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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 10:58

 

 

Massi.jpg

 

                                    Charles Massi 

 

 

HASSAN-Ousman-1-.jpg

 

                Hassane Ousman

 

LIBREVILLE (AFP) - 30.06.2010 16:22 - Le secrétaire général de l'ONU se dit "très préoccupé par la disparition de dirigeants politiques" centrafricains, citant Hassan Ousman (ex-rébellion) et Charles Massi (rébellion), et demande la lumière sur leur sort dans un rapport obtenu mercredi par l'AFP à Libreville.

Le secrétaire général de l'ONU se dit "très préoccupé par la disparition de dirigeants politiques" centrafricains, citant Hassan Ousman (ex-rébellion) et Charles Massi (rébellion), et demande la lumière sur leur sort dans un rapport obtenu mercredi par l'AFP à Libreville.

 

"Je reste très préoccupé par la disparition de dirigeants politiques, en particulier, alors que le processus de paix et de réconciliation nationale est encore fragile", déclare Ban Ki-moon dans ce document sur la situation en Centrafrique, daté du 10 juin, transmis au Conseil de sécurité de l'ONU.

 

"Je demande aux autorités de la République centrafricaines de faire la lumière sur ces disparition et de demeurer fermement déterminées à assurer la sécurité des dirigeants politiques et militaires qui se sont joints au processus de paix et qui résident actuellement à Bangui", ajoute M. Ban.

 

Il évoque la disparition d'Hassan Ousman, chef du Mouvement national de salut de la patrie (MNSP, ex-rébellion) et membre d'un comité officiel regroupant les acteurs du processus de paix en Centrafrique, et celle de Charles Massi, chef du Forum démocratique pour la modernité (Fodem, parti d'opposition) et de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP, rébellion).

 

"En décembre, (...) Hassan Ousman a disparu de ses locaux situés sur la base de Bangui de la mission sous régionale de consolidation de la paix en Centrafrique (Micopax). Au moment de la rédaction du présent rapport, on ne savait toujours pas où se trouvait M. Ousman", indique Ban Ki-Moon.

 

La famille de M. Ousman et le comité officiel où il siégeait ont indiqué n'avoir eu aucune nouvelle de l'ex-chef rebelle depuis le 19 décembre 2009. Sa famille a indiqué que peu avant sa disparition, il avait "échappé de justesse à une tentative d'enlèvement" dans un quartier populaire de Bangui. Les autorités ne sont pas exprimées sur sa situation.

 

"En janvier 2010, l'ancien ministre et dirigeant du mouvement rebelle CPJP, Charles Massi, a disparu dans des circonstances mal connues", ajoute M. Ban dans son rapport.

D'après la famille et les partisans de M. Massi, il serait mort le 8 janvier 2010 des suites de tortures, après avoir été arrêté par le Tchad et livré à la Centrafrique en décembre 2009. Les autorités ont indiqué ignorer sa situation.

 

"Du fait de ces disparitions", souligne le secrétaire général de l'ONU, "les autres anciens dirigeants rebelles qui se trouvent à Bangui craignent de plus en plus pour leur sécurité, en particulier depuis que le gouvernement a essayé de les expulser de la base de la Micopax à Bangui où ils résident depuis qu'ils se sont joints au processus de paix" conformément à des accords entre leurs mouvements et Bangui.

 

© 2010 AFP

 

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 04:07

 

 

Sylvain-Ndoutingai.jpg

 

 Sylvain Ndoutingai le corrompu milliardaire

 ministre des mines du régime de Bozizé

 

 

APA-Ban­gui 29-06-2010 (Cen­tra­frique) Le chef de la Co­opé­ra­tion et des Ac­tions cultu­relles au­près de l’am­bas­sade de France à Ban­gui, Di­dier Nie­wia­dows­ki, et le Co­or­don­na­teur de l’Ini­tia­tive pour la Trans­pa­rence des In­dus­tries Ex­trac­tives (ITIE), Ro­bert Moïdo­ka­na, ont signé mardi une conven­tion d’un mon­tant de 36.749 euros soit 24.070.595 francs CFA, pour la mise en œuvre de l’ITIE.

Ce concours fi­nan­cier de la France per­met­tra l’ins­tal­la­tion de douze conseillers pré­fec­to­raux opé­ra­tion­nels dans les seize pré­fec­tures de la Ré­pu­blique Cen­tra­fri­caine, y com­pris la so­cié­té ci­vile, en vue d’une consul­ta­tion lo­cale sur les rap­ports de l’ITIE.

M. Nie­wia­dows­ki a dé­cla­ré que « cet appui fi­nan­cier don­ne­ra la pos­si­bi­li­té à la Ré­pu­blique Cen­tra­fri­caine d’être au ren­dez-vous du 20 no­vembre pro­chain, date à la­quelle l’ITIE in­ter­na­tio­nale va­li­de­ra l’ITIE de Cen­tra­frique ».

Il a in­di­qué qu’un ca­bi­net in­ter­na­tio­nal a été sé­lec­tion­né pour la pu­bli­ca­tion des rap­ports ITIE Cen­tra­frique concer­nant les an­nées 2007-2008-2009.

Le di­plo­mate fran­çais a par ailleurs rap­pe­lé que « sur le plan in­ter­na­tio­nal, c’est un pro­ces­sus qui a été mené dans plu­sieurs pays qui ont des in­dus­tries mi­nières ex­trac­tives. Mais, ce pro­ces­sus a connu des dif­fi­cul­tés et a dû mal à sur­mon­ter les obs­tacles ».

