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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 18:14

 

 

 

 

vendredi 28 mars 2014  par Agence de Presse Africaine - apanews.net 
 

Le président du Parlement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), Vincent Mavoungou Bouyou, a souligné vendredi la nécessité de « réorganiser les Forces armées centrafricaines (FACA) pour la souveraineté de l’Etat ».

 

Il s’exprimait après la visite de quatre jours des parlementaires de la CEMAC à Bangui pour s’enquérir de la situation réelle de la crise centrafricaine en vue de faire des propositions de solution.

 

A l’en croire, même les miliciens du mouvement anti-balaka, avec qui ils se sont entretenus acceptent la réorganisation des FACA en vue de la restauration de l’autorité de l’Etat.

 

« Les anti-balaka ne seront jamais des adversaires, en termes militaires, des unités des forces africaines qui viennent aider un pays dont les anti-balaka sont une composante », a-t-il soutenu.

 

M. Vincent Mavoungou Bouyou s’est réjoui du bon déroulement de la rencontre dans le contexte actuel qui prévaut à Bangui, notant que sa délégation est parvenue, après une semaine de travail, à collecter les informations dont elle avait besoin.

 

La rencontre qui s’est terminée vendredi, a été une occasion pour les participants d’évoquer avec la presse les questions d’actualités touchant le réarmement des forces centrafricaines, la déclaration de guerre annoncée par le général Martin Tumenta Chomu de la Misca contre les anti-balaka, les élections, les sanctions à l’endroit des auteurs des graves violations des droits de l’homme, la réconciliation nationale, les élections, etc.

 

Centrafrique : La réorganisation des FACA, une nécessité pour la souveraineté de l’Etat
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 18:08

 

 

 

 

http://www.lemondedesreligions.fr/   Matthieu Stricot - publié le 28/03/2014

 

Défendre la liberté religieuse et rendre hommage aux martyrs d'aujourd'hui. Tels sont les objectifs de la Nuit des témoins organisée ce vendredi en la cathédrale Notre-Dame de Paris. La parole aux témoins vivants. Pour cette sixième édition, la fondation « Aide à l'Église en détresse » a choisi des personnalités chrétiennes de quatre pays au coeur de l'actualité : La Syrie, la Centrafrique, l'Égypte et l'Irak. Tous dénoncent l'instrumentalisation de la religion et aspirent à vivre ensemble.

 

 « La diversité religieuse n'est pas un problème. Le problème, c'est l'utilisation de la religion à des fins politiques », regrette Mgr Amel Shamon Nona, archevêque de Mossoul (Irak). Une vision partagée par les trois autres personnalités religieuses qui participent à la Nuit des Témoins ce vendredi 28 mars en la cathédrale Notre-Dame de Paris*. « Ce sont des manipulations politiques. La Syrie était un pays laïc où musulmans et chrétiens se cotoyaient dans le respect et l'acceptation », se souvient la Soeur Raghida Al Khouri, religieuse syrienne. « Ce que l'on appelle le "Printemps arabe" est plutôt un automne ou un hiver. Il a divisé les Syriens ».

 

2013, une année meurtrière

 

En 2013, la situation s'est dégradée pour de nombreuses minorités religieuses dans le monde. « 75 % des atteintes à la liberté religieuse sont dirigées contre des chrétiens »,  note Marc Fromager, directeur de l'Aide à l'Eglise en détresse en France. « Mais le rapport que nous réalisons chaque année sur la liberté religieuse concerne toutes les religions ». En Irak, l'année passée a été la plus sanglante depuis 2008, avec plus de 9000 civils tués. Le directeur signale également l'augmentation des attaques contre les musulmans rohingyas par les bouddhistes en Birmanie et les représailles contre les musulmans de Centrafrique.

 

« Les musulmans ne sont pas nos ennemis, ce sont nos frères »

 

Ce pays n'a pas été oublié. Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque de Bangui, vient témoigner des évènements sanglants de l'année écoulée. En mars 2013, les miliciens de la Seleka, majoritairement musulmans, se sont emparés de la capitale centrafricaine. Ils ont multiplié les exactions contre la population, notamment envers les non-musulmans. En réaction sont apparues des milices d'autodéfense, les anti-balaka. « Ceux-ci se font appeler milices chrétiennes. C'est faux. Jamais je n'ai demandé à un groupe d'attaquer des musulmans. les anti-balaka ont été manipulés. Les musulmans ne sont pas nos ennemis, ce sont nos frères », lance l'archevêque de Bangui.

 

Depuis le début des violences, il s'est associé à un imam. « Il a eu le courage de dénoncer ceux qui tuent, violent et pillent. Cela lui a valu d'être convoqué par le pouvoir ». Mgr Nzapalaïnga rend hommage à des chrétiens qui ont donné leurs vies : « Certains ont été tués pour avoir refusé de laisser leurs enfants entrer dans les milices ».

 

Le Patriarche de l'Eglise catholique copte écoute attentivement l'archevêque centrafricain Mgr Dieudonné décrire les violences perpétrées par les milices en Centrafrique.

 

En Syrie, les modérés sont tués

 

Situation similaire en Syrie, où les chrétiens sont victimes de leur neutralité : « Ils sont restés à l'écart des insurgés. Ces derniers les ont donc considérés comme des opposants au changement. Au bout de quelques mois, ils ont été ciblés par des attaques de rebelles », raconte Soeur Raghida Al Khouri. Le 11 novembre dernier, son petit cousin a été tué. « 700 obus sont tombés sur un quartier chrétien de Damas. Il a été tué dans le bus avec d'autres enfants ».


Les Syriens ne voient pas le bout du tunnel. « Ceux qui peuvent partir s'en vont. Quand ils ont une bonne situation, ils louent une maison au Liban. D'autres sont accueillis chez des amis ou de la famille ».

 

Soeur Raghida a perdu son petit cousin dans un bombardement à Damas le 11 novembre dernier.

 

Mais le conflit n'empêche pas chrétiens et musulmans d'être solidaires. « Pendant une semaine, ma soeur a logé une musulmane qui avait perdu sa maison ». Aucune communauté n'est épargnée : « Les Druzes sont modérés. Résultat : leur chef a été tué dans un attentat kamikaze ».

 

La situation des chefs religieux est tout aussi délicate en Irak : « Nous nous entendons bien avec les responsables religieux musulmans. Mais ils n'ont pas d'influence sur les groupes extrêmistes. Et s'ils s'y opposent frontalement, ils se font couper a tête », affirme Mgr Nona.

 

Vers plus de liberté religieuse en Egypte ?

 

Un tableau bien sombre, que seule la situation égyptienne vient éclaircir. Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, Patriarche de l'Eglise catholique copte d'Egypte, voit quelques signes d'espérance. « Nous sommes dans un tournant. La nouvelle Constitution votée le 15 janvier met au clair la notion de citoyenneté et englobe toutes les communautés. Elle donne aussi une place aux femmes et aux handicapés ».

