le second est en très mauvais état.

5.196 km de ce réseau principal sont bitumés, ce qui fait un taux de bitumage de 21%. 2.802 km sont bitumés sur les 6.882 km du réseau consensuel, soit un taux de bitumage de 40%. 706 km sont en cours de bitumage.

En Centrafrique, 882 km sont bitumés sur les 9.307 km du réseau principal, en d'autres termes un taux de bitumage de 9%. Egalement 882 km sont bitumés parmi les 4.288 km du réseau consensuel, ce qui représente un taux de bitumage de 21%. 155 km sont en cours de bitumage.

Pour sa part, le Congo présente un réseau routier principal de 5.450 km (soit 1.815 km de routes nationales et 3.575 km de routes préfectorales) dont 1.262 km sont bitumés, soit un taux de bitumage de 23%. Avec 509 km bitumés sur les 3.092 km, le taux de bitumage du réseau consensuel s'établit à 16%. 597 km sont en cours de bitumage.

En RDC, sur les 58.129 km du réseau routier principal, 3.000 km seulement sont bitumés, soit un taux de bitumage de 5%. C'est le taux le plus bas de la région. Le réseau bitumé est principalement situé sur l'axe océan Atlantique-Kinshasa-Lubumbashi-Zambie.

S'agissant du réseau consensuel long de 9.470 km, il est bitumé sur 2.021 km, c'est-à-dire un taux de bitumage de 21%.

Parmi ses 9.107 km du réseau routier national, le Gabon en a pu bitumer 1.245 km, soit un taux de bitumage de 14%. Le réseau consensuel distant de 3.116 km est bitumé à 1.026 km, ce qui représente un taux de bitumage de 33%. 304 km sont en cours de bitumage.

Faisant office de meilleur élève, la Guinée équatoriale ne compte que 2.700 km de réseau routier principal dont 1.616 km sont bitumés, pour un taux de bitumage de 60%. 287 km sur les 427 km du réseau consensuel sont également bitumés. Les 140 km restants sont en cours de bitumage.

A Sao Tomé et Principe, 233 km des 1.100 km du réseau routier national sont bitumés, soit un taux de bitumage de 21%. Du fait de son état d'insularité, aucun projet routier de Sao Tomé et Principe n'a été recensé parmi les projets intégrateurs du PDCT-AC. Mais il est envisagé d'inscrire ses besoins dans les actions de ce plan.

Au Tchad, 990 km des 6.200 km du réseau routier principal sont bitumés, ce qui signifie un taux de bitumage de 16%. Les routes bitumées font partie du réseau consensuel estimé à 3.072 km. 511 km sont en cours de bitumage.

Au total, les 10 pays affichent une longueur de 10.243 km de routes bitumées sur les 34.490 km du réseau consensuel. Alors que 3.447 km sont déclarés en cours de bitumage, 20.800 km sont non bitumés.


Par Raphaël MVOGO

© Copyright Xinhuanet

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Centrafrique-Presse.com - dans Economie
18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 15:08


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18/03/2010 à 12h:18 Par Marianne Meunier Jeune Afrique


Jean-Pierre Bemba
ne sera pas dans le box des accusés le 27 avril. Le 8 mars, les magistrats de la Cour pénale internationale (CPI) ont décidé de reporter son procès au 5 juillet après l’examen d’une requête d’irrecevabilité déposée par ses défenseurs.

Détenu à La Haye (Pays-Bas) depuis le 3 juillet 2008, l’ex-vice-président de la RD Congo est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. À l’époque, Bemba est à la tête d’une rébellion, le Mouvement de libération du Congo (MLC), dans le nord-ouest de la RD Congo. De l’autre côté de la frontière, le président centrafricain Ange-Félix Patassé, menacé de déstabilisation, l’appelle à l’aide. Viols, massacres, pillages: les troupes de Bemba sèment la désolation. En tant que chef militaire, il en serait pénalement responsable.

Les arguments de la défense

Depuis son arrestation, ses avocats cherchent les failles du dossier instruit par le procureur Luis Moreno-Ocampo. Dans leur dernière requête, ils dénient cette fois à la CPI la compétence de juger leur client, en se fondant sur deux arguments. Premièrement, Bemba a déjà fait l’objet d’une instruction judiciaire à Bangui, qui a abouti à un non-lieu en septembre 2004. Or nul ne peut être jugé deux fois pour le même crime, selon le statut de Rome, le texte fondateur de la CPI. Deuxièmement, le président centrafricain François Bozizé avait indiqué, en 2008, dans une lettre au secrétaire général de l’ONU, que la justice de son pays avait les moyens de juger d’autres crimes, commis en 2005. Dans ce cas, estiment les avocats de Bemba, les tribunaux centrafricains sont tout aussi capables de juger les hommes du MLC. Ils se réfèrent là encore au statut de Rome, qui prévoit que la CPI ne peut se substituer aux justices nationales.