En 2009, l’am­bas­sade de France avait oc­troyé une aide de 10.000 euros à l’ITIE de Cen­tra­frique.

 

NDLR : Cette ITIE n'est autre chose qu'une véritable vache à lait pour l'indéboulonnable ministre des ministre des mines et argentier de Bozizé. Toutes ses déclarations et autres rapports sur l'ITIE ne sont que de pieux mensonges destinés à brouiller les pistes de sa prédation dans le domaine de l'exploitation des ressources extractives de la RCA. 

 

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Centrafrique-Presse.com - dans Economie
30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 03:44

 

 

Ban-Ki-Moon-SG.jpg

 

 

(Xinhua) mardi 29 juin 2010 - Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, exhorte les dirigeants politiques de la République Centrafricaine (RCA) à accélérer les préparatifs des les élections présidentielles et parlementaires qui ont déjà été reportées plusieurs fois.

"Je demande au gouvernement de la République centrafricaine et à toutes les parties prenantes nationales d’accélérer la mise en oeuvre des recommandations du dialogue politique sans exclusive de décembre 2008, notamment celles concernant la sécurité et les groupes armés, et de continuer à être guidé par le même esprit de consensus et de consultation qui a caractérisé le dialogue", écrit Ban Ki-moon dans un rapport transmis au Conseil de sécurité lundi.

"J’encourage la Commission électorale indépendante à continuer son action avec le soutien d’experts nationaux et internationaux, en dépit des problèmes que pose l’organisation d’élections crédibles, transparentes et sans exclusive", a souligné le Secrétaire général de l’ONU.

Les élections présidentielles et législatives centrafricaines avaient été reportées sine die après avoir été convoquées pour le 23 avril puis le 16 mai 2010.

"J’ai pris acte de la décision consensuelle de reporter la tenue des élections ainsi que de l’adoption de deux amendements constitutionnels permettant au Président, François Bozizé, et aux membres de l’Assemblée nationale de rester en fonction après l’expiration de leur mandat", précise Ban Ki-moon dans le document.

Toutes les parties prenantes doivent "faire preuve d’un haut degré de responsabilité, respecter l’ordre constitutionnel et convenir ensemble des modalités qui permettront au processus électoral de progresser", relève M. Ban.

"Je souhaite insister sur le fait qu’il est essentiel que la Commission électorale indépendante arrête, dès que possible, un calendrier clair et réaliste pour les élections", a-t-il ajouté.

Afin d’assurer des élections crédibles et transparentes, le chef de l’ONU demande à la communauté internationale "de verser des contributions au fonds commun créé par le PNUD à l’appui des élections".

M. Ban se dit également préoccupé par "la lenteur de la mise en oeuvre des phases de désarmement et de démobilisation et de réintégration". Un nouveau retard pourrait se traduire "par des frustrations" chez les ex-combattants et conduire à la reprise du conflit.

Le Secrétaire général pointe également "la disparition de dirigeants politiques" et demande aux autorités de la République centrafricaine "de faire la lumière sur ces disparitions et de demeurer fermement déterminées à assurer la sécurité des dirigeants politiques et militaires qui se sont joints au processus de paix et qui résident actuellement à Bangui".

Le 25 mai dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté une résolution mettant fin à la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) le 31 décembre prochain. Le retrait graduel des composantes militaire et civile a commencé à la fin du mois de mai. La résolution 1923 prévoit la réduction des effectifs de la MINURCAT de 3.300 à 2.200 Casques bleus, 1.900 au Tchad et 300 en RCA, d’ici au 15 juillet.

(Xinhua)

 

NDLR : C'est un clair avertissement adressé par le Conseil de sécurité des Nations Unies au hors la loi Bozizé qui est en train de manoeuvrer de toutes ses forces pour jouer les prolongations au pouvoir, fort de la loi anticonstitutionnelle qu'il a réussi à faire voter à son profit prorogeant pour une durée indéterminée son mandat expiré depuis le 11 juin dernier. L'achèvement du DDR ne saurait donc constituer le prétexte derrière lequel Bozizé devrait se retrancher pour renvoyer les élections aux calendes grecques. On le voit, Bozizé ne cesse de jouer au chat et à la souris avec la communauté internationale qu'il accuse de soutenir l'opposition. A-t-il intérêt à continuer indéfiniment ce jeu ?  

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 03:28

 

 

vote d'une femme en Afrique

 

 

 Radio Ndéké Luka Mardi, 29 Juin 2010 15:12

 

Auguste BOUKANGA, président de l’Union pour la Renaissance et le Développement (URD) soutient ce mardi 29 juin,  la tenue des élections en 2010, et propose la date du 28 Novembre de la même année, pour le 1er tour de ces échéances électorales.

La proposition s’inscrit dans le cadre de la concertation entamée le lundi 28 juin, par la Commission Electorale Indépendante CEI, avec les acteurs de la vie politique centrafricaine, sur le nouveau chronogramme électoral.

Selon Boukanga, interrogé par Radio Ndeke Luka, le programme Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), que beaucoup d’Acteurs voudraient lier au processus électoral, est un faux problème.

Il précise qu’un ministre en charge de la question vient d’être nommé, ce qui permet à chaque institution (CEI et DDR) de fonctionner comme il se doit.

La suite du programme prévoit la rencontre de la même Coordination avec les pouvoirs publics.