 

Une lueur d'espoir dans un cheminement qui a vu le peuple égyptien renverser deux régimes. « Le premier, celui de Moubarak, abusait du pouvoir. Le second, celui de Morsi, instrumentalisait la religion ».

 

Le Patriarche salue l'attitude des chrétiens d'Egypte : « Quand nous avons été attaqués par les Frères musulmans en août 2013, nous aurions pu nous laisser entraîner dans la guerre civile. Mais nous avons compris que c'était l'Egypte qui était attaquée. Contrairement aux Frères musulmans, les chrétiens n'ont pas demandé l'aide étrangère. Les citoyens égyptiens ont ainsi vu que les chrétiens sont de vrais Egyptiens. »

 

En attendant l'élection présidentielle en avril, Mgr Sidrak reste optimiste : « On peut faire quelque chose avec les musulmans sincères qui aiment l'Egypte ».

 

Soeur Raghida aimerait pouvoir en dire autant. Elle demande l'aide de la France et de l'Europe pour « qu'on ramène les libertés de l'homme et la dignité en Syrie comme dans tout le Moyen-Orient ».

 

*La Nuit des Témoins, vendredi 28 mars à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Messe à 18 h 15 puis veillée de 20 h à 22h.

 

 

 

 

De gauche à droite : Mgr Amel Shamon Nina, archevêque de Mossoul (Irak) ; Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, Patriarche de l'Eglise catholique copte d'Egypte ; Soeur Raghida Al Khouri, religieuse syrienne ; Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque de Bangui (Centrafrique)

À Notre-Dame de Paris, des témoins de poids pour défendre la liberté religieuse
À Notre-Dame de Paris, des témoins de poids pour défendre la liberté religieuse
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 18:05

 

 

 

 

GENEVE (© APO) Vendredi 28 mars 2014 | 12:58 UTC - République centrafricaine : L’Experte indépendante de l’ONU réclame une action urgente pour éviter le chaos dans le pays et la sous-région.

 

L’Experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita-Bocoum, a averti ce jour que le gouvernement de transition avait moins d’un an pour préparer les élections et améliorer la situation des droits de l’homme. Elle a également insisté sur le fait que ces avancées ne pourraient intervenir sans un soutien fort et durable.

 

« Sans une assistance réelle, il sera impossible de faire fonctionner l’Etat et d’améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays », a-t-elle déclaré lors de la présentation de son premier rapport* devant le Conseil des droits de l’homme depuis sa nomination en janvier 2014.

 

« Pour éviter le chaos en République centrafricaine et dans la sous-région, on ne peut plus se contenter de solutions purement cosmétiques ni se contenter de compter les morts et les victimes », a affirmé l’Experte indépendante.

 

Mme Keita-Bocoum s’est félicitée de la prise de conscience, par les autorités de la transition, de la nécessité de protéger les droits de l’homme et de prévenir leurs violations, et de la reconnaissance de la fragilité de l’Etat et de son administration. Elle a expliqué que cette prise de conscience constituait une opportunité réelle d’établir un dialogue et une assistance technique.

 

Cette opportunité ne pourra toutefois se concrétiser que si la communauté internationale tient ses promesses et met à disposition les effectifs de fonctionnaires internationaux civils et militaires nécessaires, conformément à la résolution du Conseil de sécurité, a précisé Mme Keita-Bocoum.

 

Les limites des capacités de l’Etat, qui sont d’ailleurs reconnues tant par les autorités que par l’ensemble des parties prenantes, exigent des mesures intérimaires plus robustes et audacieuses.

 

L’Experte indépendante a exhorté la communauté internationale à doter les missions internationales présentes en RCA d’un mandat, de ressources et de l’expertise nécessaires pour rétablir immédiatement la sécurité et restaurer l’autorité de l’Etat, au besoin, par des mesures et des prérogatives intérimaires d’administration territoriale et de maintien de l’ordre.

 

Certains interlocuteurs ont même avancé l’idée, sinon la nécessité, d’un plan Marshall pour la République centrafricaine (RCA), a précisé Mme Keita-Bocoum. La reprise de l’activité économique, la lutte contre l’impunité, l’effectivité de l’assistance humanitaire et le succès des processus politiques, y compris par le biais d’élections et d’initiatives de réconciliation nationale, sont tributaires de ces mesures intérimaires et de la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

 

Il est urgent de conjuguer au plus vite tous les efforts possibles pour sauver la RCA qui a été trop longtemps négligée et se trouve à présent au bord du gouffre. « J’ai lu le désespoir dans les yeux des Centrafricains traumatisés par la violence ; ce désespoir interpelle toute la communauté internationale », a ajouté Mme Keita-Bocoum.

 

L’Experte indépendante a également noté que les auteurs des violations actuellement en détention étaient pour la plupart des jeunes. « A mon sens, ces jeunes ne sont pas les vrais instigateurs des violences. Ceux-là courent toujours », a-t-elle ajouté.

 

« Trouver ces personnes, les arrêter et les juger, permettrait de démontrer une volonté réelle de lutter contre l’impunité, de faire la lumière sur les crimes commis et d’établir les responsabilités », a affirmé l’Experte indépendante. « A ce titre le travail de la Commission internationale d’enquête qui est déjà en RCA, revêt une utilité toute particulière. »

 

(*) Pour accéder à une copie du rapport (A/HRC/25/43), veuillez cliquer

 

sur:http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/HRC/RegularSessions/Session25/Pages/ListReports.aspx

 

SOURCE - United Nations – Office of the UN High Commissioner for Human Rights (OHCHR) Suisse, 28 mars 2014

 

 

Nécessité d'une action urgente en RCA et sa sous-région
Nécessité d'une action urgente en RCA et sa sous-région
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 18:03

 

 

 

 

Le Point.fr - Publié le 

 

Le rendez-vous doit réunir une quinzaine de dirigeants européens et autant d'africains des pays voisins pour tenter de trouver le moyen de stopper les tueries.

 

Le président français François Hollande doit coprésider mercredi un "mini-sommet" sur la Centrafrique, au premier jour du 4e sommet UE-Afrique qui se tiendra à Bruxelles mercredi et jeudi, ont indiqué des sources européennes. Le rendez-vous, coorganisé par l'Union africaine et l'Union européenne, doit réunir une quinzaine de dirigeants européens "les plus impliqués" dans la gestion de la crise centrafricaine, et autant d'africains des pays voisins. Ils tenteront de "voir comment restaurer la sécurité et stopper les tueries" alors que la situation en Centrafrique est jugée "désastreuse" par l'UE. "Un premier pas crucial à franchir est de restaurer un embryon d'État", ont souligné les mêmes sources.