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour présenter ces arguments? « Nous n’avons disposé de toutes les pièces qu’en décembre dernier », se défend un avocat. Le bureau du procureur, lui, y voit une « tactique habituelle de la défense » et se déclare « confiant ».

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 00:35


Joseph Binguimalé


BANGUI - AFP / 17 mars 2010 23h09 - La procédure de dépôts des candidatures pour les élections présidentielle et législatives du 25 avril en Centrafrique a été ouverte mardi, a annoncé mercredi à l'AFP le président de la Commission électorale indépendante (CEI), le pasteur Joseph Binguimalé.

La CEI "a ouvert le dépôt des candidatures à compter de mardi 16 mars 2010, mais la date pour la fin (...) sera fixée ultérieurement", a affirmé M. Binguimalé, joint au téléphone mercredi à la mi-journée.

"Personne n'a encore déposé son dossier", a-t-il déclaré, après que cinq personnalités, dont l'actuel président François Bozizé, ont déjà affirmé qu'elles se présenteraient à la présidentielle.

Avant la mise en place des comités locaux, "les candidatures provenant des provinces doivent être déposées auprès de la coordination nationale" de la CEI à Bangui, a-t-il précisé.

Le dépôt des dossiers était censé débuter le 12 mars, d'après la commission, qui en avait repoussé le démarrage à une date ultérieure, en "attendant l'installation officielle (de ses) comités locaux" à l'intérieur du pays.

Le 25 février président Bozizé a signé un décret convoquant les électeurs aux urnes le 25 avril pour la présidentielle et les législatives. La campagne est prévue du 12 et au 23 avril, selon le texte, qui ne fournit pas de date pour un éventuel second tour.

Le général Bozizé, 63 ans, au pouvoir depuis un coup d'Etat en mars 2003 et élu en mai 2005, s'est déclaré lundi candidat à la présidentielle.

Avant lui, quatre personnalités avaient annoncé qu'elles se seraient en lice. Parmi elles, figurent l'ancien président (1993-2003) Ange-Félix Patassé renversé par M. Bozizé, et l'ex-Premier ministre (2001-2003) Martin Ziguélé.

Les autres postulants déclarés sont l'ex-ministre et opposant Eloi Anguimaté et la ministre déléguée à la Décentralisation Marie-Reine Hassen.

Dans un communiqué reçu mercredi par l'AFP à Libreville, Mme Hassen réclame un report des scrutins, comme l'avaient fait avant elle plusieurs partis et ex-rébellions, estimant que la Centrafrique n'était pas prête à les organiser en avril.

Elle propose "à toutes les forces vives de la Nation la date du 24 octobre pour le 1er tour des élections présidentielle et législatives, et la date du 21 novembre pour le second tour".

Dans son texte daté de dimanche, elle exhorte aussi à l'organisation d'"une concertation pour le choix d'un nouveau calendrier propice à la tenue d'un scrutin crédible et acceptable pour tous".

(©)


NDLR : On nage en pleine contradiction et confusion avec toutes ces initiatives unilatérales du vrai faux pasteur qui n'en finit pas d'être instrumentalisé par Bozizé. Tant qu'à faire, les choses seraient plus claires si Bozizé s'autoproclamait président de la CEI au lieu de se cacher derrière Joseph Binguimalé pour agir. A quoi jouent ces deux larrons ? Personne ne veut de leur scrutin du 25 avril prochain mais ils font semblant de ne pas le savoir en mettant leur tête dans le sable comme l'autruche...

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Centrafrique-Presse.com - dans Politique
17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 22:01

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République Centrafricaine : Tentative de coup d’Etat contre le Président BOZIZE : réalité ou manipulation ?

POUR EN PARLER : Martin ZIGUELE, président du Parti M.L.P.C. (Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain), ancien Premier Ministre, à Bangui.

Un coup d’Etat est une chose sérieuse, surtout dans un pays comme la République centrafricaine. Comment avez-vous accueilli cette annonce faite ce week-end d’une tentative de coup de d’Etat par l’ancien président Ange Félix PATASSE ? Est-ce de la digression, de la manipulation ou une mauvaise plaisanterie ?