Ces différentes rencontres devront permettre d’harmoniser les documents au sujet du processus électoral.

La date des élections groupées en Centrafrique est fixée au 24 octobre 2010. Une date que l’opposition avait déjà boudée après un double report.

 

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 14:23

 

 

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L'ONU demande l'accélération des préparatifs pour les élections

(Xinhuanet 29/06/2010)

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, exhorte les dirigeants politiques de la République Centrafricaine (RCA) à accélérer les préparatifs des les élections présidentielles et parlementaires qui ont déjà été reportées plusieurs fois.

"Je demande au gouvernement de la République centrafricaine et à toutes les parties prenantes nationales d'accélérer la mise en oeuvre des recommandations du dialogue politique sans exclusive de décembre 2008, notamment celles concernant la sécurité et les groupes armés, et de continuer à être guidé par le même esprit de consensus et de consultation qui a caractérisé le dialogue", écrit Ban Ki-moon dans un rapport transmis au Conseil de sécurité lundi.

"J'encourage la Commission électorale indépendante à continuer son action avec le soutien d'experts nationaux et internationaux, en dépit des problèmes que pose l'organisation d'élections crédibles, transparentes et sans exclusive", a souligné le Secrétaire général de l'ONU.

Les élections présidentielles et législatives centrafricaines avaient été reportées sine die après avoir été convoquées pour le 23 avril puis le 16 mai 2010.

"J'ai pris acte de la décision consensuelle de reporter la tenue des élections ainsi que de l'adoption de deux amendements constitutionnels permettant au Président, François Bozizé, et aux membres de l'Assemblée nationale de rester en fonction après l'expiration de leur mandat", précise Ban Ki-moon dans le document.

Toutes les parties prenantes doivent "faire preuve d'un haut degré de responsabilité, respecter l'ordre constitutionnel et convenir ensemble des modalités qui permettront au processus électoral de progresser", relève M. Ban.

"Je souhaite insister sur le fait qu'il est essentiel que la Commission électorale indépendante arrête, dès que possible, un calendrier clair et réaliste pour les élections", a-t-il ajouté.

Afin d'assurer des élections crédibles et transparentes, le chef de l'ONU demande à la communauté internationale "de verser des contributions au fonds commun créé par le PNUD à l'appui des élections".

M. Ban se dit également préoccupé par "la lenteur de la mise en oeuvre des phases de désarmement et de démobilisation et de réintégration". Un nouveau retard pourrait se traduire "par des frustrations" chez les ex-combattants et conduire à la reprise du conflit.

Le Secrétaire général pointe également "la disparition de dirigeants politiques" et demande aux autorités de la République centrafricaine "de faire la lumière sur ces disparitions et de demeurer fermement déterminées à assurer la sécurité des dirigeants politiques et militaires qui se sont joints au processus de paix et qui résident actuellement à Bangui".

Le 25 mai dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution mettant fin à la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) le 31 décembre prochain. Le retrait graduel des composantes militaire et civile a commencé à la fin du mois de mai. La résolution 1923 prévoit la réduction des effectifs de la MINURCAT de 3.300 à 2.200 Casques bleus, 1.900 au Tchad et 300 en RCA, d'ici au 15 juillet.

 

© Copyright Xinhuanet

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 01:58

 

 

bozize-stylise

 

 

 

Selon des informations crédibles et dignes de foi d’une source proche de la rébellion de la Convention Patriotique pour la Justice et la Paix (CPJP), de discrets contacts auraient actuellement lieu entre des responsables de ce mouvement armé et les autorités gouvernementales de Bangui afin d’entamer les négociations que la CPJP réclame de ses forces depuis un certain temps déjà, avant même la disparition de son chef, le colonel Charles Massi.

Ce mouvement armé qui se dit épris de paix, considère que Bozizé n’a pas d’autre alternative que de négocier avec lui pour trouver des solutions adéquates à la situation actuelle de vide constitutionnel que connaît la RCA afin que la sécurité et la paix reviennent dans le pays pour que les élections tant attendues puissent effectivement se dérouler dans la sérénité. La CPJP se pose donc dorénavant en force incontournable dans le processus de retour de la paix en Centrafrique et envisage sérieusement sa volonté politique de prendre part au programme DDR.

Après avoir fait le sourd et longtemps ignoré la CPJP, Bozizé est-il revenu à de meilleurs sentiments à l’égard de ce mouvement qui continue à lui donner du fil à retordre dans la région de Ndélé dans le Bamingui-Bangoran où, ces derniers temps, les éléments de la Garde présidentielle, mélangés aux Faca, sont tombés à plusieurs reprises dans des embuscades aux désastreuses conséquences pour les forces loyalistes dépêchées de Bangui.

Toujours selon nos informations, la CPJP aurait enregistré le ralliement de plusieurs dizaines de soldats de la garde présidentielle et des Faca ces dernières semaines. Beaucoup d’entre eux ont pris conscience de l’impasse de la solution militaire pour laquelle semble opter Bozizé et souhaitent vivement que des négociations aient lieu au plus vite pour un cessez le feu et une paix durable dans cette région. Bozizé a bénéficié ces dernières semaines d’un appui en armement de son parrain tchadien le président Idriss Déby à qui il avait dépêché un émissaire courant mai dernier. De même, on signale également l’arrivée à Bangui ces temps-ci de mercenaires sud africains.