 

La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, s'était alarmée jeudi de "l'escalade de la violence" ces derniers jours dans ce pays africain, appelant la communauté internationale à "agir rapidement". Elle s'était affirmée particulièrement préoccupée par "la vulnérabilité des minorités qui sont victimes d'actes de représailles", alors que Bangui a connu ces derniers jours une flambée de violences qui a fait une vingtaine de morts. À la demande de la France, l'UE est convenue de mettre sur pied une mission militaire Eufor-RCA pour venir en appui aux forces africaines et françaises déjà déployées sur le terrain. Mais les pays européens rechignent depuis des semaines à mobiliser les effectifs et les moyens nécessaires, et le déploiement, prévu au départ en mars, n'est désormais pas prévu avant courant avril.

 

 Lors du sommet européen des 21 et 22 mars, M. Hollande avait appelé ses homologues à "faire un effort" pour mobiliser les quelque 500 militaires nécessaires au début du déploiement. Une réunion au niveau des responsables de la sécurité des 28 États membres de l'UE devait faire le point vendredi sur les nouvelles contributions offertes.

Hollande coprésidera mardi un mini-sommet sur la Centrafrique à Bruxelles
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 18:01

 

 

 

 

28 mars 2014 - 10:15

 

Berlin a proposé de renforcer son soutien à la mission militaire européenne en Centrafrique (Eufor), en mettant à disposition deux avions de transport Antonov, ont annoncé vendredi les ministères allemands de la Défense et des Affaires étrangères.

 

« La situation humanitaire en Centrafrique est alarmante », a souligné la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, dans un communiqué, soulignant qu’il est « d’autant plus important que la mission de l’UE renforce la stabilité et la sécurité, avant que les violents combats dans le pays se renforcent et s’étendent ».

 

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, cité dans le même communiqué, affirme de son côté: « nous sommes prêts à soutenir la mission temporaire de l’Union européenne en République centrafricaine » et souligne que « par conséquent, l’Allemagne va offrir des capacités de transport aérien supplémentaires ».

 

Il s’agit de deux appareils de transport de type Antonov, précise le communiqué qui souligne que l’engagement de soldats allemands sur place n’est « pas nécessaire ».

 

De source française, on s’inquiétait que l’Allemagne tarde à concrétiser le soutien qu’elle avait promis. Mais on saluait l’annonce de vendredi en espérant qu’elle incite d’autres pays européens à s’engager dans l’opération.

 

Fin janvier, le gouvernement fédéral avait indiqué que l’Allemagne soutenait l’intervention en Centrafrique et prévoyait d’envoyer un Airbus médicalisé sur le terrain.

 

La semaine passée, le président français François Hollande avait appelé les Européens à faire un effort pour fournir des forces permettant le lancement de la mission militaire européenne Eufor-RCA. Depuis des semaines, les pays européens rechignent à mobiliser les effectifs et les moyens, notamment logistiques, nécessaires au lancement de cette mission destinée à venir en appui aux forces africaines et françaises.

 

Jeudi, la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, s’est alarmée de « l’escalade de la violence » en Centrafrique, et a appelé la communauté internationale à « agir rapidement ».

 

Bangui a connu ces derniers jours une flambée de violences qui a fait une vingtaine de morts. Des affrontements ont éclaté entre des groupes armés, opposant notamment des miliciens anti-balaka, majoritairement chrétiens, et des pillards à des musulmans.

Berlin veut renforcer son soutien à la mission militaire en Centrafrique
Berlin veut renforcer son soutien à la mission militaire en Centrafrique
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 17:59

 

 

 

 

 

Pana 27/03/2014 - Les soldats de la paix africains soumis à des attaques systématiques en RCA - La force de maintien de la paix africaine chargée de stabiliser la République centrafricaine (RCA ) fait l'objet d'attaques systématiques lourdes de la part de milices locales, a indiqué un haut responsable de cette force.

 

Le Chef de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine (MISCA), le général Jean-Marie Mokoko a déclaré, mercredi, que le meurtre d'un soldat de la paix congolais à Boali, 80 km au nord de Bangui, fait partie des attaques systématiques commises au cours des dernières semaines en majorité par les membres de la milice anti-Balaka.


L’assassinat du soldat de la paix congolais a conduit à une réplique de la MISMA qui a causé la mort de 12 membres de la milice anti-Balaka, dont un commandant en chef, a affirmé le général Mokoko.


«Au cours des derniers jours, les éléments anti-Balaka ont systématiquement ciblé les véhicules et le personnel de la MISCA en violation du droit international », a déclaré le général Mokoko.


Cette dernière attaque fait suite à l'attaque de dimanche dernier contre un convoi de la MISCA au cours de laquelle trois personnes ont été grièvement blessées, deux d'entre elles étant dans un état critique après avoir essuyé des tirs dans la capitale, Bangui.

Un autre groupe de soldats de la paix qui gardaient un établissement de santé dans la capitale a été attaqué à la grenade.


Le général Mokoko a déclaré qu'il était consterné par la série d'attaques et en particulier, la mort en service du soldat de la paix luttant pour aider à rétablir la stabilité dans un autre Etat africain.


Le soldat congolais décédé voyageait en compagnie de trois autres soldats de la paix quand ils ont essuyé des tirs.


A Bangui, un autre groupe de soldats de la paix de la MISCA a également essuyé des tirs à  Bimbo, un quartier de Bangui. L'attaque de Bimbo a eu lieu peu après le siège de Carrefour.


'Il n'existe aucune justification permettant à un individu ou un groupe d’attaquer les Casques bleus déployés en RCA pour aider les Africains à régler leur crise', a ajouté le général Mokoko.


Au moins 21 soldats de la paix de la MISCA, rappelle-t-on, ont été tués au cours des dernières semaines.

Attaques systématiques contre les soldats de la paix en Centrafrique
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 17:55

 

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 2014-03-28 15:03:43

 

Une attaque à la grenade contre des personnes assistant à une veillée funèbre a fait une vingtaine de tués et de nombreux blessés dans la nuit de jeudi à vendredi dans la capitale centrafricaine, a déclaré le ministre de la Sécurité, Denis Wangao Kizimalé, sur les ondes de la radio nationale.


Il a expliqué que l'attaque dont les auteurs courent toujours, s'est déroulée vers les coups de 23 heures dans le quartier de Kango.


Les assaillants sont activement recherchés et seront punis, a fait remarquer le ministre condamnant ces « actes odieux ».


Cette attaque intervient dans un climat de recrudescence de la violence à Bangui amenant la force africaine Misca à déclarer que les anti-balaka, qui s'en prennent souvent à elle, seront désormais traités comme des ennemis.