  Martin Ziguélé : Oui je pense que lorsqu’on parle de coup d’Etat, on est dans le registre de crimes c’est à dire d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Des dirigeants responsables, s’ils ont la preuve d’un coup d’Etat, ils devraient arrêter et les auteurs, et les commanditaires et surtout fournir les preuves. Je pense que ceux qui montent ce cinéma, j’appelle cela un cinéma et une fuite en avant pour justifier leur incapacité à organiser des élections consensuelles, cherchent des prétextes, des dirigeants responsables ne peuvent d’offrir un spectacle d’aussi mauvais goût parce ça fait de la mauvaise publicité pour notre pays. Voilà, moi je pense qu’il n’y a jamais eu de tentative de coup d’Etat mais les autorités veulent tout simplement noyer le poisson comme on le dit, c’est pour justifier de l’incurie à organiser des élections en trouvant ce qu’on pourrait qualifier de cas de force majeure qui les aurait obliger à ne pas travailler, qu’il y aurait des menaces sur la sécurité etc…C’est comme un enfant qui n’a pas fait son devoir et qui prétexte une maladie.

Africa n°1 : Alors justement vous êtes présent actuellement en Centrafrique, est-ce que la présence dans le pays d’Ange Félix PATASSE, de Jean Jacques DEMATOUTH, ancien ministre de la défense et de vous-même, ancien premier ministre et candidat à la présidentielle, cette triple présence n’exacerbe-t-elle pas le Président BOZIZE ?

MZ : Je vais parler de moi-même parce que je ne peux pas parler à la place des autres. Quand je suis à Bangui, je suis constamment accusé soit de distribuer des armes, soit de vouloir faire un coup d’Etat. Quand je suis en France, je suis accusé de m’entendre avec des officiels français pour faire un coup d’Etat en Centrafrique. C’est une véritable paranoïa que règne dans le pays. Je pense que le syndrome barracuda dont a parlé l’ancien Premier Ministre Ngoupandé dans son livre est réalité qui est devenue très forte aujourd’hui. Le Président Bozizé n’a jamais quitté dans sa tête son statut de militaire ; il a toujours l’état d’esprit de dire que lorsque quelqu’un n’est pas d’accord avec moi, donc il est contre moi donc il veut m’éliminer par coup d’Etat ou je ne sais quoi encore…

Je pense que tant qu’il y aura cette paranoïa, cette peur bleue, cette incapacité à vivre l’adversité, tant qu’il n’aura pas la capacité à vivre la diversité j’allais dire, à supporter la contradiction politique bref, tant qu’il ne sera pas un démocrate en seul mot, il y aura toujours des prétendus coup d’Etat qui seront dénoncés selon les occasions. Un ministre de l’intérieur, un général de division qui va dans un studio de radio et à la télévision parler de coup d’Etat et qui ne montre aucune preuve ni commencement de preuve, je pense que c’est une honte pour notre pays et il faut arrêter ça.

Le président BOZIZE a signé il y a quelques jours un décret fixant les élections présidentielles et législatives au 25 avril prochain. Quelle est votre réaction. Croyez-vous que cette date sera respectée ? Si non, pourquoi ?

MZ : Mme c’est dans le même registre de la fuite en avant, de la légèreté dans la gestion des affaires de l’Etat. Comment un dirigeant responsable peut convoquer des élections alors qu’il n’y a même pas de listes électorales. Au moment où je vous parle, Mme, il n’y a pas de listes électorales. Est ce qu’on peut aller aux élections sans listes électorales. C’est la seule question que je pose.

Africa n°1 : Mais qu’est ce que vous faites s’il maintient cette date ?

MZ : Il ne peut pas maintenir cette date puisqu’il ne peut pas avoir de listes électorales, pas distribuer de cartes d’électeurs, il ne peut pas réviser les listes électorales, il ne peut engager un processus électoral transparent, clair, avant cette date. C’est une question mathématique. Et en plus, nous sommes déjà en dehors de la période des dépôts de candidatures. Selon les dispositions du code électoral centrafricain, les candidatures aux élections législatives et présidentielles doivent être enregistrées trente jours avant le début de la campagne électorale. Nous sommes aujourd’hui le 15 mars c’est à dire ce délai a expiré depuis le 12 mars donc nous sommes dans l’illégalité la plus totale. C’est exactement la même chose pour les bureaux de vote. Il y a un chapelet d’irrégularités de ce genre. C’est de l’irresponsabilité politique due de parler pour le 25 avril. C’est impossible matériellement et irresponsable politiquement de vouloir faire croire le contraire.