Enfin, les éléments des Forces de maintien de la paix de l’Afrique centrale (FOMAC) doivent aussi être déployés dans les prochaines semaines dans la région de Ndélé à la demande des autorités centrafricaines qui ont obtenu récemment l’accord des pays de la CEMAC pour cela.

  

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 01:39

 

 

Conseil-de-S-curit--ONU.jpg

 

 

Conseil de sécurité  6345e séance – après-midi 28 juin 2010

 

CONSEIL DE SÉCURITÉ: LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ESTIME QUE LA SITUATION DANS LE PAYS A ATTEINT UN « STADE CRITIQUE »

 

Le succès du processus électoral et du programme de DDR « déterminera l’avenir du processus de paix », affirme Mme Sahle-Work Zewde

 

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Mme Sahle-Work Zewde, a estimé, cet après-midi devant le Conseil de sécurité, que la situation dans le pays avait atteint un « stade critique », où le succès du processus électoral et du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) « déterminera l’avenir du processus de paix ».

 

« Ces deux événements majeurs figurent parmi les recommandations clefs du Dialogue politique inclusif de décembre 2008 et sont considérés comme essentiels à une stabilisation durable de la République centrafricaine », a déclaré Mme Zewde, qui dirige également le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA).

 

Mme Zewde, qui présentait au Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général, le premier depuis la création du BINUCA, le 1er janvier dernier, a souligné que la situation politique, sécuritaire et socioéconomique du pays demeurait « précaire et marquée par de nombreux pièges et défis ». 

 

« La communauté internationale doit rester engagée à fournir un appui politique et financier solide à la République centrafricaine afin de lui permettre de relever les défis urgents de la mise en œuvre des recommandations du Dialogue politique sans exclusive », a-t-elle assuré.  Plus que tout, un financement approprié doit être apporté au Gouvernement pour qu’il puisse être en mesure d’achever les processus électoral et de DDR, a-t-elle estimé.

 

Le Représentant permanent de la République centrafricaine auprès de l’ONU a, de son côté, observé que le rapport du Secrétaire général illustrait parfaitement le climat dans lequel se trouve actuellement son pays.  La mise en œuvre des recommandations du Dialogue politique sans exclusive n’a pas eu le succès escompté, a-t-il reconnu.  La sécurité sur l’ensemble du territoire de la République centrafricaine est « nécessaire pour mener à bien des élections justes et transparentes ».  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité de réussir le programme DDR, faisant remarquer toutefois que l’intervention de groupes rebelles ne facilitait pas le processus.

 

M. Fernand Poukré-Kolo a demandé plus de souplesse dans l’assistance apportée par la communauté internationale, rappelant que son pays était à la « croisée des chemins ». 

 

Dans son exposé, la Représentante du Secrétaire général a indiqué que le 29 avril, le Président de la République centrafricaine, M. François Bozizé, avait convoqué une réunion des parties prenantes nationales et des partenaires internationaux afin d’examiner la nouvelle crise du processus électoral.  Cette réunion, a-t-elle précisé, a abouti au report des scrutins présidentiel et législatif.  Lors d’une réunion le 14 juin, la Commission électorale indépendante, a-t-elle ensuite expliqué, a pu déterminer les dates des deux tours des élections, à savoir les 24 octobre et 19 décembre 2010.

 

Le succès de l’organisation des élections dépend, a-t-elle souligné, de la capacité de la Commission électorale à mener à bien sa tâche dans le cadre du calendrier établi et des fonds disponibles. 

 

Les estimations financières du processus électoral ont été révisées à la hausse lors de la réunion du 14 juin, a-t-elle dit, notant que le budget de l’organisation du scrutin s’établissait à 19,31 millions de dollars et celui de la numérisation des listes d’électeurs à 1,54 million de dollars, soit un total de 20,85 millions de dollars.  En tenant compte des contributions promises par l’Union européenne et le Fonds pour la consolidation de la paix, le manque à gagner s’élève à environ 7,5 millions de dollars, a-t-elle précisé. 

 

La Commission électorale indépendante a demandé la fourniture urgente de 3,5 millions de dollars pour lui permettre de conduire les opérations de recensement du 14 au 28 juillet, « ce qui est essentiel pour la mise en œuvre du calendrier électoral », a ajouté la Représentante spéciale.

 

En outre, 18 mois après l’établissement du Comité directeur du processus de DDR, les opérations de démobilisation et de désarmement affrontent toujours de « nombreux défis ».  Mme Zewde a néanmoins mis l’accent sur l’achèvement réussi de la deuxième phase de la campagne de sensibilisation des ex-combattants et des communautés d’accueil, qui comprenait également le déploiement d’observateurs militaires.

 

« Beaucoup reste à faire pour accélérer le processus », a-t-elle toutefois affirmé, notant que le processus de désarmement, démobilisation et réintégration d’environ 8 000 anciens combattants constituait une « condition sine qua non du succès du processus de paix et de réconciliation nationale » et de la « création d’un climat de sécurité propice au développement social et économique à long terme de la République centrafricaine ».

 

La Représentante spéciale a par ailleurs déclaré qu’en dépit de la situation politique et sécuritaire, l’exécution des 12 projets financés au titre de la première allocation de 10 millions de dollars s’était poursuivie, tandis que des projets ont été élaborés pour la mise en œuvre de la deuxième étape du Fonds pour la consolidation de la paix.