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=600061#sthash.fmPw9kvQ.dpuf

 

 

 

Une fusillade à Bangui fait neuf morts et 13 blessés

 

APA-Bangui (Centrafrique) -2014-03-28 13:00:26

 

Une fusillade ponctuée de jets de grenades a fait un bilan de neuf morts et 13 blessés graves parmi une foule de gens qui assistaient, dans la nuit de jeudi à vendredi, à une cérémonie funéraire au quartier Fatima, dans le 3è arrondissement de Bangui.


Un bébé de quinze mois et une femme en grossesse font parties des personnes décédées dans cette attaque qui, selon les témoins, est imputable à un groupe des musulmans armés et retranchés au centre commercial de KM5. Les assaillants étaient tous en tenue militaire.

 
''Un groupe des musulmans armés non identifiés en tenue militaire de provenance du KM5 ont jeté des grenades sur la foule réunie à cette place mortuaire avant d'ouvrir le feu sur elle'', a indiqué dans un sanglot un témoin de la scène, ajoutant que ‘'les blessés sont transportés à l'hôpital pour des soins''. 


Cette attaque intervient à la veille du rapatriement des ressortissants tchadiens de la capitale. 

Selon un habitant de Damara joint au téléphone par APA, ‘'Une colonne des véhicules en provenance du Tchad a été bloquée au PK 55 route de Damara par les troupes de l'opération Sangaris qui sont chargées de faire évacuer les ressortissant tchadiens depuis Bangui jusqu'au PK 55''.

 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=600041#sthash.XHBsrNyn.dpuf

 

 

 

Centrafrique : une attaque à la grenade fait 20 morts à Bangui

 

AFP 28 MARS 2014 À 15:15

 

La violence s'amplifie depuis quelques jours dans la capitale centrafricaine, en proie aux assauts des milices anti-balaka.

 

Au moins 20 personnes ont été tuées dans la nuit de jeudi à vendredi à Bangui dans une attaque à la grenade lors d’une veillée funèbre, a annoncé le ministre de la Sécurité publique, Denis Wangao Kizimalé. «Aux environs de 23 heures au quartier Kango, un groupe d’extrémistes bien connu des services de police a lancé une grenade offensive sur une foule qui assistait à une veillée funèbre. Au moins 20 personnes ont été tuées», affirmé le ministre, qui s’exprimait à la radio nationale. «Onze autres personnes ont été blessées et suivent en ce moment des soins à l’hôpital communautaire», a-t-il ajouté.

 

«Le gouvernement condamne avec fermeté cet acte odieux. D’ores et déjà, une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de ce crime. Les auteurs seront recherchés et traduits en justice», a précisé Denis Wangao Kizimalé.

 

Plusieurs habitants du quartier ont manifesté leur colère dans la rue vendredi, attribuant l’attaque à des musulmans. Selon une source proche des familles présentes à la veillée, une femme enceinte et plusieurs enfants figurent parmi les victimes.

 

Avant cette attaque, une recrudescence des violences à Bangui avait déjà fait une vingtaine de morts depuis samedi. Des affrontements avaient éclaté entre des groupes armés, opposant notamment des miliciens anti-balaka, majoritairement chrétiens, et des pillards à des musulmans. Le chef de la force africaine (Misca) a annoncé mercredi que la Misca considérait «les anti-balaka comme des ennemis» et qu’ils seraient traités «en conséquence».

 

Formées en réaction aux exactions contre la population perpétrées pendant des mois par les combattants essentiellement musulmans de la Séléka après leur prise du pouvoir en mars 2013, les milices anti-balaka s’en prennent depuis à la population musulmane, qui fuit massivement le pays. L’ancienne colonie française est livrée au chaos depuis et traverse une crise humanitaire sans précédent avec des centaines de milliers de déplacés.

 

20 tués dans une attaque à la grenade à Bangui
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 17:52

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 2014-03-28 14:19:33

 

La ministre centrafricaine de la Justice, Isabelle Gaudeuille, a procédé ce vendredi au lancement des activités d’une semaine de campagne de vaccination intensifiée en Centrafrique organisée par le ministère de la Santé avec l’appui de l’Unicef, de GAVI (Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination) et de l’OMS.


Au cours de cette campagne, tous les antigènes du Programme élargi de vaccination (PEV) de routine seront administrés aux enfants de zéro à 23 mois et une dose de vaccin anti tétanique (VAT) aux femmes enceintes.

 
Le représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Dr Mamadou Koné, a exhorté la population à participer massivement à la campagne de vaccination en amenant les enfants dans les sites dédiés afin de les protéger contre les huit maladies les plus mortelles et handicapantes en Centrafrique, ajoutant que « la vaccination constitue un droit pour l'enfant et un devoir pour les parents ». 


« La présente campagne offre une opportunité à tous les enfants d'être protégés contre la poliomyélite, la rougeole, la tuberculose, la diphtérie, la coqueluche, la pneumonie, le tétanos et les méningites haemophilus influenza», a-t-il dit. 


« La protection et la défense des droits de l'enfant est notre souci quotidien », a déclaré de son côté la chargée de programme de l'Unicef Judith Leveillée, réitérant « les efforts fournis par l'Unicef et les autres partenaires pour que tout enfant puisse bénéficier de toutes les doses de vaccins qu'il doit recevoir avant son premier anniversaire ». 


Elle a par ailleurs déploré le fait que la crise qui perdure depuis 2012 ait annihilé les efforts déployés par le gouvernement pour l'expansion du PEV. « C'est pourquoi je fais le plaidoyer auprès de vous et de toutes les parties prenantes qu'une trêve entre les belligérants soit observée pendant ces jours», a-t-elle souhaité.


« Il s'agit pour le gouvernement de rattraper les plus de 128 mille enfants de zéro à 24 mois qui ne sont pas vaccinés ou incomplètement vaccinés entre 2012 et 2014 », a indiqué Isabelle Gaudeuille expliquant le bien-fondé de cette campagne.


Elle a invité au passage les populations à faire vacciner leurs enfants faisant remarquer que « nul n'a intérêt à voir son enfant mourir des maladies pour lesquelles les vaccins existent. Ces vaccins étant administrés gratuitement dans des centres de santé, je demande à toutes les populations d'en profiter ».


La campagne de vaccination prendra fin le 1er avril prochain. 

Lancement vendredi d'une campagne de vaccination en Centrafrique
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 03:52

 

 

 

 

THOMAS HOFNUNG 27 MARS 2014 À 18:01

 

INTERVIEW

 

En poste à l’ambassade de France à Bangui de 2008 à 2012, chargé des Affaires culturelles et de la coopération, Didier Niewiadowski analyse les raisons de la recrudescence de la violence observée ces derniers jours. Selon la Croix-Rouge locale, au moins une vingtaine de personnes ont trouvé la mort depuis samedi, dans les affrontements qui ont éclaté aux abords des dernières enclaves musulmanes de la capitale centrafricaine. Celles-ci subissent sans discontinuer les assauts des milices anti-balaka qui veulent forcer ces communautés à quitter le pays, les jugeant collectivement complices des exactions commises jusqu’à l’intervention française par les ex-rebelles de la Séléka (à dominante musulmane).