Africa n° 1 : Ange Félix Patassé semble avoir été l’instigateur de ce coup d’Etat présumé. Qu’est ce que vous en pensez ?

MZ : Il a répondu je crois. Il demande les preuves. Cela me rappelle la Guinée de Sékou Touré. Devant ses échecs économiques, devant les grandes promesses de transformation de la Guinée qu’il a faites et qu’il n’a pas réussies, il a passé son temps à éliminer ses compatriotes et a préféré une paranoïa qui a détruit ce pays. C’est ce qui se passe en Centrafrique à présent. Il y a des gens qui ont pris les armes ; lui Bozizé il a pris les armes pour arriver au pouvoir, et ça c’est un fait réel. Il est en train de fêter ses anniversaires  comme aujourd’hui le 15 mars. Et c’est lui qui a pris les armes qui accuse les gens qui ne font que de l’opposition démocratique, c’est l’hommage du vice à la vertu. Il faut lui dire clairement qu’il arrête ce cinéma. C’est insupportable, c’est une imposture !

Africa n° 1 : Alors on reparle d’Ange Félix Patassé. La FIDH – Fédération Internationale des Droits de l’Homme – par la voix de sa présidente, SOUHAYR BELHASSEN, sollicite depuis le 5 novembre 2009 que la Cour pénale internationale délivre d’autres mandats d’arrêt, en plus de l’arrestation de Jean-Pierre BEMBA, contre l’ancien président de la République et chef des armées, Ange-Félix PATASSE, au pouvoir lorsque des crimes d’une extrême gravité, notamment des viols massifs, ont été commis contre la population civile en 2002/2003. Qu’en pensez-vous ?

MZ : Je pense que j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup payé à titre personnel, pour toute cette histoire parce que j’étais Premier Ministre au moment des faits. Mais je ne sais pas si vous le savez, il y a une particularité en RCA, le Premier Ministre ne fait pas partie de la chaîne de commandement militaire. Pourtant après le coup d’Etat de 2003, j’ai été poursuivi par le régime de Bozizé jusqu’en appel au motif que j’aurais aidé en tant que Premier Ministre et responsable des finances, à l’intendance de ces troupes. J’ai été blanchi en première instance, j’ai été blanchi en appel. Et pendant la campagne des élections de 2005, Bozizé a cru devoir revenir sur cette affaire alors que lui-même était chef d’état major des armées pendants les faits et c’est lui qui est allé accueillir les troupes de Bemba au beach de l’Oubangui et a manoeuvré avec eux avant qu’ils ne repartent de l’autre côté du fleuve.

Africa n° 1 : Je vous parle d’Ange Félix Patassé. Sa responsabilité.

MZ : Oui, je parle bien de ça. Dès l’instant où le gouvernement centrafricain a saisi la justice internationale, je n’ai pas de commentaires à faire. J’attends sereinement que la justice se prononce.

Question d’un auditeur, M. Grégoire posée à MZ : M. Ziguélé qui vient de donner l’exemple de Sékou Touré mais il y a eu aussi Bokassa. Que font les militaires étrangers français et autres, sur le territoire centrafricain ? Que font-ils dans le pays ?

MZ : Oui, je me pose les mêmes questions que M. Grégoire. Lors des élections de 2005, l’un des arguments principaux de mon adversaire qui était Bozizé était de dire que moi je suis civil et que je ne peux pas assurer la paix et la sécurité en Centrafrique. Et vous voyez l’histoire a plus d’un tours dans son sac. Un an après les élections de 2005, donc depuis 2006, notre pays est entré en rébellion et au moment où je vous parle, il y a à peu près cinq mouvements de rébellion qui occupent hui préfectures sur seize alors moi aussi je me pose la question de savoir notre pays est dirigé par un général d’armée, son propre fils est ministre de la défense, son ami était chef d’état major et ministre de la sécurité publique et c’est lui le grand Raspoutine qui fait des déclarations sur les ondes pour déjouer des tentatives de coup d’Etat. Nous sommes dans une situation ubuesque où nous ne pouvons pas assurer la sécurité sur notre territoire. Et naturellement dès lors que vous ne pouvez pas assurer votre sécurité vous déléguez cette tâche à d’autres forces, qu’elles soient françaises, tchadiennes ou ougandaises ou congolaises, ou FOMAC. Mais il ne faut pas s’en prendre aux forces qui viennent vous aider. Il faut s’en prendre à nos dirigeants qui sont militaires donc es qualité, dont on attend qu’ils fassent plus que les civils mais qui malheureusement font pire que les civils. Aujourd’hui la RCA est un état virtuel. C’est pour cela que les Nations Unies ont insisté pour que nous fassions le la démobilisation, le désarmement des rebelles avant de parler d’un processus électoral digne de ce nom, parce qu’on a pas d’Etat, c’est ça la réalité.

