http://www.45enord.ca/ par Jacques N. Godbout le 27 mars 2014 à 13:46.
Le ministre canadien du Développement international, Christian Paradis, a annoncé un financement supplémentaire de plus de 11 millions de dollars pour répondre aux besoins généralisés en République centrafricaine où la situation humanitaire est tout bonnement catastrophique.
La Centrafrique a sombré dans le chaos depuis le coup d’État en mars 2013 de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka à dominante musulmane.
Le départ de l’ex président Djotodia, issu de la rébellion Séléka et contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à empêcher les tueries entre ex-Séléka et milices anti-balaka, a été suivi d’un exode des civils musulmans, essentiellement vers le Tchad et le Cameroun voisins, alors que que les musulmans centrafricains, éleveurs, marchands, négociants, étaient sans doute les citoyens les plus économiquement actifs.
En outre, les réserves alimentaires de la République centrafricaine sont presque épuisées, compte tenu des faibles niveaux de la production en 2013 qui a brusquement chuté après le début des troubles intérieurs en décembre 2012.
Les Nations Unies estiment que 2,5 millions de personnes, dont plus de la moitié de la population de la République centrafricaine, ont un urgent besoin d’aide humanitaire.
«Le Canada demeure profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire en République centrafricaine, a déclaré le ministre Paradis. «La situation s’est dégradée à un rythme alarmant, de nombreuses régions du pays ont été dévastées par la violence depuis le début de 2013 et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. Le Canada fournira une aide humanitaire supplémentaire à des partenaires de confiance qui travaillent sur le terrain pour les aider à répondre aux besoins urgents et à sauver des vies», a dit le ministre.
Au cours de 2013, le Canada a versé près de 7 millions de dollars en aide humanitaire pour répondre aux besoins des populations touchées par cette crise. Cette somme a plus de doublé le total de l’aide humanitaire fournie par le Canada aux personnes touchées dans ce pays en 2012.
En 2013, le Canada se situait au sixième rang des pays donateurs d’aide humanitaire qui ont répondu aux besoins en République centrafricaine.
Le Canada avait déjà versé le mois dernier une contribution additionnelle pour répondre aux besoins humanitaires accrus des personnes touchées par le conflit et l’insécurité alimentaire en République centrafricaine (RCA).
Mesurée par habitant, l’aide humanitaire canadienne n’est toutefois pas excessive. Il y a peu, une étude de la Canada’s coalition to end global poverty, une coalition d’organisations cherchant à mettre fin à la pauvreté dans le monde, faisait état de dépenses en aide humanitaire par habitant de 10$ par personne comparées à une moyenne de 22 à 23$ par habitant pour les autres pays développés.
En aide humanitaire par habitant, le Canada est dépassé, non seulement par des pays comme l’Allemagne, le Japon, la France ou le Royaume Uni, mais aussi des pays comme la Norvège et le Danemark.
Mince consolation, les États-Unis sont, par habitant, encore moins généreux que nous.
Il faut aussi se rappeler que l’aide humanitaire classique s’inscrit le cadre plus large d’une réponse intégrée dans l’aide globale, la diplomatie et de la sécurité. Par exemple, contrairement à ce qui se passait jadis, le Canada contribue aujourd’hui à très peu de missions de maintien de la paix, même si, à l’époque de Lester B. Pearson, nous avons été en quelque sorte les «créateurs» des missions de maintien de la paix.
Quoi qu’il en soit, en Centrafrique, les besoins aujourd’hui sont partout et le financement de plus de 11 millions $ accordé aujourd’hui à des projets d’aide humanitaire dans ce pays sera réparti de la façon suivante: action contre la faim, 1 million $, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture 1 million $,Comité international de la Croix-Rouge, 3 millions $, Médecins Sans Frontières, 3 millions $, Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 350.000 $, UNICEF, 1,5 million $, Programme alimentaire mondial, 1 million de $, Programme alimentaire mondial – Service aérien humanitaire des Nations Unies, 500 000 $