 

Comment expliquez-vous cette nouvelle flambée de violences ?

 

Les milices anti-balaka, souvent dénommées à tort «milices chrétiennes» par opposition à l’ex-Seleka musulmanes, ne sont toujours pas cantonnées à ce jour et encore moins désarmées, et cela en dépit des résolutions de l’ONU et de l’Union africaine. Cette situation les autorise à perpétrer leurs exactions en toute impunité. Les désœuvrés – paysans spoliés, coupeurs de route au chômage, enfants des rues non scolarisés – ont été rejoints par d’anciens militaires des Forces armées centrafricaines et par des boutefeux partisans de l’ancien président Bozizé, déposé il y a un an.

 

Ce ramassis, tout aussi inorganisé que l’ex-Séléka mais éparpillé en des groupuscules de quelques individus, se trouve livré à lui-même, obligé pour survivre de s’emparer des biens d’autrui et le plus souvent avec une violence extrême. Surtout lorsque l’animisme et les croyances d’un autre âge prennent le dessus. Le cannibalisme n’est pas étranger aux Bantous et aux peuples de la forêt. Ces «antiballes AK» (portant des gris-gris contre les balles des kalachnikovs AK 47) ne craignent personne car ils se croient invulnérables, surtout lorsqu’ils sont drogués. Ils peuvent donc accomplir les actes les plus odieux : d’abord sur les musulmans, mais aussi sur tout quidam. La criminalisation de ces groupuscules, capables de se fondre dans la population (ce qui n’était pas le cas de la Séléka), augmente avec l’anarchie. Une criminalisation qui n’était pas prévisible lors de la constitution des forces internationales et de la force Sangaris, et qui compromet gravement le retour à l’ordre public.

 

Quelles peuvent être les conséquences à moyen terme de la poursuite de ces exactions et du départ massif des musulmans?

 

Outre la disparition du cheptel de la communauté des Peuls Bororos, la filière de l’exportation de l’or et diamants – jadis largement aux mains des Sénégalais, Soudanais et Mauritaniens – et les circuits commerciaux d’importation et de distribution – contrôlés en grande partie par des Tchadiens, Nigérians, soudanais et Libanais chiites – sont désormais en déshérence. Au-delà de ces répercussions économiques, des répliques politiques sont prévisibles. La force Sangaris aura des difficultés à répondre aux accusations de nombreuses organisations musulmanes d’avoir favorisé le départ des musulmans en désarmant prioritairement les Séléka et en poussant au départ de Michel Djotodia (ancien chef de la Séléka, démissionnaire en janvier dernier). La ghettoïsation des musulmans dans une quinzaine de sites à l’ouest de la République centrafricaine et à Bangui ne fera qu’aviver le désir d’en découdre des groupes islamistes radicaux qui n’attendaient que cela pour prendre leur revanche après l’opération Serval au nord du Mali. Pour eux, les frontières étatiques n’existent pas.

 

Que fait le nouveau pouvoir dirigé par Catherine Samba-Panza?

 

Le gouvernement nouvellement élu est tombé dans les mêmes travers que les précédents. Samba-Panza et son gouvernement pléthorique – flanqué de 35 conseillers contribuant à faire régner la confusion et la prédation – n’ont aucune prise sur les événements. L’Etat est toujours dans un coma profond. Comment se fait-il que les leaders anti-Balaka ne soient pas arrêtés? Que les criminels ne soient pas traduits en justice?

 

Les premières nominations sous la présidence de Catherine Samba-Panza ont surpris car le népotisme et le clientèlisme, si souvent décriés en RCA, sont revenus au galop. Des personnalités loin d’être irréprochables se sont retrouvées une nouvelle fois «à la mangeoire». La déception est grande dans les milieux centrafricains de la diaspora mais aussi chez les observateurs étrangers. Serait-ce maintenant le tour des amis de la Présidente désignée par 75 membres sur 135 du Conseil national de la transition (Parlement par intérim, ndlr) ? Les notables de la région natale de la Présidente, la Ouaka, et les Gbanziris (sa communauté, ndlr) vont-ils succéder aux Gbaya de Bossangoa? Va-t-on, comme toujours en RCA, créer des Hauts conseils, des agences, des commissions, faire financer des études de faisabilité, organiser des voyages incessants à l’étranger souvent rémunérateurs pour l’import-export. L’urgence est au développement social, à la reconstruction de la voirie urbaine et l’accessibilité des chef-lieux de région. La mobilisation des ingénieurs, techniciens, travailleur sociaux et professeurs centrafricains est prioritaire.

 

Comment faire pour stopper cet engrenage?

 

Qui peut encore croire que des élections démocratiques pourront avoir lieu dans quelques mois alors qu’il y a un million de déplacés, 500 000 réfugiés et que la moitié de la population est en état de survie? La saison des pluies arrive avec toutes ses conséquences dramatiques pour la population, déplacée ou non. Il faut faire preuve d’imagination car les vieilles recettes de sortie de crise ne marcheront pas. C’est privilégier la facilité, mais encourir aussi un cuisant échec que d’imaginer sortir de la crise par des élections avec une organisation étatique similaire, en appuyant la reconstruction d’un Etat central et en ne s’interrogeant pas sur les idées fédérales et la décentralisation territoriale. Et en raisonnant dans un cadre uniquement étatique alors que la crise est aussi régionale.

 

En tout état de cause, la transition semble mal partie, encore une fois. Devant ce constat, ne faudrait-il pas envisager une forme de curatelle, et non de tutelle, en Centrafrique ? Cela permettrait de maintenir les institutions centrafricaines pour assurer la gestion quotidienne du pays, une représentativité internationale et une reprise en main progressive des secteurs régaliens. Mais la curatelle confierait à une organisation ad hoc, par exemple au Bureau des Nations unies (déjà présent à Bangui), épaulé par une administration dédiée, la gestion des programmes internationaux de relèvement de l’Etat, le paiement de ses agents, les programmes humanitaires, les financements des pôles de développement à mettre rapidement en place. Et, à terme, le processus électoral tel qu’il sera précisé par la Constitution de la nouvelle RCA. Il faut aussi, sans tarder, que la Cour pénale internationale ouvre le processus de création d’un Tribunal spécial sur la Centrafrique pour mettre fin à l’impunité.

 

Thomas HOFNUNG

Lu pour vous : Centrafrique : «Qui peut croire que les élections auront lieu dans quelques mois ?»
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Centrafrique-Presse.com
28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 03:44

 

 

 

 



Mercredi 26 mars 2014 

 

Le Général Babacar Gaye : 


Mbi bara ala koue (bonjour à tous) ! 