Africa n° 1 : Martin Ziguélé, est ce que vous pensez que la France va retirer ses bases militaires en Afrique ?

MZ : A ma connaissance, le Président Sarkozy avait dit qu’il allait reformater les bases militaires en Afrique, mais je pense que c’est dans le mouvement de l’histoire que cela appartient au passé.

Africa n° 1 : Martin Ziguélé merci.

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Politique
17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 21:54


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17 mars 2010 – Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a fourni 145.000 livres de français, mathématique et science aux enfants centrafricains affectés par les conflits armés récurrents dans le pays.

L'UNICEF a notamment fourni au ministère de l'Education nationale de Centrafrique 60.000 livres de mathématique, 60.000 livres de français et 2.400 guides de formation pour les enseignants.

Le pays a récemment souffert de conflits sporadiques entre les forces armées gouvernementales et des rebelles, auxquels s'ajoute une instabilité constante des pays voisins. Ces conflits ont provoqué la fuite de centaines de milliers de Centrafricains et l'arrivée de centaines de milliers de refugiés des pays voisins.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), le système éducatif du pays est caractérisé par un niveau d'accès extrêmement faible. Il était en 2008 de 56% pour les garçons et 49% pour les filles. Le ratio du nombre de livres par enfants s'élève à 2 livres pour 9 élèves, indique OCHA.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a récemment prorogé, jusqu'au 15 mai 2010, le mandat de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), une prorogation technique à laquelle le gouvernement tchadien avait donné son accord malgré son souhait de voir la Mission se retirer du pays.

 

Source : http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=21473&Cr=Centrafrique&Cr1=

 

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 21:24
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Par lemessager | Mercredi 17 mars 2010 | Le Messager
 

En annonçant, le 3 mars 2010, la tentative avortée du renversement du pouvoir à Bangui, les autorités ont plongé le pays dans l’émoi et la stupeur. Les Centrafricains étant habitués aux coups de force. Mais ce qui fait davantage jaser, à la limite, qui choque, l’opinion publique, nationale et internationale, est la pertinence des propos avancés par les autorités centrafricaines. A la veille d’une échéance aussi sensible que déterminante qu’est le scrutin présidentiel annoncé pour le 25 avril 2010, auquel le président sortant François Bozizé a d’ores et déjà fait part de sa candidature, il serait judicieux de marquer un temps d’arrêt sur ce que d’autres qualifient de « pseudo » tentative de coup d’Etat.


Le pouvoir en place ne serait-il pas en train de procéder à une manipulation de la conscience collective qui a beaucoup souffert des bruits de bottes comme celui qui a porté Bozizé à la magistrature suprême le 15 mars 2003 ? L’homme fort de Bangui n’est-il pas en train de mettre sur pied une élimination à tête chercheuse a fin « d’aplanir ses sentiers » pour un nouveau mandat à la tête du pays ?


Etat des lieux

La Centrafrique, avec une population estimée à 4,2 millions d’habitants sur une superficie de 622.436 km2, croupit sous le poids d’une misère croissante chaque jour. Le pays a, depuis des années, connu une régression. Ce qui a eu pour conséquence d’aggraver la misère et la pauvreté. A en croire le programme des Nations-Unies pour le développement, la RCA est « passée pour l’indice du développement humain du 142ème rang en 1993, au 166ème sur 174 pays au cours des cinq (5) dernières années ». La majorité de la population a un pouvoir d’achat des plus faibles du continent sinon du monde. L’agriculture dont les principales cultures sont le manioc, les bananes, le maïs, le café, le coton et le tabac, représente 55% du PIB. A ce jour, elle passe d’une culture de rente à une culture de subsistance. L’exploitation du bois, de l’hévéa (latex) qui pourrait élargir le PIB, est « la chasse gardée de quelques privilégiés au détriment de la population condamnée à une paupérisation quasi irrémédiable ». Il en est de même des ressources minières comme l’or et le diamant qui constituent une autre ressource non négligeable de la République centrafricaine.