 

La Représentante spéciale s’est, enfin, déclarée « profondément préoccupée par la situation humanitaire », soulignant la nécessité pour la communauté internationale de renforcer l’aide internationale humanitaire aux réfugiés, aux personnes déplacées et aux autres groupes vulnérables.

 

Pour sa part, le Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Jan Grauls (Belgique), a indiqué qu’il s’était rendu en mission à Bangui du 9 au 12 juin dernier, y rencontrant des membres du Gouvernement centrafricain, de la Commission électorale indépendante, du Comité de suivi du Dialogue politique inclusif, de la communauté internationale, ainsi que les hauts responsables et l’équipe pays de l’ONU, des représentantes d’organisations de femmes et des partenaires humanitaires.

 

S’agissant du processus électoral, il est important, a-t-il estimé, que les dates proposées par la Commission électorale indépendante soient validées d’urgence au travers d’un décret présidentiel, et ce, afin d’encourager la communauté internationale à « soutenir davantage le processus ».

 

En outre, M. Grauls a souhaité que le Conseil de sécurité « pousse davantage toutes les parties prenantes, notamment les groupes armés récalcitrants, à s’engager dans le processus de DDR ».  « L’écart nécessaire entre le démarrage des activités de la DDR et la tenue des élections pourrait devenir problématique, étant donné que certains dirigeants rebelles maintiennent l’espoir de participer à un gouvernement de transition dans un contexte où les élections ont été reportées au-delà du calendrier constitutionnel », a-t-il dit. 

 

M. Grauls a estimé qu’un « départ pur et simple » de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) de la région, « encline à des agitations internes et des retombées régionales », ne représentait pas une option « à cause du risque réel pour le pays de sombrer à nouveau dans le conflit ».  Si l’option régionale est retenue, un renforcement numérique et logistique important de la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) sera nécessaire, a-t-il dit.  Cela ne sera possible qu’avec des mesures d’appui de la communauté internationale.  « Si la République centrafricaine a la vocation de servir d’exemple réussi en matière de transition du maintien à la consolidation de la paix, à court terme, cependant, l’importance du maintien de la paix ne doit pas être oubliée », a conclu le Président de la formation République centrafricaine de la CCP.



 

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

 

 

 

Ban-Ki-Moon-SG.jpg

 

 

Rapport du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine et sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays (S/2010/295)

 

Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans ce rapport, rend compte des faits survenus dans les domaines politique, socioéconomique et humanitaire et sur le plan de la sécurité et des droits de l’homme ainsi que des activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), depuis le 8 décembre 2009.

 

Le BINUCA a succédé au Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA) à compter du 1er janvier 2010. 

 

M. Ban décrit également les mesures prises pour mettre en place la structure et les effectifs nécessaires au fonctionnement du BINUCA ainsi qu’au processus d’intégration.

 

La situation politique en République centrafricaine depuis décembre a été caractérisée par les efforts réalisés pour appliquer les recommandations du dialogue politique sans exclusive de décembre 2008, notamment celles concernant le programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et la préparation et la conduite d’élections présidentielle et législatives transparentes et crédibles.

 

Depuis sa création, le BINUCA n’a cessé de jouer un rôle clef dans l’application des recommandations du dialogue politique sans exclusive.  Il a également cherché à renforcer l’action de l’ONU en République centrafricaine.  La préparation en cours du cadre stratégique intégré permettra à l’ONU de parler d’une seule voix, de partager une vision commune et d’adopter une approche cohérente et coordonnée à l’appui des efforts du pays pour faire face aux défis complexes et très divers auxquels il est confronté.

 

Le Secrétaire général encourage la Commission électorale indépendante à continuer son action avec le soutien d’experts nationaux et internationaux, en dépit des problèmes que pose l’organisation d’élections crédibles, transparentes et sans exclusive.  Il demande à la communauté internationale de continuer à appuyer le processus électoral en République centrafricaine.  Il exhorte les États Membres à verser des contributions au fonds commun créé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à l’appui des élections.

 

Il demande au Gouvernement de la République centrafricaine et à toutes les parties prenantes nationales d’accélérer la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique sans exclusive, notamment celles concernant la sécurité et les groupes armés, et de continuer à être guidé par le même esprit de consensus et de consultation qui a caractérisé le dialogue.

 

M. Ban souligne avoir pris acte de la décision consensuelle de reporter la tenue des élections ainsi que de l’adoption de deux amendements constitutionnels permettant au Président et aux membres de l’Assemblée nationale de rester en fonction après l’expiration de leur mandat.  Il exhorte toutes les parties prenantes nationales à faire preuve d’un haut degré de responsabilité à respecter l’ordre constitutionnel et à convenir ensemble des modalités qui permettront au processus électoral de progresser.  À cet égard, il juge essentiel que la Commission électorale indépendante arrête, dès que possible, un calendrier clair et réaliste pour les élections.

 

Le Secrétaire général demeure préoccupé par la lenteur de la mise en œuvre des phases de désarmement et de démobilisation du processus de désarmement, démobilisation et réintégration.  L’achèvement de ce processus contribuerait à la création d’un environnement propice à la tenue d’élections.  Tout nouveau retard pourrait se traduire par des frustrations chez les ex-combattants en attente d’être désarmés et une reprise du conflit.

 

Il reste également très préoccupé par la disparition de dirigeants politiques, en particulier alors que le processus de paix et de réconciliation nationale est encore fragile.  Il demande aux autorités de la République centrafricaine de faire la lumière sur ces disparitions et de demeurer fermement déterminées à assurer la sécurité des dirigeants politiques et militaires qui se sont joints au processus de paix et qui résident actuellement à Bangui conformément à la décision prise par le Comité de suivi, créé en vertu de l’Accord global de paix signé en juin 2008 à Libreville.