Merci d’avoir répondu à notre invitation en cette journée pluvieuse. Vous vous souviendrez que j’avais terminé les propos liminaires de ma dernière conférence de presse en vous disant que la communauté internationale était au chevet de la Centrafrique mais qu’il fallait maintenant que les Centrafricains soient au chevet de leur propre pays. C’est également le message que le médiateur de la crise centrafricaine, le Président Sassou Nguesso, a délivré lors de la dernière réunion du groupe international de contact. Il a dit, je le cite, « face au naufrage collectif d’une nation, personne ne peut s’exonérer de ses responsabilités ». Aujourd’hui, à quoi assistons-nous ? Nous assistons à une détérioration grave de la situation sécuritaire et de la situation sociale dans ce pays. Les domiciles d’autorités de la transition ont été attaqués et détruits, sans motif acceptable, parfois avec l’aide des populations voisines. Des soldats des forces internationales (Misca et Sangaris), dont je salue ici l’action inlassable, on fait l’objet d’attaque par des groupes armés. Ce qui est très grave pour des soldats mandatés par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Des hommes, sur la base de leur confession, ont été attaqués en pleine ville, sans motif autre que celui de leur appartenance apparemment à une confession. Des communautés entières sont assiégées et n’ont d’autres possibilités que de chercher à se défendre. Des personnels du système des Nations Unies ont vu leurs véhicules fouillés et certains d’entre eux, sur des bases confessionnelles, menacés de mort. Voilà la situation qui aujourd’hui prévaut à Bangui et dans l’intérieur du pays. Au nom du Secrétaire général des Nations Unies, je voudrais appeler les populations centrafricaines, les notables, les chefs religieux, les élites et les dirigeants de ce pays à se ressaisir. Il ne faut pas que les Centrafricains soient aveuglés par la haine et hypothèquent l’avenir de leur pays. Je le demande aux anti-balaka et à tous ceux qui agissent sous le couvert de ce nom. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui utilisent ce nom pour faire beaucoup d’exactions et beaucoup de violations mais je demande à tous de prendre la seule décision courageuse qui est celle d’arrêter toutes les opérations à Bangui et à l’intérieur du pays. C’est la seule décision courageuse. Je demande à tous les groupes armés de rédiger leurs cahiers de charge et de se tenir prêts à répondre à l’appel des autorités de la Transition pour une discussion avec elles. Je demande aux autorités de la Transition de prendre toutes les dispositions pour l’ouverture d’un dialogue politique destiné à examiner toutes les causes de l’instabilité de ce pays, à passer en revue toutes les conclusions des précédents dialogues afin d’élaborer une plateforme qui constituera la base d’un acte d’engagement de tous les acteurs politiques pour l’avenir de ce pays. Je le répète, ce pays va vers un naufrage dont il risque de ne pas se remettre si un sursaut national n’intervient pas. Il faut que la spirale de la violence s’arrête.

 
Je passe la parole à M. Charpentier et à M. Dieng. 


Le Représentant spécial adjoint, Georg Charpentier : 


Je voudrais brièvement ajouter, comme élément d’information, qu’au courant de ce mois de mars, les Nations Unies ont mis en place un mécanisme de recueil et de déboursement rapide de fonds, dans le but d’accélérer les engagements qui ont été faits par l’intermédiaire du Secrétaire général des Nations Unies. En effet, le constat est qu’il est difficile de concrétiser des engagements financiers pris de part et d’autre au bénéfice de la Centrafrique et des Centrafricains. Ce mécanisme a donc été mis en place pour faciliter le recueil de ces fonds et leur déboursement rapide. Je voudrais aussi réitérer l’appel lancé par le Représentant spécial pour un arrêt immédiat des violences à Bangui et à l’intérieur du pays, puisque ces violences récurrentes ont aussi une incidence sur l’accès des fonds. Parler de réhabilitation ou de relance économique -ce dont la Centrafrique a énormément besoin en ce moment-, devient beaucoup plus difficile sinon impossible à réaliser dans des conditions où il y a quotidiennement des actes de violence comme c’est le à Bangui et à l’intérieur du pays.

 

Le Coordonnateur humanitaire, Abdou Dieng : 

 

Mon intervention concernera le plan humanitaire. Comme vous le savez, nous bouclons aujourd’hui les 100 jours depuis que l’urgence a été déclarée en Centrafrique. Au mois de décembre 2013, la communauté humanitaire avait déclaré le niveau 3 de l’urgence en Centrafrique. Ce niveau est le plus élevé [dans la classification], et correspond à celui de la Syrie et du Soudan du Sud. C’est vous dire combien la communauté humanitaire est préoccupée par ce qui se passe aujourd’hui en Centrafrique. 100 jours après où en sommes-nous ? Comme l’a souligné le Représentant spécial, la violence continue, ce qui provoque des conséquences extrêmement graves sur les populations civiles. Nous avons en face un problème de protection des civiles qui nous préoccupe tous les jours. 100 jours après nous avons 600.000 personnes qui sont déplacées, c’est-à-dire des gens qui devraient être chez eux et qui n’y sont pas. Nous avons plus de 300.000 personnes qui ont fui le pays pour se réfugier dans les pays limitrophes. Nous avons plus de 100.000 personnes qui vivaient ici et comme des migrants, qui ont dû quitter le pays. Le compte fait plus d’un million de personnes. A côté de cela, nous avons environ 2.5 millions de Centrafricains qui ont besoin d’assistance.

 
Durant cette période, nous leur avons apporté de l’assistance, que ce soit dans le domaine de la sécurité alimentaire, de la santé, des abris, de la protection, de l’eau ou de l’assainissement. Comme vous pouvez le voir, la situation n’est toujours pas encore sous contrôle. Nous avons aussi remarqué une régionalisation de la crise. Cette crise a affecté les pays limitrophes, particulièrement le Cameroun et le Tchad, où il y a énormément de réfugiés. Cela pèse assez lourd sur ces pays. Je terminerai en parlant des financements. Pour faire face à cette crise, l’on avait demandé 550 millions de dollars pour assister les Centrafricains. A ce jour, nous avons reçu 113 millions. Il nous manque encore 400 millions, et je profite de cette occasion pour demander aux bailleurs de fonds, qui s’étaient engagés pour aider les Centrafricains, à apporter leurs contributions pour que l’on puisse aider les Centrafricains. Je terminerai en disant que la saison des pluies démarre, et vous connaissez un peu comment, pendant la saison des pluies, le ravitaillement de la Centrafrique devient complexe. Tout ceci pour vous dire que la situation est encore très préoccupante.           

Je vous remercie. 