L’accès à l’eau et à l’électricité n’est pas une sinécure pour les populations rurales voire urbaines. Même si le pays a connu une croissance de 2% en 2005, force est de reconnaître qu’elle ne profite qu’à la capitale qui draine des populations rurales en quête de mieux-être. Sur le plan social, le bilan n’est guère reluisant, De l’avis d’un leader de la société civile centrafricaine Olivier Gabirault. selon Ban Ki-moon secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), la situation « sécuritaire et socioéconomique en République centrafricaine demeure fragile et elle est aggravée par des problèmes sociaux multiples et l’impunité, liée à de graves problèmes de sécurité, en particulier dans le Nord et le Sud-Est du pays » estime-t-il dans un rapport en 2008. Pour Navy Pillay Haut commissaire aux droits de l’Homme, la violation criarde et presque officielle des droits de l’Homme en RCA, participe à l’érosion du tissu social. « Alors que l’impunité et les violations des droits de l’Homme constituent toujours un des plus grands défis de la République centrafricaine, les élections prévues en avril représentent une étape décisive de la consolidation de la paix et la démocratie », a-t-elle déclaré lors d’une visite à Bangui. Et de continuer, « Les exécutions sommaires, les disparitions forcées, les arrestations et détentions arbitraires sont des problèmes liés aux institutions étatiques de sécurité et de défense, et des efforts considérables devront être faits pour mettre fin à ces abus de pouvoir extrêmement graves ».


Non aux digressions`

Il va sans dire que le général Bozizé a du pain sur la planche. Au lieu de verser dans les digressions qui sont peu ou prou des fuites en avant qui desservent les quatre millions de Centrafricains. Des chantiers sérieux et immenses sont toujours à son chevet. Après sept ans au pouvoir, ses compatriotes attendent toujours : le retour des milliers des réfugiés partagés entre le Tchad, le Cameroun… ; ils réclament toujours l’amélioration de leurs conditions de vie. Et comme le soulignait le secrétaire Général de l’ONU en 2008, « les défis socioéconomiques, les différents segments de la société, dont le gouvernement, les partis politiques, la société civile et les groupes politico-militaires, doivent faire preuve d’engagement, de dévouement et d’une unité de vues à savoir le bien-être de tous. Et, la bonne gouvernance en assurant la promotion et la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et en s’attaquant à la culture d’impunité afin de l’éliminer». Cette déclaration reste toujours d’actualité.


Jacques Willy Ntoual

 

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 21:16


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BANGUI (AFP) - 17.03.2010 13:06 - Deux Tchadiens et 18 Centrafricains ont été tués en trois jours vers Batangafo (nord de la Centrafrique) dans des affrontements entre des habitants de la région et des éleveurs tchadiens, selon un député et un sous-préfet joints mercredi par l'AFP.

Deux Tchadiens et 18 Centrafricains ont été tués en trois jours vers Batangafo (nord de la Centrafrique) dans des affrontements entre des habitants de la région et des éleveurs tchadiens, selon un député et un sous-préfet joints mercredi par l'AFP.

Deux Tchadiens et 18 Centrafricains ont été tués en trois jours vers Batangafo (nord de la Centrafrique) dans des affrontements entre des habitants de la région et des éleveurs tchadiens, selon un député et un sous-préfet joints mercredi par l'AFP.

Des éleveurs tchadiens qui faisaient transhumer leur bétail aux abords des rivières Ouham et Fafa -ceinturant Batangafo- ont été impliqués le 12 mars dans "une rixe avec des autochtones. La rixe (a causé) la mort de deux éleveurs tchadiens abattus par des habitants", a expliqué Judes Alex Ketté, député de la ville, présent sur place lors des évènements.

Les éleveurs tchadiens, "mécontents, sont allés chercher des renforts et sont revenus dimanche au nombre de plusieurs dizaines, munis d'armes de guerre et de fusil de chasse pour se venger", a ajouté M. Ketté qui se trouvait mercredi à Bangui.

"Ils se sont livrés à des représailles, tuant au passage ceux qu'ils rencontraient sur leur passage. (...) On a dénombré mardi au moins 18 morts selon un bilan officiel établi par la sous-préfecture. Parmi les victimes, il y a beaucoup de paysans, mais aussi des pêcheurs", a-t-il déclaré.

Ces informations ont été confirmées à l'AFP par le sous-préfet de Batangafo, Edmond Sako, joint dans sa ville. Selon lui, aucun membre des forces de défense et de sécurité n'est intervenu "pour stopper ces tueries".

 

© 2010 AFP

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 21:13


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Tchad: Idriss Déby en maître absolu, sous l'œil amical de la France

16 Mars 2010 Par Damien Dubuc Mediapart

De notre envoyé spécial au Tchad

Idriss Déby s'affiche un peu partout dans N'Djamena: en format géant, le président tchadien est plus que présent à proximité de tous les chantiers de construction. Ici une école, là un hôpital ou des bâtiments administratifs. L'ancien militaire, arrivé au pouvoir en 1990 à la faveur d'un coup d'État, se pose en bâtisseur et en rassembleur d'un pays parfois qualifié de «champion du monde des rébellions».