 

Il se félicite des efforts de démobilisation et de réintégration des enfants associés à des groupes rebelles et autres groupes armés.  Il importe toutefois de mettre fin à l’impunité persistante, qui perpétue un climat de violation des droits de l’homme, de corruption et de non-respect de l’état de droit.

 

Le Secrétaire général encourage enfin les acteurs régionaux à poursuivre leur coopération, notamment en matière de partage d’informations au sujet des événements ayant une incidence négative sur la sécurité dans la région. 

 

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 00:42

 

 

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Radio Ndéké Luka Lundi, 28 Juin 2010 14:01

La Coordination de la Commission Electorale Indépendante (CEI) et les Acteurs politiques centrafricains entament ce lundi 28 juin 2010, des débats sur le projet du nouveau chronogramme élaboré par les experts de la CEI.

La rencontre se tient au siège de l’Institution à l’Assemblée Nationale à la suite de la réunion du mardi, consacrée à l’aspect financier, au découpage électoral et l’appel d’offre que le PNUD a lancé sur un site internet au Benin.

Selon Joseph Binguimalé président de la CEI, il est question d’écouter les différentes parties prenantes au processus électoral pour fixer des objectifs communs.

L’opposition avait déjà boudé ce nouveau chronogramme estimant que la CEI n’est pas bien armée pour tenir le délai.

C’est le 24 octobre 2010, que les élections présidentielles et législatives pourraient avoir lieu, après un double report.

 

NDLR : Bozizé a perdu sa légitimité de président de la République depuis le 11 juin dernier. Il pense à tort bénéficier des effets de la loi anticonstitutionnelle de prorogation de son mandat votée pour une durée indéterminée par les députés en mai dernier. A présent, toutes ses manœuvres visent à ne plus se presser pour aller aux urnes or puisqu’il est une calamité, les Centrafricains ont envie de se débarrasser de lui au plus vite. Il se réfugie désormais derrière la nécessité d’achever d’abord le DDR avant que les élections se tiennent. Or il ne fait rien pour éradiquer l’insécurité dans la moitié des seize préfectures du pays qui sont contrôlées par des mouvements de rébellion armée. On tourne donc en rond. Il faut bien travailler à réunir les conditions pour qu’après la saison des pluies, les élections puissent se tenir. C’est à cela que l’on doit tendre de façon consensuelle.

 

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 00:37

 

 

avocats centrafricains

 

 

Radio Ndéké Luka  Lundi, 28 Juin 2010 14:06

Les Avocats continuent de s’absenter des salles d’audience des tribunaux. La décision de la reconduction de leur mouvement a été prise lors de leur Assemblée Générale tenue samedi 26 juin 2010, au tribunal de Grande Instance de Bangui.

Au cours de la rencontre du Conseil de l’Ordre avec le Ministre de tutelle Laurent NGON-BABA le mercredi 23 juin, les Avocats ont révélé qu’ils n’ont pas déclenché leur mouvement pour défendre des intérêts égoïstes ni personnels, mais c’est plutôt en conformité avec le serment qu’ils ont prêté, celui de défendre le droit et la liberté des citoyens.

Ils ont évoqué l’affaire Rayan pour laquelle des citoyens ont été arrêtés et déportés sans le moindre respect des dispositions du Code de procédure pénale. Selon eux, ces personnes arrêtées n’ont pas été légalement convoquées.

Les Avocats ont par ailleurs relevé une forte implication de l’Exécutif dans l’affaire Rayan. Ce qui suppose, selon eux, que les conclusions d’une enquête nationale n’iront que dans le sens de l’inculpation des présumés.

Le Supermarché Rayan a pris feu le 9 juin 2010

 

NDLR : C’est affaire est un véritable scandale qui montre à quel degré d’Etat néant est réduit aujourd’hui la République centrafricaine. Dans quel pays au monde en effet, un président de la République peut-il se permettre de faire une descente au parquet du Tribunal de Grande Instance pour ordonner l’arrestation de citoyens pour une banale affaire de droit commun.

L’attitude et le comportement de Bozizé sont d’une extrême gravité et dignes non seulement d’une république bananière mais d’une jungle où c’est la loi du plus fort qui l’emporte sur la force du droit. Dans quel pays, le président de la République dispose-t-il d’une prison spéciale comme celle de Bozizé à Bossembélé. Les avocats mènent un combat pour le droit et la liberté mais Bozizé qui ne comprend rien à tout cela et gonflé à bloc par son procureur véreux Firmin Feindiro dont la responsabilité dans cette situation n’est pas négligeable, leur oppose un mépris souverain.

Bozizé a suffisamment rabaissé l'image de marque de la République centrafricaine par son incompétence et son incapacité à diriger un un Etat moderne. Il importe donc que les Centrafricains se lèvent comme un seul homme pour le destituer à jamais. BOZIZE DOIT PARTIR...!!! 

 

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 03:15

 

 

Bad-Guys.jpg100616_0_Failed_States_Illo.jpg

 

 

Sur cette photo de gauche en couverture du magazine Foreign Policy des mois de juillet et août 2010, on distingue clairement le hors la loi François Bozizé figurer en bonne place dans le Top 5 des dictateurs qui veulent détruire le monde. Il se tient juste derrière le sénile Robert Mugabe du Zimbabwé et devant le nord Coréen Kim Jong Il, à côté du dictateur Tan Shwé de Birmanie et El Beshir du Soudan.