Questions/Réponses 

Radio Notre Dame au RSSG: On a vu dans certains pays, comme en Côte d’Ivoire ou en RDC, l’armée nationale a été mise à contribution pour le rétablissement de la sécurité dans ces pays. Concernant la République centrafricaine, on a l’impression que la question de la reprise effective de l’armée nationale pose toujours problème. Pourquoi la RCA fait-elle exception lorsqu’il s’agit de mettre l’armée à contribution pour le rétablissement de la sécurité ?

 
Babacar Gaye : Je vous remercie pour cette question parce qu’elle me donne l’occasion de faire une mise au point par rapport à des déclarations récentes qui ont été faites sur cette contribution des forces de défense et de sécurité. Si vous vous souvenez, dans cette salle, j’ai évoqué que la difficulté majeure de la Misca et de Sangaris pour sécuriser Bangui et le pays résidait dans l’absence de deux chainons manquants dans la chaine sécuritaire : la Police et la Gendarmerie, et la Justice centrafricaine. J’en profite pour vous faire savoir que dans la semaine à venir, nous allons exprimer notre soutien et notre confiance au Gouvernement de Transition dirigé par le Premier ministre, André Nzapayéké, sous l’autorité de la Chef de l’Etat, Mme Catherine Samba-Panza. Nous allons remettre au Gouvernement centrafricain des matériels, et nous allons présenter des travaux pour une valeur d’un milliard 250 millions de FCFA au profit de la Police et de la Gendarmerie. Il y aura 11 véhicules donnés pour chacun des commissariats de Police et de brigades de Gendarmerie de Bangui. Il y aura aussi du mobilier, du matériel électronique, et nous allons rénover ces brigades et ces commissariats. Nous sommes donc tout à fait partisans de la participation des forces de défense et de sécurité, à commencer par la Police et la Gendarmerie. S’agissant des Forces Armées centrafricaines, chacun sait les difficultés à laquelle ces forces ont été confrontées. Chacun sait aujourd’hui aussi la situation difficile dans laquelle ces forces se trouvent. Il est clair qu’un des chantiers majeurs de ce pays est celui de la reconstruction d’une armée républicaine, représentative de la Nation comme l’a dit le Conseil de sécurité. C’est un chantier difficile qui doit être parmi les questions à discuter dans le dialogue politique que nous avons appelé de tous nos vœux. Nous sommes partisans qu’il y ait une remise sur pied rapide de la Police et de la Gendarmerie, de ce qu’il y ait une remise sur pied de l’armée dans des conditions à discuter et à faire de manière à ce qu’elle contribue à une stabilité durable du pays. 

                
Radio ESCA au RSSG: Ma question est de savoir quand procèdera-t-on effectivement au désarmement du quartier Km5 par rapport à la Résolution 2127, concernant le mandat de la Sangaris et de la Misca, parce que ce secteur constitue le poumon économique du pays. J’interviens aussi par rapport à quelques dérapages du côté de la Misca qui ne fait pas son travail comme il se doit. Ils devraient être des forces d’interposition mais ils sont parfois à l’origine des tristes derniers évènements. Tout à l’heure, vous n’aviez pas fait mention des Séléka qui sont aussi, d’une part, responsables des violences actuelles, qu’en dites-vous ? Le Président sortant, Michel Djotodia, avait déjà dissout la Séléka mais à ce jour la communauté nationale et internationale continue de parler de la Séléka. De quelle Séléka s’agit-il ?

 
Babacar Gaye : La communauté internationale parle à partir des réalités qu’elle observe sur le terrain, quels que soient les noms qu’on donne à ces réalités. Pour l’instant, le nom que nous donnons à la Séléka est ex-Séléka. Vous-même venez de me dire pourquoi je n’ai pas parlé de la Séléka, c’est qu’ils existent. Nous ne pouvons pas ignorer leurs réalités mais nous les appelons ex-Séléka. Je n’ai pas évoqué la Séléka parce que dans les violences que nous observons aujourd’hui, elle a sans doute une responsabilité mais elle n’est pas aujourd’hui, à Bangui, un acteur majeur de ces violences. Peut-être qu’à l’intérieur du pays elle peut encore exercer certaines formes de violences dans les zones qu’elle contrôle, mais elle n’est pas aujourd’hui un des acteurs de ce que nous voyons à Bangui. Vous dites que la Misca est une force d’interposition mais en même temps vous faites référence à son mandat pour désarmer les populations. La Misca est-elle une force d’interposition ou a-t-elle un mandat de désarmement ? Le mandat qu’elle a reçu du Conseil de sécurité est un mandat en 4 volets, à savoir la protection des populations, la restauration de l’autorité de l’Etat, la contribution au DDR et à la réforme de l’armée et enfin celui de créer un environnement qui soit propice à la délivrance de l’assistance humanitaire. Par rapport aux violences au Km5, je viens de réagir en appelant à ce que chacun se ressaisisse, que les anti-balaka cessent les violences, que ceux qui ne sont pas contents présentent leur cahier de charge et que cela soit discuté dans le cadre d’un dialogue politique. C’est cela la solution actuellement, elle n’est pas la vindicte contre une communauté. Il faut que toutes les communautés aient leurs places dans un pays dont l’intégrité territoriale sera respectée. C’est ce à quoi nous appelons. 


Le Journal Agora au RSSG: Je me suis rendu compte que le pic de ces derniers jours est dû au fait que les gens sont toujours armés. Des civiles sont armés et s’attaquent aux deux communautés (chrétienne et musulmane). Face à cette situation, ne faut-il pas accélérer la mise en œuvre du processus du DDR ? Vu qu’il est actuellement question d’accélérer le décaissement des fonds en faveur de la République centrafricaine, ne faut-il pas apporter votre contribution dans ce sens pour que les hommes armés soient maitrisés et mis hors d’état de nuire. Par ailleurs, le Coordonnateur humanitaire vient de dire que nous bouclons les 100 jours du programme d’urgence humanitaire. Etant donné le bilan peu satisfaisant, que comptez-vous faire pour palier la misère dans le pays ?

 
Babacar Gaye : Le DDR n’est pas un processus de désarmement forcé mais un processus de désarmement volontaire. Cela signifie qu’il doit être précédé d’un accord politique entre les autorités et les groupes qui détiennent des armes et qui sont éligibles au DDR, laquelle éligibilité est à discuter entre les autorités et ceux qui financeront le DDR. C’est à la suite de cet accord politique que le désarmement interviendra, la démobilisation et la réinsertion dans les communautés d’origine. Raison pour laquelle, dans mes propos liminaires, j’ai appelé à l’ouverture de ce dialogue politique.

 
Georg Charpentier : Concernant les financements, nous faisons tout notre possible pour mobiliser au plus vite le financement lié à la stabilisation de la situation sécuritaire que l’on peut appeler DDR. Je voudrais faire un commentaire parce que je vous ai entendu parler de musulmans et de chrétiens. Personnellement je pense que c’est une connotation erronée de la crise, et il faut se rendre à l’évidence que ceux qui commettent les violences aujourd’hui sont des criminels et il ne faut pas les targuer d’une connotation religieuse. Cela devient une distraction confuse et dangereuse. 
        