Les terrains à construire n'ont pas été trop difficiles à trouver: en février 2008, après l'échec d'une offensive de groupes rebelles sur la capitale, le président a autorisé la destruction des maisons et des commerces situés dans deux quartiers soi-disant acquis aux insurgés. Amnesty international estime que ce sont en fait au moins 3000 familles qui ont vu leurs habitations détruites.

Mais, à l'approche des élections législatives (prévues cette année), le pouvoir joue la carte du développement économique et social. Idriss Déby se sait en position de force. Après l'échec de leurs derniers combats (février 2008 et mai 2009), les mouvements rebelles sont affaiblis. L'opposition civile est décapitée depuis l'enlèvement et la disparition de l'un de ses principaux leaders, Ibni Oumar Mahamat Saleh, en 2008.

Par ailleurs, la signature en janvier d'un accord de sécurité entre le Tchad et le Soudan met fin à sept ans d'un conflit qui déstabilisait les deux régimes.

Ce rapprochement entre les deux voisins n'avait pourtant rien d'évident. «Le problème, c'est la présence du Soudan», s'emportait encore fin janvier le général (en retraite) Béchir, un conseiller du ministre tchadien de la défense. En 2009, Idriss Déby ne faisait pas non plus dans la dentelle: «Il n'y a pas de rebelles au Tchad. L'État tchadien est agressé par des mercenaires qui obéissent aux ordres du gouvernement de Khartoum.»

Pas en reste, le régime soudanais ne perd jamais une occasion de pointer l'influence du Tchad sur les rebelles actifs au Darfour. Depuis 2005, les deux pays se livrent à une guerre larvée par l'entremise de groupes armés et de milices. La raison en est simple: bien qu'il ait accédé au pouvoir avec le soutien du Soudan, Idriss Déby avait finalement choisi de soutenir ses «frères» zaghawas qui luttent au Darfour. Feu, contre-feu: Omar Al-Bachir, le président soudanais, se fait alors un plaisir d'équiper à son tour le FUC (Front uni pour le changement démocratique). Résultat de cet imbroglio: près de 260.000 réfugiés du Darfour et 180.000 déplacés tchadiens vivent dans des camps côté tchadien de la frontière.

Début 2010, le Tchad et le Soudan s'engagent pourtant à cesser tout soutien à leurs mouvements rebelles respectifs. L'accord prévoit aussi le déploiement d'une force mixte à la frontière composée de 3.000 hommes, à parts égales. L'heure est à l'apaisement.

Si le texte signé en janvier reprend, parfois au mot près, les termes des accords de paix passés – restés lettre morte –, les observateurs sont cette fois plus optimistes. Le président soudanais Al-Bachir n'a aucun intérêt à se battre sur plusieurs fronts: il joue cette année sa réélection et un référendum est prévu en 2011 sur l'indépendance du Sud-Soudan, autre foyer d'instabilité. Poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour par la Cour pénale internationale (CPI), le président soudanais n'a pas l'intention non plus de s'aliéner le soutien de Déby.

Autre élément: depuis le début du conflit, le Tchad a consacré plus de 500 millions de dollars des recettes pétrolières du pays à l'achat de matériel militaire. Idriss Déby pourra désormais utiliser ce pactole à d'autres fins alors que le bilan économique du pays est désastreux. Selon l'indicateur de développement humain des Nations unies, le Tchad se classe en 2008 à la 175e place (sur 182 pays).

·         Prendre le pouvoir, accaparer le pétrole

En vertu de l'accord de normalisation signé en janvier, le Tchad comme le Soudan devraient donc bientôt expulser une partie des rebelles présents sur leur sol ou, à tout le moins, les neutraliser.

 

Le Tchad va-t-il alors s'engager sur la voie de la stabilité? Rien n'est moins sûr. La guerre civile qui déchire le pays n'est pas un simple prolongement de la guerre au Darfour, les facteurs internes sont nombreux. Les hostilités avaient repris de plus belle en 2005, année où la constitution tchadienne a été amendée pour permettre à Idriss Déby de briguer la présidence à vie.

Or, les chefs rebelles sont le plus souvent «issus de groupes ayant perdu le pouvoir ou (...) des mécontents qui, après avoir exercé des fonctions gouvernementales et en avoir été mal récompensés, prennent les armes à partir de leur région d'origine», explique Géraud Magrin, un géographe spécialiste de la région.