Sur la photo de droite, c'est le Top 10 des mauvais petits gars, "bad guys" en anglais, ces dictateurs dont certains fragilisent encore davantage d'autres états déjà défaillants. On y retrouve encore Bozizé, cette fois-ci aux côtés de son parrain tchadien Idriss Déby et l'iranien Mahamoud Ahmadinejad. Quelle sacrée réputation ! La République centrafricaine n'a nullement besoin que son image soit associée à celle d'un tel et si sinistre personnage. Plus que jamais, BOZIZE DOIT PARTIR !!!! 

 

 

États en déliquescence

Une catastrophe littérale

 Les choses ne sont que ce qu'elles semblent être en République centrafricaine.

 par  GRAEME WOOD

Source : foreignpolicy.com  juillet / août 2010

Le tic charmant des Centrafricains est leur tendance à nommer les choses aussi littéralement que possible, y compris leur propre pays, une république d'Afrique centrale, qu’ils appellent  la "République centrafricaine." Pour quelques dollars, les vendeurs de rue dans la capitale Bangui vendent des cadres de collages d'ailes de papillons comme souvenirs de Centrafrique. Ils sont marqués du slogan utile ", souvenir de l'Afrique centrale." Le seul restaurant chinois en ville est appelé « Restaurant chinois ».

Ce fut donc une surprise et une déception d’être averti que pour la Journée mondiale, la seule chose dont je ne pouvais pas dépendre est de trouver quelque chose à manger. François Bozizé, le général centrafricain qui s'est proclamé président en 2003, avait choisi de célébrer la fête parrainée par l'ONU en Décembre dernier à Obo, le pays de la région la plus au large. Obo souffre de la triple malédiction de l'éloignement extrême, la proximité des cas de foyer perpétuel de tension du Soudan et la République démocratique du Congo, et - le pire de tout - les raids constants de la Lord's Resistance Army, groupe terroriste de l'Ouganda qui est la réponse africaine à la famille Manson, avec la prévisibilité en moins prévisible et un meilleur goût musical. Bozizé a apporté sa propre nourriture, tandis que la population d'Obo s’est préparée à survivre avec son régime alimentaire habituel de manioc, une plante facile à cultiver, mais à peu près aussi nutritive que la sciure de bois.

La République centrafricaine est un trou noir de la gouvernance au centre du continent. Depuis sa déclaration d'indépendance par rapport à la France en 1960, elle a goûté à divers despotismes africains : des dictatures militaires, des kleptocraties civiles, et même un «empire», avec un empereur sur un trône d'or. Aucun de ces régimes n’a duré plus d'une décennie avant que le chef n’ait changé le cours tout aussi désagréable des choses. Bozizé n'a pas mieux réussi que ses prédécesseurs, la décision d'un territoire de la taille du Texas, avec un PIB nettement inférieur à celui de Pine Bluff, Arkansas. Ainsi, pour les deux dernières décennies, la République centrafricaine sous Bozizé ne tient que par des quantités massives d'aide étrangère, qui a des effets corrosifs sur le gouvernement. C’est ainsi qu’un voyageur a écrit: «L'aide étrangère est à la RCA ce que la cocaïne est la Colombie."

Mais cette aide a permis à Bozizé, aujourd'hui âgé de 63 ans, d’asseoir son entreprise de prédation sur le pays. Général comme dans une variété de George Custer - dernier de sa classe à l'école des officiers "à Bouar, mais suffisamment rusé pour gravir les échelons - Bozizé a trouvé un premier patron à la fin des années 1970 en la personne de l'empereur Jean-Bedel Bokassa, qui l’a promu après avoir vu Bozizé battre un soldat insolent. Après, Bozizé a été promu chef d'état-major dans les années 1990, et par l’entremise du puissant voisin président tchadien Idriss Déby et ennemi de son prédécesseur, Bozizé lui sourit, et a pris le pouvoir presque sans opposition en 2003. Il continue d'avoir une garde prétorienne tchadienne, avec une surprenante réputation comme une amélioration par rapport à ses prédécesseurs, du moins quand il s'agit de la consolidation de la corruption à l'intérieur de l'État. Ce que Rudyard Kipling a écrit de la police dans l'Inde coloniale pourrait s'appliquer à lui: Il peut être un voleur et un racketteur, mais au moins il ne souffre pas de rivaux en dehors de son propre cercle.

 Mais l'argent de l'aide - et le pouvoir qui va avec - ne s'étend ce jour qu'en République centrafricaine. Et la République de Bozizé est maintenant pourrie sur les bords. Bozizé a pris le pouvoir par la force, et un millier de rébellions ont fleuri à son exemple. Sa procédure pour traiter avec euxces rébellions est maintenant chose courante: Les rebelles s’emparent du chef lieu d’une préfecture pour une journée ou deux, font fuir les forces gouvernementales mal équipées. Bozizé envoie ses soldats avec l'appui français pour reprendre la ville. Les rebelles négocient et éventuellement, ils viennent à la capitale, les partisans de Bozizé, leur chef devient conseiller à la présidence et chacun de ses lieutenants promu au grade de colonel. Comme dans la planète des condamnés, les mouvements rebelles sont retirés dans le trou noir de Bozizé, puis sont éliminés en se faisant acheter. Le cycle se poursuit, et paradoxalement, il dure: des mini-rébellions existent sur toutes les frontières mais pas une seule ne peut rassembler assez de force pour menacer la capitale. Le mieux qu'on puisse dire au sujet de cet équilibre de l'anarchie est que la situation en République centrafricaine est légèrement meilleure que chez ses voisins qui sont aux prises avec un homme fort diabolique au Tchad, la menace permanente de guerre civile au Soudan, et l'abandon total de gouvernement au Congo.

