A la Très Haute attention de
Son Excellence Monsieur BAN KI MOON,
Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies
en visite officielle en République Centrafricaine.
Bangui, le 4 avril 2014.
Excellence Monsieur le Secrétaire Général,
Nous sommes un Collectif d’Intellectuels Centrafricains.
Nous sommes Chrétiens Protestants, Chrétiens Catholiques, Musulmans, de par nos croyances respectives.
A l’arrivée de la Séléka, les groupes armés étrangers, essentiellement Tchadiens, Soudanais et Nigérians, ont envahi notre pays et se sont livrés, une année durant, à d’abominables atrocités contre la population (pillages, tueries, viols, destructions des maisons, etc.). L’horreur et l’ampleur de ces exactions ont suscité des mouvements de résistance au sein de la population agressée, sans distinction de confessions religieuses.
Nous, Centrafricains, chrétiens et musulmans, savons que notre pays est fortement convoité pour ses richesses par les pays énergivores et autres qui en ont planifié la scission. Le choix délibéré et partial de vouloir soutenir exclusivement une communauté donnée, sous le prétexte qu’elle serait en danger, en prônant la scission comme solution, participe de ce plan machiavélique qui vise à piller les richesses abondantes de notre pays
Nous nous élevons avec force contre un tel projet funeste. Soyez assuré, Monsieur le Secrétaire Général, que tous le Peuple Centrafricain, sans distinction de religions, d’ethnies ou de régions, va se lever comme un seul homme pour se battre jusqu’au dernier souffle afin de défendre l’intégrité territoriale de son pays.
Nous rappelons, à cet effet, la position officielle du Conseil de Sécurité de l’ONU qui, dans ses résolutions 2121, 2127 et 2134, affirme avec insistance son attachement à l’intégrité du territoire centrafricain :
« Le Conseil de Sécurité, réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République Centrafricaine, et rappelant l’importance des principes de non ingérence, de bon voisinage et de coopération régionale, (…) ».
En général, jusqu’à ce jour, nos provinces les plus reculées sont restées abandonnées également. S’il fallait dans chaque cas en faire un casus belli pour jouer la carte de la partition du pays, la RCA aurait disparu depuis longtemps.
Le peuplement du Centrafrique est tel que l’on trouve des chrétiens et des musulmans centrafricains sur toute l’étendue du territoire, cohabitant pacifiquement. Le critère de religion n’est donc pas une raison valable pour prôner la scission.
Tout en remerciant à juste hauteur tous ceux qui ne ménagent pas leurs efforts pour nous en faire sortir, nous proposons que le Peuple centrafricain soit pleinement associé aux prises de décisions en vue du règlement de la crise :
1. Nous demandons que soient pris en compte les observations et points de vue des Centrafricains pour une meilleure lecture des rapports de la BINUCA sur la question de partition du pays. Nous n’accepterons jamais la mise sous protectorat du Tchad de la partie nord de notre pays.
2. Nous demandons la mise en activité des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et leur rééquipement pour assurer l’autorité de l’Etat et participer à la sécurisation du pays aux côtés des forces internationales engagées en Centrafrique, comme cela s’est fait au Mali, en RDC, en Côte d’Ivoire.
3. Pour qu’aucune région reculée de la République Centrafricaine ne soit abandonnée et mal administrée comme par le passé, nous proposons aux Autorités centrafricaines la création de sept régions dirigées, chacune par un Gouverneur régional, et l’élévation de toutes les sous-préfectures en préfectures. La capitale politique sera déplacée à Bambari au centre du Pays tandis que Bangui restera la capitale économique. Ainsi la proximité de l’Etat sera assurée partout, rendant inutile toute idée de scission.
4. Les Musulmans Centrafricains qui sont restés sur place doivent être soutenus et protégés, tout comme les communautés non musulmanes.
5. Le Peuple Centrafricain aspire à la paix, à la cohésion sociale et à la concorde nationale. Il mérite d’être soutenu dans ce sens. Nous demandons que la Communauté Internationale nous accompagne véritablement vers la paix, la préservation de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté nationale.
6. Nous demandons la ferme application des résolutions 2121, 2127 et 2134, en ce qui concerne le désarmement des groupes armés non conventionnels qui sévissent dans le pays.
Fait à Bangui, le 04 avril 2013
Le Collectif des Intellectuels Centrafricains.
Pour Signer la pétition en ligne, Merci de cliquer sur ce lien:
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Memorandum_a_lattention_des_NationsUnies_Ban_Ki_Moon_SG_Stopper_definitivement_le_Projet_de_scission_de_la_Centrafrique/?cBcRlhb