Des alliances se font et se défont, des rebelles deviennent ministre de la défense (Mahamat Nour, chef des FUC, en 2007) et des proches du pouvoir rejoignent le maquis. Dans une région où les ressources en terre et en eau manquent, toutes les parties instrumentalisent les rivalités locales et/ou ethniques pour recruter des soldats, parfois des enfants.

Mais les différends sont loin d'être toujours ethniques. Timane Erdimi, le leader de l'Union des forces pour la résistance (UFR), qui rassemble depuis 2009 huit des groupes rebelles, n'est autre que le neveu du président, un zaghawa comme lui. Il fut le directeur de Cotontchad, la société d'économie mixte détenant le monopole de la commercialisation de l'«or blanc», la vache à lait du régime avant l'exploitation du pétrole.

L'objectif de cette rébellion disparate n'est autre que la prise du pouvoir, ne s'en cachant pas: «La situation du Tchad est tellement catastrophique que nous n'avons pas besoin d'avoir une ligne ou un programme politique. Nous luttons pour faire partir le général Déby.» Même si le mouvement est actuellement affaibli. En mai 2009, la bataille d'Am Dam, une petite ville de l'Est du pays, a été une défaite. Acheick Ibn-Oumar le reconnaît avec détachement: «Nous avons perdu 10% de notre matériel et 20% de nos hommes. Certains, déçus par ce revers, ce sont ralliés au pouvoir.» Alors, la rébellion, combien de divisions? L'UFR parle de 5000 hommes mobilisables, un chiffre impossible à vérifier.

·         Un jeu politique fermé

La stratégie des groupes armés doit également tenir compte de deux données fondamentales, la manne pétrolière qui alimente les caisses de l'État depuis 2004 et la présence militaire française. En 2008, l'or noir constituait 80% des exportations tchadiennes et représentait la moitié du PIB national. Cette rente a permis à l'armée régulière d'acheter des armes, en particulier des avions et des hélicoptères. Elle dispose désormais d'une suprématie aérienne capable de bloquer les pick-up rebelles qui rouleraient sur N'Djamena depuis l'Est.

Un tel rapport de force défavorable n'inquiète guère Acheick Ibn-Oumar, qui précise la tactique de l'UFR. «Nous avons une armée classique basée à la frontière du Soudan, mais aussi des groupes de guérilla dispersés, sans grosse logistique et qui vivent des prises de guerre sur l'ennemi.»

 

Il dénonce en revanche l'aide apportée au gouvernement par la France. Un «accord de coopération militaire», signé en 1976, prévoit la fourniture de renseignements et un appui logistique. Cet accord technique stipule que Paris ne doit pas s'impliquer dans les combats. Sauf que.

 

Sauf que l'armée française n'a jamais hésité à sauver la mise d'Idriss Déby en février 2008, quand le président tchadien était retranché dans son palais présidentiel. Au prétexte de «sécuriser» l'aéroport, les militaires français ont couvert les mouvements des hélicoptères d'assaut de l'Armée nationale tchadienne et l'acheminement de supplétifs arrivés tout droit du Darfour soudanais.

 

Il paraît aujourd'hui bien difficile d'envisager le renversement d'Idriss Déby par les armes. Et personne n'imagine sérieusement qu'il ne soit pas réélu en 2011 pour un quatrième mandat. Loin d'être un facteur de stabilité, cette longévité explique en partie la persistance de groupes rebelles. Quand les élections jugées, au mieux, peu transparentes, sont boycottées par l'opposition; quand les postes à responsabilité sont attribués aux proches du président ou à d'anciens rebelles ralliés au pouvoir, le jeu politique est fermé et les armes restent le seul moyen de se faire une place au soleil.

 

Les opposants, eux, ont toutes les chances de finir à l'ombre. Ou pire. Ainsi, le 3 février 2008, lorsque l'armée tchadienne a repris le contrôle de N'Djamena, les forces de sécurité ont pénétré dans les domiciles de plusieurs membres de l'opposition civile dont celui d'Ibni Oumar Mahamat Saleh. Il était le président du Parti pour les libertés et le développement (PLD) et le porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution, une coalition de 21 partis politiques.

 

Deux ans plus tard, Ibni est toujours porté disparu. Les plus hautes autorités de l'État ont été mises en cause par la Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur ces événements. Mais les responsables courent toujours et la France ne semble pas vouloir divulguer les informations dont elle dispose, qui pourraient déstabiliser son allié Déby.

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