Abdou Dieng : On a déjà fait le point sur les 100 jours parce que lorsque le niveau 3 avait été déclaré, c’était pour 3 mois. Après l’avoir passé en revue, la communauté humanitaire a décidé de faire une extension de cette période non pas de 3 mois mais pour 6 mois allant jusqu’au 15 septembre. Pendant ce temps nous allons continuer à assister les populations affectées par la crise. Comme disait le Représentant spécial, la solution réside dans l’arrêt des violences. Il faut sécuriser ce pays et que tout le monde rentre chez soi et reprenne ses activités économiques ou sociales. Le reste, tant qu’il y aura des populations qui vont souffrir de cette crise, la communauté humanitaire viendra à son chevet. Il faut arrêter les violences et se mettre sur des projets de développement et permettre aux paysans, la majeure partie de la population qui s’adonne à l’agriculture, de ne pas rater la saison agricole en cette période de saison de pluies. Si on manque cette saison agricole, cela veut dire qu’il faut encore toute une année de dépendance sur l’aide extérieure et il faut tout faire pour l’éviter en donnant des semences à des paysans pour permettre de pouvoir travailler mais la sécurité est la condition sine qu’anone pour y arriver.

 
VOA au RSSG: Il était prévue cette semaine une cérémonie de lancement officiel du processus de réconciliation nationale mais cette cérémonie a été annulée ou reportée. Pensez-vous qu’il y a eu assez de progrès dans la réalisation du processus de réconciliation ?

       
Babacar Gaye : Il y a une très claire conscience depuis le plus haut niveau de l’Etat jusqu’aux échelons communautaires d’un besoin de réconciliation et cela se traduit en une volonté politique clairement affirmée pour agir dans le domaine de la réconciliation. La première observation est que toutes les initiatives seront les bienvenues, qu’elles proviennent du parlement, des organisations non gouvernementales, des jeunes, elles sont les bienvenues. Deuxièmement, le gouvernement doit définir une stratégie pour cette réconciliation et dans laquelle chacun trouvera sa place. Laquelle stratégie pourra également attirer les financements de toute la communauté internationale qui, comme je vous le disais, est au chevet de la RCA. La dernière observation, en attendant la finalisation de cette stratégie et sa présentation au sein des différentes instances et sa dissémination au sein de la population, toutes les entreprises actuelles, même si elles n’apparaissent pas tout à fait coordonnées, sont à encourager. Je puis vous assurer que ce report de la cérémonie ne remet pas en cause la volonté politique mais apparait comme la volonté d’amener la stratégie à une meilleure maturation avant sa présentation. 


Radio Ndeke Luka au Coordonnateur humanitaire : Je voudrais vous signaler que certains observateurs ont remarqué que l’aide humanitaire peine à arriver dans certaines régions de la RCA. 


Abdou Dieng : En général, l’aide humanitaire arrive aux populations auxquelles elles sont destinées. Il y a des endroits dans le pays qui sont difficiles d’accès et il y a des endroits du pays où l’insécurité qui y règne fait que l’acheminement de l’aide devient problématique. Ce qui me ramène à ce que je disais tantôt et que le Représentant spécial disait aussi, il faut l’arrêt des violences de façon à ce qu’on puisse accéder à toutes les populations qui ont besoin de notre aide. Vous avez remarqué que dans les derniers jours il y a eu des attaques ciblées sur les humanitaires. Cela est aussi inacceptable. Des gens qui sont là pour aider les Centrafricains et qui se font attaquer, vous comprendrez que cela n’arrange pas les choses et nous en appelons, encore une fois, à l’arrêt de toutes ces violences aussi bien contre les civiles que contre les humanitaires.

 
Associated Press au RSSGPar rapport à ce que vous venez de développer, la milice anti-balaka constitue un obstacle, quelle mesure préconisez-vous pour maitriser cette milice et pour arrêter la spirale de violence ? 


Babacar Gaye : Je crois avoir répondu à votre question dans mes propos liminaires dans la mesure où j’ai dit qu’il fallait d’abord que ceux qu’on appelle aujourd’hui les anti-balaka et qui recouvrent plusieurs réalités cessent leurs opérations. Attaquer la maison d’une autorité qui a été tout à fait régulièrement élue, détruire sa maison, est un acte que rien ne justifie. S’il y a des revendications, ce n’est pas de cette manière qu’il faut les exprimer. Deuxièmement j’ai dit qu’il fallait que la Nation centrafricaine, dans toutes ses composantes, se ressaisisse sur cette question et qu’il fallait que le gouvernement ouvre un dialogue politique pour que toutes ses causes d’instabilité soient étudiées cela veut dire que, contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas sur la communauté internationale que je compte mais je compte sur les Centrafricains pour être au chevet de leur pays. Nous sommes là pour les accompagner. 

Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme au Coordonnateur humanitaire: La saison des pluies actuelle a rendu très difficile la situation de la population sur les sites des déplacés. Avez-vous pensé à renforcer les programmes ? 


Abdou Dieng : Normalement, personne ne devrait vivre sur des sites. Avant le 05 décembre, tous les Centrafricains vivaient chez eux. On veut que les Centrafricains regagnent leurs domiciles et pour cela il faut, encore une fois, l’arrêt des violences. Les Centrafricains se retrouvent sur les sites à Bangui parce qu’ils ont peur. Ils ont peur d’être tués, ils ont peur d’être « machettés » comme on dit. On a pensé que peut être certains avaient vu leurs maisons pillées et qu’ils ne peuvent pas retourner pour le moment, nous sommes en train de travailler pour réhabiliter deux sites afin d’accueillir ces Centrafricains en attendant qu’ils puissent réhabiliter leurs maisons. La solution n’est pas de vivre sur des sites. Le site de M’Poko est un site invivable. Si les gens continuent à rester là pendant la saison des pluies, cela va être des maladies chroniques comme le choléra, ce qui sera encore une autre catastrophe humanitaire à laquelle la Centrafrique va faire face. Encore une fois, il faut l’arrêt des violences pour que les gens puissent tranquillement retourner chez eux. Pour ceux qui ne pourront pas réhabiliter leurs maisons, il y a des solutions transitoires qui sont prévues.     

:http://binuca.unmissions.org/LinkClick.aspx?fileticket=GXD44JRNcLY%3d&tabid=2876&mid=5201&language=fr-FR 

Verbatim de la conférence de presse conjointe du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RCA et Chef du BINUCA, le Général Babacar Gaye, du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur résident et Représentant résident du PNUD, Georg Charpentier, et du Coordonnateur humanitaire, Abdou Dieng
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