Au moins cela semble être la cause de la fête lorsque j’ai suivi Bozizé à l'extrême pointe de son pays à Obo, qui se trouve près de la frontière des plaies du Soudan et du Congo. Les autorités avaient été déterminées à en faire une occasion de visite. Bozizé a ordonné que la route soit dégagée pour que son entourage puisse se rendre à Obo en cinq jours, alors qu'avant, il fallait une semaine  et plus pour y arriver tard. Il a aussi envoyé un générateur électrique, et dans les jours avant la fête la Journée mondiale de l'alimentation, Obo a eu le luxe incroyable de nuits entières de courant. Lorsque Bozizé arrive, ceux qui font la queue pour le rencontrer sont notamment les vendeurs d'ivoire d'éléphant, les enfants de la maternelle, et un groupe d'artistes qui font les clowns autour de l'estrade présidentielle avec des visages peints en blanc, feignant la chasse aux singes.

Quand l'homme fort s'adresse à la foule, il promet une plus grande attention du gouvernement, mais la population d'Obo n’y croît pas, étant donné que l’entourage du pouvoir est associé au banditisme, elle aurait effectivement préféré que leur gouvernement s’en démarque. Bozizé décide de leur ambivalence: «Applaudissez!" ordonne-t-il, et Bozizé a vraiment deux types d’auditeurs: les Centrafricains auxquels il s'adresse dans la langue sango, et les Nations Unies et des délégations diplomatiques, auxquels il s'adresse en français. Les messages divergent effrontément, avec du paternalisme pour les citoyens ("amolenge," les appelle-t-il, ou «enfants») et de parler de la responsabilité et des partenaires au développement s’agissant des bailleurs de fonds internationaux sur l'estrade à côté de lui. L'ambassadeur français Jean-Pierre Vidon est resplendissant dans un costume tout blanc, comme Tom Wolfe tout juste de sorti du pressing. L'ambassadeur américain Frederick Cook, qui, avec 12 M $ par année représente en RCA le plus important donateur d'aide humanitaire, s’est récemment brouillé avec Bozizé à propos de la répartition des fonds pour construire des routes (Bozizé voulait dépenser de l'argent pour le fonctionnement de son gouvernement; Cook voulait payer les travailleurs manuels directement) . Aujourd'hui, il n'est pas présent.

En Sango, Bozizé termine son allocution par la promesse mieux appréciée de l'après-midi, qui est de renforcer suffisamment la sécurité pour permettre au Programme alimentaire mondial (PAM) au panier dans son creux de l'aide. L'Etat a donc flétrie dehors de la capitale, cependant, que la seule garantie de la sécurité que peut offrir Bozizé vient des forces militaires ougandaises qui rôdent dans les forêts en dehors de la ville d’Obo à la recherche de la Lord's Resistance Army (LRA). C'est un rappel qui prouve à quel point le gouvernement a peu à offrir, Bozizé ne peut rien promettre, mais la négligence bénigne et la protection fournie par un État étranger avec seulement en tête la traque des terroristes.

Le président a apporté de la nourriture, mais pour les habitants d’Obo, c’est juste pour regarder mais à ne pas toucher, pour l'odeur, mais pas le goût. Bozizé (portait une chemise orange portant le logo de son parti et pas moins de six portraits photographiques de lui-même) réunit son cabinet et des dignitaires étrangers autour d'une plate-forme spécialement construite en béton dans un espace ouvert de la ville. La restauration est somptueuse: bière et du vin français, de la charcuterie et un buffet avec des pommes de terre, du pain, du couscous, et une perche du Nil grosse comme ma cuisse. Les soldats retiennent le reste à Obo - des milliers de personnes – à environ 20 mètres de la table, assez proche de l'odeur de grain riche du couscous au flair de leurs narines. Si je n'étais pas parmi les dignitaires, j’aurais honteusement profité de ma peau pâle, je serais probablement sérieusement agacé par le dispositif. Mais le peuple d'Obo pense un peu différemment. Le seul leader centrafricain dont ils prétendent se souvenir plus tendrement du pouvoir est l’empereur Bokassa, qui a dépensé 22 millions de dollars, soit environ 5 pour cent du PIB du pays, dans une cérémonie pour son installation sur un trône d'or, au style de Napoléon.

Lorsque Bozizé quitte Obo le lendemain, son entourage reste après lui pour finir le vin, léchant même les goulots d'étranglement des bouteilles. Le générateur que Bozizé a envoyé dans la ville s'arrête ce soir-là (Où allait-on se procurer du carburant? Personne ne semblait savoir), et le buffet est abandonné, comme motifs de cirque après que les éléphants et les chapiteaux ont été mis en place et déménagés. A l'est dans les ténèbres, c’est le Soudan, au sud c’est la folie au Congo. Au Nord et à l'ouest, les soldats ougandais et les rebelles se tirent dessus. Alors comment Obo l’affamée peut elle se plaindre?

 

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